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samedi 19 septembre 2015

Moscou : Musée des Beaux-Arts Pouchkine


Paul Matisse (détail aquarium)


Le musée des Beaux-Arts Pouchkine est composé de trois bâtiments. Le premier présente des oeuvres de l'antiquité jusqu'au XVIII siècle. Le second, la galerie  de l'art européen et américain, expose une magnifique et riche collection de peintres du XIX et le début du XX siècle. Le troisième, le département des collections privées, est paraît-il très intéressant mais était fermé pour le vernissage d'une exposition. Les artistes russes sont regroupés dans un autre musée, la galerie Tretiakov, absolument passionnant dont je parlerai bientôt.

La galerie  de l'art européen et américain

La galerie de l'art européen et américain est un plaisir pour les yeux. Les oeuvres exposées ne sont pas les mêmes d'une année sur l'autre. Il n'y avait pas d'artistes américains cette fois-ci mais une majorité de peintres et sculpteurs français. Vous commencez avec des Corot et des Courbet, vous passez à Manet, Degas, Renoir, Monet, Degas, le Douanier Rousseau, vous y découvrez des Van Gogh ou des Picasso. Vous êtes ravis par trois délicieux Chagall. Des salles regorgent de Gauguin ou de Matisse, de Cézanne ou de Léger et vous faites aussi la découverte d'artistes que vous ne connaissez pas! Et n'oublions pas les très beaux Maillol et Rodin.
Quelques images parmi les peintres les plus représentés et qui sont aussi des coups de coeur! 

Paul Gauguin







Matisse











Marc Chagall












Fernand Léger













vendredi 18 septembre 2015

Moscou : Le Kremlin


Les coupoles de la cathédrale de l'Annonciation du Kremlin de Moscou
Les coupoles de la cathédrale de l'Annonciation
Que de beautés! Pénétrer à l'intérieur des hautes murailles rouges du Kremlin hérissées de ses vingt tours et se trouver sur la place qui réunit un ensemble de splendides cathédrales et églises blanches, hérissées de coupoles d'or, est un vrai éblouissement! Nous avons passé des heures dans ce haut lieu de l'histoire russe. La ville fortifiée (Kreml) fut d'abord en bois(1156) avant de devenir la capitale du pays (1485 à  1516) sous l'impulsion de Ivan III qui fit venir des bâtisseurs italiens. Plus tard, au cours des siècles de nombreux palais furent édifiés. C'est là que les tsars se faisaient couronner même lorsque Pierre Le Grand qui n'aimait pas Moscou transféra la capitale à Saint Pétersbourg. En 1918 Lénine fit revenir le pouvoir au Kremlin. L'intérieur des cathédrales est d'une grande richesse, les murs entièrement couverts de fresques  (comme l'était jadis les cathédrales gothiques) et  avec des iconostases splendides mais il est interdit de photographier. J'ai trouvé cette image ci-dessous sur wikipédia.  

Iconostase de l'église des douze Apôtres (source)
Je vous laisse avec ces quelques photographies qui rendent bien peu, je trouve, la beauté de l'ensemble.

Kremlin :   La place des cathédrales (Annonciation et Archange Saint-Michel)

La cathédrale de l'Annonciation
Le clocher d'Ivan le Grand
Le palais des facettes, très italien avec sa façade à pointes en diamants
La cathédrale de la Dormition où a lieu le sacre des Tsars

Le Palais des Patriarches et l'église des douze apôtres
L'église de la déposition de la robe de la Sainte Vierge  et le palais des Terems au second plan.
Les Chatiors (petits clochers) du Palais des Terems (où sont reçus les chefs d'état étrangers)
Au premier la cathédrale de l'archange Saint Michel, au second la cathédrale de l'Annonciation




Le grand palais du Kremlin
La muraille fortifiée et deux des 20 tours
La jardin du Kremlin
La Tour Koutoufia qui ouvre sur la place Rouge


jeudi 17 septembre 2015

Moscou : La place Rouge

Moscou la place Rouge : Les coupoles de la cathédrale de Basile-Le-Bienheureux

Pour mon premier jour à Moscou j'aurais voulu vous envoyer de belles images de la place Rouge que tant de poètes et écrivains ont célébrée! Krasnaïa, en russe signifie rouge mais aussi belle et cette belle place, je l'attendais depuis des années, depuis que j'ai commencé à étudier le russe en quatrième, et, lorsque, enfin, j'arrive pour la voir!  Regardez!


La voici! La magnifique perspective coupée par des pavillons, échafaudages, tribunes! L'immensité de la place, la beauté des hautes murailles du Kremlin, les coupoles de la cathédrale de Basile-Le-Bienheureux, le mausolée de Lénine, tout est occulté et c'est derrière des barrières de métal que l'on entraperçoit la place!


Mesurez l'ampleur du désastre!



La place Rouge en prison

Et tout cela pourquoi? pour la fête du 865ème anniversaire de Moscou qui a lieu le 19 et le 20 Septembre d'où cette haute, immense tribune qui va accueillir du Hard Rock! Et vous connaissez mon amour pour ce genre de musique!! La vie est parfois pleine d'ironie!
 Enfin vers le soir, avec les lumières, j'ai trouvé que c'était moins laid surtout si l'on ne pense pas combien ce serait beau sans ces horreurs!

Moscou Place Rouge :  préparation de la fête de la ville 19 et 20 Septembre 2015
Moscou Place Rouge :  préparation de la fête de la ville

Bref! Une grande déception que nous avons surmontée en allant voir les petits coins de beauté isolés du reste de la place et heureusement il y en avait beaucoup, la cathédrale de Saint Basile comme une délicieuse friandise avec ses bulbes colorés, le somptueux magasin du Goum, la cathédrale de Kazan.. Nous avons visité le musée historique, nous nous sommes promenés dans le Jardin Alexandrovski en longeant les murailles du Kremlin, puis le Bolchoï et le quartier tout autour, de grandes artères très fréquentées avec leurs commerces luxueux. Moscou est une immense capitale et dans ces hauts lieux, elle donne l'impression de richesse et d'abondance. Et donc, malgré la première déception nous avons passé une belle journée!

Moscou Place Rouge : la cathédrale de Basile-Le-Bienheureux

Moscou La place Rouge : Cathédrale Basile Le Bienheureux  (détail des coupoles)
Cathédrale Basile Le Bienheureux


La place Rouge Moscou : Le Goum, un immense centre commercial où toutes les grandes marques françaises et européennes sont représentées
Le Goum, un immense centre commercial où toutes les grandes marques françaises et européennes sont représentées

Moscou La place Rouge : Le Goum : un magasin luxueux
Le Goum : un magasin luxueux

Moscou L place Rouge Le Goum : le soir illuminé

La cathédrale de Kazan

Le musée Historique Statue du maréchal Joukov

Le musée archéologique et Le musée Historique

Le Jardin Alexandrovski

Les murailles du Kremlin du côté du Jardin Alexandrovski


Le théâtre du Bolchoï



lundi 14 septembre 2015

Virginia Woolf : Mrs Dalloway

Romans et nouvelles de Virginia Woolf Pochothèque
Classiques livre de poche

Et voilà j’ai enfin lu Mrs Dalloway de Virginia Woolf grâce à cette lecture commune faite avec Laure! Je dois dire que je n’avais jusqu’alors lu que les nouvelles qui laissent le temps d’admirer le style et on peu bien dire l’art de l’écrivaine. Le roman, c’est autre chose, car je n’aime pas être arrêtée par des considérations esthétiques qui nuisent à l’histoire mais aussi à l’intérêt que je porte aux personnages.
Au début de ma lecture, je m’impatiente! Ce genre de personnage, Clarissa, qui ne se préoccupe que du paraître, de ses invitations, de son intérieur et de ses vêtements, qui épluche ses sentiments avec préciosité, m’insupporte, parasite de la société! Elle ne m’intéresse pas mais peu à peu le tableau d’une société apparaît, déliquescente et consciente de l’être, les classes sociales se croisent, Lucy la domestique de Clarissa, sa cuisinière, la noblesse, les hommes politiques, et Rézia , Septimus, des gens du peuple… On rentre lentement dans ce monde.

Or, ce qui frappe d’abord dans ce roman c’est l’absence  « d’histoire » et la rupture avec la narration classique, chronologique, avec un début et une fin.
En fait, on pourrait résumer le récit ainsi : Mrs Dalloway, qui appartient à une classe sociale aisée, doit donner une réception. 
Tout se déroule au cours de cette journée, du matin jusqu’au soir. C’est ainsi que l’on fait connaissance de Clarissa, de sa fille Elizabeth, de son mari Richard, de son ancien amoureux Peter Walsh, de ses amis et relations, mais aussi de personnages qui lui sont totalement inconnus et que l’on croise dans un parc, une allée, un salon de thé; ce qui permet de passer d’un personnage à l’autre comme s’il s’agissait d’une course de relais ou plutôt d’une déambulation dans les rues de Londres où chacun laisserait son tour à l’autre, obligeant le lecteur à abandonner le personnage pour le suivant. Mais ce qui est aussi surprenant c’est que nous pénétrons parfois directement dans les pensées intimes de ces femmes et ces hommes et glissons des uns aux autres sans que rien ne nous avertisse du passage d’une conscience à une autre.
La construction du roman est comme un long ruban dépourvu d’ossature, une rivière qui coule doucement, de manière ininterrompue mais qui, loin de s’éloigner de son point de départ, nous ramène, le soir, à la réception de Mrs Dalloway. Chaque personnage va converger pour s’y retrouver, s’y ignorer, s’y ennuyer ou simplement sous forme de fait divers que l’on raconte entre deux petits fours, le doigt levé. Ainsi en est-il du drame vécu par la jeune modiste italienne Rézia et  son mari, Septimus, anglais, qui sombre dans la folie, dévasté par la guerre.
Cette image de la rivière qui coule et revient à la source peut être appliquée aussi à un des thèmes principaux du roman : le thème du temps qui passe, de l’inexorabilité. Mrs Dalloway et tout son entourage sont constamment en train d’évoquer le passé, d’y retourner en pensée, de s’interroger sur leur choix, de douter. Tout est décrit par petites touches, par impressions, avec un flouté qui fuit le réalisme et qui introduit la nostalgie comme une petite musique obstinée mais douce.
Finalement, pour lire Mrs Dalloway, il faut s’abandonner à sa lecture, ne pas vouloir tout lire d’un coup, savoir s’arrêter, déguster.

dimanche 13 septembre 2015

Marina Tsevtaïeva : A Akhmatova

Marina Tsevtaïeva

J'ai déjà présenté Marina Tsevtaïeva dans mon blog avec deux de ses poèmes que j'aime beaucoup ICI.
Marina Tsevtaïeva, figure importante de la poésie russe, méconnue de son vivant, s'exila en 1922 à l'étranger, où elle poursuivit son œuvre poétique. Elle regagna la Russie en 1939. L'hostilité à laquelle elle fut confrontée la poussa au suicide en 1941.

Voici maintenant une poésie qu'elle écrit en hommage à son amie Anna Akhmatova

À AKHMATOVA
 
Anna Akhmatova
 

O muse des pleurs, la plus belle des muses !
Complice égarée de la nuit blanche où tu nais !
Tu fais passer sur la Russie ta sombre tourmente
Et ta plainte aiguë nous perce comme un trait.


Nous nous écartons en gémissant et ce Ah!
Par mille bouches te prête serment, Anna
Akhmatova ! Ton nom qui n’est qu’un long soupir
Tombe en cet immense abîme que rien ne nomme. 

A fouler la terre que tu foules, à marcher
sous le même ciel, nous portons une couronne !
Et celui que tu blesses à mort dans ta course
Se couche immortel sur son lit de mort. 

Ma ville résonne, les coupoles scintillent,
Un aveugle errant passe en louant le Sauveur…
Et moi je t’offre ma ville où les cloches sonnent,
Akhmatova, et je te donne aussi mon coeur.


19 juin 1916 Moscou dans Insomnie


jeudi 10 septembre 2015

Anna Akhmatova : L'amour



Anna Akhmatova (Анна Ахматова) (1888-1966) est le nom de plume d'Anna Andreïevna Gorenko (Анна Андреевна Горенко), une des plus importantes poétesses russes du XXe siècle. Égérie des acméistes*, surnommée la « reine de la Néva » ou « l'Âme de l'Âge d'Argent », Anna Akhmatova demeure aujourd'hui encore l'une des plus grandes figures féminines de la littérature russe. Babelio
*acméisme : Du grec akmé, floraison, perfection :  Mouvement poétique russe qui réunit en 1912-1914 à Saint-Pétersbourg six poètes : N. Goumilev, sa femme A. Akhmatova, S. Gorodetski, O. Mandelstam, V. Narbout et M. Zenkevitch. Ils prennent le nom d'"acméistes" et s'opposent au Symbolisme alors dominant dans la poésie russe. Les acméistes revendiquent l'utilisation d'un langage simple et concret pour porter à son apogée la dimension poétique du quotidien.  Ils critiquent l'occultisme et l'aspect religieux du symbolisme et rejettent son aspiration à la connaissance des vérités cachées et de l'au-delà. (Wikipedia)


L’amour

C’est parfois un serpent magicien
Lové près de ton coeur.
C’est parfois un pigeon qui roucoule,
Sous la fenêtre blanche.

C’est parfois sous le givre qui brille
La vision d’une fleur
Mais il mène, en secret, à coup sûr,
Loin de la joie tranquille.

Il sait pleurer si doucement
Dans la prière du violon,
Il fait peur quand on le devine
Sur des lèvres que jamais on n’avait vues.


 L'horizon en feu Cinq poètes russes du XX siècle Poésie/Gallimard

mercredi 9 septembre 2015

Dominique Gorse : Martin et les fées



Martin et les fées est un roman pour les enfants  à partir de 7 ans qui explore le domaine de la féérie.
Martin est un petit garçon pas toujours heureux avec ses semblables qui se moquent de son handicap. Un jour, il découvre une bille translucide dans laquelle est enfermée une fée, Iris. Elle lui explique qu’elle a été emprisonnée avec six autres de ses amies par le méchant Godefroy Le Vilain. Celui-ci a donné chacune de ces billes à ses héritiers qui les ont disséminées aux quatre coins du monde. Pour lever le sortilège et libérer les fées, il faut qu’un enfant au coeur pur réunisse les sept boules en un temps limité. C’est l’occasion d’un voyage à travers le monde grâce aux pouvoirs des fées : Venise, le Canada, le désert, l’Afrique noire…
Reprendre le schéma du conte traditionnel est une bonne idée et ce voyage de l'amitié et de la magie aurait pu être très intéressant mais j’ai trouvé le style plat, les dialogues sans originalité et l’on reste le plus souvent sur sa faim quant à la description des pays traversés. Il manque un peu d’humour et un zeste de poésie. En un mot, je suis déçue par cette lecture. C'est dommage car le roman donnera lieu la parution d’un album avec CD le 15 Octobre qui a l'air très joliment illustré par Fred Multier. Je n'ai pu juger de la première de couverture du roman puisque j'ai reçu les épreuves non corrigées  mais je publie l'image que j'ai trouvée sur le site des éditions Ipanema.




                             Merci à Dialogues croisés et aux éditions IPANEMA

mardi 8 septembre 2015

Pete Fromm : Lucy in the Sky



Bien sûr, Pete Fromm, pour moi, c’est d’abord l’inoubliable Indiana Creek et aussi Avant la nuit. C'est le premier auteur qui m’aura amenée à m’intéresser à des histoires de pêche (ou plutôt de pêcheurs) car le sujet de ses livres c’est avant tout l’humain  : c’est à dire nous!
Avec Lucy in the Sky  - qui est un clin d’oeil à la chanson des Beatles- , paru aux éditions Gallmeister, Pete Fromm brosse avec beaucoup de vérité le portrait d’une jeune fille de 14 ans. Pour Lucy, la métamorphose de l'adolescence est un processus douloureux.  La fin de l’enfance, c’est la découverte de la mésentente de ses parents : un père, bûcheron, qui quitte la maison une grande partie de l’année et qui ne témoigne de son affection que par un mot derrière une carte ! Une mère, mariée jeune, qui ne peut plus supporter l’attente, qui meuble sa solitude avec les amants d’un moment. Et puis le corps de Lucy change, la voilà embarrassée par les attentions des garçons, une nouveauté qu’elle accepte mal, elle qui  a toujours eu la tête rasée par son père et qui s’est toujours comportée comme celui-ci le souhaitait, en garçon. Les rapports sexuels sont pour elle une source de tourments et elle se défend de « finir » comme sa mère. Elle ne veut pas tomber dans le piège de l’amour et se retrouver mise de côté, en attente!
Le roman de Pete Fromm est très bien écrit. L'atmosphère de Greats Falls, petite ville du Montana, est bien rendue. La condition féminine aux Etats-Unis dans les classes populaires n’a pas de quoi faire rêver et l’écrivain excelle à faire vivre devant nous ces femmes qui ont dû assumer une maternité non souhaitée alors qu’elles étaient trop jeunes et qui se retrouvent bien vite seules et sans rêves. Il semble qu’il y ait là un déterminisme social et il est très difficile d’y échapper d’où la révolte de Lucy. Mais c’est une fille qui n’a pas froid aux yeux et le dénouement nous laisse sur un interrogation plutôt positive : Peut-être s’en sortira-t-elle?
J’ai donc bien aimé ce livre mais moins que les autres oeuvres de l’auteur, peut-être parce qu’il traite d’un sujet moins original et que j’ai déjà retrouvé dans de nombreux romans américains. Ce qui ne l'empêche pas d'être réussi!

Pete Fromm est un des auteurs favoris des libraires indépendants américains : il a été 5 fois lauréat du prix des libraires du Pacifique Nord-Ouest (PNBA Award), y compris avec Lucy in the Sky.
Ce livre a obtenu un succès critique important à sa sortie aux États-Unis, notamment pour la finesse et la profondeur des personnages féminins. Il vient d’être adapté au cinéma avec Claire Danes dans un des rôles principaux. (Editions Gallmeister)