Les licornes : tapisserie d'Aubusson |
Quelques jours de pause en Creuse près d'Aubusson ! A bientôt !
Dénicher à la bibliothèque un livre : L’extinction des espèces de Diego Vecchio, écrivain argentin, découvrir qu’il raconte l’histoire de sir James Lewis Smithson, un savant anglais qui a légué sa fortune aux Etats-Unis d’Amérique à charge de développer une institution destinée à promouvoir le progrès et la connaissance de la Science auprès de tous les hommes.
Et là, Tilt ! Tilt ! dans ma mémoire ! Les musées smithsoniens ou la Smithsonian Institution, à Washington, mais oui ! Bien sûr ! Et les souvenirs inoubliables des jours que j’ai passés dans cet espace extraordinaire qui réunit, à notre époque, pas moins de dix-sept musées, galeries, jardins de sculptures !
Et hop! Le livre aussitôt emprunté et … lu !
La création du premier musée d’histoire naturelle : le château
Le château : Smithsonian museum |
Si cet essai, raconte effectivement la vie de Sir James Lewis Smithson, il s’étend surtout longuement sur la création du premier musée d’histoire naturelle des Etats-Unis qui allait bien vite faire des émules et sur son premier directeur, Zacharias Spears*, lui aussi un scientifique.
Le musée créé par l’architecte James Hamilton en 1846 ressemble à un château de style gothique anglo-normand avec des motifs romans « inventant une architecture propre et typiquement Washingtonienne que certains visiteurs anglais mal intentionnés allèrent jusqu’à qualifier de « gothique bâtard ».
Château vers lequel afflua les collections entassées jusqu’alors dans les couloirs du département de L’Intérieur à New York, minéraux, végétaux insectes, invertébrés, mammifères, oiseaux et qui arrivèrent aussi d’un peu partout, restes de cabinets de curiosités, de collections dépareillées des différents états. De plus, des donations permirent de créer une galerie des Beaux-Arts et des portraits nationaux confiée à Annabeth Murphy Atwood.
Zacharias Spears* : Personnage fictionnel, je l'apprends en même temps que j'écris ce billet ! Du coup, je ne sais plus trop ce qui est vrai ou non dans ce livre, tant l'auteur est facétieux ! C'est un peu déstabilisant ! Et je me demande si c'est un essai ou un roman ! Mais je crois que si Diego Vecchio s'amuse au dépens de son lecteur, son livre n'en reste pas moins un intéressant aperçu de la naissance et de l'évolution de la muséographie, de l'art de mettre en valeur une collection, de la donner à voir à un public non averti. De plus, à travers l'humour de sa description fantaisiste et dramatisée - donc irrésistiblement comique- de l'évolution de la vie depuis la nuit des temps, il aboutit à une réflexion sur intéressant sur notre époque actuelle.
"Des mafias de poissons aux mâchoires acérées montaient la garde partout, prêts à planter leurs dents dans le moindre visiteur. Les assassinats au grand jour se multiplièrent, même dans les endroits les plus fréquentés, bien souvent gratuits, pour le simple clair de tuer. Cet accroissement de l'insécurité eut pour conséquence un des faits les plus importants de l'histoire de la vie : la conquête de la terre ferme."
La mode des musées : la concurrence
L'actuel musée d'histoire naturelle de Washington le château est à présent le siège de l'Administration de la Smithonian Institution. |
Le musée d’histoire naturelle de Washington connut un succès retentissant, on venait de loin, d’autres états, et on faisait la queue pour le visiter. La mode était lancée ! D’autres musées virent le jour, Chicago, New York, Boston, Philadelphie, Houston … chacun cherchant à récupérer les trouvailles ramenées des expéditions scientifiques plus moins lointaines à une époque où les découvreurs ethnologues ou paléontologues sont encore des béotiens ou des aventuriers sans scrupules! On se volait les découvertes, la fraude n'était pas rare. Un faux squelette de dinosaure fut même vendu au Smithsonian muséum.
Une guerre éclata, entre Spears et le directeur de musée de Chicago qui se disputèrent les fragments de Jonathan-Charles, un ptérodactyle ainsi baptisé, guerre fratricide qui conduisit ces hommes de sciences haineux devant les tribunaux.
Et il fallut des années pour aboutir à ce qui peut se comparer à la signature d’un traité de paix :
« Mr Russell, directeur du Muséum Field de Chicago prit l’initiative en proposant à Mr Spears le prêt d’un Velociraptor en échange des momies », momies qui avaient conquis les foules et drainaient un public dense jusqu’à la Smithsonian institution.
La manière de l’auteur
Diego Vecchio |
Ce qui fait le sel de cet essai, c’est donc la manière dont l'écrivain traite de son sujet, l'évolution de la vie et des musées, une manière peu orthodoxe et un tantinet fantaisiste d’aborder les sciences, de présenter la création de notre planète et des espèces, dans un récit complètement surréaliste et vertigineusement accéléré à l'échelle des salles du musée, ce qui crée un effet comique :
Dès sa naissance cette sphère (la Terre) fut heurtée par une planète jumelle qui n’avait rien trouvé de mieux que de tourner autour du Soleil sur la même orbite, mais dans le sens inverse de la Terre, faisant preuve d’une totale irresponsabilité. La collision laissa notre planète sur un axe de rotation vacillant, incliné à vingt-trois degrés, handicapée à vie.
Ou visionnaire et poétique !
Pour résister à leurs attaques effrayantes, de nombreux dinosaures s’ingénièrent à modifier leur anatomie, alliant la beauté à La Défense. Certains se parèrent d’une crête dorsale. D’autres hérissés de pointes, ressemblaient à des chevaliers médiévaux en côte de mailles et en armure. D’autres encore nimbèrent leurs protubérances en forme de collerette, faisant songer aux pages de la cour de la reine Elizabeth à la représentation d’une comédie sanglante de Christopher Marlowe.
Les personnages qui constituent le personnel ce musée à la fois réel et imaginaire sont aussi traités avec humour et l’on s’amuse par exemple de la croisade entreprise par Annabeth Murphy Atwood pour sauver ses tableaux maltraités, la galerie d’art étant sacrifiée à l’histoire naturelle et au coeur sec de Mr Spears qui n’a pas la fibre artistique. Les deux femmes Miss Sullivan et Mrs Atwood sont d’ailleurs amusantes et sympathiques !
Ceci dit, un avertissement aux lecteurs est nécessaire : trop sérieux s'abstenir !
L’extinction des espèces
La vie de Guillaume Le Gentil de la Galaisière, astronome français du XVII siècle, membre de l’académie royale des Sciences, a fait l’objet de maintes biographies, lui-même ayant écrit le récit de son expédition intitulé : Voyage dans les mers de l’Inde fait par ordre du roi à l’occasion du passage de Vénus sur le disque du soleil le 6 juin 1761 et le 3 du même mois 1769. En liant, à travers les siècles, ce personnage historique, extraordinaire par la malchance qui s’attache à lui, à Xavier Lemercier, agent immobilier à Paris au XXI siècle, personnage fictionnel, Antoine Laurain anime dans Les caprices d’un astre deux récits parallèles, qui se répondent et s’interpellent, pleins d’originalité, de fantaisie, d’invention, et, ce qui ne gâche rien, très bien documenté historiquement !
Guillaume Le Gentil de la Galaisière |
Xavier Lemercier vit en en 2012 à Paris. Il découvre un fabuleux télescope dans un appartement qu’il vient de vendre et qui a appartenu, il l’apprendra plus tard, à Guillaume Le Gentil de la Galaisière. C’est un bonheur pour Xavier de découvrir les astres avec son fils Olivier dont il n’a la garde qu’un week end sur deux et de rétablir avec celui-ci des relations momentanément compromises par son divorce. C’est l’occasion aussi, par-delà les toits de Paris et ses terrasses, d’observer ses voisins… ou plutôt sa voisine ! Mais attention ! Pas d’équivoque, de voyeurisme, de sous-entendus troubles ou inquiétants ! Non, le récit est sur un mode comédie, surprise, belle rencontre. L’occasion aussi de découvrir le zèbre qui vit dans l’appartement de la jeune femme ( mais d’ailleurs, y vit-il? ) ! Un zèbre ? Oui, un zèbre! Que dire plus ? Si vous ne comprenez pas, il vous faudra lire le livre d’Antoine Laurain ! C'est bien pour cela que j'écris ce billet !
Pendant que Xavier et son fils font connaissance d’Alice et de sa fille Esther sur la planète Terre, Paris, Guillaume part de Lorient en 1760 sur un vaisseau à cinquante canons nommé le Berryer pour atteindre Pondichéry en 1761 afin d’observer au télescope le transit de Vénus. On appelle ainsi le passage de la planète entre le soleil et la terre, phénomène céleste rare, qui dure de trois à six heures, et a lieu à huit ans d’intervalles pour ne réapparaître ensuite que 105 ou 117 ans après ! Donc, si vous ratez le premier passage vous aurez quelque chance de vous rattraper huit ans après mais ensuite vos possibilités de l’observer seront très sérieusement réduites !
Le transit de Vénus : la petite bille noire qui passe devant le soleil de 6 juin 2012 |
C’est ce qui arrive à notre savant ! Quand il atteint Pondichéry, une guerre qui éclate entre l’Angleterre et la France l’empêche d’accoster et d’observer le passage de l’astre qui lui permettrait de calculer la distance réelle et non supposée entre la terre et le soleil. Persévérant, voire têtu, il décide alors de ne pas rentrer en France et s’installe à Madagascar pour être plus facilement en Inde pour le passage de la capricieuse planète, huit ans après, en 1769. Et là, que se passe-t-il ? Devinez ! Ce n’est pas pour rien que sa malchance en a fait un personnage célèbre ! Et je ne vous dis rien de son apocalyptique retour en France après son double échec, onze ans après son départ ! Incroyable ! Les aventures et mésaventures de l’astronome constituent un récit alerte, varié et d’un grand intérêt.
Maintenant, on peut se demander si Xavier, son double du XXI siècle, aura plus de chance. Plus de chance avec son astre personnel, Alice ? Plus de chance avec l’astre qui donne son titre au roman, Vénus ? Car il faut savoir que le transit de planète a eu lieu le 8 Juin 2004 et huit ans après le 6 juin 2012. Or, nous sommes, dans le temps du roman, en 2012 ! Xavier parviendra-il à observer le transit de Vénus avec son télescope donnant une revanche à Guillaume ? Suspense ! Sachant aussi que, s’il échoue, le prochain passage n’aura lieu qu’en 2117 ou 2125.
En
1739, la Grande-Bretagne et l’Espagne se lancent dans une guerre
maritime pour étendre leur Empire respectif et s’approprier les
richesses des colonies. C’est ainsi que la Grande Bretagne arme cinq
navires confiés au commodore George Anson chargé de doubler le cap Horn en
direction des Philippines afin de détruire des navires ennemis,
d’affaiblir les possessions espagnoles de l’Amérique du Sud et de
s’emparer des richesses d’un galion que l’Espagne envoie deux fois par
an du Mexique en Asie. Le Wager est un de ces cinq navires et l’on peut dire
que, dès le début, le voyage s’annonce mal puisque l’escouade prend la
mer en 1740 avec des mois de retard rendant impossible le passage du cap
Horn avant les grandes tempêtes d’hiver.
Pour écrire ce récit non-fictionnel Les Naufragés du Wager David Grann s’appuie sur les nombreuses archives qui ont documenté ce voyage tragique, journaux de bord des commandants, de leurs seconds mais aussi des membres de l’équipage, témoignages, correspondances, articles parus dans les gazettes de l’époque, compte rendu du procès qui eut lieu à l’issue de la mission, sans compter tous les ouvrages qui ont tenté de comprendre ce qui s’était passé et d’en donner une explication. Mais, conclut l'auteur, il faut bien avouer que devant tous ces points de vue divergents, la vérité est bien impossible à établir.
"Aussi, nous avertit-il, au lieu de lisser les dissonances ou d'obscurcir davantage les éléments de preuve, j'ai voulu présenter tous les aspects de cette affaire, en vous laissant le soin de rendre le verdict ultime : le jugement de l'histoire."
Ce travail se présente donc comme une enquête judiciaire qui cherche à éclairer les faits sans influencer notre jugement, un sérieux et impartial travail d'historien.
John Byron, le grand-père du poète George Byron |
Mais
c’est aussi un récit d’aventures
car la réalité, parfois, dépasse la fiction et l’on finit par penser que
Robinson Crusoé avait bien de la chance d’être exilé en solitaire sur
une île hospitalière, de même que les mutins du Bounty sur une terre paradisiaque.
David
Grann nous présente d’abord les membres de l’expédition, du moins ceux
qui ont tenu un rôle important : le Commodore George Anson, le capitaine
du Wager, David Cheap, l’enseigne John Byron (l’ancêtre du poète) et ses pairs Henry Cozens et Isaac Morris, le
lieutenant Hamilton ainsi que certains hommes de l’équipage qui eurent une
influence décisive sur les cours des évènements comme le canonnier John
Bulkeley, le charpentier Cumming et bien d’autres. Ils nous
apparaissent, dotés d’un passé, d’une famille, d’une personnalité avec
leurs qualités et leurs faiblesses, leurs rêves et leurs ambitions.
David Grann leur redonne vie tout en respectant scrupuleusement ce que
l’on sait des personnages. Certains, les nobles, assez riches pour se
faire portraiturer, ont aussi un visage.
Comme des héros de romans,
l’écrivain les lance à travers l’Atlantique, livrant bataille, tout
canons dehors, décimés par le choléra et le scorbut, bravant les vagues
gigantesques du Cap Horn, description que le talent de David Grann rend
terrifiante, faisant naufrage sur une île de la Patagonie désormais
appelée l’île du Wager. Cette terre désolée, battue par les vagues,
toujours recouvertes de sombres nuages, de neige, de gel, sans aucune
ressource alimentaire à part quelques rares coquillages est bien ce que
l’on peut appeler un enfer sur la terre. Les marins souffrent de faim,
de froid, de maladie d’une manière qui semble être au-delà de tout
endurance humaine. Ils survivent grâce à quelques vivres retirées de
l’épave mais les relations humaines se dégradent, la solidarité ne fait
pas long feu, l’obéissance au capitaine non plus, mutinerie, vols, actes de violence, meurtre, cannibalisme…
Le capitaine David Cheap |
Finalement, avec le bois récupéré du Wager, les survivants vont construire des embarcations et s’enfuir, le groupe des mutins en abandonnant le capitaine et ses alliés qui partiront de leur côté. Lorsqu’ils reviendront en Angleterre les mutins et le capitaine David Cheap auront à répondre de leurs actes devant un tribunal. Aucun n’est irréprochable !
N’ayant pas pu écrire depuis un certain temps je suis en retard sur toutes mes lectures et je ne sais dans quel ordre les prendre! Mais, je me décide et je commence par La joie de vivre que je devais faire en LC avec Miriam puisqu’il y a au moins trois semaines que j’aurais dû rédiger ce billet.
La joie de vivre est le douzième volume de la série Les Rougon Macquart d’Emile Zola.
La joie de vivre, c’est évidemment la jolie et gentille Pauline, fille de Lisa Macquart et de Quenu, florissants charcutiers dans Le Ventre de Paris. Orpheline à dix ans, elle entre dans la famille des cousins de son père, les Chanteau, et semble apporter le bonheur avec elle. Toujours gaie, heureuse de vivre, elle seule sait s’occuper avec douceur et délicatesse de monsieur Chanteau qui souffre de la goutte. Elle devient la compagne aimante et admirative de son grand cousin Lazare et madame Chanteau ne tarit pas d’éloges sur elle. Seule, la bonne, Adèle, ne l’apprécie pas. Peut-être a-t-elle deviné le défaut de la cuirasse de la fillette, une féroce jalousie, qui la pousse à la méchanceté dès qu’elle se sent moins aimée… Jeune fille, Pauline conserve son affection pour son cousin et tombe amoureuse de lui. La mère leur promet de les marier.
Pourtant, la jalousie de Pauline est vite rallumée par l'arrivée d'une amie de la famille, Louise, qui devient sa rivale. Si Louise est la jeune fille "comme il faut", pur produit de cette société bourgeoise du XIX siècle, ignorante, rougissante, coquette et maniérée, Pauline est positive, sportive, forte, intelligente, et cherche à s’instruire. Elle lit les manuels de médecine de son cousin qui lui révèlent les « secrets » du corps humain, du moins ce qui devait rester secret pour une jeune fille de bonne famille. Zola prend résolument position ici dans l’éducation des jeunes filles qui, pense-t-il, ont droit à l’instruction, et doivent accéder à l’étude des sciences.
De plus, Pauline est riche et la fortune qu’elle a reçue en héritage va peu à peu être dilapidée par sa mère adoptive pour servir les ambitions de Lazare dont les projets fantasques et dispendieux tournent toujours à l’échec, ce qui le plonge dans un abattement sans fin. Au fur et à mesure que la fortune de la jeune fille diminue, son crédit auprès de madame Chanteau fait de même. Et l’on sent bien qu’elle n’est plus un parti intéressant aux yeux de cette femme qui avait pourtant promis de respecter son héritage ! Là, à ce moment, la lecture est si prenante, le suspense instauré par Zola si fort que j’ai été prise d’angoisse et d’indignation ! Impossible de continuer à lire ! Je voyais déjà la jeune fille jetée à la rue comme une mendiante, par ceux-là même qui l’avaient ruinée, et Lazare marié à la belle Louise… Mais Zola est beaucoup plus subtil que moi ! (Forcément, c’est Zola !) Et j’ai eu tort de vouloir conclure le roman à sa place. Son récit montrera l'évolution du caractère et de la personnalité de Pauline, ses doutes, son abnégation. J’ai donc repris ma lecture et c’est à vous de lire ce qui va se passer.
La joie de vivre : une antiphrase
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Lazare et Louise suivis de Pauline film de JP Ameris |
Le titre du roman est aussi évidemment à prendre comme une antiphrase : Car la joie de vivre, c'est le moins que l'on puisse dire n’habite pas Lazare qui a une peur horrible, obsessionnelle, de la mort. En proie à des crises nerveuses, dépressif, il voit la mort partout, l'attendant dans l'ombre, le guettant la nuit. Il alterne des périodes d’activité et d’enthousiasme, généralement suivies par le découragement et la passivité.
Et que dire de la mer, omniprésente dans le roman, parfois positivement, encadrant les promenades des deux jeunes gens, donnant la joie à la jeune fille d’apprendre à nager mais la plupart du temps vue comme élément dangereux et puissant que rien ne peut arrêter ! Elle grignote peu à peu les rivages, fracasse les cabanes des pêcheurs, engloutit une part du village, apportant son lot de calamités. La description du peuple et des enfants qui viennent chercher de l’aide auprès de Pauline est accablante. Emile Zola peint comment la misère, la faim, les logements sordides, le manque d'amour, l'absence d'instruction et l’ignorance sont à l’origine de toutes sortes de maux, la maladie, l’alcoolisme, l’inhumanité, l'immoralité, la violence et la cruauté.
Mais le milieu bourgeois n'est pas meilleur ! La satire, à travers le personnage de madame Chanteau, en
particulier, est virulente. Comme d’habitude, Zola décrit à travers elle
l’importance accordé à l’argent, la malhonnêteté sous des dehors de
charité chrétienne, le mariage conçu comme un marché, la
réalité sordide sous l’apparence - même la bonne s’indigne et prend le
parti de Pauline - . Monsieur Chanteau, lui, est un être veule, sous la
coupe de sa femme, trop égoïste pour avoir une morale, trop préoccupé de
lui-même et de sa maladie qu’il entretient par sa gourmandise pour
aimer ou protéger autrui et le curé ne vaut guère mieux ! Seul, le
médecin échappe à la critique.
Voici donc un roman d’Emile Zola riche de nombreux thèmes, intéressants dans la psychologie des personnages et dans la peinture des milieux sociaux.
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Dans Chien sauvage de l'écrivain finlandais Pekka Juntti, paru aux éditions Gallmeister, le personnage principal, Samuel Somerniva -dit Samu- semble avoir un destin tout tracé, du moins aux yeux de son père. Son fils sera mineur : « C’est la place des hommes de notre famille, nous y appartenons ». Oui, mais Samu, avec la complicité silencieuse de sa mère, veut échapper à ce déterminisme. Il part dans le Nord, en Laponie, travailler chez Sanna et Matti dans un élevage de chiens de traîneaux. Le travail est rude, de longues journées sans repos, du matin jusqu’au soir. Il s’agit de nourrir les Huskys, de nettoyer les cages, de recevoir les groupes de touristes, de préparer les repas. Rien d’exaltant, mais avec la récompense, parfois, de courses de traîneau fabuleuses avec Matti pour apprendre le métier. Samu tient le coup car son rêve est de devenir musher, conducteur de traîneaux, parmi les plus grands, ceux qui accomplissent des exploits avec leur attelage sur des milliers de kilomètres.
Mais de la réalité au rêve, il y a loin. Les chiens de traîneaux coûtent cher, certains valent même des fortunes. Aussi lorsque les deux chiens d’un célèbre musher disparaissent, Nanok et Inuk, Samu se lance à leur poursuite. Si Inuk est retrouvé facilement, Nanok, lui, a repris goût à la liberté et est redevenu sauvage. Cependant, le propriétaire du chien promet au jeune homme que Nanok sera à lui s’il parvient à le capturer. Samu va partir de plus en plus loin dans le Nord, parmi les populations minoritaires qui semblent oubliées de tous sauf quand il s’agit de détruire leurs réserves naturelles et d'exploiter leur bois! Si les Samis l’aident au début, ils vont bientôt devenir hostiles, surtout les éleveurs de rennes, car le chien fait des ravages dans leurs troupeaux. L’entêtement de Samuel à chercher l’animal et à le protéger suscite la colère des éleveurs, son ignorance des coutumes de la population vont le mettre en danger.
Le roman est construit sur deux périodes : Il commence en 2008 et se déroule jusqu’en 2009 pour l’histoire de Samu et est daté de 1942 jusqu’en 1949 pour celle d’Aila et de sa famille qui vivent près de la rivière Tengelio. Les deux récits se rejoindront en 2009 quand Samu, arrivant dans la région tombe amoureux d’Avaa. Mais il y a encore une autre partie insérée entre ces deux périodes, sous la forme de pages numérotées indiquant le nombre de jours que Samuel passe dans une cabane, isolé, mourant de peur et de faim sans que le lecteur sache vraiment ce qu’il fait là ! J’avoue que cela m’a un peu déroutée au début avant de comprendre qu’il s’agissait d’un futur par rapport au présent de Samuel et, là aussi, les deux espaces temporels vont finir par coïncider. Une construction un peu complexe.
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Paysage finlandais |
Chien sauvage est d’abord un hymne à la nature mais sans idéalisation. On peut facilement y mourir si l’on ne sait pas respecter sa puissance. Ne jamais se croire plus fort qu’elle ! Les paysages sont magnifiques mais les villages miséreux. Quand Samuel part vers le nord à la recherche de ses chiens, il parcourt d’abord des paysages de marais avec des pins rabougris, une forêt peu dense mais qui devient de plus en plus épaisse coupée çà et là de quelques villages.
J’avais l’impression de remonter dans le temps. C’étaient des villages oubliés. Il y avait de la pauvreté , mais aussi beaucoup de vie. (…) Ces villages me faisaient penser aux pins tordus de mont Ousnasvaaara sur lequel j’avais grimpé en route vers le nord. La vie y était fragile mais tenace. Le panneau indiquait Ylitornio.
Les Samis croient aux âmes des ancêtres incarnées dans les arbres. L’environnement, la forêt, les rivières et les lacs sont sacrés non seulement pour assurer leur subsistance mais aussi sur le plan spirituel. Aila fait des offrandes au sapin séculaire d’Arviitti qui les protège en retour. La famille a une ferme, cultive un champ, élève des vaches, vit aussi de la chasse et de la pêche.
Quand le père part à la guerre en 1942, il explique à sa fille :
… il est toujours agréable de rendre visite au sapin d’Arviitti. On y est seul et en même temps bien entouré : quand on raconte ce que l’on a sur le coeur, tout le monde nous écoute. Il y a le vieux Arviitti et Eevertti, Vänni et Liisi et tous les autres qui sont partis.
Quand tu rends visite à l’arbre observe la rivière. Si tu l’écoutes bien, tu entendras les rapides chanter le chant de la liberté, les pins bouger au vent sur la colline et les saumons faire claquer leurs queues grandes comme des pelles dans les frayères. Il y en a un près de la rive, dans le contre-courant d’un rocher, là où le lac commence. Ma chère Aila, tu as bien constaté que sur la berge de la rivière, le rosier sauvage est encore en fleur. Il ne nous arrivera rien.
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Pekka Halonen : peintre finlandais |
Après la guerre, le gouvernement pour reconstruire le pays et relancer l’économie, ouvre de grandes campagnes de coupes forestières qui détruisent la forêt et ravagent des régions entières. Des chantiers pour construire des barrages et des centrales hydrauliques sur la rivière Tengelio voient le jour. Mais ce serait fatal aux saumons qui seraient dans l’impossibilité de remonter le cours d’eau. La colère des hommes s’éveille.
Ils trouvent toujours une bonne raison pour venir ici et tout détruire. Bon Dieu, on a vécu dans le sang et dans la merde à cause de ce satané état finlandais et voilà la récompense !
Des forestiers, des chefs de chantier, disparaissent mystérieusement. Nul ne peut les retrouver. On dit que la forêt se venge, qu’elle les a emportés. Et que signifient ces trois roses que certains se voient offrir car les roses poussent aussi sur les bords glacés de la Tengeliö ?
Chanson de la Tengeliö
Là où scintillent la Tingeliö,
ses miroirs, ses courants,
Tu peux trouver le bonheur
si tu découvres la fleur.
Pourtant, les jeunes, comme Vaïnö, le frère d’Aila, sont attirés par la grande ville, Helsinki, par l’argent gagné rapidement en s’engageant dans les chantiers bien payés, par le confort d’une maison avec l’électricité. Les femmes lancent des pétitions pour que leurs enfants aillent à l’école.
« D’après elle, puisque nos forêts et nos eaux leur plaisent tant, ils nous doivent bien ça en contrepartie. »
C’est le monde ancien et moderne qui s’affrontent. Finalement, Le président de la République Urho Kaleva Kekkonen préserve la région en faisant un parc national d’étude de la nature.
Chien sauvage n’est pas un de mes coups de coeur, je n'ai peut-être pas été assez accrochée par les personnages qui me semblent parfois froids et un peu démonstratifs. Certains thèmes qui m'intéressaient comme celui de la réalisation du rêve de devenir musher est abandonné. Peut-être que mon attente était trop à la Jack London ou à la Oliver Curwood quand j'ai choisi ce livre ! Mais il présente de belles descriptions de la nature, une connaissance de la vie sauvage et de la vie des peuples du nord. Le propos écologique est intéressant. J'ai lu ce roman avec plaisir.
Une Ténébreuse affaire d'Honoré de Balzac, paru dans les scènes de la vie politique, porte bien son nom et raconte l’histoire d'un double complot.
D’une part celui fomenté par les émigrés royalistes rentrés en France et financés par l’étranger, la Russie, la Prusse, l’Angleterre, contre Napoléon Bonaparte. Dans le roman, ce sont les personnages des jumeaux Simeuse et des frères Hauteserre qui veulent rétablir la royauté. Ils sont accueillis à Arcis-sur-Aube par leur cousine Laurence de Cinq-Cygne qui les cache sur la partie du domaine dont elle est encore la propriétaire, le reste ayant été vendu comme biens nationaux pendant la Révolution.
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Laurence de Cinq-Cygne |
Laurence de Saint-Cygne a tout de l’héroïne des romans gothiques, belle, courageuse, arrogante, pleine de morgue et de supériorité envers les roturiers. Plus elle est méprisante, plus elle plaît à Balzac ! Elle ne devient humaine qu'à la fin du roman. Fougueuse, héroïque, elle sait manier des armes et participe au complot. Mais Fouché leur a envoyé des espions, Peyrade et Corentin, qui sont chargés de les surveiller voire de les arrêter.
Grâce à son fidèle régisseur Michu, Laurence de Cinq-Cygne cache les jeunes gens dans la ruine d’un ancien monastère puis les fait évader mais ils seront rattrapés et faits prisonniers.
D’autre part et parallèlement, Fouché qui convoite le pouvoir, a comploté contre Bonaparte. Il se ravise après la victoire de l’empereur à Marengo, veut détourner les soupçons de sa personne. Des hommes masqués se faisant passer pour les Simeuse, Hauteserre et Michu, semblables par la taille et les vêtements, enlèvent Malin, conseiller d’état, ancien révolutionnaire, qui a racheté le domaine de Gondreville appartenant aux Cinq-Cygne et caché des documents compromettants pour Fouché. Les nobles et leur régisseur Michu sont arrêtés. Un procès a lieu mais seul Michu est condamné à mort. Les gentilhommes iront grossir les rangs de la Grande Armée et mourir pour l’Empereur sur les champs de bataille. Le roman s’inspire d’un fait vrai, l’enlèvement du sénateur Clément de Ris capturé sur l’ordre de Fouché par des bandits pour faire accuser des nobles normands, ses ennemis, parfaitement innocents.
La marquise de Cinq-Cygne se rend à Iéna, la veille de la bataille pour supplier l’Empereur de sauver son régisseur. Celui-ci a cette réponse dans laquelle transparaît l’admiration de Balzac pour Napoléon malgré ses opinions légitimistes :
« Voici, dit-il avec son éloquence à lui qui changeait les lâches en braves, voici trois cent mille hommes, ils sont innocents, eux aussi ! Eh bien, demain, trente mille hommes seront morts, morts pour leur pays ! »
Michu aura, lui aussi, une belle mort, édifiante :
« Les innocents doivent aller à pied ! » dit-il en refusant de monter sur la charette.
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Une ténébreuse affaire : Corentin |
Enfin voilà, j’ai essayé de débroussailler cette histoire car l’affaire est vraiment si… ténébreuse que je m’y suis perdue !
Comme d’habitude Balzac y réussit des portraits haut en couleur, en particulier des espions de Fouché, le physique et les vêtements annonçant la couleur, c’est à dire le caractère du personnage et sa condition sociale.
Peyrade : « Sa figure bourgeonnée, son gros nez long couleur de brique, ses pommettes animées, sa bouche démeublée, mais menaçante et gourmande, ses oreilles ornées de grosses boucles en or, son front bas, tous ces détails qui semblent grotesques étaient rendus terribles par deux petits yeux placés et percés comme ceux des cochons et d’une implacable avidité, d’une cruauté goguenarde et quasi joyeuse. »
Corentin : « Ce parfait muscadin paraissait âgé de trente ans. Ses manières sentaient la bonne compagnie, il portait des bijoux de prix. Le col de sa chemise venait à la hauteur de ses oreilles. Son air fat et presque impertinent accusait une sorte de supériorité cachée. Sa figure blafarde semblait ne pas avoir une goutte de sang, son nez camus et fin avait la tournure sardonique du nez d'une tête de mort, et ses yeux verts étaient impénétrables ; leur regard était aussi discret que devait l'être sa bouche mince et serrée. »
Il peint avec finesse les duplicités et le cynisme des hommes politiques qui, ne sachant si Bonaparte va être vainqueur ou non, essaie de ménager l’un et l’autre, louvoyant toujours pour tirer leur épingle du jeu. Pas d’idéal mais de la basse politique !
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La Bataille d'Iéna |
Enfin il y a de grandes scènes d’une beauté picturale et marquante : Ainsi la scène où Laurence de Cinq-Cygne part avec le Marquis de Chargeboeuf dans son vieux carrosse brinquebalant et se retrouve prise entre deux feux en avant de l’avant-garde de l’armée française !
La nuit venait, Laurence voyait s’allumer des feux et briller des armes. Le vieux marquis, dont l’intrépidité fut chevaleresque, conduisait lui-même, à côté de son nouveau domestique, deux bons chevaux achetés la vieille. … Tout à coup l’audacieuse calèche, objet d’étonnement de tous les soldats, fut arrêtée par un gendarme de la gendarmerie de l’armée qui vint à bride abattue sur le marquis en lui criant :
- Qui êtes-vous ? Où allez-vous ? Qui demandez-vous?
- L’empereur, dit le marquis de Chargeboeuf ...
Pourtant même si ce récit est riche et bien écrit, je n’ai pas eu plaisir à le lire car je ne connais que dans les grandes lignes l’Histoire de ces temps troublés. Il faut être un spécialiste déjà averti et avoir des connaissances pointues pour tout comprendre. J'y suis parvenue mais avec difficulté.
De plus, comme pour Les Chouans, je n’aime pas ce Balzac royaliste et ces nobles pleins de mépris et d’arrogance qu’il ne peut s’empêcher de révérer et de peindre en images d'Epinal ! Cette noblesse dont il légitime la morgue et qui cherche à rétablir ses privilèges en trahissant la France, en vendant son pays aux nations étrangères, ne m’emplit pas d’admiration contrairement à lui !
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Palais des papes d'Avignon : exposition Eva Jospin, Grande Chapelle : Côté cour côté Jardin, Nymphée, Cénotaphe |
"Diplômée de l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, Eva Jospin compose depuis une quinzaine d’années des paysages forestiers et architecturaux qu’elle développe dans différents médiums. Du 30 juin au 7 janvier 2024, l’exposition Palazzo investit différents espaces du Palais des Papes, invitant à une déambulation rêveuse entre des œuvres choisies de l'artiste pour répondre à l’histoire et l’architecture de la résidence pontificale."
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Eva Jospin sculpte dans le carton des oeuvres monumentales |
Le palais des Papes et les Mondes parallèles d'Eva Jospin
La déambulation rêveuse parmi les oeuvres d'Eva Jospin est aussi une promenade dans le majestueux palais des Papes d'Avignon, ce qui décuple le plaisir de la découverte, le déplacement spatial devient aussi voyage temporel.
Les tombeaux et des gisants du palais évoquent la mort toujours liée à la mémoire dans les ruines des cités disparues où nous fait pénétrer l'artiste.
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Cénotaphe : Eva Jospin |
Et cette oeuvre, ci-dessous, dans la chapelle Saint Jean, répond aux fresques de Matteo Giovanetti du XIV siècle.
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Eva Jospin : Chapelle saint Jean : fresques du XIV siècle |
L'artiste crée des correspondances secrètes et subtiles entre son travail artistique et le vieux palais, piliers, recoins obscurs, passages dérobés, voûtes gothiques,...
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Voûte en ogive : rappel du palais gothique |
qui n'est pas sans rappeler aussi les voûtes nervées des palais hispano-musulmans :
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art hispano-musulman |
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Palais des Papes : pilier sculpté par le vent, pilier à cinq colonnes |
Dans la salle du Parement, une forêt inextricable, semé d'embûches, hérissées de piquants, cache, comme dans un conte de fées, un vieux château oublié.
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Salle du parement : Une forêt inextricable... carton et bois |
Des Mondes imaginaires
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Eva Jospin Palais des papes : Nymphée |
La Grande Chapelle présente les oeuvres monumentales d'Eva Jospin qui donnent l'impression de pénétrer au coeur de mondes mystérieux si bien que l'on ne sait plus vraiment où l'on est. Intitulées : Côte cour, côté jardin, Nymphée, Cénotaphe, elles s'élèvent, couronnées par les arcs en ogive, et se déploient dans ce vaste ensemble.
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Côté cour côté jardin comme dans un théâtre mais aussi fontaine |
Dans Côté cour, Côté jardin qui évoque le théâtre peut-être en souvenir de Shakespeare : "le monde entier est un théâtre, et tous, hommes et femmes, n'en sont que les acteurs", le décor est une fontaine d'où s'écoulent de minces filets d'eau. Eau ou sable poussé par le vent ou cendres ? Car le corps replié sur lui-même, en position foetale, rappelle la mémoire de Pompéi ou de tout autre cité disparue. Le corps emprisonné devient alors un de ces moulages que les archéologues ont pu recueillir dans la ville ensevelie.
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Eva Jospin Palais des Papes côté cour Côté jardin |
Architecte et sculptrice
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Cambodge : Angkor Temple |
Ainsi l'on peut dire que Eva Jospin est architecte, elle crée avec du carton et du bois des villes oubliées, des grottes décorées de coquillages, des nymphées, des ruines envahies par la végétation luxuriante, croulant sous les lianes comme sous le poids des années, témoins de l'éphémérité des civilisations humaines. Parfois l'on part dans un autre continent, on pense aux temples kmers dévorés par des arbres gigantesques aux racines tentaculaires.
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Eva Jospin Palais des papes : La forêt corinthienne |
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La forêt corinthienne (détail) |
Regardez
les détails : cet escalier qui monte jusqu'à ce temple prisonnier de la
végétation. On est dans un film d'Indiana Jones !
Sur le plan pictural on pense à la mode des ruines au XVII siècle, Monsu Desiderio, ou des peintres du XVIII siècle, Piranesi...
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Monsu Desiderio : l'Atlantide |
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Piranesi : Temple de Minerve |
Mais elle est aussi sculptrice, elle façonne dans le carton, ces décors étranges, ces reliefs qui semblent érodés par le vent et qui nous transportent au milieu d'un désert de pierres
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Des formes érodées par le vent |
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Eva Jospin : un désert |
Les Tapisseries de soie
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Eva Jospin : Les tapisseries de soie dans le Grand Tinel |
Eva Jospin abandonne de temps en temps le carton pour présenter de splendides tapisseries de soie qui reprennent ses thèmes de prédilection, les ruines, les cités étouffées sous la végétation. Le Grand Tinel du Palais des Papes est un cadre somptueux qui les met en valeur.
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Eva Jospin : Tapisserie de soie : détail |
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Eva Jospin : Les tapisseries de soie : détails |
Du 30 Juin 2023 au 7 Janvier 2024
Du 30/06/2023 au 07/01/2024, tous les jours.
Fermeture des caisses 1h avant.
Découvrez l'univers de l'artiste
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Exposition Eva Jospin au Palais des Papes d'Avignon |