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lundi 30 juin 2008

Lectures du mois de Juin 2008


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Avignon :  Chapelle des Pénitents Gris rue des Teinturiers
Le Signe de jadis de Kerstin Ekman (actes-sud) écrivain suédoise
Je reviens te chercher de Guillaume Musso : peu vraisemblable tant au point de vue du récit que de la psychologie des personnages. Et bien sûr, pour faire plus mode, il faut que cela se passe aux Etats-Unis! Décevant!
Les Amants d'Avignon d'Elsa Triolet un beau passage sur Avignon.
Phineas Finn de Anthony Trollope (voir article)

Trois carrés rouges sur fond noir de Tonino Benacquista (édit. folio policier)
Tonino Benasquita est un des rares écrivains français actuels qui après des études (de cinéma) a exercé toutes sorte de petits boulots... et ça se sent! Pourquoi? Parce qu'il nous permet de sortir des problèmes d'une petite sphère d'intellectuels bourgeois ( et si possible parisiens) à la mode dans notre littérature pour être projeté dans d'autres milieux dont l'auteur peut parler en connaissance de cause. Et cela sonne juste. Dans La Maldonne des sleepings le héros est accompagnateur dans des wagons-lits, la nuit, en direction de Venise, dans Trois carrés.. le héros est accrocheur d'oeuvres d'art dans une galerie contemporaine, deux métiers exercés par T. Benacquista. Il y a aussi une intrusion rapide mais intéressante dans le milieu du billard et des compétitions. L'intrigue est policière mais c'est surtout un prétexte à explorer les coulisses et les dessous du monde de l'art contemporain et à en présenter la critique.
Le tournant mystérieux de Mildred Davis (édit. du Rocher)  Intrigue avec suspense à Hawaii.. bof!
Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary de Philippe Doumenc  (édit. Actes sud)  Rien d'extraordinaire si ce n'est l'idée qui est amusante : Emma ne s'est pas suicidée, elle a été assassinée...

vendredi 30 mai 2008

Lectures du mois de Mai 2008


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Québec : la ville neuve vue du haut du rocher


Des ombres sur le rocher de Willa Cather (édit. Alpha bleue étrangère) :
Des ombres sur un rocher conte l'histoire d'une petite fille, Cécile, âgée de 12 ans et de son père, Euclide Auclair, apothicaire, venus de France avec leur protecteur le comte de Frontenac pour vivre au Québec. La mère de la fillette est morte et cette dernière s'occupe de son père. Le roman est avant tout une peinture de la ville de Québec sur son rocher à la fin du XVII, début du XVIIIème, de la vie quotidienne de ses habitants et des personnages historiques qui l'ont peuplée. La très forte emprise de l'église catholique, les communautés religieuses, les superstitions, les liens encore très viscéraux avec le royaume de France, la toute puissance de la nature sauvage qui entoure la ville, indiens, monde des trappeurs, des coureurs de bois, sont évoqués avec beaucoup de force.


Retour au pays natal nouvelle d' André de Richaud ( éditions : Le temps qu'il fait)
Le mal de la Terre André de Richaud recueil de nouvelles (éditions : Le temps qu'il fait)

La consolante Anna Gavalda (Editions La Dilettante)

Le labyrinthe du pèlerin Cees Noteboom ou Désir d'Espagne : (éditions Actes Sud) Notes d'un voyageur "fou" d'Espagne, pays qui répond à un besoin d'espace, à "une soif d'infini". Pèlerin sur la route de Saint jacques de Compostelle, Cees Noteboom s'éloigne des routes touristiques et des sentiers battus pour nous entraîner au gré de sa fantaisie et des ses humeurs dans une Espagne parfois âpre, désertique et secrète. Sensible aux paysages et aux lieux imprégnés par l'Histoire , monastères, églises, forteresses, l'écrivain néerlandais explore le passé de l'Espagne qui a toujours un retentissement sur le présent.


En inquiétante compagnie Carlos Fuentes (récits Gallimard) Recueil de nouvelles écrites par un écrivain mexicain. Genre fantastique, gothique...


samedi 10 mai 2008

Suarès écrit sur Mein Kempf : blog de Pierre Assouline

 André Suarès


Voici un texte qui m'intéresse énormément et que je copie ici pour pouvoir le relire et le faire connaître aux amis qui visiteront Ma Librairie. Il renvoie au blog de Pierre Assouline : "La République des Livres" dans le Monde.
Je viens de voir à la télévision un documentaire sur Mein Kempf qui s'interroge sur ce livre, sur sa portée. Qui l'avait lu, avait-il été compris? Comment ses lecteurs avaient-ils réagi? La réponse de Suarès que je ne connaissais pas est magnifique et cela dès 1934. Quelle lucidité sans faille et quel dommage que ce cri n'ait pas été entendu! je suis en train de lire le livre de Gitta Sereny : Au fond des ténèbres . Voilà une réponse aussi aux nazis qu'elle interroge et qui prétendaient ne pas savoir! Ils n'avaient pas lu Mein Kampf?

08 mai 2008

Suarès avait pourtant prévenu

Loin de moi l’idée de remettre le couvert. Ou même de réactiver le débat. C’est juste que je m’en veux de n’avoir pas songé plus tôt à fouiller davantage dans ma bibliothèque avant d’écrire le billet sur l’opportunité de la réédition de Mein Kampf. J’y aurais retrouvé un auteur que me fit découvrir mon ami Michel Drouin, il y a une vingtaine d’années, un écrivain remarquable pour la gloire duquel il se dépense sans compter, André Suarès (1868-1948). Tout amoureux de l’Italie se doit d’avoir lu Le Voyage du Condottiere (curieusement introuvable depuis sa réimpression par François-Xavier Jaujard autrefois à l’enseigne de Granit, même au Livre de Poche), tout amateur de musique ses études sur Bach ou Debussy.
Suarès était un insurgé permanent au caractère ombrageux, hanté autant qu’habité, ce qui n’a pas facilité la diffusion de son oeuvre. Ecrivain et poète, pilier de la NRF et essayiste visionnaire, biographe inspiré de nombre d’écrivains et ardent dreyfusard, il était également un polémiste au ton volontiers prophétique, que l’on finissait par prendre pour un Cassandre de plus alors que l’Histoire donnait souvent raison à l’exceptionnelle acuité de son intelligence. Mais on sait à quel point il est inconfortable d’avoir souvent raison trop tôt. C’est à cela que je veux en venir. A ses Vues sur l’Europe, recueil dans lequel on voit combien il s’est acharné à dénoncer les dangers du nazisme dès 1933. Dans le désert. A la suite de mon billet sur Mein Kampf, Michel Drouin m’a amicalement invité à me replonger dans deux articles prémonitoires d’André Suarès. Dans le premier intitulé “Point de paix avec Mein Kampf” et publié dans Le Jour du 5 août 1935 et dans L’Indépendant de Blida du 13 août 1935, on peut lire notamment ceci, dans le style vif ardent qui était sa signature lorsqu’il se faisait pamphlétaire :
“On ne traite pas avec l’Allemagne, ou c’est qu’on veut être dupe. Pour un homme d’Etat, être dupe n’est pas un signe d’esprit ni la preuve qu’il est digne de mener les affaires. Mais vouloir être dupe, cette sottise ou cette ignorance est une forme ridicule de la trahison. Aujourd’hui, on ose parler des bonnes intentions d’Hitler et Londres se donne le luxe insensé d’y croire. Cependant, Mein Kampf est tiré à deux millions d’exemplaires (…) Un pareil délire de maniaque, vomissant l’insulte et la haine, une pareille doctrine de la destruction, prêchée par un chef d’Etat et ses ministres, devenu l’Evangile de tout un peuple, voilà qui ne s’est jamais vu. Les gorilles jusqu’ici n’ont pas publié de livre, et ils n’ont pas eu de philosophe à queue prenante pour les écrire. Tous les assassins, tous les faillis, tous les professeurs de l’Hitlérie répandent cette Bible sauvage : elle est le livre du pur Allemand, autrement dit du bon Aryen. Le diable passait pour être logicien : la brute désormais est ethnologue. Après quoi, traitez avec ces assassins, qui mentent et trompent toujours, quand ils ne peuvent pas se livrer aux délices de l’invasion ou du massacre. Traitez, et si vous êtes assassinés traîtreusement, pris d’assaut au milieu de la nuit, vous l’aurez voulu et vous vous l’aurez mérité (…) Ils haïssent toujours : le mépris est la forme la plus hideuse de la haine, la plus lâche aussi. Et la haine est la matrice de la destruction (…) Il n’est pas permis à un peuple humain et noble de traiter avec l’Allemand”.
Quant au second article tout aussi saisissant, sur le même sujet, intitulé simplement “Mein Kampf”, il fut publié dans le NRF du 1er décembre 1934 et repris dans Panurge du 20 mars 1936 :
“Celui qui veut tirer quelque miel, fût-ce le plus âcre, de tout ouvrage de l’esprit, doit prendre sur soi pour lire Mein Kampf jusqu’au bout. Le courage de poursuivre ne suffit pas. Cet orage de stupidité, cette explosion de miasmes n’inspire pas moins d’ennui que de dégoût. Tant d’orgueil dans la sottise et la méchanceté, une telle impudence à s’adorer soi-même et à dégrader les autres, tant d’affirmations meurtrières sans l’ombre d’une preuve, le délire de ce primate qui s’accorde tout pour tout refuser à autrui, qui raisonne avec ses griffes et argumente avec ses crocs, ce radotage enragé mène le lecteur de nausée en nausée (…) Il répète cent fois le même propos. ce rabâchage est un signe de la manie : dix fois moins long (N.D.L.R. 700 pages), Mein Kampf ne serait ni plus ni moins vrai, ni plus ni moins complet (…) Sa cellule est tout un peuple; il a l’écho de soixante millions d’hommes; loin d’être enchaîné, c’est lui qui est le maître absolu de leur liberté (…) A l’étranger, il est à peine croyable qu’on doute de sa malfaisance et qu’Hitler trouve encore une excuse. On feint de croire que l’homme de Mein Kampf n’est pas celui qui règne sur l’Allemagne désormais : on soutient qu’en dix ans, il a dû changer et n’être plus si sauvage. Quel aveuglement. Dans ce livre, il y a tous les crimes d’Hitler commis cette année, et tous ceux qu’il pourra commettre encore. Ils y sont, il les annonce, il s’en vante plus même qu’il ne les avoue. Il dit, en termes exprès, qu’il faut mettre le feu au Reichstag, et il l’a fait. Et vous cherchez encore l’incendiaire, le coupable ? (…) Que faut-il de plus que ce livre ? Il confesse les intentions. Tout y est, et tout y aura été, quoi que cet homme fasse. Il serait bon que tous les Français le connaissent, et on les empêche de le lire (…)”
On connaît la suite, les accords de Munich et le honteux soulagement qui s’ensuivit. Michel Drouin, qui fut professeur d’Histoire et qui est l’un des meilleurs spécialistes de l’histoire de la Nouvelle Revue Française, me rappelle qu’à la suite de ce texte, la revue enregistra des désabonnements et André Suarès fut accusé d’”hystérie” par Jean Schlumberger. A noter également qu’on ne trouve rien de comparable, de cette encre et de cette force, ni même rien dans le même ordre d’idées, chez les autres “grands” de sa génération, les Gide, Claudel, Valéry, Giraudoux, Rolland, Bernanos. “Et dire qu’il se voulait avant tout poète et musicien…” Ce n’est pas tant qu’André Suarès nous manque, à nous qui le connaissons si peu; c’est surtout qu’il nous manque un André Suarès.

mercredi 30 avril 2008

André de Richaud et autres livres : lectures du mois d’avril 2008


La douleur d'André de Richaud : récit autobiographique se déroulant près  d'Avignon , au bord de la Sorgue.
Pendant la guerre de 14-18 : mort du père. Amour fusionnel entre un enfant et sa mère qui tourne à la tragédie quand la mère prend pour amant un prisonnier allemand. Point de vue du petit garçon.
La campagne provençale sert de contrepoint poétique et gaie à l'atmosphère lourde et triste de l'intrigue; parfois une impression de déjà vu dans le personnage féminin, une Emma Bovary provençale doublée d'une Thérèse Raquin (pour sa sensualité) ; mais l'écrivain a une plume puissante; il s'agit d'un premier roman qui a fait scandale à l'époque. Il s'est vu refuser un prix littéraire pour immoralité! je n'ai rien lu d'autres de cet auteur sauf des textes - très beaux- sur Carpentras et Avignon.
André de Richaud à 20 ans
J'ai très envie de lire ses autres écrits car ce premier ouvrage paru en 1931 était prometteur. J'aimerais savoir pourquoi après avoir fini sa vie tristement dans une maison de retraite, pauvre, alcoolique, abandonné de tous, son oeuvre est tombée plus ou moins dans l'oubli.


Mémoires d'un touriste de Stendhal : lu les passages de son arrivée à Avignon et son séjour dans la ville.
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Les filles d'Avignon d'Aubanel :
Les poésies traduites en français perdent beaucoup par rapport au provençal.
Théodore Aubanel, félibre d'Avignon


Les yeux bleus de Mistassini :
 
 Jacques Poulin, auteur québécois installé à Paris. Son personnage un vieux libraire est atteint de la maladie "d'Einsenhower", triste maladie dont il oublie toujours le nom. J'ai d'abord aimé le début, la vieille librairie du Vieux-Montréal qui accueille tous les marginaux, les désargentés, auprès d'un poêle ronflant, une librairie où les livres aimés sont placés à l'entrée pour qu'il puissent être volés avec facilité. La suite du roman qui se passe à Paris m'a déçue. Pour résumer mon sentiment il faut aller sur le site de cette lectrice dont le texte correspond tout à fait à ce que j'ai ressenti.
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Le Vieux Chagrin de Jacques Poulin (Editions Actes Sud)



Vert Venin (Editions Actes Sud) : Ornela Vorpsi

Le personnage, une albanaise qui vit à Paris, part à l'aide d'un ami malade à Sarajevo.

O' Pionner de Willa Cather




J'ai continué la lecture de Yoko Ogawa :

Trois courts romans, fonctionnant comme des nouvelles avec une chute qui vous laisse pantois :
La Grossesse
Les Abeilles
La Piscine
l'Hôtel Iris (éditions Actes Sud ): j'ai peu aimé ce récit d'une passion sado-maso très éloigné de l'univers de Yoko Ogawa que j'avais découvert dans Amours en marge et Parfum de glace.








Le musée du silence de Yoko Ogawa      16052.1221335014.jpg
La part du diable : André de Richaud
L'or des mots sous la direction de Eve Duperray : La Sorgue Baroque
: Retour aux ondes thessaliques


Le Quintette d'Avignon de Lawrence Durrell : Monsieur ou le Prince des Ténèbres ( Livre 1)


Une terrible vengeance et trois autres récits fantastiques de Mrs Ridell
Charlotte Ridell est un écrivain de l'époque victorienne; elle a été aussi célèbre de sont temps que George Eliot et très prolixe. Mais elle a été oubliée par la suite.
Ces nouvelles : la porte ouverte, Walnut-Tree House, Nut Bush Farm, Une terrible vengeance sont des histoires  fantastiques avec intervention du surnaturel et revenants. Mais il y a toujours un personnage qui mène une enquête pour comprendre le phénomène étrange auquel il assiste si bien que le récit fantastique se double d'une intrigue policière.