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dimanche 15 décembre 2013

Challenge romantique : Quatrième bilan

John Martin, peintre romantique anglais

Voici le quatrième bilan du challenge romantique.  Il a commencé  le 1er Novembre 2011 et est désormais illimité. Il concerne la littérature, le roman, la poésie, le théâtre, les essais, mémoires, biographies, lettres, pastiches et parodies... mais aussi la peinture, la musique, le cinéma, bref! tous les arts.
N'hésitez pas à me dire si j'ai oublié des participations et si vous le souhaitez, il est toujours temps de venir nous rejoindre! 

 Les écrivains romantiques

 

Parmi les français : L'écrivain le plus lu  est une écrivaine,  George Sand  que certaines lectrices ont découverte ou redécouverte. Le second qui la suit de près est notre poète national, Victor Hugo!


Buste de George Sand


Victor Hugo

Parmi les écrivains étrangers : Peu d'écrivains parmi les étrangers romantiques et très répartis :  Lord Byron en tête, suivi par Marie Shelley et Emily Brontë, Walter Scott, Goethe, Manzoni, Charlotte Brontë, Ann Radcliffe... 

Lord Byron

Walter Scott

 Merci à tous pour ces lectures partagées! Et si vous avez des titres qui vous intéressent, proposez-les nous en lecture commune! 

Les Généralités

 

La chevauchée de la postérité caricatures des écrivains romantiques

Les Romantiques français : des pistes de lecture (1)


Les Romantiques français : des pistes de lecture (2) 


 Théophile Gautier : Histoire du romantisme (1) La bataille d'Hernani


Théophile Gautier : Histoire du Romantisme (2) : Les Jeunes France ou le petit Cénacle


Le challenge Romantique de Claudialucia

Mercredi Romantique : Jane Austen est-elle une romancière romantique? 

Pierre Salomon et Jean Chalon, biographes de Sand

 

Les lieux romantiques

 

Le château de Sarzay dans le meunier d'Angibault de George Sand

Sur les traces de Chateaubriand : de Saint Malo à Combourg Les mémoires d'Outre-Tombe

 Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 1
Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 2 

samedi sandien : La maison de Georges Sand à Nohant d'Anne-Marie Bremm

Sur les traces de George Sand (1) : la Vallée noire et Nohant 
 Sur les traces de George Sand (2) : Le meunier d'Angibault, Angibault et Sarzay
Sur les traces de George Sand (4) : Le péché de Mr Antoine, Crozant, Gargilesse

Sur les traces de George Sand ( 5): Corambé, le parc de Nohant, Histoires de ma vie
Sur les traces de George Sand (7): La mare au diable 

Les Ombres du Valois : Hommage à Gérard de Nerval et au Valois 

William Sheller chante Guernesey.
 

Le château d'Ermenonville : Le parc de Jean-Jacques Rousseau 


La peinture romantique

 

Gravure de Maurice Sand

Exposition Orientalisme à la vieille charité

Caspar Friedrich, Falaises de craie sur l'île de Rugen

Les Romantiques et le soleil : Hugo, Turner, Friedrich, Schubert  Voyage avec Turner 

Alfred de Vigny : Le bain d'une dame romaine

Carl Blechen, peintre allemand

 David D'Angers : sculpteur

Maurice Sand dans légendes rustiques


La musique romantique 

 

Frédéric Chopin par Delacroix

  Place à la musique!

La vie de Liszt est un roman  Zsolt Harsanyi Actes sud

Goethe, Nerval, Berlioz, Schubert : Le roi de Thulé (traduction de Nerval)

William Sheller chante Guernesey.
 

Julos Beaucarne. Le lac : pastiche de Lamartine

 La truite de Schubert


  

 

Les films romantiques

 

Frankestein de James Whale d'après Marie Shelley


Emoi et Moi :  Marianne de ma jeunesse de Julien Duvivier

Mary Shelley / James Whale : le film Frankeinsten

Emily Bronté/  Wiliam Wyler : Le film Les Hauts de Hurlevent

Stendhal /Lucio Fulci : le film Les Cenci (dans Chroniques italiennes)



Jane Eyre : un livre/un film

Jules et Jim et Jean-Luc et Jean-Pierre et Jean-Claude

Les misérables film de Rober Hossein  (Victor Hugo)


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Asphodèle









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Aymeline

Charlotte Bronte : Jane Eyre





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Céline :


Alexandre Dumas : les Borgia

Alexandre Dumas : Le chevalier d'Harmenthal


 Balzac : Les Chouans,

 Mary Shelley :Frankenstein


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Claudialucia

 

 

Caspar Friedrich, Falaises de craie sur l'île de Rugen


Le challenge Romantique de Claudialucia


Le challenge Romantique: Liste des participants


 Mercredi romantique : Les reconnaissez-vous?


Les Romantiques français : des pistes de lecture (1)


Les Romantiques français : des pistes de lecture (2) 


 Théophile Gautier : Histoire du romantisme (1) La bataille d'Hernani


Théophile Gautier : Histoire du Romantisme (2) : Les Jeunes France ou le petit Cénacle


Mercredi Romantique : Jane Austen est-elle une romancière romantique?


Les Romantiques et le soleil : Hugo, Turner, Friedrich, Schubert

Emily Brontë : Les Hauts de Hurlevents


Emily Brontë : Les moors 


Anne Brontë : Agnès Grey


Brontë Charlotte : Jane Eyre


Bürger Gotfried : Lénore (traduction de Nerval)


Robert Burns, My heart’s in the Highlands…

 Camillo Castelo Branco : Amour de perdition


François-René de Chateaubriand : Mémoires d'Outre-tombe extrait 1


Francois-René de Chateaubriand : Mémoires d'Outre-Tombe : extrait 2


Sur les traces de Chateaubriand : de Saint Malo à Combourg Les mémoires d'Outre-Tombe

Alexandre Dumas : La reine Margot 


Victor Hugo : Souvenir de la nuit du 4


Victor Hugo : Exposition  Les arcs-en-ciel du noir(musée Victor Hugo)


Victor Hugo : Les misérables

Victor Hugo et les surréalistes : la cime des rêves (musée Victor Hugo)

Victor Hugo : L'homme qui rit

Victor Hugo : l'homme qui rit (citation) La vie n'est qu'un pied à terre...

Victor Hugo : L'homme qui rit (citation) C'est de l'enfer des pauvres...

Victor Hugo L'homme qui rit (citation) : le genre humain existe...

Victor Hugo : L'homme qui rit (citation) : une habitude idiote qu'ont les peuples...

Théophile Gautier : Regardez mais n'y touchez pas! (théâtre)


 Goethe, Nerval, Berlioz, Schubert : Le roi de Thulé (traduction de Nerval)


 Goethe : Le roi des Aulnes dans ballades et autres poèmes
 
Goethe Wolfgang :  Faust

Gérard de Nerval : Les filles du feu: Sylvie


Gérard de Nerval :  Chanson gothique


Gérard de Nerval : Fantaisie 


Gérard de Nerval et la Grèce : Delfica  


Le monde de George Sand


  George Sand : Consuelo 


George Sand : Indiana 


George Sand : Mauprat


George Sand : Marianne


George Sand : La petite Fadette


George Sand : Metelle et Mattea


George Sand : Pauline


George Sand : La marquise et Lavinia


George Sand : L'orgue des Titans 


George Sand  : Le meunier d'Angibault 


George Sand : Le péché de M. Antoine


George Sand : Cora


George Sand : Teverino


Sur les traces de George Sand (1) : la Vallée noire et Nohant


Sur les traces de George Sand (2) : Le meunier d'Angibault, Angibault et Sarzay


Sur les traces de George Sand (3) : La fée poussière


Sur les traces de George Sand (4) : Le péché de Mr Antoine, Crozant, Gargilesse


Sur les traces de George Sand ( 5): Corambé, le parc de Nohant, Histoires de ma vie


Sur les traces de George Sand (6): La fée aux gros yeux


Sur les traces de George Sand (7): La mare au diable 


George Sand : citation de La mare au diable : l'art est une recherche de la vérité... 

George Sand : Les Légendes rustiques 

De George Sand à Emily Brontë : de Mauprat à Les hauts de Hurlevent par Joseph Barry


Marie Shelley, Frankenstein


Stendhal : Chroniques italiennes : Les Cenci (1)


Stendhal : Chroniques italiennes :  Vittoria Accorombia et Vanina Vanini (2)

Renan :  Souvenirs d'enfance et de jeunesse

Alessandro Manzoni : Les Fiancés 

Ann Radcliffe : les mystères d'Udolphe  et le Northanger de Jane Austen 

Black Swann : film et ballet Le lac des cygnes de Tchaïkowsky 

Les romantiques et la lune : Lamartine, Musset, Novalis, Hugo, Friedrich, Aivazovsky,Schumann, Schubert, Chopin

Alexandre Pouchkine : la tempête de neige (comparée à la tempête de neige de Tolstoï) 

George Sand :  le châteaude Pictordu





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Invitation au Romantisme : aller voir les autres participants


Invitation au musée de la vie romantique : chez L'Ogresse de Paris et Eiluned


  Invitation au voyage avec Chateaubriand pour guide chez Miriam

Invitation au romantisme : Chateaubriand, ridicule? chez Mélisande

  Invitation au Romantisme un  film, un poème, un chanteur chez Eeguab


Invitation à la musique romantique : Chez Gwenaelle, Eeguab, Miriam, Wens, Claudialucia

Invitation au romantisme : Childe Harold en Italie Lord Byron chez Tilia

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Cleanthe

Walter Scott : Rob Roy

George Sand, Les Dames vertes:

George Sand, Consuelo

George Sand,  la comtesse de Rudolstadt

George Sand : Teverino

George Sand : Un hiver à Majorque

Ann Radcliffe, Les Mystères d'Udolphe

Goethe, Les Affinités électives:

Andersen, Contes:

Achim von Arnim, Isabelle d'Egypte

Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe:

Dumas, Amaury:

Dumas, Pauline:

Dumas, Olympe de Clèves:

Dumas, Joseph Balsamo

Dumas, Le collier de la reine

Dumas, Le chevalier de Maison-Rouge

Musset, Histoire d'un merle blanc

Musset, Lorenzaccio

Pouchkine : La dame de Pique



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Eeguab

 Emoi et Moi :  Marianne de ma jeunesse de Julien Duvivier
Un beau billet vibrant d'émotion sur un film adapté d'un auteur allemand : Peter Von Mendelssohn


Les Ombres du Valois : Hommage à Gérard de Nerval et au Valois 


William Sheller chante Guernesey.

Yeats The stolen child
  
Jules et Jim et Jean-Luc et Jean-Pierre et Jean-Claude

La Bohême de Henri Murger et les adaptations filmiques

Un compagnon de Dumas

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 Eimelle



Marie Dorval (1)

 Marie Dorval et Vigny (2)

Marie Dorval (3)

Marie Dorval (4)

Marie Dorval (5)

Marie Dorval et Frédérick Lemaître Trente ans ou la vie d'un joueur 1827 

Alexandre Dumas : Antony /Marie Dorval

De Rigoletto au Roi s'amuse de Victor Hugo 

Ruy Blas de Victor Hugo (1) Lecture spectacle

Ruy Blas de Victor Hugo La reine et les costumes (2)

Lucrèce Borgia Victor Hugo

George Sand : Indiana

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 Emmyne

Alfred de Vigny : Le bain d'une dame romaine

Carl Blechen, peintre allemand
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Gwenaelle

Place à la musique!
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 Les Livres de George

Samedi Sandien : Simon

Samedi Sandien : Indiana 

Samedi Sandien : les compagnons du Tour de France 

Samedi sandien Journal intime 1834 : Et moi où suis-je pauvre George!

Samedi sandien : Histoire de ma vie 

samedi sandien : Leone Léonie


Samedi sandien : impressions et souvenirs épisodes 1

 samedi sandien : La maison de Georges Sand à Nohant d'Anne-Marie Bremm

Rodolphe Marc Renier : Le dernier visiteur de George Sand

 Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 1

Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 2

Flavie de George Sand

Pierre Salomon et Jean Chalon , biographes de Sand

Théophile Gautier : Mademoiselle de Maupin

Théophile Gautier : Mademoiselle de Maup

Madame de Roland : Enfance

Le château d'Ermenonville : Le parc de Jean-Jacques Rousseau 

Anne Bronte : La recluse de Wildfell Hill

Stendhal : Armance

Alfred de Musset: on ne badine pas avec l'amour 

Victor Hugo : Claude Gueux
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 Lilousoleil



 George Sand : Marianne

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 L'or des chambres

Jane Austen : Orgueil et préjugés



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Maggie



Victor Hugo  : Les Misérables

Cazotte : Le diable amoureux 

Polidori : Le vampire

Voyage avec Turner
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Margotte : Le bruit des pages







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 Mazel











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 Mélisande

Chateaubriand, le comique de service





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Miriam

La vie de Liszt est un roman  Zsolt Harsanyi Actes sud


Le musée de la vie romantique Paris




Avec Chateaubriand pour guide :

Prendre Chateaubriand pour guide

randonnée sur la digue de la duchesse Anne


Combourg et Dol de Bretagne sur les pas de Chateaubriand


 Les remparts de Saint Malo : Chateaubriand


Chateaubriand : Itinéraire de Paris à Jérusalem 2

Chateaubriand : Itinéraire de Paris à Jérusalem 3



Paul Féval La fée des grèves 


Walter Scott : Rob Roy


Théophile Gautier : le roman de la Momie


Théophile Gautier : Exposition à Sceaux


Théophile Gautier  : Emaux et camée, Nostalgies d'Obélisque

Gérard de Nerval : El Desdichado

Gérard de Nerval : Voyage en Orient

Victor Hugo : l'enfant grec

Le Vampire d'après Lord Byron

André Maurois : Lord Byron  Dom Juan  

Byron : les romantiques et le voyage en Orient 

Byron en Grèce (extrait de Childe Harold)

George Sand  : Teverino

 Mazzini Alessandro : Les Fiancés 

Les neiges du Kilimadjaro : Guediguian

David D'Angers, sculpteur

Prosper Mérimée  et  Boubacar Boris Diop : Tamango

Goya exposition à la pinacothèque de Paris
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 Océane






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Ogresse de Paris

Musée de la vie romantique

Exposition Orientalisme à la vieille charité

Lettres à Fanny de Keats




Le château de Monte Christo et le roman de Dumas (1)

Le château de Monte Christo et le roman de Dumas (2)
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Pyrausta 

Gérard de Nerval : Elle a passé la jeune fille..




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 Roz Dans ma bibliothèque

 Alexandre Dumas : l'invitation à la Valse


       





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     Syl

George Sand : Pauline

George Sand : La ville noire


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Tilia 

Première contribution dans Echos de mon grenier : Requiem Pastoral
Sir Edwin Henry Landseer - 1837 Le vieux berger pleuré par son chien
Peinture romantique

Lord Byron : Childe Harold en Italie

La truite de Schubert

Duels russes : Pouchkine, Lermontov....
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Valérie K.






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Wens

Julos Beaucarne. Le lac : pastiche de Lamartine


Edith- Yann. Les hauts de Hurlevent. Emily Bronte.(BD)


Hugo Victor. Chanson des pirates.


Hugo Victor. Demain, dès l'aube.


Hugo Victor. Le mendiant.

Les misérables film de Rober Hossein  (Victor Hugo)


Lamartine. Homme politique


Lord Byron, citation

Mary Shelley / James Whale : le film Frankeinsten

Emily Bronté/  Wiliam Wyler : Le film Les Hauts de Hurlevent

Stendhal /Lucio Fulci : le film Les Cenci (dans Chroniques italiennes)

vendredi 13 décembre 2013

Les Plumes d'Asphodèle : Le Temps


Allégorie de la Vanité de Hans Memling



Catherine Millet : Sur un fil : source
                         Le Temps

Le temps comme un miroir réfléchissant sans cesse
Rouge contemplation d'un soleil triomphant
En doux frémissement qui ravit ma jeunesse
Fait couler dans ses doigts en lent ruissellement
Les graines de rosée de la Déesse inquiète,
Nature ensorceleuse à la fleur vénéneuse,
Ô bouquet éphémère, lumière sulfureuse
Opiniâtre miroir érodant la beauté
Le Temps comme un piano qui exhale sa peine
En soupirs douloureux pleins de délicatesse
interprète pour nous une nocturne vaine.
Et nous voici pantins, fragiles silhouettes,
Funambules du ciel dans sa beauté céleste
vacillant sur le fil des planètes bleutées.
La flamme intérieure bientôt sera soufflée
Et le miroir vivant de l'humaine faiblesse
Ternira dans le soir son lent balbutiement.





La montre molle Salvador Dali



Vanité de Philippe de Champaigne





Poème composé pour Les Plumes d'Asphodèle avec les mots imposés suivants  :
Miroir, nature, nocturne, lumière, vénéneux, délicatesse, piano, contemplation, ensorceleur, temps, bouquet, éphémère, intérieur, sulfureux, déesse, rouge, couleurs, ruissellement, ravir, rosée.


jeudi 12 décembre 2013

Jean-Paul Chabrol et Jacques Mauduy : L'Atlas des Camisards




Le hasard de mes lectures veut que j'ai beaucoup mentionné en ce moment les guerres de religion, Dumas et Chéreau avec La saint Barthélémy dans La reine Margot m'y amenant, Montaigne et Marie de Gournay dans l'Obèle m'y ramenant. Mais s'agit-il d'un hasard? Le fait est que ma famille maternelle, protestante, est ancrée près du Pont-de Monvert d'où est parti le soulèvement des camisards!  J'ai donc été nourrie depuis l'enfance de ces récits devenus légendaires.
Voici donc un livre, L'Atlas des Camisards, paru aux éditions Alcide (Nîmes), sur la révolte des camisards en Cévennes dans les années 1702-1704, révolte replacée dans le contexte des guerres de religion qui ont ravagé la France de 1521 à 1789.

La géographie au service de l'histoire

Cet atlas est le fruit du travail d'un historien Jean-Paul Chabrol et d'un géographe Jacques Mauduy et il a une particularité originale : les cartes de géographie ne sont pas une simple illustration (d'ailleurs fort esthétique) du texte mais sont partie prenante du récit historique. Autrement dit, c'est guidé par les cartes que vous allez être amenés à comprendre la révolte, ses causes, son développement, en visitant les lieux d'où elle est partie, en suivant les différentes péripéties qui l'ont animée.

Mais qu'est-ce que les camisards? 

Les camisards film de René Allio

 Sachez que vous ne pouvez pas visiter les Cévennes sans connaître les camisards sinon vous risquez de passer à côté de l'âme du pays et de ce qui a forgé le caractère et la mémoire des gens qui  y vivent, dans ce milieu de moyenne montagne austère et dur comme le granit qui la couvre. Les camisards, sorte de héros populaires, nourrissent de nos jours encore l'imaginaire des cévenols et sont à l'origine de récits légendaires, de pièces de théâtre, d'oeuvres littéraires qui ont une portée internationale liée à la diaspora suscitée par la persécution religieuse qui a obligé les protestants à l'émigration.

Le mot Camisard vient du mot "chemise" (ou camiso en occitan) que les révoltés portaient pour se reconnaître pendant les combats. La guerre des camisards s'est déroulée de 1702 à 1704. Les dernières tentatives de 1705 et de 1709-1710 signent l'échec du soulèvement. Celui-ci se caractérise par des embuscades menées par des hommes cachés dans les montagnes et par la disproportion dans les chiffres entre les 2000 rebelles qui s'opposent à 35 000 hommes représentants du pouvoir royal. Le prophétisme est une autre de ses caractéristiques : la guerre des camisards est conduite par des chefs inspirés par Dieu, hommes ou femmes, prophètes ou prophétesses.

La Nuit des camisards, pièce de théâtre de Lionnel Astier


Une histoire du protestantisme

Mais L'Atlas des Camisards ne se contente pas de parler de la révolte, il la replace aussi dans le contexte historique qui la fait naître. Il est divisé en cinq temps : Le Temps de la Réforme, le Temps de la Révocation, le Temps des Camisards, le Temps de la Restauration et enfin Le Temps de la Mémoire. L'Atlas retrace ainsi l'histoire du protestantisme du début à la fin, de la Réforme (1521) avec Luther puis Calvin à la Révolution (1789) où la liberté de religion devient un droit : article des droits de l'homme et du citoyen. Le Temps de la Mémoire étudie la persistance de cette sensibilité au passé partout où les protestants ont émigré, et quels sont les gardiens de la mémoire huguenote à travers le monde et en France au XXI ème siècle.


Le musée du désert Mas Soubeyran/Mialet Dvillafruela Source

En Cévennes les familles protestantes ont conservé de nombreux souvenirs de la guerre. Leur accumulation est à l'origine d'un "légendaire" (Philippe Joutard) qui s'est transmis oralement jusqu'à nos jours. De "cette mémoire du temps des Camisards a émergé une conscience identitaire cévenole qui enracine de nombreux lieux" (Daniel Travier) dont le plus célèbre et le plus emblématique est le Musée du Désert, inauguré dans la maison natale du chef Rolland.

L'Atlas des camisards est donc une oeuvre complète sur le protestantisme et les camisards et il aborde ces thèmes d'une manière neuve. C'est aussi un bel objet, un livre à format carré, aux couleurs vives, animé de plus de trois cents cartes et croquis. Le livre parfait à offrir non seulement aux passionnés d'Histoire en général et du Protestantisme mais aussi à tous ceux qui s'intéressent au pays cévenol.
Difficile de trouver le livre en librairie hors du pays cévenol mais on peut le découvrir aux Editions Alcide Nîmes ou sur Price Minister ou Amazon.

mercredi 11 décembre 2013

Martine Mairal : L'obèle




Amoureux de Montaigne, vous ne pouvez pas ne pas lire ce livre! Et les autres? Lisez-le pour découvrir Michel de Montaigne comme une introduction à ses Essais! Lisez-le aussi pour faire connaissance de cette femme à l'intelligence exceptionnelle, Marie de Gournay, beaucoup plus jeune que le gentilhomme gascon, et qui a su attirer son attention, son admiration et s'attacher son amitié!

Dans L'obèle, Martine Mairal prête sa voix, en effet, à Marie de Gournay, "la fille d'Alliance" de Michel de Montaigne, celle qu'il admirait tant qu'il a fait d'elle la dépositaire de ses Essais, la seule qu'il jugeait à même de comprendre son oeuvre, de la respecter et de s'y retrouver! Car dans les  marges de son ouvrage, l'écrivain n'a jamais cessé tout au long de sa vie, de préciser sa pensée, d'ajouter des réflexions ou des références, d'enrichir ses écrits par des phrases qu'il marquait par un obèle. L'obèle? C'est un insigne, une petite broche indiquant où insérer un ajout dans le texte.


L'obèle (source wikipédia)


Un récit à la première personne

Les précieux et les précieuses
Le récit est à la première personne. Martine Mairal imagine que Marie de Gournay écrit ses mémoires  au XVII ème siècle, en 1643, à une époque qui n'est plus celle de Montaigne. Marie est née en 1565 sous Charles IX. En 1643, Louis XIII vient de mourir et Louis XIV lui succède sous la régence d'Anne d'Autriche. Un siècle à contre emploi du mien, un siècle aveugle qui ne reconnaît plus la valeur et la portée d'une oeuvre comme les Essais.
 La langue du XVI siècle, en effet, paraît bien trop rugueuse, bien  trop affranchie de toutes lois, en ce temps où la langue française passe à la moulinette de l'académie française, est codifiée, doit obéir à des règles précises, savantes et rigides, doit bannir toutes traces de provincialisme pour mieux servir un pouvoir qui se veut absolu et centralisé.. On "épure" le français. Dans les salons les Précieuses chassent le mot juste, jugé trop cru, pour employer la périphrase. C'est tout le contraire de la démarche du gentilhomme gascon, " à sauts et à gambades"  et où "le gascon y arrive quand le français n'y peut aller"!

Et Marie, devenue une veille dame dont on se moque et que l'on méprise, semble la gardienne dévote d'un temple sacré, demeure d'un dieu n'ayant plus cours.
Si fadaises leur sont devenus les Essais de Montaigne, curieusement veux-je dire céans, une dernière fois avant que de disparaître, combien je les plains de ne plus savoir lire.

Une jeune fille exceptionnelle

 
Marie de Gournay

Pour ma part, il y a  longtemps que je connais de nom Marie de Gournay et que je me demande, à travers ce que Montaigne en dit, qui elle était vraiment, ce qu'elle avait fait pour être reconnue par lui comme "sa fille d'Alliance", comprenons sa fille par l'esprit… Aussi la rencontrer "en chair et en os",  si j'ose dire, dans ce roman, a été pour moi un vif plaisir. On y découvre un portrait de femme exceptionnelle, dotée d'une vive intelligence, assoiffée de savoir, elle qui a appris le latin et le grec toute seule, sa mère refusant de les lui faire enseigner parce qu'elle était une fille.
A dix-sept ans, j'entrai en érudition comme on entre en religion. La religion d'un livre qui les contient tous : Les Essais de Michel, Seigneur de Montaigne.

Féministe avant l'heure, elle refusera toute sa vie le mariage, désirant ne pas dépendre du choix de ses parents pour son mari et conserver sa liberté. C'est dans Les Essais qu'elle trouvera les réponses à ses questions :
Et voilà que parmi tous les livres, il en était un qui parlait à mon esprit avec une limpidité et une force jamais éprouvées, qui ordonnait les lignes de ma raison avec une évidence bouleversante et disait sans vert le bonheur de réfléchir, d'être doué de conscience.

Une rencontre avec Montaigne

Michel Eyquiem, seigneur de Montaigne
 
Le plaisir de lire ce livre, consiste bien sûr à cette (re)lecture de Montaigne que nous offre Martine de Mairal mais une lecture sans pédanterie, guidée par l'amour de Marie de Gournay, qui se souvient, qui commente, qui admire et nous fait partager tous ses sentiments.
Nous y rencontrons l'homme, avec ses défauts, une certaine paresse avouée, une propension à fuir les difficultés;  mais aussi un homme de bon sens, ne cherchant jamais à imposer ses idées, doutant de connaître la vérité, épris de liberté et de justice; un homme à l'esprit ouvert, tolérant dans un siècle de fanatisme exacerbé, au milieu des massacres de la Saint Barthélémy, un homme au franc parler comme à la pensée franche, disant ce qu'il pense (ce qui lui vaut bien des ennuis du côté de l'église catholique et du pape!). Un homme qui paraît se retirer dans sa librairie, être plongé dans la méditation et qui pourtant a eu, par sens du devoir, une vie politique intense, maire de Bordeaux mais aussi conseiller du roi.
Nous tournons les pages de Essais avec Marie et les pensées de Montaigne s'égrènent :  
Je hais entre autres vices, cruellement la cruauté, et par nature et par jugement, comme l'extrême de tous les vices.

Et il s'oppose à la torture  -la géhenne- utilisé en ce temps pour obtenir des aveux d'un condamné. A propos de ceux que l'époque appelle des "sauvages", il parle, l'un des premiers, de la relativité des coutumes, il montre que nous ne leur sommes pas supérieurs à ces peuples et nous invite à la tolérance et à regarder nos propres travers :
Nous les pouvons donc bien appeler barbares, eu égard aux règles de la raison, mais non pas eu égard à nous, qui les surpassons en toutes sortes de barbaries.

Il se moque du tempérament de ses compatriotes, insolents, batailleurs, qui se croient toujours supérieurs et veulent imposer leurs idées à toutes forces:   
Les français semblent des guenons  qui vont grimpant en contremont un arbre, de branche en branche, et ne cessent d'aller jusques à ce qu'elles sont arrivées à la plus haute branche, et y montrent leur cul quand elles y sont.

Ou encore: Mettez trois français au désert de Lybie, ils ne seront pas un mois ensemble, sans se harceler et égratigner.

Sur les femmes? Il se distingue de la misogynie de l'époque (et pas seulement! on a encore bien besoin de le lire et de le suivre à la nôtre!) et là encore il a des siècles d'avance :
 Les femmes n'ont pas tort du tout quand elles refusent les règles de vie qui sont introduites au monde, d'autant que ce sont les hommes qui les ont faites sans elles. 

Je dis pareillement qu'on aime un corps sans âme ou sans sentiment quand on aime un corps sans son consentement et sans son désir.

 La langue du XVI siècle

Valentin Conrart, le premier académicien
Enfin autre plaisir et non le moindre, les Mémoires de Marie sont écrits dans la langue du XVI siècle et c'est une réussite totale de la part de Martine Mairal. Elle est tellement imprégnée, qu'elle sait en emprunter les tournures grammaticales, le vocabulaire mais aussi faire naître les images savoureuses et vivantes… à la Montaigne!

Ainsi  dans la critique qu'elle adresse aux  hommes de lettres qui ont été nommés par le Cardinal de Richelieu membres de l'académie alors qu'elle en a été évincée parce qu'elle était une femme, Marie retrouve des accents.
Car il n'est pour y entrer (à l'académie), que de déposer un vil blason de flatterie à gueules d'obéissance aux pieds du Cardinal. Quant à  la qualité littéraire, l'étiquette mondaine y suffit. Le pot fait la confiture.

ou encore quand elle parle de la verdeur de la langue de Montaigne qui sait appeler un chat un chat :

La beauté des Essais est là. Leur vérité aussi. Le lecteur se dit, voilà un homme qui parle et non un pur esprit rhétorique embabouiné de pédantisme et de bigoterie.
 
Et pour finir je vous laisse savourer - et oui, il s'agit bien de gourmandise- ce petite passage à la Montaigne mais qui m'évoque aussi Rabelais, où Marie Mairal de Gournay flanque une volée de bois vert aux Académiciens :

Curieuse leur suis-je et curieuse veux-je être quand il s'agit de défendre la langue des poètes, la parole des Essais, contre les menées académicrophages de ces méchants gribouris, de ces affreux coupe-bourgeons et viles lisettes d'Académiciens qui ravagent nos vieilles vignes langagières, compromettant les vendanges futures et pensent mériter leur surnom d'écrivain pour avoir dévoré leurs feuilles vertes à belles dents!

Voir  le billet de Dominique (ICI) et merci à elle de m'avoir fait découvrir ce livre 


MONTAIGNE : Les Essais

Je ne peux m'empêcher de citer à nouveau ici un extrait du chapitre de La conscience que j'aime beaucoup car il montre Montaigne plein de compassion pour un gentilhomme protestant qu'il devrait considérer pourtant comme son ennemi. Ainsi il dénonce les horreurs de la guerre civile et son absurdité. 
Au milieu des massacres liés aux guerres de religion qui n'ont cessé de déchirer la France en ce XVIème siècle, on conçoit quel grand esprit est celui de Montaigne, sa tolérance et son humanité, lui qui ne trahit pas son compagnon de route mais le prend sous sa protection.

Voyageant un jour, mon frère sieur de la Brousse et moi, durant nos guerres civiles, nous rencontrâmes un  honnête gentilhomme et de bonne façon. Il était du parti contraire au nôtre, mais je n'en savais rien, car il contrefaisait autre. Et le pis de ces guerres, c'est que les cartes sont si mêlées, votre ennemi n'étant distingué d'avec vous de aucune marque apparente, ni de langage, ni de port, ni de façon, nourri en mêmes lois, moeurs et même foyer, qu'il est malaisé d'y éviter confusion et désordre. Cela me faisait craindre à moi-même de rencontrer nos troupes en lieu où je ne fusse connu, pour n'être en peine de dire mon nom, et de pis à l'adventure, comme il m'était autrefois advenu ; car en un tel mécompte je perdis et hommes et chevaux, et m'y tua lon misérablement entre autres un page, gentilhomme italien, que je nourrissais soigneusement; et fut éteinte en lui une très belle enfance et pleine de grande espérance. Mais, cettui-ci en avait une frayeur si éperdue, et je le voyais si mort à chaque rencontre d'hommes à cheval et passages de villes qui tenaient pour le roi, que je devinai enfin que c'étaient alarmes que sa conscience lui donnait. Il semblait à ce pauvre homme qu'au travers de son masque et des croix de sa casaque on irait lire juques dans son coeur ses secrètes intentions  tant est si merveilleux l'effort de la conscience. Elle nous fait trahir, accuser et combattre nous-même, et, à faute de témoin étranger, elle nous produit contre nous "nous servant elle-même de bourreau et nous frappant d'un fouet invisible".

L'OBELE :  LIVRE VOYAGEUR à partir du mois de Janvier

lundi 9 décembre 2013

Tout Blanc, un magnifique album pour enfants





Tout Blanc de Marie-Sabine Roger et Sylvie Serprix est un album pour enfants que j'offre pour la Noël à ma Minuscule de 3 ans et demi. (chut!! gardez le  secret! ). 

Le récit, simple, doux, plein de poésie et de tendresse conte une histoire d'amitié qui aurait pu être triste mais qui se termine au coin du feu, dans la chaleur rassurante et chaude d'un foyer aimant...

 Les illustrations sont splendides : le contraste des couleurs entre le blanc et le rouge, l'effet de matière qui nous permet de sentir le froid de la neige, de l'entendre crisser sous les pas, le mouvement de la petite patineuse sur le lac gelé, tout est d'une grande beauté. Les flocons de neige auréolent la fillette comme des petits diamants si bien que l'on a l'impression de voir apparaître une enfant-fée ou un petit lutin rouge, ce qui confère au récit un aspect magique..

Tout blanc (détail) Une enfant-fée


Le récit est conté du point de vue d'un être  mystérieux que nous ne voyons pas et que nous ne découvrirons qu' à la fin.  Mais peut-être apercevons-nous ses empreintes dans la neige? Il a froid, il a mal.

Il voit apparaître un petit point rouge sur le lac gelé. Qu'est-ce que c'est? Peut-être est-ce un loup?

Tout blanc (détail) Est-ce un loup?


Non c'est une  petite fille qui le voit, qui l'emporte, qui le sauve et lui donne son amitié.





Vous l'avez compris, Tout blanc est un coup de coeur que je voulais vous faire partager.

dimanche 8 décembre 2013

Alexandre Dumas : La Reine Margot



Avec La Reine Margot,  publié en 1845, Alexandre Dumas  se plonge dans l'histoire tourmentée et sanglante du XVIème siècle entre 1572 et 1574 en pleine guerre de religion.
La Reine Margot est le premier volume d'une trilogie sur les guerres de religion : le second sera La dame de Monsoreau et le troisième : Les quarante-cinq.

Marguerite de Valois

La reine Margot, héroïne éponyme du roman, est Marguerite de Valois, fille de Catherine de Médicis et de Henri II, soeur de trois rois de France : François II, Charles IX et Henri III. Sa mère la contraint à épouser son cousin Henri de Navarre, protestant, dans le but de réconcilier les factions religieuses qui se déchirent le royaume. Le mariage a lieu à Paris le 18 août 1572 où sont réunis pour l'occasion tous les chefs huguenots du royaume.  Cette union est mal acceptée par le parti catholique  dont la famille de Guise et le pape. L'amiral Coligny, l'un des chefs  de la réforme protestante, subit alors une tentative d'assassinat  qui met le feu aux poudres.

L'amiral Gaspard Coligny, chef de la Réforme

 Catherine de Médicis et son fils Charles IX ordonnent  le massacre des protestants : c'est la Saint Barthélémy dans la nuit du 23 au 24 août 1572. L'amiral Coligny, défenestré, y  est assassiné. La Saint Bathélemy se poursuit pendant plusieurs jours dans  Paris  malgré les tentatives du roi pour l'arrêter. Le peuple fanatisé par le clergé  poursuit le massacre qui s'étend  à plus d'une vingtaine de villes de Province.


Le massacre de la Saint Barthélémy par François Dubois

Le livre de Dumas est un histoire de violence et de sang, terrible, tumultueuse, ou complots, trahisons,  assassinats, se succèdent mais Alexandre Dumas n'est certainement pas en dessus de la vérité. L'époque est fanatique, les grandes familles catholiques ou protestantes comme les Guise ou les Coligny, au-delà des croyances  religieuses,  poursuivent des buts politiques, se disputent le pouvoir et peuvent tout se permettre. La très Catholique et redoutable Catherine de Médicis  exerce une influence pernicieuse sur ses fils. Les personnages sont animés par la haine,  le fanatisme, l'ambition,  le jeu du pouvoir y est sans retenue, le sang coule à flots.

Catherine de Médicis



 Dans le roman de Dumas,  Marguerite de Valois et Henri de Navarre ne s'aiment pas mais conclut un pacte politique. Marguerite de Valois sauve la vie à son époux. Parallèlement à l'intrigue politique Dumas concocte une histoire d'amour  qui finit tragiquement entre  Marguerite et  le jeune comte de la Mole, protestant, accusé de complot qui finira décapité.

Film de Patrice Chéreau : La Reine Margot et le comte de la Mole
Si Dumas a pris des libertés avec l'histoire, c'est paraît-il avec Marguerite de Valois dont il a, nous dit-on, contribué à l'image de femme dépravée qu'elle est à nos yeux. Sous le joug absolu de sa mère (son père Henri II est mort quand elle avait 6 ans) elle est surtout une victime, un pion politique entre les mains de sa mère et de ses frères. Elle a eu des amants  -  tout comme son mari Henri IV-  mais ce  qui était admis chez un homme ne l'étais pas chez un femme, d'où sa réputation. C'était surtout une femme lettrée, connue pour sa grande culture : elle tenu  a tenu une cours littéraire, écrit de la poésie et est l'auteur de Mémoires, et d'une belle correspondance.

Le roman d'Alexandre Dumas plein d 'aventures, de rebondissements, est agréable à lire. Comme d'habitude, Alexandre Dumas sait ménager le suspense, relancer l'intérêt mais l'ouvrage  est plus sombre, plus grave que certains des ces autres romans comme Les Trois mousquetaires, par exemple. La période historique est trop trouble et les personnages historiques trop marqués par un destin impitoyable. Le film de Patrice Chéreau met en scène d'une manière somptueuse ces événements tragiques qu'Alexandre Dumas, en son temps a porté lui-même sur scène, au théâtre.




Réponse à l'Enigme n°77


La bonne réponse : Aifelle, Asphodèle, Dasola, Eeguab, Keisha, Miriam , Pierrot bâton, Shelbylee


Le roman : La reine Margot : Alexandre Dumas
Le film : La reine Margot : Patrice Chéreau

samedi 7 décembre 2013

Un livre/Un film : énigme 77



Pour les nouveaux venus : De quoi s'agit-il?


Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même, nous vous proposons, le 1er et le 3ème samedi du mois, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film. Chez Wens vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur. 


Chez Eeguab, le 2ème et 4ème samedi du mois vous trouverez l'énigme sur le film et le livre




Consignes :  Vous pouvez donner vos réponses par mail que vous trouverez dans mon profil : Qui êtes-vous? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs seront donnés le Dimanche.




Pendant les vacances, nous arrêtons le jeu Un livre/ Un film.  
Le samedi 14 décembre l'énigme aura lieu chez Eeguab




 
Enigme 77
Ce roman historique est écrit par un auteur du XIX siècle de l'époque romantique. Il ne s'agit pas du récit où il crée des personnages masculins dont l'amitié est restée célèbre mais d'un autre ouvrage. Lequel? J'ajoute au cas où vous auriez des difficultés que, ici, c'est une femme qui donne son titre au roman.  Que de renseignements! Je suis bonne avec vous!
 
1er extrait : 
Le duc, pâle et tremblant malgré lui, sentit un frisson de glace courir par tout son corps ; il passa la main sur son front comme pour en chasser la vision lugubre ; puis, quand il la laissa retomber, quand il osa reporter la vue sur l’amiral, ses yeux s’étaient refermés, sa main était redevenue inerte, et un sang noir épanché de sa bouche sur sa barbe blanche avait succédé aux terribles paroles que cette bouche venait de prononcer.
2ème extrait :
Bientôt son épée devint trop lourde pour sa main, et il la jeta loin de lui. Parfois il lui semblait que les pas s’éloignaient et qu’il était près d’échapper à ses bourreaux ; mais aux cris de ceux-ci, d’autres massacreurs qui se trouvaient sur son chemin et plus rapprochés quittaient leur besogne sanglante et accouraient. Tout à coup il aperçut la rivière coulant silencieusement à sa gauche ; il lui sembla qu’il éprouverait, comme le cerf aux abois, un indicible plaisir à s’y précipiter, et la force suprême de la raison put seule le retenir. À sa droite c’était le Louvre, sombre, immobile, mais plein de bruits sourds et sinistres. Sur le pont-levis entraient et sortaient des casques, des cuirasses, qui renvoyaient en froids éclairs les rayons de la lune 

jeudi 5 décembre 2013

Wallace Stevens Bonhomme de neige

Pekka Hanolen


Grâce  à Laura Kasischke j'ai découvert Wallace Stevens dont un vers Il faut posséder un esprit d'hiver,  extrait de Bonhomme de neige, donne son titre au roman : Esprit d'hiver.
Dans ce récit, le personnage principal, Holly, qui a toute sa vie souhaité écrire des poésies mais sans pouvoir y parvenir, en panne d'inspiration,  regarde la neige tomber par la fenêtre. Elle se souvient de ce que son mari lui disait sur ce poète : 

Wallace Stevens.
Wallace Stevens était le poète agent d'assurances dont Eric essayait de se rappeler le nom chaque fois qu'il reprochait à Holly son blocage en écriture, insistant sur le fait que ce n'était ni la maternité, ni son boulot dans le monde américain de l'entreprise qui la bloquaient . (" Regarde ce poète, tu sais ce type dans les assurances...")

Pekka Hanolen : Hiver

Bonhomme de neige

 
Il faut posséder un esprit d’hiver

Pour regarder le gel et les branches

Des pins sous leur croûte de neige ;



 Avoir eu froid pendant longtemps

 Pour contempler les genévriers hérissés de glace,

Les épicéas, bruts dans l’éclat lointain



Du soleil de janvier ; et ne pas imaginer

 De détresse aucune dans le bruit du vent,

 Le bruit d’une poignée de feuilles,



Qui est le bruit de l’étendue

Emplie du même vent

 Soufflant dans le même lieu nu



Pour qui écoute, écoute dans la neige,

Et, n’étant rien lui-même, ne contemple

Rien qui ne soit là et le rien qui est.

 
Gustav Fjaestad

The Snow Man


One must have a mind of winter

To regard the frost and the boughs

Of the pine-trees crusted with snow;



And have been cold a long time
 To behold the junipers shagged with ice,

The spruces rough in the distant glitter



Of the January sun; and not to think

Of any misery in the sound of the wind,
 
In the sound of a few leaves,



Which is the sound of the land

Full of the same wind

That is blowing in the same bare place



For the listener, who listens in the snow,

And, nothing himself, beholds

Nothing that is not there and the nothing that is.




Victor Charreton


Editions Corti
 Harmonium  traduction de Claire Malroux



Avec ce poème je rejoins le groupe poésie du jeudi d'Asphodèle

Voir - pour les peintres scandinaves Pekka Hanolen et Gustav Fjaestad - qui illustrent ce poème  le beau billet de Nathanaelle

dimanche 1 décembre 2013

Jean-Christophe Ruffin : Globalia




J'ai eu un peu de mal à entrer dans Globalia le roman de Jean-Christophe Ruffin dont le thème me paraît trop connue et me donne une impression de déjà lu depuis Le meilleur des mondes d'Huxley et 1984 d'Orwell.
Pourtant c'est de notre époque que Jean-Christophe Ruffin nous parle et c'est en cela qu'il offre un point de vue différent. Je me suis donc intéressée peu à peu au récit en découvrant la vision critique que l'écrivain donne de notre société, du pouvoir politique, et de la mondialisation des richesses économiques. 

Sous un globe qui le protège du monde extérieur, sous un ciel toujours clément et ensoleillé mais factice, voici un univers, Globalia, ou tout semble parfait, où l'état providence veille sur tout, assure le confort et la santé de son peuple mais où pourtant la liberté fait défaut. C'est pourquoi Baïkal, un jeune globalien cherche à gagner les non-zones, sauvages, peuplées d'après le gouvernement de Globalia de "terroristes". Mais peut-on se libérer vraiment d'un pouvoir qui détient toutes les commandes du pouvoir : L'argent, l'armement et  l'information? 

Dans Globalia, en effet, le pouvoir est concentré entre les mains d'une poignée d'hommes. Ils sont si peu nombreux que leur puissance est presque illimitée. Les politiques n'y font que de la figuration et ne possèdent plus que l'apparence du pouvoir. Ils servent de paravent à des multinationales qui leur dictent les lois. Etonnant, non, comme ce monde ressemble au nôtre? J'ai eu l'impression de voir nos hommes politiques français de gauche ou de droite s'agiter comme des fantoches au service des multinationales!
Quant à ceux qui habitent Globalia, pourvu qu'ils bénéficient du confort et puissent consommer, ils renoncent peu à peu à leur liberté de penser; d'autant plus que le gouvernement de Globalia s'appuie sur la peur pour maintenir les habitants sous dépendance et place la sécurité au coeur de la constitution en présentant la video-surveillance comme un objet de liberté. Vous connaissez? Les globaliens s'endorment dans un quotidien ou l'écran les berce à longueur de journée de publicités mensongères, où la culture n'existe plus et où les livres ont disparu. Alors, bien sûr, les marginaux qui échappent à la règle, ceux qui aiment les livres, par exemple, vont essayer de s'insurger. Mais c'est la lutte du pot de terre contre le pot de fer.
J'ai trouvé le roman de Ruffin très pessimiste à moins qu'il ne soit tout simplement lucide et c'est pourquoi même si le roman ne m'a pas paru  passionnant - les personnages ne sont pas attachants, l'histoire d'amour peu convaincante -  j'ai apprécié cette analyse sans concession de notre monde actuel et cette critique politique virulente de la mondialisation.


de Lisa et Silyre

Laura Kasischke : La vie devant ses yeux, une déception




Emportée par mon enthousiasme pour Esprit d'hiver j'ai voulu lire un autre Kasischke : La vie devant ses yeux. Mal m'en a pris! Le roman est une déception complète. Qui plus est je dois battre ma coulpe et demander à Wens (voir sa critique du film) pardon car le film est loin d'être bon!

Diana et Maureen sont amies lorsque a lieu le drame. Dans leur lycée, un élève devenu fou tire sur ses camarades, allusion à la tuerie de Colombine, et pénétrant dans les toilettes où elles sont réfugiées leur demande laquelle des deux il doit tuer. Diana répond "tue-la". La suite du roman montre la vie de Diana devenue adulte, avec sa fille Emma, son mari, un brillant universitaire … Mais sous cette apparence de bonheur, la fêlure …

Comme d'habitude, Laura Kasischke  mène l'intrigue avec habileté, nous amène là où elle veut avec son écriture élégante et cette sorte de cruauté qui est en elle, lorsqu'elle peint sous le calme, la beauté d'un jardin et des fleurs, le malaise et la menace.  On y retrouve maints thèmes communs à Esprit d'hiver. Mais je comprends mieux pourquoi certains lecteurs (devrais-je dire lectrice, n'est-ce pas Dominique (à sauts et à gambades?) ne peuvent supporter ce que l'on a  pu appeler "manipulation". Le lecteur envoyé sur une fausse piste croit ce qu'on lui raconte avant d'être retourné comme un crêpe et de s'apercevoir que tout ce qu'il pensait voir n'était qu'un reflet inversé de l'image présentée.  Mais en faisant cela Laura Kasischke, pour le plaisir d'un dénouement époustouflant, détruit ce qui était vraiment au centre de cette histoire : comment peut-on vivre après un tel drame et une telle culpabilité?  Question qui est le véritable intérêt du récit ou aurait dû l'être.

C'est du grand art, et si le roman m'a déplu, ce n'est pas parce que l'habileté et le talent d'écriture de Kasischke sont en cause mais parce que la manipulation est gratuite, le dénouement décevant, et que je ne peux adhérer au récit qui perd tout son intérêt et sa logique interne quand on connaît la vérité. Au contraire, j'ai totalement accepté ce procédé dans Esprit d'Hiver parce qu'il obéit à une logique psychologique, que le point de vue du récit, unique, celui de Holly, nous amène à cette vision faussée; et  l'écrivaine ne triche pas puisqu'elle nous donne toutes les clés pour comprendre. De plus, le roman rend compte de l'immense douleur d'une mère et donc il n'est jamais gratuit. Ce qui n'est pas le cas pour La vie devant ses yeux qui est un roman à sensation..

Quant au film s'il a les mêmes défauts que le livre, il n'en a pas les qualités. Le récit est mélo et au cas où l'on n'aurait pas compris ce qu'éprouve Diana, le metteur en scène Vadim Pelman en rajoute des tonnes. L'histoire devient moralisatrice : la jeune héroïne dévoyée mais libre de Kasischke, qui n'obéit pas à la morale bourgeoise bien pensante, devient une pauvre petite jeune fille mal aimée, larmoyante,  qui se rachète par sa grandeur d'âme.

Réponse à l'énigme n° 76



La bonne réponse : Aifelle,  Asphodèle, Dasola, Eeguab, Gwenaelle, Valentyne

 Le roman : Laura Kasischke : La vie devant ses yeux
Le film :  Vadim Pelman : La vie devant ses yeux

samedi 30 novembre 2013

Un Livre/ Un film : Enigme 76


Pour les nouveaux venus : De quoi s'agit-il?


 

Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même, nous vous proposons, le 1er et le 3ème samedi du mois, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film. Chez Wens vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur. 


Chez Eeguab, le 2ème et 4ème samedi du mois vous trouverez l'énigme sur le film et le livre






Consignes :  Vous pouvez donner vos réponses par mail que vous trouverez dans mon profil : Qui êtes-vous? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs seront donnés le Dimanche.




Pendant les vacances, nous arrêtons le jeu Un livre/ Un film.  

Le samedi 7 Décembre l'énigme aura encore lieu chez Wens et claudialucia puisque c'est le premier  samedi du mois de Décembre





Enigme 76
 Ce roman a été écrit par une célèbre romancière américaine dont on parle beaucoup en ce moment et qui a été couronnée de nombreux prix littéraires tant en poésie qu'en prose. C'est le troisième roman de cette auteure.

Le miroir est étroit et fonctionnel, mais éclatant, aussi. Plus tôt, ce matin, le gardien l'a frotté avec un chiffon et du glassex, et maintenant, il est comme un pan d'esprit qui s'ouvre. Aussi clair qu'une pensée qui naîtrait dans l'esprit d'un Dieu. Une pensée projetée par le créateur de toute chose, sur une eau parfaitement calme.
Elles doivent se serrer l'une contre l'autre, épaule contre épaule, pour faire tenir leurs deux reflets dans la glace. 
Une fille aux cheveux sombres qui sourit, le bras glissé sous celui de son amie.
Une blonde qui vient de pleurer, mais qui rit à présent. Il reste que ses larmes ont brouillé le cliché de son visage, le maquillage de ses yeux a coulé et son image lui paraît plaquée sur la surface tremblotante de l'eau d'une piscine.
 



jeudi 28 novembre 2013

Laura Kasischke : Esprit d'hiver (2 ) Réflexion sur un thème (citation)



Il y a dans Esprit d'hiver des thèmes, entre autres, qui me touchent beaucoup, c'est celui de l'enfance maltraitée, mise au rebut, celui de l'adoption, des difficultés et des souffrances qui lui sont liées : le désir d'enfant et l'impossibilité d'en avoir, les conditions de vie des enfants dans les orphelinats et pire encore de ceux qui vivent dans les rues; le fait aussi que les enfants malades ou déficients sont rejetés et le sentiment de culpabilité de ceux qui ont le pouvoir de décision. Quelle justification morale peut-il y avoir quand on décide que tel enfant a ou non le droit de vivre et celui d'être heureux?

Quand Holly décident d'adopter un bébé dans un orphelinat russe,  ses collègues n'ont de cesse de lui rappeler que l'enfant peut avoir des gènes défectueux, des maladies mentales ou physiques, des dégenérescences liés au passé de leurs parents, drogués, alcooliques, des séquelles d'une enfance traumatique dans une institution sinistrée où le manque de nourriture allié au manque de personnel entraînent des déficiences et une mortalité importante. Holly, elle, porteuse comme sa mère d'un gène entraînant la mort a dû subir des opérations qui ne lui permettent plus d'avoir d'enfants :

Ce type d'interrogations et de raisonnements avait mis Holly hors d'elle et, après la seconde ou la troisième suggestion de ce style, elle avait rétorqué : "Eh bien, je suppose que si mon patrimoine génétique était parfait, comme le vôtre, j'aurais bien des raisons de m'inquiéter. Mais puisque le mien est tissé de mutations génétiques mortelles, j'ai plus de compassion dans ce domaine que d'autres personnes. Je veux dire, vous sous-entendez que ceux qui auraient de mauvais gènes ne devraient pas avoir de parents, ou bien que les gens ayant de mauvais gènes ne devraient pas avoir d'enfants.


En Sibérie personne n'avait été en mesure (ni même désireux?) d'aborder avec Holly et Eric le sujet des parents biologiques de Tatiana... Evidemment peu importait à Eric et Holly. Leur seule inquiétude à ce stade - après ce premier aperçu des yeux noirs gigantesques de Tatty/Sally, après être tombés amoureux d'elle-  était de savoir s'il y avait quelque chose d'elle qu'il devait connaître concernant ses gènes afin de l'aider non de la rejeter.

 (Si vous n'avez pas lu  le livre, attention à partir de là spoiler*)

 Pourtant Holly et Eric malgré ces beaux sentiments qui demandent en fait beaucoup de courage et d'abnégation font comme les autres! Et l'on ne saurait les en condamner : avoir le désir d'un bébé en bonne santé est en somme bien naturel! Mais ce qui est pire, c'est qu'ils le font en se mentant par une sorte de déni de la vérité. Ils savent tous deux que Tatiana n'est pas le bébé qu'ils ont choisi et Holly sait ce que la vraie Tatiana est devenue depuis qu'elle a poussé la porte interdite.

Prendre connaissance des horreurs de ce monde et ne plus y penser ensuite, ce n'est pas du refoulement. C'est une libération.

C'est alors que l'élastique que doit tirer Holly sur les conseils de la psychiatre pour oublier la douleur ressentie chaque fois qu'elle pense à la mort de sa mère et ses soeurs prend toute sa signification. Une métaphore de l'oubli ou plus précisément du déni puisque Holly finit même par tirer l'élastique mentalement, dans sa tête. Et bien non! En cette journée d'hiver très particulière où tout va basculer pour Holly, le sentiment de culpabilité envers l'autre bébé va ressurgir plus fort que jamais. Ce n'était pas une libération mais du refoulement!

 Je crois que ce roman est un concentré de souffrance, que toutes les pages en sont imprégnées ; c'est pour cela qu'il m'a autant touchée et je me demande aussi si les lecteurs qui rejettent ce livre ne le font pas  par un sentiment d'auto-défense? (je ne peux répondre à leur place, évidemment mais vous le pouvez si vous êtes dans ce cas dans les commentaires)

*Comme je cherchais l'équivalent français de Spoiler voilà ce que je lis sur Wikipedia : 

Cependant, il est à préciser que cette recherche d'équivalents français à ce terme prétendument anglais n'aurait pas véritablement lieu d'être étant donné que ce mot "spoiler" est en fait issu en totalité de l'Ancien français "espoillier" (qui donnera "spolier" en français moderne), verbe provenant du latin "spoliare" signifiant "ruiner", "piller". Le terme "spoiler" n'est donc pas à proprement parler un mot anglais mais bien un dérivé direct du français (ancien français en l'occurence).
On nomme « spoil » le fait de donner des éléments de l'intrigue.