mercredi 12 mars 2014
Quelques images de mon voyage : côte d'Azur
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Brassée d'images,
Voyage

mardi 11 mars 2014
Elizabeth Gilbert : L'empreinte de toute chose
Nous sommes au début du XIX siècle quand naît Alma Whittaker, fille de
Henry Whittaker, un anglais originaire du village de Richmond près de
Londres et de Beatrix van Devender, une hollandaise d'Amsterdam. Le
couple s'est installé à Philadelphie. Comme son père qui a fait fortune
dans le commerce des plantes en obtenant le monopole de le commerce du
quinquina, comme sa mère, une femme supérieurement intelligente et
cultivée qui se charge de son éducation intellectuelle et spirituelle,
Alma aime l'étude et en particulier se passionne pour la botanique. Cet
amour des plantes la conduira bien loin, vers des terres lointaines mais
aussi vers des découvertes scientifiques novatrices.
J'ai beaucoup aimé le roman d'Elizabeth Gilbert parce
qu'il possède un souffle romanesque certain et s'intéresse aux progrès
scientifiques du XIX siècle en se faisant le témoin d'une époque où la
science interroge le monde du vivant, explore le passé et met à mal les
obscurantismes.
Elizabeth Gilbert a
créé des personnages au caractère fort, à la vie mouvementée : ils
affrontent des aventures intérieures, spirituelles, rencontrent des
obstacles dressés sur le chemin de la connaissance ou de l'amour ou
partent dans des voyages vers des pays lointains, des aventures
périlleuses. Elle présente aussi des couples symétriquement opposés dont
les contrastes permettent d'explorer toutes sortes de nuances
psychologiques.
Bien que Alma soit le personnage principal, le roman commence par un
récit de la vie de ses parents et surtout de son père dont le passé
aventureux et riche en péripéties est passionnant.
Henry Whittaker est né dans une famille pauvre et a bien peu de chance
de s'en sortir dans la vie. Pourtant il fera fortune en utilisant les
seules connaissances qui lui soient accessibles, celles de la botanique,
car son père est un des jardiniers réputés du jardin botanique de Kew.
Son culot allié à son savoir, son intelligence pratique et aussi à son
courage, son endurance et sa bonne santé (car il faut bien tout cela
pour réchapper aux dangers qu'il rencontre) lui permettront d'être
envoyé dans des terres lointaines à la recherche d'espèces végétales
rares qui seront à l'origine de sa prospérité. En dehors de cela, il est
presque illettré. Nul couple ne peut être plus dissemblable que Henry
et Beatrix : celle-ci est fille d'un riche famille bourgeoise dont les
membres sont conservateurs, depuis des générations, du plus grand jardin
botanique d'Europe, le Hortus d'Amsterdam. Extrêmement cultivée,
lettrée, scientifique hors pair, elle possède cinq langues et gèrera les
affaires de son mari avec intelligence et clairvoyance.
Leur fille,
Alma possède une vive intelligence, une mémoire phénoménale qui fait que
toutes les études qu'elle entreprend scientifiques, littéraires ou
linguistiques lui sont aisées. L'intelligence d'Alma n'a d'égale que sa
laideur. Avec un autre personnage, celui de sa soeur adoptive Prudence, Elizabeth Gilbert crée
une fois encore un couple formé de contrastes. Prudence est loin d'être
sotte mais elle n'a pas les facultés intellectuelles d'Alma; sa beauté
est saisissante et son altruisme - elle devient abolitionniste et aide
les esclaves noirs- répond à l'égocentrisme voire l'égoïsme d'Alma.
D'autre part, au matérialisme, à la sensualité d'Alma, Elizabeth Gilbert oppose
la spiritualité et l'angélisme d'Ambrose Pike, son mari. On pourrait
craindre que ces effets d'opposition ne soient trop systématiques mais
il n'en est rien. En bâtissant ainsi son roman sur des contrastes très
forts, l'écrivaine crée des effets de clair-obscur, de fortes tensions
qui génèrent des drames et qui nourrissent l'intérêt du roman.
Une époque d'exploration scientifique
![]() |
Pierre-Joseph Redouté (1759-1840) ( source) |
L'un
des aspects du roman qui m'a le plus captivée est l'exploration d'une
époque de conquêtes scientifiques. Menée par Alma dès son plus jeune âge
jusqu'à ce qu'elle devienne une spécialiste des mousses, l'étude de la
botanique ouvre des horizons. Qui pourrait croire que l'on puisse
s'enthousiasmer pour les différentes espèces de mousses existant dans le
monde mais aussi pour leur origine, leur passé? Et qui pourrait penser
que le sujet soit assez vaste pour y consacrer une grande partie de sa
vie? Et pourtant, oui, c'est fascinant non seulement pour Alma mais
pour le lecteur car il est amené à comprendre par étapes, l'enchaînement
de la pensée de la chercheuse et comment elle peut aboutir à une
théorie scientifique qui a révolutionné le monde, secoué les croyances
religieuses à tel point que même de nos jours l'on cherche encore à la
nier. Car Alma parvient à bâtir une démonstration qu'elle appelle la
"Théorie de l'avantage compétitif", qui rejoint celle de Darwin sur la
sélection naturelle et l'évolution des espèces! L'habileté d'Elizabeth Gilbert,
bien sûr, consiste à faire d'Alma une savante méconnue qui ne publie
pas sa découverte et se fait coiffer au poteau par Darwin! Mais
rassurez-vous, l'écrivaine nous le confirme, non sans humour, Darwin a
devancé de peu Alma dans l'aboutissement de ses recherches, ouf! il
reste le seul maître de sa théorie. Vous vous rendez compte si c'était
une femme qui l'avait distancé! Elizabeth Gilbert s'appuie
sur des recherches solides et c'est un réel plaisir que de se plonger
dans son roman aux thèmes riches et variés, fourmillant d'idées et de
connaissances.
Un roman passionnant qui procure un grand plaisir de lecture!
Quelques citations
![]() |
Charles Darwin |
Elle écrivit :" Plus grande est la crise, plus rapide est, semble-t-il, l'évolution."
Elle écrivit : "toutes les transformations semblent mues par le désespoir et l'urgence."
Elle écrivit : La beauté et la variété du monde naturel sont tout au plus les témoignages visibles d'une guerre infinie." (...)
Elle écrivit cette existence est une expérience hésitante et difficile. Parfois il y aura une victoire après la souffrance, mais rien n'est promis. L'individu le plus précieux ou le plus beau peut ne pas être le plus résistant. Le combat de la nature n'est pas marqué par le mal, mais par cette unique loi naturelle, puissante et indifférente : il y a simplement trop de formes de vie et pas assez de ressources pour qu'elles survivent toutes."
Elle écrivit : "toutes les transformations semblent mues par le désespoir et l'urgence."
Elle écrivit : La beauté et la variété du monde naturel sont tout au plus les témoignages visibles d'une guerre infinie." (...)
Elle écrivit cette existence est une expérience hésitante et difficile. Parfois il y aura une victoire après la souffrance, mais rien n'est promis. L'individu le plus précieux ou le plus beau peut ne pas être le plus résistant. Le combat de la nature n'est pas marqué par le mal, mais par cette unique loi naturelle, puissante et indifférente : il y a simplement trop de formes de vie et pas assez de ressources pour qu'elles survivent toutes."
Alma était une perfectionniste et plus qu'un peu tatillonne, et il
n'était pas question qu'elle publie une théorie qui comportait une
lacune aussi petite soit-elle. Elle n'avait pas peur d'offenser la
religion, comme elle l'affirma fréquemment à son oncle, elle redoutait
d'offenser quelque chose qui était bien plus sacré pour elle : la
raison.
Car il y avait une lacune dans la théorie d'Alma : elle ne pouvait, malgré tous ses efforts, comprendre les avantages de l'altruisme et du sacrifice de soi au point de vue de l'évolution. Si le monde naturel était effectivement le théâtre d'une lutte amorale et incessante pour la survie qu'il y paraissait, et si terrasser ses rivaux était la clé de la domination, de l'adaptation et de l'endurance - dans ce cas, que faisait-on, par exemple, de quelqu'un comme sa soeur Prudence?
Car il y avait une lacune dans la théorie d'Alma : elle ne pouvait, malgré tous ses efforts, comprendre les avantages de l'altruisme et du sacrifice de soi au point de vue de l'évolution. Si le monde naturel était effectivement le théâtre d'une lutte amorale et incessante pour la survie qu'il y paraissait, et si terrasser ses rivaux était la clé de la domination, de l'adaptation et de l'endurance - dans ce cas, que faisait-on, par exemple, de quelqu'un comme sa soeur Prudence?
L'unique crime impardonnable est de couper court à l'expérience de sa
vie avant sa fin naturelle. Agir ainsi est une faiblesse regrettable,
car l'expérience de la vie s'interrompt déjà assez vite, dans tous les
cas, et on peut tout aussi bien avoir le courage et la curiosité de
demeurer dans la bataille jusqu'à ce que survienne l'inévitable décès.
Tout ce qui est moins qu'un combat pour survivre est lâche. Tout ce qui
est moins qu'un combat pour survivre est un refus de la grande alliance
de la vie.
Un grand merci aux éditions Calmann-Lévy et Babelio
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Babelio,
Challenge La plume au féminin 2014,
Editions Calman-Lévy,
L'empreinte de toute chose de Elizabeth Gilbert,
Littérature américaine,
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lundi 10 mars 2014
Walter Scott : Le talisman
Le roman de Walter Scott Le talisman se déroule pendant la troisième croisade organisée pour reconquérir la ville sainte de Jérusalem tombée aux mains du sultan Saladin. Richard Coeur de Lion, malade, ne peut combattre et l'armée des croisés est immobilisée dans l'attente d'une amélioration de la santé du souverain anglais. Tandis que les alliés de Richard, avec, entre autres, le roi de France Philippe-Auguste, Gilles Amaury, le grand maître de l'ordre des Templiers, l'archiduc d'Autriche, Léopold V (celui-là même qui retiendra Richard prisonnier lors de son retour en Angleterre), Conrad de Montferrand, complotent, les uns pour abandonner la croisade et repartir chez eux, les autres pour maintenir leur souveraineté sur les terres de Palestine qui leur appartiennent déjà, le sultan Saladin accorde une trêve à Richard et envoie son médecin à son chevet.
Walter Scott avertit le lecteur dès la préface. Certes les personnages sont historiques mais il a pris beaucoup de liberté avec l'Histoire. De plus il a imaginé des personnage fictifs : Kenneth, un chevalier écossais, pauvre mais ardent et courageux, et la cousine du roi, qui n'a jamais existé. Une histoire d'amour chevaleresque va naître entre les deux dans la pure tradition du roman courtois .
Ce qui intéresse peut-être le plus Scott c'est d'imaginer la confrontation entre Richard Coeur de Lion et le sultan Saladin. Si Richard Coeur de Lion a un sens chatouilleux de l'honneur, s'il est présenté comme un valeureux chevalier, imposant, dominateur et grand, le meilleur sur un champ de bataille, Walter Scott se plaît à souligner ses défauts. Son caractère violent, emporté, sa morgue et le mépris qu'il manifeste souvent envers ses alliés, son manque de diplomatie, le rendent incapable de maintenir l'union de la croisade. Face à lui, Saladin apparaît comme un sage à la culture raffinée, intelligent, réfléchi, un homme de sciences, très versée dans l'art de guérir, un souverain tout puissant qui n'a qu'une parole, mais qui n'en est pas moins un guerrier redoutable. Incontestablement supérieur à Richard! ce qui est assez étonnant de la part d'un écrivain occidental du XIX siècle! Il faut peut-être voir dans ces critiques, les sentiments de l'écossais Walter Scott face au souverain d'Angleterre.
Quant au récit romanesque lui-même, il m'a paru assez faible et de peu d'intérêt. L'intrigue est plus un prétexte qu'une véritable histoire en dehors de la rencontre dans le désert de Kenneth et de Saladin et de la grotte de l'ermite. Les personnages sont assez fades. Je me suis peu intéressée à eux et j'avoue que je n'ai pas trop compris l'intérêt du talisman qui donne son titre au roman. Dans l'ensemble, je n'ai pas aimé le roman malgré quelques passages intéressants.
Lecture commune avec :
Miriam : A partagé cette lecture commune avec nous et cela lui a donné l'idée de consacrer plusieurs billets à ses lectures sur Jérusalem dont Le talisman fait partie.. Aujourd'hui elle publie un premier volet sur Jérusalem : la biographie de Montefiore et l'opéra de Jordi Savall
Miriam : A partagé cette lecture commune avec nous et cela lui a donné l'idée de consacrer plusieurs billets à ses lectures sur Jérusalem dont Le talisman fait partie.. Aujourd'hui elle publie un premier volet sur Jérusalem : la biographie de Montefiore et l'opéra de Jordi Savall
Eeguab ICI
Nathalie ICI
Shelbylee
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lundi 3 mars 2014
Pause vacances
Quelques journées de vacances sur la Côte d'Azur sous les mimosas en fleurs. Je rentre le 8 Mars.
A bientôt!

vendredi 28 février 2014
Les plumes d'Asphodèle : Là- bas, Hommage à Baudelaire
![]() |
Douanier Rousseau : Le rêve |
Là- bas : Hommage à Baudelaire
Amer savoir celui qu'on tire des voyages...
L'Inconnu a parfois des attraits chimériques
La Nostalgie souvent teintée d'insouciance
Evoque un ailleurs, à distance du rêve,
Et nous nous oublions aux rivages lointains
L'aventure a ici la couleur d'améthyste
Découverte exaltée d'horizons en mutance
Nous nous abandonnons aux doigts d'or du soleil
Soleil qui roule encore ses flots recommencés
Et nous baigne dans l'or liquide de ses grèves
Mais soudain rappelés à notre différence
Au dépaysement des palmiers schizophrènes
Nous retrouvons toujours notre lassante image
Qui prend alors le gris et l'odeur de l'asphalte.
Amer savoir celui qu'on tire des voyages...
L'Inconnu a parfois des attraits chimériques
La Nostalgie souvent teintée d'insouciance
Evoque un ailleurs, à distance du rêve,
Et nous nous oublions aux rivages lointains
L'aventure a ici la couleur d'améthyste
Découverte exaltée d'horizons en mutance
Nous nous abandonnons aux doigts d'or du soleil
Soleil qui roule encore ses flots recommencés
Et nous baigne dans l'or liquide de ses grèves
Mais soudain rappelés à notre différence
Au dépaysement des palmiers schizophrènes
Nous retrouvons toujours notre lassante image
Qui prend alors le gris et l'odeur de l'asphalte.
![]() |
Turner : soleil sur un lac |
Les plumes d'Asphodèle : les mots à utiliser sont :
Inconnu, nostalgie, rivages, différence, dépaysement, horizon, recommencer, mutation, ailleurs, lointain, voyage, insouciance, oublier, découverte, chimérique, aventure, soleil, distance, ici, asphalte, abandonner, améthyste.
* mutance = changement de couleurs nuances mis pour mutation.
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écrits de Claudia,
les plumes d'Asphodèle,
poésie

jeudi 27 février 2014
Bilan partiel et LC du challenge romantique
![]() |
Caspar Friedrich : Les falaises de Rugen |
J'ai décidé de publier le bilan partiel de notre challenge romantique pour les mois de Janvier et février.
Le challenge romantique commencé le 1er Novembre 2011 et est désormais illimité. Il concerne la littérature, le roman, la poésie, le théâtre, les essais, mémoires, biographies, lettres, pastiches et parodies... mais aussi la peinture, la musique, le cinéma, bref! tous les arts. N'hésitez pas à me dire si j'ai oublié des participations et si vous le souhaitez, il est toujours temps de venir nous rejoindre!
LECTURES COMMUNES
Lermontov : Un héros de notre temps LC avec Maryline
Pour le mois de Mars
Pouchkine : un court roman La fille du capitaine
pour le mois d'Avril
Horace Walpole : Le château d'Otrante: un court roman gothique anglais
(dans le cadre aussi du challenge British Mystery de Lou Pour le mois de Mai)
Victor Hugo : Les travailleurs de la mer. Un Pavé de 631 pages Pour le mois de Juin-Juillet? : avec Nathalie Aaliz
BILAN PARTIEL DU CHALLENGE ROMANTIQUE
Et d'abord honneur à une nouvelle participante qui nous a rejoints avec un poème de Nerval publié dans le cadre de la poésie du jeudi d'Asphodèle.
Pyrausta
Nerval : elle a passé la jeune fille
Le spectre de la rose : Théophile Gautier, Hector Berlioz
George un roman de
Victor Hugo : Claude Gueux
Miriam a participé avec le compte rendu d'une expositions à laPinacothèque de Paris sur Goya et son temps.
Les peintres témoins de leur temps : Goya
Tilia
Duels à la russe : Pouchkine et Lermontov
Le peintre post-romantique Marcus Stone et son père Frank Stone romantique
Wens :
Mihkael Kohlaas le film d'Arnaud des Pallières d'après Le roman de Heinrich Von Kleist
Claudialucia
George Sand : le château du Pictordu
Les romantiques et la lune : Lamartine, Musset, Novalis, Hugo, Friedrich, Aivazovsky,Schumann, Schubert, Chopin
Alexandre Pouchkine : la tempête de neige (comparée à la tempête de neige de Tolstoï)
Michael Kholaas de Heinrich Von Kleist, lecture commune avec Maryline
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Challenge romantique,
lectures communes

samedi 22 février 2014
Selma Lagerlöf : Le cocher
![]() |
Selma lagerlöf |
Selma Lagerlöf (1858-1940), prix Nobel de littérature en 1909, est sans conteste l’un des plus célèbres écrivains suédois. Son oeuvre est nourrie des légendes et de l’histoire de la région de Värmland, merveilleusement transposées par son imagination lyrique hors du commun.
Au soir de la Saint Sylveste, Soeur Edit, combattante de l'armée du Salut, va mourir de la tuberculose, maladie qu'elle a contractée en venant en aide aux déshérités. Mais elle ne veut pas s'éteindre avant d'avoir revu David Holm, un ivrogne qui brutalise sa femme et ses enfants et dont elle veut sauver l'âme.
Pendant ce temps David Holm, atteint lui aussi de la tuberculose, s'enivre en compagnie de deux compagnons de son espèce dans le cimetière de l'église lorsqu'il entend arriver le sinistre chariot des morts. Une légende dit que celui qui meurt aux douze coups de minuit, la nuit de la Saint-Sylvestre, doit prendre la place du cocher pendant un an pour aller charger les trépassés que la Mort, la grande souveraine, lui désigne. Or, David Holm passe de vie à trépas au moment même où la cloche de l'église sonne minuit.
Le roman est avant tout l'histoire d'une rédemption. Soeur Edit veut sauver l'âme de cet homme qu'elle aime d'un amour autre que spirituel et pour cela elle s'accroche à la vie. David Holm, endurci dans le péché et la haine, refuse d'être sauvé. Il s'agit donc bien d'un combat et jamais le terme de l'armée du Salut dans laquelle soeur Edit s'est enrôlée n'a été aussi vrai. Il y est question aussi de culpabilité. David Holm est coupable de traiter les siens avec autant de dureté et de les faire vivre dans la peur des coups et de la misère mais son épouse l'est aussi de l'avoir abandonné au moment où il aurait pu s'amender. Soeur Edit, elle-même, n'y échappe pas, elle qui a persuadé madame Holm de retourner vers son mari en faisant ainsi son malheur et celui de ses enfants. Soeur Edit est coupable aussi d'aimer un homme marié et dont la vie est une abjection.
Le roman est traité comme un conte et rappelle en cela le livre de Charles Dickens : Un chant de Noël. David Holm s'apparente à Mr Scrooge et comme lui il lui faudra s'aventurer dans les domaines de la mort pour sauver son âme. Selma Lagerloff comme Charles Dickens parle de rédemption tout en brossant le tableau de la misère du peuple. Mais les préoccupations sociales sont plus fortes, me semble-t-il, chez Dickens que chez Lagerloff où le thème religieux prédomine et qui excelle dans le fantastique. Les descriptions de la charrette de la mort et de son cocher sont extrêmement réussies et l'atmosphère onirique créée est celle d'un grand écrivain..
Personnellement, j'ai moins aimé la démonstration religieuse et la morale qu'elle véhicule. Loin de voir dans le personnage d'Edit une sorte de sainte, je suis fascinée par son orgueil démesuré qui fait qu'elle se croit l'égale de Dieu dans ce combat pour vaincre le mal! Et je vais plus loin dans l'hérésie: Soeur Edit me paraît être une bigote dangereuse, puritaine, qui manipule les gens parce qu'elle croit détenir la vérité et se considère comme meilleure que les autres! Je sais bien que je fais un contresens en interprétant le personnage ainsi car ce n'est pas ce que Selma Lagerloff a voulu dire mais c'est ce que je ressens!
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Challenge La plume au féminin 2014,
Editions Actes Sud,
Le cocher de Selma lagerlöf,
littérature scandinave,
Littérature suédoise,
Un hiver en Suède

mercredi 19 février 2014
Hubert Haddad: Les haïkus du peintre d'éventail
![]() |
Suzuki Kiitsu |

Mémoire vivante du peintre d’éventail, et seuls vestiges du fabuleux jardin, ces Chemins de rosée nous ouvrent la voie lumineuse de la mansuétude et du détachement. (note de l'éditeur)
Dans Le Peintre d'éventail que je n'ai pas eu encore l'occasion de lire, voici comment étaient présentés les haikus :
"Les éventails peints et montés d’Osaki proposaient chacun tel ou tel
point de vue forcément incomplet du jardin, tel détail de composition ou
aperçu d’ensemble au gré des saisons. […] Il devait s’agir pour le
vieux sage d’une création simultanée et indissociable. Les lavis et
l’arrangement paysager allaient de pair, comme l’esprit et l’esprit, les
uns préservant les secrets de l’autre, en double moitié d’un rêve
d’excellence dont il aurait été le concepteur obnubilé"
![]() |
Hiroshige Utagawa Voir Ici le diaporama de Lilybeth sur ce peintre japonais |
J'ai choisi quelques uns de ces petits poèmes au hasard parce que j'aime leur beauté, leur sens, leur profondeur sous la simplicité, leur résonnance, la parfait adéquation de la pensée et de la nature et aussi parfois leur humour.
Toi que j'ai aimée-
La rosée des roses rouges
est-elle jamais rouge
Minuit d'étoiles
il faut les compter toutes
avant l'an nouveau
L'esprit des feuilles
c'est ton âme qui tremble
Vent soufflant au vent.
Le néant des fleurs
cet abime entre les dieux-
pensée qui nous lie
Il manque une page
à mon vieux dictionnaire
les mots de ma vie
Ombre des feuilles-
aime et meurs dit la rivière
au pont qui l'enjambe
Nuit blanche et grise
rêver que l'on ne dort pas
sous la râpe des heures
La terre qui gronde
il faut les compter toutes
avant l'an nouveau
L'esprit des feuilles
c'est ton âme qui tremble
Vent soufflant au vent.
Le néant des fleurs
cet abime entre les dieux-
pensée qui nous lie
Il manque une page
à mon vieux dictionnaire
les mots de ma vie
Ombre des feuilles-
aime et meurs dit la rivière
au pont qui l'enjambe
Nuit blanche et grise
rêver que l'on ne dort pas
sous la râpe des heures
La terre qui gronde
c'est mon coeur de vieil homme
peu avant l'aurore
Fais-toi plus souple
dit à sa canne un vieil homme
le jour de sa mort
La vue qui baisse
un peintre dans le brouillard
cherche ses couleurs
peu avant l'aurore
Fais-toi plus souple
dit à sa canne un vieil homme
le jour de sa mort
La vue qui baisse
un peintre dans le brouillard
cherche ses couleurs
De tous les oiseaux
la girouette et le pivert
sont les plus têtus
![]() |
Hiroshige Utagawa |
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La poésie du Jeudi chez Asphodèle,
Les haïkus du peintre à l'éventail de Hubert Haddad,
Littérature française,
Littérature française XX°et XXI°,
poésie

mardi 18 février 2014
Arne Dahl : Europa Blues
L'intrigue du roman de Arne Dahl Europa Blues se déroule à Stockholm à notre époque, mais nous promène en Europe, de l'Italie, Florence, à l'Ukraine, une Europe en proie au Blues, où les criminels nazis meurent dans leur lit, comme l'oncle Pertti, ou bien sont à la tête de groupes maffieux intouchables, où les pays de l'Est organisent à peu près impunément le commerce des femmes. C'est une Suède que nous avions déjà rencontrée dans le Millenium de Stieg Larsson et qui n'en finit pas de régler ses comptes avec son passé nazi; un passé qui renaît toujours de ses cendres et représente aussi, hélas! son présent.
Stockholm : la police fait une découverte macabre dans l’enclos des
gloutons au zoo du Skansen. Non loin de là, une fillette est blessée par
balle. Huit femmes originaires des pays de l’Est disparaissent d’un
camp de réfugiés sans laisser de traces. Dans le métro, un professeur
émérite de quatre-vingt-huit ans erre en compagnie de la mort. Sur la
voie, un téléphone portable sonne dans une main arrachée. (quatrième de couverture)
Ce livre est le quatrième roman de la série (décidément, c'est le hasard mais je ne commence jamais par le premier) qui met en scène le groupe A du commissaire Jan-Olov Hultin. Bien sûr, on peut prendre le train en marche mais évidemment l'on sent bien que l'on a raté des épisodes et que les personnages sont marqués par des expériences antérieures.
Toute l'équipe est au rendez-vous à Stockholm sauf Arto Söderstedt, finlandais-suédois qui est en vacances avec sa famille nombreuse au bord de la mer Tyrrhénienne. Que voulez-vous? Ce n'est pas tous les jours que l'on fait un gros héritage et que l'on peut partir au soleil pendant deux mois! Oui, mais Arto sera bien vite rattrapé par l'enquête qui déborde du cadre de la Suède, pour son plus grand plaisir d'ailleurs, car être en vacances, c'est .. ennuyeux!
Le livre est intéressant par plusieurs aspects: Il ne manque pas de péripéties, l'histoire est complexe mais bien menée; elle se ramifie, nous fait voyager dans l'espace mais aussi dans le temps. La société suédoise bâtie sur les non-dits du passé est rattrapé par lui. Le tableau qui est brossé de l'Europe en général n'est pas réjouissant et l'auteur fait preuve d'une lucidité désabusée. Un bon roman, donc, que j'ai lu avec intérêt. Mais il m'a manqué un je ne sais quoi, un rythme - peut-être?- des personnages avec qui l'on soit véritablement en empathie pour être tout à fait passionnée par ma lecture comme je l'avais été pour Millénium.
Arne Dahl, né en 1963, est le pseudonyme d’un auteur et critique travaillant à l’Académie suédoise qui décerne le prix Nobel.
Chez Antigone
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lundi 17 février 2014
Price Minister soutient les Toiles enchantées qui s'engage à offrir une séance de cinéma aux enfants malades ou handicapés
![]() |
Fanfan la Tulipe de Christian Jaque |
Price Minister soutient ICI les Toiles enchantées :
Si vous publiez cette mini-interview sur votre blog, PriceMinister -
Rakuten s’engage à faire un don de 15€ aux Toiles Enchantées qui offre
gratuitement aux enfants et adolescents hospitalisés ou handicapés les
films à l'affiche sur grand écran, comme au cinéma !
Pour
cela il faut répondre aux questions ci dessous et envoyer un mail à
Oliver Moss oliver.moss[at]priceminister.com pour valider la
participation.
Quel est votre premier souvenir de cinéma ?
Mon premier dessin animé est Jeannot l'Intrépide :
je ne me souviens plus très bien de l'histoire mais je sais que Jeannot
est rapetissé par un méchant ogre; il tombe dans une toile d'araignée
et celle-ci, un énorme monstre, menace de le manger! ET VOILA comment on devient arachnophobe pour le reste de sa vie!
Quel est mon premier film? Je ne sais plus si c'est Fanfan la Tulipe de Christian Jaque ou Jeux interdits de René Clément. Inutile de dire que j'ai énormément aimé les deux films bien qu'ils soient d'un genre très différent!
![]() |
Brigitte Fossey dans Jeux interdits |
Quel est selon vous le meilleur film pour enfants de tous les temps ?
![]() |
Le magicien d'Oz |
Le magicien d'Oz de Victor Fleming (1939) avec Judy Garland
Dorothy, jeune orpheline, vit chez
son oncle et sa tante. Tout irait pour le mieux si l'institutrice ne
détestait pas son chien. C'est alors que Dorothy fait un rêve où elle se
trouve transportée au royaume magique des Munchkins à la recherche de
son chien. Les Munchkins sont des nains protégés par la bonne fée du
Nord mais menacés par la méchante fée de l'Ouest. Pour retrouver son
chien, Dorothy doit s'emparer des chaussures rouges de la mauvaise fée
et aller voir le magicien d'Oz dans son palais d'Emeraude. (Allociné)
Une machine à voyager dans les films vient d’être inventée. Vous avez la possibilité de vivre les aventures d’un de vos héros cinématographiques d’enfance, dites-nous qui ?
Un de mes héros préférés quand j'avais six ans était Peter Pan. Si je replonge dans mon enfance ce qui me faisait rêver dans Peter Pan c'était d'abord qu'il pouvait voler, ensuite qu'il était indépendant tout en restant enfant, qu'il vivait dans un pays où les fées et les sirènes existaient vraiment et qu'il connaissait des aventures extraordinaires.
Plus tard, en lisant James Matthew Barrie j'ai découvert la signification du personnage de Peter Pan mais évidemment à à cet âge là, fort heureusement, je n'en avais cure!*
Une machine à voyager dans les films vient d’être inventée. Vous avez la possibilité de vivre les aventures d’un de vos héros cinématographiques d’enfance, dites-nous qui ?
Plus tard, en lisant James Matthew Barrie j'ai découvert la signification du personnage de Peter Pan mais évidemment à à cet âge là, fort heureusement, je n'en avais cure!*
Dites-nous en une phrase pourquoi vous aimez les Toiles Enchantées !
"Le cinéma est plus vrai que le vie" disait Joseph Mankievitcz. C'est pourquoi j'aime que l'association Les toiles enchantées offre aux enfants malades ou handicapés l'occasion de voir des films qui leur permettent de s'évader, de rêver, de rire et de réfléchir aussi.
Vous aussi participez à la chaîne de solidarité en participants à #1Blog1Séance http://bit.ly/1d7Og1o ou en faisant directement un don si vous n’avez pas de blog.
*James Matthew Barrie
Pour ceux que cela intéresse : A lire le très beau livre de James Matthew Barrie Le petit oiseau blanc ou Peter Pan dans les jardins de Kensington: billet ICI
Auteur très fécond, Barrie écrivit plus de soixante-dix œuvres, des
romans, des œuvres autobiographiques et, bien sûr, des pièces de
théâtre. Portrait de Margaret Ogilvy par son fils, publié en
1896, occupe une place à part dans sa bibliographie : il s’agit d’un
magnifique portrait de mère, mais également celui du personnage qui
porta en germe tous les personnages féminins qui hantent l’œuvre de
l’auteur écossais. La relation que Barrie entretint avec Margaret Ogilvy
fut très particulière : si celle-ci eut dix enfants, elle accorda
immédiatement une préférence marquée et évidente à un de ces fils,
David, et à la mort accidentelle de celui-ci, elle fut accablée. Le
jeune James décida alors de remplacer ce frère, au sens propre comme au
sens figuré, auprès de sa mère, n’hésitant pas à endosser la
personnalité de l’enfant mort en allant jusqu’à revêtir ses habits.
Toute la vie de James fut, par la suite, dévorée par le frère décédé :
on soupçonne que son apparence physique (il fut, pense-t-on, victime
d’une forme de nanisme psychogène qui le condamna à garder l’apparence
d’un petit garçon), son absence de sexualité à l’âge adulte, mais aussi
le choix d’études que ses parents lui imposèrent (il dut étudier la
théologie pour devenir pasteur conformément à ce que son frère David
aurait fait) furent directement liés à cette schizophrénie choisie qui
naquit dans cette relation mère-enfant et dont des échos sont présents
dans toute l’œuvre barrienne. (cahiers victoriens et edouardiens)
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Peter Pan de James Matthew Barrie

dimanche 16 février 2014
Russel Banks : De beaux lendemains
Au nord de l'état de New York, la vie d'une petite ville va être bouleversée par l'accident d'un bus scolaire qui dérape dans la neige et la mort de nombreux enfants. Aussitôt une nuée d'avocats s'abat sur les familles endeuillées. Mais qui est responsable de l'accident? Dolorès Driscol qui conduisait le bus ? Les services municipaux qui ont laissé une sablière s'emplir d'eau sans chercher à la reboucher?
Russel Banks, à travers ce roman, dénonce ces avocats véreux, qui semblables à des vautours cherchent à faire d'une tragédie, une manne financière. L'auteur montre la manipulation des parents désespérés, qui dans leur désarroi, leur colère, deviennent des proies faciles : une société américaine ou tout est prétexte à profit et où les plus grands chagrins doivent rapporter gros.
Le roman est polyphonique : quatre personnages vont raconter tour à tour l'accident selon la manière dont ils l'ont vécu. Ces quatre récits sont un prétexte à peindre la société américaine dans une ville de montagne sans grande ressource économique, où l'absence d'avenir, les difficultés financières, la maladie, les mésententes conjugales, les enfants battus, la dépression liée au retour du Vietnam, composent une société complexe, à la recherche d'un bonheur qui les fuit.
Dolorès Driscoll, mère de deux grands fils qui ont quitté la maison et ne reviennent pas souvent la voir, soigne son mari handicapé avec amour et courage puisque c'est elle qui doit subvenir aux besoins du couple. Conductrice du bus scolaire, sérieuse, elle aime les enfants et son métier qui la met en contact avec eux. Elle n'a jamais eu d'accident mais ce jour-là, il commence à neiger et elle croit voir un chien sur la route. Quand elle cherche à l'éviter, le car part sur le bas-côté.
Billy Ansel, garagiste, est un vétéran du Vietnam. Pour les gens du village, il est un héros dont tout le monde admire le courage. Personne ne sait ce qui se cache sous ce calme apparent que donne à voir Billy. Il a perdu sa femme des suites d'une maladie, entretient une liaison secrète avec une femme mariée qui perd, elle aussi, son enfant unique dans l'accident. Les jumeaux de Billy meurent; sa vie s'est "vietnamisée" et Billy sombre dans l'alcool.
Mitchell Stephens est un avocat new-yorkais qui cherche à entraîner les familles dans un procès. Mais l'habileté de l'auteur est de lui faire poursuivre d'autres buts que l'argent. N'a-t-il pas lui aussi perdu sa fille droguée même si c'est d'une autre manière? La colère qu'il éprouve contre cette société qui tue ses enfants en faisant de l'argent un Dieu l'anime dans sa recherche d'une vraie justice. Combien de grandes entreprises, de services d'état, en effet, préfèrent exposer leurs employés à la maladie, aux risques d'accident, plutôt que de faire des dépenses pour assurer leur sécurité. Ils savent que les victimes trop modestes n'obtiendront jamais réparation. Russel Banks montre ainsi le malaise qui existe même dans les classes sociales aisées.
Enfin vient Nicole Burnell, adolescente de 15 ans, qui restera handicapée toute sa vie à la suite de l'accident. Elle quitte alors pour toujours le monde de l'enfance et pose un regard d'une clairvoyance terrible sur sa famille mais aussi sur les autres. Un beau personnage mais cruelle dans sa soif de justice. Pourtant, elle seule parvient à rétablir un ordre dans le chaos même s'il faut pour cela s'appuyer sur un mensonge. Il semble que la communauté ne peut être sauvée que par le sacrifice de l'un d'entre eux.
Cette galerie de portraits est d'une vérité criante. J'ai été très sensible à la peinture de cette société repliée sur elle-même, sur son deuil, sur ces blessures. Le roman est passionnant par le talent de l'auteur à nous faire partager le point de vue de chacun, à nous faire pénétrer dans les pensées, les sentiments des personnages.
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Chez Sylire et Lisa |
Ont trouvé le titre et le nom de l'auteur : Aifelle, Asphodèle, Dasola, Eeguab, Keisha, Pierrot Bâton, Somaja, Syl, Thérèse, Valentyne... Félicitations et merci à tous !
Le roman : Russel Banks : De beaux lendemains
Le film : Atom Egoyan : De beaux lendemains
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samedi 15 février 2014
Un livre/Un film : énigme n°87
Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même, nous vous proposons, le 1er et le 3ème samedi du mois,
un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature
et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film. Chez Wens vous devez
trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur.
Chez Eeguab, le 2ème et 4ème samedi du mois vous trouverez l'énigme sur le film et le livre
Chez Eeguab, le 2ème et 4ème samedi du mois vous trouverez l'énigme sur le film et le livre
Consignes : Vous pouvez donner vos réponses par mail que vous trouverez
dans mon profil : Qui êtes-vous? et me laisser un mot dans les
commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre
participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs
seront donnés le Dimanche.
Samedi 22 Février la prochaine énigme, N° 88 aura lieu chez Eeguab.
Enigme 87
Ce roman d'un grand écrivain américain est paru en 1991. Le film adapté de ce livre porte le même titre. Le thème principal est un accident qui va causer une bouleversement si profond dans le village que rien ne sera jamais plus comme avant.
Un chien- c'est un chien que j'ai vu, j'en suis sûre. Ou que j'ai cru voir. Il neigeait déjà assez fort à ce moment-là, et dans la neige on voit parfois des trucs qui n'existent pas, ou pas vraiment, mais on risque aussi de ne pas en apercevoir qui existent bel et bien alors, bon Dieu, quand on devine quelque chose, on réagit à tout hasard, pour plus de sûreté, si vous comprenez ce que je veux dire. Ca, c'est ma formation de chauffeur, et en plus c'est mon tempérament de mère de deux grands fils et d'épouse d'invalide; comme ça même si je me trompe, au moins suis-je du côté de l'ange.

jeudi 13 février 2014
Les plumes d'Asphodèle : Hommage à Edward Hopper
![]() |
Edward Hopper |
Dans le silence de la nuit
et dans le soupir de la pluie
dans la morosité des villes
le dimanche meurt en fatigue
Et s'étire mélancolique
dans les bars aux néons défaits
les pièces closes des maisons
le vert aquarium de l'ennui
![]() |
Edward Hopper |
Et nous entrons
dans l'intimité des gestes ralentis
Dans la routine des pensées
qui zigzaguent comme un homme ivre.
Les projets d'avenir se noient dans le whisky
et les emmerdements du lendemain les figent
dans une attente hésitante, oppressante,
Et ils baîllent, ils pensent, ils attendent,
Et ils offrent à ceux qui les regardent
le vide de l'amour et de leurs émotions
la fatigue des projets qui échouent
sur le banc du savoir...
Et la solitude glacée pénètre nos os
Notre coeur est un petit moteur en panne
qui toussote et perd son rêve créatif
et nous sommes comme eux
des hommes et des femmes
qui attendent
Dans le silence de la nuit
et dans le soupir de la pluie...
Les mots imposés pour l'atelier Les plumes d'Asphodèle sont les suivants :
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