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samedi 24 décembre 2022

Joyeux Noël !

Gustav Fjaestad
 

Un petit voyage avec Gustav Fjaestad , peintre suédois et ses paysages de neige magiques, pour vous souhaiter un joyeux Noël et de bonnes fêtes de fin d'année.




vendredi 23 décembre 2022

Lisbonne : Belem, promenade au bord du Tage la nuit

Coucher de soleil sur le Tage : Padrao dos Descobrimentos et Tour de Belem
 

Visiter Lisbonne l'hiver, au mois de Décembre,  a des avantages : l'afflux de touristes est moindre, les  moments d'attente sont donc écourtés même si le monastère des Hiéronymites attire encore beaucoup de monde, les autres musées, eux, sont presque déserts ! Les inconvénients (non, ce n'est pas le mauvais temps, il faisait très doux et la pluie ne nous a pas gênés) sont autres : Les musées ferment plus tôt, la nuit  arrive vite d'autant plus qu'il y a un décalage d'une heure par rapport à la France. Bref! Tout cela pour dire qu'après le monastère, après la visite du musée contemporain Berardo et le passage obligé à la pâtisserie historique de Belem qui fabrique les meilleurs pasteis de Nata (sublime ! )...

 


... la nuit était tombée ! Et voilà ce que j'ai vu en me promenant sur les rives du Tage.

 

Méditation sur les rives du Tage vers 17H


Padrao dos Descobrimentos et Tour de Belem entre 17H et 18H
 
 


Le monument des Découvertes : Padrao des Descobrimentos vers 18H



Le MAAT est un musée d'art, d'architecture et de technologie et présente des expositions temporaires.  Il est un exemple splendide d'alliance entre le passé et le présent, entre l'ancien, une centrale électrique du début du XX siècle devenue le musée de l'électricité, et le contemporain conçu par l'architecte londonienne Ameda Levete comme une grande vague qui s'élance vers le Tage. Il est revêtu de mosaïques blanches qui rappellent l'engouement des Lisbonnais pour les azulejos, reflètent les lumières et semblent jeter  des étincelles dans la nuit.  Le toit piétonnier permet d'admirer le pont du 25 Avril qui enjambe le fleuve vers la rive opposée du Tage et le quartier de l'Almada. Ce pont, d'abord nommé Pont Salazar du nom du dictateur qui sévissait dans les années 1960 a été baptisé Pont du 25 Avril, jour de la révolution des Oeillets en 1974.


Musée du MAAT, ancienne centrale électrique


Musée du MAAT, ancienne centrale électrique


MAAT : musée d'art et d'architecture et technologie


MAAT :  architecture d'Ameda Lavete


Le MAAT


Belem Le Maat, montée


Maat le toit piétonnier


Quelle beauté ! Il est bien dommage que les rives du fleuve soient coupées du monastère des Hiéronymites par le chemin de fer qui n'est franchissable que par l'intermédiaire de deux passages surélevés éloignés l'un de l'autre et qui, de plus, est doublé de voies routières. Certes, le train est bien utile puisque c'est lui qui nous mène de la gare de Caïs do Sodré  à Belem mais on peut imaginer quelle aurait été la vue s'il avait été construit ailleurs et si tous les monuments qui s'y trouvent à partir du monastère ne formaient qu'un seul ensemble! Mais à cette époque on n'avait rarement ce genre de préoccupation ! A Avignon, au XIX siècle,  nous n'avons pu échapper au désastre que par l'intervention de l'écrivain Prosper Mérimée, inspecteur des monuments historiques, qui s'est élevé contre le construction de la voie ferrée entre les remparts (qui devaient être abattus) et le Rhône.


Padrao dos Decobrimentos  routes et voie ferrée vues du côté du Monastère


lundi 19 décembre 2022

Lisbonne : Le monastère et l'église des Hiéronymites à Bélem : Mosteira dos Jeronimos

 

Monastère de  Hiéronymites cloître : Mosteira dos Jeronimos 

Ce qu'il y a peut-être de plus beau à Lisbonne, à mes yeux, c'est le monastère des Hiéronymites et son église consacrée à Sainte Marie de Bethléem, ou en Portugais Santa Maria de Bélem.

L'histoire de ce magnifique ensemble architectural

 


En 1496 le roi Dom Manuel 1er obtient l'autorisation du pape pour l'édification d'un grand monastère. Celui abritera l'ordre des Hiéronymites, c'est à dire de Saint-Jérome, dont la vocation est de prier pour le salut des marins partis en mer et dire des prières pour le roi. L’emplacement choisi était celui de la chapelle l’Ermida do Restelo fondé par Henri le Navigateur, où Vasco de Gama et son équipage  se recueillirent avant  d'entamer leur voyage en 1497. 

La construction de ce vaste ensemble qui est inscrit au patrimoine de l'humanité depuis 1983, commença vers 1501. Elle s'étendit sur un siècle, alimentée par le flot des richesses déversé sur le pays après le voyage de Vasco de Gama qui a ouvert la route des Indes et celle des épices (1502), faisant du Portugal une des plus grandes puissances du monde au XVIème siècle. On dit que l'argent des taxes sur le poivre a permis, à lui seul, de financer cette oeuvre grandiose.

 

Monastère et église des Hiéronymites à  Belem orientés d'ouest en est (image prise du musée Berardo)

A l'ouest, sur la partie gauche de la photo, on voit l'entrée du musée de la Marine,  celle du musée d'archéologie et la billetterie se situent au centre du monument, et les entrées vers le cloître et l'église sont à l'est (en arrière-plan). L'entrée pour le monastère est payante, celle pour l'église gratuite et, bon à savoir, il vaut mieux y aller l'après midi vers 15H  car il y a moins de monde, du moins en cette période de l'année, Décembre.

 

L'église des Hiéronymites au premier plan et la queue pour y entrer

Un gothique tardif :  l'art manuélin

 

Tombeau de Vasco de Gama : la caravelle (détail)



Pour l'église comme pour le cloître, un gothique tardif,  influencé par la Renaissance et le style espagnol plateresque, offre une profusion ornementale éblouissante, colonnes et chapiteaux finement ciselés  aux décors végétaux, humains, zoomorphes différents, extrêmement variés,  mais aussi de nombreux détails, caravelles, coquillages, sphères armillaires, rappelant les glorieuses conquêtes maritimes du Portugal.

 

 ornements de colonnes : monastère et église des  Hiéronymites

 Voûtes nervurées qui dessinent un entrelacs de dentelles de pierre :

 

Eglise et monastère des hiéronymites : les voûtes

 

C'est ce que l'on appelle le style manuélin, nom donné au XIX siècle à cet art du  règne de Dom Manuel qui en commanda la construction. Né en 1469, le roi Manuel 1er régna de 1495 à 1521.

 

 Le monastère des Hiéronymites

 

 Monastère des Hiéronymites

Le niveau supérieur du cloître est dû à l'architecte João de Castilho :

 

Monastère des Hiéronymites  niveau supérieur du cloître (détail)

Monastère de Hiéronymus : niveau supérieur du cloître (détail)


Monastère de Hiéronymus : niveau supérieur du cloître (détail)


et le niveau inférieur  est dû à l'architecte Diogo Boitaca qui lui succéda. Il y eut quatre architectes en tout pendant le siècle que dura la construction.

Monastère de Hiéronymus : niveau inférieur du cloître (détail)

 

Monastère de Hiéronymus : niveau inférieur du cloître (détail)

Monastère de Hiéronymus : niveau inférieur du cloître (détail)


Monastère de Hiéronymus : niveau inférieur du cloître (détail)


Monastère Hieronymus : le réfectoire des moines
 
 
Les murs de l'immense réfectoire des moines  sont couverts d'azulejos retraçant des histoires bibliques.

Monastère Hieronymus : le réfectoire des moines, azulejos
 

La salle capitulaire du cloître abrite le tombeau de l'écrivain  romantique Herculano Alexandre, et la galerie couverte, le tombeau de Ferdinand Pessoa.


Salle capitulaire du  monastère des Hiéronymites :  Tombeau de Alexandre Herculano


L'église du monastère des Hiéronymites

 

Le portail latéral sud  de l'église Santa Maria de Belem

Le portail latéral sud de l'église Santa Maria de Belem conçu par  les architectes Diogo Boitaca et João de Castilho, richement orné, présente des niches accueillant 40 statues évoquant la domination du Portugal sur les mers et  des scènes de la Bible : statue de Henri le Navigateur sur le trumeau, au-dessous celle de la Vierge à l'enfant, et tout en haut  Saint Jérome. Le portail est couronné par la croix des chevaliers du Christ. Sa construction dura deux ans et 200 artisans travaillèrent à son élaboration.


Le portail latéral sud  de l'église Santa Maria de Belem (détail)


Eglise de Santa Maria de Belem :  statues du roi Dom Manuel et de sa seconde épouse Mari d'Aragon

Le portail Ouest, œuvre de Nicolas Chanterène, permet de pénétrer dans l'église. Il est orné des  statues de Manuel 1er et de sa seconde épouse Marie d'Aragon. Au-dessus du portail se trouvent les scènes de l'Annonciation, de la Nativité et de l'Adoration des Mages.

L'intérieur de l'église, apogée du style manuélin, est à couper le souffle. La Nef est soutenue par de hautes colonnes d'une grande finesse qui donnent une impression d'élancement. Elles sont décorées par João de Castilho, dans le pure style manuélin et semblent être de grands arbres de forêts exotiques, symboles des voyages du Portugal dans de lointains pays.
 
 
Eglise du monastère Hiéronymus : l'art manuelin

 
L'église est une nécropole qui accueille les tombeaux de la famille royale et des grands personnages de l'Histoire portugaise.
 
 
Tombeau de Luiz Vas de Camoes
 
  
Quand on entre dans l'église, à droite, le tombeau de  l'écrivain, Luis Vaz de Camoes, auteur de l'épopée Les Lusiades à la gloire du Portugal et des grands hommes portugais, avec un hommage particulier à Vasco de Gama et à gauche, le tombeau de Vasco de Gama, le grand navigateur dont une caravelle orne le tombeau.

Tombeau de Vasco de Gama



lundi 5 décembre 2022

Pause voyage

Je suis là !
 

mercredi 30 novembre 2022

Marlen Haushofer : Le mur invisible


Voilà un livre que j’ai lu depuis longtemps sans publier de billet mais pourtant ce roman le mérite bien.

Un roman post-apocalyptique

Le mur invisible film de Julian Roman Pölsler.(2012)

Le mur invisible de Marlen Haushofer, paru en 1963  dans le contexte de la guerre froide reprend un thème qui était à la mode à l’époque - on comprend pourquoi -  et qui d’ailleurs n’a jamais cessé de l’être ( et pour cause ! ). Il s’agit de la destruction de la planète par des armes et une technologie toujours plus recherchée et meurtrière.

En 1972, j’ai lu aussi le Malevil de Robert Merle que vous devez connaître si vous avez le même âge que moi et qui est vraiment à lire, si ce n’est fait !
Lorsque les hommes cesseront d’inventer des armes de plus en plus sophistiquées pour mieux s’entretuer, les romans post-apocalyptiques n’auront plus de raison d’exister, mais en attendant il y a et il y aura toujours, j’espère, des écrivains pour nous en parler et nous secouer !

Marlen Haushofer, une féministe

Marlen Haushofer, autrichienne, a vécu son enfance dans un maison forestière  (son père était garde forestier). Elle a fait ses études dans les années 30, s’est spécialisée à l’université dans la philologie allemande, a connu la guerre et le nazisme. Plus tard, elle eut du mal à concilier son rôle de mère et d’écrivain à une époque où la société patriarcale fonctionnait sur le principe de la mère au foyer, femme d’intérieur modèle. De là naît un sentiment d’enfermement, d’isolement au monde et d'angoisse que l’on retrouve dans le personnage féminin de son roman Le mur invisible dans lequel elle met beaucoup d’elle-même…

Quand je me remémore la femme que j’ai été, la femme au léger double menton qui se donnait beaucoup de mal pour paraître plus jeune que son âge, j’éprouve de la sympathie. Je ne voudrais pas la juger trop sévèrement. Il ne lui a jamais été donné de prendre sa vie en main. Encore jeune fille, elle se chargea en toute inconscience d’un lourd fardeau et fonda une famille, après quoi elle ne cessa plus d’être accablée par un nombre écrasant de devoirs et de soucis. Seule une géante aurait pu se libérer et elle était loin d’être une géante, juste une femme surmenée, à l’intelligence moyenne, condamnée à vivre dans un monde hostile aux femmes, un monde qui lui parut toujours étranger et inquiétant.


Une robinsonnade

Le mur invisible film de Julian Roman Pölsler.(2012)

Dans Le mur invisible, Marlen Haushofer imagine qu’une femme, seule survivante de l’apocalypse, se retrouve protégée par un mur invisible du reste du monde pétrifié. Elle va organiser sa survie et celle des animaux qui sont sous sa garde.

La survivante qui est aussi, forcément, la narratrice, doit faire face aux difficultés d’une vie primitive, elle doit se battre contre la Nature qu’elle connaît mal, elle, une citadine, et s’en faire une alliée. Elle lutte pour survivre contre la famine, le froid, la maladie. Mais le pire c’est la solitude et la crainte de la folie qui la guette dans ce tête à tête avec elle-même.  Elle assume ce combat, refuse de s’abandonner et crée des liens solides et fidèles avec des animaux, un chien, une chatte, une vache … dont elle se sent responsable et qui l’obligent à continuer une vie qui, sinon, pourrait paraître vide de sens. Elle s’aperçoit aussi que la nature n’a pas besoin de l’homme pour exister et c’est pour elle une leçon de modestie.

Un jour, je ne serai plus là et plus personne ne fauchera le pré, alors le sous-bois gagnera du terrain puis la forêt s'avancera jusqu'au mur en reconquérant le sol que l'homme lui avait volé.

Le roman rejoint ainsi le genre littéraire de la Robinsonnade initié par le Robinson Crusoé de Daniel Defoe, récits d’aventures qui peignent la vie en pleine nature loin de la civilisation et qui portent une vision philosophique et critique du monde : Le Robinson suisse de Johann David Wyss, Sa majesté des mouches de William Golding, et mes deux préférés : Vendredi ou Les limbes du pacifique de Michel Tournier, Suzanne et le pacifique de Giraudoux (si vous ne les avez pas lus, un régal ! ). Et l’on pense aussi au roman de nature writing comme celui de Peter Fromm, Indian Creek, pour ne citer que celui-ci.

Dans La forêt de J. Hegland est à la fois post-apocalyptique et robinsonnade comme Le mur invisible.

Le pessimisme

Le mur invisible film de Julian Roman Pölsler.(2012)

L’originalité du roman de Marlen Haushofer vient de la vision féministe de la narratrice et de son ressenti par rapport à l’homme, le mâle, qui est, pour elle, la représentation du Mal, de la violence, de la haine, pessimisme hérité du traumatisme de la guerre et des horreurs commises par les nazis mais aussi cause de l’asservissement de la femme. Vous verrez ce qui se passe quand le seul homme survivant viendra briser sa solitude. Je vous laisse le découvrir.

Enfin, il faut dire qu’au-delà de son appartenance à des genres littéraires, le roman de Marlen Haushofer est une interrogation sur la solitude, la folie et la mort,  le rapport au temps, celui entre les individus, les hommes et les femmes, et les liens qui nous rattachent à la nature, au monde animal et végétal. Un roman passionnant que l’on peut lire au premier degré comme un livre d’aventures mais qui présente aussi une dimension philosophique résonnant comme un avertissement face à l’escalade de la violence et  à l’indifférence de l’homme vis à vis de la nature.


 

lundi 28 novembre 2022

A l'aide ! autrement dit en bon français : Help !

 


De temps en temps, je ne peux pas répondre à vos commentaires car le système est bloqué. Impossible de taper ma réponse.  Puis cela se remet en marche mais de façon aléatoire !


Avez-vous des conseils à me donner ?

Merci !