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mardi 11 octobre 2022

Roumanie : Les châteaux de Peles et de Bran en Transylvanie à partir de Bucarest (3)

Palais royal  de Peles Transylvanie
 

La visite "presque obligée" des touristes qui viennent à Bucarest est un voyage organisé vers les deux châteaux de Transylvanie les plus proches de Bucarest, le château royal de Peles et le château de Bran dit château de Dracula, situés à environ 160 km. Le voyage dure une journée entière d'autant plus que les embouteillages sont nombreux sur la seule route qui relie Bucarest à ces lieux. Comme c'est la sortie affectionnée des Bucarestois le dimanche, surtout évitez de choisir ce jour-là, comme je l'ai fait ! Nous sommes partis à sept heures le matin et revenus le soir vers 19H. Nous étions huit, des suédois, une roumaine et nous, les deux français, dans un Renault trafic, plus notre chauffeur. Vous trouverez sans peine les nombreuses offres touristiques sur internet.

Cette visite présente les côtés négatifs de ce genre de tourisme, course organisée en groupes dans les châteaux, repas dans la ville de Sinaia dont nous n'avons le temps de voir que la belle place centrale. Beaucoup de bruit, beaucoup de monde. C'est assez fatigant et l'on n'a pas vraiment le temps de faire des pauses pour apprécier pleinement. Le côté positif de la visite est évidemment qu'elle permet d'avoir un aperçu de la Transylvanie et de ces deux beaux châteaux, visite impossible sans véhicule, et qu'elle donne envie d'y retourner mais par ses propres moyens et plus calmement.


Castelul Peleș


Palais royal de Peles Façade néo-renaissance


Le prince Charles de Hohenzollern-Sigmaringen - qui deviendra le roi Carol Ier de Roumanie en 1881-  subjugué par les magnifiques paysages de Transylvanie lors d'une visite à Sinaia décida d'y faire construire un château. Celui-ci servit de résidence d'été à la famille royale jusqu’à l’abdication du roi Michel en 1947.

Le château de Peles appelé ainsi d'après une petite rivière qui coule près du site fut édifié entre 1875 et 1915 dans le style néo-renaissance en vogue à l'époque dans toute l'Europe. En 1948, il fut étatisé par les communistes puis, après la chute de Ceaucescu, converti en musée et ouvert au public en 1990. Il est riche de 2.000 tableaux. 

 C’est non seulement un château somptueux mais il bénéficie, de plus, d'un confort moderne étonnant pour l'époque. Peles fut le premier château en d’Europe à posséder l’électricité, il a sa propre centrale hydroélectrique, le chauffage central, un toit de verre mobile et un ascenseur. Il possède 160 pièces et 30 salles de bain.


Palais royal Peles ( détail architectural néo-renaissance)


Palais royal Peles  cour intérieure Transylvanie


Palais royal  de Peles cour intérieure étage supérieur Transylvanie


Palais royal de Peles loggia et fresque à l'italienne (détail)



Palais royal Peles fenêtre à vitraux Transylvanie


Palais royal Peles vitrail 

Palais royal de Peles salon



Palais royal de Peles : On dirait un Titien ??


Palais royal Peles : lustre de Murano


Palais royal Peles :le salon mauresque



Château de Peles : Le salon de musique



Château de Peles: la salle à manger



Le château de Bran ou château de Vlad  III Dracula dit l'Empaleur


Le château de Bran  ou de Vlad l'Empaleur dit de Dracula Transylvanie


Le château de Bran  est le premier château  construit (en bois)  par les chevaliers teutoniques au début du XIII siècle pour contrôler la route commerciale entre la Transylvanie et la Valachie. Il est associé dans la légende à Vlad III l'Empaleur qui a servi de modèle pour Dracula à Bram Stocker. Mais Vlad  n'y a probablement jamais mis les pieds. En 1377, il est reconstruit en pierre et permet, sur la frontière entre la Valachie et la Transylvanie, de collecter les droits de douane des marchands valaques.


Le château de Bran  ou de Vlad l'Empaleur dit de Dracula Transylvanie


Le château de Bran  dit de Dracula Transylvanie


Le château de Bran dit de Dracula : cour intérieure


Le château de Bran dit de Dracula


Le château de Bran dit de Dracula


Le château de Bran dit de Dracula

 
Extérieurement le château de Bran a une allure farouche, dressé sur son roc. Il correspond bien à l'atmosphère propre au mythe de Dracula. Intérieurement, il est plutôt avenant, tout blanc avec des colombages rouge foncé. De plus, la foule est telle que l'on finit par faire la queue pour passer d'une pièce à l'autre dans des couloirs étroits, ce qui crée une ambiance peu propice au fantastique et au mystère. La projection d'un extrait du film de Nosferatus sortant de sa tombe pour vous agresser,   l'apparition d'un fantôme qui traverse le mur, sont nécessaires pour évoquer la légende. Heureusement, la parfaite panoplie du chasseur de vampires, croix, pieux, miroir, vous attend, vous avez tout sous la main !


Le château de Bran dit de Dracula : oui, nous avons rencontré un fantôme !


Le château de Bran  dit de Dracula : malette anti-vampires


Le château de Bran ou de Vlad l'Empaleur: grimoire



Le château de Bran  ou de Vlad l'Empaleur dit de Dracula : le parc



Qui était Vlad l'Empaleur ?

Vlad III Dracula,  l'Empaleur

 

Bram Stoker s'est largement inspiré pour son Comte Dracula d'un personnage réel qui a vécu en Roumanie, Vlad III Basarad, Dracula, né vers 1431 en Valachie et mort en 1476 près de Bucarest. Vlad devient voïvode de Valachie, titre que l'on peut traduire par prince, en 1448. 

Le nom de Dracul qui signifie en roumain dragon ou diable était hérité de son père Vlad II Dracul qui fut décoré de l'ordre du Dragon par l'empereur Sigismond de Hongrie.

(Drac en Occitanie signifie dragon / En Provence,  existe aussi la légende du Drac, un monstre ailé qui  hante les eaux du Rhône, dévore les jeunes vierges et rançonne les habitants. Le seigneur du village promet sa fille au héros qui sera vainqueur du dragon. Un chevalier terrasse le monstre, épouse la princesse, devient à son tour le seigneur du village rebaptisé Mondragon. Frédéric Mistral évoque la légende du Drac dans son  très beau et étrange Poème du Rhône.)

Vlad III est un souverain sanguinaire. Il a le le goût des supplices violents et comme la Roumanie est alors en lutte contre l'empire ottoman il sème la terreur parmi ses ennemis en faisant empaler plus de 20 000 ottomans en une seule nuit. Mais quelle est la part de la vérité et de la légende ? ! Il y gagne son surnom de l'Empaleur, en roumain Tepes. Il mourra lui-même assassiné en 1476 à Bucarest. Il est décapité et sa tête envoyé au sultan qui l'expose sur un pieu pour preuve de sa mort... On comprend pourquoi il a nourri la légende et inspiré Bram Stocker pour la création de son vampire.

Je rappelle à propos de la vie et de la personnalité, de Bram Stocker, le beau roman de Joseph O'Connor : Le bal des ombres ICI


Roumanie : Bucarest (4) : Le musée Zambaccian et musée national de Roumanie

samedi 8 octobre 2022

Roumanie : Voyage à Bucarest (2 ) : Eglises Stavropoleos, Coltea, Studentali, Doamnei...

Eglise Stravopoleos

 Dans le vieux centre-ville, j'ai découvert d'adorables petites églises qu'il faut parfois chercher tant elles sont cachées ou du moins peu mises en valeur. Mais l'église de Stavropoleos, elle, a été restaurée  et le monastère remis en fonction en 2008.

L'église Stavropoleos

L'église Stavropoleos est l'une des plus belles églises orthodoxes du centre de la ville historique, dans la rue du même nom, fleuron du quartier Lipscani. Contruite au XVIII siècle par un moine grec, Ioanichie Stratonikeas,  son nom vient du grec, Stavropolis, qui signifie ville de la Croix.

 

Eglise Stavropoleos : détail du style brancovan

C'est l'un des plus parfaits exemples du style architectural brancovan, du nom du roi de Valachie, Constantin II Brâncoveanu ( 1688 -1714), mélange d'éléments de style renaissance tardif ou baroque et d'éléments orientaux : arcs byzantins, colonnes sculptées de motifs végétaux, chapiteaux ouvragés,  médaillons en mosaïques.  J'ai adoré cette visite !

Eglise Stavropoleos : détail du style brancovan

 Le nartex de l'église et l'intérieur sont ornés de peintures murales d'une grande beauté.

 

Eglise Stavropoleos : détail du style brancovan


Eglise Stavropoleos : détail du style brancovan
 

L'on peut pénétrer dans le joli petit cloître du monastère qui possède, nous dit-on, une très riche bibliothèque, monastère à nouveau occupé par les moniales.

Cloître du monastère de Sraveoplolos

                   

Eglise Coltea ou l'église des Trois Hiérarques


Eglise Coltea : église des Trois Hiérarques

 

 Au XVI siècle le boyard Coltea-Doiscecu fit édifier d'abord une église en bois puis en briques. Dès le XVII siècle la famille Cantuzène rénova l'église existante et  construisit  deux pavillons hospitaliers mais c'est au début du XVIII siècle que fut érigé l'hôpital Coltea qui forme avec l'église un vaste ensemble architectural. 

L'architecture actuelle de l'hôpital date des années 1888-1895  dans le style académiste français.


Eglise Coltea des Trois Hiérarques (style brancovan)

Les Trois Hiérarques ont joué un grand rôle dans la théologie chrétienne : Basile le Grand (329-379), Grégoire de Nazianze (329-390), Jean Chrysostome (349-407). Nés en Cappadoce,  en Turquie, ils sont entrés dans l’histoire sous le nom des «Trois Saints Hiérarques». Ils sont reconnus comme docteurs par la religion catholique et vénérés comme saints dans la religion orthodoxe.

Eglise et hôpital Coltea


Eglise Coltea des Trois Hiérarques (style brancovan) : fresques


Intérieur église Coltea iconostase

Interieur église Coltea

Biserica Studentali ou Eglise des Etudiants


Iconostase et fresques  de l'église Studentali

L' iconostase de l'église orthodoxe russe Studentali  ou église des Etudiants consacrée à Saint Nicolas est éblouissante comme tout l'intérieur de cette église. Pourtant, cachée sous un échafaudage, l'église ne paie pas de mine. Mais la partie supérieure et les bulbes montrent quelle merveille ce sera quand elle sera entièrement restaurée.


Eglise Studentali : sous l'échafaudage

En fait, les travaux entrepris pour la consolider après le tremblement de terre de 1997 ont commencé en 2000 et sont abandonnés faute de moyens financiers et c'est vraiment regrettable !


Belle restauration des Mosaïques et des coupoles de l'église


L'église des Etudiants a été construite entre 1905 et 1909 à l'initiative d'un ambassadeur russe. Située tout près de l'université et de la place des Etudiants, elle leur sert de chapelle.


Eglise Saint Nicolas Studentali : les peintures murales sont réalisées par le peintre Vassiliev
 

 
Eglise des Etudiants
 
Biserica  Studentali Saint Nicolas ou église des Etudiants




Biserica  Studentali Saint Nicolas ou église des Etudiants


Biserica  Studentali Saint Nicolas ou église des Etudiants



Biserica Studentali : L'iconostase  Les Saintes Portes (détails)
 
 La somptueuse iconostase en bois sculpté et recouverte d'or a été peinte par Viktor Vasnetsov et conçue sur le modèle de celle de l'église des Apôtres Pierre et Paul du Kremlin.
Rappelons que l'iconostase (du grec byzantin Icône et du latin stasis : arrêt, rester immobile), est la cloison ornée d'icônes qui sépare la nef de l'autel où le clergé célèbre les rites liturgiques dans une église orthodoxe.  Elle est le symbole de la limite entre le monde divin et le monde humain.

Biserica Doamnei ou Eglise de la Princesse

 

Biserica Doamnei ou Eglise de la Princesse

Cette adorable petite église bâtie sur une ancienne église de bois porte le nom de la princesse Maria Doamna, femme du prince de Valachie, Serban Cantacuzino (1683). Sa façade de style Valache annonçant le style Bracovan est très belle, épurée, élégante, avec son bandeau d'arcades pleins au niveau supérieur rappelant les cinq arcades du niveau inférieur sur la façade frontale, et la frise ajourée qui le souligne. Elle est dédiée à la Présentation de la Vierge.

 Il nous a fallu la chercher longtemps ! Inutile de penser la voir à partir de la rue Victorei car elle est enchâssée dans des immeubles qui la dérobent aux yeux des promeneurs. Vous parvenez jusqu'à elle par une passage couvert qui vous amène dans une cour intérieur où elle se dresse, dominée par les murs des appartements qui la surplombent.

Je lis dans mon guide que Caucescu détestait tant les églises qu'un ingénieur conçut un procédé pour les déplacer sur roulettes afin de les dissimuler dans des impasses ou des cours d'immeubles. Je ne crois pas que la biserica Doamnei ait été déplacée mais, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle est bien cachée !

Passage de la rue Victorei vers l'église Doamnei

Biserica Doamnei ou Eglise de la Princesse

Biserica Doamnei ou Eglise de la Princesse

Biserica Doamnei ou Eglise de la Princesse : nef centrale vers la sortie


Biserica Doamnei ou Eglise de la Princesse


Biserica Doamnei ou Eglise de la Princesse

Biserica Doamnei ou Eglise de la Princesse :vers l'iconostase au fond


Biserica Doamnei ou Eglise de la Princesse : iconostase et Sainte Porte (détail)


Dans la vieille cité, je ne vous ai pas parlé de l'église Zlatari ou église des Orfèvres et l'église de l'Annonciation car je n'ai pas de photos à vous montrer.  

Et il y a encore bien d'autres merveilles artistiques et architecturales à découvrir dans les autres quartiers de la capitale de Roumanie malgré l'hostilité de Causcescu pour les églises.