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dimanche 21 février 2016

Robert Nathan : Le portrait de Jennie



C’est en anglais que j’ai lu Portrait of Jennie de Robert Nathan, un petit livre trouvé chez un bouquiniste (et je n’en suis pas peu fière étant donné que j’ai toujours l’impression d’avoir tout oublié de cette langue et puis… non!). J’avais très envie de le lire parce que j’avais aimé l’adaptation du roman au cinéma.

Ligne des falaises de Truro (source)

Il s’agit d’une belle histoire d’amour, très romantique, où intervient le fantastique dans un décor réaliste, à Truro, une ville du Cape Cod dans le Massassuchets, au bord de la rivière Pamets qui va jouer un grand rôle dans le récit.
 Eben Adams est un artiste peintre qui a du mal à se faire connaître et vit pauvrement dans un logis miteux. Un soir de mélancolie, il rencontre un petite fille habillée à la mode ancienne. Elle s’appelle Jennie Appleton et paraît étrange, comme sortie de nulle part. Par l’intermédiaire de son ami Gus, il fait des recherches sur elle mais constate que ses parents sont morts dans un passé lointain qui ne peut être le présent de la fillette. Lorsqu’elle revient quelques jours après il s’aperçoit qu’elle a grandi et à chaque visite il note le même changement, comme si la fillette, bien vite devenue une jeune fille, cherchait à le rattraper. Un amour indéfectible naît entre eux fait de grands et fugitifs bonheurs et de souffrances et  de nostalgie. Le portrait que Adam fait de Jennie est si beau qu’il va lui ouvrir les portes de l’Art. Et je ne vous en dis pas plus sur l’histoire..

Jennifer Jones et Joseph Cotton dans Portrait fo Jennie

Ce livre est un petit trésor de finesse et de poésie. Le tout baigne dans une mélancolie que la nature vient souligner, la brume qui noie le grand parc désert, avec ses bancs vides, à la première apparition de l’enfant, l’hiver et la patinoire qui les réunit, la présence de l’océan avec ses mouettes et ses pêcheurs, sa rumeur infini, les saisons qui défilent au gré des  rencontres des jeunes gens. Et l’absence et la solitude qui s’insinuent et rythment la vie quotidienne du jeune homme.
Les personnages sont attachants, aussi bien Eben et Jennie que les amis, Gus, le chauffeur de taxi, ou Arne, le peintre avant-gardiste qui veut peindre pour tout le monde mais doute qu’on puisse le comprendre. Ce sont eux et leur amitié qui rattachent Eben Adam à la réalité et introduisent l’humour dans le récit. De même Mr Matthews le propriétaire de la galerie et sa collaboratrice Miss Spiney, dragon bougon au grand coeur.
Robert Nathan a l’art de rendre, à la fois, la fraîcheur, la naïveté, la vivacité de la délicieuse petite Jennie ou de dresser des caricatures pleines de vigueur et criantes de vérité comme celle de la logeuse d'Adam, la terrible Mrs Jeke.
Enfin, bien sûr, il y a l’art et les aspirations d’Eben Adam, non à devenir riche ou célèbre mais à exprimer ce qu’il y a de plus vrai et de plus profond à lui. Et il n’est pas étonnant que ce soit Jenny qui lui permette d’accéder à l’authenticité. La force de l’amour au service de l’art.



 Réponse à l'énigme n° 122
Pas trop facile aujourd'hui! Vous êtes bien peu à avoir lu le livre et vu le film. Et pourtant, les deux valent le coup.
Roman : Le portrait de Jennie de Robert Nathan
Film : Le portrait de Jennie  deWilliam Dieterle

Ont trouvé la réponse sont  : Aifelle, Asphodèle, Dasola, Eeguab, Keisha... Bravo!


samedi 20 février 2016

Un livre/Un film : énigme 122




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Pour ceux qui ne connaissent pas Un Livre/un film, l'énigme du samedi, je rappelle la règle du jeu.

Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même, nous vous proposons, le 1er et le 3ème samedi du mois, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film. Chez Wens vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur.

Consignes  

Vous pouvez donner vos réponses par mail, adresse que vous trouverez dans mon profil : Qui suis-je? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs seront donnés le Dimanche.

La prochaine énigme aura lieu le troisième samedi  du mois le  5 mars

Enigme N° 122

L’oeuvre dont vous devez trouver le titre aujourd’hui est le roman le plus célèbre de cet auteur américain né à la fin du XIX siècle et mort dans les années 1980. Publié en 1940 et adapté à l’écran huit ans après, ce récit ancré dans le réel et pourtant fantastique conte une histoire d’amour romantique et mélancolique entre un jeune peintre peu connu et une jeune fille mystérieuse.


Il existe une faim pour une chose qui dépasse la faim du corps, et c'est de cette faim-là que je me repaissais. J'étais pauvre, mon oeuvre restait inconnue, je devais souvent me passer de manger ; j'avais froid aussi, en hiver, dans mon petit atelier du quartier ouest. Mais c'était là ce qui comptait le moins.
Quand je parle de chagrins, il ne s'agit ni du froid, ni de la faim. Il y a une souffrance pour l'artiste pire que celle que l'hiver ou la pauvreté peuvent lui infliger ; un hiver de l'esprit par lequel l'existence même de son génie, la sève vivante de son oeuvre semblent glacées, inertes, emprisonnées peut-être pour toujours dans une saison de la mort, et il se demande si jamais un printemps viendra l'en libérer.


vendredi 19 février 2016

Fabrice Colin : La poupée de Kafka



"En 1923, à Berlin, Kafka rencontre dans un parc une fillette en pleurs, qui a égaré sa poupée. L’écrivain la réconforte. La poupée n’est pas perdue, affirme-t-il, elle est simplement partie en voyage ; d’ailleurs, ne lui a-t-elle pas écrit – n’a-t-il pas gardé les lettres ? Confronté à l’incrédulité de l’enfant, Kafka rentre chez lui et, dans un état de grande faiblesse (il ne lui reste que quelques mois à vivre), rédige les missives en question. Pendant trois semaines, et par sa plume, la poupée raconte sa vie. Dans son dernier courrier, elle annonce qu’elle s’est mariée et doit mettre un terme à sa correspondance. Rassérénée, la fillette accepte cette conclusion. La littérature, en un sens, l’a délivrée de sa douleur." C’est cette anecdote qui sert de point de départ au roman de Fabrice Colin.

Abel Spieler est professeur de littérature allemande à la Sorbonne. C’est un homme égoïste qui trompe sa femme avec ses étudiantes, délaisse sa fille Julie et dont la passion pour Kafka est envahissante. Julie est une enfant précoce qui lit La métamorphose à l’âge de six ans, qui connaît par coeur toute la vie et l’oeuvre de Kafka.  Brillante mais bouleversée par les démêlés conjugaux de ses parents puis par la mort de sa mère, elle échoue à ses concours et coupe les amarres en partant vivre à Berlin. C’est alors qu’elle décide, pour se rapprocher de son père, de rencontrer Else Ferchtenberg, qui, d’après son enquête, doit être la petite fille à la poupée. Oui, mais voilà! Else est une vieille dame peu commode et qui n’est pas prête à livrer ses secrets. Et par dessous tout elle aime le mensonge. L’écrivain va tout mettre en oeuvre pour que les trois personnages clefs du roman, hantés par la figure omniprésente de Kafka, se rencontrent et pour que les secrets soient dévoilés.

La poupée de Kafka est un roman au sujet original qui a plusieurs entrées. S’il explore les relations orageuses et douloureuses entre un père et sa fille malgré l’amour qui les lie, il est aussi un livre sur l’amour de la littérature et son rôle dans la vie.
« Les livres de Kafka sont l’antidote à la maladie d’exister, soliloquait-il en inspectant ses ongles rongés. Sans lui, je ne saurais que faire de la douleur du monde, sans lui, je ne saurais pas vivre, et vous non plus.»
Kafka y est à la fois celui qui permet le partage et l’échange entre la fille et le père comme lors de ce voyage à Prague sur les traces de l’écrivain mais aussi celui qui divise. Le père vit plus dans ses livres que dans la vie quotidienne.
« Kafka. Kafka schon immer, toujours et en tous lieux, l’étoile noire, l’anti-guide, le prophète, pardonne-moi si je fatigue, papa, pardonne-moi si je t’en veux de tout ça. »

Immense pouvoir de la littérature qui peut détourner de la vie mais qui peut aussi lui donner un sens, mettre un baume sur les souffrances; littérature consolatrice comme celle de kafka écrivant pour la petite fille et lui permettant de surmonter la perte de sa poupée. Et c’est pourquoi Else Ferchtenberg aime tant le mensonge. C’est pourquoi elle préfère sa vie rêvée, fantasmée qui lui permet de tenir à distance l’horreur de ce qu’elle a vécu et que nous découvrirons peu à peu dans des pages, à part, mises en exergue. Récit dans le récit, elles nous introduisent vers une autre dimension de l’histoire, une autre tragédie.
Mais je n’en dirais pas plus! Et si vous voulez savoir si la vieille dame est bien la petite fille à la poupée, sachez que vous aurez la réponse à la fin du livre, parce qu’enfin tout au long du roman, le lecteur meurt d’envie de savoir la vérité, une vérité romanesque puisque l'on n'a jamais su si cette anecdote rapportée par Dora Diamant, la compagne de Kafka, est vraie!
Un roman très bien écrit, qui tout en posant des questions passionnantes, maintient le lecteur en haleine.

Et en plus, j'aime énormément la photo de la première de couverture du livre chez Actes Sud.


Merci à Dialogues croisés et aux éditions Actes Sud

mercredi 17 février 2016

Bruxelles : Les musées royaux des Beaux-Arts : Le musée Fin de siècle


Bruxelles : musée Fin du siècle Guillaume Vogels, peintre belge : la neige, le soir
Guillaume Vogels, la neige, le soir

Sur le Mont des Arts à Bruxelles, les musées royaux des Beaux-Arts réunissent dans un même bâtiment trois musées. J'ai déjà parlé ICI du musée des Vieux-Maîtres.  Il y a aussi le musée Magritte, très riche, dont je ne peux vous montrer des images car il est interdit de prendre des photographies; et enfin le musée Fin de siècle qui expose des oeuvres de la fin du XIX siècle et du début du XXème siècle. J'ai eu plaisir à découvrir des peintres belges et à voir l'évolution de la peinture, des réalistes, en passant par les impressionnistes et les symbolistes, aux peintres modernes.

Réalisme et naturalisme

Henri de Braekeleer (1840-1888)

Bruxelles musées royaux  des beaux-arts Henri de Braekeleer : la fenêtre (1874-76)

Henri de Braekeleer : la fenêtre (1874-76)

Henri de Braekeleer, né à Anvers le 11 juin 1840 et mort dans la même ville le 20 juillet 1888,  fait partie d'une famille de peintres flamands. Il est formé par son père Ferdinand Braekeleer et par son oncle Henri Leys. Il peint à la manière des vieux maîtres flamands, dans des intérieurs intimistes, des personnages aux poses paisibles qui ressemblent à ceux de Vermeer ou de Peter de Hooch comme dans ce tableau intitulé La fenêtre. Victime d'une dépression, il s'arrête de peindre pendant quelques années. Quand il reprend -voir La partie de cartes- le style a changé, le décor est plus chargé,  la manière de peindre différente.

ruxelles musées royaux  des beaux-arts Fin de siècle Henri de Braekeleer :la partie de cartes (1874-76)

Henri de Braekeleer: La partie de cartes (1887)

Constantin Meunier (1831-1905)

Bruxelles  musée Fin du siècle sur le Mont des Arts  : Constantin Meunier : Triptyque de la Mine
Constantin Meunier : Triptyque de la Mine

Constantin Meunier, né à Etterbeek le 12 avril 1831 et mort à Ixelles le 4 avril 1905, est un peintre et sculpteur réaliste belge. Il a été influencé par le réalisme français et belge, Courbet, Millet, Charles de Groux. Après sa visite au bassin houiller de la province du Hainaut, il s'intéresse particulièrement aux difficultés du monde ouvrier et devient militant socialiste. Il faut dire que depuis 1874 une grave crise économique touche la Belgique, entraînée par la guerre franco-russe qui ferme les marchés et due aussi au fait que les américains mettent fin à leur commande d'acier et de charbon et déversent leur blé en Belgique. Le chômage, la misère entraînent toute une série de manifestations, de révoltes qui interpellent les intellectuels, écrivains et peintres. Constantin Meunier cherche à rendre dans son triptyque de la mine et plus encore dans L'enlèvement du creuset brisé, au-delà du réalisme et des difficiles conditions de vie et de travail, la grandeur des ouvriers qui apparaissent magnifiés, animés d'une force et d'une grande dignité.
Bruxelles  musées royaux des Beaux-Arts musée Fin du siècle : Constantin Meunier : L'enlèvement du creuset brisé
Constantin Meunier : L'enlèvement du creuset brisé (1885)

Eugène Laermans (1864-1940)

Musée royaux des beaux-arts de Bruxelles Eugène Laermans : Les migrants
Eugène Laermans : Les migrants

Eugène Laermans est un peintre belge né en 1864 à Molenbeek-Saint-Jean et mort le 22 février 1940 à Bruxelles. Il est le peintre des humbles, des ouvriers, des paysans. Comme Constantin Meunier il pratique un art engagé et social. Un soir de grève est peint en 1893 au moment où la crise économique qui frappe la Belgique est extrêmement forte et pousse les ouvriers et les paysans à déferler sur les villes. Ces peintures montrent des foules silencieuses, aux visages fermés mais déterminés, poussés par la faim et le désespoir, dont le mouvement et la marche en avant semblent ne pouvoir être arrêtés.


Bruxelles : musées royaux des beaux-arts Musée fin du siècle  Eugène Laermans Soir de grève, Le drapeau rouge
Soir de grève, Le drapeau rouge

Léon Frédéric(1856-1940)


Musée Fin du siècle Bruxelles Triptyque des marchands de craie de Léon Frédéric
Léon Frédéric  Triptyque des marchands de craie

Léon Frédéric, né le 26 août 1856 à Bruxelles et mort le 25 janvier 1940 à Schaerbeek, est un peintre belge. Son triptyque des marchands de craie lui vaut la célébrité. En regardant ce tableau qui montre trois moments de la journée de cette famille laborieuse, l'on a l'impression de plonger dans un roman de Zola : Ici pas besoin de mots pour exprimer la fatigue d'une condition misérable, mais aussi le courage et la résignation. Les vêtements, les pieds nus, les dos voûtés, les expressions des visages figés, sans joie, tout nous raconte l'histoire de ce couple et de leurs deux enfants.
Léon Frédéric est à côté de Constantin Meunier et de Eugène Laermans un des grands représentants du réalisme social.


Bruxelles musée Fin du siècle : Léon fréderic : Les marchands de craie : le matin
Les marchands de craie : le matin

Bruxelles  Musée Fin du siècle: Léon frederic : Les marchands de craie : le soir  triptyque du marchan d de craie
Les marchands de craie : le soir





 

 

 

 

 

 

 


Un artiste à part

James Ensor (1860-1949)

Bruxelles James Ensor : Les pochards Musée Fin de siècle
James Ensor : Les pochards

James Ensor, né le 13 avril 1860 à Ostende et mort dans cette ville le 19 novembre 1949, est un des plus grands artistes belges. Le musée Fin du siècle présente un riche éventail de ses oeuvres qui montre son évolution.  D'abord peintre de facture classique, voire réaliste, période dite "sombre", avec  des scènes de vie quotidiennes, Les pochards, des natures mortes, chinoiseries aux éventails, des tableaux d'intérieur, de sa famille, portrait du père de l'artiste, ou de sa sa mère, il s'oriente vers un autre style plus personnel, plus subjectif, résolument avant-gardiste, en peignant pour la première fois, en 1883, des  masques dans son tableau Les masques scandalisés
Les masques, le carnaval deviennent alors les thèmes récurrents de son travail qui présente sa vision anarchique de la société, le désordre, la violence, et les angoisses de l'homme ainsi l'obsession de la mort toujours présente dans ses tableaux. Ses caricatures montrent l'influence de Brueghel et de Bosch et soulignent le grotesque de la vie. Sa peinture évolue vers des couleurs éclatantes, cette recherche de la lumière dont Ensor disait qu'il s'agissait du "pain du peintre". Période dite "claire", qui est assez mal perçue. Ensor éprouve des difficultés à exposer même dans les cercles avant-gardistes comme celui des XX dont il est pourtant le fondateur. La reconnaissance vient plus tard et en 1929 a lieu à Bruxelles une grande rétrospective.


musées royaux des beaux-arts de Bruxelles  musée Fin du siècle James Ensor : les masques scandalisés
Ensor  :Les masques scandalisés (1883)

musées royaux des beaux-arts de Bruxelles  musée Fin du siècle James Ensor : les masques singuliers
J Ensor : Les masques singuliers (1893)

musées royaux des beaux-arts de Bruxelles  musée Fin du siècle James Ensor : squelettes se disputant un hareng-saur
Ensor : squelettes se disputant un hareng-saur


 Vers l'impressionnisme

 Guillaume Vogels : (1836-1896)

Guillaume Vogels : Ixelles, matinée pluvieuse Musée Fin de siècle à bruxelles
Guillaume Vogels : Ixelles, matinée pluvieuse

Guillaume Vogels, naît le 9 juin 1836 à Bruxelles et meurt le 9 janvier 1896 à Ixelles. Il a été formé à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. C'est un de mes deux coups de coeur avec un autre peintre belge Léon Spilliaert. 
Guillaume Vogels, est impressionniste et réaliste à la fois. Ses paysages sont noyés dans la grisaille d'un ciel gris et pluvieux, en Belgique, sur des routes boueuses comme dans le tableau d'Ixelles, un quartier de Bruxelles, où cheminent des personnages courbés sous leur parapluie. C'est donc avec les reflets de l'eau, des gouttes et des flaques que joue l'artiste. On a l'impression de découvrir les paysages à travers une vitre sur laquelle la pluie ruisselle. Tout se mêle et se fond, tout est perdu dans une brume grise qu'une teinte rosée vient délicatement traverser. Et finalement, malgré l'hiver, le mauvais temps, c'est la lumière qui paraît triompher!


Musées royaux des beaux-arts de Bruxelles Guillaume Vogels : Temps de chien
Guillaume Vogels : Temps de chien

Emile Claus (1849-1924)

Bruxelles Musée fin du siècle Emile Claus : Waterloo bridge, soleil et pluie
Emile Claus : Waterloo bridge, soleil et pluie

 Émile Claus naît en 1849 à Vive-Saint-Éloi, petit village des Flandres sur les bords de la Lys et il meurt à Astène en 1924.
Dans les années 1890, il se rend à Paris, se lie avec Monet et s'oriente vers l'impressionnisme qui correspond à son goût pour la lumière. Pendant la guerre de 14-18, il est exilé à Londres et la Tamise est un de ces sujets favoris. Sa palette évolue ensuite vers des couleurs encore plus vives, lumineuses, qui lui vaut le surnom de peintre du Soleil. Il devient l'un des brillants représentants du luminisme. Je n'ai pas vu cette période au musée, seulement ce tableau Waterloo bridge, soleil et pluie où l'on devine l'influence de Monet. Mais je me fais un plaisir de vous montrer ce qu'est le luminisme, mouvement artistique belge qui regroupe les artistes épris de lumière,  à travers cette peinture d'Emile Claus intitulée : Jeunes paysannes au bord de la Lys


Jeunes paysannes au bord de la Lys

Le symbolisme

Fernand Khnopff


Bruxelles musée Fin de siècle Fernand Khnopff : Portrait de Germaine Wiener
Fernand Khnopff : Portrait de Germaine Wiener

Fernand Khnopff, d'origine autrichienne, passe son enfance à Bruges, souvenir qui le marque profondément. Il se passionne pour la littérature, les contes de Flaubert, Leconte de Lisle, Baudelaire et entre à l'académie de Bruxelles où il découvre les oeuvres de Gustave Moreau et d'Edward Brunett.
Il devient portraitiste des milieux bourgeois et est connu pour ses portraits d'enfants pleins de sensibilité et de douceur. Parallèlement, il continue à peindre une oeuvre d'inspiration symboliste, énigmatique, bizarre, peuplée de figures mythiques où revient comme une obsession le visage de sa soeur Marguerite qui lui paraît être la femme idéale.
Ainsi dans le tableau Des caresses une sphinge détenant le secret et le pouvoir de vie et de mort tient enlacé un jeune homme. Celui-ci, l'air sévère, ne semble pas vouloir céder à l'attraction mais il n'est pas n'importe qui, il tient un sceptre surmonté d'une paire d'ailes bleues, c'est Hypnos, le dieu du sommeil et du rêve. Le sommeil et le rêve ne sont-ils pas proches de la mort? 
 Dans Memories chacune des femmes est un instant du passé. Seule paraît réelle la femme en blanc, les autres sont la représentation de ce qu'elle a été à différentes périodes. Pour le composer, Khnopff a utilisé six photos de sa soeur Marguerite.

Bruxelles Fernand Khnopff : En écoutant du Schumann Musée Fin de siècle
Fernand Khnopff : En écoutant du Schumann

Bruxelles Fernand Khnopff : Des caresses Musée Fin du siècle
Fernand Khnopff : Des caresses

Musée Fin de siècle Bruxelles Fernand Khnopff : Memories
Fernand Khnopff : Memories

Vers la modernité

Léon Spilliaert (1881-1946)


Musées royaux des beaux-arts de Bruxelles Léon Spilliaert : Baigneuse Musée Fin de siècle
Léon Spilliaert : Baigneuse

 Léon Spilliaert est né à Ostende en 1888 et est mort à Bruxelles en 1946. Sa ville Ostende a été un de ses principaux sujets d'étude mais il est allé à Paris où il se lie d'amitié avec Verhaeren et rencontre les milieux symbolistes. C'est un grand lecteur (il travaille chez un éditeur bruxellois) et il lit Maeterlinck, Verhaeren, Nietzsche, Lautréamont, Poe. Ses premières oeuvres portent la nette influence d' Edvard Munch mais il est aussi influencé par les peintres qu'il aime :  Ensor, Khnopff, Van Rysselberhe, Odilon Redon, influence symboliste pour un artiste dont la technique, très personnelle, est déjà profondément moderne.
Les oeuvres admirées au musée Fin de siècle m'ont donné envie de le connaître mieux. J'ai aimé  l'originalité de la composition de ce tableau La digue, ces lignes rectilignes qui donnent l'impression d'étrangeté liée à l'espace, au vide, au silence, à la nuit, cette grande diagonale qui entraîne le regard vers ailleurs, vers l'infini, ce jeu des couleurs entre le noir, le jaune et le beige;  ou encore dans la Baigneuse, les contrastes entre l'escalier abrupt en premier plan et les courbes de l'eau aux formes japonisantes. J'ai été sensible au mystère de ces tableaux mais aussi au tragique, à la perception que l'humain y est, soit écrasé (la contreplongée de la baigneuse) soit absent (seule la cabane indique qu'il y a de la vie dans La digue).

Bruxelles Léon Spilliaert :La digue Musée fin de siècle
Léon Spilliaert : La digue


et pour finir  voici deux oeuvres de peintres français que j'ai particulièrement aimées :

 Edouard Vuillart


Musées royaux des beaux-arts de Bruxelles Musée Fin de siècle Edouard Vuillard : les deux écoliers
Edouard Vuillard : les deux écoliers

Gauguin

Musées royaux des beaux-arts de Bruxelles  Musée Fin de siècle Paul Gauguin : le calvaire breton
Gauguin : le calvaire breton



lundi 8 février 2016

Challenge Shakespeare : les pièces Bilan 6 et Une lecture commune?



Un des  logos du challenge Shakespeare
  Le challenge Shakespeare qui a déjà 4 ans est illimité mais voilà déjà un moment qu'il est en sommeil.  Seriez-vous d'accord pour le faire repartir?
Voici le bilan des pièces qui ont été lues au cours de ces quatre années.
 Et je vous propose pour la fin du mois de Mars (date à préciser) une lecture commune : Cymbeline. Inscrivez-vous ici!

 Illimité, le challenge se nourrit de vos  participations, vous pouvez nous rejoindre à tout moment. Merci à toutes et tous!

  D'autres logos pour le challenge Shakespeare au choix




Généralités sur Shakespeare


Flora : Spot the quote : words, words, words..

Miriam : challenge Shakespeare c'est parti

Dominique : La biographie de Bill Bryson

Maggie : Shakespeare : biographie de Bill Bryson

Theoma : Antibiographie de Bill Bryson

Dominique : traduire la poésie, les sonnets

Wens : Qui est Shakespeare?  Woody Allen

Claudialucia : Le théâtre du Globe

Aymeline  : Shakespeare avec des photos d'Helsingor

 Eimelle : Will le Magnifique de Stephen Greenblatt  


Shakespeare au cinéma

 

Lou : Anonymous Robert emmerych Was Shakespeare a fraud?

Maggie : To be or not to be  Lubitch
 Maggie : Shakespeare in love 

Miriam : Hamlet to-be-or-not-to-be-lubitsch-mel-brooks/



Claudia : La mégère apprivoisée (la pièce/ zeffirelli)
Wens : La mégère Apprivoisée (Zeffirelli)
Wens : Hamlet de Zefirelli  

Shakespeare et la danse contemporaine



Quand les écrivains parlent de Shakespeare

 
Claudialucia : Michel Quint : Les Joyeuses
Claudialucia : Gérard Donovan dans Julius Winsome


L'or rouge : La fiancée du fantôme de Malika Ferdjoukh  
L'or rouge : Trois mille façons de dire je t'aime de Marie-Aude Murail 

Lou : la fiancée du fantôme 
Myriam : Le trajet d'une rivière Anne Cuneo
 
Océane : Dumas et Shakespeare 


Wens : Extrait de Bill James : Skakespeare et le polar  



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Antoine et Cleopatre



Irrégulière  : Antoine et Cléopâtre

Maggie : Antoine et Cléopâtre

Miriam : Antoine et Cléopâtre 

Océane : Antoine et Cléopâtre 

Claudialucia :  Antoine et Céopâtre
 Antoine et Cleopâtre : de l'inconstance des peuples (citation) 

Antoine et Cleopâtre de Tagio Rodriguez au festival d'Avignon


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Beaucoup de bruit pour rien


 Lewerentz: Beaucoup  de bruit pour rien ( film de Kenneth Branagh)

Titine : Beaucoup de bruit pour rien 

Claudialucia : Beaucoup de bruit pour rien 

Wens : Beaucoup de bruit pour rien de Kenneth Branagh
 

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César 

Miriam : Jules César Retour au texte après le film

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Comme il vous plaira 

 Maggie : Comme il vous plaira

Miriam : Comme il vous plaira


Claudialucia : Comme il vous plaira

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Coriolan

Claudialucia : Coriolan 


Eeguab : Coriolan


Océane : Coriolan

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Falstaff

 

Miriam : Falstaff d'Orson Wells

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Hamlet


Carole : Hamlet about my brain monologue fin de l'acte 2 comment choisir sa traduction? 
Carole : Plaidoyer pour Hamlet femme 
Carole : Hamlet's first soliloquy


 Claudialucia : Rimbaud : Ophélie 
Hamlet : en guise d’introduction(1), 
Ophélie (2) 
Hamlet et Ophélie (3)

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La Mégère apprivoisée



 Océane : La mégère apprivoisée



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La Tempête



Miriam :










Claudialucia :



 
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Le conte d'hiver



 Claudialucia : Le conte d'hiver

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Le marchand de Venise


Miriam :






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 Le roi Lear

  


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Le songe d'une nuit d'été



 Droopy vert

Maggie 1001 classiques : le songe d'une nuit d'été

Lou : Le songe d'une nuit d'été

Miriam : Le songe d'une nuit d'été

Claudialucia : Le songe d'une nuit d'été 


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Les joyeuses commères de Windsor 

Miriam : Les joyeuses commères de Windsor

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Macbeth





  Irrégulière : Macbeth 







Maggie : 1001 classiques : Macbeth

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Othello


Théoma : Othello



Eiluned : La tragédie d'Othello, le Maure de Venise

Shelbylee: Othello

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Richard III



 Céline : Richard III



Eimelle : Richard III

Claudialucia Richard III Looking for Richard Al Pacino

Claudialucia : Richard III au festival d'Avignon Ostermeier

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Roméo et Juliette


L'Irrégulière  Roméo et Juliette 

 Miriam : Romeo kiffe Juliette et Juliette kiffe Roméo






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Titus et Andronicus


Maggie : Titus Andronicus

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Sonnets



Dominique : Traduire la poésie. Les sonnets.