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mardi 8 juillet 2025

Beaumarchais : Le mariage de Figaro


 

Le mariage de Figaro ou la folle journée Mise en scène de Léna Bréban 

Virtuose, Philippe Torreton est Figaro dans cette nouvelle adaptation du chef-d’œuvre de Beaumarchais, mise en scène par Léna Bréban.

Amoureux, Suzanne et Figaro veulent se marier. Mais les obstacles se multiplient : Suzanne plaît tellement au Comte Almaviva qu’il veut rétablir le droit de cuissage ; la Comtesse cherche à reconquérir son mari ; Chérubin est amoureux de la Comtesse ; et Marceline espère épouser Figaro au nom d’une vieille promesse. Durant cette « folle journée », billets secrets, rendez-vous cachés, manigances et quiproquos s’enchaînent à bâtons rompus. Figaro pourra-t-il épouser celle qu’il aime ?

L’une des pièces les plus complexes du répertoire français, La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro est une comédie en cinq actes écrite par Beaumarchais en 1778. Continuation du Barbier de Séville, elle donne à voir la fin de l’Ancien Régime et la naissance d’un monde nouveau.
Sous les traits d’une comédie enlevée, riche en rebondissements, l’auteur déguise son propos faisant « la critique d’une foule d’abus qui désolent la société »

Un spectacle-événement du Festival Off Avignon 2025 !

 

 Mon avis

 Si j'ai trouvé la mise en scène bien classique et les décors aussi, j'avoue que j'ai savouré le texte de Beaumarchais dit d'une manière magistrale par Philippe Torreton.

" Non, monsieur le comte, vous ne l’aurez pas… vous ne l’aurez pas. Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie !… noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela rend si fier ! Qu’avez-vous fait pour tant de biens ? vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus : du reste, homme assez ordinaire ! tandis que moi, morbleu, perdu dans la foule obscure, il m’a fallu déployer plus de science et de calculs pour subsister seulement, qu’on n’en a mis depuis cent ans à gouverner toutes les Espagnes ..."

Le texte est splendide et, dit par un excellent acteur, il a une puissance qui fait vibrer : 

" Il s’élève une question sur la nature des richesses ; et comme il n’est pas nécessaire de tenir les choses pour en raisonner, n’ayant pas un sou, j’écris sur la valeur de l’argent, et sur son produit net : aussitôt je vois, du fond d’un fiacre, baisser pour moi le pont d’un château-fort, à l’entrée duquel je laissai l’espérance et la liberté. (Il se lève.) Que je voudrais bien tenir un de ces puissants de quatre jours, si légers sur le mal qu’ils ordonnent, quand une bonne disgrâce a cuvé son orgueil ! Je lui dirais… que les sottises imprimées n’ont d’importance qu’aux lieux où l’on en gêne le cours ; que, sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ; et qu’il n’y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits."

Et encore... 

Le désespoir m’allait saisir ; on pense à moi pour une place, mais par malheur j’y étais propre : il fallait un calculateur, ce fut un danseur qui l’obtint. Il ne me restait plus qu’à voler ; je me fais banquier de pharaon : alors, bonnes gens ! je soupe en ville, et les personnes dites comme il faut m’ouvrent poliment leur maison, en retenant pour elles les trois quarts du profit. J’aurais bien pu me remonter ; je commençais même à comprendre que, pour gagner du bien, le savoir-faire vaut mieux que le savoir. Mais comme chacun pillait autour de moi, en exigeant que je fusse honnête, il fallut bien périr encore".

Quant au texte de Marceline, il est  si bien mis en valeur par Anny Mercier qui joue une Marceline, virago autoritaire, qui se révèle être la mère de Figaro dans une scène de reconnaissance hautement comique.  Voilà ce qu'elle dit quand on lui reproche sa faute de jeunesse (un enfant né hors mariage)...

Marceline, s’échauffant par degrés.

Oui, déplorable, et plus qu’on ne croit ! Je n’entends pas nier mes fautes, ce jour les a trop bien prouvées ! mais qu’il est dur de les expier après trente ans d’une vie modeste ! J’étais née, moi, pour être sage, et je le suis devenue sitôt qu’on m’a permis d’user de ma raison. Mais dans l’âge des illusions, de l’inexpérience et des besoins, où les séducteurs nous assiègent, pendant que la misère nous poignarde, que peut opposer une enfant à tant d’ennemis rassemblés ? Tel nous juge ici sévèrement, qui peut-être en sa vie a perdu dix infortunées !

Marceline, vivement.

Hommes plus qu’ingrats, qui flétrissez par le mépris les jouets de vos passions, vos victimes ! c’est vous qu’il faut punir des erreurs de notre jeunesse ; vous et vos magistrats, si vains du droit de nous juger, et qui nous laissent enlever, par leur coupable négligence, tout honnête moyen de subsister. Est-il un seul état pour les malheureuses filles ? 

Marceline, exaltée.

Dans les rangs même plus élevés, les femmes n’obtiennent de vous qu’une considération dérisoire : leurrées de respects apparents, dans une servitude réelle ; traitées en mineures pour nos biens, punies en majeures pour nos fautes ! Ah ! sous tous les aspects, votre conduite avec nous fait horreur ou pitié !

Oui, ce texte va loin, écrit en 1778, joué officiellement sur la scène en 1784. Il annonce les idées révolutionnaires et se révèle trop souvent, encore, d'actualité ! Vous l'avez compris, j'adore Beaumarchais ! et les bons comédiens !

 

Quant à ma petite-fille (15 ans), si elle a bien aimé Le Barbier, le mariage de Figaro vu  dans la foulée et présenté comme une suite, ne lui a pas plu. Je crois qu'elle n'a pas aimé voir un Figaro et un comte infidèle et tous deux vieillissant... C'était trop brutal en une seule journée !

 

 La Scala de Provence : Le mariage de Figaro ou la folle journée 18H30


Dates du 5 au 25 juillet 2025


Relâches les lundis 7,14,21 juillet


Durée 1H50


 
Equipe artistique
Léna Bréban - Mise en scène
Eric Bougnon - Interprétation
Gretel Delattre - Interprétation
Salomé Denis Meulien - Interprétation
Jean-Jacques Moreau - Interprétation
Grégoire Oestermann - Interprétation
Antoine Prud’homme de La Boussinière - Interprétation
Jean-Yves Roan - Interprétation
Philippe Torreton - Interprétation
Marie Vialle - Interprétation
Léna Bréban - Adaptation théâtrale
Annie Mercier - Interprétation
La Scala Productions & Tournées
 
Compagnie française
Compagnie professionnelle
Description :
Les productions Scala naissent de la volonté de Mélanie et Frédéric Biessy d’accompagner l’émergence artistique sur la scène française.
13 projets sont aujourd’hui produits par le Projet Scala. Entre résidences et représentation à La Scala Provence et La Scala Paris, le but est de permettre aux productions de rayonner ensuite en tournée, sur l’ensemble du territoire.






 

lundi 7 juillet 2025

Beaumarchais : Le Barbier de Séville


Le Petit Louvre Le barbier de Séville de Beaumarchais Mise en scène : Justine Vultaggio

À Séville, Rosine, une jeune fille orpheline, est retenue captive par son tuteur, le docteur Bartholo. Promise à un mariage forcé à ses 18 ans, elle tombe amoureuse d’un mystérieux amant qui la courtise en secret. Ce n’est autre que le comte Almaviva, qui, aidé de son ancien valet, le malicieux Barbier Figaro, va tenter de la libérer…  Dans une mise en scène virevoltante, musicale, drôle et enlevée, ce Barbier de Séville fait la part belle au panache, à l’amour, à l’audace et à l’irrévérence de ses personnages ! Le Barbier de Séville est une ode à la liberté.

Mon avis

Sérénade à la fenêtre, guitare et flamenco, le décor est planté. Nous sommes en Espagne. Figaro et le comte Almaviva se jouent du vieux tuteur Bartolo et des fureurs de sa jalousie. Je n'avais jamais réalisé que le rôle de Figaro était si peu étendu dans le Barbier. Certes, il occupe largement l'acte I et dans les premières scènes  le comédien Oscar Voisin qui interprète Figaro avec élégance et désinvolture lance avec bonheur ses répliques les plus célèbres ...

 Aux vertus qu'on exige dans un domestique, Votre Excellence connaît-elle beaucoup de maîtres qui fussent dignes d'être valets ?

"persuadé qu’un grand nous fait assez de bien quand il ne nous fait pas de mal! "

 "Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer."

  "Oh ! ces femmes ! voulez-vous donner de l’adresse à la plus ingénue ? enfermez-la."

" Monseigneur, la difficulté de réussir ne fait qu’ajouter à la nécessité d’entreprendre."

Le Comte.

"Fi donc ! tu as l’ivresse du peuple.

Figaro.

C’est la bonne ; c’est celle du plaisir."

Il dit avec beaucoup de justesse et de conviction ce  texte brillant :

"Voyant à Madrid que la république des lettres était celle des loups, toujours armés les uns contre les autres, et que, livrés au mépris où ce risible acharnement les conduit, tous les insectes, les moustiques, les cousins, les critiques, les maringouins, les envieux, les feuillistes, les libraires, les censeurs, et tout ce qui s’attache à la peau des malheureux gens de lettres, achevait de déchiqueter et sucer le peu de substance qui leur restait ; fatigué d’écrire, ennuyé de moi, dégoûté des autres, abîmé de dettes et léger d’argent ; à la fin convaincu que l’utile revenu du rasoir est préférable aux vains honneurs de la plume, j’ai quitté Madrid ; et, mon bagage en sautoir, parcourant philosophiquement les deux Castilles, la Manche, l’Estramadure, la Siera-Morena, l’Andalousie ; accueilli dans une ville, emprisonné dans l’autre, et partout supérieur aux événements ; loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, aidant au bon temps, supportant le mauvais, me moquant des sots, bravant les méchants, riant de ma misère et faisant la barbe à tout le monde ; vous me voyez enfin établi dans Séville, et prêt à servir de nouveau Votre Excellence en tout ce qu’il lui plaira de m’ordonner.  "

Mais Figaro est beaucoup moins présent dans l'acte II, il ne revient qu'au cours de l'acte III et c'est dommage car c'est le personnage que j'aime et qui porte les idées de l'auteur. 

Pour le reste, place à l'intrigue imitée de L'école des femmes qui permettra de berner le barbon. Le spectacle enlevé et plaisant, joyeux et vif,  est un bon moment de comédie.

 

 Le Petit Louvre Le barbier de Séville de Beaumarchais

Adaptation : Mathieu Rannou et Justine Vultaggio

Mise en scène : Justine Vultaggio – Assistants mise en scène : Alexis Rocamora

Avec : Victor O’Byrne ou Jules Fabre, Oscar Voisin, Michaël Giorno-Cohen, Justine Vultaggio et Alexis Rocamora

Décors : Marion Canivet

Costumes : Marion François

Lumières : Raphaël Bertomeu

Musique et Son : Mathieu Rannou

Production : Les Modits Compagnie

Télérama • TTT « La pièce de Beaumarchais révèle ici tout son comique et sa profondeur. Magnifique !  “

Figaro Magazine • “Mise en scène précise et rythmée, tout est fait pour servir le comique de situation, avec de la fantaisie brochant sur le tout, pour notre plus grand plaisir ! “

La Théâtrothèque • “Une mise en scène pétillante et pleine d’audace où chaque détail est pensé pour émerveiller et faire réfléchir.”

Le monde du ciné • “Jubilation et admiration sont au rendez-vous de ce Barbier de Séville.”

Tatouvu • “Ce barbier virevoltant et pittoresque est une pépite ! Une mise en scène entre vaudeville et comedia dell’arte qui offre un vent de liberté salutaire“

Molière : Le malade imaginaire

 

 

Le chêne noir :  Le malade imaginaire de Molière Mise en scène :  Tigran Mekhitarian   

 

L'intention du metteur en scène 

Ici, Argan ne souffre plus d’hypocondrie mais d’une dépression nerveuse, née de son incapacité à parler, à se confier, à être écouté. Cette solitude meurtrière le rend odieux avec ses proches. Angélique, sa fille, incarne une parole forte : elle se libère du carcan patriarcal et revendique ses droits. Ne prouverait-elle pas que Molière était féministe bien avant l’heure ? Que la force d’aimer est un choix, que le féminisme et l’amour combattent le patriarcat. Et Toinette, issue d’un milieu populaire, n’est-elle pas une militante éclairée ? Qui a force d’user d’ingéniosité pour survivre, mettra ses talents au service d’Angélique, pour la sauver des mains de son père et d’un mariage baigné de traditions qui n’ont plus lieu d’être ?

Serait-ce pure folie que de vouloir raconter les maux d’un homme de notre époque tout en se laissant porter par l’origine des mots de celui qu’on ne nomme plus ? Le Malade Imaginaire, œuvre majeure de Molière, est ici transposée dans notre monde actuel, tout en gardant le texte d’origine, afin de l’inscrire dans la société contemporaine. L’idée est de transposer sa langue, de sublimer son langage dans nos mémoires contemporaines.

C’est ce voyage que propose Tigran Mekhitarian.

Créée en mars 2024 au Théâtre des Bouffes Nord et suite à son succès, l’aventure continue au Théâtre de de la Concorde et poursuit son ascension au Festival Off D’Avignon.

C’est une lecture moderne, sensible et engagée qui est proposée.

Un conte urbain et actuel.

Une fable où le féminisme se revendique et se libère du patriarcat.

Un réquisitoire qui insuffle une modernité radicale, grâce à la danse, au chant, et à sa verve.

 

 « Voilà un Malade imaginaire qui requinque ! Joyeusement adapté et mis en scène » – Le Canard enchaîné

« Moderne et féroce » – Le Figaro 

 Mon avis

Une scénographie originale qui utilise le rap, ce qui prouve que le texte Molière fonctionne à toutes les époques, un décor réaliste qui nous fait vivre la maladie d' Argan jusque sur ses toilettes, une parole "féministe" portée par Angélique qui tout en respectant le texte de Molière en montre la modernité. C'est la première fois que j'entends le  passage suivant ainsi mis en valeur.

"Chacun a son but en se mariant. Pour moi, qui ne veux un mari que pour l’aimer véritablement, et qui prétends en faire tout l’attachement de ma vie, je vous avoue que j’y cherche quelque précaution. Il y en a d’aucunes qui prennent des maris seulement pour se tirer de la contrainte de leurs parents, et se mettre en état de faire tout ce qu’elles voudront. Il y en a d’autres, madame, qui font du mariage un commerce de pur intérêt ; qui ne se marient que pour gagner des douaires, que pour s’enrichir par la mort de ceux qu’elles épousent, et courent sans scrupules de mari en mari, pour s’approprier leurs dépouilles. Ces personnes-là, à la vérité, n’y cherchent pas tant de façons, et regardent peu à la personne. "  Acte II scène 7

Du bon théâtre mais il y manque pourtant le petit quelque chose, l'étincelle qui provoque le rire et emporte totalement l'adhésion. Certaines scènes comme celle "du poumon" manquent de relief. 

Le Chêne noir :  Le malade imaginaire 15H  Molière    

Du 5 au 26 juillet 2025 à 15h Relâches les mardis 8, 15 et 22 juillet

Durée : 1h20            

Mise en scène :  Tigran Mekhitarian      

Compagnie: La compagnie de l’Illustre Théâtre           

Interprètes : Tigran Mekhitarian, l’Eclatante Marine, Justine Vultaggio, Brigitte Guedj ou Isabelle Gardien, Cédric Welsch, Etienne Paliniewicz, Sébastien Gorski, Mélanie Ferrara 

Création sonore et musique Sébastien Gorski

Chorégraphies Camila Halima Filali

Scénographie Georges Vauraz

Création vidéo Jérémy Vissio

Costumes :  Axel Boursier                  

Lumières :  Denis Koransky

Production : En Scène ! Productions ; A Mon Tour Prod ; Tcholélé Théâtres

Coréalisation : Théâtre du Chêne Noir

Avec le soutien de l’ADAMI


 

samedi 5 juillet 2025

Eugène Labiche : Le voyage de monsieur de monsieur Perrichon

 

 

 LE CHENE NOIR : LABICHE : Le voyage de monsieur Perrichon 10H  Mise en scène : Frédérique Lazzini

Une famille part pour la première fois en congé à Chamonix, suivie de deux prétendants à la rivalité joyeuse.

Un riche commerçant, sa femme et sa fille partent pour la première fois en train vers Chamonix, suivis - quel heureux hasard - par deux jeunes gens, tous deux intéressés par la main de la demoiselle. Commence alors, entre les deux hommes, une lutte aussi amicale qu’acharnée pour séduire le père dont la vanité et l’ingratitude si comiques seront mises à l’épreuve du voyage.
 
 Critiques
TTT - Piochant à la fois dans le cinéma, la chanson et la mécanique féérique des objets, le spectacle est une bulle insolente de gaieté et d’allégresse. Fabienne Pascaud TÉLÉRAMA

Frédérique Lazarini transporte de façon chaplinesque la fameuse comédie de Labiche. Elle gomme avec pertinence la satire au profit d’un joyeux tourbillon. Nathalie Simon LE FIGARO

Dans la grisaille ambiante, voilà que fait irruption la couleur ! Frédérique Lazarini et les siens redonnent vie à Labiche avec un talent fou, créant avec science autant qu’humour une partition drôlissime. Agnès Santi LA TERRASSE

 Mon avis

 
 Premier jour du festival Off d'Avignon 2025 ! Pour le moment, il n'y a pas tellement de monde dans les rues. Je suppose que que tout le monde n'est pas encore arrivé. Après tout les vacances scolaires ne datent que de vendredi soir !
 
Premier spectacle : Le voyage de monsieur Perrichon d'Eugène Labiche. Pendant longtemps j'ai détesté le théâtre de boulevard que je trouvais vulgaire jusqu'à ce qu'un spectacle rémois monté par Serge Added, il y a de cela nombre d'années (1998), me donne une tout autre vision de Feydeau, en démontant la mécanique de la pièce et en révélant l'absurdité des dialogues et l'âpreté et l'amertume des rapports hommes-femmes dans Ne te promène donc pas toute nue..
De plus, l'année dernière, j'avais aimé Le Cid de Frédérique Lazzini, la metteuse en scène, si bien que j'ai eu envie de voir ce qu'elle avait fait de Labiche.
 
Une belle scénographie  qui utilise la vidéo pour créer les lieux,  la gare, les pistes de skis, un salon, le jardin... et ceci d'une façon originale, inventive, car les comédiens semblent intégrés dans l'image,  le spectateur ayant l'illusion de les voir dans le train, en train de skier,  cueillant des pommes. Si l'on ajoute à cela de beaux costumes et de bons comédiens, il s'agit d'un spectacle intéressant. La satire de ce petit commerçant prétentieux, suffisant, et couard, est bien menée  mais... Car il y a un mais, non décidément, j'ai essayé mais je n'aime pas Labiche. Je trouve que le propos est démodé et que la pièce est désuète. 
 
 
 Le Voyage de Mr Perrichon  Eugène Labiche
 
du 5 au 26 juillet relâche les 8, 15, 22 juillet
10h00 1h30
CHÊNE NOIR (THÉÂTRE DU)
Salle : Salle Léo Ferré

équipe artistique
Frédérique Lazarini - Mise en scène
Cédric Colas - Interprétation
Emmanuelle Galabru - Interprétation
Hugo Givort - Interprétation
Arthur Guézennec - Interprétation
Messaline Paillet - Interprétation
Guillaume Veyre - Interprétation
Dominique Bourde - Costumes
François Cabanat - Scénographie
Hugo Givort - Vidéo
Xavier Lazarini - Lumière
François Peyrony - Musique
 
LES ATHEVAINS
Compagnie française
Compagnie professionnelle
Description :
L'Artistic Athévains est un lieu de création et d'accueil situé au cœur du 11ème à Paris. C’est un théâtre proche de son public, ouvert, habité : autour de ses deux salles de spectacle se sont construits des lieux de vie et d'échange, un foyer chaleureux, le Café des Livres, la Librairie, et une Galerie où sont proposés des projets d'art plastique. Une démarche artistique originale est menée, consacrée tant aux grands textes classiques qu'à la découverte d'écritures contemporaines. Un esprit de troupe a depuis toujours animé Les Athévains : les comédiens y reviennent d'un spectacle à l'autre.

Au fil des années, la démarche d'action culturelle, et l'ouverture de nombreux ateliers ouverts à tous, ont contribué à ancrer Les Athévains dans la vie de la cité.

 

mardi 24 juin 2025

Festival OFF d'Avignon 2025

 

Je suis en train  de concocter le programme des spectacles de théâtre que je vais voir au festival off d'Avignon 2025 avec ma petite-fille Léonie !  Elle est en seconde à la rentrée. Elle ne veut voir que des classiques, Molière et Shakespeare étant ses dieux ! J'irai voir des spectacles contemporains quand elle sera partie. Cette année nous ne suivrons pas le IN. Trop de déceptions ces deux dernières années aussi bien à la Cour d'Honneur que à la carrière Boulbon !  C'est cher et quand c'est mauvais, en plus, la  torture dure longtemps! Il est vrai que quand c'est bon, ils ont des moyens que n'a pas le OFF !

  

SAMEDI 5 JUILLET :

LE CHENE NOIR : LABICHE : Le voyage de monsieur Perrichon 10H Voir Billet

LE CHENE NOIR : MOLIERE  Le malade imaginaire 15H Voir billet


DIMANCHE 6 JUILLET : 

LE PETIT LOUVRE  : BEAUMARCHAIS Le barbier de Séville  11h45 1H20 (voir billet)

LA SCALA DE PROVENCE : BEAUMARCHAIS Le mariage de Figaro dimanche 6 juillet à 18H30 (voir billet)



LUNDI 7 JUILLET :  

FACTORY THEATRE DE l'Oulle :  CORNEILLE  L’illusion comique 10H (voir billet)

 LES GEMEAUX : d'après SHAKESPEARE : Un songe 19H35  Durée : 1h20 

Je n'ai pas aimé

Les Passionnés du rêve
Compagnie française
Compagnie professionnelle
Equipe artistique
Eric Bouvron - Mise en scène
Essanam . - Interprétation
Agnès Bertille - Interprétation
Arthur Estève - Interprétation
Robin Frédéric - Interprétation
Eddy Grondin - Interprétation
Guillaume Hasemann - Interprétation
Mathilde Hasemann - Interprétation
Oudjoune May - Interprétation
Elena Michielin-Flamminio - Collaboration artistique
Cristian Bergoglio - Création lumière
Elisabeth Leclerc - Costumes
Romain Titinsnaider - Régie
Patricia Barthélemy - Diffusion

MARDI 8 JUILLET

LE CABESTAN : SARRAUTE  : Pour un oui ou pour un non 10H (voir billet 2023) 

RENCONTRES PHOTOGRAPHIQUES D'ARLES : L’après-midi rencontre avec Aurélia Frey, photographe, lauréate de la Fondation des Treilles sur son projet intitulé : Sur l'épaule du temps.


MERCREDI 9 JUILLET
 

GIRASOLE : CORNEILLE  Le menteur   12h (voir billet)

LE TREMPLIN MOLIERE George Dandin  19H15 durée 1H20

 je n'ai pas aimé
Cie ET AUTRES
Compagnie française
Compagnie professionnelle
équipe artistique
Cécile COUASNON - Mise en scène
Aimée AKAKPO-TOULAN - Interprétation
Cédric CILIA - Interprétation
Luc Dray - Interprétation
Sylvie FILLOUX - Interprétation
Philippe HAZZA - Interprétation
Arianne JARRIGE - Interprétation
Mathilde MALZAC - Interprétation
Angélique MEYNS - Interprétation
Romaric OLARTE - Interprétation
Christophe ROUILLON - Interprétation
Sarah SANTAL - Interprétation
Carl LIVINGSTON - Création lumière
Maxence MALZAC - Graphisme
Cécile COUASNON - Mise en scène
Aimée AKAKPO-TOULAN - Interprétation
Cédric CILIA - Interprétation
Luc Dray - Interprétation
Sylvie FILLOUX - Interprétation
Philippe HAZZA - Interprétation
Arianne JARRIGE - Interprétation
Mathilde MALZAC - Interprétation
Angélique MEYNS - Interprétation
Romaric OLARTE - Interprétation
Christophe ROUILLON - Interprétation
Sarah SANTAL - Interprétation
Carl LIVINGSTON - Création lumière
Maxence MALZAC - Graphisme


JEUDI 10 JUILLET

 

ROSEAU-TEINTURIERS : SOPHOCLE  Antigone 13H35 1H10 (voir billet)

LES GEMEAUX : Ma famille en or 19H50

amusant, agréable, léger...


VENDREDI 11 JUILLET

 

COLLEGE DE LA SALLE  MOLIERE Le Tartuffe  13H45 1H30 ? relâche  le 10  
  pas mal, un  peu inégal au niveau du jeu mais de bonnes idées, de bons passages.

3S - LE SEPT  VICTOR HUGO Mille francs de récompense  du 4 au 26 juillet relâche les 7, 14, 21 juillet 20h35 1h30      

 Léonie a beaucoup aimé. J'étais contente qu'elle découvre une pièce de Victor Hugo rarement jouée. Mais les comédiens ont tout simplement taillé dans la pièce et passé sous silence le magnifique éloge de la Marseillaise. Et c'est dommage car cela enlève tout le panache de la pièce qui, de plus, donnait tout son sens à ce texte sur l'injustice sociale dans lequel un bagnard vient au secours des femmes opprimées et lésées par un riche malhonnête, au coeur dur !  !

LUNDI 14 JUILLET

LES LUCIOLES  : Le jeu de l’amour et du hasard 21H45 durée 1H30  Léonie et sa maman

 Léonie a revu la pièce pour la quatrième fois et a encore plus aimé que précédemment ! 

Compagnie l'Emeute 

MARDI 15 JUILLET


CONDITION DES SOIES : SHAKESPEARE Le songe d’une nuit d’été 20H40 salle Molière 

Pas aimé

L'ANTHÉÂTRE DE MONACO
Origine : MONACO 
équipe artistique
Anthéa Sogno - Mise en scène
Théodora Sogno - Mise en scène
Maxime Cabre - Interprétation
Manon Choisit - Interprétation
Eden Duprat - Interprétation
Guillaume Legay - Interprétation
Pierre-Nicolas Marton - Interprétation
Mathieu Peyrile - Interprétation
Malik Rachik - Interprétation
Théodora Sogno - Interprétation

 

MERCREDI 16 JUILLET

repos

JEUDI 17 JUILLET

LES LUCIOLES SHAKESPEARE   15H25  ( sur la vie de Shakespeare)


VENDREDI 18 JUILLET

SCALA DE PROVENCE 10H15        FACE AUX MURS
Mise en scène : Conception, mise en scène et scénographie : Damien Droin  cirque contemporain

  

SAMEDI 19 JUILLET

LE BALCON : L’ÉTRANGÈRE 13H30  1 place

 DIMANCHE 20 JUILLET

LE BALCON : CHARLOTTE

 

LUNDI 21 JUILLET

LE CHIEN QUI FUME DU CHARBON DANS LES VEINES  10H 


MARDI 22 JUILLET

LES GEMEAUX  MALAVOY Les Enchanteurs 11H40  


MERCREDI 23 JUILLET

L’ALBATROS DE PROFUNDIS Wilde 16H30 rue des Teinturiers salle côté rue 

 

 

 

 

 

 

 

 

mercredi 4 juin 2025

Promenade dans Sofia : les édifices religieux : église, mosquée, synagogue (2)

Sainte Sophie : et le tombeau du soldat inconnu

L'Eglise Sainte Sofia

 
Sofia : église Sainte Sophie ( Svieta Sofia)

 

L'église Sainte Sophie ( Svieta Sofia) est située sur la place de la cathédrale Nevsky. Elle a été construite au VI siècle sous le règne de l'empereur Justinien, sur un sanctuaire primitif du IV siècle. Converti en mosquée sous l'Empire ottoman, elle a été par la suite détruite par des séismes et restaurée en 1937. Ses fresques ayant été détruites par les Ottomans, ce sont les murs nus, en briques, qui lui  confèrent simplicité et beauté. L'église a donné son nom à la ville.



Sofia : église Sainte Sophie


Sofia : église Sainte Sophie


Sous l'église on peut visiter les vestiges de la nécropole de Serdica, l'antique cité construite au 1er siècle . Certains tombeaux sont à toits plats, d'autres en forme de cylindres et ont conservé des restes de fresques et des sols en mosaïque.



Sainte Sophie : Svieta Sofia Tombeaux avec fresque


Svieta Sofia : mosaïque

Eglise Saint Nicolas, le faiseur de miracles


Eglise russe Saint Nicolas  ( Sviéti Nikolaï) le faiseur de miracles.  


Elégante, légère, avec ses bulbes d'or au nombre de 5, elle se dresse dans un très joli parc animé par les jeux d'enfants. Edifiée en 1912 sous le règne du tsar russe Nicolas II, elle a été construite par des ouvriers russes de l'école art déco de Moscou. Les mêmes que ceux qui ont érigé la cathédrale.

 

 

Saint Nicolas Svieti Nikolaï entrée du nartex


L'église Saint Nicolas l'intérieur


Le parc et ses statues



La galerie nationale des Beaux-Arts



Tout près de l'église Saint Nicolas est installée la galerie des Beaux-Arts qui reçoit les expositions temporaires. Les expositions permanentes dont je parlerai plus tard sont présentées dans la galerie nationale Square 500, tout près de la cathédrale Nevsky.


Eglise Sainte Nédelia

 

Eglise Sainte Nédelia
  

 

Eglise Sainte Nédelia

 

Sainte Nédélia

 

L'intérieur de Sainte Nédélia richement décoré



Le boulevard et le mont Vitosha

Juste devant l'église Nédélia s'ouvre le boulevard Vitosha bordé de cafés, de restaurants et de boutiques de mode, dont on dit qu'il est l'équivalent pour Sofia des Champs Elysées pour Paris. Dans le lointain se dresse le mont Vitosha où les Bulgares font du ski en hiver.

 

 

La Rotonde Saint Georges  

 

Rotonda Sveti Gueorgui (rotonde Saint-Georges)

La rotonde Saint Georges est l'un des plus anciennes de Sofia et remonte à l'époque de la Serdica romaine au IV siècle. Elle est entourée par les  bâtiments du palais présidentiel.

 

Rotonda Sveti Gueorgui (rotonde Saint-Georges) et palais présidentiel.

 

Da l'autre côté du palais, à l'entrée, a lieu la relève de la garde, à chaque heure.  



Palais présidentiel. 

 

La mosquée Banya Bachi


Sofia : La mosquée Banya Bachi


La mosquée Banya Bachi construite en 1567 par l'architecte Hajdi Mimar Sinan a échappé à la destruction  qui a suivi la libération de la Bulgarie du joug Ottoman.  L'intérieur, récemment rénové, offre la blancheur de ses murs ornés de calligraphies et de dessins de couleur bleue. J'ai beaucoup aimé ce lieu simple, calme, épuré. Cette sobriété qui contraste avec l'or des églises orthodoxes est très plaisante à l'oeil et repose l'esprit. On se dit en passant d'un édifice à l'autre que ce serait bien si les religions au lieu de s'entredéchirer, ne pouvaient être qu'une inspiration pour la beauté, une source pour l'Art.


Sofia : La mosquée  La mosquée Banya Bachi



La mosquée Banya Bachi


La mosquée de Banya Bachi


La mosquée Banya Bachi doit son nom à d'anciens bains. Sur cette grande place, en effet, se dresse l'immense bâtiment qui abritait les Bains publics et qui est devenu le musée d'Histoire de la ville de Sofia. Je n'ai pas eu le temps de visiter, las ! Sur la place, du côté  de la rue Iskar, coulent toujours des fontaines d'eau chaude où les sofiotes viennent remplir  d'eau de grands bidons.


Ancien bain public : Musée d'Histoire de Sofia


Le bâtiment est de style Renaissance bulgare qui après la libération de la Bulgarie  s'efforça de retrouver l'architecture ancienne de Bulgarie mais avec des influences orientales et Art nouveau


La synagogue de Sofia 

 

La synagogue de Sofia
 
La synagogue a été construite par un architecte austro-hongrois et achevé en 1909. Sa façade, de forme octogonale, alternant briques rouges et pierres blanches présentent de hautes baies au fronton sculpté  ornées de colonnes.  L'intérieur est très beau aussi et très richement décoré.

  

La synagogue de Sofia

 

Synagogue intérieur



Synagogue de Sofia





lundi 2 juin 2025

Sofia : La cathédrale Nevsky et le musée des icônes (1)

                                                                        La cathédrale Nevsky

 

Retour de Bulgarie... Peu envie d'écrire  ! Et ceci d'autant plus que je repars bientôt en Italie ! Oui, j'ai la bougeotte ! Mais je veux vous amener malgré tout faire une balade dans Sofia.

Le centre de Sofia est verdoyant, égayé de nombreux parcs et de  beaux monuments, églises et musées. A la périphérie que nous avons traversée pour aller au monastère de Rila une toute autre vision apparaît, de hauts immeubles laids, parfois tagués, aussi moches que ceux des quartiers Nord de Marseille mais sur une surface beaucoup plus étendue ! On impute ce genre d'urbanisme à la lourdeur soviétique mais on n'a pas fait mieux chez nous dans les quartiers populaires. (Mais fermons la parenthèse). C'est, bien sûr, le centre que je veux vous présenter en commençant par ces trésors que sont les édifices et les oeuvres d'art religieux qui couvrent des siècles.

 

Cathédrale Nevsky

 

La cathédrale Nevsky est un immense édifice construit pour commémorer la victoire des Russes dans la guerre qui les a opposés aux Turcs en 1878 et qui a entraîné la libération et l'indépendance de la Bulgarie alors sous la domination de l'empire Ottoman. La cathédrale rend hommage aux soldats morts dans cette guerre. Elle est un remerciement au Tsar russe Alexandre II dont le saint patron était le prince Alexandre Nevsky qui a triomphé des chevaliers teutoniques en 1242 et a été sanctifié par l'église russe. La Construction a débuté en 1882 et fut terminée en 1913. 

 

Cathédrale Nevsky : intérieur

Le trône royal se trouve sous un baldaquin soutenu par des quatre colonnes de marbre vert dont deux reposent sur des lions couchés.


Cathédrale Alexandre Nevski : fresque


 Icone : Vierge de la Tendresse, joue contre joue

 

Détail des petits pieds de l'enfant

J'aime ce genre de détails. La peinture des icônes byzantines est plus symbolique, allégorique, que réaliste ou naturaliste. Pourtant un détail comme celui-ci, les petits pieds potelés de l'enfant nous ramènent à l'humain. 

La cathédrale Nevski se dresse sur une immense place arborée, avec d'énormes et massives  statues, à côté de l'église Sainte Sofia, du musée national des Beaux-Arts, et de l'université de sciences avec son joli et odorant jardin botanique. 

 

Sofia Université jardin botanique

 

Sofia jardin botanique


Sofia jardin botanique


L'oeil était dans la tombe.... de je ne sais plus quel Tsar !


 
Et là Ivan Vazov

Ivan Vazov ! oui, celui dont je vous parle tout le temps! Sous le joug

 

Le musée d'art religieux : musée des icônes

  



La crypte de la cathédrale Nevsky est devenue un musée présentant une très riche collection d'icônes du XI au XIX siècle. 
L'iconographie est un art sacré pour l'Eglise orthodoxe, les icônes qui représentent les visages du Christ, de la Vierge et des saints sont les symboles de la vie après la mort. Elles sont vénérées dans les églises. Les foyers, jusqu'aux plus humbles, en possèdent et elles reçoivent les prières de chacun.
Elles sont peintes sur du bois, généralement du tilleul mais aussi du cyprès, du bouleau, du peuplier selon les régions. Elles sont parfois enduites d'un tissu qui rappelle symboliquement le linceul du Christ et parfois protégées d'un revêtement d'argent. Elles sont peintes avec des pigments naturels. L'iconographe doit accéder à un état du pureté spirituelle quand il peint une icône, observer le carême ou prier, réciter des psaumes.
 
 
Sofia musées des icônes :  Nativité

 
 
Sofia musées des icônes :   l'entrée du Christ à Jérusalem

 
 
Saint Georges  peintre Spiros Mikhail ( 1839)
 
 
 A noter l'influence grecque du vêtement.
 
Le Christ pantocrator 
 
 
Le christ pantocrator

 Le Christ Pantocrator se dit du Maître souverain du Monde. C'est une représentation propre à l'art byzantin, de Jésus en buste, tenant les Saintes écritures dans la main gauche et faisant un signe codifié de la main droite qui invite à entrer dans la Vie éternelle.  Les deux doigts symbolisent la double nature du Christ, divine et humaine et les trois doigts tendus représentent la Trinité.
 
L'art des icônes est très codifié  et obéit à des règles précises si bien que l'on ne distingue pas toujours une oeuvre très éloignée dans le temps d'une autre plus récente. Je devrais dire "je" ne distingue pas car les articles que j'ai lus sur le sujet m'ont montré l'étendue de mon ignorance.
 
 
Christ Pantocrator du  XIV siècle revêtement en argent de 1599
  
 
Christ Pantocrator du XVIII siècle
 
 
 
Les vierges byzantines
 

La vierge  Hodegretia (1566)
 
 
La Vierge Hodegretia tient Jésus sur son bras et de la main droite invite à la suivre. Hodegretia vient du grec et signifie : " celle qui montre le chemin". Elle a pour rôle de guider les croyants vers le Christ, la Foi, La Vérité. Les vierges Hodegretia sont souvent hiératiques et ont un air sévère, solennel. Elles inspirent le respect. 
 
 
Vierge Eleoussa :  détail du tableau Jérusalem (1871)

 
 La Vierge Eleoussa qui est la Vierge de la Tendresse tient son bébé contre elle, souvent la joue appuyée à la sienne. Elle représente l'amour maternel.
 
 
 
La Vierge zoodokos : Source de vie.

 
J'ai vu aussi de nombreuses  représentations de la Vierge ZoodokosSource de vie à Sofia et à Plovdiv.  C'est un thème fréquent dans la peinture religieuse byzantine. Cette tradition date du V siècle et raconte comment Léon Marcellus, futur empereur, menant un aveugle par la main entendit une voix qui l'incita à utiliser l'eau de la source. L'aveugle retrouva la vue immédiatement. Léon devenu empereur ordonna la construction d'une église pour célébrer le miracle. 
Dans le tableau ci-dessus vous apercevez Léon Marcellus conduisant l'aveugle aux yeux bandés vers la source de vie. Toute la société est représentée et vient s'abreuver à la fontaine miraculeuse dominée par la Vierge couronnée par deux anges et son enfant. A l'arrière plan la ville de Constantinople.  A notre droite les rois et les soldats, à notre gauche le clergé et les bourgeois, au premier plan le peuple, malades, blessés, infirmes.
 
 
Vierge zoodokos :  détail du tableau Jérusalem (1871)

 
  
Plovdiv musée des icônes : La Vierge Source de vie  peinte  par  Christo Dimitrov XIX siècle

 
 
Malgré la codification des scènes religieuses, les iconographes font souvent preuve d'inventivité et certaines scènes séduisent par leur beauté, leur vivacité, leurs couleurs ou émeuvent par la douceur d'un visage de la Vierge ou parfois par  une naïveté qui dévoile la sincérité de celui qui peint ces scènes parlant de Christ ou des saints et racontant leur vie.  On peut y voir aussi la représentation de toutes les couches de la société avec les différences sociales très marquées, vêtement somptueux des puissants, misère des pauvres. 

 
Plovdiv musée des icônes : La Vierge Source de vie 1838 Zakhari Zagraf

 
 
Plovdiv musée des icônes : La Vierge Source de vie (détail)

 
 
Plovdiv musée des icônes : La Vierge Source de vie (détail)

 
 
 
 Les deux saints les plus représentés de ces musées de Sofia et Plovdiv sont Saint Georges et Saint Demétrius. Ils se ressemblent beaucoup. Tous deux sont connus comme chevaliers, croisés, commandants des armées byzantines.  A cheval, vêtu comme des soldats d'une cotte de maille, la lance en avant, l'une plantée dans le corps d'un dragon, l'autre dans le corps d'un homme. Les deux saints sont considérés comme les protecteurs de l'empire byzantin.
 
 
 
 
Saint Georges terrassant le dragon

 
 Saint Georges arrive sur son cheval blanc dans un ville de Lybie ou sévit un dragon qui mange les jeunes filles et garçons du royaume. Ce jour là, c'est la fille du roi qui est donnée en pâture au monstre. Saint Georges  terrasse la bête, délivre la jeune fille et fait promettre aux habitants de la ville de se convertir. Il est l'Allégorie de la victoire de la foi chrétienne sur le démon ou plus généralement du Bien sur le Mal.
Sous le règne de Dioclétien, il est arrêté pour avoir détruit les tablettes d'Apollon et plusieurs fois torturé, ce que l'on peut voir sur les scènes de sa vie qui encadre le tableau. Par contre, je ne suis pas  arrivée à savoir qui était le petit personnage derrière lui qui semble tenir une aiguière ? Il meurt décapité au IV siècle. 
 
 
Scène de la vie de Saint Georges (détail)

 
 
 
Saint Démétrius combattant un soldat romain.

 
 
 Saint Démetrius est mort en martyr sous le règne de l'empereur Dioclétien. Il est ici représenté terrassant un soldat romain
 
 
 
 
Sofia Musée des icônes : Jerusalem

 
 
Jerusalem :  Le jugement  des âmes (détail)

 
 
Jerusalem :  La nativité (détail)

 
Sofia Musée des icônes : Jerusalem

 
 
En dehors de tout sentiment religieux, moi qui suis athée,  je trouve ces oeuvres fascinantes et cette visite du musée des icônes de Sofia comme de celui de Plovdiv, plus modeste, m'a procuré beaucoup de plaisir. J'aime observer tous les détails surtout quand ils nous racontent des histoires. On peut dire qu'il s'agit parfois d'un équivalent de la bande dessinée pour ceux qui ne savent pas lire, une mise en images de la Bible qui devait nourrir la foi des plus humbles.
  
 

Miriam : Voir musées des Icones à Sofia