Retour de Bulgarie... Peu envie d'écrire ! Et ceci d'autant plus que je repars bientôt en Italie ! Oui, j'ai la bougeotte ! Mais je veux vous amener malgré tout faire une balade dans Sofia.
Le centre de Sofia est verdoyant, égayé de nombreux parcs et de beaux monuments, églises et musées. A la périphérie que nous avons traversée pour aller au monastère de Rila une toute autre vision apparaît, de hauts immeubles laids, parfois tagués, aussi moches que ceux des quartiers Nord de Marseille mais sur une surface beaucoup plus étendue ! On impute ce genre d'urbanisme à la lourdeur soviétique mais on n'a pas fait mieux chez nous dans les quartiers populaires. (Mais fermons la parenthèse). C'est, bien sûr, le centre que je veux vous présenter en commençant par ces trésors que sont les édifices et les oeuvres d'art religieux qui couvrent des siècles.
Cathédrale Nevsky
La cathédrale Nevsky est un immense édifice construit pour commémorer la victoire des Russes dans la guerre qui les a opposés aux Turcs en 1878 et qui a entraîné la libération et l'indépendance de la Bulgarie alors sous la domination de l'empire Ottoman. La cathédrale rend hommage aux soldats morts dans cette guerre. Elle est un remerciement au Tsar russe Alexandre II dont le saint patron était le prince Alexandre Nevsky qui a triomphé des chevaliers teutoniques en 1242 et a été sanctifié par l'église russe. La Construction a débuté en 1882 et fut terminée en 1913.
J'aime ce genre de détails. La peinture des icônes byzantines est plus symbolique, allégorique, que réaliste ou naturaliste. Pourtant un détail comme celui-ci, les petits pieds potelés de l'enfant nous ramènent à l'humain.
La cathédrale Nevski se dresse sur une immense place arborée, avec d'énormes et massives statues, à côté de l'église Sainte
Sofia, du musée national des Beaux-Arts, et de l'université de sciences
avec son joli et odorant jardin botanique.
La crypte de la cathédrale Nevsky est devenue un musée présentant une très riche collection d'icônes du XI au XIX siècle.
L'iconographie est un art sacré pour l'Eglise orthodoxe, les icônes qui représentent les visages du Christ, de la Vierge et des saints sont les symboles de la vie après la mort. Elles sont vénérées dans les églises. Les foyers, jusqu'aux plus humbles, en possèdent et elles reçoivent les prières de chacun.
Elles sont peintes sur du bois, généralement du tilleul mais aussi du cyprès, du bouleau, du peuplier selon les régions. Elles sont parfois enduites d'un tissu qui rappelle symboliquement le linceul du Christ et parfois protégées d'un revêtement d'argent. Elles sont peintes avec des pigments naturels. L'iconographe doit accéder à un état du pureté spirituelle quand il peint une icône, observer le carême ou prier, réciter des psaumes.
Sofia musées des icônes : Nativité
Sofia musées des icônes : l'entrée du Christ à Jérusalem
Saint Georges peintre Spiros Mikhail ( 1839)
A noter l'influence grecque du vêtement.
Le Christ pantocrator
Le christ pantocrator
Le Christ Pantocrator se dit du Maître souverain du Monde. C'est une représentation propre à l'art byzantin, de Jésus en buste, tenant les Saintes écritures dans la main gauche et faisant un signe codifié de la main droite qui invite à entrer dans la Vie éternelle. Les deux doigts symbolisent la double nature du Christ, divine et humaine et les trois doigts tendus représentent la Trinité.
L'art des icônes est très codifié et obéit à des règles précises si bien que l'on ne distingue pas
toujours une oeuvre très éloignée dans le temps d'une autre plus
récente. Je devrais dire "je" ne distingue pas car les articles que j'ai lus sur le sujet m'ont montré l'étendue de mon ignorance.
Christ Pantocrator du XIV siècle revêtement en argent de 1599
Christ Pantocrator du XVIII siècle
Les vierges byzantines
La vierge Hodegretia (1566)
La Vierge Hodegretia tient Jésus sur son bras et de la main droite invite à la suivre. Hodegretia vient du grec et signifie : " celle qui montre le chemin". Elle a pour rôle de guider les croyants vers le Christ, la Foi, La Vérité. Les vierges Hodegretia sont souvent hiératiques et ont un air sévère, solennel. Elles inspirent le respect.
Vierge Eleoussa : détail du tableau Jérusalem (1871)
La Vierge Eleoussa qui est la Vierge de la Tendresse tient son bébé contre elle, souvent la joue appuyée à la sienne. Elle représente l'amour maternel.
La Vierge zoodokos : Source de vie.
J'ai vu aussi de nombreuses représentations de la Vierge Zoodokos, Source de vie à Sofia et à Plovdiv. C'est un thème fréquent dans la peinture religieuse byzantine. Cette tradition date du V siècle et raconte comment Léon Marcellus, futur empereur, menant un aveugle par la main entendit une voix qui l'incita à utiliser l'eau de la source. L'aveugle retrouva la vue immédiatement. Léon devenu empereur ordonna la construction d'une église pour célébrer le miracle.
Dans le tableau ci-dessus vous apercevez Léon Marcellus conduisant l'aveugle aux yeux bandés vers la source de vie. Toute la société est représentée et vient s'abreuver à la fontaine miraculeuse dominée par la Vierge couronnée par deux anges et son enfant. A l'arrière plan la ville de Constantinople. A notre droite les rois et les soldats, à notre gauche le clergé et les bourgeois, au premier plan le peuple, malades, blessés, infirmes.
Vierge zoodokos : détail du tableau Jérusalem (1871)
Plovdiv musée des icônes : La Vierge Source de vie peinte par Christo Dimitrov XIX siècle
Malgré la codification des scènes religieuses, les iconographes font souvent preuve d'inventivité et certaines scènes
séduisent par leur beauté, leur vivacité, leurs couleurs ou émeuvent
par la douceur d'un visage de la Vierge ou parfois par une naïveté qui dévoile la sincérité de celui qui peint ces
scènes parlant de Christ ou des saints et racontant leur vie. On peut y voir aussi la représentation de toutes les couches de la société avec les différences sociales très marquées, vêtement somptueux des puissants, misère des pauvres.
Plovdiv musée des icônes : La Vierge Source de vie 1838 Zakhari Zagraf
Plovdiv musée des icônes : La Vierge Source de vie (détail)
Plovdiv musée des icônes : La Vierge Source de vie (détail)
Les deux saints les plus représentés de ces musées de Sofia et Plovdiv sont Saint Georges et Saint Demétrius. Ils se ressemblent beaucoup. Tous deux sont connus comme chevaliers, croisés, commandants des armées byzantines. A cheval, vêtu comme des soldats d'une cotte de maille, la lance en avant, l'une plantée dans le corps d'un dragon, l'autre dans le corps d'un homme. Les deux saints sont considérés comme les protecteurs de l'empire byzantin.
Saint Georges terrassant le dragon
Saint Georges arrive sur son cheval blanc dans un ville de Lybie ou sévit un dragon qui mange les jeunes filles et garçons du royaume. Ce jour là, c'est la fille du roi qui est donnée en pâture au monstre. Saint Georges terrasse la bête, délivre la jeune fille et fait promettre aux habitants de la ville de se convertir. Il est l'Allégorie de la victoire de la foi chrétienne sur le démon ou plus généralement du Bien sur le Mal.
Sous le règne de Dioclétien, il est arrêté pour avoir détruit les tablettes d'Apollon et plusieurs fois torturé, ce que l'on peut voir sur les scènes de sa vie qui encadre le tableau. Par contre, je ne suis pas arrivée à savoir qui était le petit personnage derrière lui qui semble tenir une aiguière ? Il meurt décapité au IV siècle.
Scène de la vie de Saint Georges (détail)
Saint Démétrius combattant un soldat romain.
Saint Démetrius est mort en martyr sous le règne de l'empereur Dioclétien. Il est ici représenté terrassant un soldat romain
En dehors de tout sentiment religieux, moi qui suis athée, je trouve ces oeuvres fascinantes et cette visite du musée des icônes de Sofia comme de celui de Plovdiv, plus modeste, m'a procuré beaucoup de plaisir. J'aime observer tous les détails surtout quand ils nous racontent des
histoires. On peut dire qu'il s'agit parfois d'un équivalent de la bande dessinée pour ceux qui ne savent pas lire, une mise en images de la Bible qui devait nourrir la foi des plus humbles.
Apartir du mois de Mars jusqu'à la fin septembre,
je propose que l'on découvre la littérature bulgare mais aussi
l'histoire du pays et les arts, peintures, icônes, fresques,
architecture...
Laissez vos liens ici.
Nicolaï Raïnov : peintre bulgare Le royaume enchanté
Parmi les héros nationaux que je rencontre depuis que je lis pour ma visite en Bulgarie, il y a des noms qui reviennent toujours, célébrés comme des héros qui ont fait l’histoire et ont oeuvré pour la liberté de la Bulgarie sous la domination de l'empire ottoman. J’ai cherché à mieux les connaître. Or, les articles sur le net sont nombreux.
Le poète et révolutionnaire Hristo Botev ( 1848-1876)
Hristo Botev
Chaque 2 Juin, la mémoire de Hristo Botev est célébré dans le pays ainsi que de tous ceux qui sont morts pour la Liberté. Les sirènes retentissent pendant trois minutes et l’on observe le silence quel que soit l’endroit où l’on se trouve. Cette année ce sera l'anniversaire de la 149 ième année de sa mort.
Hristo Botev est né à Kalofer en 1848 et est mort à Okolchitsa (près de Vratsa, dans les montagnes du nord-ouest de la Bulgarie) en combattant contre les Turcs à la tête d'une troupe de volontaires bulgares venus de Roumanie qui était alors un grand centre d’émigrés bulgares chassés hors de leur pays par les Turcs. Botev s’y était réfugié en 1867.
Le 16 Mai 1876, après l’échec de l'insurrection mal préparée qui eut lieu en Avril 1876 et qui fut impitoyablement écrasée par les Ottomans (lire le très beau Sous le jougde Ivan Vazov), le voïvode Hristo Botev s’illustre par un coup d’éclat. A la tête d’une petite troupe, il embarque avec les siens sur le bateau Radetsky. Ils feignent d'être des ouvriers et cachent leurs uniformes et leurs armes dans de grandes caisses censées contenir leurs outils de travail. Le 17 mai, Botev dévoile son identité au capitaine et se fait débarquer sur les côtes bulgares du Danube à Kozlodouï. Il pense que lui et sa troupe vont être rejoints pas des centaines de paysans révolutionnaires mais il n’en est rien. Aucun renfort ne vient les épauler au cours de leur marche à travers les villages bulgares. Réfugiés sur le Mont Okolchitsa, ils combattent les Turcs, un combat démesuré quant aux effectifs. Le 20 mai du calendrier Julien, c’est à dire le 2 Juin du calendrier grégorien, Botev est tué par une balle.
Ivan Vazov recevant la nouvelle de la traversée du Danube sur le
Radetsky effectuée par Botev écrit le poème qui a pour titre
« Radetzki » à un moment où l'espoir est encore possible. Ce poème mis en musique est connu de tous les Bulgares comme « Le doux
Danube blanc s’agite… ».
Je n’ai pu lire que des extraits de la poésie de Botev qui célèbre les exploits et la mort des héros nationaux. Les poésies les plus populaires de Botev sont celles dédiées à Hadji Dimitǎr et Vassil Levski (La Pendaison de Vassil Levski).
" L'aigle, le faucon, les bêtes sauvages s'approchent fraternellement de Hadji Dimitǎr gisant dans son sang, et des sylphides de blanc vêtues viennent panser la plaie et baiser les lèvres du jeune voïvode, qui entre dans l'immortalité. Car, écrit Botev,« celui qui meurt en combattant pour la liberté, celui-là ne meurt pas »".
Dimitar Nikolov Asenov est né le à Sliven dans une famille marchande. Âgé de 2 ans sa famille l’emmène en pèlerinage à Jérusalem. C’est pour cette raison qu’on le surnomme hajdi (titre aussi octroyé aux chrétiens orthodoxes de l'Est ayant fait le pèlerinage à Jérusalem). Il meurt le , mortellement blessé pendant les combats. Plus connu sous le nom de Hadji Dimitar il est l'un des plus importants voïvodes bulgares, ainsi qu'un révolutionnaire combattant la domination turque.
Vassil Ivanov Kountchev, plus connu sous le nom de Vassil
Levski, (Levski : semblable au Lion) est né le 18 juillet 1837 à Karlovo et meurt le 18 février 1873 à
Sofia. Il fut un révolutionnaire et idéologue de la révolution
nationale bulgare dans la lutte nationale contre l'occupant ottoman. C'est un ami de Hristo Botev avec lequel il a partagé une vie d'exil et de misère en Roumanie en 1868.
Il organise la révolution et incite toutes les couches de la Il fut arrêté en 1872 par les
autorités ottomanes et condamné à la peine de mort par
pendaison.
Cinq ans après sa pendaison et
après l'Insurrection d'la guerre russo-turque de 1877-1878 permit la libération de la Bulgarie du joug ottoman. Le traité de San Stefano le mit en place un État bulgare autonome.
Oh, ma mère, chère patrie, pourquoi pleures-tu si pitoyablement, si doucement ? Corbeau, et toi, oiseau maudit, sur la tombe de qui croasses-tu si laidement ?
Oh, je sais, je sais, tu pleures, mère, parce que tu es une esclave noire, parce que ta voix sacrée, mère, est une voix sans aide, une voix dans le désert.
Pleurer ! Là, près de la ville de Sofia, j'ai vu une potence noire, et l'un de vos fils, Bulgarie, y est pendu avec une force terrible.
Le corbeau croasse de façon hideuse et menaçante,
les chiens et les loups hurlent dans les champs, les vieillards prient Dieu avec ferveur, les femmes pleurent, les enfants hurlent.
L'hiver chante sa chanson maléfique,
les tourbillons chassent les épines à travers le champ, et le froid, le gel et les pleurs sans espoir apportent du chagrin à votre cœur.
Victor fait la connaissance de Georg Henig quand il a cinq ans et que son père commande au maître un 1/8 ième de violon pour lui apprendre à jouer. Le père de Victor est musicien et gagne difficilement sa vie en travaillant à l’Opérette. Sa mère, couturière, gratte péniblement quelques sous en fabriquant des cols. Elle vient d’une famille bourgeoise de propriétaires terriens, dont les biens ont été nationalisés par le régime communiste, mais qui ne s’en considère pas moins comme supérieure à la famille de Victor. Les parents refusent de parler à leur fille qui s’est déclassée, pensent-ils, en se mariant à un pauvre artiste qui appartient, de plus, à la minorité valaque ! Dédain qui provoque la colère de la mère qui ne cesse de se plaindre de sa pauvreté. Or, tous ses malheurs semblent s’être polarisés dans le fait qu’elle n’a pas de buffet pour ranger ses affaires. Le Buffet - ou plutôt son absence- devient une affaire d’état, une idée fixe, une récrimination de tous les instants à tel point que, c’est décidé, le père va le construire, ce buffet, puisqu’il n’aura jamais l’argent pour l’acheter ! Un Buffet ! Les parents de Victor deviennent presque des traîtres à leur classe sociale aux yeux des voisins ! Il faut dire que la mère manque de modestie dans son accession aux sphères supérieures en tant que riche détentrice de buffet ! Ce passage est traité avec beaucoup d’humour mais aussi avec beaucoup de compréhension et d’amitié pour les gens humbles qui vivent dans son quartier, qui peinent à joindre les deux bouts et s’empruntent mutuellement de l’argent dans une solidarité sans faille.
Pour construire un buffet, le père de Victor va avoir besoin d’emprunter l’atelier du maître luthier. Mais lorsqu’ils vont le voir, le ton change. Le vieil homme qui a perdu sa femme s’est abandonné, souffre de malnutrition, de manque d’hygiène, d’abandon et de solitude. Une si grande détresse ! Dès lors, la famille le prend sous son aile et le petit garçon va nouer une relation très forte avec le vieil homme qui lui fait partager son univers toujours à la limite du fantastique. Les Esprits de sa famille viennent rendre visite au vieillard quand le soir tombe et parlent avec lui, saluent le petit garçon, le maître fabrique un dernier violon, ce sera le violon de Dieu, et surtout l’enfant y apprend que la véritable richesse n’est pas dans ce que l’on possède mais dans l’art, dans la musique, et aussi dans l'amour, la solidarité.
Le récit est conté avec une tendresse et un humour qui en font le charme et les personnages sont très attachants.
En face d’Avignon, sur le mont Andaon, de l’autre côté du Rhône, se dresse le Fort Saint André érigé en 1292, avec ses remparts et ses tours massives et impressionnantes. La construction de ce Fort ordonnée par Philippe le Bel pour tenir tête au pouvoir papal se fait autour de l’abbaye des Bénédictins qui s’y étaient établis dès le X siècle autour du tombeau de Sainte Casarie.
Le Fort saint André : les tours jumelles
AU XVI et XVIII siècle une communauté de moines de la Congrégation Saint Maur s’installe à Saint André et agrandit le monastère qui se dote d’un nouveau bâtiment conventuel soutenu par de grandes voûtes.
Cour du palais Abbatial du XVIII siècle
Un délice de fleurs et de senteurs
Se promener dans ce joli jardin qui croule sous les fleurs, faire provision de couleurs et de senteurs... un délice !
Palais abbatial : de larges voûtes glycines, seringa
A la révolution, les moines sont chassés, l’abbaye est vendue, en partie détruite et passe de main en main.
Un panorama éblouissant
Pendant des années quand mes filles étaient enfants, l’abbaye était fermée, mais nous montions jusqu'au Fort pour admirer la vue splendide sur la plaine et sur le palais des Papes d'Avignon
Vue du Fort Saint André sur la plaine de l'Abbaye et Avignon, le palais des Papes dans le lointain
Le jardin à l'italienne
Au début du XX siècle, Gustave Fayet, artiste peintre et mécène, rachète l'abbaye et l’offre en résidence à son amie Elsa Koeberlé, une poétesse alsacienne, qui l’entretient et crée avec une amie le jardin à l’Italienne.
Jardin de l'abbatiale à l'Italienne
Jardin de l'abbatiale à l'Italienne
Jardin à l'italienne : Diane chasseresse
Par la suite, l'abbaye est restaurée et entretenue par les descendants de Gustave Fayet, en particulier par Roseline Bacou, petite-fille du peintre, conservatrice du Louvre, qui restaure les vestiges et crée un jardin méditerranéen et par les arrière-arrière-petits enfants, Marie et Gustave Viennet..
Jardin de L'abbatiale : le jardin méditerranéen
Jardin de L'abbatiale : le jardin méditerranéen
L'exposition Gustave Fayet en Provence ( 1865-1925)
Gustave Fayet : Madame Fayet et sa fille Yseut
Pour le centenaire de sa mort, l'exposition Gustave Fayet est installée dans les corridors voûtés et l’ancienne cuisine du XII siècle du palais abbatial. D’origine languedocienne, Gustave Fayet naît le 20 mai 1865 à Béziers
dans une famille de négociants en vin établie à Béziers depuis la fin du
17e siècle. Il est initié à la peinture et au dessin par son père
Gabriel et son oncle Léon, tous deux artistes et amateurs d’art
éclairés. Il meurt à Carcassonne en 1925.
Cuisine du palais abbatial
Cuisine du palais abbatial
Viticulteur, il devient
collectionneur et acquiert des oeuvres de Degas, Monet, Pissaro et
surtout d'Odilon Redon et de Paul Gauguin qui étaient ses amis. Il
possédait près d'une centaine d'oeuvres de Gauguin.
L'exposition
présente des aquarelles sur le thème de la Provence, de la mer.
Gustave Fayet : Petite maison (aquarelle)
Gustave Fayet (aquarelle)
Gustave Fayet : Les falaises (aquarelle)
Gustave Fayet : rangée d'oliviers (aquarelle)
L'exposition nous permet aussi de découvrir de très belles peintures à l'huile qui reflètent l'influence de Van Gogh, de Gauguin, des impressionnistes puis, avec Odilon Redon, une évolution marquée vers le symbolisme.
Gustave Fayet : Les pins rouges
Gustave Fayet : Voiles latines
Gustave Fayet : cyprès et bord de mer
Gustave Fayet : feu du ciel
Du 01 mars au 30 octobre 2025
« GUSTAVE FAYET EN PROVENCE » ABBAYE SAINT-ANDRÉ, VILLENEUVE-LÈS AVIGNON
L’exposition de l’abbaye Saint-André, en réunissant pour
la première fois l’œuvre provençale de Gustave Fayet, interroge le
regard que pose l’artiste sur cette terre d’élection qui, plus qu’un
simple motif, brille par ses multiples résonances intimes, artistiques
et littéraires. De ses racines beaucairoises à son attrait pour la
littérature régionaliste ou l’œuvre de van Gogh, c’est au prisme de son
histoire familiale, de son imaginaire littéraire et de sa culture
visuelle que sera comprise la Provence de Gustave Fayet. A l’instar de
Fontfroide ou d’Igny, l’abbaye Saint-André tient une place primordiale
dans l’univers artistique de Gustave Fayet. Acquise en 1916, ce lieu
devient le véritable point d’ancrage de ses séjours en Provence. Des
Alpilles à Toulon, en passant par la Camargue, le paysage provençal et
son soleil irriguent en motifs, couleurs et lumière le moment le plus
fécond de sa carrière de peintre et créateur. Loin des affaires
viticoles, il y consacre de longues périodes au moment précis où il
commence à se faire connaître, dans les années 1920, dans le champ des
arts décoratifs. Un riche ensemble de 122 dessins, aquarelles, peintures
et livres illustrés sera présenté.
Commissariat d’exposition : Elodie COTTREZ, Historienne de l’Art. Gustave et Marie VIENNET