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vendredi 8 mai 2015

Alan Hollinghurst : L’enfant de l’étranger




Toujours dans le cadre de mes lectures en retard, un billet rapide  sur  L’enfant de l’étranger de Alan Hollinghurst

Quatrième de couverture

Tout commence en 1913, dans le jardin de la maison de campagne des Sawle dans le Middlesex. Etudiant à Cambridge, le timide George Sawle a invité aux Deux Arpents un de ses camarades, l'aristocratique et énigmatique Cecil Valance. Ces jours dans la maison familiale et le poème qu'ils inspirent à Cecil vont changer leur destin. Et plus encore celui de Daphné, la sœur de George. En ce printemps où rien n'annonce les proches bouleversements de l'Histoire, un pacte se noue secrètement entre les trois jeunes gens, point de départ d'une fresque saisissante à travers le XXe siècle, par l'un des plus grands romanciers anglais contemporains.
Ce livre a reçu le prix du meilleur livre étranger en 2013.

Mon avis

Il s’agit effectivement d’une fresque à travers le XX siècle puisque le départ de l’histoire se situe juste avant 1914  mais, loin de se dérouler linéairement, le récit fait de grands bonds en avant,  d'une guerre à l'autre, introduisant de nouveaux venus autour des personnages que nous rencontrons au début du roman :  Cecil Valance, le jeune poète aristocrate, brillant, hautain, sûr de lui et provocateur,  son ami George Sawle qui est à la fois son admirateur le plus fervent et son amant, et la jeune soeur de ce dernier, Daphné, qui n’a que 16 ans mais dont le jeune âge est ébloui par l’assurance du poète. 

L'écrivain déroule le siècle, multipliant les points de vue mais conservant ces trois personnages  comme les pivots autour desquels tourne l’action même lorsqu'ils ont disparu!  George et Daphné vieillissent maintenus dans le culte du poète Cecil Valance disparu pendant la guerre mais dont l’influence perdure au-delà de la mort. Ce qui permet à Alan Hollinghurst de décrire l’évolution de la société anglaise, les bouleversements qui surviennent dans les grandes familles aristocratiques depuis le début du siècle; le changement des moeurs par rapport à l’éducation, par rapport aux femmes qui  commencent à s’émanciper, à faire un choix de métier, par rapport à l’homosexualité, indicible et honteuse en 1913, puis peu à peu acceptée. La demeure gothique des Valance est le témoin et le symbole de ces mutations, d’abord modernisée, transformée entre les deux guerres voire défigurée, puis vendue pour devenir un collège, puis finalement cernée par des immeubles et démolie emportant avec elle tous les souvenirs.

On sent la maîtrise de l’écrivain  aussi bien dans l’analyse psychologique des personnages que dans la conduite du récit et dans la vision historique du siècle mais… Je ne suis pas arrivée à aimer ce roman! Peut-être parce que la structure du récit m’empêcher d’entrer vraiment dans l’histoire. Chaque fois que je commence à m’intéresser à un personnage, je le retrouve des années après et ce n’est que par bribes et par des retours en arrière que j’apprends ce qui s'est passé. D’habitude l'absence de linéarité ne me dérange pas dans un récit mais pour ce roman précis, oui! Car il y a des moments où l'on a une impression de décousu. En effet, la composition du roman, très recherchée, m'a paru nuire à la sincérité du récit et donc à l'intérêt qu'on lui porte... Je ne suis par parvenue à avoir de l’empathie pour ces personnages pas toujours sympathiques et au final je me suis ennuyée! J'aurais pu lire le roman jusqu'au bout - et je suis assez têtue pour cela - puisque j'avais déjà parcouru 500 pages sans trop de peine (car l'intérêt est souvent relancé) mais sans trop d'enthousiasme non plus... j'ai réalisé qu'après tout la notion de plaisir devait dominer et je me suis arrêtée!


18 commentaires:

  1. Dommage... Pour ma part j'ai prudemment arrêté rapidement, car je n'accrochais pas.

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    1. De temps en temps, j'accrochais et puis l'intérêt faiblissait... je suis donc allée par vagues successives jusqu'à la page 500 dans l'espoir que .. et enfin, décidément, non!!

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  2. Deux blogueuses décrochent! je passe

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  3. Tu rejoins le club de ceux qui n'ont pas pu aller jusqu'au bout... j'ai du m'arrêter au bout de 200 pages. Outre que les personnages ne me plaisaient guère, je trouvais les dialogues longs et ennuyeux, alors que ce sont souvent les dialogues qui permettent de tenir le coup dans un roman pas passionnant.

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  4. Ton billet commençait et me donnait furieusement envie de me tourner vers ce livre... mais après lecture de l'ensemble et des commentaires ci-dessus, je suis refroidie :-(

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    1. C'est vrai que l'histoire est intéressante car elle rejoint la Grande Histoire, les thèmes aussi; l'écrivain a du talent, on ne peut dire autrement mais.. il manque tout le reste qui aurait fait que le roman me plaise!

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  5. Au vu de ton billet et tes commentaires qui précèdent, je laisse tomber. Pourtant la couverture me faisait de l'œil ..

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    1. Ma foi, il y a bien des lecteurs qui doivent apprécier puisqu'il a obtenu un prix!

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  6. je me suis un peu ennuyée à cette lecture et je n'ai donc pas fait de billet

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    1. J'essaie de parler des romans que je n'aime pas comme de ceux que j'aime, c'est le but que je me suis fixée dans mon blog... mais parfois je laisse aussi tomber plus par paresse que par choix!

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  7. Hé hé j' ai acheté ce roman hier ^^ j'avais beaucoup aimé La Ligne De Beauté, du même auteur, alors j'ai hâte de me plonger dans celui-ci !

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    1. Tu appartiens peut-être à ceux qui aiment ce style; et certes le roman a des qualités!

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  8. En voilà un dont le thème aurait pu m'intéresser, mais au vu de ton commentaire, je m'abstiendrai. Trop de choses à lire de toutes façons.

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    1. Moi aussi les thèmes m'intéressaient et j'ai été déçue! C'est vrai qu e l'on ne manque pas de choix! Il y en a parfois trop!

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  9. Je l'ai acheté mais ton avis est le second mitigé que je lui et je commence à pense que j'aurais peut-être mieux fait d'en choisir un autre - ou me contenter de l'emprunter à la bibliothèque.

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  10. Je me souviens avoir beaucoup aimé le début mais m'être également beaucoup ennuyée pendant les dernières parties ... De plus, ce n'est pas un roman qui se distingue par son originalité ... Je n'ai pas lu d'autres romans de l'auteur même s'il semble couvert de prix au Royaume-Uni ...

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