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mercredi 12 octobre 2011

Challenge Romantique : Caspar Friedrich, Falaises de craie sur l'île de Rugen



Merci beaucoup à tous ceux qui sont venus me dire qu'ils participeraient au challenge romantique que je suis en train d'organiser. Merci aussi à ceux qui nous ont sympathiquement encouragés. Je leur donne donc rendez-vous le 1er Novembre date du début du challenge où je vous expliquerai de quoi il s'agit exactement.  Je vous rappelle qu'il concerne la littérature  européenne mais aussi l'Art, peinture , musique.. à l'époque romantique
Dans le billet de Mardi 11, je vous demandais quels étaient le peintre et le tableau qui ont été utilisés pour le logo du challenge? Aymeline, Cléanthe Dominique, Jeneen ont trouvé : 

Il s'agit de Caspar David Friedrich

Peintre Allemand Caspar David Friedrich est né à Greifswald en 1774 et mort à Dresde en 1840, Il est considéré comme  le plus grand des peintres romantiques allemands.
Le tableau s'intitule : Falaises de craie sur l'île de Rugen


L'île de Rugen est l'un des plus grandes îles allemandes, située en mer Baltique. C'est là que Friedrich venait dans sa jeunesse, arpentant l'île et ramenant de nombreux croquis. La jeune femme en robe rouge, si gracile et si élégante, est Caroline Brommer, une jeune fille de vingt ans sa cadette que Caspar David Friedrich épousa en 1818. Rugen est le lieu de  leur voyage de noces et cette scène fut peinte à ce moment là. Elle se situe au bord d'un ravin, à l'est de Rugen, sur le bord  de cette côte crayeuse. La jeune femme s'agrippe à un arbuste d'une main et de l'autre désigne des fleurs rouges. Son mari est penché au bord du vide : regarde-t-il l'abîme comme le suggèrent les critiques d'art, spécialistes de Friedrich, ou bien est-il tout simplement, comme je le crois, en train de cueillir un fleur ou bien d'herboriser? Occupation peut-être prosaïque mais que  semblent corroborer son chapeau et son bâton déposés négligemment à côté de lui..  Je me suis demandée aussi s'il ne cherchait pas ses lunettes tombées sur le sol, risquant ainsi sa vie, en se rapprochant  de  l'abîme! Oui, je sais vous allez dire que mon imagination m'emporte trop loin!  Pourtant ce geste soulignerait la différence d'âge entre les époux, la vieillesse du mari, son angoisse face à cette trop jeune épouse et serait une sorte d'autodérision parce qu'enfin sa position n'a rien de noble.
Bref! Caroline adopte une pose étudiée, pleine de grâce, alors que Caspar  Friedrich paraît surpris dans ses activités bucoliques ou non. Un homme plus jeune, regarde les voiliers dans la mer, au loin, les bras croisés, perdu dans sa contemplation. Le départ d'un bateau est dans l'oeuvre de Freidrich le symbole des âmes qui partent vers l'éternité. Ce personnage introduit donc l'idée de la mort dans un tableau qui paraît pourtant serein, à priori, ce qui  met alors l'accent sur  l'impression de vertige et de danger.
J'aime beaucoup la composition du tableau. La végétation crée une sorte de cercle d'un vert sombre  autour des personnages comme pour les encadrer, au premier plan. Cela permet à la fois de faire ressortir la blancheur des falaises déchiquetées au deuxième plan et le bleu de la mer  en arrière-plan mais aussi d'enfermer les personnages au bord du gouffre, comme suspendus au-dessus du vide, prisonniers.  Chaque fois que je regarde ce tableau je suis d'abord frappée par la beauté de la jeune femme qui symbolise le bonheur et en même temps j'éprouve de l'angoisse; j'ai l'impression qu'elle est en équilibre et qu'elle risque de tomber. Il en est de même pour les autres personnages. J'aimerais pouvoir reculer mais la pointe en forme de V que présente l'angle du terrain, en pente,  un peu décalée par rapport à la ligne médiane, m'entraîne vers le bas. Il n'y a pas d'échappatoire... pour aucun d'entre nous!

Et ce sera ma citation ce jeudi :

Cette image est placée plus que d'autres sous le signe de l'esthétique romantique pure, celle des grands philosophes comme les frères Schlegel, Schelling, Höderlin et surtout Novalis qui prône le culte de l'inquiétude inexprimable cachée sous l'apparence des choses.
Le rappel de la mort dans l'exaltation du bonheur, la brisure mélancolique lors de la découverte de la nature, voilà le principe de contradiction interne, si fréquente dans l'oeuvre de  Friedrich von Hardenberg  dit Novalis et que Freidrich exploite.
Dans les falaises de craie sur l'île de Rugen on est saisi par une sorte de vertige, celui qui guette les promeneurs audacieux sur le bord de l'abîme. On éprouve comme un ravissement vital, un transport contemplatif, mais mélangée à une mélancolie subtile, subite.

Citation extraite du livre de Charles Sala, éditions Terrail, que je suis en train de lire. J'aurai l'occasion de vous en reparler :  Caspar Freidrich et la peinture romantique.


Citation avec Chiffonnette

mardi 11 octobre 2011

Parlons un peu challenge? (1)

J'ai envie de faire une revue des challenges et des jeux littéraires auxquels je participe.




Et tout d'abord le challenge Shakespeare initié par Maggie et moi-même.  Nous vous signalons qu'il est  reconduit une année encore, ce qui laisse le temps à tous ceux qui veulent y participer de le faire. Il s'agit de lire ou de voir des pièces du grand dramaturge élizabethain et de les commenter. Les biographies, les citations, les poèmes sont aussi les bienvenues.
Nous ferons un bilan du challenge, Maggie et moi,  début Novembre.
Personnellement, j'ai écrit 22 billets sur les pièces, les mises en scènes, sonnets, citations ou oeuvres qui évoquent Shakespeare : ICI



 D'autre part, je souhaite vous proposer un challenge sur le thème suivant : Le romantisme.  Dites-moi si vous êtes intéressées? Beaucoup de blogueuses en effet, se disent romantiques.  Mais qu'est-ce que le romantisme? ce mouvement littéraire qui affecte une période donnée, de la fin du XVIII,  selon les pays, jusqu'à la moitié du XIX siècle et ceci dans toute l'Europe. 
Ce challenge permettrait de découvrir la littérature romantique dans tous les pays de votre choix, que ce soit la France, l'Angleterre, l'Italie, l'Allemagne, l'Espagne ... 
Mais aussi dans tous les Genres, le roman, la poésie, le théâtre, la biographie, la correspondance, l'Histoire... 
Et il s'étendrait aussi à tous les arts, puisque nous pourrions nous intéresser à  la peinture, la musique..

 Est-ce que certaines d'entre vous sont intéressés? Si oui, faites-le moi savoir dans les commentaires et s'il y a des réponses, je vous en dirai plus le 1er Novembre, date à laquelle le challenge romantique commencera pour deux ans au moins, ceci afin de laisser du temps à chacune pour s'organiser. Les écrits antérieurs à cette date pourraient être pris en compte.  Alors, oui ou non?

Et pour démarrer,  la question suivante :  De qui est la peinture romantique utilisée pour le logo?

Je m'absente deux jours à Marseille. Jeudi,  je répondrai à la question et je vous parlerai aussi de mes participations aux challenges et aux jeux littéraires dans les autres blogs.

lundi 10 octobre 2011

Magda Szarbo : La Porte Editions Viviane Hamy


Magda Szarbo, est un des plus grands écrivains hongrois, disparue en 2007. Dans La Porte, elle parle de ses rapports avec sa femme de ménage Emerence. Un sujet qui, à priori, paraît bien terre à terre et peut-être même peu attirant. C'est sans compter sur le personnage d'Emerence et le talent de l'écrivain! Car cette vieille femme n'est pas n'importe qui. Douée d'une intelligence supérieure mais sans aucune instruction, elle sait à peine lire et écrire, elle a une personnalité hors du commun!  Et ce n'est pas peu dire! Vous en connaissez beaucoup de femmes de ménage qui demandant à ses patrons des références pour accepter de travailler chez eux? Et qui, lorsqu'on les critique injustement, cesse de venir travailler si les patrons ne demandent pas pardon? Emerence est ainsi, imbattable dans son métier, capable de tenir le ménage de plusieurs familles, d'assurer son travail de concierge, de déblayer la neige pendant les longs mois d'hiver. Pleine de générosité, elle s'occupe des malades et des nécessiteux en leur apportant à manger, offre des cadeaux à sa patronne mais n'en accepte jamais d'elle, trop fière pour cela! Elle règne dans son quartier où tout le monde la connaît. Ajouter à cela qu'elle un don pour parler aux animaux et  que c'est un rien irritant puisque le chien de l'écrivain n'obéit qu'à elle et la choisit pour maîtresse. Mais elle a un secret. Elle ne laisse jamais personne pénétrer dans son appartement et reçoit ses invités, y compris son neveu, sur le pas de la porte. Cette fameuse porte, qui, le jour où elle sera franchie, signifiera sa mort.

Magda Szarbo écrit ce livre pour avouer  sa culpabilité, c'est elle qui a tué Emerence, elle en est persuadée. Ce qu'elle raconte ce sont les rapport d'amour et  d'impatience (ce n'est pas toujours facile d'avoir une femme de ménage pareille), les moments tour à tour traversés d'orage ou d'entente, de coups de tonnerre et de pacification entre elle et Emerence. Autour de ce récit se dessine la personnalité de chaque femme. On découvre le passé douloureux d'Emerence, les drames terribles qu'elle a vécus et qui ont fait d'elle ce qu'elle est. Magda Szarbo nous apparaît aussi comme la voit Emerence, une petite bourgeoise incapable de se suffire à elle-même, qui a besoin d'être assistée et ne saurait pas se débrouiller toute seule. Le récit ne manque d'ailleurs pas d'humour. Et certains épisodes sont même carrément hilarants comme lorsque la vieille dame ramène le chien complètement ivre à ses patrons :
 On a bu un petit coup, répondit-elle avec flegme. Il n'en mourra pas, il avait soif, cela lui a fait du bien.

Ou encore lorsqu'elle apporte au couple qui a des goûts esthétiques raffinés des chiens et des nains en faïence. Emerence regarde avec beaucoup de suspicion ses patrons (le mari de Magda Szarbo est l'écrivain Tibor Szobotka ) car écrire n'est certainement pas un travail sérieux :
... vous n'aurez jamais d'autres soucis que le mal qu'on peut dire de vous dans les journaux, c'est sans aucun doute une ignominie, mais aussi pourquoi avez-vous choisi ce métier minable où chacun peut vous traîner dans la boue. Je ne sais pas ce qui vous a rendu si célèbre parce que vous n'avez pas grand chose dans la tête, vous ne savez rien des autres.
Il lui arrive, en effet, de morigéner sa maîtresse avec un bon sens à toute épreuve qui se révèle être souvent  d'une grande portée philosophique. Ainsi Emerence répond à Magda qui lui reproche de ne pas avoir empêché son amie Polett de se suicider :

Apprenez qu'on ne retient pas celui dont l'heure a sonné, parce que vous ne pouvez rien lui donner qui remplace la vie. Vous vous imaginez que je n'aimais pas Polett, que cela m'était égal qu'elle en ait assez de tout et qu'elle veuille partir? Seulement voilà en plus de l'affection, il faut savoir donner la mort, retenez bien cela, cela ne vous fera pas de mal.
L'écrivain décrit les liens très forts qui naît entre elles, la difficile mais indéfectible confiance que va peu à peu lui accorder Emerence, confiance qu'elle trahira pour le bien de la vieille femme, pense-t-elle, mais aussi par égoïsme et manque de compréhension.

"Il faut savoir tuer qui on aime, c'est plus humain que laisser souffrir" affirme la vieille femme. C'est une leçon dont Magda Szarbo ne comprendra pas la portée.

A travers ce roman apparaît le portrait d'une femme très forte et pourtant très fragile qui tient plus à sa dignité qu'à la vie, avec en arrière-fond le quotidien de tout un quartier et, en filigrane, l'Histoire de la Hongrie et ses tragiques vicissitudes. Un excellent roman.

dimanche 9 octobre 2011

Philippe Soupault : Le pirate


Après le billet précédent sur L'île au trésor de Stevenson,  je continue pour ce Dimanche poétique avec ce poème de Philippe Soupault :
Le pirate
Et lui dort-il sous les voiles
il écoute le vent son complice
il regarde la terre ferme son ennemie sans envie
et la boussole est près de son cœur immobile
Il court sur les mers
à la recherche de l’axe invisible du monde
Il n’y a pas de cris
pas de bruit
des chiffres s’envolent
et la nuit les efface
Ce sont les étoiles sur l’ardoise du ciel
Elles surveillent les rivières qui coulent dans l’ombre
et les amis du silence les poissons
mais ses yeux fixent une autre étoile
perdue dans la foule
tandis que les nuages passent
doucement plus fort que lui
lui
lui

Un livre, un film : Réponse à l'énigme 5 R.L. Stevenson, L'île au trésor


 Tout le monde n'a pas eu la chance de recevoir l'Oscar aujourd'hui mais merci à tous d'avoir participé :

Celles qui ont trouvé le titre du livre :  Dominique; Aymeline;  Thérèse ; Maggie; L'Ecossaise  Bravo!
Ceux qui ont donné les titres des film et du livre : Aifelle; Keisha; Lystig; Eeguab; Kathel; Jeneen; Qu'ils sont forts!

Et oui, le titre de ce livre vous fait réviser vos classiques. Ce livre vous a fait frissonner de peur,  du moins certains d'entre vous, dans votre enfance, à la recherche d'un trésor avec son jeune héros Jim, Hawkings, un récit hanté par les silhouettes hautes en couleur et sinistres des pirates Long John Silver, Chien Noir, Pew, Billy Bones... Bien sûr, il s'agit de L'île au trésor de  Robert Louis Stevenson.

  Je vous parle du livre, Wens du film : ICI

A l'auberge de l'Amiral Benbow, Jim Hawkins et sa famille hébergent un marin qui se fait appeler le Capitaine et qui n'est autre que Billy Bones, un pirate. Celui-ci vit dans la terreur de voir arriver ses ennemis, sinistres personnages qui vont bouleverser les habitudes de la paisible auberge de l'Amiral Benbow. Quand le capitaine meurt subitement, désigné par la tache noire, Jim découvre dans sa malle un carte de l'île au trésor. Le chevalier Trelawney décide d'armer un navire et de partir avec le docteur Livesey et le jeune garçon à la recherche du trésor. L'expédition doit rester secrète mais Trelawney, naïf, engage comme cuisinier, un marin à la jambe de bois, Long Jones Silver et toute une équipe de forbans et ceci malgré l'opposition du capitaine Smolett, commandant du navire l'Hispaniola. Quand l'Hispaniola s'éloigne du port, le lecteur sait déjà que le voyage ne sera pas de tout repos!

Robert Louis Stevenson commence à inventer l'histoire de l'île au trésor pour distraire son beau-fils,  Lloyd Osbourne, le fils de sa femme Fanny, une américaine divorcée qu'il avait épousée en 1880.  Il crée un personnage Jim Hawkins qui à l'âge de Lloyd, 14 ans, et invente une île semblable à un navire auquel il emprunte les termes de marine pour créer les lieux imaginaires. Pendant de longues après-midi pluvieuses, dans le château de Balmoral, où il s'est installé en Ecosse, il conte devant son public les aventures de ces personnages. Ce n'est qu'ensuite qu'il passera à l'écriture. Le roman paraît sous forme de feuilleton en 1882 sous le titre de Capitaine John North dans l'hebdomadaire Young Folk. Il sera édité en Novembre 1883.  En 1886 , il publie le livre qui va le rendre définitivement célèbre et remporter un immense succès :  L'étrange cas Docteur Jekill et de M. Hyde dont j'ai découvert  l'origine lors d'un voyage à Edimbourg ( ICI).

Dans le roman de Stevenson, le narrateur est Jim Hawkins, plus âgé. Il écrit à la demande de monsieur Trelawney et du docteur Livesey pour fixer le souvenir de l'île où il reste encore un trésor. Le docteur est le narrateur de trois chapitres au moment où Jim Hawkins est sur l'île et non avec eux sur le navire.
Dans le livre comme dans le film, une complicité naît entre Jim et Long John Silver. Le jeune garçon a perdu son père (celui-ci a déjà disparu quand commence le film alors qu'il va mourir au début du roman.) John Silver est pour Jim le substitut du père et celui-ci le considère un peu comme son fils. C'est un scélérat mais pas entièrement mauvais. Au contact de Jim, il retrouve une innocence première, est capable de sentiments humains (c'est ce qui sauvera la vie de Jim) même s'il reste filou, retors et traître. Pourtant le film de Fleming va plus loin que le roman en ce qui concerne les relation des deux personnages :  Jim, pris de pitié pour John Long Silver le libère et lui permet de fuir; au dernier moment le pirate donne à Jim la bourse qu'il a dérobée au trésor en creusant un trou dans la paroi de sa geôle. Dans le roman de Stevenson, la libération du forban par l'enfant serait contraire au sens de l'honneur de Jim et donc à son caractère. C'est le naufragé, Ben Gum, qui le laisse s'enfuir. Tous en sont bien soulagés et le pirate emporte son larcin.

L'amiral Benbow a existé :  Il s'est illustré, en cherchant à attaquer Brest avec sa flotte de 220 navires, dans la guerre contre les français, pour défendre La Nouvelle-Angleterre, colonie anglaise sur le territoire américain.

Mon avis : Le livre de Robert L. Stevenson et le film de Victor Fleming sont donc très proches l'un de l'autre. Le récit est respecté dans le film malgré quelques transformations qui n'affectent pas l'histoire proprement dite. Le film est servi par une belle interprétation. Lionel Barrymore joue le rôle de  Billy Bones et Wallace Beery endosse le rôle de John Long Silver ; il me fait rire tant la filouterie éclate sur son visage. Sa façon de berner l'enfant est comique et fait ressortir la naïveté de Jim. Mais le John Long Silver de Stevenson, peut-être parce que je l'ai lu quand j'étais enfant, m'avait nettement plus inquiétée. Je l'avais trouvé beaucoup plus subtil dans la traîtrise et la bande de flibustiers encore plus sinistres! Je n'ai donc pas eu le même ressenti dans les deux oeuvres mais pas le même âge non plus pour la découverte. Je garde une préférence pour le roman.


TESTEZ VOS CONNAISSANCES  : Etes-vous de bons lecteurs de Stevenson  ou (et) de bons pirates? ET REGARDEZ LE RÉSULTAT EN BAS DE LA PAGE


1) Stevenson est mort sur une île. Laquelle?

2)De quel port part le bateau l'Hispaniola?

3) Connaissez vous le type de navire l'Hispaniola

4) quel est sa vitesse en mer?

5) que veut dire le verbe marronner

6) Que signifie "pièces de huit!"

7) qu'est-ce que la tache noire?

8) pourquoi les pirates portent-ils une boucle d'oreille?

9)Pourquoi les pirates avaient-ils des perroquets?

10) Quel est l'animal le plus détesté des pirates et dont on ne doit pas prononcer le nom sur le navire

11) Quelle est la femme pirate la plus célèbre. Quel film a-t-elle inspiré?


Welter source

 RÉPONSES

1) Robert Louis Stevenson est mort en 1893 en Polynésie, dans les îles Samoa, à Apia qui est la capitale de l'archipel. Les indigènes l'appellent Tusitala, le conteur d'histoires. Il est enterré sur l'île, au sommet du mont Vaea. Lors de ses obsèques 400 Samoans se relayèrent pour porter son cercueil au sommet. Sur le sarcophage un seul mot inscrit : Tusitala.

2) le bateau part du port de Bristol

Où sommes -nous? demandais-je
- A Bristol, dit Tom, descendez.

 Nous eûmes donc à marcher, à mon grand plaisir, le long des quais où étaient amarrés une multitude de bateaux de toutes tailles, formes et nationalités.

3) et 4) l'Hispaniola est une goélette dont la vitesse peut varier entre 5 et 14 noeuds entre 9 et 26 Km/h

L'Hispanolia était sous grande voile et ses deux foc blancs; les merveilleuses voiles brillaient au soleil comme de l'argent ou de la neige. (..) cependant la goélette se redressa peu à peu..

5) Le flibustier marronné est abandonné sur une île déserte; cet horrible châtiment est appliqué à Ben Gunn que Jim découvre sur l'île.

Marronné , il y a trois ans, j'ai vécu de chèvres,  de fruits ,de coquillages...

6) Pièces de huit! Les pièces d'or avaient un certain poids. On pouvait les découper en morceaux, jusqu'à huit, pour payer son dû selon l'estimation.

Mes plus terribles cauchemars sont ceux où j'entends le ressac tonner sur les côtes, et où j'entends la voix stridente du capitaine Flint qui hurle à mes oreilles :
Pièces de Huit! Pièces de huit!

7)La tache noire : signe d'annonciation de la mort chez les pirates qui étaient très superstitieux, si superstitieux que Billy Bones meurt d'une crise cardiaque en recevant ce signe.

Mais qu'est-ce que la tache noire, capitaine? demandais-je.
- C'est un avertissement camarade. Je te le dirai s'ils en viennent là.

8) L'anneau des pirates :  depuis l'antiquité, chez les marins, porter un anneau d'or à l'oreille préserve des naufrages et des noyades. Le trou dans le lobe de l'oreille percée était censé procurer une bonne vue. La boucle symbolise aussi les fiançailles entre le marin et la mer. Il fallait avoir franchi le cap Horn pour pouvoir le porter. On retirait l'anneau du pirate au moment de sa mort pour payer ses obsèques.

Je vis aussi  nombre de vieux marins avec des anneaux aux oreilles, des favoris bouclés et des catogans poisseux.

9) En dehors du fait qu'il était un bon compagnon de voyage, le  perroquet est utile sur un navire car il peut prédire le temps. S'il lisse ses plumes, c'est qu'il va y avoir un orage, s'il parle sans cesse,  manifeste des signes d'agitation, le temps est incertain. De plus, tuer un perroquet porte malheur.

Le perroquet vert de Sylver, capitaine Flint! C'était lui que j'avais entendu becqueter une écorce, c'était lui qui montait la garde mieux que quiconque et qui annonçait mon arrivée avec son éternelle rengaine!

10) Il ne faut pas prononcer le mot lapin ou  lièvre qui est l'animal détesté car il adore le chanvre  et grignote les cordages et l'étoupe faites en chanvre. On le nomme la bête aux grandes oreilles.


11) La femme pirate la plus célèbre  est Ann Bonny originaire d'Irlande (1697-1720?). Le film qui lui est consacré a pour titre : La Flibustière des Antilles de Jacques Tourneur avec Jean Peters. (1951). Elle a navigué avec Rackam le Rouge.

samedi 8 octobre 2011

Un livre, un film : Enigme du samedi N°5


 Wens du Blog En effeuillant le chrysanthème et  moi-même Claudialucia de Ma Librairie, nous vous proposons pendant toute l'année un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre/ Un film.

  Il s'agit de découvrir à partir d'un extrait de texte et d'indices quelle est l'oeuvre littéraire - titre et nom de l'auteur - qui est à l'origine d'une adaptation au cinéma. Pour le film, chez Wens, il vous faudra trouver le nom du réalisateur, des acteurs principaux et éventuellement le titre s'il est différent de celui du roman ou de la nouvelle.
Consignes :  Vous pouvez donner vos réponses par mail (que vous trouverez dans mon profil) et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs qui n'auront gagner que la gloire de participer (avouez que c'est beaucoup!) sera donnée le Dimanche.


 Enigme 5



Et voilà le roman d'un écrivain écossais qui a enchanté notre enfance. J'espère que le personnage principal et ses comparses ne vous ont pas trop terrifiés. Je ne vous en dis pas plus,  c'est un classique! Vous le retrouverez bien vite, je suppose...  Chez Wens, vous irez voir  quel est le réalisateur du film et surtout quels acteurs célèbres interprètent les rôles principaux. Rendez-vous dimanche pour le compte rendu.

C'était habituellement un homme très taciturne. Le jour il errait autour de la baie, ou sur les falaises, muni d'un lunette d'approche en cuivre; le soir, il s'asseyait dans un coin de la salle, près du feu et buvait des grogs très forts. La plupart du temps, il ne répondait pas quand on lui adressait la parole mais vous regardait brusquement d'un air féroce et soufflait dans son nez comme une trompe par temps de brume; aussi tout comme les gens qui venaient chez nous, nous apprîmes bientôt à le laisser tranquille. Chaque jour au retour de sa promenade, il demandait si aucun marin n'était passé sur la route.

vendredi 7 octobre 2011

Un mot, des textes : Hommage à Marc Chagall




Dans son blog Désirs d'Histoire, Olivia nous propose le  jeu d'écriture : Des mots une histoire. Aujourd'hui voilà la liste des mots qu'il fallait placer dans le texte :  cousin – coussin – homonyme – accordéon – zinzolin – retour – partance – respirer – irradier – déracinement – fauve – voyage – partisan – ankylosé – araignée – vivre – résolution – forme – éclat – toile



Hommage à Marc Chagall

Les enfants amoureux, sur leur cheval de rêve
Les ailes déployées, sont toujours en partance 
Le corps ankylosé par une vaine errance
Ils s'envolent enfin de l'arbre zinzolin
où l'araignée du soir dans sa toile vermeille
les retient prisonniers de sa dentelle obscène
Crinière dans le vent, ils partent en voyage
Espoir de non retour, respirer, vivre enfin
                 Partisans de l'oubli, ils survolent le monde
disent adieu aux cousins de la terre, leur mère
Lent déracinement, ils oublient leurs liens
Puisant dans l'homonyme de leur amour terrestre
 La Forme de leurs mains et l'éclat de leurs yeux.
Le ciel irradiant un éclair fauve et flamme
ils se laissent bercer par la forme des astres
Douce résolution des harmonies célestes
   Ils dansent dans le ciel parmi leurs rêves bleus
L'oiseau tourbillonnant, l'ange à l'accordéon,
  Le coq blanc renaissant des plumes du coussin
  et le violon dansant et le poisson astral
 Les chandelles allumées président à leur noce 
  Ils s'enlacent, amoureux, dans un élan divin 
Et l'arbre de jouvence aux paisibles fleurs bleues
 dans un feu d'artifice s'élève jusqu'aux cieux.









Blog d'Olivia 


jeudi 6 octobre 2011

Charles-Monroe Schluz et Montaigne : la vie c'est comme...




Snoopy : un de mes philosophes préférés...


La vie, c’est comme un cône glacé ; il faut savourer chaque bouchée.

 Pas si éloigné de Montaigne après tout :

Les autres sentent la douceur d'un contentement et de la prospérité, je la sens ainsi qu'eux, mais ce n'est pas qu'en passant et en glissant : si la faut-il étudier, savourer, ruminer., pour en rendre grâces... Ils jouissent les autres plaisirs comme ils font celui du sommeil sans les connaître. A celle fin que le dormir même ne m'échappât ainsi stupidement, j'ai autrefois trouvé bon qu'on me le troublât pour que je l'entrevisse. 
Livre III chapitre XIII

Avec Chiffonnette

mardi 4 octobre 2011

Heidi W. Durrow : La fille tombée du ciel.



 Certains écrivains ont la grâce et c'est le cas de Heidi W. Durrow qui pour son coup d'essai, son premier roman, réalise son coup de maître en écrivant La fille tombée du ciel. Celui-ci a reçu le prix Kingsolver Bellwether*. Et il faut dire que ce beau roman triste et pourtant plein d'espoir, bien ancré dans la société, le mérite amplement!

Rachel Morse a 10 ans quand elle est adoptée par sa grand mère après la mort accidentelle  de sa mère et de ses frères et soeur et la disparition de son père. De sa mère danoise, elle a la peau claire et les magnifiques yeux bleus, de son père GI américain noir, les cheveux crépus qui "boulochent" facilement. Au Danemark, elle serait considérée comme blanche, aux Etats-Unis, à Portland où elle vit, elle est noire et au cas où elle l'oublierait on n'a de cesse de le lui rappeler jusqu'à ses camarades de classe qui lui reprochent de "faire la blanche". Face à elle, Jamie ou Brick, quel que soit le nom qu'il se choisit, a assisté à l'accident survenu à la famille de Rachel. Il a aussi rencontré le père de la fillette qui l'a chargé d'un message pour sa fille. Investi d'une mission, il traverse la moitié des Etats-Unis pour la rejoindre et il lui faudra des années pour y parvenir.

Les deux récits, celui de Rachel et celui de Brick se déroulent en parallèle, entrecoupés par moments de passages du journal intime de Nella, la mère de Rachel et du témoignage de Laronne, sa patronne. Ce qui nous permet de comprendre peu à peu Nella qui hante l'esprit de la fillette et est un des personnages-clefs du roman.
La fille tombée du ciel traite avec sensibilité et intelligence du racisme quand il s'exprime non par la violence et l'agression mais au jour le jour, avec qu'il a d'insidieux, de corrosif, puisqu'il aboutit à une dépersonnalisation, une perte d'identité. On s'aperçoit combien, vécu à l'ordinaire, dans la vie quotidienne, il peut avoir un effet dévastateur, priver celui qui le subit de l'estime de soi-même, annihiler la volonté, conduire à la dépression comme c'est le cas pour Nella. Heidi W. Durrow doit savoir de quoi elle parle, ayant elle aussi une mère danoise et un père Gi américain noir, et c'est peut-être ce qui explique la sincérité de ton et la profondeur tout en finesse de l'analyse.
 J'ai aimé la sobriété du récit qui, tout en nous contant des faits poignants, des situations tragiques, refuse de toucher la corde sentimentale du lecteur, conférant à ses hommes et ses femmes une grande dignité dans leur malheur. Car on aime ces personnages, celui de Rachel, si courageuse, si ferme, enfant marquée par la terrible tragédie qui a décimé sa famille et qui ne sait plus trop qui elle est et à quel monde elle appartient. Rachel, petite fille désemparée, qui cherche à mettre son chagrin "en bouteille" pour mieux le contenir. Brick lui-même enfant à la dérive, mal aimé, est aussi un très beau personnage dont le regard transfigure la réalité. Il introduit un peu de poésie dans ce drame et, parce qu'il a en lui quelque chose de pur, apporte l'espoir à Rachel.  Et puis il y a Nella, complexe, tourmentée, qui se juge mauvaise mère mais que sa fille continue à aimer et dont elle retrouve l'image intacte en elle, à la fin du roman.
Un très beau livre profondément humain.

Le Prix Bellwether, créé en 2000 par Barbara Kingsolver et est entièrement financé par elle, est remis à des écrivains dont les oeuvres permettent de promouvoir la fiction qui aborde les questions de justice sociale et de l'impact de la culture et la politique sur les relations humaines.

LIVRE VOYAGEUR



lundi 3 octobre 2011

Festival du Polar : Villeneuve-Lez-Avignon 2011

Le cloître Saint Jean : Crime scene do not cross

C'est dans le magnifique cadre de la Chartreuse que s'est déroulé, du Vendredi 30 Septembre au 2 Octobre 2011, le septième festival de Villeneuve-Les-Avignon qui mettait à l'honneur cette année le polar venu du Nord. A cette occasion, sept écrivains scandinaves étaient présents à côté d'auteurs et d'illustrateurs français, une cinquantaine d'écrivains au total et vous devez vous douter que j'ai fait le plein de livres à cette occasion! Pas autant que ce que j'aurais aimé mais.. soupir...  Sagesse, sagesse! Le festival était riche en évènements et il m'a fallu choisir.

Tout d'abord samedi après midi une table ronde sur le thème : Le polar, miroir de la société


qui réunissait de gauche à droite : Christian Roux, Jean-Hugues Oppel, l'interprète,  Ake Adwardson, le journaliste-écrivain Hubert Prolongeau.
Les écrivains ont montré à travers leurs oeuvres respectives que le roman policier ou plutôt le  roman noir en mettant en scène les oubliés de la société, mettait le doigt sur les injustices, les dysfonctionnements de cette société. Tous ont précisé qu'écrire était pour eux une urgence, quelque chose qui répondait à un besoin profond même s'ils ne se disent pas "engagés" au sens politique du mot. Et tous sont d'accord pour dire que si écrire est un travail, cela n'empêche pas le plaisir.   Ecrire un livre, c'est une question de deux ou trois ans, alors mieux vaut choisir un sujet qu'on aime avec des personnages qui nous sont chers a affirmé Christian Roux.
J.H. Oppel a cité Victor Hugo écrivant Les Misérables, Ake Edwarson, Dostoievsky avec Crime et châtiments comme les plus grands auteurs de romans noirs tant il vrai que tout grand écrivain qui se fait le reflet d'une société qui fonctionne sur la misère et l'exploitation, le crime et la malhonnêteté, ne peut qu'écrire des romans noirs.
 Enfin Ake Edwardson a parlé - et j'ai  particulièrement apprécié cette intervention- de la responsabilité de l'écrivain par rapport aux morts qu'il décrit. Faisant allusion aux mauvais romans qui jouent sur l'horreur et qui font appel aux ressorts du  voyeurisme, il a précisé que le romancier a un engagement moral. S'il montre la mort, c'est avec respect et non comme une distraction morbide, c'est pour révéler ce qui ne va pas autour de lui. Christian Roux a surenchéri en précisant que quand une personne meurt, c'est toute une galaxie qui s'éteint. Un bon romancier doit en être conscient quand il écrit.

Ensuite signatures des livres achetés  :

Le suédois Ake Edwarson  dédicace le polar : Le ciel se trouve sur terre. C'est le dernier de la série  dans lequel évolue Erik Winter, son commissaire, personnage récurrent.  Ake Edwarson avait dit adieu à son héros dans un roman précédent, parce que nous a-t-il expliqué après dix livres et quinze années passées avec lui, j'avais peur de ne plus rien avoir à dire d'intéressant sur lui. Mais  il ne faut pas me croire, je suis un menteur d'où le retour de Erik Winter : Il faut dire que je voulais savoir ce qu'il devenait, j'avais presque envie de décrocher mon téléphone pour le lui demander."


Gunnar Staalesen et Leena Lehtolainen que je vais découvrir avec pour l'un : La belle dormit cent ans et pour l'autre Coeur de cuivre

Gunnar Staalesen est né à Bergen, en Norvège, ville industrielle ou côtière où il situe l'action de ses romans. Son personnage est le détective privé Varg Veum. La Belle dormit cent ans est son troisième roman.
Leena Lohtolainen est lauréate de plusieurs prix finlandais. Coeur de cuivre est le troisième épisode des aventures de l'inspectrice Maria Kallio. Enfin une femme! Il y avait d'ailleurs une table ronde à laquelle je n'ai pu assister, hélas :  Le Héros est une femme.


Jon Hallur Stefansson avec le livre L'incendiaire.  Cet écrivain islandais est notamment le traducteur en islandais de JK Rowling et Julio Cortazar. 
Après Brouillages, L'incendiaire est son second roman












Oui, je sais, au niveau des scandinaves présents il me manque le suédois Arne Dahl et Arni Thorarinsson mais ne me le faites pas remarquer,  mon banquier a dit non et non, c'est non! J'en ai des regrets mais pas éternels car je trouverai bien le moyen de me procurer un jour leurs livres!

Enfin  il fallait bien faire honneur aux français :  Sylvie Deshors et Christian Roux






 On voit ici l'illustrateur Mako dédicaçant la BD  : Octobre noir, fruit d'un travail collectif avec Daeninckx.













Ajoutons que Michel Bussi a obtenu le prix des lecteurs du festival avec Les Nymphéas noirs



 Dimanche : Lectures Boréales, dans un beau cadre de verdure, d'extraits de textes d'écrivains scandinaves par l'acteur Antoine Coesens. Un régal tant par les textes que par le talent du comédien.


Enfin pour clôturer la journée : une pièce de théâtre-oratorio : Requiem pour Miss Blandish à partir d'un roman JH Chase Pas d'orchidée pour Miss Blandish par la Compagnie Subito.





Voir le compte rendu 1 Ici  et 2 Ici de Lystig

Nous avons fait une rencontre sympathique pendant le festival :  Lire au jardin. Je vous envoie vers le commentaire qu'elle a rédigé sur la pièce de théâtre sur Miss Blandish Ici
Voir aussi le billet de Wens 1 Ici et 2 Ici

Stefan Zweig : Voyage dans le passé

 


Le Voyage dans le passé de Stefan Zweig est le récit d'un amour passionné, menacé par des circonstances extérieures tragiques.
Louis est un jeune homme pauvre et ambitieux. Il a dû subir l'humiliation de servir dans des maisons bourgeoises pour payer ses études. Il est maintenant chimiste et entre dans un grand laboratoire. Le directeur, monsieur le Conseiller, remarque  très vite sa compétence, son intelligence brillante et son ardeur au travail. C'est pourquoi lorsque le vieillard est malade, il demande au jeune homme de venir habiter chez lui et le prend comme assistant. C'est avec réticence que Louis accède à la demande de son patron mais dès qu'il est présentée à la maîtresse de maison il tombe éperduement amoureux d'elle et réciproquement. Cependant le Conseiller l'envoie en mission au Mexique. Un exil de deux ans, une éternité aux yeux des amoureux. Mais la guerre de 1914-1918 éclate et cette séparation va durer neuf ans. Lorsque tous deux parviendront à se revoir, que restera-il de leur amour?
L'histoire nous paraît bien connue et somme toute banale puisqu'elle est le sujet de la plupart des romans du XIXème siècle français : Balzac, Flaubert, Stendhal, Constant... avec toutes les variantes possibles et qui peut se résumer ainsi :  Un jeune homme pauvre est amoureux d'une femme mariée, un peu plus âgée que lui, amour impossible et contrarié.
Et Louis, effectivement, est dans la situation de Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir lorsqu'il arrive dans la maison de son maître, tendu, sur la défensive, s'attendant à être traité en domestique et qu'il rencontre Madame de Rénal. La comparaison s'arrête là car si Madame de Rénal tombe immédiatement amoureuse de Julien, lui par contre décide de la séduire par ambition. Louis n'a pas ce cynisme et son amour pour l'héroïne de Zweig est subit, ardent , "fanatique" et partagé.
Ceci dit je n'ai pas été intéressée par cette histoire. Si l'on veut se passionner pour ce genre de récit mieux vaut lire le magistral, riche et incontournable chef d'oeuvre de Sthendal : Le Rouge et le Noir auquel j'ai comparé l'intrigue.
Non, l'intérêt de ce voyage dans le passé réside ailleurs et surtout dans le style de Stefan Zweig.
Très rapide, ce roman, presque une nouvelle, s'attache surtout à l'observation du sentiment amoureux, de son évolution, de son dépérissement, analyse où Stefan Zweil excelle. Le récit est encadré par deux évènements majeurs, la guerre de 14-18 qui sépare les deux personnages et le défilé de Heidelberg qui peint la montée du nazisme. La description de cette marche militaire pleine de de haine et de bruit qui rythme la recherche de leur amour est un éblouissement stylistique. Le poème de Verlaine avec la métaphore des ombres solitaires et glacées du Colloque sentimental montre avec une nostalgie poignante que l'on ne peut faire revivre le passé.

dimanche 2 octobre 2011

Federico Garcia Lorca : Chacun de nos pas sur la terre..


Claude Monet



Chacun de nos pas sur terre
mène à un monde nouveau
Nous appuyons nos pieds
sur un pont suspendu.

Il n'est pas je le sais
de route en ligne droite,
seul un grand labyrinthe
de carrefours multiples

Federico Garcia Lorca

Poème cité dans l'exposition Ponts au Palais de Papes d'Avignon





Alex : Mot-à-mots; Alinea66 : Des Livres... Des Histoires... ;Anne : Des mots et des notes; Azilis : Azi lis; Bénédicte : pragmatisme; Cagire : Orion fleur de carotte; Chrys : Le journal de Chrys; Ckankonvaou : Ckankonvaou; Claudialucia : Ma librairie; Daniel : Fattorius; Edelwe : Lectures et farfafouilles; Emmyne : A lire au pays des merveilles; Ferocias : Les peuples du soleil; George : Les livres de George; Hambre : Hambreellie; Herisson08 : Délivrer des livres?; Hilde : Le Livroblog d'Hilde; Katell : Chatperlipopette; L'Ogresse de Paris : L'Ogresse de Paris; L'or des chambres : L'Or des Chambres; La plume et la page : La plume et la page; Lystig : L'Oiseau-Lyre (ou l'Oiseau-Lire); Mango : Liratouva ;MyrtilleD : Les trucs de Myrtille; Naolou : Les lectures de Naolou ; Océane : Oh ! Océane !; Pascale : Mot à mot ;;Sophie : Les livres de Sophie Wens : En effeuillant le chrysanthème  Yueyin : Chroniques de lectures

Un livre, un film: Réponse à l'énigme (4) Maupassant, Une partie de campagne


Les réponses à l'énigme n°4 :
La nouvelle :  Guy de Maupassant  Une partie de campagne
Le film : Jean Renoir, Partie de campagne ; actrice Sylvia Bataille épouse de l'écrivain Georges Bataille.
Merci à tous d'avoir participé et félicitations à tous les lecteurs et cinéphiles perspicaces :  Aifelle, Maggie, Keisha,  Eeguab, Miriam, Dominique, Jeneen, Cagire,  Gwenaelle,  Mireille, Nanou.




La nouvelle intitulée Une partie de Campagne de Maupassant est parue dans le recueil La Maison Tellier  en 1881. Avant cette date, Maupassant s'était déjà fait connaître  par  Boule de Suif paru dans un recueil collectif Les Soirées de Médan réunissant les nouvelles de plusieurs jeunes écrivains regroupés autour d'Emile Zola, chef de file du Naturalisme. Ce mouvement littéraire qui est une évolution du Réalisme dont Flaubert, ami et Maître vénéré de Maupassant, est le plus illustre représentant, tend à appliquer à la littérature, à l'étude des moeurs, à l'analyse psychologique, les méthodes des sciences expérimentales et humaines dans un siècle qui exalte les progrès de la science. D'après Zola, en effet, "le romancier est fait d'un d'observateur et d'un expérimentateur".  Ainsi avec les Rougon Macquart, il choisit d'étudier à travers les grandeurs et les vicissitudes d'un famille les effets de l'hérédité, ici  l'alcoolisme, sur les différents membres de la famille. Quant à Maupassant,  il ne va pas aussi loin que Zola dans cette application des lois de la nature au roman. Pour lui, le romancier doit proposer une vision personnelle de la réalité choisie selon son tempérament : «Les grands artistes sont ceux qui imposent à l’humanité leur illusion particulière.» (Préface de Pierre et Jean)

Dans, Une partie de campagne, une modeste famille de commerçants parisiens va passer une journée à la campagne pour la fête de Pétronille Dufour. Outre madame Dufour, les membres de la famille sont Monsieur Dufour et son employé, la grand mère et la jeune fille Henriette. A l'auberge où ils vont déjeuner, ils font la connaissance de deux jeunes gens de bonne famille, canotiers, qui invitent les dames à une promenade sur l'eau, en se débarrassant habilement des deux hommes. Si l'un d'entre eux se dévoue et prend la mère, l'autre, Henri, parvient à ses fins avec Henriette. Mais cet acte de séduction commencé comme un jeu de la part d'Henri les marquera toute leur vie.

 La nature chez  Guy de Maupassant et Jean  Renoir

Auguste Renoir

Chez Jean Renoir le sentiment de la nature poétique, exaltante, sensuelle, vécue comme un renouveau est partout, dans les images de l'eau, les jeux de lumière, les bêtes les plus humbles, le chant du rossignol.  Les images qui rappellent chacune un tableau d'Auguste Renoir magnifient le paysage.  En est-il de même dans le livre?
La nature joue, bien sûr, un grand rôle dans la nouvelle mais très différent de celui du film. Certes la nature s'oppose à la ville comme nous le voyons dans le passage que j'ai choisi pour présenter l'énigme et qui est un point de départ pour comprendre ce qu'est la Nature pour Maupassant.
Cette opposition, on le voit, porte sur tous les sens. Aux odeurs de schiste et de pétrole, aux miasmes, renforcé par les adjectifs putride, puante, répond l'air pur de la campagne qui est un rafraîchissement bienfaisant, à la fumée noire des cheminées d'usine s'oppose la buée pompée par le soleil, l'éclat de la lumière, aux squelettes des bâtiments, correspond le ravissement, à la lèpre, la santé  : respirer enfin un air pur. Bref! A la mort répond la vie!
C'est ainsi que Maupassant voit la nature et lui-même profitait pleinement de ses bienfaits puisqu'il venait canoter chaque semaine, prenait alors une chambre à la campagne pour fuir Paris et son travail de bureau au Ministère. Il était rompu aux exercices physiques, très fier de ses exploits sportifs et sexuels car ses parties de canotage en joyeuse compagnie allaient de pair avec ses conquêtes féminines.  Nul doute qu'il est l'un des deux canotiers de la nouvelle! 
Par contre l'écrivain a horreur du sentiment romantique de la Nature et il  se moque volontiers de cet amour bête de la nature qui les (les bourgeois) hante toute l'année derrière le comptoir de leur boutique.  Dans la nature, les hommes,  Mr Dufour et son apprenti ne pensent qu'à manger et boire; ce sont tous les deux des pochards; quand ils s'essaient aux anneaux, ils sont lourds et flasques et n'arrivent pas à s'enlever.  Ce sont là leurs seules activités physiques. Quant à leurs prouesses sexuelles,  il suffit de leur donner des cannes pour pêcher du goujon, cet idéal de boutiquier, pour qu'ils laissent partir l'un son épouse, l'autre sa promise, sans même se douter qu'ils vont se faire cocufier.
 Pour les femmes, la nature est  un piège car elle les invite à la sensualité et réveille leurs sens : 
Un besoin de vague jouissance, de fermentation du sang parcourait sa chair excitée par les ardeurs du jour.Le rossignol, par exemple, est là pour faire tomber Henriette dans les filets du jeune homme car elle est trop sotte pour se rendre compte que celui-ci profite de l'attendrissement de la jeune fille pour parvenir à ses fins.
Un rossignol, elle n'en avait jamais entendu, et l'idée d'en écouter un fit lever dans son coeur la vision des poétiques tendresses.
 Cette fausse sentimentalité et les idées convenues qu'elle génère, ce romantisme mal digéré lié à l'éducation des jeunes filles,  Maupassant les déplore mais ne peut se défendre d'un certains mépris. Henriette est bien la soeur d'Emma Bovary nourrie de romans à deux sous entre les murs de son couvent. Le rossignol! (...) cet éternel inspirateur de toutes les romances langoureuses qui ouvrent un idéal bleu aux pauvres petits coeurs des fillettes attendries"
Mais les femmes mûres n'en sont pas exemptes :  Monsieur Dufour avait dit : " Voilà la campagne enfin!" et sa femme, à ce signal s'était attendrie sur la nature. 
Maupassant va plus loin encore dans l'ironie puis qu'il utilise le chant du rossignol comme métaphore des ébats amoureux qui se déroulent sous l'arbre.

Un ivresse envahissait l'oiseau et sa voix s'accélérant peu à peu comme un incendie qui  s'allume en une passion qui grandit, semblait accompagner sous l'arbre un crépitement de baisers. Puis le délire de son gosier se déchaînait éperdument. Il avait des pâmoisons prolongés sous un trait, de grands spasmes mélodieux.

Parfois l'on sent que la beauté de la nature est bien là, présente, et que Henri y est sensible, en particulier lorqu'il présente la chambre de verdure où il amène Henriette comme son cabinet personnel. On peut imaginer qu'il vient ici pour méditer séduit par le calme et la beauté du lieu. A moins que ce soit là qu'il ait l'habitude de venir en galante compagnie?

Les personnages du Livre et du film

Auguste Renoir

Guy de Maupassant avait un mépris total du bourgeois, de sa sottise, de ses moeurs étriquées, associées à une hypocrisie sociale, à un respect excessif la bienséance. Il partageait ce sentiment avec bien d'autres écrivains du XIXème et en particulier avec le Flaubert de Bouvard et Pécuchet. Dans la nouvelle La partie de campagne, les personnages n'échappent pas à la férocité et la virulence. Dans le film de Renoir, les bourgeois (et les parisiens, en particulier!) sont ridicules mais ils sont  vus, surtout les femmes,  d'une manière plus douce, plus tendre.
 Les hommes
MR Dufour et son apprenti
Dans le livre comme dans le film Mr Dufour représente le bourgeois ridicule, donneur de leçon, pédant et lourd aussi bien physiquement qu'intellectuellement.
L'apprenti de Mr Dufour n'a pas de nom dans Maupassant : on le désigne par l'homme aux cheveux jaunes", il est immonde dans sa conduite, repoussant, c'est une brute. Dans le film, il n'est pas mieux traité! Il acquiert un prénom Anatole. Il est cinsidéré comme un domestique par la famille, puis, lorsqu'il devient le mari de la fille du patron, il traite son épouse avec dureté. C'est le personnage que Renoir n'aime pas et il ne le ménage pas.

Les deux canotiers
Dans le livre, l'un des canotiers n'a pas de nom et se dévoue pour prendre la mère. Il n'a pas de personnalité. Dans le film, il s'appelle Rodolphe et son personnage est plus élaboré;  c'est le séducteur sans scrupules qui n'a aucun été d'âme. C'est lui qui pousse Henri à la conquête. A l'origine, il veut la jeune fille  mais le couple Henriette et Henri se forment malgré lui. Il est représenté dans la scène de séduction de la mère comme un faune lubrique.
Le deuxième canotier est Henri dans le livre comme dans le film. La similitude des prénoms  de Henri et Henriette semblent les désigner l'un à l'autre. Henri dans le film de Renoir a un rôle plus développé que dans la nouvelle, il a des scrupules à séduire une jeune fille, ne voulant pas lui causer du tort en lui faisant un bébé ou en lui  brisant le coeur.  Dans le film comme dans le livre, ils sont tous deux meurtris par la rencontre et ne peuvent oublier ce bref moment  de bonheur.

 Madame Renoir par  Auguste Renoir

Les femmes
Henriette et madame Dufour
Dans le livre comme dans le film, Henriette est une belle jeune fille et son corps inspire le désir. Mais si dans le livre, elle paraît sotte comme nous l'avons vu, il n'en est rien dans le film. La beauté de la nature éveille sa sensualité mais ces émotions sont belles. Elle s'ouvre à l'amour. Le jeune fille, loin d'être sotte, est pleine de sensibilité. Le temps d'une partie de campagne, elle se libère, laisse parler son coeur et son corps. L'acte d'amour qu'elle va vivre avec Henri sera son seul moment de bonheur. Son milieu social, son mariage de convention avec un homme horrible, ne lui permettent pas d'espérer autre chose.  Renoir est plein de tendresse et d'indulgence pour la jeune fille et même pour sa mère, Juliette (et non Pétronille comme dans la nouvelle). Celle-ci n'est pas la grosse femme débordante de graisse, d'un laideur repoussante de Maupassant. C'est une femme ronde, bien en chair mais appétissante comme le dit le tavernier. Certes, elle est ridicule, minaude, se trémousse, pique des crises de nerf, veut paraître grande dame aux yeux des "messieurs" et obéit aux conventions sociales mais son attendrissement devant la beauté la nature, l'émotion qui l'étreint, qui éveille ses sens, la rend sympathique.
 Renoir célèbre la libération amoureuse liée au printemps, à la beauté de la  nature.  Maupassant, au contraire, qui juge que l'acte sexuel est "ordurier et ridicule" et révolte "les âmes délicates" montre les jeunes gens fuyant leur refuge comme Adam et Eve chassés du Paradis après la faute :

Ils étaient bien pâles tous les deux. Ils marchaient rapidement l'un près de l'autre, sans se parler, sans se toucher, car ils semblaient devenus ennemis inconciliables, comme si un dégoût se fût élevé entre leurs corps, une haine entre leurs esprits.

On pourrait donc penser qu'en cédant à Henri, Henriette déchoît. Mais pourtant la conclusion vient démentir cette idée lorsque l'écrivain dépeint la nostalgie de chacun. Le souvenir de ce qu'ils ont vécu ensemble est inoubliable. L'amour aurait pu être possible.

Mon avis :
Avec Une partie de campagne Maupassant maîtrise parfaitement l'art de la nouvelle et l'on peut dire que les deux créateurs, l'écrivain et le réalisateur, sont de la même trempe. Jean Renoir respecte la nouvelle, malgré quelques modifications, mais il crée un oeuvre personnelle qui n'appartient qu'à lui. 
Je préfère de très loin le film. Peut-être parce que Jean Renoir est plus optimiste, plus chaleureux. Même s'il se plaît à montrer le ridicule des gens, on ne sent pas le mépris qui est celui de Maupassant. Il y a une certaine bonhomie dans la critique sociale. Et puis il y a les magnifiques images, les jeux de lumière et de l'eau  et l'influence toute visuelle du père de Jean, Auguste Renoir.

Chez Wens ICI vous pouvez lire un billet sur le film et le visionner entièrement.

samedi 1 octobre 2011

Un livre, un film : Enigme du samedi N°4


Wens du Blog En effeuillant le chrysanthème et  moi-même Claudialucia de Ma Librairie, nous vous proposons pendant toute l'année un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre/ Un film.

  Il s'agit de découvrir à partir d'un extrait de texte et d'indices quelle est l'oeuvre littéraire - titre et nom de l'auteur - qui est à l'origine d'une adaptation au cinéma. Pour le film, il vous faudra trouver le nom du réalisateur, des acteurs principaux et éventuellement le titre s'il est différent de celui du roman ou de la nouvelle.
Consignes :  Vous pouvez donner vos réponses par mail (que vous trouverez dans mon profil) et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs qui n'auront gagner que la gloire de participer (avouez que c'est beaucoup!) sera donnée le Dimanche.


Enigme n°4

 Claude Monet

Encore un grand classique!  Aussi je vous invite à essayer de reconnaître le texte avant d'aller sur internet par les indices que je vous donne ici :

L'écrivain, ami de Flaubert, présente une satire de la petite bourgeoisie en racontant la journée d'une famille de commerçants parisiens qui viennent déjeuner au bord de l'eau...

Chez Wens ICI vous pourrez  répondre aux énigmes posées par le film.

 Le soleil commençait à brûler les visages; la poussière emplissait les yeux continuellement, et, des deux côtés de la route, se développait une campagne interminablement nue, sale et puante. On eût dit qu'une lèpre l'avait ravagée, qui rongeait jusqu'aux maisons, car des squelettes de bâtiments défoncés et abandonnés, ou bien des petites cabanes inachevées faute de paiement aux entrepreneurs, tendaient leurs quatre murs sans toit.
De loin en loin, poussaient dans le sol stérile de longues cheminées de fabrique, seule végétation de ces champs putrides où la brise du printemps promenait un parfum de pétrole et de schiste mêlé à une autre odeur moins agréable encore.
Enfin, on avait traversé la Seine une seconde fois, et, sur le pont, ç'avait été un ravissement. La rivière éclatait de lumière; une buée s'en élevait, pompée par le soleil, et l'on éprouvait une quiétude douce, un rafraîchissement bienfaisant à respirer enfin un air plus pur qui n'avait point balayé la fumée noire des usines ou les miasmes des dépotoirs.