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samedi 15 mars 2014

Un livre/ Un film : Enigme 87





Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même, nous vous proposons, le 1er et le 3ème samedi du mois, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film. Chez Wens vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur.

Chez Eeguab, le 2ème et 4ème samedi du mois vous trouverez l'énigme sur le film et le livre
Consignes :  Vous pouvez donner vos réponses par mail que vous trouverez dans mon profil : Qui êtes-vous? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs seront donnés le Dimanche.
Samedi 22 Mars la prochaine énigme, N° 88, aura lieu chez Eeguab.


Enigme 87
 
Ce roman noir  américain compte une série de romans ayant un personnage principal récurrent, inspecteur de police. La région des Etats-Unis où se déroule l'action est partie prenante du récit et joue donc un rôle primordial, tout autant que l'enquête policière. L'écrivain a une sensibilité à la nature peu commune dans le roman noir.  Le roman nous présente une société gagnée par la violence, la drogue, la corruption et dont les dérives inquiètent inspecteur. Les malfaiteurs les plus puissants s'en sortent toujours.

L'orage avait viré au noir au crépuscule et l'orage né sur le Golfe avait baratté l'intérieur des terres, noyant NI sous son déluge pour laisser EM jonché de feuilles et de branches d'arbres tombées de la longue marquise de chênes qui couvrait la rue depuis la vieille poste en briques jusqu'au pont mobile sur le Bayou Teche aux limites de la ville. L'air était frais maintenant , et s'y mêlait une pluie fine chargée par les odeurs lourdes et riches d'humus humide, jasmins de nuit, roses et jeunes pousses de bambou.

vendredi 14 mars 2014

Les plumes d'Asphodèle : La chanson du Temps


La fuite du Temps : oeuvre Adèle Adélie (voir son site ici)


La chanson du Temps

Chanson du Temps, bulle de l'air
Chanson du vent, courant léger
Gonfle les voiles de ma vie
Et Volète de fleur en fleur
Trouve la brèche du bonheur

Chanson du Temps, Diva, Mégère,
Ta balançoire est douce amère
Souffle Tempête, Ballade fière
Blesse mon coeur, chante ta haine
Furibonde exhale ta peine.

Chanson du Temps, potion amère
Rien n'est jamais, rien ne sera...
Au-delà des montagnes altières
Et sur les cimes de demain
Prends ton envol, c'est le matin!

Car la chanson n'a eu qu'un temps
Envoie vers moi ton charme lent
Prends-moi dans tes bras, grelottant,       
Et berce-moi comme un enfant.


Sur le Thème l'air les mots imposés dans l'atelier d'écriture Les plumes d'Asphodèle étaient cette fois-ci : Temps, vie, chanson, rien, diva, furibond, montagne, souffle, pollution, tempête, ballade, léger, envoyer, courant, bulle, prendre, gonfler, voleter, brèche, blesser, balançoire.
J'ai laissé de côté pollution. 



jeudi 13 mars 2014

Rachel Polonsky : La lanterne magique de Molotov ou voyage à travers l'histoire de la Russie




La lanterne magique de Molotov ou voyage à travers l'histoire de la Russie de Rachel Polonsky est un livre érudit qui nous promène à travers la Russie des tsars jusqu'à notre époque en passant par la révolution et l'époque stalinienne. Rachel Polonsky, spécialiste de la littérature russe, a, en effet,  habité dans une résidence de la ruelle Romanov, à Moscou, qui était du temps des Tsars réservée aux nobles courtisans puis aux hauts dignitaires du parti sous Staline. Lorsqu'elle apprend que Viatcheslav Molotov à vécu dans l'appartement au-dessus de chez elle et qu'on lui en donne les clefs, l'auteure découvre la bibliothèque du bras droit de Staline.

Je me promettais donc beaucoup de joie de cette lecture parce qu'à partir des livres de Molotov,  grand lecteur aux goûts éclectiques, je savais que l'auteure partait sur les traces des écrivains russes. J'allais découvrir avec elle et sous une angle différent de celui j'avais abordé lors de mes études de russe les lieux où avaient vécu Pouchkine, Dostoievsky, Tolstoï et bien d'autres…
Oui, mais je ne suis pas arrivée à me passionner pour ce livre et je l'ai abandonnée en chemin. Oui, je me suis ennuyée! C'est pourtant un livre riche, foisonnant de connaissances, nourri de l'histoire mouvementée de la Russie mais aussi de l'amour de ce pays, de son passé,  de ses coutumes, de sa culture, un livre abondant que l'écrivaine a nourri de ses recherches pendant dix ans. Je ne peux donc m'en prendre qu'à moi si je ne suis pas parvenue à entrer dans ce livre. Le fait d'en avoir interrompu la lecture m'interdit d'ailleurs de le juger.

Si j'analyse pourquoi je n'ai pu m'y intéresser, je mettrai en cause l'abondance des informations qui me sont données et qui en fait un livre très (trop?) dense. Le présent et les différentes strates du passé se confondent et le récit m'a paru trop touffu voire confus. Je pense que cet essai m'aurait beaucoup plus interpellée si je connaissais les lieux dont il est question! Si je visitais Moscou, livre en main, je suis sûre que je souhaiterais voir la façade du n° 3 de la ruelle Molotov "ce grand coffre de trésors secrets", "cet immeuble que les vieux Moscovites appellent encore la "maison des généraux" ou, avec moins de révérence, les "archives du parti" ou encore le "Mausolée". ". C'est donc un livre que je conseillerais de lire pendant ou après un voyage à Moscou et plus largement en Russie, non comme un guide car il est beaucoup plus que cela, mais comme une mine inépuisable de renseignements sur ce pays. Il n'est pas dit que je ne le reprendrai pas d'ailleurs si un jour je réalise mon rêve d'un voyage en Russie.





Merci à Dialogues croisés et aux éditions Denoël

mercredi 12 mars 2014

Quelques images de mon voyage : côte d'Azur


L'Estérel : La corniche d'Or


L'Estérel : La corniche d'Or

Cannes vue du bateau menant à l'île de Lérins




Vue sur La Napoule de l'île de Lérins



















mardi 11 mars 2014

Elizabeth Gilbert : L'empreinte de toute chose



Nous sommes au début du XIX siècle quand naît Alma Whittaker, fille de Henry Whittaker, un anglais originaire du village de Richmond près de Londres et de Beatrix van Devender, une hollandaise d'Amsterdam. Le couple s'est installé à Philadelphie. Comme son père qui a fait fortune dans le commerce des plantes en obtenant le monopole de le commerce du quinquina, comme sa mère, une femme supérieurement intelligente et cultivée qui se charge de son éducation intellectuelle et spirituelle, Alma aime l'étude et en particulier se passionne pour la botanique. Cet amour des plantes la conduira bien loin, vers des terres lointaines mais aussi vers des découvertes scientifiques novatrices.
J'ai beaucoup aimé le roman d'Elizabeth Gilbert parce qu'il possède un souffle romanesque certain et s'intéresse aux progrès scientifiques du XIX siècle en se faisant le témoin d'une époque où la science interroge le monde du vivant, explore le passé et met à mal les obscurantismes.

Des personnages contrastés

 Hortus Botanicus Amsterdam de Dirk van der Made (source)
Elizabeth Gilbert a créé des personnages au caractère fort, à la vie mouvementée : ils affrontent des aventures intérieures, spirituelles, rencontrent des obstacles dressés sur le chemin de la connaissance ou de l'amour ou partent dans des voyages vers des pays lointains, des aventures périlleuses. Elle présente aussi des couples symétriquement opposés dont les contrastes permettent d'explorer toutes sortes de nuances psychologiques.
Bien que Alma soit le personnage principal, le roman commence par un récit de la vie de ses parents et surtout de son père dont le passé aventureux et riche en péripéties est passionnant.
Henry Whittaker est né dans une famille pauvre et a bien peu de chance de s'en sortir dans la vie. Pourtant il fera fortune en utilisant les seules connaissances qui lui soient accessibles, celles de la botanique, car son père est un des jardiniers réputés du jardin botanique de Kew. Son culot allié à son savoir, son intelligence pratique et aussi à son courage, son endurance et sa bonne santé (car il faut bien tout cela pour réchapper aux dangers qu'il rencontre) lui permettront d'être envoyé dans des terres lointaines à la recherche d'espèces végétales rares qui seront à l'origine de sa prospérité. En dehors de cela, il est presque illettré. Nul couple ne peut être plus dissemblable que Henry et Beatrix : celle-ci est fille d'un riche famille bourgeoise dont les membres sont conservateurs, depuis des générations, du plus grand jardin botanique d'Europe, le Hortus d'Amsterdam. Extrêmement cultivée, lettrée, scientifique hors pair, elle possède cinq langues et gèrera les affaires de son mari avec intelligence et clairvoyance.
Leur fille, Alma possède une vive intelligence, une mémoire phénoménale qui fait que toutes les études qu'elle entreprend scientifiques, littéraires ou linguistiques lui sont aisées. L'intelligence d'Alma n'a d'égale que sa laideur. Avec un autre personnage, celui de sa soeur adoptive Prudence, Elizabeth Gilbert crée une fois encore un couple formé de contrastes. Prudence est loin d'être sotte mais elle n'a pas les facultés intellectuelles d'Alma; sa beauté est saisissante et son altruisme - elle devient abolitionniste et aide les esclaves noirs- répond à l'égocentrisme voire l'égoïsme d'Alma. D'autre part, au matérialisme, à la sensualité d'Alma, Elizabeth Gilbert oppose la spiritualité et l'angélisme d'Ambrose Pike, son mari. On pourrait craindre que ces effets d'opposition ne soient trop systématiques mais il n'en est rien. En bâtissant ainsi son roman sur des contrastes très forts, l'écrivaine crée des effets de clair-obscur, de fortes tensions qui génèrent des drames et qui nourrissent l'intérêt du roman.

 Une époque d'exploration scientifique

Pierre-Joseph Redouté (1759-1840)  ( source)


L'un des aspects du roman qui m'a le plus captivée est l'exploration d'une époque de conquêtes scientifiques. Menée par Alma dès son plus jeune âge jusqu'à ce qu'elle devienne une spécialiste des mousses, l'étude de la botanique ouvre des horizons. Qui pourrait croire que l'on puisse s'enthousiasmer pour les différentes espèces de mousses existant dans le monde mais aussi pour leur origine, leur passé? Et qui pourrait penser que le sujet soit assez vaste pour y consacrer une grande partie de sa vie? Et pourtant, oui, c'est fascinant non seulement pour Alma mais pour le lecteur car il est amené à comprendre par étapes, l'enchaînement de la pensée de la chercheuse et comment elle peut aboutir à une théorie scientifique qui a révolutionné le monde, secoué les croyances religieuses à tel point que même de nos jours l'on cherche encore à la nier. Car Alma parvient à bâtir une démonstration qu'elle appelle la "Théorie de l'avantage compétitif", qui rejoint celle de Darwin sur la sélection naturelle et l'évolution des espèces! L'habileté d'Elizabeth Gilbert, bien sûr, consiste à faire d'Alma une savante méconnue qui ne publie pas sa découverte et se fait coiffer au poteau par Darwin! Mais rassurez-vous, l'écrivaine nous le confirme, non sans humour, Darwin a devancé de peu Alma dans l'aboutissement de ses recherches, ouf! il reste le seul maître de sa théorie. Vous vous rendez compte si c'était une femme qui l'avait distancé! Elizabeth Gilbert s'appuie sur des recherches solides et c'est un réel plaisir que de se plonger dans son roman aux thèmes riches et variés, fourmillant d'idées et de connaissances.
Un roman passionnant qui procure un grand plaisir de lecture!


Quelques citations 

Charles Darwin

Elle écrivit :" Plus grande est la crise, plus rapide est, semble-t-il, l'évolution."
Elle écrivit : "toutes les transformations semblent mues par le désespoir et l'urgence."
Elle écrivit : La beauté et la variété du monde naturel sont tout au plus les témoignages visibles d'une guerre infinie." (...)
Elle écrivit cette existence est une expérience hésitante et difficile. Parfois il y aura une victoire après la souffrance, mais rien n'est promis. L'individu le plus précieux ou le plus beau peut ne pas être le plus résistant. Le combat de la nature n'est pas marqué par le mal, mais par cette unique loi naturelle, puissante et indifférente : il y a simplement trop de formes de vie et pas assez de ressources pour qu'elles survivent toutes."


Alma était une perfectionniste et plus qu'un peu tatillonne, et il n'était pas question qu'elle publie une théorie qui comportait une lacune aussi petite soit-elle. Elle n'avait pas peur d'offenser la religion, comme elle l'affirma fréquemment à son oncle, elle redoutait d'offenser quelque chose qui était bien plus sacré pour elle : la raison.
Car il y avait une lacune dans la théorie d'Alma : elle ne pouvait, malgré tous ses efforts, comprendre les avantages de l'altruisme et du sacrifice de soi au point de vue de l'évolution. Si le monde naturel était effectivement le théâtre d'une lutte amorale et incessante pour la survie qu'il y paraissait, et si terrasser ses rivaux était la clé de la domination, de l'adaptation et de l'endurance - dans ce cas, que faisait-on, par exemple, de quelqu'un comme sa soeur Prudence?  

L'unique crime impardonnable est de couper court à l'expérience de sa vie avant sa fin naturelle. Agir ainsi est une faiblesse regrettable, car l'expérience de la vie s'interrompt déjà assez vite, dans tous les cas, et on peut tout aussi bien avoir le courage et la curiosité de demeurer dans la bataille jusqu'à ce que survienne l'inévitable décès. Tout ce qui est moins qu'un combat pour survivre est lâche. Tout ce qui est moins qu'un combat pour survivre est un refus de la grande alliance de la vie.


Un grand merci aux éditions Calmann-Lévy et Babelio

lundi 10 mars 2014

Walter Scott : Le talisman



Le roman de Walter Scott Le talisman se déroule pendant la troisième croisade organisée pour reconquérir la ville sainte de Jérusalem tombée aux mains du sultan Saladin. Richard Coeur de Lion, malade, ne peut combattre et l'armée des croisés est immobilisée dans l'attente d'une amélioration de la santé du souverain anglais. Tandis que les alliés de Richard, avec, entre autres, le roi de France Philippe-Auguste, Gilles Amaury, le grand maître de l'ordre des Templiers, l'archiduc d'Autriche, Léopold V (celui-là même qui retiendra Richard prisonnier lors de son retour en Angleterre), Conrad de Montferrand, complotent, les uns pour abandonner la croisade et repartir chez eux, les autres pour maintenir leur souveraineté sur les terres de Palestine qui leur appartiennent déjà, le sultan Saladin accorde une trêve à Richard et envoie son médecin à son chevet.

Walter Scott avertit le lecteur dès la préface. Certes les personnages sont historiques mais il a pris beaucoup de liberté avec l'Histoire. De plus il a imaginé des personnage fictifs : Kenneth, un chevalier écossais, pauvre mais ardent et courageux, et la cousine du roi, qui n'a jamais existé. Une histoire d'amour chevaleresque va naître entre les deux dans la pure tradition du roman courtois .

Ce qui intéresse peut-être le plus Scott c'est d'imaginer la confrontation entre Richard Coeur de Lion et le sultan Saladin. Si Richard Coeur de Lion a un sens chatouilleux de l'honneur, s'il est présenté comme un valeureux chevalier, imposant, dominateur et grand, le meilleur sur un champ de bataille, Walter Scott se plaît à souligner ses défauts. Son caractère violent, emporté, sa morgue et le mépris qu'il manifeste souvent envers ses alliés, son manque de diplomatie, le rendent incapable de maintenir l'union de la croisade.  Face à lui, Saladin apparaît comme un sage à la culture raffinée, intelligent, réfléchi, un homme de sciences, très versée dans l'art de guérir, un souverain tout puissant qui n'a qu'une parole, mais qui n'en est pas moins un guerrier redoutable. Incontestablement supérieur à Richard!  ce qui est assez étonnant de la part d'un écrivain occidental du XIX siècle!  Il faut peut-être voir dans ces critiques, les sentiments de l'écossais Walter Scott face au souverain d'Angleterre.

Quant au récit romanesque lui-même, il m'a paru assez faible et de peu d'intérêt. L'intrigue est plus un prétexte qu'une véritable histoire en dehors de la rencontre dans le désert de Kenneth et de Saladin et de la grotte de l'ermite. Les personnages sont assez fades. Je me suis peu intéressée à eux et j'avoue que je n'ai pas trop compris l'intérêt du talisman qui donne son titre au roman. Dans l'ensemble, je n'ai pas aimé le roman malgré quelques passages intéressants.

Lecture commune avec : 

 Miriam : A partagé cette lecture commune avec nous et cela lui a donné l'idée de consacrer plusieurs billets à ses lectures sur Jérusalem dont Le talisman fait partie.. Aujourd'hui elle publie un premier volet sur Jérusalem :  la biographie de Montefiore et l'opéra de Jordi Savall

Eeguab ICI

Nathalie ICI

Shelbylee


lundi 3 mars 2014

Pause vacances



Quelques journées de vacances sur la Côte d'Azur sous les mimosas en fleurs. Je rentre le 8 Mars.

A bientôt!



vendredi 28 février 2014

Les plumes d'Asphodèle : Là- bas, Hommage à Baudelaire


Douanier Rousseau : Le rêve


Là- bas : Hommage à Baudelaire

Amer savoir celui qu'on tire des voyages...

L'Inconnu a parfois des attraits chimériques
La Nostalgie souvent teintée d'insouciance
Evoque un ailleurs, à distance du rêve,
Et nous nous oublions aux rivages lointains
L'aventure a ici la couleur d'améthyste
Découverte exaltée d'horizons en mutance
Nous nous abandonnons aux doigts d'or du soleil
Soleil qui roule encore ses flots recommencés
Et nous baigne dans l'or liquide de ses grèves
Mais soudain rappelés à notre différence
Au dépaysement des palmiers schizophrènes
Nous retrouvons toujours notre lassante image
Qui prend alors le gris et l'odeur de l'asphalte.


Turner : soleil sur un lac



Les plumes d'Asphodèle : les mots à utiliser sont :
Inconnu, nostalgie, rivages, différence, dépaysement, horizon, recommencer, mutation, ailleurs, lointain, voyage, insouciance, oublier, découverte, chimérique, aventure, soleil, distance, ici, asphalte, abandonner, améthyste.
* mutance = changement de couleurs nuances mis pour mutation.




jeudi 27 février 2014

Bilan partiel et LC du challenge romantique

Caspar Friedrich : Les falaises de Rugen

J'ai décidé de publier le bilan partiel de notre challenge romantique pour les mois de Janvier et février.
Le challenge romantique  commencé  le 1er Novembre 2011 et est désormais illimité. Il concerne la littérature, le roman, la poésie, le théâtre, les essais, mémoires, biographies, lettres, pastiches et parodies... mais aussi la peinture, la musique, le cinéma, bref! tous les arts. N'hésitez pas à me dire si j'ai oublié des participations et si vous le souhaitez, il est toujours temps de venir nous rejoindre!

LECTURES COMMUNES

 Je propose aussi des LC autour de ce challenge romantique.




 Lermontov : Un héros de notre temps LC avec Maryline

Pour le mois de Mars

Pouchkine : un court roman  La fille du capitaine

pour le mois d'Avril









Horace Walpole : Le château d'Otrante: un court  roman gothique anglais


(dans le cadre aussi du challenge British Mystery de Lou  Pour le mois de Mai)







Victor Hugo : Les travailleurs de la mer.  Un Pavé de 631 pages Pour le mois de Juin-Juillet? : avec Nathalie Aaliz

  





 
BILAN PARTIEL DU CHALLENGE ROMANTIQUE

Et d'abord honneur à une nouvelle participante qui nous a rejoints avec un poème de Nerval publié dans le cadre de la poésie du jeudi d'Asphodèle.

Pyrausta

Nerval : elle a passé la jeune fille

Le spectre de la rose : Théophile Gautier, Hector Berlioz



George  un roman de

Victor Hugo : Claude Gueux





Miriam a participé avec le compte rendu d'une expositions à laPinacothèque de Paris sur Goya et son temps.

Les peintres témoins de leur temps : Goya




Tilia

Duels à la russe : Pouchkine et Lermontov

Le peintre post-romantique Marcus Stone  et son père Frank Stone romantique


Wens :  

Mihkael Kohlaas le film d'Arnaud des Pallières d'après Le roman de Heinrich Von Kleist



Claudialucia

 George Sand : le château du Pictordu




Les romantiques et la lune : Lamartine, Musset, Novalis, Hugo, Friedrich, Aivazovsky,Schumann, Schubert, Chopin

Alexandre Pouchkine : la tempête de neige (comparée à la tempête de neige de Tolstoï)


Michael Kholaas de Heinrich Von Kleist, lecture commune avec Maryline



samedi 22 février 2014

Selma Lagerlöf : Le cocher




Selma lagerlöf
Selma Lagerlöf (1858-1940), prix Nobel de littérature en 1909, est sans conteste l’un des plus célèbres écrivains suédois. Son oeuvre est nourrie des légendes et de l’histoire de la région de Värmland, merveilleusement transposées par son imagination lyrique hors du commun.


Au soir de la Saint Sylveste, Soeur Edit, combattante de l'armée du Salut, va mourir de la tuberculose, maladie qu'elle a contractée en venant en aide aux déshérités. Mais elle ne veut pas s'éteindre avant d'avoir revu David Holm, un ivrogne qui brutalise sa femme et ses enfants et dont elle veut sauver l'âme.
Pendant ce temps David Holm, atteint lui aussi de la tuberculose, s'enivre en compagnie de deux compagnons de son espèce dans le cimetière de l'église lorsqu'il entend arriver le sinistre chariot des morts. Une légende dit que celui qui meurt aux douze coups de minuit, la nuit de la Saint-Sylvestre, doit prendre la place du cocher pendant un an pour aller charger les trépassés que la Mort, la grande souveraine, lui désigne. Or, David Holm passe de vie à trépas au moment même où la cloche de l'église sonne minuit.

Le roman est avant tout l'histoire d'une rédemption. Soeur Edit veut sauver l'âme de cet homme qu'elle aime d'un amour autre que spirituel et pour cela elle s'accroche à la vie. David Holm, endurci dans le péché et la haine, refuse d'être sauvé. Il s'agit donc bien d'un combat et jamais le terme de l'armée du Salut dans laquelle soeur Edit s'est enrôlée n'a été aussi vrai. Il y est question aussi de culpabilité. David Holm est coupable de traiter les siens avec autant de dureté et de les faire vivre dans la peur des coups et de la misère mais son épouse l'est aussi de l'avoir abandonné au moment où il aurait pu s'amender. Soeur Edit, elle-même, n'y échappe pas, elle qui a persuadé madame Holm de retourner vers son mari en faisant ainsi son malheur et celui de ses enfants. Soeur Edit est coupable aussi d'aimer un homme marié et dont la vie est une abjection.

Le roman est traité comme un conte et rappelle en cela le livre de Charles Dickens : Un chant de Noël.  David Holm s'apparente à Mr Scrooge et comme lui il lui faudra s'aventurer dans les domaines de la mort pour sauver son âme. Selma Lagerloff comme Charles Dickens parle de rédemption tout en brossant le tableau de la misère du peuple. Mais les préoccupations sociales sont plus fortes, me semble-t-il, chez Dickens que chez Lagerloff où le thème religieux prédomine et qui excelle dans le fantastique. Les descriptions de la charrette de la mort et de son cocher sont extrêmement réussies et l'atmosphère onirique créée est celle d'un grand écrivain..
Personnellement, j'ai moins aimé la démonstration religieuse et la morale qu'elle véhicule. Loin de voir dans le personnage d'Edit une sorte de sainte, je suis fascinée par son orgueil démesuré qui fait qu'elle se croit l'égale de Dieu dans ce combat pour vaincre le mal!   Et je vais plus loin dans l'hérésie: Soeur Edit me paraît être une bigote dangereuse, puritaine, qui manipule les gens parce qu'elle croit détenir la vérité et se considère comme meilleure que les autres! Je sais bien que je fais un contresens en interprétant le personnage ainsi car ce n'est pas ce que Selma Lagerloff a voulu dire mais c'est ce que je ressens!





mercredi 19 février 2014

Hubert Haddad: Les haïkus du peintre d'éventail

Suzuki Kiitsu


Les haïkus  du peintre d'éventail répondent en écho au Peintre d'éventail,  roman de Hubert Haddad, d’inspiration zen, qui retrace le destin, imaginaire ou réel, d'un merveilleux peintre et haïkiste.
Mémoire vivante du peintre d’éventail, et seuls vestiges du fabuleux jardin, ces Chemins de rosée nous ouvrent la voie lumineuse de la mansuétude et du détachement. (note de l'éditeur)
Dans Le Peintre d'éventail que je n'ai pas eu encore l'occasion de lire, voici comment étaient présentés les haikus :
"Les éventails peints et montés d’Osaki proposaient chacun tel ou tel point de vue forcément incomplet du jardin, tel détail de composition ou aperçu d’ensemble au gré des saisons. […] Il devait s’agir pour le vieux sage d’une création simultanée et indissociable. Les lavis et l’arrangement paysager allaient de pair, comme l’esprit et l’esprit, les uns préservant les secrets de l’autre, en double moitié d’un rêve d’excellence dont il aurait été le concepteur obnubilé"

Hiroshige Utagawa Voir Ici le diaporama de Lilybeth sur ce peintre japonais

J'ai choisi quelques uns de ces petits poèmes au hasard parce que j'aime leur beauté, leur sens, leur profondeur sous la simplicité, leur résonnance, la parfait adéquation de la pensée et de la nature et aussi parfois leur humour.

Toi que j'ai aimée-
La rosée des roses rouges
est-elle jamais rouge

Minuit d'étoiles
il faut les compter toutes
avant l'an nouveau

L'esprit  des feuilles
c'est ton âme qui tremble
Vent soufflant au vent.

Le néant des fleurs
cet abime entre les dieux-
pensée qui nous lie

Il manque une page
à mon vieux dictionnaire
les mots de ma vie

Ombre des feuilles-
aime et meurs dit la rivière
au pont qui l'enjambe


Nuit  blanche et grise
rêver que l'on ne dort pas
sous la râpe des heures

La terre qui gronde 
c'est mon coeur de vieil homme
peu avant l'aurore


Fais-toi plus souple
dit à sa canne un vieil homme
le jour de sa mort

La vue qui baisse
un peintre dans le brouillard
cherche ses couleurs


De tous les oiseaux
la girouette et le pivert
sont les plus têtus



Hiroshige Utagawa



mardi 18 février 2014

Arne Dahl : Europa Blues





L'intrigue du roman de Arne Dahl Europa Blues se déroule à Stockholm  à notre époque, mais nous promène en Europe, de l'Italie, Florence, à l'Ukraine, une Europe en proie au Blues, où les criminels nazis meurent dans leur lit, comme l'oncle Pertti, ou bien sont à la tête de groupes maffieux intouchables, où les pays de l'Est organisent à peu près impunément le commerce des femmes. C'est une Suède que nous avions déjà rencontrée dans le Millenium de Stieg Larsson et qui n'en finit pas  de régler ses comptes avec son passé nazi; un passé qui renaît toujours de ses cendres et représente aussi, hélas! son présent.

Stockholm : la police fait une découverte macabre dans l’enclos des gloutons au zoo du Skansen. Non loin de là, une fillette est blessée par balle. Huit femmes originaires des pays de l’Est disparaissent d’un camp de réfugiés sans laisser de traces. Dans le métro, un professeur émérite de quatre-vingt-huit ans erre en compagnie de la mort. Sur la voie, un téléphone portable sonne dans une main arrachée. (quatrième de couverture)

Ce livre est le quatrième roman de la série (décidément, c'est le hasard mais je ne commence jamais par le premier) qui met en scène le groupe A du commissaire Jan-Olov Hultin.  Bien sûr, on peut prendre le train en marche mais évidemment l'on sent bien que l'on a raté des épisodes et que les personnages sont marqués par des expériences  antérieures.
Toute l'équipe est au rendez-vous à Stockholm sauf Arto Söderstedt, finlandais-suédois qui est en vacances avec sa famille nombreuse au bord de la mer Tyrrhénienne. Que voulez-vous? Ce n'est pas tous les jours que l'on fait un gros héritage et que l'on peut partir au soleil pendant deux mois! Oui, mais Arto sera bien vite rattrapé par l'enquête qui déborde du cadre de la Suède, pour son plus grand plaisir d'ailleurs, car être en vacances, c'est ..  ennuyeux!

Le livre est intéressant par plusieurs aspects: Il ne manque pas de péripéties,  l'histoire est complexe mais bien menée; elle se ramifie, nous fait voyager dans l'espace mais aussi dans le temps. La société suédoise bâtie sur les non-dits du passé est rattrapé par lui. Le tableau qui est brossé de l'Europe en général n'est pas réjouissant et l'auteur fait preuve d'une lucidité désabusée. Un bon roman, donc, que j'ai lu avec intérêt. Mais il m'a manqué un je ne sais quoi, un rythme - peut-être?- des personnages avec qui l'on soit véritablement en empathie pour être tout à fait passionnée par ma lecture comme je l'avais été pour Millénium.

Arne Dahl, né en 1963, est le pseudonyme d’un auteur et critique travaillant à l’Académie suédoise qui décerne le prix Nobel.


 Chez Antigone




lundi 17 février 2014

Price Minister soutient les Toiles enchantées qui s'engage à offrir une séance de cinéma aux enfants malades ou handicapés

Fanfan la Tulipe de Christian Jaque

Price Minister soutient ICI les Toiles enchantées : Si vous publiez cette mini-interview sur votre blog, PriceMinister - Rakuten s’engage à faire un don de 15€ aux Toiles Enchantées qui offre gratuitement aux enfants et adolescents hospitalisés ou handicapés les films à l'affiche sur grand écran, comme au cinéma !
Pour cela il faut répondre aux questions ci dessous et envoyer un mail à Oliver Moss oliver.moss[at]priceminister.com pour valider la participation.


Quel est votre premier souvenir de cinéma ?



Mon premier dessin animé est Jeannot l'Intrépide :  je ne me souviens plus très bien de l'histoire mais je sais que Jeannot est rapetissé par un méchant ogre; il tombe dans une toile d'araignée et celle-ci, un énorme monstre, menace de le manger! ET VOILA comment on devient arachnophobe pour le reste de sa vie!



Quel est mon premier film? Je ne sais plus si c'est Fanfan la Tulipe de Christian Jaque ou Jeux interdits de René Clément. Inutile de dire que j'ai énormément aimé les deux films bien qu'ils soient d'un genre très différent!

Brigitte Fossey dans Jeux interdits


Quel est selon vous le meilleur film pour enfants de tous les temps ?

Le magicien d'Oz

Le magicien d'Oz de Victor Fleming (1939) avec Judy Garland

Synopsis et détails A partir de 3 ans
Dorothy, jeune orpheline, vit chez son oncle et sa tante. Tout irait pour le mieux si l'institutrice ne détestait pas son chien. C'est alors que Dorothy fait un rêve où elle se trouve transportée au royaume magique des Munchkins à la recherche de son chien. Les Munchkins sont des nains protégés par la bonne fée du Nord mais menacés par la méchante fée de l'Ouest. Pour retrouver son chien, Dorothy doit s'emparer des chaussures rouges de la mauvaise fée et aller voir le magicien d'Oz dans son palais d'Emeraude. (Allociné)

Une machine à voyager dans les films vient d’être inventée. Vous avez la possibilité de vivre les aventures d’un de vos héros cinématographiques d’enfance, dites-nous qui ?



Un de mes héros préférés quand j'avais six ans était Peter Pan. Si je replonge dans mon enfance ce qui me faisait rêver dans Peter Pan c'était d'abord qu'il pouvait voler, ensuite qu'il était indépendant tout en restant enfant, qu'il vivait dans un pays où les fées et les sirènes existaient vraiment et qu'il connaissait des aventures extraordinaires.
Plus tard, en lisant James Matthew Barrie j'ai découvert la signification du personnage de Peter Pan mais évidemment à à cet âge là, fort heureusement, je n'en avais cure!*

Dites-nous en une phrase pourquoi vous aimez les Toiles Enchantées !

"Le cinéma est plus vrai que le vie" disait Joseph Mankievitcz. C'est pourquoi j'aime que l'association Les toiles enchantées offre aux enfants malades ou handicapés l'occasion de voir des films qui leur permettent de s'évader, de rêver, de rire et de réfléchir aussi.

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*James Matthew Barrie


Pour ceux que cela intéresse  : A lire le très beau livre de James Matthew Barrie Le petit oiseau blanc ou Peter Pan dans les jardins de Kensington: billet  ICI

Auteur très fécond, Barrie écrivit plus de soixante-dix œuvres, des romans, des œuvres autobiographiques et, bien sûr, des pièces de théâtre. Portrait de Margaret Ogilvy par son fils, publié en 1896, occupe une place à part dans sa bibliographie : il s’agit d’un magnifique portrait de mère, mais également celui du personnage qui porta en germe tous les personnages féminins qui hantent l’œuvre de l’auteur écossais. La relation que Barrie entretint avec Margaret Ogilvy fut très particulière : si celle-ci eut dix enfants, elle accorda immédiatement une préférence marquée et évidente à un de ces fils, David, et à la mort accidentelle de celui-ci, elle fut accablée. Le jeune James décida alors de remplacer ce frère, au sens propre comme au sens figuré, auprès de sa mère, n’hésitant pas à endosser la personnalité de l’enfant mort en allant jusqu’à revêtir ses habits. Toute la vie de James fut, par la suite, dévorée par le frère décédé : on soupçonne que son apparence physique (il fut, pense-t-on, victime d’une forme de nanisme psychogène qui le condamna à garder l’apparence d’un petit garçon), son absence de sexualité à l’âge adulte, mais aussi le choix d’études que ses parents lui imposèrent (il dut étudier la théologie pour devenir pasteur conformément à ce que son frère David aurait fait) furent directement liés à cette schizophrénie choisie qui naquit dans cette relation mère-enfant et dont des échos sont présents dans toute l’œuvre barrienne. (cahiers victoriens et edouardiens)