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samedi 24 octobre 2020

Voyage en Picardie/Pas de Calais avec Victor Hugo : La baie de Somme : Le Crotoy, le Hourdel, Saint Valery

 

La baie de Somme est située sur le littoral de la Picardie et s'étend sur 70 km2. Elle est d'une grande richesse écologique notamment en tant que haut lieu ornithologique.
La baie de Somme est située entre la pointe du Hourdel au sud et la pointe de Saint-Quentin-en-Tourmont au nord. La Somme, fleuve côtier qui a donné son nom au département, se jette dans la Manche à cet endroit.
La baie est principalement constituée de deux milieux :
    •    la slikke, zone de vasières, recouverte par la mer deux fois par jour,
    •    le schorre ou « mollières » qui est couvert par la mer seulement lors des grandes marées.
Elle est constituée de deux estuaires emboités :
    •    celui de la Somme au sud, et
    •    celui de la Maye, petit fleuve côtier, au nord.
Elle est cependant menacée d'ensablement et les premiers symptômes sont déjà visibles. (Wikipédia)



Le Crotoy : au nord de la baie de Somme

Hier, j'ai fait à pied une excursion au Crotoy, charmant petit port vis-à-vis St-Valéry, à l'embouchure de la Somme. Au moment où j'arrivais, c'était le départ des barques, chose toujours admirable et toujours nouvelle. Toutes les voiles, dessinées nettement par les angles, s'enlevaient en noir sur le ciel et sur la mer qui éblouissaient. (Victor Hugo  France et Belgique (1837, Lettre XII, Du Tréport, 6 septembre)

 

Hôtel des Tourelles  

A côté des petites maisons de pêcheurs du Crotoy se dressent de belles et riches maisons dont l'hôtel des Tourelles emblématique de la ville.



L'église Saint Pierre




 La Somme, canalisée de nos jours, se jette dans la Manche et le contraste entre la petite rivière et son immense estuaire est saisissant. La baie offre une vue grandiose  C'est le combat entre la mer qui cherche à gagner les terres et la rivière qui en apportant des alluvions envase la baie. Tout est spectaculaire,  somptueux  : Le jeu des lumières et des couleurs toujours changeantes, les formes des nuages qui varient sans cesse, les oiseaux en grand nombre (Je ne suis pas encore  allée au parc ornithologique),et, dans l'arrière-pays, les moutons de pré-salé qui paissent sur les Mollières, prés envahis par la mer pendant les fortes marées.

 



 

Le Hourdel et Saint Valery : au sud de la baie de Somme


En vis à vis de Le Crotoy, le phare du Hourdel constitue un très beau point de vue sur la baie.

La baie de Somme vue du phare du Hourdel

La baie de Somme vue du phare du Hourdel

  Saint-Valery-sur-Somme est un des plus charmants lieux de la côte et ne le cède ni au Tréport, ni au Bourg-d’Ault, ni à Étretat. C’est ici que Guillaume de Normandie s’embarqua en 1066 sur une flottille de quatre cents voiles pour aller prendre l’Angleterre. Après les conquérants il y a eu les voleurs. J’ai traversé là-haut en arrivant un hameau appelé Pinchefalise. Lisez pince-valise. Sur la porte de l’église on lit ceci écrit à la craie : Votons tous pour Louis-Napoléon Bonaparte.(Victor Hugo En voyage La Somme et l'oise)


Le Crotoy et la Baie de Somme vus de Saint Valéry

Le Crotoy et la Baie de Somme vus du haut de Saint Valéry

Saint Valery, en face de Le Crotoy,  est une jolie petite ville médiévale juchée sur une falaise qui domine toute la baie de Somme. Cette ville est lié à l'histoire de Jeanne d'Arc qui y est passée, alors prisonnière des anglais. Les remparts du XI siècle s'ouvrent par deux portes, celle de Nevers en bas et en haut les tours Guillaume.

Saint Valéry : Les tours Guillaume

Saint Valery  :Eglise Saint Martin

Saint Valery  : Eglise Saint Martin


Saint Valery : porte de Nevers 

 Victor Hugo arrive à Saint Valery :

Le cheval trottait rapidement, la route était redevenue bonne ; avant sept heures nous descendions à Saint-Valery. Là j’ai quitté mon excellent fermier. J’arrivais à temps pour prendre la patache qui va à Abbeville.

Le port de Saint-Valery était charmant au crépuscule. On distinguait au loin les dunes du Crotoy et, comme une nébulosité blanchâtre, les vieilles tours arrachées et démolies au pied desquelles j’avais dessiné deux jours auparavant.

Au premier plan, à ma droite, j’avais le réseau noir et inextricable des mâts et des cordages. La lune, qui se couchait hier une heure après le soleil, descendait lentement vers la mer ; le ciel était blanc , la terre brune, et des morceaux de lune sautaient de vague en vague comme des boules d’or dans les mains d’un jongleur.

C'est cette ville qui lui inspira  l'un de ses plus fameux poèmes :

Océano Nox

Saint-Valery-Sur-Somme.

Oh ! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis !
Combien ont disparu, dure et triste fortune !
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l'aveugle océan à jamais enfouis !

Combien de patrons morts avec leurs équipages !
L'ouragan de leur vie a pris toutes les pages
Et d'un souffle il a tout dispersé sur les flots !
Nul ne saura leur fin dans l'abîme plongée.
Chaque vague en passant d'un butin s'est chargée ;
L'une a saisi l'esquif, l'autre les matelots !

Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues !
Vous roulez à travers les sombres étendues,
Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus.
Oh ! que de vieux parents, qui n'avaient plus qu'un rêve,
Sont morts en attendant tous les jours sur la grève
Ceux qui ne sont pas revenus !

On s'entretient de vous parfois dans les veillées.
Maint joyeux cercle, assis sur des ancres rouillées,
Mêle encor quelque temps vos noms d'ombre couverts
Aux rires, aux refrains, aux récits d'aventures,
Aux baisers qu'on dérobe à vos belles futures,
Tandis que vous dormez dans les goémons verts !

On demande : - Où sont-ils ? sont-ils rois dans quelque île ?
Nous ont-ils délaissés pour un bord plus fertile ? -
Puis votre souvenir même est enseveli.
Le corps se perd dans l'eau, le nom dans la mémoire.
Le temps, qui sur toute ombre en verse une plus noire,
Sur le sombre océan jette le sombre oubli.

Bientôt des yeux de tous votre ombre est disparue.
L'un n'a-t-il pas sa barque et l'autre sa charrue ?
Seules, durant ces nuits où l'orage est vainqueur,
Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous attendre,
Parlent encor de vous en remuant la cendre
De leur foyer et de leur coeur !

Et quand la tombe enfin a fermé leur paupière,
Rien ne sait plus vos noms, pas même une humble pierre
Dans l'étroit cimetière où l'écho nous répond,
Pas même un saule vert qui s'effeuille à l'automne,
Pas même la chanson naïve et monotone
Que chante un mendiant à l'angle d'un vieux pont !

Où sont-ils, les marins sombrés dans les nuits noires ?
O flots, que vous savez de lugubres histoires !
Flots profonds redoutés des mères à genoux !
Vous vous les racontez en montant les marées,
Et c'est ce qui vous fait ces voix désespérées
Que vous avez le soir quand vous venez vers nous!

Dessin de Victor Hugo


mercredi 2 septembre 2020

Retour à Avignon : A bientôt !

Et voilà, je vais bientôt quitter mon village lozérien pour Avignon et dire au revoir à la maison des Totems aussi surnommée la maison aux belles joubarbes. Retour qui correspond à celui que je vais faire dans mon blog.






Le frêne au bas du pré

La cabane des enfants sur le frêne : que de belles nuits passées à se faire peur !


Et je vous dis à bientôt pour les LC du challenge Jack London que je rappelle ici :

Les lectures de l'été : rendez-vous au mois de Septembre

Pour le 4 Septembre : La petite dame de la grande maison

Pour le 18 Septembre : Contes des mers du sud

Pour le 30 septembre : Le fils du loup et autres nouvelles


dimanche 30 septembre 2018

Voyage dans le Sud-Ouest de la France (2) : La collégiale de Montpezat-de-Quercy/ Cordes-sur-Ciel/ La cathédrale d'Albi

La collégiale de Montpezat du Quercy Le vie de Saint Martin

Suite de mon voyage éclair dans le sud-ouest de la France : Après l'abbaye de Moissac, la collégiale de  Montpezat -de-Quercy (Tarn et Garonne)

 Montpezat-de-Quercy

La collégiale de Montpezat du Quercy
La collégiale de Montpezat du Quercy
Montpezat de Quercy (ou mons Pedatus qui signifie mont fortifié) est une bastide ceinte de remparts, perchée sur sa colline, dominant toute la plaine.


Elle a gardé des vestiges de son passé médiéval, les maisons à colombages, et surtout la collégiale de Saint Martin construite vers 1337.

Montpezat -du- Quercy : place de la Résistance
Montpezat -du- Quercy : place de la Résistance
Quand nous sommes arrivés sur la petite place ci-dessous, devant la mairie qui date du XIX siècle, le nombre de voitures nous a étonnés mais le cliquetis des couverts et des verres et le brouhaha des conversations nous ont appris que nous tombions en pleines agapes municipales. Le repas terminé, après le départ de tous, le silence est revenue sur la ville curieusement calme et déserte.

Montpezat -du- Quercy : place de la Résistance
Montpezat -du- Quercy : place de la Résistance
La collégiale Saint Martin  a été construite vers 1337 par un architecte de la cour papale d'Avignon. Elle présente les caractéristiques du roman méridional, une seule nef, des chapelles latérales séparées par des contreforts intérieurs. Elle donne une impression de clarté et d'harmonie.

Montpezat -du- Quercy : Collégiale Saint Marin (intérieur)
Elle possède un riche trésor, de splendides tapisseries de Flandres, seize tableaux racontant la vie de Saint Martin dont les épisodes les plus marquants, le partage du manteau, la lutte contre Satan, l'exorcisme, les guérisons effectuées par le saint... Chaque tableau est commenté par un quatrain en ancien français.






 Cordes-sur- Ciel 

Cordes-sur-ciel (Tarn) est un petite ville médiévale accrochée au sommet du puech de Mordagne et dominant la vallée du Cérou. Ses maisons gothiques en grès rose à reflets gris, sa halle, sa double enceinte fortifiée et la vue splendide qu'elle nous offre du point le plus élevé, font cette cité un lieu de toute beauté.










Albi : La cathédrale Sainte-Cécile



Et puis revoir la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi (Tarn).
 La cathédrale d'Albi en impose par sa dimension hors du commun, son aspect de forteresse et son matériau de briques rouges. Sa construction commence en 1282 et dure un siècle.



Sur la place Sainte-Cécile se dressent la cathédrale et le palais de la Berbie, résidence épiscopale, où est installée le musée Lautrec.

 
Si la cathédrale apparaît comme une grande forteresse, le porche et et le baldaquin (1520-1535) de style gothique flamboyant contraste avec la sévérité de l'ensemble.




A l'intérieur, la vaste nef est coupée par un jubé (XVsiècle) qui la sépare du choeur en étalant toute l'exubérance de sa décoration et la richesse de la statuaire.






Dans l'intérieur du choeur, les stalles récemment restaurées sont surmontées de soixante et douze anges qui complètent la décoration du jubé.



Les vitraux, les voûtes peintes à fresques lapilazzuli et or qui conte la vie de Sainte Cécile, les entrelacs des nervures, la finesse de ses dentelles de pierre forment un ensemble particulièrement riche et colorée.




Du côté opposé du jubé, sur la paroi occidentale, au-dessous de l'orgue, une immense peinture murale représente le jugement dernier exécutée entre 1464 et 1484. La partie inférieure montre le supplice des damnés.