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jeudi 6 septembre 2012

Brassées d'images : Bretagne, quatrième jour, la pointe du Raz, La pointe du Van, la pointe de Brezellec


 La pointe du Raz et l'île de Sein au loin


La pointe du Raz, la lande


 La pointe du Van


La pointe du Van

La pointe de Brezellec

mercredi 5 septembre 2012

Brassées d'images : Bretagne, rencontre entre blogueurs


Gwenaelle, Wens et Claudialucia à Douarnenez

 Nous sommes ici devant la maison du poète Georges Perros (photographies envoyées par Gwen)

Hier, nous avons fait connaissance avec Gwenaelle et son mari, Constantin, à Douarnenez. Une sympathique rencontre ! Merci à eux de nous avoir si bien reçus*. Ils nous ont amenés en promenade sur le sentier ombragé des Plomarc'h qui domine l'océan du haut des ses falaises, dans un ancien village plein de charme, où nous avons découvert d'adorables maisons aux petits jardins fleuris, de splendides vues sur Douarnenez et sa plage, les vestiges d'un site gallo-romain et ses cuves de salaison des sardines.. Wens et Constantin se sons bien trouvés et ont rivalisé pour nous faire rire!


Maison des Plomarc'h

Douarnenez vue du sentier (chanvre et lin qui rappelle le passé de la région)

La plage


Une belle après midi ! Merci à tous les deux! Et maintenant, c'est à vous de venir à Avignon!


*Et oui, je l'ai mangé le Kouign amann que Gwen m'avait promis!

Poète breton : Eugène Guillevic







Guillevic par Catherine Réault-Crosnier

Eugène Guillevic  est né à Carnac dans le Morbihan en 1907 et est mort à Paris en 1997.
Après une période de résistance, de rébellion contre l'ordre social et l'ordre des choses, s'esquisse un retour à l'interrogation, une tentative d'apprivoiser le monde et son silence. Refusant la métaphysique, il choisit ici, qu'il explore sans fin, passionnément. Sa poésie est concise, franche comme le roc, rugueuse et généreuse, tout en demeurant suggestive. Sa poétique se caractérise aussi par son refus des métaphores, auxquelles il préfère les comparaisons, jugées moins mensongères. (source wikipédia)


Je connais l'étrange

Variété du noir

Qui a nom lumière. 

(Sphère)


Le soleil
Ne parle pas du mal
Qu'il a eu

À être là. 


(Du domaine)

 

Le soleil
Ne sait rien de l'ombre.
(Du domaine)

L'eau
Dans l'étang
Est occupée

À garder le temps. 

(Du domaine, )
 


 Presqu'île de Crozon


Ne jouerons-nous jamais

Ne serait-ce qu'une heure,

Rien que quelques minutes,

Océan solennel,
Sans que tu aies cet air

De t'occuper ailleurs ?

           (Carnac)


Au moins tu sais, toi, océan,

Qu'il est inutile

De rêver ta fin. 
 
(Carnac)



lundi 3 septembre 2012

Brassée d'images : Bretagne , Presqu'île de Crozon

La lande bretonne : une symphonie de couleurs (Cap de la Chèvre)



Cap de la Chèvre (Lande de bruyères et d'ajoncs)

 lande (bruyère)

Cap de Penhir  (Tas de Pois)

Cap de Penhir


Camaret

Camaret : chapelle de Rocamadour

Poète breton : Anatole Le Braz Coiffe trégorroise



Anatole Le Braz

Anatole Lebras (ou Le Braz) est né à Saint-Servais en 1859 (Côtes d'Armor) et est mort à Menton en 1926
Son œuvre, assez diverse, est principalement composée de fiction ("Le Gardien du feu"), de récits de voyages en Bretagne et de conférences. Il a été aussi un folkloriste quand il a assisté Luzel dans l'édition de chansons en breton et quand il a recueilli des discours et contes populaires sur la Mort, en Bretagne. Il a fait aussi œuvre de critique littéraire quand il a étudié le vieux théâtre en breton.
Anatole Le Braz a été admiré pour la qualité de sa langue, non seulement dans ses exercices littéraires, aussi mais dans son brillant exercice de l'art oratoire.
L'influence littéraire et politique d'Anatole Le Braz, disciple et visiteur régulier d'Ernest Renan, a été importante, parce qu'il a présenté une relation à la Bretagne qui n'excluait nullement une allégeance sincère à la France. (source Wikipédia)

Dans la belle librairie celtique de Locronan j'ai trouvé deux romans de Le Braz dont je vous ferai un jour le compte rendu : Le sang de la sirène et Les noces noires de Guernaham

Harpe celtique

Dédicaces pour la "Chanson de la Bretagne"

A Madame E.B.



Un soir que vous rêviez assise au bord des grèves
Vint s'étendre à vos pieds un harpeur de Quimper.

Les rêves qu'il chantait ressemblaient à vos rêves

Comme le bruit des pins aux rumeurs de la mer.


Il disait la beauté de la terre océane,

Son sortilège lent, délicat et secret,

Et c'était votre charme, ô soeur de Viviane,

                                             Qu'en chantant son pays le harpeur célébrait.


Coiffe du Trégor

Coiffe Trégorroise

Sur un front lisse et pur, finement épinglée,

Tu m'évoques ma mère, ô coiffe du Trégor,

Et, dans ta conque frêle avec art ciselée,

C'est toute la chanson de mon passé qui dort.


Comme tu palpitais, pudique, à la veillée,

Sur quelque nuque mince aux chastes frisons d'or !

De ton charme, longtemps, j'eus l'âme ensorcelée

Et, d'y songer ce soir, mon coeur tressaille encor.


Coiffe de mon pays, aucun ruban profane

Jamais n'a déparé ta grâce diaphane :

Ton élégance est toute en ta simplicité.


Les filles du Trégor t'ont faite à leur image :

Aussi frais que ton lin sans tache est leur visage,

Aussi vierge de tout mensonge leur beauté


Costumes bretons de Cornouaille à Locronan

dimanche 2 septembre 2012

Brassées d'images : Bretagne, Locronan et Douarnenez


La fleur de Bretagne : l'hortensia


Locronan

Notre-Dame de Bonne Nouvelle





L'église


Douarnenez

Le port de Douarnenez

L'île Tristan

Douarnenez

Douarnenez, Falaise


Samuel Taylor Coleridge : La complainte du Vieux Marin

 Gustave Doré



La Complainte du Vieux Marin (The Rime of the Ancient Mariner) est un poème de Samuel Taylor Coleridge (1772_1834) poète romantique, philosophe, dramaturge anglais qui représente une des grandes figures du romantisme anglais.

Le vieux marin de la complainte  raconte son histoire à  l'invité d'une noce qui, d'abord irrité par le bavardage de l'importun, finit par écouter l'étrange et fantastique récit du vieillard, véritablement envoûtant.

Le vieux marin raconte comment son navire entraîné vers l'Antarctique et ses eaux glacées par des vents contraires, est secouru par un albatros, oiseau de bon augure, qui les met dans la bonne direction. Mais le marin tue l'albatros avec son arbalète. L'équipage le lui reproche mais lorsqu'il se sent hors de danger, il donne raison au marin, commettant ainsi une faute qui va déchaîner sur leur tête des éléments surnaturels. La malédictions s'abat sur le voilier bloqué part l'absence de vent, l'eau vient à manquer, l'équipage maudit le marin. Un vaisseau fantôme apparaît mené par la Mort et par une femme "Vie-dans-la- mort","She-life-Death"qui joue l'âme des marins aux dés et gagne. Les membres de l'équipage meurent. Le marin reste seul face à leurs regards figés. il subit des tourments incessants. Il sent l'oiseau accroché à son cou comme une malédiction. Le bateau est entouré de bêtes hideuses. Après sept jours et sept nuits passés en mer le marin parvient enfin à comprendre leur véritable beauté et il les bénit. La malédiction se trouve alors levée et il sent l'albatros se détacher de son cou. La pluie se met à tomber et des esprits prennent possession du corps des marins morts qui se relèvent et mènent le navire à bon port. Là, le navire sombre dans un gigantesque tourbillon. Le vieux marin est le seul survivant. 


 Gustave Doré

L'albatros symbolise la Nature. En ne la respectant pas le vieux marin s'attire sa vengeance.  Mais en reconnaissant la beauté de toutes les créatures, il prend conscience du mal qu'il a fait en tuant l'albatros et de l'importance de la Nature. Le sens chrétien du récit apparaît aussi avec le pardon du vieux marin qui comprend que "Nous devons aimer chaque créature que dieu a faite". Toute faute peut être réparée par la repentance sincère et l'expiation. Pour pénitence, le vieux marin sera contraint de parcourir le monde et de raconter son histoire.

Extrait : troisième partie. L'apparition de Vie-dans-la -mort (traduction wikisource)

 

 Un temps bien pénible s’écoula ainsi. Chaque gosier était desséché et chaque oeil était vitreux comme celui des morts ; un temps bien pénible, un temps bien pénible ! Comme chaque oeil fatigué était morne et vitreux ! Mais voilà que, tandis que je regardais le couchant, j’aperçus quelque chose dans le ciel.

D’abord cela me sembla une petite tache, et ensuite cela me parut comme du brouillard. Cela remua, remua, et prit enfin une certaine forme, que sais-je ?
Une tache, un brouillard, une forme, que sais-je ? et cela toujours approchait, approchait, et, comme si cela eût été une voile manœuvrée, cela plongeait, Courait des bordées et filait du câble.
Nos gosiers étaient si brûlants, nos lèvres si noires et si desséchées, que nous ne pouvions ni rire ni gémir. Avec notre extrême soif, nous demeurions muets. Je mordis mon bras, je suçai mon sang et m’écriai : « Une voile ! une voile ! »
Mes compagnons aux gosiers brûlants, aux lèvres cuites et noires m’entendirent parler. Miséricorde ! ils grimacèrent de joie, et tous à la fois respirèrent avec force comme des gens qui viendraient de boire.
« Voyez, voyez ! criai-je, ce navire ne court plus de bordées :
peut-être renonce-t-il à nous porter secours ! Pas la moindre brise et le moindre mouvement de flots ; il semble dormir sur sa quille. »
La vague occidentale n’était qu’une flamme, le jour touchait à sa fin. Dès que la vague occidentale fut effleurée par le large et brillant disque du soleil, cette forme étrange vint se placer entre lui et nous.
Et sur-le-champ le soleil fut taché de barres noires (que la Reine du ciel nous prenne en grâce !) comme si cet astre avait apparu avec sa large et brillante figure derrière la grille d’un donjon.
« Hélas ! pensai-je (et mon cœur battit violemment), comme ce navire approche vite, vite ! Sont-ce ses voiles, ces choses qui se dessinent sur le soleil comme les fils que l’automne promène dans les airs ?
« Sont-ce ces charpentes, ces barres à travers lesquelles le soleil luit comme à travers une grille ? Et cette femme qui est dessus, est-ce là tout son équipage ? Est-ce là ce qu’on appelle la Mort ? N’en vois-je pas deux ? La compagne de cette femme n’est-elle pas aussi la Mort ? »
Ses lèvres étaient rouges, ses regards hardis ; elle avait les cheveux jaunes comme de l’or, et la peau blanche comme celle d’un lépreux. C’était ce cauchemar qui gèle et ralentit le sang de l’homme, Vie-dans-la-Mort.
Le navire squelette passa près de notre bord, et nous vîmes le couple jouant aux dés. « Le jeu est fini, j’ai gagné, j’ai gagné ! » dit Vie-dans-la-Mort ; et nous l’entendîmes siffler trois fois.
Les extrémités supérieures du soleil plongèrent dans l’onde ; les étoiles jaillirent du ciel, et d’un seul bond vint la nuit. La barque spectre s’éloigna sur la mer avec un murmure qu’on entendait de loin.
Nous écoutions et jetions des regards obliques sur l’océan. La crainte semblait boire à mon cœur, comme à une coupe, tout mon sang vital. Les étoiles devinrent ternes, la nuit épaisse, et la lampe du pilote faisait voir la pâleur de sa face.
La rosée dégoutta des voiles jusqu’à ce que la lune eût élevé son croissant au-dessus du flot oriental. À sa pointe inférieure et au-dedans, il y avait une étoile brillante.
Aux clartés de cette lune caniculaire, l’un après l’autre, et sans prendre le temps de gémir ou de soupirer, chacun de mes camarades tourna son visage vers moi dans une angoisse épouvantable, et me maudit du regard.
Quatre fois cinquante hommes vivants, et je n’entendis ni soupir ni gémissement, avec un bruit sourd et comme des blocs inanimés, tombèrent un par un sur le plancher.
Leurs âmes s’envolèrent de leurs corps. Elles s’envolèrent à la félicité ou au malheur, et chacune, en passant près de moi, retentit comme le sifflement de mon arbalète.


Gustave Doré
 Les illustrations de Gustave Doré, peintre, sculpteur, graveur français(1832-1887) rendent admirablement l'aspect fantastique du poème de Coleridge. (illustré en 1875)

The Rime of the Ancient Mariner (version originale)



There pass a weary time. Each throat                         
Was parch'd, and glazed each eye.
A weary time! a weary time!
How glazed each weary eye!
When looking westward, I beheld
A something in the sky.

At first it seem'd a little speck,
And then it seem'd a mist;
It moved and moved, and took at last
A certain shape, I wist.

A speck, a mist, a shape, I wist!
And still it near'd and near'd:
As if it dodged a water-sprite,
It plunged, and tack'd, and veer'd.

With throats unslaked, with black lips baked,
We could nor laugh nor wail;
Through utter drought all dumb we stood!
I bit my arm, I suck'd the blood,
And cried, A sail! a sail!

With throats unslaked, with black lips baked,
Agape they heard me call:
Gramercy! they for joy did grin,
And all at once their breath drew in,
As they were drinking all.

See! see! (I cried) she tacks no more!
Hither to work us weal--
Without a breeze, without a tide,
She steadies with upright keel!

The western wave was all aflame,
The day was wellnigh done!
Almost upon the western wave
Rested the broad, bright Sun;
When that strange shape drove suddenly
Betwixt us and the Sun.

And straight the Sun was fleck'd with bars
(Heaven's Mother send us grace!),
As if through a dungeon-grate he peer'd
With broad and burning face.

Alas! (thought I, and my heart beat loud)
How fast she nears and nears!
Are those her sails that glance in the Sun,
Like restless gossameres?

Are those her ribs through which the Sun
Did peer, as through a grate?
And is that Woman all her crew?
Is that a Death? and are there two?
Is Death that Woman's mate?

Her lips were red, her looks were free,
Her locks were yellow as gold:
Her skin was as white as leprosy,
'The Nightmare Life-in-Death was she,
Who thicks man's blood with cold.
The naked hulk alongside came,
And the twain were casting dice;
"The game is done! I've won! I've won!"
Quoth she, and whistles thrice.

The Sun's rim dips; the stars rush out:
At one stride comes the dark;
With far-heard whisper, o'er the sea,
Off shot the spectre-bark.

We listen'd and look'd sideways up!
Fear at my heart, as at a cup,
My life-blood seem'd to sip!
The stars were dim, and thick the night,
The steersman's face by his lamp gleam'd white;
From the sails the dew did drip--
Till clomb above the eastern bar
The hornéd Moon, with one bright star
Within the nether tip.

One after one, by the star-dogg'd Moon,
Too quick for groan or sigh,
Each turn'd his face with a ghastly pang,
And cursed me with his eye.

Four times fifty living men
(And I heard nor sigh nor groan),
With heavy thump, a lifeless lump,
They dropp'd down one by one.

The souls did from their bodies fly--
They fled to bliss or woe!
And every soul, it pass'd me by
Like the whiz of my cross-bow!


samedi 1 septembre 2012

De Bretagne : Reprise de Ma Librairie , L'énigme du samedi, challenge romantique et Shakespearien




Mon blog reprend en ce mois de Septembre. Je suis en Bretagne et j'espère, dans cette région hautement gagnée par les techniques modernes, pouvoir accéder à internet !



les bilans de mes challenges

 Le challenge romantique



Le samedi 8 Septembre paraîtra le deuxième bilan du challenge romantique claudialucia, toujours ouvert à tous ceux qui souhaitent y participer jusqu'en Novembre 2013 .



Le samedi 15 Septembre et le dimanche 16 septembre paraîtra le troisième bilan du challenge Shakespeare Maggie/Claudialucia.
Maggie et moi, nous avons décidé de le prolonger indéfiniment. Vous pouvez donc continuer le challenge ou vous inscrire si vous êtes intéressé(e)s.
Nous faisons un lecture commune d'une de ses pièces :  Antoine et Cléopâtre pour le mois d'octobre. Qui nous rejoint?

 

L'énigme du samedi 

 

  Le samedi 21 Septembre l'énigme du samedi,  Un livre/un film recommence pour les passionnés de lecture et les cinéphiles. Rappelons pour ceux qui ne connaissent pas ce jeu que chez Claudialucia vous devez deviner le livre et chez Wens le film qui en est l'adaptation.





mercredi 22 août 2012

Seconde pause de l'été : En Creuse





 Et oui, je vais voir le jardin de ma fille en Creuse, un jardin pas comme les autres puisque l'on s'y amuse à faire du Land Art. Mais rassurez-vous cela n'empêche pas les tomates ou les potirons de pousser! Les légumes aiment l'art contemporain!



Extrait du blog:   Graine de maison (Hélas! arrêté faute d'internet!)

"J'espère que vous serez sensibles à mes nids à courgettes ainsi qu'à cette Spiral Jetty Goldworthienne à potirons... Hélas, ces photos sont déjà dépassées : aujourd'hui, c'est une vraie forêt vierge là-dedans, avec des potirons et des courgettes tentaculaires; des pieds de tomates de 6m de haut (presque) et il a fallu faire - et il faut encore faire - des extensions pour accueillir les nouveaux arrivants"

mardi 21 août 2012

La Tempête au festival d'Avignon et une BD de Edouard Leskon


Caliban


J'aime de plus en plus La tempête de Shakespeare! La première lecture m'a surprise et décontenancée. Mais plus je lis la pièce, plus je suis sensible à la poésie, au charme de la langue (traduite, hélas, mais belle tout de même) et à la multiplicité des sens!

 Au festival d'Avignon, cette année, il y avait trois représentations de la pièce. j'ai choisi celle du Footsbarn Theater : La Tempête indienne, c'est le titre, car le texte de Shakespeare est transposé(?) en Inde. *

L'idée m'a plu. Je me suis demandée avant d'aller voir le spectacle, ce que ce déplacement dans un pays comme l'Inde apporterait à la pièce. Caliban méprisé par Prospéro, considéré comme inférieur par des hommes qui prennent le pouvoir dans son île et le réduisent en esclavage n'est-il pas une allégorie des peuples colonisés, asservis, comme l'a été l'Inde par les anglo-saxons et les peuples  du Nouveau Monde à l'époque de Shakespeare?
D'autre part, la troupe est composé d'acteurs de nationalités différentes et chacun parle sa propre langue. Le principe était séduisant pour montrer l'universalité du dramaturge.
Mais j'ai été déçue dans l'ensemble et je n'ai pas vu de lecture particulière par rapport à l'Inde si ce n'est que quelques acteurs sont indiens et Miranda porte un sari pour ses fiançailles. La pièce est traitée en farce et les personnages comiques sont assez lourds et ne font pas rire. Miranda est une jeune princesse capricieuse et puérile mais il n'y a pas d'évolution du personnage, d'émotion entre Ferdinand et elle quand ils découvrent la magie de l'amour. Ni Ariel, ni Caliban ne rendent  la poésie de la pièce, quant à la réflexion sur le pouvoir, le Bien et le Mal, la nature et la civilisation, elle m'a paru occultée car l'utilisation de plusieurs langues rend la pièce obscure (incompréhensible pour ceux qui ne la connaissent pas!)
Finalement ce qui m'a le plus plu dans ce spectacle, ce sont les êtres bizarres, mi-objet, mi-humain, mi-animal qui s'animent devant nous,  les décors de voile transparent derrière lequel le bateau glisse amenant les personnages au milieu de la Tempête et les remportant une fois la paix revenue et aussi…  la musique.


*J'ai déjà présenté La Tempête, l'intrigue et les thèmes ICI  

Une BD pour la Tempête

Une île pleine de bruits ou l'invention du territoire d'un magicien


Edouard Leskon 


J'ai découvert  ICI un article d'Edouard Leskon qui explique la naissance d'une adaptation de La Tempête en BD. Les dessins et l'imagination de l'auteur me paraissent au niveau du grand Shakespeare dont il rend la poésie et le mystère.

Caliban

Caliban dessiné par Edouard leskon

 Caliban, fils d'une sorcière, est un des personnages qui m'intriguent le plus. Il est présenté comme une sorte de monstre qui a cherché à abuser de Miranda, qui n'a jamais répondu à "la bonté" de Prospéro  et de sa fille. Pourtant quand on voit l'attitude de Prospéro envers lui, Caliban apparaît plutôt comme une victime :

** Miranda
Je n'aime pas regarder ce misérable

Prospéro
Mais tel qu'il est comment ferions-nous sans lui?
Il allume notre feu, rentre notre bois
Et vaque à d'utiles besonges. Caliban!
 Hola, esclave! Et bien, répondras-tu limon?
 (...)

Caliban
De par ma mère Sycorax, elle est à moi
Cette île que tu m’as prise. Pour commencer,
Quand tu es arrivé ici, tu me flattais
Et tu faisais grand cas de moi ; tu me donnais
De l’eau avec des baies dedans ; tu m’apprenais
 À nommer la grande lumière et la petite
Qui brûlent le jour et la nuit ; moi, je t’aimais
 Alors je te montrais les ressources de l’île,
Eaux douces, puits salés, lieux ingrats, lieux fertiles.
Maudit sois-je pour l’avoir fait ! Que tous les charmes
De Sycorax, chauve-souris, crapauds, cafards,
Pleuvent sur vous !
Je suis votre unique sujet, Moi qui étais mon propre roi (Acte I,  scène 2)


Un monstre, Caliban? De Prospéro qui utilise la force et la violence pour soumettre ceux qui lui résiste et de lui, quel est le plus monstrueux? De plus, cet être qui est mi humain, mi animal a été capable d'apprendre le langage, de s'en servir pour l'injure et la révolte face à ces maîtres mais aussi pour la poésie. Il y a en Caliban un être sensible à la nature et à la beauté et qui sait exprimer ses sentiments d'une manière délicate.

Laisse-moi te conduire aux pommiers sauvages,
Te déterrer des truffes grâce à mes longs ongles,
Te faire voir un nid de geai, te montrer comme
On le piège le vif marmouset, te mener là
Où l'aveline pend en grappe, et dans le creux
Du roc te dénicher de petites mouettes.
Viendras-tu avec moi? Acte II scène 2


Sois sans crainte ! L’île est pleine de bruits,
De sons et d’airs mélodieux, qui enchantent
Et qui ne font pas mal. C’est quelquefois
Comme mille instruments qui retentissent
Ou simplement bourdonnent à mes oreilles,
Et d’autres fois ce sont des voix qui, fussé-je alors
À m’éveiller après un long sommeil,
M’endorment à nouveau ; – et dans mon rêve
Je crois que le ciel s’ouvre ; que ses richesses
Vont se répandre sur moi… À mon réveil,
J’ai bien souvent pleuré, voulant rêver encore »
(Acte III, scène 2)

** Traduction de Pierre Leyris:

D'autres représentations de Caliban


Caliban par Odilon Redon


Caliban par Charles A. Buchel


Caliban par William Hoggarth


Caliban John Mortimer




Challenge de Maggie et Claudialucia

dimanche 19 août 2012

Les chefs d'oeuvre de la donation Yvon Lambert à Avignon



Carlos Amorales



 La donation du collectionneur Yvon Lambert à Avignon comporte 556 oeuvres dont une sélection  est présentée dès cet été dans une exposition qui se poursuivra  jusqu'au 11 Novembre. Le musée sera ensuite étendue et sa superficie doublée pour pouvoir présenter la collection complète.
Aujourd'hui, voici une photo d'une installation que j'aime beaucoup, réalisée en 2003 par Carlos Amorales, artiste d'origine mexicaine. Ces mobiles d'oiseaux ne sont pas sans rappeler Les Oiseaux d'Alfred Hitchcock  et annoncent la mort et la violence avec le sang qui éclabousse les murs.