Suzuki Kiitsu |
Les haïkus du peintre d'éventail répondent en écho au Peintre d'éventail, roman de Hubert Haddad, d’inspiration zen, qui retrace le destin, imaginaire ou réel, d'un merveilleux peintre et haïkiste.
Mémoire vivante du peintre d’éventail, et seuls vestiges du fabuleux jardin, ces Chemins de rosée nous ouvrent la voie lumineuse de la mansuétude et du détachement. (note de l'éditeur)
Dans Le Peintre d'éventail que je n'ai pas eu encore l'occasion de lire, voici comment étaient présentés les haikus :
"Les éventails peints et montés d’Osaki proposaient chacun tel ou tel
point de vue forcément incomplet du jardin, tel détail de composition ou
aperçu d’ensemble au gré des saisons. […] Il devait s’agir pour le
vieux sage d’une création simultanée et indissociable. Les lavis et
l’arrangement paysager allaient de pair, comme l’esprit et l’esprit, les
uns préservant les secrets de l’autre, en double moitié d’un rêve
d’excellence dont il aurait été le concepteur obnubilé"
Hiroshige Utagawa Voir Ici le diaporama de Lilybeth sur ce peintre japonais |
J'ai choisi quelques uns de ces petits poèmes au hasard parce que j'aime leur beauté, leur sens, leur profondeur sous la simplicité, leur résonnance, la parfait adéquation de la pensée et de la nature et aussi parfois leur humour.
Toi que j'ai aimée-
La rosée des roses rouges
est-elle jamais rouge
Minuit d'étoiles
il faut les compter toutes
avant l'an nouveau
L'esprit des feuilles
c'est ton âme qui tremble
Vent soufflant au vent.
Le néant des fleurs
cet abime entre les dieux-
pensée qui nous lie
Il manque une page
à mon vieux dictionnaire
les mots de ma vie
Ombre des feuilles-
aime et meurs dit la rivière
au pont qui l'enjambe
Nuit blanche et grise
rêver que l'on ne dort pas
sous la râpe des heures
La terre qui gronde
il faut les compter toutes
avant l'an nouveau
L'esprit des feuilles
c'est ton âme qui tremble
Vent soufflant au vent.
Le néant des fleurs
cet abime entre les dieux-
pensée qui nous lie
Il manque une page
à mon vieux dictionnaire
les mots de ma vie
Ombre des feuilles-
aime et meurs dit la rivière
au pont qui l'enjambe
Nuit blanche et grise
rêver que l'on ne dort pas
sous la râpe des heures
La terre qui gronde
c'est mon coeur de vieil homme
peu avant l'aurore
Fais-toi plus souple
dit à sa canne un vieil homme
le jour de sa mort
La vue qui baisse
un peintre dans le brouillard
cherche ses couleurs
peu avant l'aurore
Fais-toi plus souple
dit à sa canne un vieil homme
le jour de sa mort
La vue qui baisse
un peintre dans le brouillard
cherche ses couleurs
De tous les oiseaux
la girouette et le pivert
sont les plus têtus
Hiroshige Utagawa |
quelles merveilleuses illustrations! Cela donne vraiment envie
RépondreSupprimerMais le livre dans la jolie petite édition ZUlma dont nous parlions l'autre jour n'est pas illustré. J'ai trouvé ces iamges sur le net.
SupprimerIls sont superbes et tellement subtils "l'esprit des feuilles (...) Vent soufflant au vent. J'ai hâte de le commencer, vivement que je me débarrasse de mes SP (j'en ai trop pris) et une amie vient de m'offrir "La chanson des mal-aimants" de Sylvie Germain, je ne sais pas si je vais résister longtemps, trop de livres à moi qui me pressent ! :D La première image est superbe, tu sais qu'elle ferait un joli fond sur ton blog ? ^-
RépondreSupprimerBises
Ils sotn trsè beaux, oui ... et je piocherai encore dans ce livre qu'il faut lire par bribes quand on a envie de beauté.
SupprimerOui, l'image est superbe mais sans rapport avec Montaigne; Qui sait je l'emploierai un jour juste pour le plaisir des yeux; mais pas longtemps, je tiens à mon Montaigne.Tu ne voudrais pas que je sois infidèle?!
Ce serait une bonne idée de sortir une édition illustrée .. j'espère bien lire tôt tard "le peintre d'éventail" et le recueil qui va avec.
RépondreSupprimerCe pourrait être très beau, en effet! Je n'ai pas encore lu le peintre à l'éventail mais je pense bien le faire un jour.
SupprimerJe n'ai lu que des retours très positifs de ce livre et ces haïkus sont magnifiques. J'aime beaucoup ce genre poétique et la spiritualité qu'il véhicule. A la fois d'une grande exigence technique et dégageant tellement d'évanescence... Décidément, il faut je le lise "Le peintre d'éventail" ! Merci pour ce superbe partage !
RépondreSupprimerOui, je suis comme toi chaque fois que je lis des haïkus : cette simplicité (apparente) pour dire tant de choses en si peu de mots.
SupprimerJe me sens très proche de cette forme de poésie qui libère beaucoup d'émotions en peu de mots. J'envisage aussi la lecture prochaine du 'peintre d'éventail' qui figure dans le prix cezam auquel je participe. J’espère trouver dans ce voyage la poésie de la nature magnifiée par la tradition japonaise
RépondreSupprimerLe fait de lire les haïkus avant le roman est un peu frustrant. On aimerait en savoir plus sur celui qui écrit.
SupprimerArhh!! Je retrouve ce livre que je voulais lire car vu ailleurs, il y a un bon moment mais évidemment pas noté les références ni le blog qui en parlait (à moins que ce ne soit une revue) Cette fois, je note!! Ces haikus sont de toute beauté et les illustrations me touchent au coeur.
RépondreSupprimerTrès beau, en effet, ces haïkus! Et je n'ai fait qu'en choisir quelques uns parmi tant d'autres!
SupprimerJ'aime beaucoup haïkus. Je trouve cela très fort. Merci de nous présenter cela.
RépondreSupprimerGrand coup de cœur que ce recueil ( ainsi que le roman )
RépondreSupprimerlis le lis le il est vraiment excellent ce petit livre
RépondreSupprimerSimplicite trompeuse des haikus...
RépondreSupprimerBeaute des illustrations choisies.
Encore un magnifique billet dont tu as le secret ;0) Les mots, les tableaux, tout est un régal pour les yeux !!
RépondreSupprimerDis moi (rien à voir) tu avais parlé de participer peut-être au RAT de samedi... Tu le feras finalement ?? Je suis inscrite pour ma part :0) Tu me tiendras au courant ?!! Merci, bisous et bon week end !!
Le RAT? oui j'aurais bien aimé mais je n'aurai pas le temps, hélas!
SupprimerDire tant en si peu de mots... que j'aime les haïkus.
RépondreSupprimeret d e même! Que j'aime les Haïkus!!
SupprimerPeu de lignes mais quelle intensité ! Merci.
RépondreSupprimerC'est vrai, quelle intensité!
SupprimerBonsoir Claudialucia
RépondreSupprimerUn univers haïkyste bien mystérieux et presque inconnu pour moi. Je me suis essayée à en écrire mais aucune poésie n'en ressort.
J'aime beaucoup également le diapo de Lilybeth plein de zénitude.
Un choix particulier et judicieux !
Bon dimanche et bises de Lyon
En fait, ce doit être très difficile à écrire. C'est tellement codifié et puis il faut un esprit d'observation, un pensée particulièrement exercée pour mettre en relation des choses qui n'ont pas d'évidents liens entre elles et un sens poétique pour que naisse la beauté.
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