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lundi 2 novembre 2015

Une autre Venise : Acqua alta et brouillard

Venise : le palais des Doges dans le brouillard bleuté
Visiter Venise en décembre est une autre expérience, celle du brouillard qui enferme tout dans son sac  de coton bleuté et qui nous transporte dans un rêve éveillé; celle de l'acqua alta et de la place San Marco inondée, spectacle féérique de ses dentelles et de ses palais reflétées par l'eau, spectacle amusant de la foule des touristes vêtues de bottes vertes et roses, brandissant leur parapluie, tout en  marchant sur les passerelles que les agents municipaux installent sur  la place San Marco et le long du  Quai des Esclaves, riva degli Schiavoni. Et puis toutes sortes de petits détails : les portes des hôtels béantes sur des halls submergés où tous s'affairent pour évacuer l'eau afin de libérer leurs clients prisonniers. Moi, je n'ai pas eu la patience d'attendre! Puis cette odeur fraîche comme après l'orage, cette haleine de fond marin, et cette exaltation heureuse qui vous prend devant cette ville assaillie par les flots, qui semble faire le gros dos, en habituée; le claquement des gondoles tossées les unes contre les autres par l'agitation de la lagune; les pigeons aux plumes mouillées, piteux et déconfits, qui se massent sur les seuils du palais pour échapper à la pluie; et ce petit chaperon rouge, qui échappe à ses parents et qui marche dans l'eau en levant très haut les pieds... pour mieux se mouiller! Enfin l'eau se retire, le pavement de la place luit et joue avec les couleurs, bientôt, la cité s'ébroue et sèche et, en quelques instants, plus rien!

Acqua Alta

Venise  Acqua Alta  reflets

Venise acqua alta


Venise  Acqua Alta  Le palais des Doges

Venise  Acqua Alta : livraison
Venise acqua alta : reflets

Venise  Acqua Alta : pigeons piteux déconfits
Venise acqua alta : reflets

Brouillard

Venise : Riva degli Schiavoni

Venise palais des Doges en arrière plan


Venise : Punto della Dogano

Venise : Eglise de la Salute


Venise : Le pont de l'Académie

Venise : Le palais Barbarigo et ses mosaïques

Chez Eimelle, pendant le mois de Novembre, le challenge italien Il Viaggio se poursuit sur le thème de Venise.

Chez Eimelle

mercredi 21 octobre 2015

Olivier Barde-Cabuçon : Humeur noire à Venise


Humeur noire à Venise de Olivier Barde-Cabuçon est le troisième livre des aventures plombières du chevalier de Volnay, commissaire aux morts étranges à Paris. C’est le titre que Louis XV a accordé au jeune homme pour le remercier de lui avoir sauvé la vie en 1757.Volnay se rend à Venise avec le moine ( je ne sais pourquoi ce personnage s’habille en moine puisque c’est un mécréant, il faut lire les livres précédents pour le comprendre, je suppose), un moine qui n’est autre que le père du jeune homme, en proie à une dépression après le départ de la femme qu’il aime. Volnay espère ainsi chasser l’humeur noire de son compagnon et il répond aussi à l’appel au secours de Chiara son ex-amoureuse dont le cousin, le comte de Trissano, issu d’une grande famille vénitienne, est menacé de mort. 

Les mystères de Venise

Venise, une ville de roman noir
Nous voilà donc à Venise et sachez que l’intrigue comme la ville va nous entraîner dans un tourbillon d’aventures dont on n’a pas besoin de savoir si nous y croyons ou non!   Si bien que la jeune Violetta qui se rend dans la ville travestie en garçon (pour remplacer son frère afin d’éponger une dette d’honneur en se mettant au service d’une grande famille patricienne) nous paraît tout à fait naturelle. D’autant plus que, comédienne, elle cite Shakespeare (de quoi bien s’entendre avec le moine) et que nous voilà plongés en même temps dans une comédie Shakespearienne et pas n’importe laquelle, « La nuit des rois »! Après tout, nous sommes à Venise, ville des mystères, du complot, des apparences, des reflets et des masques.

Venise, la ville des reflets
Ceci dit, dans Humeur noire, ce n’est pas l’intrigue policière même si elle est passablement compliquée, qui nous mène par le bout du nez mais..  Venise! J’ai même parfois l’impression que l’écrivain passionné par son sujet ( c’est un spécialiste du XVIII siècle et manifestement il connaît la Serinissime comme sa poche) n’hésite pas à ralentir l’action pour expliquer la ville : sa naissance qui l’extrait des eaux en l’asseyant sur des millions de pieux de bois, arbres innombrables arrachés aux forêts; son histoire, son fonctionnement politique, ses intrigues, ses palais luxueux rongés par l’humidité mais aussi par le manque d’argent des nobles et leur goût du paraître. Nous apprenons aussi l’opposition entre la mer et les Terres fermes, entre le commerce maritime et l’agriculture, et le combat incessant que mène la ville pour sa survie. 
Un belle promenade dans Venise : nous glissons en gondole dans les rios; nous pénétrons dans de somptueux palaispar l'entrée des maîtres bien différente de celle des domestiques et assistons à l'envers du décor,  nous y rencontrons Goldoni et les petites orphelines! visitons l'arsenal, avec ses hangars, ses ateliers, ses bassins d'amarrage et où tous les corps de métiers sont représentés, sommes reçus au palais des Doges

 Et peut-être irai-je lire les débuts des aventures de Volnay qui se passent en France et où le jeune homme se bat en duel avec Casanova; Rien de moins!

Ils s'enfoncèrent dans les canaux intérieurs au milieu des chants  et des accents de guitare. De petits plongeons signalaient des rats se jetant à l'eau pour traverser le rio. Les vielles maisons aux murs humides et aux pieds crevassés par l'eau saumâtre se succédaient, leurs façades lépreuses parfois illuminées par un rai de lumière. Au-dessus, le linge séchait et les chats s'assoupissaient sur les balcons ou les bords des fenêtres.
Venise : un rio
Les rayons du soleil précédant le coucher avaient laissé place au bleu le plus pur avant de se dissoudre dans le noir de la nuit. Le moine se glissa dans la rue, échappant un peu plus loin au contenu des restes d'un pot de nuit qu'une perfide petite vieille jetait par la  fenêtre sans souci du passant qu'il était. Cela le fit rire.
Venise bruissait de vie, de mouvements, de plaisirs et de lumières. (...)
Soudain le moine retrouva tout ce qu'il avait oublié, quelques-uns des mille trésors de la vie qui font chanter le coeur : la lumière du soir, le rire d'un enfant qui efface soudain les peines, la beauté d'une âme, le regard perçant d'une femme, une mélodie, un air d'opéra, la grâce d'uneballerine, l'esprit de fête.

Venise : coucher de soleil sur la lagune
Venise : San Marco, la nuit