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mardi 21 juillet 2015

Un obus dans le coeur de Wajdi Mouawad/ Catherine Cohen




"Wahab est réveillé en pleine nuit par un coup de téléphone lui apprenant que sa mère, malade d’un cancer, agonise. En s’acheminant vers l’hôpital, Wahab se prépare à dompter la mort, à nouveau, la dernière fois il avait 7 ans. Tout le mène à ce face à face avec la mort, avec sa peur d’enfant, qu’il doit terrasser pour enfin se libérer. Le chemin de Wahab est un chemin douloureux, où se côtoient l’innocence, la colère, l’incompréhension, la tendresse et aussi l’humour."

Wajdi Mouawad, dramaturge libano-canadien, est né au Liban qu’il a fui avec ses parents quand il était jeune pour trouver refuge au Québec. Dans cette pièce, Un obus dans le coeur, mise en scène par Catherine Cohen, son personnage, Wahab, porte en lui les peurs d’un enfant qui a connu la guerre, qui a vu des évènements si terribles qu’il n’a jamais pu les oublier. C’est à l’occasion d’un autre évènement, la mort annoncée de sa mère à l’hôpital que Wahab va se trouver face à face avec « cette femme aux bras de bois », personnification de la Mort, qu’il vu apparaître pour la premier fois lors d’un attentat au Liban et qu’il va affronter à nouveau au chevet de sa mère.
Wajdi Mouawad est un écrivain grandiose, qui possède un langage à la fois puissant, poétique, évocateur. Quand il décrit une horde de loups surgissant dans une salle d’hôpital, quand il montre un enfant mourant dans un bus incendié, vous le voyez! J’adore lire ses pièces mais c’est la première fois que j’en vois une sur scène bien qu’il soit venu dans le In il y a quelques années. 
Le comédien, Grégori Baquet, porte ce texte si beau et si douloureux avec intensité. Il a une force d’intériorisation remarquable. Il n’a pas besoin de grande démonstration pour nous communiquer les sentiments qu’il éprouve face à la mort de sa mère, aux débordements de sa famille, ses colères, ses frustrations, son chagrin et surtout la peur de l’enfance, celle qui ne peut être vaincue que par un autre peur d’enfance encore plus grande. La mise en scène et la scénographie jouent aussi sur la sobriété, un rideau de fond qui sert d’écran, des chaises soudées entre elles qui deviennent personnages.
Un théâtre où l’on se sent concerné, où l’on éprouve une grande émotion et d’où l’on sort le coeur serré. Un théâtre comme je l’aime.

MOLIÈRE 2014 – Révélation masculine Grégori Baquet

Un obus dans le coeur de Wajdi Mouawad
Mise en scène : Catherine Cohen
Interprète : Grégori Baquet
Théâtre Le Balcon 12H15
durée 1H10





5 commentaires:

  1. J'avais été très impressionnée par le film "Incendie" tiré d'un de ses textes. Je pense que j'aurai apprécié ce spectacle.

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    1. Oui j'ai vu le film mais je n'avais pas pu voir sa trilogie parce qu'à l'époque c'était la mode du théâtre marathon. On donnait les trois pièces ensemble et il fallait passer toute la nuit. C'est une expérience merveilleuse pour les "jeunes" ou les "vieux" qui arrivent à tenir le coup mais moi je savais que je ne pourrais pas! Je me disais qu'ils auraient pu programmer au moins un fois chaque pièce séparément mais non, c'était trop demandé! Quant à payer pour les trois spectacles et ne rester que pour la première comme on me l'a suggéré et bien non, il fallait voir le prix!! Olivier Py n'était pas encore passé par là en baissant les tarifs du IN.

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  2. Mais c'est de la folie ! Tu as vu plus de pièces en une semaine que moi dans toute une vie ! Je ne connais que des extraits des textes de Mouawad... si tu l'aimes bien, je vais essayer d'en lire une...

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    1. Et oui, c'est la folie du théâtre! C'est comme ça Avignon! Et encore moi, en un mois j'ai vu 41 pièces mais certaines personnes qui ne viennent que pour une semaine en voit tout autant ou presque : ce qui signifie 4 ou 5 pièces par jour!

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  3. Comme Aifelle j'avais été impressionnée par le film "Incendie" et je n'avais pas été déçue par la pièce. Et surtout j'évais beaucoup aimé Anima. Mouawad est vraiment un grand auteur!

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