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samedi 6 décembre 2014

Enigme du samedi n° 104 : Un livre/Un film



Un  livre/un film

Pour ceux qui ne connaissent pas Un Livre/un film, l'énigme du samedi, je rappelle la règle du jeu.

Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même, nous vous proposons, le 1er et le 3ème samedi du mois, et le 5ème pour les mois avec cinq samedis, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film. Chez Wens vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur. Eeguab ne nous relaiera pas cette année mais nous le remercions de tout le travail accompli l'année dernière.

Consignes  

Vous pouvez donner vos réponses par mail, adresse que vous trouverez dans mon profil : Qui suis-je? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs seront donnés le Dimanche.

Prochain rendez-vous

Donc rendez-vous  le troisième samedi du mois :  Le 20 Décembre

 Enigme n° 104

Ce roman écrit en français par une écrivaine hongroise paraît en 1986. Il constitue une trilogie avec les deux qui suivront. Il raconte l'histoire de deux enfants que leur mère confie à leur grand-mère par temps de guerre pour éviter les dangers des bombardements.
Nous sommes obligés de faire certains travaux pour Grand-Mère, sans quoi elle ne nous donne rien à manger et nous laisse passer le nuit dehors.
Au début, nous refusons de lui obéir. Nous dormons dans le jardin, nous mangeons des fruits et des légumes crus.
Le matin, avant le lever du soleil, nous voyons Grand -Mère sortir de la maison. Elle ne nous parle pas. Elle va nourrir les animaux, elle trait les chèvres, puis elle les conduit au bord de la rivière où elle les attache à un arbre; Ensuite elle arrose le jardin et cueille des légumes et des fruits qu'elle charge sur sa brouette. Elle y met aussi un panier plein d'oeufs, une petite cage avec un lapin et un poulet ou un canard aux pattes attachées.
(…….)
Au repas Grand-Mère dit :
- Vous avez compris. Le toit et la nourriture, il faut les mériter.
Nous disons :
- Ce n'est pas cela. Le travail est pénible, mais regarder, sans rien faire, quelqu'un qui travaille, c'est encore plus pénibe, surtout si c'est quelqu'un de vieux.
Grand-Mère ricane :
-Fils de chienne! Vous voulez dire que vous avez pitié de moi?
-Non, Grand-Mère. Nous avons seulement eu honte de nous-mêmes.
L'après-midi, nous allons chercher du bois dans la forêt.
Désormais nous faisons tous les travaux que nous sommes capables de faire.


lundi 1 décembre 2014

Maria Ernestam : Les oreilles de Buster






Le moins que l'on puisse dire c'est que l'incipit du roman de l'écrivaine suédoise Maria Ernestam, Les oreilles de Buster  est en forme de coup de poing :

"j'avais sept ans quand j'ai décidé de tuer ma mère. Et dix-sept ans quand j'ai finalement mis mon projet en exécution."

  Au moins on est tout de suite dans l'ambiance! Voilà qui illustre bien le thème du blogoclub de Silyre et Lisa pour lequel j'ai lu ce livre sur "l'amour maternel"!

Le thème principal 

A l'occasion de son 56ème anniversaire Eva reçoit de la part de sa petite-fille un journal intime et elle commence à écrire ses souvenirs. Sa mère, une femme très belle, ne l'aime pas et ne cesse de l'humilier. C'est donc l'absence d'amour maternel qui est décrit ici et la souffrance puis la haine que Eva va finir par éprouver pour cette mère froide, indifférente, sarcastique. S'ajoute un  grand amour brisé mais que Eva n'a jamais pu oublier, voilà quelle est la matière de ce roman.  

Ce livre a eu la malchance de tomber après ma lecture de l'auteure norvégienne Herbjorg Wassmo Le livre de Dina qui met aussi en scène une meurtrière mais... quelle force dans ce portrait et dans la vie de cette femme! Cela m'a presque fait paraître fade l'histoire d'Eva. 

Des personnages peu convaincants 

C'est que, en dehors de l'incipit, j'ai trouvé le roman peu convaincant.  Même s'il raconte des faits assez horribles, il manque de force. Peut-être parce que je n'ai pas pu complètement croire à cette petite fille de sept ans qui nourrit sa vengeance et s'exerce au crime sur son entourage dès qu'il se montre désagréable, humains ou animaux (de là le titre les oreilles de Buster : il faut savoir que Buster est un chien). Peut-être aussi parce que la mère d'Eva, en dehors de son manque d'amour, est un personnage assez convenu et manque de force. Une femme qui préfère ses amants à sa fille, qui n'aime pas son enfant, est une mauvaise mère, mais est somme toute assez banale ! Et si en plus elle préfère travailler parce qu'elle ne s'épanouit pas dans son foyer, là, je suis de tout coeur avec elle!  En fait, elle ne prend une autre dimension qu'au moment de sa mort, quand on en apprend un peu plus sur elle mais c'est un peu tard! Bref! Je n'ai pu complètement adhérer à cette histoire parce que les personnages manquent d'épaisseur et de vérité psychologiques.  A la limite, c'est Eva qui me paraît plus inquiétante que sa mère et pathologiquement atteinte. Son imagination n'a d'égale que sa perversité quand elle cherche à faire le mal! C'est un personnage glauque et qui aurait pu être très fort mais... Il y a trop d'invraisemblances! Très avertie sur la sexualité, machiavélique et sadique envers Bjorn, on la voit jouer ensuite les pucelles effarouchées et sortir les violons pour romancer sa rencontre avec l'homme qu'elle aime. Comment a-t-elle pu avoir une vie normale après son crime? Comment l'auteur peut-elle la peindre en mère et en grand-mère aimante? Je me demande aussi comment l'on peut éprouver de l'empathie pour un pareil personnage lu! Le problème c'est que Eva - pas plus que sa mère-  ne se hisse jamais au niveau d'un héros tragique, elle n'éveille pas en nous ce sentiment mêlé d'effroi et d'admiration. Eva n'est ni une Electre ni un Oreste! On a plutôt l'impression que c'est une boutiquière qui tient mesquinement le compte des méchancetés de sa mère pour mieux pouvoir se venger et justifier son meurtre! 

Des rebondissements gratuits


Je n'ai pas aimé, non plus, certains artifices utilisés par Maria Ernestam pour créer des coups de théâtre qui me paraissent sans grand intérêt : ainsi lorsque l'auteur joue sur l'identité d'Eric et sa fiancée Lisa (ridicule) ou plus gênant sur l'identité de Sven (irritant). Non seulement ces "rebondissements" n'apportent rien au roman mais ils sont gratuits et peu crédibles. Ils n'ont surtout aucune raison d'être quand ils ne sont pas trop amenés, trop prévisibles, comme l'insistance tout au long des pages sur l'amour d'Eva pour ses rosiers. Si on ne comprend pas pourquoi, c'est que l'on y met de la mauvaise volonté!


Reste que récit est bien menée, que certains passages accrochent, que Maria Ernestam écrit bien...  Je comprends que l'on puisse se laisser prendre par la lecture. Moi, chaque fois que je me laissais emporter, un détail venait tout casser, m'agacer et je ne pouvais plus adhérer à l'intrigue!


Blogoclub de Sylire et Lisa
 Le roman proposé par le blogoclub sur le thème de l'amour maternel était La promesse de l'aube de Romain Gary, une oeuvre que j'aime beaucoup mais que j'ai déjà lue deux fois. J'ai préféré choisir le livre qui avait obtenu un peu moins de voix mais que je ne connaissais pas.

dimanche 30 novembre 2014

Graig Davidson et Jacques Audiard : De rouille et d'os


recueil de nouvelles de Graig Davidson de rouille et d'os aux éditions Albin Michel collection Points
Recueil de nouvelles De rouille et d'os

De rouille et d'os ou Un goût de rouille et d'os est un recueil de nouvelles de Graig Davidson, écrivain canadien. C'est le deuxième livre que je lis de lui et j'y retrouve le milieu de la boxe et, plus encore, de la boxe pratiquée hors des règles, combats où tous les coups sont permis et où les spectateurs parient sur la violence et le sang versé. A l'origine un sujet qui me rebute plutôt et il faut tout le talent de Graig Davidson pour que je parvienne à m'y intéresser et même à me passionner; il y a, en effet, un telle force dans le récit que celui-ci me laisse haletante avec l'impossibilité de m'en détacher comme dans Cataract City dont j'ai parlé récemment dans mon blog. Et puis, finalement, quels que soient le milieu et le sujet, c'est toujours de l'être humain qu'il s'agit et les thèmes développés par Graig Davidson avec une authenticité pleine d'émotion sont universels : la pauvreté qui va de pair avec la violence, la souffrance, la solitude, le sentiment de culpabilité, le désir rédemption….


Les deux nouvelles

Graig Davidson
Le scénario du film d'Audiard De rouille et d'os est  réalisé à partir de deux nouvelles du recueil. La première Un goût de rouille et d'os donne son titre au livre et au film. Le titre fait allusion au goût du sang que le boxeur a dans la bouche quand il reçoit des  coups.

Un goût de rouille et d'os 

Elle conte l'histoire d'Eddie, un boxeur américain issu d'un milieu modeste. Il s'installe chez sa soeur Gail et le mari de celle-ci, Steve, pour poursuivre ses études tout en boxant pour gagner sa vie. Un jour où il a la garde de son petite neveu Jake, il l'amène jouer sur un lac gelé. La surface se fend, l'enfant tombe à l'eau et disparaît sous l'épaisseur de la glace. Eddie casse la glace avec ses poings, ce qui lui brise les os de la main. L'enfant est sauvé mais tombe dans un coma profond dont il ne reviendra pas. Désormais, Eddie ne pourra plus boxer que dans des combats clandestins mais cette déchéance et la souffrance de ses os que se brisent à nouveau à chaque combat sont une sorte d'expiation à ce sentiment de culpabilité qui ne peut jamais le quitter.

La fusée

La seconde nouvelle est intitulée La fusée. Le personnage est un jeune homme qui présente un tour d'acrobatie réalisé avec une orque dans un Marineland : il est entraîné sous l'eau par le cétacé puis projeté en l'air "comme une fusée". … jusqu'à l'accident, la jambe arrachée. Un texte sur le désespoir allant jusqu'au nihilisme. Là encore le personnage semble payer pour son insensibilité, sa cruauté envers les femmes, son mépris pour les sentiments des autres. Il n'y a pas de rédemption possible.

Le film de Jacques Audiard

 film de Jacques Audiard De rouille et d'os avec Marion Cotillard et Mathias Schoenaerts
Affiche du film de Rouille et d'os

Le film de Jacques Audiard reprend donc ces deux textes mais en les liant entre eux. Le boxeur de la première nouvelle rencontre le second personnage mais celle-ci est devenue une jeune femme (Marion Cotillard) mutilée par l'orque. Peu à peu des sentiments vont naître entre le jeune homme assez primaire, père d'un enfant (celui qui disparaîtra sous la glace), et la jeune femme sans jambes. Peut-être parce qu'il est proche de la nature, et qu'il considère le sexe comme un besoin physique, élémentaire, il fera l'amour avec elle sans éprouver d'état d'âme. Celle-ci retrouvera le goût de vivre : je pense à cette  très belle scène où il l'amène se baigner et où elle retrouve le plaisir d'avoir un corps au contact de l'eau qui est son élément.

Comparaison entre le film et les nouvelles

Film de jacques Audiard De rouille et d'os avec mathias SChenaerts dans le rôle du boxeur
De rouille et d'os Mathias Schoenaerts

Dans le texte écrit, le personnage du boxeur est issu d'un milieu modeste,  son père est garde-barrière à la frontière entre le Texas et le Mexique. sa mère est mexicaine. Les adversaires du jeune homme qui l'affrontent dans ces combats clandestins sont parfois des gens désespérés, des mexicains eux aussi, qui n'ont que ce moyen pour nourrir leur famille. La soeur et le beau-frère ont du mal à joindre les deux bouts et auront besoin de l'argent que gagne le boxeur pour s'occuper des soins médicaux de leur fils inconscient. Audiard a transposé le récit, et ceci avec beaucoup de finesse, dans la France contemporaine et dans des milieux tout aussi modestes.
Mais ce qui différencie le roman et le film c'est moins les changements dans les faits et les personnages que dans la philosophie et la conception des rapports humains. Le film d'Audiard montre deux personnages solitaires, l'une rendue ainsi par son handicap, l'autre par son milieu, son apprentissage de la violence, son mode de vie. Mais le film reste optimiste puisque ces deux êtres malmenés par la vie vont unir leur différence pour construire quelque chose. D'ailleurs, l'enfant est sauvé à la fin. Un très beau film qui a un peu choqué la bourgeoisie bien pensante. Il n'a obtenu aucun prix en France mais a été couronné, par contre, d'une quinzaine de prix internationaux.
Les  deux nouvelles de Graig Davidson sont au contraire excessivement pessimistes, il n'y a pas d'alternative au désespoir,  à la souffrance. L'homme est enfermé dans sa solitude et sa culpabilité.

Film de jacques Audiard d'après le roman de Graig Davidson Marion Cotillard
De rouille et d'os Marion Cottillard



 Enigme 103

Félicitations à : Aifelle,  Eeguab, Dasola, Kathel, Soie ... un peu moins de réussites cette fois-ci car les deux oeuvres sont moins connues  merci à tou(te)s les participant(e)s.

La réponse est : 
Deux nouvelles : Un goût de rouille et d'os et Fusée de Graig Davidson
le film : De rouille et d'os de Jacques Audiard

samedi 29 novembre 2014

Enigme du samedi N°103: Un livre/un film

 
logo de l'énigme du samedi : Un Livre/un film

Un  livre/un film

Pour ceux qui ne connaissent pas Un Livre/un film, l'énigme du samedi, je rappelle la règle du jeu.

Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même, nous vous proposons, le 1er et le 3ème samedi du mois, et le 5ème pour les mois avec cinq samedis, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film. Chez Wens vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur. Eeguab ne nous relaiera pas cette année mais nous le remercions de tout le travail accompli l'année dernière.

Consignes  

Vous pouvez donner vos réponses par mail, adresse que vous trouverez dans mon profil : Qui suis-je? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs seront donnés le Dimanche.

Prochain rendez-vous

Donc rendez-vous  le premier samedi du mois :  Le 6 Décembre

 Enigme n° 103

Le film français est adapté d'un recueil de nouvelles d'un écrivain canadien paru en 2005.  En fait, le scénario a été rédigé à partir de deux nouvelles dont l'une donne son titre au recueil comme au film. De nombreuses libertés ont été prises par rapport à ces deux textes originaux. L'extrait que je vous donne vous éclairera probablement si vous avez lu ou vu une des deux oeuvres car il s'agit d'une scène-clef.


Je ne peux plus me souvenir consciemment du son qu'a produit la glace en se brisant. Parfois, j'entends un autre bruit- le bruit  sourd d'une boîte de bière quand on l'écrase; le crissement d'un vieux clou qu'on arrache à une planche détrempée; un bruit similaire d'une certaine façon, qu'il s'agisse du timbre, du ton ou de la résonance, et je me rends compte que ce bruit vit quelque part en moi. Je me rappelle la ligne de faille alors que je m'élance vers lui, une fente argentée qui coupe la glace comme un coup de fouet. Elle semblait avancer lentement, comme un mince serpent léthargique qui dessine des zigzags; comme s'il me suffisait de hurler, "recule!" pour qu'elle continue sa route devant lui sans lui faire du mal.

mercredi 26 novembre 2014

Tarjei Vesaas : Si je devais faire un voeu

La chaleur de l'âtre  pour illustrer le poème de Tarjei Vesaas : si je devais faire un voeu
La chaleur de l'âtre (source image)


Si je devais faire un voeu de Tarjei Vesaas

Eteignez les lampes !
Taisez les lumières !
Si je devais faire un vœu, ce serait la chaleur
De l’âtre un soir à la noirceur de charbon !
  
Et si je devais faire un vœu, ce serait
Que les flammes du bois de pin
Attirent ici de nombreuses personnes, parmi lesquelles
Serait peut-être celle que j’aimerais le plus –
  
Et si je devais faire un vœu,
Là, près du feu de l’âtre, ce serait
Qu’une petite main apeurée
Et cherchant dans l’ombre
Trouve la mienne – puis ne bouge plus –

 Lisières du Givre



Lisières de givre est une anthologie composée à partir des onze recueils publiés par Vesaas,
Lisières du givre : éditions Grèges



Tarjei Vesaas (1897_1970) est un écrivain norvégien. Son œuvre est dominée par les thèmes existentiels du Mal, de l'Absurde, ainsi que par l'omniprésence de la Nature. Elle se caractérise par une forte dimension symbolique et onirique. Ses parents possédaient la ferme de Vesås et Tarjei, l'aîné des trois fils, devait prendre la succession de son père sur l'exploitation familiale. Ses parents étaient des personnes relativement cultivées qui entretenaient l'intérêt de la lecture, souvent collective et à voix haute, lors des longues et sombres soirées d'hivers.(Wikipédia)
je n'ai lu qu'un livre de lui mais du genre que l'on n'oublie jamais : Palais de glace (1963). Si vous ne le connaissez pas, lisez-le vite!





mardi 25 novembre 2014

Katarina Mazetti : Le Viking qui voulait épouser la fille de soie/ Monique Lévi-Strauss : Une enfance dans la gueule du loup




                         Le Viking qui voulait épouser la fille de soie de Katarina Mazetti

Ce roman historique conte la rencontre entre deux civilisations, l'une occidentale et nordique, celle des Vikings, rude et frustre et celle, orientale, raffinée, de la famille d'un marchand de soie à Kiev. 

Nous sommes en Suède au Xème siècle. Un constructeur de bateau, Sabjörn, vit seul dans une ferme avec ses deux fils, Svarte et Kare, ne pouvant se consoler de la disparition de sa femme dont il n'a pu retrouver la trace malgré ses recherches. Il se laisse aller, ne gère plus ses biens et crée, par son favoritisme envers l'un, une rivalité voire un antagonisme entre les deux frères.
A Kiev, Milka, jeune fille habituée au luxe vit dans une riche demeure avec son frère Radoslav qui veut devenir soldat. Elle est entourée de ses deux esclaves : Petite Marmite et Poisson d'Or. Lors d'un de ses voyages, le père des deux jeunes gens est tué et Kiev tombe au mains des pillards. Milka et Radoslav se sauvent en montant à bord du navire viking. C'est le début d'un changement complet et irréversible pour Milka, son frère et ses esclaves. Milka épousera l'un des deux frères viking et doit s'habituer aux moeurs de ces barbares nordiques. C'est aussi le commencement de nombreuses aventures à découvrir!

Ce que j'en pense :
Ce roman est bien documenté et nous fait pénétrer dans la vie quotidienne des vikings, leurs conditions de vie, la place des femmes dans le foyer, leurs coutumes et leurs voyages. Nous y découvrons de nombreux détails intéressants. Les personnages sont vivants et nous les suivons avec plaisir dans leurs tribulations. Ce n'est pas un grand roman mais un livre qui se lit avec plaisir et nous apprend beaucoup sur ce peuple.

Une enfance dans la gueule du loup de Monique Lévi-Strauss




Ce livre n'est pas un roman mais un témoignage que Monique Lévi-Strauss entreprend bien des années après les faits pour raconter l'histoire qui a été la sienne et aussi peut-être pour exorciser ses démons et faire la paix avec ses parents - et surtout son père-  qu'elle juge sévèrement.

"Le récit de mon enfance de mon adolescence peut se lire comme un document. Le destin singulier d'une enfant belge de mère juive, à qui on impose de vivre en Allemagne sous le Troisième Reich".

Son père, en effet, l'envoie une première fois en Allemagne en 1938 pour apprendre une langue étrangère malgré l'opposition de sa famille maternelle qui, entourés de réfugiés persécutés par les nazis,  connaît bien la situation et les dangers qu'encourt un enfant belge de mère juive à cette époque.. Le père récidive quand pour honorer son contrat de travail en Allemagne il installe toute sa famille  là-bas dès la fin de 1939. Monique, son frère et sa mère seront alors coincés là-bas pendant toute la durée de la guerre, le père étant emprisonné lorsque l'Allemagne envahit la Belgique. On ne sait pas trop comment la mère fait pour s'en sortir mais elle vit dans l'angoisse demandant même à sa fille, catholique, de la baptiser.

Ce que j'en pense :
J'ai été intéressée par ce document d'une expérience absolument incroyable et la description de la vie quotidienne pendant la guerre vue par cette lycéenne lucide et consciente du danger. Je me suis intéressée aussi à sa vie après la guerre, ses études de médecine, à New York et surtout à Paris, aux rencontres qu'elle fait avec des intellectuels de l'époque… Un grand merci à Aifelle pour la découverte de ce livre.


Et voilà deux livres en un seul billet! j'ai décidé de venir à bout de mon retard!

lundi 24 novembre 2014

Jim Fergus : Souvenir de l'amour Chrysis

Souvenir de l'amour de Jim Fergus Editions Cherche-Midi  collection Pocket : La photo de la première de couverture est celle de Gabrielle Jungbluth (Chrysis)
La photo de la première de couverture est celle de Gabrielle Jungbluth

J'aime le Jim Fergus de Mille femmes blanches et de La fille sauvage, un peu moins celui de Souvenir de l'amour Chrysis. Pourtant le roman n'est pas inintéressant et il est bien écrit mais le sujet m'a moins interpellée et le roman ne m'a pas vraiment accrochée.
Avec sa compagne Mari qui est en phase terminale d'un cancer, Jim Fergus se rend en Europe pour une consultation médicale. Au cours de son voyage, il découvre chez un antiquaire niçois un tableau de Gabrielle dite Chrysis Jungbluth intitulé Orgie (1925) qu'il offre à Mari. Cette découverte est prétexte à une recherche sur cette artiste-peintre, femme libre, qui fréquente les milieux artistiques parisiens. Le roman conte aussi la rencontre de Chrysis avec un cow boy américain, Bogey, et qui s'est illustré pendant la guerre, en 1916, date de son engagement dans la légion étrangère avec son cheval "Crazy Horse". Porté disparu sur le front, il se retrouve perdu dans le Paris d'après guerre, traumatisé par l'horreur qu'il vient de vivre et n'ayant pas le courage de revenir à la vie officiellement.  Une histoire d'amour naît entre Chrysis et lui.

Orgie de Gabrielle Chrysis  Jungbluth (1925)

Ce que j'en pense :
J'ai bien aimé cette immersion dans les milieux artistiques du début du XX ème siècle à Montparnasse, avec en arrière-fond la guerre de 14 qui viens de se terminer marquant encore les esprits par son horreur et sa folie. Le roman m'a permis de découvrir cette jeune peintre des Années Folles et les difficultés des femmes pour réussir dans ces milieux qui pourtant ne devraient pas être conventionnels. En avance sur son temps, elle cherche à briser les tabous concernant le sexe, d'où ce tableau nommé Orgie qui montre le sexe décomplexé, lavé de la souillure originelle et libéré de l'idée de péché propre au judéo-christianisme. Le tableau peint une liberté sexuelle surprenante pour l'époque. Je n'ai pas été très convaincue, par contre, par les explications sur la naissance de ce tableau impliquant le cow boy de Chrysis. Si le livre est agréable à lire, il manque un peu de consistance et l'ayant lu déjà il y a quelques mois, je n'en garde que quelques traces qui concernent essentiellement  le parcours de la jeune peintre. Le reste, en particulier l'analyse psychologique, me paraît un peu rapide.

Gabrielle Chrysis Jungbluth : Article de Elle voir Ici

Gabrielle " Chrysis " Jungbluth, née en 1907 à Boulogne-sur-Mer d'un colonel vétéran de la Grande Guerre et d'une mère bien de son époque, n'était guère programmée pour l'insolence. Mais voilà, elle veut jusqu'au bout des ongles être peintre, ce qui la conduit à Paris dans l'atelier d'Humbert, professeur de Braque et de Marie Laurencin. La lecture d'" Aphrodite ", roman de Pierre Louÿs, qu'elle découvre caché dans la bibliothèque familiale, est une révélation. Jeune fille modèle (qui toujours refusera de jouer les modèles pour ses amis peintres, elle sait de quel côté du chevalet elle veut être), elle était Gabrielle. Intrépide et anti-conventionnelle, lâchant la bride à ses audaces artistiques et à ses élans secrets, elle deviendra, sous le pseudonyme de l'héroïne de Louÿs,  Chrysis . Parce que telle est sa vraie nature. Qu'elle dévoilera dans le fameux tableau " Orgie " et dans la mise en scène effectuée pour sa réalisation.



vendredi 21 novembre 2014

Atelier Les plumes d'Asphodèle : Une Nuit sur le Mont Chauve, hommage à Modeste Moussorgsky


 Francisco Goya peintre romantique espagnol : le sabbat des sorcières
Francisco Goya : peintre romantique espagnol : Le sabbat des sorcières

Une nuit sur le Mont Chauve

 Hommage à Modeste Moussorgsky

 

Mont chauve, solitudes vaines
Passeur blanc des fêtes amères,
Vol de sorcières, sarabandes
Chats ténébreux, Esprit des morts
Démon lubrique, fesse ardente,
Orgiaques, déchaînées, brûlantes,
Bacchantes !

Chevalier, oiseau étoilé
Transfiguré par la lumière
Satan jette des trilles gaies
Il rit dans l'ombre… et attend
pour la cueillir tel un fruit mûr.
Voluptueuses insomnies
Voyages fous et épuisants,
Et l'ivresse, de son sommeil
de sa chanson, trouble la fête.
Insomnies, portes infernales!

Prologue de la vie qui passe,
Matin,
Promesse du soleil, tu viens
effaçant les cris du Mont Chauve
Et les sueurs de son front blême
Tu viens et  tu reviens, Matin,
Ecoutant les rires d'enfants.

Et de sa nuit, la jeune Vierge
Au silence des matins bleus
Aux sources vives du torrent
Recommencement incessant,
Et de sa nuit, la jeune Vierge
Efface l'orgie de ses rêves.

Dagnan-Bouveret : Marguerite au sabbat musée de Cognac
Dagan-Bouveret : Marguerite au sabbat


Sur le Thème de La NUIT les mots imposés dans l'atelier d'écriture Les plumes d'Asphodèle étaient cette fois-ci : Vol, chat, transfigurer, chauve, blanc, solitude, silence, matin, se ressourcer, ivresse, ténébreux, épuisant, insomnie, étoilé, fête, rêver, sommeil, voyage, chanson, fesse, recommencement, voluptueux, sarabande, passeur, prologue, pavillon.
J'ai laissé de côté deux mots de côté : pavillon et se ressourcer.

 Modeste Moussorsky

 
Modeste Moussorgsky musicien romantique russe, appartient au groupe des Cinq
Modeste Moussorgsky (1839-1881)
Modeste Moussorsky est un musicien romantique russe (1839-1881). Il étudie la musique de Beethoven avec Balakirev en 1856 et sous son influence décide de se consacrer à la musique.. Il décide alors de quitter son régiment car il était destiné à une carrière militaire. Il rejoint de 1866 à 1869 le groupe des Cinq composé de Borodine, de Rimski-Korsakov, de Balakirev et Cui avec lesquels il s'est lié d'amitié. Ils se fixent pour but de faire de la musique russe un art national en s'appuyant sur le répertoire musical populaire de leur pays. Pouchkine, le poère romantique russe avait ouvert la voie en écrivant ses oeuvres en langue russe (le français était alors la langue de la noblesse) et en puisant dans le folklore populaire. Une démarche commune à tous les artistes romantiques, en particulier les poètes et les musiciens allemands. La nuit sur le mont Chauve (1867), inspirée d'un récit de Gogol  La nuit de la Saint Jean, est une de ses compositions symphoniques les plus connues. La musique suit un programme établi : Voix souterraines, apparition des esprits des ténèbres puis de Chernobog (divinité des ténèbres dans la Russie païenne) – Adoration de Chernobog – Sabbat des sorcières – Sonnerie de la cloche du village et évanouissement des apparitions – Aube naissante.

La suite pianistique Les Tableaux de l'exposition (1874) est une autre oeuvre majeure. Mais Moussorgsky est aussi l'auteur d'un des plus grands opéras russes qui célèbre l'âme de la Russie à travers son Histoire : Boris Godounov (1868). Celui-ci  fut mal reçu par ses amis du groupe des Cinq; en revanche il enthousiasma Liszt.  Le musicien sombre  ensuite dans l'alcoolisme mais malgré sa déchéance physique, il écrit un cycle de chants très sombres : Chants et danses de la mort et entreprend un tournée en 1879 avec la contralto Daria Léonova, tournée qui lui redonne le goût de la musique. Il meurt à Saint Pétersbourg en 1881.

 Une Nuit sur le Mont Chauve interprétée par l'orchestre d'Aix-les-Bains

Les plumes d'Asphodèle : atelier d'écriture



jeudi 20 novembre 2014

Challenge Victor Hugo Bilan 1 : les participants

Logo du challenge Victor Hugo

Le 5 Novembre 2014, Moglug et moi-même, avons repris le challenge Victor Hugo avec l'accord de Val qui l'a initié. Voici maintenant la liste des participants. Nous sommes huit pour l'instant et vous pouvez à tout moment nous rejoindre. Voir l'annonce du challenge en cliquant dans la marge gauche de mon blog sur la vignette située sous celle du challenge romantique.
Les lectures antérieures sur Victor Hugo effectuées dans le cadre des LC ou du challenge romantique ou du challenge Hugo de Val sont admises. N'hésitez pas à me dire si j ai oublié des titres.

Je vous rappelle que nous avons proposé des lectures communes que vous êtes libres de suivre que vous soyez inscrits au challenge ou non.

Lectures communes

pour le 10 Décembre
Pour ceux qui le souhaitent, une lecture commune autour de Bug-Jargal est déjà prévue pour le 10 décembre 2014. Vous pouvez vous inscrire à tout moment.

Inscrits :  Claudialucia, Margotte, Laure, Miriam, Moglug, 


En janvier, chacun(e) pourra publier et illustrer son poème préféré de Victor Hugo.

Inscrits : Aaliz, Claudialucia, Margotte, Miriam, Moglug, Valentine


En février, la lecture commune se fera autour d'une oeuvre biographique au choix : n'hésitez pas à piocher dans la liste ci-dessus ou à nous en proposer d'autres. 

Claudialucia, Moglug

Et pourquoi pas en mars, Hernani, la pièce fétiche de Victor Hugo, celle qui a déclenché la fameuse bataille ? 

Claudialucia,  Nathalie, Moglug ...

Ensuite nous verrons...

Chaque étape est une proposition indépendante et n'est pas obligatoire, vous pouvez tout aussi bien participer au challenge en lisant à votre rythme les ouvrages qui vous tentent le plus ; ou ne pas être inscrit au challenge mais choisir de participer ponctuellement à l'une des étapes mensuelles.
 







Logo du challenge Victor Hugo de claudialucia et Moglug dessin de Vcitor Hugo
Logo du challenge Victor Hugo

Les participants

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Aaliz blog Cherry livres

Annonce du challenge Victor Hugo :

Nouvelles acquisitions et autres joyeusetés


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Claudialucia  blog Ma librairie

Annonce du challenge Victor Hugo de Moglug et claudialucia

Lectures  antérieures de Victor Hugo au cours de Lc et pour le challenge romantique

Victor Hugo : Souvenir de la nuit du 4


Victor Hugo : Exposition  Les arcs-en-ciel du noir(musée Victor Hugo)


Victor Hugo : Les misérables


Victor Hugo et les surréalistes : la cime des rêves (musée Victor Hugo)


Victor Hugo : L'homme qui rit


Victor Hugo : l'homme qui rit (citation) La vie n'est qu'un pied à terre...


Victor Hugo : L'homme qui rit (citation) C'est de l'enfer des pauvres...


Victor Hugo L'homme qui rit (citation) : le genre humain existe...


Victor Hugo : L'homme qui rit (citation) : une habitude idiote qu'ont les peuples...


Hugo : Les travailleurs de la mer


Victor Hugo : Quatre-vingt treize

Victor Hugo :  Bug-Jargal (LC)

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Cleanthe blog Dans la bibliothèque de Cléanthe

 

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 Eimelle blog les carnets d'Eimelle









 L'annonce du challenge
http://lecture-spectacle.blogspot.fr/2014/11/challenge-victor-hugo.html

Lucrèce Borgia

Ruy Blas

Le roi s'amuse

D'après les misérables: Tempête sous le crâne

L'homme qui rit

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Laure  blog Mic-Mélo

 Bug-Jargal (LC)

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Margotte :  blog Le bruit des pages

Bug-Jargal (LC)

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Miriam  blog Carnets de voyage


Victor Hugo : Les travailleurs de la mer

Victor Hugo : l'homme qui rit

Victor Hugo : l'enfant grec 

Bug-Jargal  (LC)

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Moglug  Blog Synchronicité et sérendipité

 

Annonce du challenge Victor Hugo de Moglug et de claudialucia

Emmanuel Godo : Victor Hugo et dieu

Bug-Jargal (LC)

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Nathalie Blog Mark et Marcel

 

 

 

 


Extraits du discours prononcé aux
funérailles de Balzac

Quatre-vingt-treize

Les Travailleurs de la mer