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jeudi 2 mars 2017

Venise au temps du carnaval (7) : Ca Pesaro, musée d'art moderne

Le Grand Canal et la Ca Pesaro

Le masque de la journée


Jeudi 23 Février : le masque du jour de Léonie

  Ca Pesaro

Ca Pesaro source
La Ca Pesaro qui appartenait à la famille Pesaro avant de devenir un musée, est un immense palais en marbre blanc dans le style baroque vénitien, construit par Baldassare Longhena, l'architecte de la basilique Santa Maria della Salute à la fin du XVII siècle et terminé par Gian Antonio Gaspari de 1703 à 1710.
Il abrite deux musées que je n'avais jamais visités malgré mes visites à Venise : un musée d'art moderne et le musée des arts orientaux.

Le musée d'art moderne

Vue sur le grand canal de la Ca Pesaro
Le musée abrite des oeuvres du XIX au XXième siècle. A partir d'acquisitions faites pendant les biennales, il s'enrichit grâce à des dons privés. 
 Certaines salles étaient fermées, nous n'avons pas pu voir, par exemple, la Salomé de Klimt. 
J'ai aimé cette visite, loin de la foule, avec toute la possibilité de rester longuement devant une oeuvre sans être bousculée.

 Rodin et Bonnard

Le Penseur, les Bourgeois de Calais,
Les artistes français nous accueillent avec deux superbes sculptures de  Rodin : Le Penseur, Les
 Bourgeois de Calais et un très beau Pierre Bonnard : La baigneuse

La Baigneuse de Pierre Bonnard
Mais le musée présente aussi un grand nombre de peintres italiens ou d'autres nationalités. Ainsi ce portrait peint par Fernand Knopff, un peintre belge symboliste (1858_1921) que j'ai déjà rencontré à Bruxelles.
Fernand Knopff : portrait de mademoiselle de Rothmaler (1889)

Parmi les  peintres italiens :

Umberto Maggioli

Umberto  Moggioli (1886_1919) : Le printemps à Treporti (1914)
Umberto Moggioli (1886_1919) est un peintre vénitien qui a a étudié à l'école de Burano où il s'installe avec sa femme. Il s'est spécialisé dans les paysages correspondant à son besoin de solitude et de silence contemplatif. Plus tard, il s'installe à Rome où sa peinture évolue vers des couleurs plus lumineuses et des paysages à l'horizon limité. Il  y mourra en 1919. J'aime beaucoup l'ambiance sereine et paisible de ce matin de printemps avec cette femme qui donne le sein à son bébé et les hommes occupés aux travaux agricoles.

Arturo Martini

Arturo Martini Portrait de Lilian Gish 1929
La finesse de cette sculpture d'Arturo Martini rend hommage aux traits délicats de Lilian Gish, la grande actrice américaine du cinéma muet.

 Umberto Boccioni

Umberto Boccioni (1882_1916): portrait de la soeur de l'artiste (1904)

Umberto Boccioni (1882_1916) est l'un des grands représentants avec Luigi Russolo, Carlo Carrà et Gino Severini, du mouvement futuriste qui naît autour du poète Filippo Tommaso Marinetti. Les futuristes s'insurgent contre la nostalgie du passé et exaltent le mouvement qui régit la vie moderne. Ce mouvement magnifie la vitesse, la beauté de la machine (la voiture),  et emprunte au cubisme et au divisionnisme pour  donner le sentiment d'un dynamisme, d'un élan impétueux, à travers une forme fractionnée, démultipliée. Dans cette salle, on ne voit de Umberto Boccioni qu'un peinture très classique. C'est le reproche que l'on peut faire au musée qui ne possède pas assez d'oeuvres d'un même artiste pour nous montrer leur évolution et leur période la plus représentative. Cela m'a laissée un peu sur ma faim.
Cependant, le musée regroupe les tableaux par thèmes et grandes périodes et je n'ai pas boudé mon plaisir car j'ai eu plusieurs coups de coeur qui m'ont donné envie de mieux connaître la peinture moderne italienne.  Mais j'aime le futurisme pour avoir vu une exposition sur ce mouvement à Venise il y a quelques années aussi je ne résiste pas à vous montrer cette peinture de Boccioni.  Représentative du futurisme, elle n'appartient pas à ce musée.

Umberto Boccioni : la rue entre dans la maison (1911) musée du Hanovre

Mario Sironi 

Mario Sironi(1885 -1961) : paysage urbain (1924)

Mario Sironi (1885-1924) est lui aussi un peintre italien, qui devint le peintre officiel de Mussolini. Il se rattache au futurisme vers 1914.  En 1922 il se rapproche du Novecento, prolongement du futurisme dans l'Italie fasciste. Ce mouvement naît à Milan et veut être un retour aux formes classiques. Le paysage urbain fait partie de cette période. L'éclipse appartient à sa période après guerre.

Mario Sironi (1885 -1961)  : Eclipse ( 1942)

 Giorgio de Chirico

Giorgio de Chirico  (1888-1976) : Bains mystérieux (1933)
Né en Grèce, Giorgio de Chirico est un peintre italien qui meurt à Rome en 1976.  Il est d'abord adulé par les surréalistes avant d'en être rejeté. Ce tableau Bains mystérieux appartient à un ensemble de douze peintures explorant le même thème et portant le même titre. Il introduit dans un paysage en apparence réaliste des détails étranges, inattendues. Il a appelé cette période : "peinture métaphysique" car elle est né d'une vision qui lui a permis de découvrir le monde pour la première fois, de comprendre ses symboles, d'explorer ses mythes.

«l’idée des bains mystérieux me vint alors que je me trouvais dans une maison où le sol avait été bien lustré avec de la cire. Je regardai un homme qui marchait devant moi et dont les jambes se reflétaient dans le sol. J'eus l'impression qu'il pouvait plonger dans ce sol, comme dans une piscine, qu'il pouvait s'y mouvoir et même nager. Ainsi j'imaginais ces étranges piscines avec des hommes immergés dans cette espèce d'eau-parquet qui sont immobiles et bougent».

Carlo Carrà

Carlo Carrà 1881_1966) : Tramonto al Mare (1927)

Carlo Carrà 1881_1966) : le cheval (1937)
Carlo Carrà est lui aussi comme Boccioni, le cofondateur du futurisme mais après la guerre de 1914, il se détourne du futurisme pour subir l'influence de la peinture métaphysique de Chirico. Puis il revient à des oeuvres plus classiques comme celles ci-dessus.
Et pour le plaisir des yeux ce tableau futuriste de Carrà qui lui aussi n'est pas à la Ca Pesaro : Le cavalier. Admirez le mouvement, la vitesse et la puissance qui émanent de cette peinture.

Carlo Carrà : le cavalier

Giorgio Morandi

Giorgio Morandi (1890-1964) : vases et bouteilles (1948)





Même s'il a été attiré tour à tour par le futurisme, la peinture métaphysique, Giorgio Morandi n'appartient pas à une école particulière. Mais Cézanne exerce sur lui une influence majeure. La plus grande  partie de son oeuvre est consacrée aux nature mortes. La Ca Pesaro en présente deux, dont celle  intitulé vases et bouteilles. J'aime beaucoup cette composition, ces coloris où domine le blanc et cette impression de "toucher" la matière avec mon regard !

et encore quelques coups de coeur

Bice Lazzari ( 1900_1981) : Situation (1951)

Ennio Morlotti (1910 -1992) Campagne automnale

Mark Tobey (1890-1976)  : Précipice (1957)
Mark Tobey est un artiste américain (1890_1976). Il a étudié la calligraphie chinoise et la peinture zen qui ont grandement influencé son oeuvre. 

Quelques images de l'extérieur vues du musée

Cour intérieure du palais Pesaro


Vue de la ca Pesaro sur le canal





lundi 6 février 2017

Benjamin Lacombe/ Sébastien Perez : Généalogie d'une sorcière

Généalogie d'une sorcière de Benjamin Lacombe et Sébastien Pérez : la petite sorcière et Grimoire de sorcières
Généalogie d'une sorcière de Benjamin Lacombe et Sébastien Pérez

Généalogie d’une sorcière de Benjamin Lacombe et Sébastien Perez se présente sous la forme d'un élégant coffret qui enchâssent deux albums : La petite sorcière et Grimoires de sorcières. Evidemment, tous deux s’adressent aux enfants, les veinards !
Ce qui n’a pas empêché ma fille de me l’offrir, à moi, sa mère :  elle me connaît bien ! Quel bonheur de feuilleter ces livres pour en admirer les illustrations de Benjamin Lacombe si étranges, mystérieuses et originales, aux couleurs vives, et qui parlent tant à l’imagination. Un régal pour les yeux.



La petite sorcière

La petite sorcière Lisbeth  dans Généalogie dune sorcière et sa grand mère Olga  Benjamin Lacombe/ Sébastien Pérez
Lisbeth et sa grand mère Olga de Benjamin Lacombe

Le premier livre La petite sorcière conte une jolie histoire dans laquelle le lecteur entre vite en empathie avec Lisbeth et sa grand mère Olga chez qui la petite fille va passer Noël. Dans le grenier, Lisbeth découvre, avec son ami Edward, un vieux grimoire que la vieille dame en colère lui interdit de lire. Dès le jour même, Edward disparaît. Alors, la nuit, pendant que Olga dort, la petite fille subtilise le vieux livre et elle découvre… ?  Vous le saurez en le lisant ! Non, non, n’insistez pas ! Je ne vous en dirai pas plus.

Très joli texte plein de tendresse, à la mesure des sentiments qui lient Lisbeth et sa grand mère et qui raconte un joli histoire d’amour où l’on risque sa vie pour cueillir une fleur à une petite fille.. et où il est question aussi et beaucoup de.. sorcières ! Mais cela vous vous en doutez !

C'est dur d'apprendre qu'on est une sorcière

Grimoire de sorcières


Pour pénétrer dans le second album il va vous falloir un peu de courage ! Peureux s’abstenir! Le Grimoire des sorcières est un livre maudit  : s’il est tombé par erreur entre vos mains, refermez-le immédiatement et fuyez.

Il s’agit de la généalogie de la petite Lisbeth depuis la création du monde avec Lilith qui fut remplacée par Eve mais qui n’en reste pas moins la première ! Et là, c’est un tour du monde auquel l'on est convié, du passé  au présent,  et l’on va de surprise en surprise. Je vous mets sur la voie en vous disant : Méfiez-vous de Mona, entre autres... parce que ces créatures sont tout de même quelque peu diaboliques ! 

Méduse de Benjamin Lacombe

Si le texte est plein d’humour au début, il fait pénétrer l’enfant dans la mythologie égyptienne ou grecque ou dans les contes traditionnels, il lui fait découvrir des personnages historiques, sans compter, bien sûr, des êtres fictifs. Nous y retrouvons Lisbeth qui a grandi et apprenons ainsi la suite de son histoire.

Lisbeth et Edward

 Là encore les illustrations sont somptueuses et font de cet ouvrage un petit chef d’oeuvre, un coup de coeur, un livre précieux à mettre entre les mains des enfants.
Je ne l’ai pas encore fait lire à ma petite fille (six ans) parce qu’elle serait bien capable d’avoir peur  pour de vrai et de faire des cauchemars  ! Les parents ne me le pardonneraient pas ! Mais cela viendra. Les éditions Seuil les conseillent pour les 9-12 ans. A mon avis, le premier album, La petite sorcière doit pouvoir être lu avant.


Lilith

lundi 23 janvier 2017

Donna Leon : Un vénitien anonyme



Dans la perspective d’un voyage à Venise en février et en quête d’un livre facile à lire (j’ai eu une période de baisse de régime) voilà un titre de Donna Leon (auteure que j’ai beaucoup lue dans le passé). Il s’agit de Un vénitien anonyme, livre policier dans lequel le lecteur retrouve, bien sûr, le commissaire Brunetti.

Venise Roberto Ferruzi

Plus que Venise, c’est Mestre que nous découvrons dans cette enquête policière et vous conviendrez que la banlieue industrielle de la glorieuse cité des Doges, près des abattoirs, est une visite peu romantique. C’est là, dans un terrain vague, lieu de rencontre des prostitué(e)s que l’on découvre un travesti sauvagement assassiné. En cette période de vacances où la moitié de l’effectif de police est déjà partie, c’est à Brunetti que l’on va confier l’affaire.
Celle-ci nous mènera des milieux de prostitués masculins de Mestre à Venise dans les milieux de la banque et la société bien pensante de la bonne bourgeoisie vénitienne. En particulier cette fameuse ligue de la Moralité, dont le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle paraît un peu louche et… pas très morale !
 L’enquête permet à Donna Leon, tout en explorant les bas-fonds des la ville, de faire un portrait charge d’une société corrompue. Elle dénonce, au passage, la catastrophe écologique qui menace la cité et dont l’homme en général et les politiques en particulier sont les grands responsables. Nous sommes en été, la chaleur est abrutissante et exalte l’odeur d’égout à ciel ouvert de la lagune  :

Nous avons tué les mers et ce n’est qu’une question de temps avant qu’elles  se mettent à puer. Etant donné que la lagune n’est qu’un égout au fond de l’Adriatique, laquelle n’est elle-même qu’un égout par rapport au reste de la Méditerranée, laquelle..

Tout le monde parlait, tout le temps, de la destruction imminente de la ville, ce qui n’empêchait pas le prix des appartements de doubler tous les deux ou trois ans et les loyers d’augmenter dans des proportions qui les mettaient hors  de portée de la classe laborieuse.

Comme d’habitude, le charme de l’histoire tient au commissaire Brunetti, toujours aussi sympathique et qui tranche par son ouverture d’esprit et malgré son éducation de mâle italien sur les homophobes primaires qu’il rencontre dans son enquête. Nous suivons avec plaisir ses déambulations dans Venise sous la statue de bronze de Goldoni, Campo San Bartolomeo, au marché d’herbes du Rialto, ou dans le quartier de Dorsudoro, place Ramo Dietro gl'Incurabili chez un ami journaliste, possesseur de tableaux de maîtres italiens Ferruzi, Morandi, Guttoso.. Nous  nous attablons avec lui dans les petites trattoria où il fuit l’insalata di calamari laissée par sa femme dans le réfrigérateur.

Giorgio Morandi

Bref! une lecture agréable, peut-être pas la meilleure enquête parmi celles que j’ai lues de  cette écrivaine mais avec une recette toujours gagnante : Venise, véritable personnage de tous les romans de Donna Leon et à son commissaire Brunetti.


samedi 21 janvier 2017

Michel Bernard : Deux remords de Claude Monet

La capeline rouge de  Claude Monet portrait de Camille l'épouse de Calude Monet
La capeline rouge Claude Monet
Il (Monet) avait ressorti La capeline rouge (Camille) de sous la couverture et les empilements qui la préservaient du regard de sa seconde femme, et l’avait accrochée en bonne place, au milieu d’un mur de son atelier, à hauteur de son regard. Chaque jour après le petit déjeuner, après le déjeuner, en été après le dîner, quand il entrait dans l’atelier, il voyait la petite silhouette dans la neige, derrière la vitre de leur maison d’Argenteuil, tourner sa tête vers lui, au-dessus de la bouche ronde que le froid avait pâlie, les deux petites taches noisette et bleutées de ses yeux plonger dans les siens.

Lorsque Claude Monet, quelques mois avant sa disparition, confirma à l’État le don des Nymphéas, pour qu’ils soient installés à l’Orangerie selon ses indications, il y mit une ultime condition : l’achat un tableau peint soixante ans auparavant, Femmes au jardin, pour qu'il soit exposé au Louvre. À cette exigence et au choix de ce tableau, il ne donna aucun motif. Deux remords de Claude Monet raconte l’histoire d’amour et de mort qui, du flanc méditerranéen des Cévennes au bord de la Manche, de Londres aux Pays-Bas, de l’Île-de-France à la Normandie, entre le siège de Paris en 1870 et la tragédie de la Grande Guerre, hanta le peintre jusqu’au bout.»  quatrième de couverture
Gallimard  La table ronde Michel Bernard.


Michel Bernard, en écrivant ce livre d’amour et d’admiration sur Monet ne signe pas une nouvelle biographie du peintre mais brosse un tableau des débuts de l’impressionnisme et peint la grandeur de l’Art lorsqu’il exige un tel don de soi de la part de l’artiste. 
Monet, l’homme inquiet, en proie au doute et au remords, est un artiste dont l’exigence par rapport à son art est totale. L’art est pour lui source de bonheur et plénitude mais tout autant d’angoisse et de doute.
Quels sont donc ces deux remords dont il est question dans le titre un peu mystérieux?

 Frédéric 

Femmes au jardin de Claude Monet avec Camille Monet et Frédéric Bazile
Femmes au jardin de Claude Monet
Le premier remords me paraît très clairement décelable car sa source prend naissance dans la première partie de l’oeuvre intitulée : Frédéric. D’une manière un peu déroutante quand on s’attend à une étude sur Monet, le livre commence avec le peintre Frédéric Bazile, un météore dans le ciel des impressionnistes. Disparu trop jeune mais très doué, le peintre n’a pu atteindre la renommée de ceux qui lui ont survécu, ses amis Monet, Renoir. Fils d’une riche famille de Montpellier, il reste indissolublement lié à Monet dont il était l’ami mais aussi l’aide et le soutien financier pendant les périodes de vaches maigres.
Cette première partie raconte la quête entreprise par Gaston Bazile, le père de Frédéric, sur le champ de bataille pendant la guerre de 1870 contre les prussiens pour retrouver le corps de son fils. C’est un des moments très forts du roman.
Si Frédéric était engagé volontaire, Monet, lui, avait fui la guerre, refusant de s’engager et s’était exilé en Angleterre. « Rien  n’aurait pu empêcher cette tête de lard, ce fou de couleurs, fier, obstiné, sûr de sa main et de son destin; Rien, ni la guerre, ni l’opinion des autres. »
On comprend  alors que la mort de Frédéric hantera la vie de Claude.
Quand son ami lui avait acheté Femmes au jardin, le regret de Monet de se séparer de son tableau avait été atténué par la certitude qu’il s’en allait chez un connaisseur, un camarade à l’oeil clair et la main sûre, un artiste.

Camille

Claude Monet : la dame en robe verte  Camille,  modèle et épouse de Monet
Camille ou la dame en robe verte de Claude Monet
 Dans la seconde partie, Camille qui posa pour La Femme à la robe verte, premier grand succès du peintre, fut d’abord le modèle de Claude Monet, avant de devenir sa femme.  Camille fut le grand amour de l'artiste et lui donna par sa force de caractère, son humeur égale, sa compréhension, la sérénité nécessaire pour poursuivre son oeuvre. Cette période de bonheur fragile, avec la naissance des enfants et le partage d’un amour commun, est traversé  par les orages de la Commune et les difficultés financières, les dettes, le harcèlement des créanciers. P5354 la robe verte
Et puis la longue maladie de Camille, son dépérissement inéluctable, ses souffrances…  L’angoisse de Claude Monet , « sa répulsion instinctive de la mort » , la peur de se trahir devant elle, l’éloignent de celle qui sera toujours son grand amour.  Le second remords de Monet?

Claude 

Autoportrait au béret de Claude Monet 1886
Autoportrait au béret de Claude Monet
La troisième intitulé Claude est la période de Giverny, le remariage avec Alice, l’acheminement vers la cécité, la vieillesse, son amitié avec Clémenceau. Et puis le don de ces deux tableaux Nymphéas et Femmes au jardin  dont le dernier est si intimement lié à son ami Bazile et à son épouse Camille.

Ce j’ai le plus aimé dans ce livre  

Les nymphéas de Claude Monet

J’ai beaucoup aimé l’originalité de cette biographie romancée dans le choix d'un point de vue : les deux remords étroitement liés à l’oeuvre de Monet. j’ai aimé cette manière d’aborder le thème par le biais, par le détour. J’ai aimé la force des portraits de ces trois personnages centraux :  Frédéric, Camille et Claude, pris dans un enracinement inextricable entre l’amitié et l’amour, entre la vie et la mort et toujours, toujours, en rapport avec l’art qui est la source, l’énergie mais aussi la justification de la vie.
Au niveau pictural le roman nous permet aussi de connaître l’histoire de quelques oeuvres magistrales de Monet que Michel Bernard analyse avec finesse et qui nous permettent de comprendre et sentir la rapport du peintre avec les êtres et surtout avec la nature.

Merci à Aifelle pour le prêt de ce livre et sa longue patience liée à mon absence dans ce blog. 

dimanche 1 janvier 2017

Bonne année 2017

Clarence Gagnon : peintre québécois illustration de Maria Chapdelaine

Pour la nouvelle année, partons pour rêver un peu, avec Clarence Gagnon, peintre québécois (1881-1942) dans les paysages de neige de l'hiver canadien.

Bonne Année 2017





VidéoYou tube : Clarence Gagnon et l'Hiver

vendredi 23 décembre 2016

Joyeux Noël

Pekke Halonen, peintre finlandais


 Un paysage de neige pour vous souhaiter un joyeux Noël et de bonnes fêtes en famille et avec vos amis. Beaucoup de joie à tous !

Je suis en  Lozère avec enfants et petits enfants et je vous dis à bientôt, au mois de Janvier!

mardi 29 novembre 2016

Londres Paolo Ucello : La bataille de San Romano et ses trois musées


Niccolo Mauruzi da Tolentino à la tête de ses troupes de Paolo Ucello : La bataille de San Romano National Gallery Londres
Paolo Ucello : La bataille de San Romano  National Gallery Londres Niccolo Mauruzi da Tolentino à la tête de ses troupes

 Le tableau londonien

Paolo Ucello : La bataille de San Romano  Nicola da Tolentino (détail) Londres national Gallery
Paolo Ucello : La bataille de San Romano  Nicola da Tolentino (détail)
 Pendant ce séjour à Londres, j'ai voulu absolument revoir le tableau de Paolo Ucello narrant la bataille de San Romano qui est l'un de mes préférés à la National Gallery !
 Il s'intitule : Niccolo Mauruzi da Tolentino à la tête de ses troupes.  Il est le premier des trois oeuvres qui illustrent la bataille entre les Florentins et les Siennois le 1er juin 1432 à San Romano, près de Lucques, qui vit la victoire de Florence. Il représente le début de la guerre avec Nicola da Tolentino à la tête des florentins. A noter qu'il y a encore peu de corps qui gisent par terre avec quelques armes, contrairement au dernier volet, celui de Florence. La scène est animée, les chevaux cabrés ont souvent été comparés à des chevaux de manège. Paolo Ucello s'intéresse à l'aspect esthétique de la scène, à la beauté des harnachements des montures et celles des costumes ou armures. Nicola de Tolentino porte le mazzocchio, le superbe couvre-chef florentin de bois et d'osier, véritable support du grand bonnet drapé et de la longue écharpe.
Les trois volets de cet ensemble ont été peints par Paolo Ucello à partir de 1456 à la demande de Lionardo Bartolini Salimbeni, qui avait participé à la campagne militaire en 1432. Laurent de Médicis les a achetés vers 1484 et ils  ont longtemps orné un cabinet du palais des Médicis à Florence avant  d'être séparés et dispersés. 

Le tableau florentin

Paolo Ucello : La bataille de San Romano Bernardino della Ciarda désarçonné (Florence Les Offices
Paolo Ucello : La bataille de San Romano Bernardino della Ciarda désarçonné (Galleria degli Uffizi, Firenze)

J'avais quinze ans  : visite à Florence de la galerie des Offices et là je tombe en admiration devant ce tableau  de Paolo Ucello : La bataille de San Romano Bernardino della Ciarda désarçonné
Je ne savais pas alors qu'il existait trois tableaux de cet évènement et que celui-ci était le dernier  puisqu'il conte la victoire des florentins : le chef de l'armée siennoise, Bernardino della Ciarda, est vaincu. Bref, je commençai pas la fin de la bataille ! je ne savais pas que les voir tous me demanderait une longue attente et que je finirai par le début de l'histoire à Londres quelque vingt après!
Ce tableau était tellement différent des tableaux de la Renaissance qui l'entouraient ! Je vois encore le mur sur lequel il était accroché  dans la salle des Offices! Il était tellement moderne avec ses formes un peu géométriques, ces couleurs irréalistes (le rouge des chevaux), le mouvement qui l'anime, le relief du cheval en train de ruer dans un raccourci audacieux qui semble défoncer la toile et venir à nous. Il y avait un tel art de la composition, avec ce cheval blanc au centre (celui de Bernardino della Ciarda), avec la symétrie des ces hallebardes dressées vers le ciel et aussi une telle recherche de la profondeur avec ces scènes de chasse qui se déroulent dans le lointain que je ne pouvais m'en détacher !

Paolo Ucello : La bataille de San Romano Bernardino della Ciarda désarçonné (détail)

Et puis... une telle violence dans le premier plan, les chevaux piétinent les corps des chevaliers blessés ou morts, les cadavres des chevaux gisent sur le sol, que j'ai cru entendre le tumulte et les cris de la bataille ! Je n'ai jamais vu un tableau aussi bruyant !

Le tableau parisien

Paolo Ucello :  La contre-attaque décisive de Micheletto Attendolo da Contignola Musée du Louvres Paris

Quelques années après j'ai pu voir celui de Paris au musée du Louvres  : Paolo Ucello :  La contre-attaque décisive de Micheletto Attendolo da Contignola. C'est le second de la trilogie  de la bataille de San Romano. Ce condottieri vint sauver l'armée florentine qui semblait en déroute. Il est représenté au centre du tableau coiffé de son somptueux mazzochio, sur un destrier noir aux antérieurs dressés comme pour une statue équestre. Il semble poser, tourné vers le spectateur. Les armures des chevaliers recouvertes d'une couche d'argent brillent dans l'obscurité. Ils paraissent enchevêtrés les uns dans les autres, les chevaux prêts à partir à l'attaque et l'on aperçoit les jambes des fantassins qui les suivent. C'est une scène nocturne et le ciel noir contraste avec les couleurs rouges des étendards et des écus. Les casques des chevaliers sont terminés par des cimiers aux formes fantastiques. Toute la scène paraît surréaliste.



jeudi 24 novembre 2016

Londres : Shakespeare et Tate Britain

Elizabeth 1er  1563: Portrait attribué à Steven van der Meulen ou Steven Vann Herwijckz
La Tate  Britain abrite la collection nationale d'art britannique du XVI siècle à nos jours. On peut donc suivre l'évolution de cet art chronologiquement, de salle en salle. Un autre parcours est proposé dédié à Shakespeare dont on peut  suivre l'influence qu'il a eu sur l'art britannique au cours des siècles.

Shakespeare à la Tate Britain

Tate Britain

La collection commence avec des oeuvres du XVI siècle et en particulier de Elizabeth 1er qui nous plonge directement dans le siècle de Shakespeare avec des portraits de personnages contemporains du dramaturge intéressants par la personnalité qu'il reflète mais aussi les costumes richement orné, leurs bijoux témoins de leur haute classe sociale.

Portrait de femme inconnue  1565 : Hans Eworth (1540-1573)

William 1er lord de la Waar : école du XVI siècle
Deux dames de la famille  Cholmondeley (1600_10) Ecole du XVII siècle
Curieux tableau que celui de ces deux femmes jumelles, mariées le même jour et qui ont accouché le même jour. Identiques? presque car une différence subtile permet de voir que l'un d'entre elles à épouser un homme plus riche que l'autre.

King Lear weeping over the dead body of Cordelia  1786 :  James Barry

Oberon, Titiana and Puck with fairing dancing 1786 : William Blake
Lady Macbeth saisissant les dagues 1812  : Henri Fuseli



Henri Fuseli :  Titiana et Oberon

 Queen Mab’s Cave by JMW Turner.1846

Sir John Everett Millais :  Ophelia 1851-2