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jeudi 16 janvier 2025

Marcel Proust : Bilan final : livre 6 : Albertine disparue et livre 7 : Le temps retrouvé

 



Nous avons enfin terminé notre défi commun, nous, Miriam et Claudialucia : Lire les sept volumes de La Recherche du Temps perdu l’un après l’autre, dans la foulée… Le challenge lancé le 23 Mars 2024, commencé au mois d’Avril, s’est achevé en Décembre 2024. Une longue marche d’endurance.

Non, cette lecture n'a pas été facile pendant ces 9 mois, contrairement à ce que nous disent les inconditionnels de Proust, en tout cas pour moi !

 Ce que je n'ai pas aimé dans Proust

 Pourquoi la lecture m'a été parfois difficile ?

Plusieurs aspects de l'oeuvre m'ont déstabilisée, non la longueur de la phrase, - on s'y habitue très vite-, non le nombre de pages (plus de 3000), -  j'aime les gros livres bien épais dans lesquels on s'embarque pour un long voyage-,  mais plutôt cette impression de répétition d'un livre à l'autre ou d'un paragraphe à l'autre. Répétitions, redondances ? On a parfois envie de dire à l'écrivain : mais c'est déjà dit, on le sait, on n'est pas idiot, on a compris ! Oui, souvent je me suis ennuyée !

Ensuite il faut bien avouer que les personnages dont il parle sont odieux, que ce soit la grande noblesse ou la riche bourgeoisie, les Guermantes ou les Verdurin. Je les trouve vides, snobs, égoïstes, souvent même inintelligents et ridicules.  C'est d'ailleurs ce que dénonce Marcel Proust qui n'épargne pas la critique de ce milieu qu'il admire d'abord pour ensuite en constater la superficialité même s'il conserve malgré tout une certaine connivence avec eux  ! Après tout, c'est son milieu et quand il fréquente des gens du peuple, cela ne peut-être que ses chauffeur, cuisinière ou valet pour qui il a une certaine condescendance.  Quand vous passez des heures et des heures à lire Proust comme nous l'avons fait, cela signifie que vous passez des heures et des heures en compagnie de gens peu fréquentables, terriblement déplaisants ! Et cela ne paraît jamais finir !

Et puis même les personnages principaux ne sont pas tous sympathiques. Marcel, en particulier,  avec son mépris des femmes, ses caprices d'enfant gâté odieux envers sa mère (à Venise); le sentiment qu'il a de sa supériorité (envers Albertine), son incapacité à aimer les autres, sa manière de décrier l'amitié et l'amour. Il n'aime et il ne s'intéresse qu'à lui-même ! Et que dire de Charlus ou de Saint Loup qui, imbus de leur noblesse, satisfont leur sexualité avec des enfants des classes pauvres  !


Ce que j'ai aimé dans Proust

 Ceci dit, je suis bien heureuse de les connaître tous ces personnages même si cela peut paraître paradoxal par rapport à ce qui précède. Ils sont tellement célèbres qu'ils font partie de notre patrimoine littéraire, si je puis dire, et même de notre quotidien. L'autre jour, en regardant une photographie prise par ma fille d'un mineur péruvien au regard fier et au port de tête hautain, je me suis dit spontanément : "Le duc de Guermantes  ne pourrait avoir un air plus altier ! ". Les personnages de Proust comme référence !

 Et puis j'aime Tante Léonie et "ce grand renoncement de la vieillesse qui se prépare à la mort", Françoise,  le Michel Ange de notre cuisine et son boeuf aux carottes en gelée, son franc parler, la grand-mère si aimante, si dévouée et son grand amour pour Madame de Sévigné, Albertine, l'enfant orpheline et pauvre et pour cela jeune fille méprisée qui a le désir d'apprendre, qui lit, se cultive, prisonnière d'un homme malade, jaloux, égoïste,  incapable d'aimer ! Et, bien sûr, je me suis sentie concernée, touchée par ces personnages qui nous font éprouver des émotions et nous renvoient à nous-mêmes.

 Ce que j'aime dans Proust ? C'est aussi le témoin de son temps, l'électricité, le téléphone, l'aviation, le train, la vogue des bains de mer,  l'impressionnisme, l'affaire Dreyfus, la guerre de 14 à Paris...

 Proust et la  nature, la mer, les fleurs et ces magnifiques descriptions de Combray, de Balbec. Proust l'écrivain des fleurs et ses fameuses aubépines : "leur parfum s’étendait aussi onctueux, aussi délimité en sa forme que si j’eusse été devant l’autel de la Vierge, et les fleurs, aussi parées, tenaient chacune d’un air distrait son étincelant bouquet d’étamines, fines et rayonnantes nervures de style flamboyant comme celles qui à l’église ajouraient la rampe du jubé ou les meneaux du vitrail et qui s’épanouissaient en blanche chair de fleur de fraisier. "

J'adore lorsque Marcel Proust parle de l'art, la peinture, la musique et la littérature. J'aime que certaines scènes ou certains personnages soient décrits comme des oeuvres d'art, que Swann voit  Odette  comme une fresque de Boticelli, que le docteur ressemble à un Tintoret , que Bloch soit un Gentile Bellini, ou que "sous les couleurs d’un Ghirlandajo" soit peint le nez de M. de Palancy.

Proust et l'humour :  A de nombreuses reprises j'ai noté l'humour de Proust avec, par exemple, la vieille madame de Cambremer si mélomane qu'elle bat la mesure "avec sa tête transformée en métronome"; la première rencontre avec Bloch et les parents de Marcel m'ont bien fait rire, de même le baron Charlus et ses ruses pour retenir l'attention de Morel, ou encore les tics de madame Verdurin... pour ne citer que ceux-là.

La Recherche offre des pages admirables au style splendide, au thème fort, qui marquent à la fois par leur beauté et par leur sens, des pages entières qui se détachent des autres et que l'on peut lire à part tant elles ont de force :  "Longtemps, je me suis couché de bonne heure", la page des madeleines et de la tisane, celle des pavés inégaux, de l'aquarium à Balbec, de la robe et des chaussures rouges, du petit pan de mur jaune lors de la mort de Bergotte et bien d'autres encore.

Enfin, j'ai aimé cette recherche sur le temps, sur la mémoire et le souvenir qui est notre quête à tous. Et je pense que nous avons tous éprouvé cette remontée du passé grâce à une impression sensorielle, sensation olfactive, auditive... c'est le goût de la madeleine pour Proust, la triste petite phrase musicale de Vinteuil pour Swann, le chant de la grive pour Chateaubriand, l'odeur du pays qui est dans une pomme...

Nous publions ici la récapitulation des deux derniers livres : Albertine disparue et Le temps retrouvé.


BILAN 7


Miriam


Le temps retrouvé Tansonville

Le temps retrouvé : Monsieur de Charlus pendant la guerre

Le temps retrouvé : Dans la bibliothèque du prince de Guermantes, méditation sur la mémoire et littérature



Claudialucia


Le temps retrouvé (1) Proust, Cendrars et Céline

Marcel Proust : Le temps retrouvé (2)



BILAN 6


Miriam

Marcel Proust : Albertine disparue

 une lecture annexe : Le Lièvre aux yeux d'ambre d'Emund de Waal où j'ai trouvé un personnage ayant peut être inspiré Swann
 


Claudialucia

Marcel Proust :  Albertine disparue


 Bilan 5 : La prisonnière 

 


 claudialucia

La prisonnière : Marcel (1)

La prisonnière Albertine (2)

La prisonnière : Le mythe de Pygmalion

Normandie Calvados Caen : Exposition : Le spectacle de la marchandise, Ville, art et commerce avec Zola et Proust (2)

Marcel Proust et la mode : Mariano Fortuny et Jacques Doucet

Miriam  

 La prisonnière : Emprise, jalousie et mensonges

La prisonnière : mais qui est donc Albertine ?

La prisonnière :  Une soirée musicale chez madame Verdurin

  

  Bilan 4  Sodome et Gomorrhe

 


Claudialucia


Marcel Proust : Sodome et Gomorrhe : Le Baron Charlus et l’homosexualité (1)

Marcel Proust: Sodome et Gomorrhe : Albertine et l’homosexualité (2)

Marcel Proust : Sodome et Gomorrhe l’humour (3)

 

Keisha 

 Marcel Proust : lettres à sa voisine

Keisha a déniché une correspondance rare de Proust


Miriam
 

Sodome et Gomorrhe : Le baron Charlus et Jupien

Sodome et Gomorrhe : La soirée chez la princesse de Guermantes

Sodome et Gomorrhe : Autour de Balbec et les noms des villages normands

Miriam est partie à Balbec découvrir les lieux qui ont inspiré Marcel Proust
le Grand Hôtel, la promenade sur la digue et la plage

La villa du Temps retrouvé : Marcel Proust (l'écrivain) et Marcel, le narrateur, n'ont jamais vécu dans la belle villa du Temps Retrouvé transformé en musée Belle Epoque qui contient des autographes et des tableaux des personnes ayant inspiré Proust.


Si vous avez fait d'autres lectures vous pouvez coller les liens en commentaires ici.


 Marcel Proust Bilan 3  Le côté de Guermantes

Claudialucia

Proust Le côté de Guermantes :  lucidité et pessimisme

Miriam

Proust Le côté de Guermantes :(1ère partie) Le téléphone

Proust Le Côté de Guermantes :(2ème partie) L’Affaire Dreyfus dans le salon de madame de Villeparisis

Proust Le côté de Guermantes :  (3ème partie) Un dîner chez la Duchesse de Guermantes

La Maison de tante Léonie (Musée Proust) à Illiers-Combray

 

 Marcel Proust Bilan 2 : A l'ombre des jeunes filles en fleurs

 

 

Nathalie :

Chloé Cruchaudet, d'après Céleste Albaret, « Bien sûr, monsieur Proust », 2022, édité chez Noctambule.

Chloé Cruchaudet, Céleste, tome 2 Il est temps Monsieur Proust

Laure Murat : Proust, roman familial


Marcel Proust : Bilan 1 Du côté de chez Swann

 




Aifelle


Claudialucia

 
 
Le jeudi avec Marcel Proust :  billets sur Combray
 
 
 
 

Le jeudi avec Marcel Proust :  billets sur Un amour de Swann

Evelyne Bloch Dano une jeunesse de Proust

Céleste Albaret : Monsieur Proust

Laure Murat : Proust roman familial


Dominique

Laure Murat, roman familial

Bribes et conseils aux réfractaires


Fanja

Céleste : Bien sûr, monsieur Proust BD  Chloé Cruchaudet


Keisha

Laure Murat : Proust roman familial

Brassaï : Marcel Proust sous l’emprise de la photographie


Luocine

Laure Murat, roman familial


Miriam

Présentation du challenge Marcel Proust

Du côté de chez Swann : Marcel Proust lecture gourmande

Du côté de chez Swann : l’amour de la lecture/écriture

Du côté de chez Swann :  Combray En famille

Un amour de Swann Marcel Proust


Sandrine

Du côté de chez Swann






 

dimanche 12 janvier 2025

Marcel Proust , Blaise Cendrars, Céline et le temps retrouvé (1)

 

 

Enfin, j’ai terminé le septième volume de La Recherche du temps perdu en Décembre. C'est fini ! Le défi  que nous nous étions lancé, Miriam et moi, est terminé et gagné ! Il me reste à en rendre compte maintenant !

Ce dernier volume Le temps retrouvé est celui où Proust formule une synthèse de tous les moments qui ont marqué sa Recherche, ce qui le conduit à clarifier et exposer sa vision de l’art et de la littérature. Retrouver le temps perdu par le biais des impressions sensorielles, est, pour Marcel Proust, le seul moyen possible pour l'écrivain d'accéder à son art, d'exprimer sa vérité.

"L’impression est pour l’écrivain ce qu’est l’expérimentation pour le savant, avec cette différence que chez le savant le travail de l’intelligence précède et chez l’écrivain vient après. Ce que nous n’avons pas eu à déchiffrer, à éclaircir par notre effort personnel, ce qui était clair avant nous, n’est pas à nous. Ne vient de nous-même que ce que nous tirons de l’obscurité qui est en nous et que ne connaissent pas les autres. Et comme l’art recompose exactement la vie, autour de ces vérités qu’on a atteintes en soi-même flotte une atmosphère de poésie, la douceur d’un mystère qui n’est que la pénombre que nous avons traversée. " (Partie III matinée chez la Princesse de Guermantes)


Le Temps retrouvé est divise en trois grandes parties :


I) Tansonville

Marcel est invité à Tansonville chez Gilberte dans la demeure de son père, Swann, à Combray. Celle-ci a épousé Robert de Saint Loup et est ainsi devenue une Guermantes. Robert est absent et Gilberte se plaint d’être délaissée. Saint Loup, après son amour fou pour Rachel, s’est révélé homosexuel mais il soigne sa réputation d’homme à femmes pour mieux se consacrer à ses amants. Toujours cette nécessité du mensonge pour être accepté en société. En fait, il a une liaison avec l’affreux Morel, dont on se souvient qu’il a joué un rôle peu reluisant auprès de baron Charlus.
On pourrait penser que Marcel en retournant sur le  lieux de son enfance va retrouver le passé mais il n’en est rien. Il ne va même pas revoir l’église de Combray qu’il a tant aimée.

Marcel renonce à la littérature pour laquelle, dit-il, il n’a aucun don et va se faire soigner hors de Paris dans un maison de santé qu’il quittera au commencement de l’année 1916 pour rentrer à Paris.


II) Monsieur de Charlus pendant la guerre, ses opinions, ses plaisirs.

Elégantes pendant de la guerre de 14_18

Nous sommes en 1916 et Marcel Proust n’est pas tendre envers les « planqués » de l’arrière, comme dirait Céline. Le récit des années de guerre telle que Marcel la voit à Paris ne manque pas, en effet, d’une ironie mordante.
Qu’en est-il des femmes ?  Dans ces pages, Marcel pastiche un journal de mode, et décrit comment les grands couturiers et les femmes du monde "participent" à  " l’effort de guerre" :

« Les tristesses de l’heure, il est vrai, pourraient avoir raison des énergies féminines si nous n’avions tant de hauts exemples de courage et d’endurance à méditer. Aussi en pensant à nos combattants qui au fond de leur tranchée rêvent de plus de confort et de coquetterie pour la chère absente laissée au foyer, ne cesserons-nous pas d’apporter toujours plus de recherche dans la création de robes répondant aux nécessités du moment. La vogue, cela se conçoit, est surtout aux maisons anglaises, donc alliées, et on raffole cette année de la robe-tonneau dont le joli abandon nous donne à toutes un amusant petit cachet de rare distinction. »
« Quant à la charité, en pensant à toutes les misères nées de l’invasion, à tant de mutilés, il était bien naturel qu’elle fût obligée de se faire plus « ingénieuse encore », ce qui obligeait les dames à haut turbans à passer la fin de l’après-midi dans les thés autour d’une table de bridge, en commentant les nouvelles du « front » tandis qu’à leur porte les attendaient leurs automobiles ayant sur le siège un beau militaire qui bavardait avec le chasseur. »

Voilà pour les femmes. C’est assez méchant, non ? et assez juste !

Quant aux hommes ? Ils ne sont pas épargnés ! Bloch se montre patriote ardent et même chauvin tant qu’il pense être réformée pour myopie mais lorsqu’il comprend que cela ne lui épargnera pas la mobilisation, il se découvre soudain des idées antimilitaristes. Françoise cherche des appuis pour faire exempter son neveu. Saint Loup au contraire fait tout pour être incorporé et trouvera la mort sur le front. C’est l’occasion pour Marcel de rendre hommage aux poilus et même aux socialistes ( Quand on s’appelle Proust, il faut le faire!). Il croit encore à la noblesse de la guerre.

« Les jeunes socialistes qu’il pouvait y avoir à Doncières quand j’y étais, mais que je ne connaissais pas parce qu’ils ne fréquentaient pas le milieu de Saint-Loup, purent se rendre compte que les officiers de ce milieu n’étaient nullement des « aristos » dans l’acception hautainement fière et bassement jouisseuse que le « populo », les officiers sortis des rangs, les francs-maçons donnaient à ce surnom. Et pareillement d’ailleurs, ce même patriotisme, les officiers nobles le rencontrèrent pleinement chez les socialistes que je les avais entendu accuser, pendant que j’étais à Doncières, en pleine affaire Dreyfus, d’être des sans-patrie. »

La guerre de Proust, Céline et  Cendrars  

L'enterrement du comte d'Orgaz du Greco

 Je ne peux m'empêcher de comparer la guerre vue par Marcel Proust, Cendrars ou Céline. Quels contrastes !

Saint Loup est convaincu que la guerre est un art et que celle-ci obéit aux lois subtiles des stratèges. C'est ce qu'il explique à son ami Marcel alors que dans La main coupée Blaise Cendrars écrit : 

 Je m’empresse de dire que la guerre ça n’est pas beau et que, surtout ce qu’on en voit quand on y est mêlé comme exécutant, un homme perdu dans le rang, un matricule parmi des millions d’autres, est par trop bête et ne semble obéir à aucun plan d’ensemble mais au hasard. A la formule marche ou crève on peut ajouter cet autre axiome : va comme je te pousse ! Et c’est bien ça, on va, on pousse, on tombe, on crève, on se relève, on marche et on recommence. De tous les tableaux des batailles auxquelles j’ai assisté je n’ai rapporté qu’une image de pagaïe. Je me demande où les types vont chercher ça quand ils racontent qu’ils ont vécu des heures historiques ou sublimes.

Marcel juge la guerre en intellectuel, en artiste, sensible à la beauté des ombres et des lumières qu'il compare à un tableau du Gréco. Il ne peut s'empêcher aussi de souligner le côté vaudevillesque de cette scène de bombardement qui - pourtant, sème la panique et la mort - parce qu'elle lui a permis de voir la duchesse de Guermantes en chemise de nuit dans la cour et le duc en pyjama rose ! Il peut encore rire de la guerre, peut-être parce qu'il n'est pas dans les tranchées !

La ville semblait une masse informe et noire qui tout d’un coup passait des profondeurs de la nuit dans la lumière et dans le ciel où un à un les aviateurs s’élevaient à l’appel déchirant des sirènes, cependant que d’un mouvement plus lent, mais plus insidieux, plus alarmant, car ce regard faisait penser à l’objet invisible encore et peut-être déjà proche qu’il cherchait, les projecteurs se remuaient sans cesse, flairaient l’ennemi, le cernaient dans leurs lumières jusqu’au moment où les avions aiguillés bondiraient en chasse pour le saisir. Et escadrille après escadrille chaque aviateur s’élançait ainsi de la ville, transporté maintenant dans le ciel, pareil à une Walkyrie. Pourtant des coins de la terre, au ras des maisons, s’éclairaient et je dis à Saint-Loup que s’il avait été à la maison la veille, il aurait pu, tout en contemplant l’apocalypse dans le ciel, voir sur la terre, comme dans l’enterrement du comte d’Orgaz du Greco où ces différents plans sont parallèles, un vrai vaudeville joué par des personnages en chemise de nuit ...

C’est évidemment la différence, et par la style et par les idées, entre un Proust et un Céline qui a été au première loge, engagé volontaire à dix-huit ans. Dans Le voyage au bout de la nuit, il écrit :

Serais-je donc le seul lâche sur la terre? pensais-je. Et avec quel effroi !... Perdu parmi deux millions de fous héroïques et déchaînés et armés jusqu'aux cheveux ? Avec casques, sans casques, sans chevaux, sur motos, hurlants, en autos, sifflant, tirailleurs, comploteurs, volant, à genoux, creusant, se défilant, caracolant dans les sentiers, pétaradant, enfermés sur la terre comme dans un cabanon, pour y tout détruire, Allemagne, France et continents, tout ce qui respire, détruire, plus enragés que les chiens, adorant leur rage (ce que les chiens ne font pas), cent, mille fois plus enragés que mille chiens et tellement plus vicieux! Nous étions jolis ! Décidément, je le concevais, je m'étais embarqué dans une croisade apocalyptique.

On est puceau de l’Horreur comme on l’est de la volupté. Comment aurais-je pu me douter moi de cette horreur en quittant la place Clichy ? Qui aurait pu prévoir, avant d’entrer vraiment dans la guerre, tout ce que contenait la sale âme héroïque et fainéante des hommes ? A présent, j’étais pris dans cette fuite en masse, vers le meurtre en commun, vers le feu… Ça venait des profondeurs et c’était arrivé."

 Quant à Blaise Cendrars, c'est encore un cri du coeur qu'il pousse dans La main coupée :

"Quand on a vécu ça, on ne croit plus aux slogans des stratèges. On est initié. L'art militaire est affaire des culottes de peau. Une sale routine. Marche ou crève.

Et nous marchions. Et nous crevions."

Marcel Proust décrit aussi une époque où les parvenues et parvenus se mêlent à la haute société, tout un milieu interlope, qui, profitant des désastres et des bouleversements amenés par la guerre,  signe le glas d’une certains noblesse imbue de ses privilèges et qui sera bien vite remplacée par d’autres profiteurs. L’heure n’est plus au dreyfusisme mais au patriotisme et les libéraux antifreyfusards de jadis deviennent les conservateurs d'aujourd’hui (Clémenceau).

Quant au Baron Charlus, ses racines allemandes et ces propos pro- germanistes lui font du tort. Il est désormais bien vieux, malade, diminuée mais cela ne l’empêche pas d’être vu par Marcel dans une maison de passe tenue par Jupien où l’on pratique des jeux sado-masochistes.


Suite : Le temps retrouvé (2) lundi

3ième partie :   Matinée chez la princesse de Guermantes




jeudi 5 décembre 2024

Marcel Proust : Albertine disparue


Albertine disparue est l’avant-dernier volume de La recherche du temps perdu. Il est divisé en quatre livres qui portent respectivement les titres suivants :

I ) Le chagrin et l’oubli qui raconte le départ d’Albertine, sa mort et la douleur de Marcel, sa jalousie et bientôt l’oubli.

II ) Mademoiselle de Forcheville : Marcel rencontre Gilberte après le remariage d’Odette avec monsieur de Forcheville. Ce dernier, en épousant la mère, a adopté la jeune fille et lui a donné son nom et son titre. Elle est désormais Mademoiselle de Forcheville et est reçue dans les plus grands salons, ceci d’autant plus qu’elle est à la tête d’une grande fortune. Il est de mauvais ton, désormais, d’évoquer Swann. Gilberte devenue snob essaie de faire oublier qu’elle est sa fille. Pauvre Swann, lui qui l’aimait tant !

III) Séjour à Venise : Marcel part à Venise avec sa mère. La description de Venise est bien rapide, ce qui m’a déçue. Marcel préfère évoquer  sa rencontre avec Monsieur de Norpois et madame de Villeparisis. Je m’attendais, lui qui parle si bien de l’art, à rencontrer Carpaccio, Bellini ou le Titien en sa compagnie, mais rien ! Bien décevant ! Même adulte, il se comporte avec sa mère comme un galopin mal élevé et trop gâté. Il boude et refuse de prendre le train pour rentrer en France parce qu’il  veut prolonger son séjour à Venise pour se lier avec une jeune vénitienne qu’il verrait bien prendre la place d’Albertine. Le personnage de Marcel est décidément bien antipathique.

IV) Nouvel aspect de Robert de Saint Loup : Où l’on apprend que Saint Loup, désormais marié à avec Gilberte, délaisse son épouse et lui préfère les hommes. Son homosexualité s’accompagne de mensonge : il feint d’aimer passionnément les femmes pour ne pas avoir d’ennui avec la société, trompe Gilberte tout en profitant de sa fortune, et Marcel constate la fin de leur amitié.

Les liens entre un être et nous n’existent que dans notre pensée.(…)  Nous existons seuls. L’homme est l’être qui ne peut sortir de soi, qui ne connaît les autres qu’en soi, et, en disant le contraire, ment.


L’amour chez Marcel Proust : Le chagrin et l’oubli

 

La cristallisation

Le chagrin et l'oubli, ce titre résume bien ce qu'est l'amour pour Proust. 


Dès lors qu’Albertine l’a quitté, Marcel se rend compte qu’il ne peut pas vivre sans elle et cherche à la reconquérir.
"Mademoiselle Albertine est partie ! Comme la souffrance va plus loin en psychologie que la psychologie ! Il y a un instant, en train de m’analyser, j’avais cru que cette séparation sans s’être revus était justement ce que je désirais, et comparant la médiocrité des plaisirs que me donnait Albertine à la richesse des désirs qu’elle me privait de réaliser, je m’étais trouvé subtil, j’avais conclu que je ne voulais plus la voir, que je ne l’aimais plus. Mais ces mots : « Mademoiselle Albertine est partie » venaient de produire dans mon cœur une souffrance telle que je ne pourrais pas y résister plus longtemps. Ainsi ce que j’avais cru n’être rien pour moi, c’était tout simplement toute ma vie."

Marcel envoie son ami Saint Loup chez la tante d’Albertine en Touraine, madame Bontemps, pour faire revenir la jeune fille à Paris. Mais il apprend bientôt qu’Albertine est morte, victime d’un accident de cheval. Marcel ne doute plus de son amour et sa souffrance est intense et ceci d’autant plus qu’ayant Albertine perpétuellement avec lui, chez lui, il y avait eu « la force immense de l’habitude » pour expliquer son attachement. Il est pourtant conscient que le temps finira non seulement par apaiser la douleur mais aussi par la lui faire oublier car pour lui «… aimer est un mauvais sort comme ceux qu’il y a dans les contes contre quoi on ne peut rien jusqu’à ce que l’enchantement ait cessé. »

Et c’est sans doute ce que veut signifier Shakespeare dans Le songe d’une nuit d’été quand la reine des fées Titania, envoûtée par le sortilège d’Obéron, pare Bottom affublé d’une tête d’âne de toutes les qualités au grand étonnement de ses suivantes.

 

John Anster Fitzgerald : Titania et Bottom

En effet, qu’est-ce que l’amour pour Marcel ?  Si ce n’est l’illusion que l’on projette sur une personne indépendamment de ce qu’elle est réellement : « mon amour était moins un amour pour elle qu’un amour en moi ».  Je suppose que Proust a été influencé par la théorie de la cristallisation de Stendhal ? un écrivain dont il parle fréquemment. 


Stendhal écrit :

“La première cristallisation commence. On se plaît à orner de mille perfections une femme de l’amour de laquelle on est sûr ; on se détaille tout son bonheur avec une complaisance infinie. Cela se réduit à s’exagérer une propriété superbe, qui vient de nous tomber du ciel, que l’on ne connaît pas, et de la possession de laquelle on est assuré. Laissez travailler la tête d’un amant pendant vingt-quatre heures, et voici ce que vous trouverez. Aux mines de sel de Salzbourg, on jette dans les profondeurs abandonnées de la mine un rameau d’arbre effeuillé par l’hiver ; deux ou trois mois après, on le retire couvert de cristallisations brillantes : les plus petites branches, celles qui ne sont pas plus grosses que la patte d’une mésange, sont garnies d’une infinité de diamants mobiles et éblouissants ; on ne peut plus reconnaître le rameau primitif. Ce que j’appelle cristallisation, c’est l’opération de l’esprit, qui tire de tout ce qui se présente la découverte que l’objet aimé a de nouvelles perfections.”

La théorie de la cristallisation de Stendhal me paraît très nettement évoquée dans le passage où Marcel confie une photo d’Albertine à Saint Loup qui s’attend à voir une beauté et où celui-ci, stupéfait, s'écrie : « c’est ça la jeune fille que tu aimes? ». Saint Loup ne peut mettre dans cette image d'Albertine, tout le vécu du jeune homme, il ne peut ajouter aux sensations visuelles, toutes les" sensations de saveur, d'odeur, de toucher", ni tous les moments heureux ou au contraire toutes les souffrances qu'il a éprouvées. Et il conclut : "Bref Albertine n’était, comme une pierre autour de laquelle il a neigé, que le centre générateur d’une immense construction qui passait par le plan de mon cœur."
Or, cette cristallisation ne peut durer : « Comme il y a une géométrie dans l’espace, il y a une psychologie dans le temps, où les calculs d’une psychologie plane ne seraient plus exacts parce qu’on n’y tiendrait pas compte du temps et d’une des formes qu’il revêt, l’oubli ; l’oubli dont je commençais à sentir la force et qui est un si puissant instrument d’adaptation à la réalité parce qu’il détruit peu à peu en nous le passé survivant qui est en constante contradiction avec elle. »
Marcel  comprend qu’il n’aime plus Albertine, tout comme il l’avait fait pour Gilberte.

Finalement c’est une vision bien pessimiste de l’humanité que donne Marcel Proust :  « C’est le malheur des êtres de n’être pour nous que des planches de collections fort usables dans notre pensée. Justement à cause de cela on fonde sur eux des projets qui ont l’ardeur de la pensée ; mais la pensée se fatigue, le souvenir se détruit, le jour viendrait où je donnerais volontiers à la première venue la chambre d’Albertine, comme j’avais sans aucun chagrin donné à Albertine la bille d’agate ou d’autres présents de Gilberte. »


 Le roman du mensonge

 

Albertine disparue

Dans La prisonnière Miriam qui lit avec moi La Recherche, intitulait un de ses billets (ICI) Emprise, jalousie et mensonge.  Et en effet, les deux personnages ne sont jamais sincères et ne cessent de mentir. Albertine ment sur sa vie passée, puis elle revient sur ses mensonges pour les désavouer : Ainsi elle dit qu’elle a été élevée par l'amie de mademoiselle Vinteuil, puis elle avoue que ce n’est pas vrai. Mais quel est le moment où elle dit la vérité ? Que croire ? Il n’y a jamais une réponse certaine et le lecteur ne peut être sûr de posséder la vérité. Marcel ment à Albertine pour la dominer et la manipuler, il ment à ses amis en leur cachant la présence de la jeune fille chez lui. La recherche du temps perdu est aussi le roman du mensonge... entre autres.
Et l’on a vu aussi le mensonge social, Charlus ment sur sa préférence sexuelle et mime la virilité d'une manière ridicule. Tous les personnages jouent un rôle, feignent des sentiments qui n’existent pas, la duchesse de Guermantes dans sa robe rouge face à la mort annoncée de Swann, les Verdurin uniquement préoccupés de la réussite de leur soirée quand on leur annonce le décès d’un ami …

 Même la mort d’Albertine, n’arrête pas Marcel dans sa quête investigatoire dans Albertine disparue : Albertine est-elle homosexuelle ?  Albertine l’a-t-elle trompé ? et avec qui ? et quand ?
Il veut savoir la vérité. Or, c’est Andrée, « la meilleure amie » qui va peu à peu livrer les secrets d’Albertine et nous apprenons de sa bouche que, en effet, Albertine a eu des des relations avec des femmes et cela, déjà, à Balbec, mais aussi à Paris quand elle sortait accompagnée. Elle mentait et trahissait donc Marcel puisqu’elle l’assurait de son affection et de sa fidélité. Mais nous dit Andrée, ce qui est grave, c’est qu’elle s’était acoquinée avec le méprisable Morel qui lui livrait des jeunes filles du peuple avec qui elle avait une relation sexuelle.

Elle avait rencontré chez Mme Verdurin un joli garçon, Morel. Tout de suite ils s’étaient compris. Il se chargeait, ayant d’elle la permission d’y prendre aussi son plaisir, car il aimait les petites novices, de lui en procurer. Sitôt qu’il les avait mises sur le mauvais chemin, il les laissait. Il se chargeait ainsi de plaire à de petites pêcheuses d’une plage éloignée, à de petites blanchisseuses, qui s’amourachaient d’un garçon mais n’eussent pas répondu aux avances d’une jeune fille. Aussitôt que la petite était bien sous sa domination, il la faisait venir dans un endroit tout à fait sûr, où il la livrait à Albertine. Par peur de perdre Morel, qui s’y mêlait du reste, la petite obéissait toujours, et d’ailleurs elle le perdait tout de même, car, par peur des conséquences et aussi parce qu’une ou deux fois lui suffisaient, il filait en laissant une fausse adresse.

Ces dernières précisions chargent le portrait de la jeune fille ! Et vlan ! Voilà le seul personnage sympathique de la Recherche en dehors de la grand-mère et de la mère de Marcel,  cataloguée non seulement comme sournoise et infidèle à celui qu'elle paraissait aimer mais recevant, de plus, les services douteux d’un entremetteur, l’infâme Morel ! Une Albertine machiavélique dont les rapports avec Marcel n’auraient eu pour but que de se faire épouser ! Ce n’est pas du tout comme cela que je la voyais.
Oui… Mais faut-il croire Andrée ? Ou s’arrête la vérité, ou commence la médisance ? Rappelons-nous que tous les personnages de La Recherche mentent ! Et on le sait, Marcel nous le rappelle, Andrée, est une femme orgueilleuse, envieuse, se répandant souvent en propos diffamatoires lors de ses crises de rage ! Et Aimé ? On pourrait-on en dire autant de lui lorsque que Marcel l'envoie aussi espionner ?  Il pourrait  mentir pour mériter sa commission !  Finalement le lecteur me semble libre de croire de qu’il veut.


Les enfants du peuple : des victimes

Fernand Pelez: le petit marchand de citron

 

Je n’ai jamais lu aucune étude au sujet des enfants victimes de la riche société dans A la recherche du temps perdu pourtant il est fait maintes fois allusion à des enfants ou des adolescents qui servent  à assouvir les désirs sexuels de ces messieurs de « la haute » et qui se livrent à la prostitution !  En particulier on précise que le Baron Charlus a beaucoup de petits « protégés » mais qu’il fait très attention de rester platonique quand il s’agit de fils de la haute société. Jusqu’à Albertine disparue, je ne savais pas ce que Marcel en pensait. Il expliquait sans paraître porter un jugement.  

Et voilà que dans ce volume, à la suite d’une scène étrange, il nous le précise :

Marcel est si triste du départ d'Albertine, qu’une fois, en descendant de chez lui, il trouve devant sa porte une fillette pauvre. Il la fait monter chez lui, l’assoit sur ses genoux et la berce tendrement, cherchant à se consoler de son affliction par cette chaleur humaine. Quand elle part, il lui donne cinq cents francs. Il n’y a pas de connotation sexuelle dans cette scène même si, aux yeux du lecteur contemporain, elle peut paraître douteuse. Et pas seulement du lecteur contemporain mais aussi aux yeux des parents qui portent plainte ! Marcel est convoqué au commissariat.  Les parents lui rendent son argent en s’indignant. Lui, ne veut pas le reprendre disant qu’il n’a pas rien fait de mal. Ni les parents, ni le chef de la Sûreté ne croient en sa version. « De mon innocence dans le fait il ne fut même pas question, car c’est la seule hypothèse que personne ne voulut admettre un instant. »
 Marcel s’en tire « avec un savon extrêmement violent » tant que les parents sont là : "Mais dès qu’ils furent partis, le chef de la Sûreté, qui aimait les petites filles, changea de ton et me réprimanda comme un compère : « Une autre fois, il faut être plus adroit. Dame, on ne fait pas des levages aussi brusquement que ça, ou ça rate. D’ailleurs vous trouverez partout des petites filles mieux que celle-là et pour bien moins cher.  La somme était follement exagérée. "

La honte qu’éprouve Marcel est violente  :

Dès lors il me serait à jamais impossible de faire venir une petite fille dans mes chagrins pour me consoler, sans risquer d’avoir la honte devant elle qu’un inspecteur surgît et qu’elle me prît pour un malfaiteur. Et du même coup je compris combien on vit plus pour certains rêves qu’on ne croit, car cette impossibilité de bercer jamais une petite fille me parut ôter à la vie toute valeur, mais de plus je compris combien il est compréhensible que les gens aisément refusent la fortune et risquent la mort, alors qu’on se figure que l’intérêt et la peur de mourir mènent le monde. Car si j’avais pensé que même une petite fille inconnue pût avoir, par l’arrivée d’un homme de la police, une idée honteuse de moi, combien j’aurais mieux aimé me tuer. »

Plus tard, il apprend, quand il est est question de l’homosexualité de Saint Loup, que ce dernier a agressé  un jeune liftier dans l’ascenseur du Grand Hôtel de Balbec et que les Guermantes ont eu bien du mal à  faire taire les parents du jeune garçon. Selon que vous serez puissant ou misérable…

 


mardi 19 novembre 2024

Marcel Proust Bilan 5 : La prisonnière

 Bilan 5 : La prisonnière 

 


 claudialucia

La prisonnière : Marcel (1)

La prisonnière Albertine (2)

La prisonnière : Le mythe de Pygmalion

Normandie Calvados Caen : Exposition : Le spectacle de la marchandise, Ville, art et commerce avec Zola et Proust (2)

Marcel Proust et la mode : Mariano Fortuny et Jacques Doucet

Miriam  

 La prisonnière : Emprise, jalousie et mensonges

La prisonnière : mais qui est donc Albertine ?

La prisonnière :  Une soirée musicale chez madame Verdurin

 

 

 Marcel Proust Bilan 4  Sodome et Gomorhhe



Claudialucia


Marcel Proust : Sodome et Gomorrhe : Le Baron Charlus et l’homosexualité (1)

Marcel Proust: Sodome et Gomorrhe : Albertine et l’homosexualité (2)

Marcel Proust : Sodome et Gomorrhe l’humour (3)

 

Keisha 

 Marcel Proust : lettres à sa voisine

Keisha a déniché une correspondance rare de Proust


Miriam
 

Sodome et Gomorrhe : Le baron Charlus et Jupien

Sodome et Gomorrhe : La soirée chez la princesse de Guermantes

Sodome et Gomorrhe : Autour de Balbec et les noms des villages normands

Miriam est partie à Balbec découvrir les lieux qui ont inspiré Marcel Proust
le Grand Hôtel, la promenade sur la digue et la plage

La villa du Temps retrouvé : Marcel Proust (l'écrivain) et Marcel, le narrateur, n'ont jamais vécu dans la belle villa du Temps Retrouvé transformé en musée Belle Epoque qui contient des autographes et des tableaux des personnes ayant inspiré Proust.


Si vous avez fait d'autres lectures vous pouvez coller les liens en commentaires ici.



 

 Marcel Proust Bilan 3  Le côté de Guermantes

 



Claudialucia

Proust Le côté de Guermantes :  lucidité et pessimisme

Miriam

Proust Le côté de Guermantes :(1ère partie) Le téléphone

Proust Le Côté de Guermantes :(2ème partie) L’Affaire Dreyfus dans le salon de madame de Villeparisis

Proust Le côté de Guermantes :  (3ème partie) Un dîner chez la Duchesse de Guermantes

La Maison de tante Léonie (Musée Proust) à Illiers-Combray

 

 Marcel Proust Bilan 2 : A l'ombre des jeunes filles en fleurs

 

 

Nathalie :

Chloé Cruchaudet, d'après Céleste Albaret, « Bien sûr, monsieur Proust », 2022, édité chez Noctambule.

Chloé Cruchaudet, Céleste, tome 2 Il est temps Monsieur Proust

Laure Murat : Proust, roman familial


Marcel Proust : Bilan 1 Du côté de chez Swann

 




Aifelle


Claudialucia

 
 
Le jeudi avec Marcel Proust :  billets sur Combray
 
 
 
 

Le jeudi avec Marcel Proust :  billets sur Un amour de Swann

Evelyne Bloch Dano une jeunesse de Proust

Céleste Albaret : Monsieur Proust

Laure Murat : Proust roman familial


Dominique

Laure Murat, roman familial

Bribes et conseils aux réfractaires


Fanja

Céleste : Bien sûr, monsieur Proust BD  Chloé Cruchaudet


Keisha

Laure Murat : Proust roman familial

Brassaï : Marcel Proust sous l’emprise de la photographie


Luocine

Laure Murat, roman familial


Miriam

Présentation du challenge Marcel Proust

Du côté de chez Swann : Marcel Proust lecture gourmande

Du côté de chez Swann : l’amour de la lecture/écriture

Du côté de chez Swann :  Combray En famille

Un amour de Swann Marcel Proust


Sandrine

Du côté de chez Swann


Quand vous écrivez sur Proust, laisser le lien vers votre billet dans mon blog en cliquant sur la vignette de la colonne de droite, en haut, challenge Marcel Proust.