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dimanche 10 mars 2013

Un livre/ Un film : Drieu La Rochelle : Le feu follet




Résultat de l'énigme n°58


Bravo à : Dasola, Eeguab, Jeneen, Lystig, Pierrot Bâton, Syl, Somaja


Le roman : Drieu La Rochelle  Le feu Follet
Les deux films : Louis Malle : Le feu follet
                          : Joachim Trier : Oslo, 31 août



Romancier et essayiste Drieu la Rochelle naît né à Paris en 1893. Il prend part aux combats de la Première Guerre mondiale. Hanté par la décadence de la société,  il se rallie au fascisme. A la tête de la NRF , sa collaboration avec l'Allemagne nazie pendant la guerre vaut à son oeuvre d'être tenue à l'écart . En 2012, l'édition de son oeuvre dans la Pléïade  fait polémique mais reconnaît sa valeur en tant qu'écrivain..
Drieu la Rochelle met beaucoup de lui-même dans Alain, personnage de son roman Le feu follet. Comme son héros, La Rochelle ne se trouve pas sa place dans une société dont il voit les dérives, a laquelle il ne peut s'adapter  et il est hanté par l'idée du suicide.

Alain est un personnage nihiliste, sombre et désespéré.  C'est en vain qu'il cherche, au cours des derniers jours de sa vie, une raison de raccrocher  en rencontrant ses amis. Il n'aime pas les autres et les autres le lui rendent bien. Son seul dieu est l'argent dont il est séparé "par sa paresse, et sa volonté secrète et à peu près immuable de ne jamais le chercher par le travail". Il vit donc au crochet de ses amis  et surtout des femmes qui lui en donnent mais jamais assez. Gigolo vieillissant, il  est prêt à divorcer de sa femme Dorothy parce qu'elle n'est pas assez riche,  pour épouser Lydia qui lui donnera de l'argent à volonté. Or à quoi lui sert l'argent? 
" L'argent résumant pour lui l'univers , était à son tour résumé par la drogue... Voilà ce que signifiait le chèque de Lydia posé sur sa table. C'était la nuit, c'était la drogue."
Drieu la Rochelle fait une analyse lucide et terrible de la dépendance liée à la drogue, de cet enchaînement auquel on ne peut se soustraire,  de cet engrenage inexorable qui conduit à la mort.
Tel est le sophisme que la drogue inspire pour justifier la rechute : je suis perdu, donc je puis me redroguer.
Les souffrance physiques et morales qui lui sont attachées sont d'autant plus fortes qu'il n'a pas les ressources de caractère qui lui permettraient de lutter :
Cette souffrance était grande; mais même si eut moindre, elle eut encore été terrible pour un être dont toutes les lâchetés devant la rudesse de la vie s'étaient conjurées depuis longtemps pour le maintenir dans cette dérobade complète de paradis artificiel.
On voit que Drieu la Rochelle n'épargne pas son personnage et  en dresse un portrait sans concession. De plus,  il porte un jugement sans appel contre la drogue, dénonçant sans équivoque les bassesses et les faux semblants de ces paradis artificiels.
Il avait vu en pleine lumière les caractères véritables de la vie des drogués : elle est rangée, casanière, pantouflarde. Une petite existence de rentiers qui, les rideaux tirés, fuient les aventures et difficultés. Un train train de vieilles filles unies dans une commune dévotion, chastes, aigres, papoteuses, et qui se détroussent avec scandale quand on dit du mal de la religion.
Mais la société qui entoure Alain n'est pas meilleure et l'image que lui en renvoient ses amis est décidément négative. Si Alain se tue, c'est parce qu'il a regardé "les gens comme jamais il ne les avait regardés" :
Contre ce monde des hommes et des femmes, il n'y a rien à dire, c'est un monde de brutes. Et si je me tue, c'est parce que je ne suis pas une brute réussie. Mais le reste, la pensée, la littérature, ah! je me tue aussi parce que j'ai été blessé de ce côté-là par un mensonge abominable. Mensonge, mensonge. Ils savent qu'aucune sincérité n'est possible et pourtant ils en parlent; Ils en parlent les salauds.

La seule solution reste donc le suicide :
La destruction, c'est le revers de la foi dans la vie; si un homme au-delà de dix-huit ans, parvient à se tuer, c'est qu'il est doué d'un certain sens de l'action.
Le suicide, c'est la ressource des hommes dont le ressort a été rongé par la rouille, la rouille du quotidien. Ils sont nés pour l'action, mais ils ont retardé l'action; alors l'action revient sur eux en retour de bâton. Le suicide, c'est un acte, l'acte de ceux qui n'ont pu en accomplir d'autres

Le suicide nous dit La Rochelle est "l'aboutissement obligé d'une morale de dégoût ou de mépris." Ces mots écrits en 1931 sont prémonitoires puisque Drieu La Rochelle passera à l'acte  en 1945.

Maurice Ronet dans le film de Louis Malle

Les deux adaptations du roman réalisées par  Louis Malle (Le feu follet 1963), et par le norvégien Joachim Trier (Oslo 31 août  2011) sont remarquables. Elles prouvent l'universalité du sujet puisque les réalisateurs ont tous les deux transposé dans leur pays et à leur époque l'histoire d'Alain et sa quête désespérée pour trouver une raison de vivre avant sa mort programmée. 23 Juillet, c'est la date écrite sur un miroir par Maurice Ronet (Alain) qui fixe le jour de sa mort;  31 Août, le dernier jour de l'été en Norvège, c'est celle prévue par Anders Danielsen Lie (Anders) pour son suicide. Joachim Trier veut  montrer "la façon dont on passe à côté les uns des autres".  Pour Drieu la Rochelle, son héros se suicide parce que c'est le seul acte de noblesse qu'il peut accomplir.  Avec Louis Malle, Alain se tue parce qu'il refuse de vieillir.



samedi 9 mars 2013

Un livre/ Un film : Enigme n°58






Pour les nouveaux venus : De quoi s'agit-il?

Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même, nous vous proposons, le samedi, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film.
Chez Wens vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur.
Consignes :  Vous pouvez donner vos réponses par mail que vous trouverez dans mon profil : Qui êtes-vous? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs seront donnés le Dimanche.
Pendant les vacances, nous arrêtons le jeu Un livre/ Un film.
Enigme N° 58

Le titre du roman que vous devez trouver aujourd'hui est écrit par un écrivain des plus contestés pour ses opinions politiques dans les années trente et ses amitiés,  sa collaboration, pendant la dernière guerre mondiale. Le roman, lui, paraît en 1931, avant l'adhésion de l'écrivain au fascisme. Il traite du suicide comme solution à la détresse existentielle.

La destruction, c'est le revers de  la foi dans la vie; si un homme au-delà de dix-huit ans, parvient à se tuer, c'est qu'il est doué d'un certain sens de l'action.
Le suicide, c'est la ressource des hommes dont le ressort a été rongé par la rouille, la rouille du quotidien. Ils sont nés pour l'action, mais ils ont retardé l'action; alors l'action revient sur eux en retour de bâton. Le suicide, c'est un acte, l'acte de ceux qui n'ont pu en accomplir d'autres.

vendredi 8 mars 2013

Retour du Berry et reprise de l'énigme du samedi


Le Berry : Aurélia Frey


Retour dans mon blog après notre séjour dans le Berry sur les traces de George Sand, découvertes que je me ferai un plaisir de partager bientôt avec vous.
En attendant demain reprise avec Wens  (voir En effeuillant le chrysanthème) de l'énigme du samedi : Un livre / Un film.
A vos marques, prêts?

vendredi 15 février 2013

Voyage sur les traces de George Sand


Aurélia Frey : Berry,  travail sur George Sand


Et oui, pas d'énigme ce samedi... Nous partons pour le pays de George Sand à la recherche de la Fée Poussière ou de la Fée aux Gros Yeux, des meneurs de loups, des farfadets dansant autour de la mare au diable. Rencontrerons-nous les Lavandières de la nuit, les Flammettes, le moine bourru? Je ne sais! Quelles aventures nous réserve le pays berrichon?
A bientôt!

lundi 11 février 2013

Elizabeth Gaskell : Femmes et filles



Femmes et filles d'Elizabeth Gaskell est le deuxième roman que je lis de cette écrivaine après Nord et Sud dont j'avais déjà apprécié l'analyse psychologique et sociale. Comme le titre l'indique, le livre offre une galerie de portraits de femmes et de filles qui révèle de la part de l'auteur une finesse de plume, une acuité du regard et une vive intelligence dans la peinture de la société victorienne d'une petite ville de la province anglaise. Elizabeth Gaskell refuse tout manichéisme et sait peindre d'un trait précis et pourtant subtil toutes les nuances de l'âme humaine.

Le personnage principal est Molly Gibson, fille du médecin de la ville, une jeune fille douce et gentille, "docile" comme disent les gens autour d'elle, qualité éminemment recommandable pour une femme dans la société victorienne!  Ce qui ne l'empêche pas d'avoir du caractère et de savoir, à l'occasion, affronter l'opprobre générale si elle est consciente de son bon droit. Courageuse donc, altruiste, elle a un petit rien de méchanceté qui lui permet parfois de prendre plaisir à avoir raison sur ses détracteurs. Face à elle, sa belle mère, la second épouse de son père et la fille de celle-ci, Cynthia, sont des personnages plus négatifs.
Hyacinth Clare, Mrs Kirkpatrick du nom de son premier mariage, devient donc Mrs Gibson. Elle est le type de la femme de condition modeste qui ne doit sa fortune qu'à sa beauté. Pour le reste, elle est sotte et superficielle, inculte, snob, monstrueusement égocentrique, incapable d'amour vrai mais très habile pour défendre ses intérêts. Si Elizabeth Gaskell ne l'aime pas, elle ne l'accable pas. A travers elle, elle peint les humiliations que doit subir une femme sans fortune, engagée comme gouvernante dans une noble famille, à la merci des sautes d'humeur, des revirements de sa patronne et devant avaler en silence toutes les vexations. Malgré ses défauts, Hyacinth Clare sait faire preuve de dignité quand elle essaie de cacher sa pauvreté, ses dettes et raccommode ses toilettes pour se rendre présentable.
Cynthia sa fille, qui n'a jamais reçu d'amour de sa mère, est un curieux mélange de qualités et de faiblesses. Son charisme et sa beauté agissent sur tout son entourage et lui ouvrent les coeurs, mais son désir de plaire, sa coquetterie désespèrent maints jeunes gens et la mettent dans une situation épouvantable aux yeux de la société. Elle est parfois égoïste, légère, vaniteuse mais elle peut être aussi dévouée et sincère.
Autour des trois personnages centraux, il y a les vieilles filles, les miss Browning, un peu ridicules mais attendrissantes qui veillent sur Molly comme sur leur fille, Mrs Hamley, la charmante et languissante épouse du squire, la redoutable et autoritaire Lady Cumnor et sa fille Harriet, l'insubordonnée qui refuse d'obéir aux règles imposées aux femmes mais peut se le permettre parce qu'elle est fille de lord. Et puis, autour de toutes ces femmes, des hommes, qui sont les pères, les fiancés, les maris, les soupirants, les amants, les amis, ce qui permet de brosser un tableau complet des classes sociales de l'époque (l'action se situe dans les années 1820 alors que Gaskell écrit à la fin de sa vie en 1865; elle n'aura pas le temps de terminer son roman). La condition féminine dans toutes les couches sociales est ainsi évoquée par une écrivaine qui possède à la fois  une culture et un esprit indépendant et a donc le possibilité de dénoncer et de critiquer le pouvoir dominateur exercé par les hommes sur l'éducation des filles, leur mariage, leur place dans la société. Elizabeth Gaskell est donc une femme à l'esprit critique, à la conscience sociale affirmée et ce n'est pas étonnant que certaines de ses oeuvres aient fait scandale..
C'est aussi une excellente écrivaine qui sait par touches légères et ironiques montrer les défauts et les faiblesses de ses personnages, les hiérarchies sociales, les travers d'une grande noblesse encore féodale et tyrannique, ceux aussi d'une bourgeoisie vaniteuse, prise entre son admiration pour les grands de ce monde et son mépris des plus humbles, microcosme obéissant à des règles précises, à des conventions, des préjugés, société corsetée dans ses principes, ses certitudes religieuses et sa bonne conscience. Le trait est parfois acéré qui décrit les mesquineries de la vie provinciale, la méchanceté, la médisance, la jalousie. Mais il est pourtant adouci par l'humour et la tendresse que Gaskell porte à ces personnages!
Un très bon roman!






Avec mes remerciements à la librairie Dialogues

dimanche 10 février 2013

Un livre/ Un film : Boileau-Narcejac, Les diaboliques




Résultat de l'énigme n°57

Le roman : Boileau-Narcejac : Celle qui n'était plus (ou les Diaboliques)
Le film  :   Henri- Georges Clouzot : Les diaboliques
Félicitations à Dasola, Dominique, Eeguab, Pierrot Bâton, Nanou








 Boileau-Narcejac
Sous ce double nom se cachent deux auteurs, Pierre Boileau (1906-1989) et Thomas Narcejac (1908-1998). Tous deux épris de littérature policière et auteurs de romans d'aventures, ils se rencontrent et s'associent en 1948. Inséparables, leurs rôles sont néanmoins nettement définis : Pierre Boileau bâtit l'intrigue, Thomas Narcejac rédige, étoffe, met au propre le texte définitif. La plupart de leurs romans ont été portés à l'écran notamment par Clouzot et Hitchcock. Le cycle des Sans Atout consacre un genre policier pour les enfants : une intrigue sophistiquée, débrouillée rondement par l'intelligence aiguë d'un jeune garçon.
( présentation éditions Gallimard)

Fernand Ravinel et sa maîtresse Lucienne, une femme autoritaire, à la forte personnalité, ont décidé de se débarrasser de Mireille, l'épouse de Fernand, pour toucher l'assurance sur la vie qu'elle a contractée en faveur de son mari. Lucienne, qui est médecin, administre un somnifère à la jeune femme et tous deux l'immergent dans une baignoire pour la noyer. Le forfait accompli, les deux complices transportent le cadavre et le jettent dans un étang à proximité de la maison des Ravinel. Mais le lendemain le corps a disparu et voilà que Mireille est aperçue partout et qu'elle laisse des messages à son mari! Celui-ci est fou de terreur…

Le titre du roman de Boileau-Narcejac était à l'origine :  Celle qui n'était plus (1952). Après le succès du film il va porter le titre choisi par Clouzot en hommage à Barbey D'Aurevilly : Les diaboliques.(1955)
 Le film  s'éloigne du roman : Clouzot a choisi un lieu clos, un établissement scolaire, pension privée, dont Michel est le directeur et Christina, son épouse, la propriétaire. Michel maltraite sa femme et ne se prive pas de l'humilier en public; il fait de même avec Nicole qui est un de ses professeurs dans l'établissement. Christina et Nicole décident de le tuer en le noyant dans une baignoire puis en le jetant dans la piscine. Mais le corps disparaît et la fragile Christina est terrifiée…

Christina (Vera Clouzot) et Nicole (Simone Signoret)

Dans leur préface de l'édition du roman en Livre de poche (1965), Boileau et Narcejac déclarent que le film est une adaptation très éloignée de leur roman.
Entre Celle qui n'était plus.. et le film que ce roman a inspiré à H.G. Clouzot, les Diaboliques, il n'y a qu'un lien, si mince qu'on pourrait croire le film étranger au livre, si solide qu'on est pourtant obligé de reconnaître leur profonde parenté. C'est qu'en vérité ils développent exactement la même idée mais avec des moyens différents et l'on peut aller jusqu'à dire que plus le film s'efforcerait de rester fidèle au livre, plus il était contraint de s'en éloigner.
Loin de s'en plaindre, ils constatent que le réalisateur a traduit en images ce qu'ils avaient voulu montrer par des mots :  D'une part la solitude du héros  (un homme dans le livre, une femme dans le film) qui est écrasé par des "apparences qu'il ne comprend plus", qui perd pied avec la réalité, car "le monde est un masque" et  "le mensonge corrompt invisiblement les aspects les plus familiers de la vie".
Ainsi donc, il vrai que monsieur Clouzot s'est délibérément dégagé de notre roman. Il a pris son bien où il trouvait, comme tous les grands créateurs. Mais il est également vrai qu'ils ne nous ont pas trahis, car ce que nous tentions d'apporter de neuf, c'est exactement ce qu'il a développé, approfondi, illustré, avec cette force , ce punch qui caractérisent sa manière. Merci Monsieur Clouzot."

Voilà une affirmation qui devrait répondre définitivement à la question de la trahison dans l'adaptation d'une oeuvre littéraire au cinéma.

samedi 9 février 2013

Un livre/Un film : Enigme n° 57





Pour les nouveaux venus : De quoi s'agit-il?

Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même, nous vous proposons, le samedi, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film.
Chez Wens vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur.
Consignes :  Vous pouvez donner vos réponses par mail que vous trouverez dans mon profil : Qui êtes-vous? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs seront donnés le Dimanche.
Pendant les vacances, nous arrêtons le jeu Un livre/ Un film.
 
Enigme N° 57
 
 Ce roman policier a été écrit à quatre mains.  Le film a assuré le succès des deux auteurs et a modifié le titre du livre.  Il raconte l'histoire d'un couple, maîtresse et amant, qui veut se débarrasser de l'épouse gênante. Banal, me direz-vous? Oui, Mais...


Il tâta l'eau, comme s'il se fût agi d'un vrai bain et, tout à coup, se redressa, les tempes battantes. La vérité venait encore une fois de le frapper, car c'était bien un coup. Coup de poing et en même temps coup de lumière. Il comprenait ce qu'il était en train de faire et il tremblait des pieds à la tête... Heureusement cette impression ne dura pas. Il cessa très vite de réaliser qu'il était coupable, lui, R... M. avait bu un somnifère. Une baignoire s'emplissait. Rien de toute cela ne ressemblait à un crime. Rien de tout cela n'était terrible. Il avait versé de l'eau dans un verre, porté sa femme jusqu'au lit... Gestes de tous les jours.
 

vendredi 8 février 2013

Petite taupe, ouvre-moi ta porte... éditions Auzou




Petite taupe, ouvre-moi ta porte est un délicieux petit livre de Claire Fossard et Orianne Lallemand paru aux éditions Auzou dans la collection Mes p'tits albums.

C'est l'hiver, la neige tombe et Petite Taupe se prépare à aller se coucher. Mais soudain! Toc! toc! qui frappe à la porte? Un à un les animaux  piteux et  transis vont se présenter et lui demander l'hospitalité  : un blaireau, une grenouille, une mésange et ses petits, un écureuil…   Tous sont bien reçus et réconfortés avec des boissons chaudes et des édredons douillets. Quand Soudain!! AHHHHH! un horrible loup! Mais pas de panique! Dans la maison de la Petite Taupe tout le monde a droit de cité et tout le monde vivra en paix!

Le livre est destiné aux enfants de 4 à 6 ans mais je peux vous dire qu'il a plu à ma petite fille dès l'âge de 18 mois et qu'elle ne s'en lasse pas! Il peut donc accompagner les enfants sur plusieurs années.




Il présente, en effet, de charmantes illustrations  qui peignent un monde chaleureux, rassurant et lumineux opposé à la nuit et au froid de la forêt. Il y aussi la répétition des phrases qui sonnent comme une poésie, un leit-motif que l'enfant, même, tout petit, a vite fait de mimer et d'apprendre par coeur :

Toc! Toc! qui frapper à la porte de la petite taupe? (…)
La petite taupe le fait entrer et l'installe sur...



Quant au loup qui vient détruire un instant l'harmonie de ce petit monde, il sera vite jugulé, saucissonné mais pas jeté dehors, non! Il devra manger la soupe à l'oignon comme tous les autres… ou plutôt non! pas comme les autres mais avec une paille, son museau étant lui aussi solidement ficelé!  Voilà qui est rassurant et qui fait rire! Trait d'humour hautement apprécié par la gent enfantine.

Un adorable album, donc, qui nous parle d'amitié et de solidarité.


Voir  Editions Auzou Livre 5€95

jeudi 7 février 2013

Citation : Peste et choléra de Patrick Deville




Le livre Peste et Choléra de Patrick Delville relate l'histoire d'Alexandre Yersin, médecin, biologiste,  découvreur du bacille de la peste et inventeur du vaccin. Génie touche-tout, savant exceptionnel, il a fait partie de la première équipe de chercheurs groupés autour de Pasteur et a mené une vie extraordinaire et aventureuse. Je vous parlerai bientôt de ce livre mais aujourd'hui je veux vous faire part de cette observation de Pasteur qui n'est devenue une évidence que grâce à lui, ce grand savant découvreur des microbes. Elle est suivie d'une réflexion que j'aime beaucoup de Patrick Deville sur la vie et la mort.


 Alexandre Yersin

Souvent le soir au châlet, seul avec ses chats siamois, il (Yersin) relit Pasteur :"Si les êtres microscopiques disparaissaient de notre globe, la surface de la terre serait encombrée de matière organique morte et de cadavres en tout genre, animaux et végétaux. Ce sont eux principalement qui donnent à l'oxygène ses propriétés comburantes. Sans eux, la vie serait impossible car l'oeuvre de mort serait incomplète."
C'est la vie qui veut vivre, abandonner au plus vite ce corps qui vieillit pour bondir dans un corps nouveau, et, ces corps, la vie au passage les rétribue de leur involontaire contribution à sa perpétuation par la menue monnaie de l'orgasme. Rien ne naît de rien. Tout ce qui naît doit mourir. Entre deux, libre à chacun de mener la vie calme et droite d'un cavalier en selle. Ce vieux Stoïcisme que retrouve Spinoza et la force immanente de la vie qui seule demeure. Ce pur principe, cette nature naturante à quoi tout retourne. La vie est la farce à mener par tous.

mercredi 6 février 2013

Anne Cuneo : Le trajet d'une rivière

Ce roman historique, Le trajet d'une rivière, La vie et les aventures parfois secrètes de Francis Tregian, gentilhomme et musicien  d'Anne Cuneo est placé sous le signe de Montaigne à qui il emprunte le titre : Quelle bonté est-ce, que je voyais hier en crédit et demain plus, et que le trajet d'une rivière fait un crime? 

Francis de Trégian, le personnage principal du roman, s'il ne rencontre pas Montaigne (celui-ci meurt en 1592 ) a connaissance des Essais et il en fait sa lecture quotidienne, une lecture qui l'apaise et contient des réponses à ses questions angoissées.  Le trajet d'une rivière est, en effet, une réflexion sur le bien-fondé des lois et de la justice, sur l'intolérance et la liberté de penser. L'action se situe d'abord en Angleterre où naît Francis Tregian, en 1574, dans une famille noble de Cornouailles puis en France, Pays-Bas, Italie, Espagne, au cours des voyages de notre héros en Europe. Le père de Françis, catholique fervent et fanatique, est emprisonné par la reine Elizabeth 1er, protestante. Son domaine lui est enlevé et ses enfants sont obligés de fuir et de se cacher. Francis Tregian, tolérant et  large d'esprit, refuse d'abjurer sa foi, parce qu'il pense, comme Montaigne, que chacun doit être libre de pratiquer la religion de ses pères.
C'est aussi un livre sur la musique puisque Anne Cuneo s'est intéressé à un musicien. Francis Tregian est, en effet, un excellent instrumentiste qui a collecté - en Angleterre où il a été l'élève de Thomas Morley et dans toute l'Europe- des musiques pour clavier qu'il a réunies dans le célèbre recueil le Fitzwilliam Book, témoignage précieux de tout ce qui se jouait en Europe de la fin du XVI° siècle au début du XVII°. Périodes tragiques et troublées au cours desquelles les populations sont décimées par la peste, la famine, où les guerres de religion font rage, la barbarie toujours prête à pointer le nez… mais d'où, pourtant, surgissent un bouillonnement de la pensée, une créativité, un renouveau dans tous les domaines de la connaissance, de la littérature et de l'art.

C'est avec érudition que Anne Cuneo nous introduit dans ce monde passionnant, de la la cour de la reine Elizabeth 1er, à la prison de la Fleet où est enfermé Tregian, aux champs de bataille de Henri de Navarre, notre bon roi Henri IV, à Amsterdam, centre du protestantisme.  Et c'est pour notre plus grand plaisir que nous rencontrons tous les personnages célèbres, amis de Tregian. Dans les théâtres londoniens, quand ils ne sont pas fermés par la peste ou par les puritains, Shakespeare écrit son Hamlet ou sa Mégère devant nous, les plus grands compositeurs de l'époque mettent au point de nouvelles théories, musiciens anglais comme Thomas Morley, John Bull, Peter Philips ou William Byrd,  italien comme Monterverdi…



 Thomas Morley

C'est à partir du Fitzwilliam Books que l'écrivain s'est livré à une véritable enquête sur ce personnage exceptionnel. Elle s'appuie sur des connaissances solides, des faits précis, des évènements réels, des  témoignages de l'époque, des registres de prison, des contrats..  Elle s'est imprégnée des lieux où a vécu Francis Tregian et répond d'une manière satisfaisante aux questions qui se posent à tout romancier écrivant sur l'Histoire : comment équilibrer ce qui est du domaine de l'Histoire et de l'imagination? Comment inventer et pourtant rester fidèle à la vérité historique? De cette réflexion et de ce travail est né un roman vivant, fourmillant de connaissances, de détails, d'évènements avec des personnages attachants. Un beau voyage dans une époque passionnante.




Monterverdi : Lamento d'Arianna

mardi 5 février 2013

Lecture commune sur le challenge breton : Titre du livre retenu





J'ai proposé lors du premier bilan du challenge breton une lecture commune sur le thème : A la découverte d'un classique sur la Bretagne

C'est Ernest Renan : souvenirs d'enfance et de jeunesse  (gratuit sur kindle) (poche = 5 €) qui a été retenu.

Nathalie et Dominique se  sont inscrites. Vous pouvez encore nous rejoindre.


Je propose une date qui nous laisse un peu de temps : publication dans la semaine du 18 mars au 24  Mars. Qu'en pensez-vous?

lundi 4 février 2013

El James , Cinquante nuances de Grey : Un coup de rage!




On m'a offert Cinquante nuances de Grey de El James pour la Noël. La première de couverture est belle, je ne sais ce que contient le livre*… et je me lance donc dans cette lecture du roman le plus vendu au monde en 2012.

Anastasia Steele dites Anna, une jeune étudiante un peu coincée, doit aller interviewer, Christian Grey, le patron d'une multinationale, pour le journal de son université. La rencontre a lieu. Evidemment, vous vous en doutez, Grey est jeune et beau "les cheveux sombres, "les yeux de braise" "la voix veloutée comme du chocolat noir", le sourire "secret" .. etc… Pour le reste, c'est le capitaliste dans toute son horreur, matérialiste, faiseur-de-fric, qui étale sa richesse, son avion privé et j'en passe, autoritaire, méprisant, et qui ne dit jamais merci à ses employés. Le genre de patron tête-à-claques, qu'on aimerait bien coincer entre deux délégations syndicales. Vous pensez que ces considérations vont doucher un peu l'ardeur de la demoiselle. Pas du tout! Elle défaille sous le regard "dominateur" et elle reçoit une décharge électrique chaque fois qu'elle lui serre la main. A concurrencer EDF!  La solution au problème du nucléaire!

cf p14, P24 p36 etc..."une fois de plus un courant me traverse comme si j'avais touché un fil électrique"..
Et la demoiselle, comme une héroïne de l'époque victorienne, de "rougir" p15 p16, de s'empourprer, de" s'embraser"  P34 etc…

BIEN! A ce stade de l'histoire - que je suis parvenue à  lire grâce à l'humour liée au décalage entre les actes et les pensées de la jeune Anna, ce qui permet de supporter la sottise du propos -  je m'arrête pour réfléchir à ma lecture :

 "Bien, me dis-je, j'ai compris, il s'agit d'un roman pour adolescentes romantiques! (Je n'ai rien contre les ados romantiques, elles m'attendrissent! j'en ai été une et j'en ai eu trois chez moi, mes filles!)

Mais… je ne crois pas que je pourrai continuer ma lecture longtemps! Je feuillette, je passe quelques chapitres…

Tiens! La demoiselle aimerait coucher avec le patron mais celui-ci a des scrupules et refuse! Je suis en plein Barbara Cartland!

je passe quelques chapitres.

Tiens! Il lui fait signer un contrat pour être sûr qu'elle ne se retournera pas contre lui ? Bizarre! Et l'imbécile (Anna) signe!

Je passe… Il l'amène alors dans une chambre pleine d'instruments sado-maso! Stupéfaction (de ma part). Il faut dire que de Barbara Cartland au marquis de Sade, l'écart est grand!

Mais me dis-je, la donzelle a compris, elle va se carapater loin de lui à toute la vitesse de ses petites pattes. Pas du tout!

Je passe ... : scène d'amour. érotisme soft.  Le sadique ne veut pas effaroucher une vierge. Et puis, lui aussi a été violé quand il était petit! Je suis émue!
Je saute à la fin du roman. La  pauvre fille le quitte (enfin!) parce qu'elle n'a pas pu supporter les méchants coups sur ses petites fesses dodues. Hélas! Elle voulait le tirer vers la lumière, son pauvre loulou, mais il est resté un ange noir!

Vous l'avez compris, ce roman m'a horripilée non parce qu'il traite de l'érotisme et des relations pervertis de la sexualité entre hommes et femmes  mais parce qu'il aborde ce sujet grave avec légèreté et sans réflexion comme pour le banaliser alors que les femmes sont victimes dans nos pays et partout de violences au quotidien. Je veux bien que le roman soit une source d'évasion mais là il me paraît carrément douteux.  Ajoutons-y le style bêtifiant, les personnages qui ne sont que des coquilles vides, des stéréotypes, et l'absence de contexte social ....

Oui, je crois rêver! Un roman aussi navrant est un best seller mondial** et une trilogie qui plus est! Lu par des millions de femmes! Ce n'est pas tant le niveau littéraire du roman qui m'afflige, ... enfin si tout de même! mais...! Je crois qu'il a été écrit par une écrivaine qui sait très bien ce qu'elle fait : une sorte de pastiche des romans Harlequin au départ, pour mieux "ferrer" sa lectrice plus tard avec un changement de registre, comme un pêcheur sa truite! Non, ce qui me met en colère, c'est que ce livre passe pour être une revendication féministe, un appel à la liberté sexuelle… Ce qui me met en rage, c'est de voir présenter comme une libération sexuelle pour la femme, le fait de se laisser dominer, subjuguer au point de perdre tous ses repères, par un mâle dominateur. Ce qui me met en ébullition c'est que l'on puisse introduire une confusion entre sexualité et masochisme ou sadisme! Et ce qui me fait passer par dessus bord, c'est que je ne peux m'empêcher de penser que les millions de mâles dominateurs dans le Monde, les sadiques, les violents, les violeurs, les machos, les bofs, les intégristes de tous bords, bref, tous ceux qui considèrent les femmes comme des paillassons, ont encore de beaux jours devant eux si j'en juge par cet engouement féminin pour cette "littérature" qui véhicule une image aussi méprisante de la femme!

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* Oui, je sais, je suis ignare comme me l'a dit ma fille, ne pas connaître El James!

** Erika Leonard, mieux connue sous le pseudonyme E. L. James, est l'auteur britannique de la romance érotique Cinquante nuances de Grey. En 2012, le magazine Time a nommé l'auteur dans sa liste annuelle : The 100 Most Influential People in the World.

dimanche 3 février 2013

Un livre/Un film : La mariée était en noir William Irish




Résultat de l'énigme n°56
Hélas! peu de vainqueur cette fois-ci pour le film de François Truffaut! Bravo donc à ceux qui triomphent aujourd'hui :  Dasola, Eeguab, Nanou, Pierrot Bâton...
Merci à tous pour votre participation.

Le roman  William Irish  : La mariée était en noir 
Le film       François Tuffaut : La mariée était en noir 



Le roman de William Irish et le film de François Tuffaut : La mariée était en noir relatent tous deux l'histoire d'une femme Julie dont le mari, Nick, est tué à la sortie de l'église juste après leur union. La balle a été tirée accidentellement par un groupe de jeunes gens irresponsables, des chasseurs qui avaient l'habitude de se réunir pour jouer aux cartes. Ces derniers s'enfuient pour ne pas subir les conséquences de leur geste irréfléchi et stupide accompli sous l'influence de l'alcool. La jeune femme est désespérée. Elle ne peut supporter la mort de son amour d'enfance et souhaite mourir mais elle ne réussit pas son suicide. Alors elle recherche les cinq coupables et va les supprimer les uns après les autres.

Le roman et le film divergent énormément dans le dénouement. Alors que la mariée de Truffaut parvient à éliminer tous les coupables, celle d'Irish est arrêtée au quatrième meurtre par un policier qui  a pu faire le recoupement avec le mariage tragiquement interrompu il y a quelques années. Il révèle alors à Julie que ces hommes n'étaient pas responsables de la mort de son mari qui a été tué par un des ses complices. Il s'agissait en fait d'un règlement de compte, Nick, ayant été mêlé à des actes de banditisme. La vengeance de Julie s'est donc exercée contre des innocents.

Dans les deux oeuvres, le thème est celui de la vengeance. Si l'on peut comprendre les sentiments qui animent Julie, le lecteur ou le spectateur vont rapidement être fasciné par ce personnage qui agit avec une froide intelligence et une détermination sans faille. Jamais Julie ne sera  en proie au doute, jamais elle ne manifestera de faiblesse devant les actes horribles qu'elle accomplit. La déshumanisation du personnage fait froid dans le dos et crée un suspense trouble car notre curiosité est tenue en éveil non parce que nous compatissons avec les victimes mais parce que nous épousons totalement le point de vue de Julie. Ce qui nous intéresse, ce n'est pas le Mal ou le Bien, interrogation qui devrait être au centre de l'histoire, mais la manière dont elle va s'y prendre pour éliminer ses victimes et son ingéniosité à le faire! François Truffaut n'aimait pas ce film car il  regrettait d'avoir présenté  le thème de la vengeance en nous amenant à y adhérer. Si ses scrupules l'honorent, il a pourtant réussi une oeuvre efficace et forte. Ceci est encore plus vrai dans le film que dans le roman car le réalisateur, coauteur du scénario, élimine tout ce qui peut être extérieur à son personnage. Dans le roman l'inspecteur Wanger mène l'enquête et nous assistons à ses recherches, ses doutes, ses interrogations. Outre que ce parti pris coupe l'action, il affaiblit le récit qui gagne en force dans le film car nous ne voyons qu'à travers la conscience de Julie et par son regard.


Il faut noter que dans les deux oeuvres, le récit pêche souvent par son invraisemblance. Dans le film par exemple, comment Julie aurait-elle pu découvrir le nom des coupables alors que la police avait échoué jadis? Pourquoi la jeune mariée a-t-elle vieilli alors que Bliss et Fergus ont toujours le même âge? Dans le roman, est-il crédible que l'on ne puisse pas relever les empreintes de la meurtrière et faire le lien entre tous les meurtres? Il faut reconnaître qu'en lisant le livre et surtout en regardant le film, le spectateur n'a pas le temps de se poser de telles questions! Preuve que le suspense marche. Truffaut applique ici les recettes de son réalisateur vénéré : Alfred Hitchcock!
 Tous les acteurs dont Jeanne Moreau dans le rôle principal ou Michel Bouquet, Jean-Claude Brialy, Claude Rich, Charles Denner, Michael Longdale, sont si brillants que nous ne nous posons pas de questions. Quant aux dialogues, souvent totalement empruntés au livre, ils sont très réussis!
Un petit régal!

samedi 2 février 2013

Un livre/ Un film : Enigme n° 56





Pour les nouveaux venus : De quoi s'agit-il?

Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même, nous vous proposons, le samedi, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film.
Chez Wens vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur.
Consignes :  Vous pouvez donner vos réponses par mail que vous trouverez dans mon profil : Qui êtes-vous? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs seront donnés le Dimanche.
Pendant les vacances, nous arrêtons le jeu Un livre/ Un film.
 
Enigme N° 56

Le livre d'un auteur américain est le récit d'une vengeance implacable qui ne compte pas moins de quatre meurtres dans le livre et cinq dans le film… Une "légère" différence qui s'explique, on le verra dimanche, parce que le scénario s'éloigne d'une manière sensible du roman.

- Vous savez, dit la dame sur le ton de confidence qui prennent les femmes entre elles, j'ai toujours pensé qu'on peut connaître les gens rien qu'en examinant la pièce dans laquelle ils vivent.
-Oui, vous certainement raison, répondit Miriam, enthousiaste.
- Prenez celui-ci, par exemple, puisque vous êtes en train de faire le ménage chez lui et que je passe par hasard devant la porte. Je ne connais pas ce monsieur…
-Monsieur Mitchell, souffla Miriam qui semblait hypnotisée par l'inconnue et s'appuyait de plus en plus sur le manche de son balai.
- Mitchell, si vous voulez; le nom importe peu. Je ne le connais pas et je ne l'ai jamais vu. Mais laissez-moi vous dire ce que sa chambre me révèle; vous me reprendrez si je me trompe.