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Les falaises de Dingli |
Il est agréable de quitter la ville et les routes à la circulation intense et folle pour aller vers le sud de l'île, au bord de la mer, des falaises de Dingli, en passant par la grotte bleue jusqu'à Marsaxlokk, petit port de pêcheur. La promenade se fait avec le livre de Daniel Rondeau, Malta Hanina, (Malte l'Aimée, la Généreuse)
Malte est cette île mystérieuse, habitée et bâtie depuis le printemps de l'humanité, posée sur la route du milieu (celle des audacieux, les prudents préféraient le cabotage), à égale distance de Tanger et de Beyrouth, entre la Sicile et le rivage Libyen. Il ne faut jamais sous-estimer la géographie. Elle assigne souvent notre rôle dans l'histoire. Bouton de la rose des vents méditerranéens, nombril de la mer, l'île s'est toujours montrée à la fois fermée et ouverte, avec ses remparts de falaise battus par les flots, ses à-pic taillés dans le vif d'une roche d'un seul tenant, et sa dentelle de criques et de baies d'eau profonde, faites pour le mouillage et les aiguades, où viennent mourir des cultures en terrasses, entourées de bas murs de pierres sèches, de haies de lauriers ou de figuiers de barbarie.
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Les figuiers de barbarie débordent des murets le long des petites routes |
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Je laisse donc à Daniel Rondeau, le soin de décrire ces murs de pierre si typiques du pays et ces champs dont certains plein de pierres ne sont pas encore gagnés à la culture.
Des deux côtés de la route, des murs de pierre, parfois solidement assis sur la roche structurent le paysage. Tous signes d'une vieille ordonnance humaine, protection des jardins et retenues de soutien pour les maigres parcelles cultivées, ils ont été arrachés à la roche, comme l'humus des terrasses, mélange de pierres concassées, de sable et de terre, parfois importée de Sicile. En contrebas, la mer éblouissante, déroule son immense nappe de lumière.
Au pied des falaises de Dingli, les petits jardins entretenus.
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au pied des falaises de Dingli |
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Falaise de Wield Babu en face de la Grotte bleue de Wied Iz-Zurrieq |
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Agave : ils sont très nombreux à Malte |
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Falaise de Wield Babu |
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La grotte bleue |
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La grotte bleue |
La grotte bleue avec son va-et-vient de bateaux emplis de touristes. Je ne l'ai pas visitée, j'ai préféré aller voir les sites mégalithiques de Hagar Qim et de Mnajdra Temples dont je vous parlerai longuement plus tard.
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Le site de Mnajdra Temples |
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Végétation typique de l'île |
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La tour de guet |
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Au loin la petite île de Fifla |
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Béni Catana, retraité du Corinthia Hotel, vient quotidiennement de Siggiewi, pour pêcher ou pour regarder la mer. Il parle de l'île de Fifla, au large de la côte, aujourd'hui réserve naturelle dont l'accès est interdit, et où les pêcheurs allaient autrefois suivre la messe le dimanche, avant que les artilleurs britanniques ne la prennent comme cible pour leurs entraînements et la réduisent de moitié.
Une centaine d'hommes continue de pêcher dans cette échancrure de la côte. Béni me fait les honneurs de sa cave à bateaux. Vus de l'extérieur, ces trous dans la roche sont de proportions insoupçonnables. Son hangar abrite deux grosses barques et du matériel de pêche, mais aussi une table et des chaises. Et peut servir de dortoir pendant les nuits d'été.
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La petite île de Fifla |
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Fifla et ses variations incessantes de lumière |
En l'espace de quelques minutes la mer et le ciel varient de couleurs, les jeux de lumière sont intenses et changent sans cesse. C' est ce que remarque Daniel Rondeau.
Cet automne, lumineux et doux dure longtemps. Nous allons parfois marcher sur la côte à la nuit tombante. Les eaux paraissent jaunes, violettes, puis virent au bleu sombre. La route suit le lit d'un oued toujours à sec et longe une succession d'échancrures, serties dans les falaises bleues, grises, noires, parfois ceinturées par de modestes baraquements qui servent de garages aux bateaux et de maisons aux pêcheurs.... Pendant quelques jours , le ciel reste sans nuage, la mer sans ride, claire et transparente. Il arrive que quelques tempêtes passent. Embruns, gerbes d'eau, couleurs vives, ciel breton où filent les nuages. Tout s'apaise toujours très vite. Grand soleil et nuits étoilées, parfums de campagne chaude, l'automne n'existe pas.
Le port de Marsaxlokk est toujours un port de pêche traditionnel. On y pêche le thon, la dorade et l'espadon.
Des palmes fraîchement coupées sont rangées dans le bas de d'une étagère. Béni va les tresser pour en faire une sorte de radeau (appelé cima) qui sert de piège aux lampukas (dorades coryphènes) le poisson favori des Maltais. Les pêcheurs posent ces radeaux sur l'eau. Les premières dorades de Septembre se rassemblent sous leur ombre, et les patrons de barques n'ont plus qu'à jeter leurs filets. La saisons des lampukas dure plusieurs semaines, puis les cimas finissent par sombrer. Leurs palmes imputrescibles tapissent les fonds des bords de l'île.
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Le port de Marsaxlokk |
Marsaxlokk est célèbre pour la beauté des barques vivement colorées. Certaines sont décorées d'un oeil, l'oculus, héritage des dieux Horus ou Osiris, et sont censés éloigner le mauvais sort.
Malte a tenu tous les rôles du théâtre méditerranéen. Sous son masque pierre, dans ses robes de soleil et de mer, elle fut la convoitée, l'oubliée, la disputée, la cruelle, la fervente, la débauchée, l'île refuge, l'île citadelle, l'île prison, plateforme pour tous les commerces (le blé, les oranges, le vin, les esclaves) et pour la guerre, base navale depuis les Phéniciens, grande infirmerie de la première grande guerre mondiale, bunker essentiel des Alliés pendant la seconde, toujours grenier à rêves variés et contradictoires. Les chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem ont fait la gloire de son nom.
quelle belle balade! Merci!
RépondreSupprimerTrès belle ! Et il y en d'autres car Malte propose beaucoup de centres d'intérêt.
SupprimerC'est une destination qui me tente... j'adore cette belle lumière que transmettent tes photos !
RépondreSupprimerBelle lumière d'automne, douceur du climat, qui nous ont permis d'éviter la canicule et la foule estivales.
SupprimerTes photos donnent très envie, si Daniel Rondeau est aussi bon passeur de voyages que de littérature ce doit être un plaisir de l'avoir comme compagnon
RépondreSupprimerOui, Daniel Rondeau est un bon passeur et j'apprécie l'avoir lu avant de partir à Malte.
SupprimerDe très bons souvenirs, aussi bien les falaises de Dingli, Marsaxlokk que Rondeau. Je l'ai lu au retour, tu as bien fait de l'emporter pour qui'l te serve de guide!
RépondreSupprimerJe l'ai lu avant et je l'ai emporté avec moi sur ma kindle. Bien appréciable tout ce que l'on peut emporter sur une liseuse ! Par contre j'ai fini La Religion pendant mon voyage (un énorme bouquin) et en me promenant au Fort Saint Elme, à Borgo, San Angelo, je revoyais toutes les moments et tous les lieux du terrible siège de 1565. C'est fou ce que les descriptions de Tim Willocks parlent à l'imagination.
SupprimerTu me fais rêver avec ce ciel bleu et les magnifiques photos de la mer.
RépondreSupprimerRêve ! C'est bon pour la santé ! Peut-être iras-tu un jour ! Je déconseille la voiture à moins que tu ne sois pas une craintive conductrice (comme moi! conduite à gauche! Vitesse, trafic intense)) mieux vaut se loger à La Valette ou aux Trois cités et prendre les transports publics pour aller ailleurs..Et oui, c'est un beau pays.
SupprimerPlutôt une agave, il me semble.
RépondreSupprimerMerci pour ces extraits et les nombreuses photos. Devant ces barques colorées, nul doute, on se sent en Méditerranée.
Merci ! Tu as raison ! C'est très méditerranéen, c'est vrai, mais très particulier aussi. Rien à voir avec ma Méditerranée provençale.
SupprimerBonsoir Claudia, mon dernier passage date d'il y a longtemps !
RépondreSupprimerMerci pour les photos de ton voyage... Malte est une île que j'aimerais bien visiter.
Syl.
Je suis heureuse de te revoir ici ! C'est vrai qu'il y a longtemps depuis les fameuses leçons de pâtisserie que tu me donnais il y a quelques années !
SupprimerLes deux photos de Fifla sont superbes !
RépondreSupprimerMerci ! Le spectacle était très beau !
SupprimerSi le Petit Prince l'avait croisée, Malte aurait été une étoile bien agréable à vivre. La mer, les reliefs, l'histoire et le soleil.
RépondreSupprimerMalte c'est aussi le lieu de naissance de Corto Maltese le "gentilhomme de fortune"
Attention, c'est une étoile qui a incité toutes les convoitises, et qui a été sans cesse envahie, sans cesse en guerre. Pas le Paradis, non,à cause des hommes !
SupprimerClaudialucia, j'avais oublié de te répondre dans mon précédent commentaire / le marquis de Girardin ; alors je l'ai fait sur mon message d'aujourd'hui
RépondreSupprimerUne bonne semaine à toi !
Merci ! Je viendrai te lire.
SupprimerJe reviens : plutôt qu'un aloès ce doit être un agave
RépondreSupprimer(Bonne soirée, Claudialucia)
Exact !
SupprimerLes extraits et tes photographies me rappellent d'excellents souvenirs d'un séjour à Malte, il y a quelques années déjà.
RépondreSupprimerJe te comprends ! C'est une île dont on doit garder longtemps le souvenir.
SupprimerBelle compagnie, pour un beau voyage. Régale-toi bien !
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