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dimanche 8 décembre 2019

La Citation du dimanche : Montaigne, La vieillesse nous attache plus de rides en esprit...




Que pense Montaigne de "la sagesse" des vieillards ?


Mais il me semble qu'en la vieillesse, nos ames sont subjectes à des maladies et imperfections plus importunes, qu'en la jeunesse : Je le disois estant jeune, lors on me donnoit de mon menton par le nez : je le dis encore à cette heure, que mon poil gris m'en donne le credit :
Nous appellons sagesse, la difficulté de nos humeurs, le desgoust des choses presentes : mais à la verité, nous ne quittons pas tant les vices, comme (que) nous les changeons : et, à mon opinion, en pis. Outre une sotte et caduque fierté, un babil ennuyeux, ces humeurs espineuses et inassociables, et la superstition, et un soin ridicule des richesses, lors que l'usage en est perdu, j'y trouve plus d'envie, d'injustice et de malignité.

La vieillesse nous attache plus de rides en l'esprit qu'au visage : et ne se void point d'ames, ou fort rares, qui en vieillissant ne sentent l'aigre et le moisi. (...) Quelles Metamorphoses luy voy−je faire tous les jours, en plusieurs de mes cognoissans ? C'est une puissante maladie, et qui se coule naturellement et imperceptiblement : il y faut grande provision d'estude, et grande precaution, pour eviter les imperfections qu'elle nous charge : ou au moins affoiblir leur progrez.
Je sens que nonobstant tous mes retranchemens, elle gaigne pied à pied sur moy : Je soustien tant que je puis, mais je ne sçay en fin, où elle me menera moy−mesme : A toutes avantures, je suis content qu'on sçache d'où je seray tombé.      Essai III chapitre 2

Oui, je sais ! Pour vous souhaiter un bon dimanche, suivant l'âge que vous avez, il y a mieux ! Et vous risquez de me quitter le coeur sombre ! Et bien non ! Un homme averti en vaut deux, une femme aussi ! Maintenant vous allez tout faire pour ne pas avoir de "rides en l'esprit" ! Cela vous consolera de vos pattes d'oie !

Et puis pour vous montrer les beautés de la vieillesse, entrons dans cette galerie de tableaux juste pour le plaisir des yeux : 
 
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Rembrandt : vieille femme lisant (la mère du peintre)
Knut Ekwall
Le Caravage : le repas d'Emmaus (détail)
Tamara de Limpicka
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Michel Ange tombeau des Médicis  : La nuit
Léonard de Vinci : autoportrait
Rembrandt : la mère du peintre
Rubens : l'enfant et la bougie
Grant Wood : american Gothic
Domenico Ghirlandaio : Portrait d'un vieillard et d'un jeune garçon

On peut en rire aussi

Philippe Geluk : Le chat

André Franquin : Gaston Lagaffe


Claire Bretecher : Agrippine
André Franquin : Gaston Lagaffe
Jacques Faizant

vendredi 29 novembre 2019

Finlande, Helsinki : Musée Ateneum le XX siècle (10)

Vilho Lampi : Nocturne à Laminka

Je n'ai pas eu de véritable coup de coeur  au musée Ateneum en ce qui concerne la peinture du XX siècle, et ceci, d'autant plus que, bien souvent, n'était exposée qu'une seule oeuvre du peintre présenté. Il était donc impossible  de le connaître vraiment. Je n'aime pas trop non plus la période cubiste finlandaise qui me paraît en retrait par rapport à la peinture française.

Je n'ai donc retenu que quelques oeuvres du XX siècle au musée Ateneum, mes préférées.
Ce paysage de Vilho Lampi (ci-dessus), peintre finlandais (1988 - 1936 ) intitulé Nocturne à Laminka (la ville où il habitait) m'a intéressée. Il me fait un peu penser à la manière de peindre d'Edvard Munch avec ces grandes ondulations, lignes torturées semblables à des vagues. On dirait que le sol n'est pas stable, le ciel semble aussi en mouvement. Impression de déséquilibre.
Tove Jansson : Le  mystérieux paysage
Tove Jansson n'est pas seulement la créatrice de ces délicieuses créatures nommées Moumines. C'est aussi une peintre talentueuse.
Tove jansson : Moumine le troll
 On peut voir son oeuvre à Helsinki au Ham museum que je n'ai pas eu le temps de visiter. Au musée Ateneum, il n'y avait que celle-ci.
Tove Jansson : le paysage mystérieux (détail)
Sulho Sipilä (1895_1949)

Ernar Jolin : Jeune fille
Une peintre suédoise née à Stockholm( 1890-1976). Style expressionniste naïf (c'est ce qu'ils disent!) ?

Gosta Diehl  : Village bombardé
Gosta Diehl (1899_1964) Je n'aime pas trop les cubistes, disais-je, mais celle-ci me plaît.

Enfin des murs entiers couverts de portraits ou auto-portraits donnaient une impressionnante rétrospective des artistes finlandais, ce qui m'a permis de découvrir l'étendue de mon ignorance !






vendredi 22 novembre 2019

Finlande, Helsinki : Musée Ateneum le XIX siècle (9)

Akseli Gallen-Kallela : Portrait de sa fille : La petite Anna

Akseli Gallen-Kallela

 

Akseli Gallen-Kallela est un peintre et graveur finlandais de la fin du XIXᵉ et du début du XXᵉ siècle.  Son œuvre est associée aux styles nationaliste romantique finlandais*, symboliste et réaliste.
Il est certainement le peintre finlandais le plus célèbre peut-être parce qu'il est celui qui incarne le plus le sentiment d'éveil nationaliste que vivait la Finlande devenue Grand duché autonome sous domination russe, au début du XIX siècle. De langue suédoise, il a appris le finnois avec les domestiques de son père, une langue qui était considérée avec mépris par la bourgeoisie de l'époque. Dans un autre billet, je vous présenterai ses tableaux illustrant le Kalevala, épopée composée au XIX siècle par Elias Lönnrot à partir des chants et récits populaires de la mythologie finnoise. Mais il est aussi portraitiste et paysagiste.

* le mouvement romantique national des pays nordiques qui se développe à la fin du XIX siècle mais aussi au début du XX est à distinguer du mouvement romantique des autres pays européens qui apparaît au début du XIX siècle, notamment en France, après le grand bouleversement de la société par la révolution et l'aspiration à la liberté.
 
Akseli Gallen-Kallela : l'enfant et la corneille

Pekka Halonen

Pekka Halonen : paysage d'hiver  musée Ateneum
Pekka Halonen, c'est le peintre que j'avais le plus envie de rencontrer pendant mon voyage en Finlande mais je ne le connaissais qu'à travers des reproductions. 
J'aime énormément ses paysages de neige et de bouleaux qui correspondent si bien à l'esprit de la Finlande, qui font sentir le froid, la matière et qui évoque les sensations que j'ai ressenties devant les magnifiques paysages de ce pays.
Hélas ! J'ai été déçue car il y avait peu de tableaux (quatre, je crois) de lui exposés au musée Ateneum alors que ce dernier en possède une centaine, paraît-il ! Moralité, si vous voulez voir l'oeuvre de Pekka Halonen, allez dans sa maison-musée au bord du lac Tuusula, à une cinquantaine de kilomètres au nord d'Helsinki. Si j'en crois ma fille, le lieu est magique et l'oeuvre de Pekka Halonen, splendide ! Moi, je n'ai pas eu le temps de m'y rendre!
Pekka Halonen naît à Lapinlathi en 1865 dans une famille d'agriculteurs et meurt à Tuusula en 1933. Son oeuvre est associée au mouvement romantique national et au Carélianisme, mouvement de la fin du XIX siècle qui voit en la Carélie l'une des régions de Finlande qui a su le mieux conserver son identité à travers les siècles d'occupation suédoise et russe.

Pekka Halonen musée Ateneum

Pekka Halonen :  Bord de lac (musée Ateneum)

Albert Edelfelt (1854-1905)

Convoi funéraire d'un enfant 1879 (musée Ateneum)

 Albert Eldelfelt est né à Borga (Porvoo ) en 1854 et il est mort dans sa ville natale en 1905. Après avoir fait des études à Helsingfors (Helsinki), il part étudier aux Beaux-Arts d'Anvers, puis à Paris. Là il se tourne vers la peinture naturaliste et se lie d'amitié avec Emile Zola, Alphonse Daudet. Il participe au salon du Champ-de Mars et obtient la notoriété à Paris en s'adaptant au nouveau marché de l'art, c'est dire qu'il abandonne la peinture religieuse et historique. Il peint beaucoup de portraits de commande et des paysages.
Le tableau ci-dessous, Le jardin du Luxembourg  a été peint lors de son séjour parisien en 1887.

Albert Edelfelt : Le jardin du Luxembourg
Il partage désormais son temps entre des séjours à Paris en hiver et en Finlande en été, où il participe au grand mouvement artistique et nationaliste de son pays. Il s'intéresse à la vie quotidienne de ses compatriotes qu'il représente dans des scènes quotidiennes, et, au cours de ses promenades, il chercher à rendre compte de la beauté des paysages de son pays .
Albert Edelfelt :  Coucher de soleil sur le lac de Kaukola (musée Ateneum)
Albert Edelfelt  : Femmes  dehors  à l'église de Ruokolathi (musée Ateneum)
Albert Edelfelt  : Garçon jouant sur la plage (musée Ateneum)

Eero Järnefelt (1863-1937)


Eero Järnefelt :

Eero Järnefelt (détail) : le brûlis

 Ce tableau de Eero Järnefelt est peut-être le plus célèbre de son auteur en Finlande. Il faut dire que la composition en est puissante et le personnage de la petite fille qui nous fixe ne peut laisser indifférent. Son regard a une intensité poignante. Il m'a rappelé le poème de Victor Hugo : "Où vont tous ces enfants, dont pas un seul ne rit ?"

Eero Järnefelt est lui aussi un des artistes du mouvement romantique national. Il est né à Viborg en Russie en 1863 et meurt à Helsinki 1937. Son père et officier dans l'armée russe. Sa soeur est l'épouse de Sibélius. Il fait ses études à l'école des Beaux-Arts d'Helsinki, puis de Saint-Pétersbourg, puis à Paris où il devient l'ami d' Akselli Gallen- Kallela.

Eero Järnefelt

Hugo Simberg

Hugo Simberg : l'ange blessé
Cet étrange tableau avec cet ange blessé porté par deux petits bonhommes aux grosses joues et à l'air mécontent (ou triste), il paraît que le peintre avait prévu des petits diables à la place) est encore une oeuvre très connue et reproduite un peu partout en Finlande. Elle m'a laissée perplexe.  Que veut dire l'artiste ? Quel symbolisme ?


En cherchant sur internet, j'ai vu des fresques de Hugo Simberg peintes sur les murs de la cathédrale de Tampere, représentant des squelettes Les gardiens de la mort ou des squelettes dansant sur le quai avec des jeunes filles. Mais rien de tout cela au musée Ateneum, des tableaux d'une facture plus classique dont ce très beau grand père avec son petit-fils. Ce n'était pas le genre de peinture qu'appréciait Simberg, nous dit-on, mais il fallait obéir au goût du public ! Il continuait cependant de peindre à la manière qu'il aimait des oeuvres où l'imaginaire s'exprimait.
Il était aussi illustrateur de contes.


Le père d'Hugo Simberg et son fils Tom

Magnus Von Wright : Annankatu par un froid matin d'hiver

lundi 18 novembre 2019

Finlande, Helsinki : Le musée d'art Sinebryschoff (8)

Lucas Cranach  l'aîné : jeune femme (détail) musée Sinebrischoff
La Galerie nationale finlandaise à Helsinki  se compose de trois musées : le Musée d'art Ateneum, le Musée d'art contemporain Kiasma ainsi que le Musée d'art Sinebryschoff.

Paul et fanny Sinebryschoff
Le musée Sinebryschoff expose les collections privées de la famille de brasseurs qui y vécut et légua les oeuvres d’art et la demeure à la ville d’Helsinki en 1921.
Le sous-sol est consacré aux photographies et archives qui retracent la vie de cette famille d’origine russe : Nikolaï Sinebryschoff qui fit construire le bâtiment en 1842, son neveu Paul qui collectionna les oeuvres ainsi que sa femme Fanny. La Brasserie Sinebrychoff a fonctionné des années 1800 jusqu'en 1992.
Fanny Sinebryschoff  par le peintre finlandais A. Edelfelt

 Exposition temporaire : Lucas Cranach L'Aîné

Lucas Cranach l'Ancien : Actéon se changeant en cerf
Chaque année le musée Sinebryschoff présente une exposition temporaire. Cette année, le peintre n'est autre que Lucas Cranach l'Ancien dont le musée possède deux oeuvres. Les autres sont prêtées par des établissements européens.

Lucas Maler, dit Lucas Cranach l'Ancien, né le 4 octobre 1472 à Kronach en Haute-Franconie (Allemagne) et mort le 16 octobre 1553 à Weimar (Allemagne), est un peintre et graveur de la Renaissance allemande. Son patronyme dérive de celui de sa ville natale. Il est le père de Lucas Cranach le Jeune (1515-1586).

Les portraits de ses jeunes beautés sont d'un grand raffinement avec leurs vêtement luxueux, aux couleurs chaudes, dont on a l'impression de pouvoir toucher la texture, la douceur du tissu, et les détails de leur coiffure et de leurs bijoux. Ces derniers ont tant d'importance dans l'oeuvre de Cranach que les jeunes filles les portent même lorsqu'elles sont nues. Ils ont inspiré des joailliers allemands lors d'un concours lancé en l'honneur du cinq centième anniversaire de la naissance du peintre. Certaines pièces sont exposées dans le musée ainsi que de grandes photographies de jeunes contemporaines qui les portent.

Lucas Cranach l'Ancien : portrait de jeune femme musée Sinebryschoff

Lucas Cranach l'Ancien : portrait de jeune femme (détail)
Lucas Cranach l'Ancien : portrait de jeune femme (Copenhague)

Kerstin  Mayer : or et perles

L'exposition présente toute une série de Lucrèce se donnant la mort, thème très à la mode, personnage parfois confondu avec Didon. Toutes deux sont représentées en train de s'enfoncer un poignard dans le sein. Pour Didon, c'est par désespoir d'amour quand son bien-aimé Enée fuit Carthage sur les ordres des dieux. Dans le cas de Lucrèce,  la scène est édifiante, moralisatrice. Elle montre qu'une femme violée doit avoir assez de fierté pour ne pas survivre au déshonneur.
 
Lucas Granach l'Ancien: Lucrèce
Lucas Cranach l'Ancien : Didon
Lucas Cranach l'Ancien : musée de Prague 1530
La photo du vieillard embrassant la jeune fille pendant que celle-ci le vole est un oeuvre moralisatrice et caricaturale très populaire à l'époque de Granach, au XVI siècle.  Lui-même en a peint une quarantaine.
Des gravures reprennent des scènes bibliques ou des légendes.

La légende de Saint John Chrysostom
 Lucas Cranach l'Ancien,
Extase de Sainte Marie Madelaine
Enfin des tableaux de Picasso montrent comment il a fait sienne la peinture de Granach, un artiste qu'il admirait.

Picasso : A la manière de Cranach

Picasso : Vénus et Cupidon

Lucas Cranach l'Ancien : Venus et Cupidon voleur de miel (Copenhague)

L'appartement et la collection de Paul et de Fanny Sinebryschtoff


Le salon de réception de Paul et de Fanny Sinebryschoff

Au deuxième étage, nous pénétrons dans les somptueux appartements meublés de la famille. Les oeuvres d’art  sont nombreuses et certaines d’entre elles sont belles mais elles sont difficiles à admirer car elles couvrent des murs entiers de haut en bas et ne peuvent parfois pas être approchées. Paul et Fanny Sinebryschoff se sont surtout intéressés à la peinture du XVII et XVIII siècle. Depuis le legs, des dons ont permis d’enrichir la collection qui couvre plusieurs siècles de peintures, du XIV siècle au XIX siècle et viennent de pays européens divers, peintures suédoises, italiennes, flamandes, néerlandaises, françaises…

Musée Sinebryschoff L'un  de salons XVIII siècle
Le bureau de Paul
Les deux soeurs (peintre flamand inconnu)
Le tableau des Deux Soeurs a été vendu à Paul Sinebryschoff sous la signature de Cornélis de Vos (1584_1651), un peintre baroque flamand que j'aime beaucoup. Il est né à Anvers. Mais il semble que l'attribution soit erronée et que le tableau soit classé maintenant de peintre inconnu.
 
Bureau de Paul : détail
Frans Hals : Jeune garçon riant (bureau de Paul)
Frans Hals né à  Anvers ( 1580_1666) est un peintre baroque néerlandais  considéré avec Rembrandt et Vermeer comme l'un des peintres les plus importants du siècle d'or.

Frans Hals : autoportrait (bureau de Paul)
Frans Luyckx : Portrait d'un jeune garçon (Bureau de Paul)

 Frans Luycx ou Frans Luyckx était un peintre flamand devenu le principal portraitiste de la cour impériale de l'empereur Ferdinand III à Vienne. Il est surtout connu pour ses portraits de la famille de l'empereur et de divers membres des Habsbourg, y compris ses branches autrichienne et espagnole.

Surprise aussi de découvrir un très beau Rembrandt :  

Rembrandt : Moine lisant

Quelques peintres italiens

Giovanni Boccati (1420/1490) : L'adoration des mages (1448)
Giovanni Boccati (1420/1490) : L'adoration des mages(détail)
Giovanni Battista Bertucci : Sainte Catherine (1516)

Jacobo Bassano (1510_1592) : la Sainte famille (1560)

Giovanni Domenico Tiepolo (1727-1804) Les Grecs entrent dans Troie

ou peintres français

Watteau ( 1684_1721) : L'escarpolette
Jean Baptiste Camille Corot : paysage