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dimanche 6 novembre 2011

Tod Robbins : les éperons réponse à l'énigme N° 9


Bravo ! Plus c'est difficile, plus vous  trouvez! A croire que vous aimez la difficulté. Nos valeureux concurrents ont pour nom aujourd'hui : Océane, Aifelle, Eeguab, Keisha, Dominique, Maggie, Jeneen, Sabbio, Lireaujardin, Nanou, Gwenaelle, Asphodèle ... ET merci à tous de votre participation.

La nouvelle Les éperons (Spurs 1923) de Tod Robbins est parue sous forme d'un joli petit livre publié  aux Editions du Sonneur et je dois à Jeneen qui nous l'a envoyé, à Wens et moi-même, d'avoir fait sa découverte. (Merci Jeneen!)


Tod Robbins (Clarence Aaron Robbins) est né à Brooklyn en 1888 dans une riche famille new yorkaise. Sa fortune lui permet de se consacrer à l'écriture et il  fait paraître en 1912 un court roman Mysterious Martin, suivi bien vite  la même année de The Spirit of the Town  En 1917 un de ses livres The Unholy Three (Le club des trois) est pour la première fois adapté à l'écran par Tod Browning.
Tod Robbins publie d'année en année de nombreux romans et nouvelles en se spécialisant dans le fantastique et l'horreur. Les Eperons paru en 1923  sera à nouveau adapté par Tod Browning en 1932 sous le Titre de Freaks, une oeuvre célèbre mais très controversée en son temps, connue à notre époque d'un public de cinéphiles. Quand on a vu Freaks une fois, on ne peut l'oublier! C'est un film dérangeant, certes, mais qui nous questionne sur notre rapport à la différence, sur la cruauté des relations humaines, sur le voyeurime avec ce que cela suppose de zones sombres en nous, sur les thèmes de la vengeance aussi...

C'est pourquoi, Wens et moi nous vous proposons si vous être intéressés de mettre le DVD et le livre, en colis Voyageur. Le documentaire présenté avec le film est d'un grand intérêt.  Inscrivez-vous dans les commentaires.

L'intrigue se déroule dans un cirque qui présente, à côté des numéros traditionnels, des spectacles animés par des monstres. Le héros de ce livre, Jacques Courbé, un nain, fait son entrée sur la piste sur le dos d'un fier destrier nommé Saint Eustache. Sa vive imagination qui le fait s'imaginer en noble chevalier lui permet de supporter les quolibets et les insultes de la foule.

Peu importait que Saint Eustache n'eût rien d'un noble destrier, hormis dans l'esprit de son maître - ni même du poney : c'était un gros chien de race indistincte, doté du long museau et des oreilles droites du loup.

Mais un jour, Jacques Courbé apprend qu'il hérite de la fortune de son oncle. Il peut alors réaliser son rêve, demander en mariage Jeanne Marie, la belle écuyère, cupide, dont il est amoureux. Oui, mais... Jeanne Marie devenue son épouse aurait mieux fait de ne pas vexer le petit monsieur extrêmement susceptible! La vengeances sera à la hauteur de l'insulte et les éperons y joueront un rôle.

La nouvelle joue sur l'horreur et sur une certaine morbidité du lecteur avec la galerie de portraits des monstres, qui à côté du nain, se partagent la curiosité du public : l'enfant-Girafe au long cou démesuré, le géant, la femme-louve aux dents acérés...  Pendant le repas de mariage, un sentiment trouble s'installe qui crée le malaise. En effet, si le lecteur s'est senti de la répulsion pour les spectateurs du cirque attirés par les monstres, il est bien vite placé en tant que lecteur dans la même position et il est amené à se demander lesquels sont les plus monstrueux de ceux qui subissent une telle disgrâce ou de ceux qui s'en moquent, insultent et humilient. Pourtant les victimes ne sont pas plus sympathiques que leurs bourreaux avec leur imbécile orgueil, leur violence qui les pousse à se battre, à se déchirer. Quant à Jacques Courbé... Je ne vous en dis pas plus mais... ce n'est pas parce qu'on est petit qu'on est gentil!
Une nouvelle réussie dont le réalisateur Tod Browning a tiré un chef d'oeuvre.


 Hans, Hercule, Cléopâtre, Frieda

Mon avis sur le Livre et le film 

La nouvelle et le film sont très différents non seulement parce qu'ils ne portent pas le même titre mais aussi parce que Tod Browning introduit des personnages qui n'existent pas dans le livre. Celui de Vénus, une jolie jeune femme, qui va prendre la défense des "monstres" avec son amoureux, le clown. Preuve que si l'on  dépasse les sentiments de répulsion et de fascination morbides envers ces créatures étranges l'on peut parvenir à les aimer et les découvrir en tant qu'êtres humains. Une belle réflexion sur l'acceptation de la différence. Et puis surtout, il y a le personnage de Freida, une midget (on appelle ainsi en anglais des petites personnes qui n'ont aucune difformité physique à la différence des nains, les dwarfs). Freida souffre de voir ridiculisé celui qu'elle aime, Hans, par sa grande épouse, Cléopâtre. Ces deux midgets sont des personnages tout à fait positifs. Ils sont là pour rappeler que ceux que nous nommons des monstres sont des êtres humains comme les autres, doués des mêmes sentiments que nous et capables d'amour vrai et désintéressé..
On peut donc dire que le film est finalement moins pessimiste que le livre où aucun des personnages n'est sympathique, ni ceux qui sont considérés comme "normaux", ni les autres.
 Les modifications de l'intrigue sont grandes aussi. Dans le livre Jacques Courbé exerce seul sa vengeance  alors que dans le film tous sont derrière lui pour punir la coupable. Il y a une solidarité de tous.
Le film a été mal reçu par la critique et le public. On a reproché à Tod Browning d'avoir exploité ces créatures, de les avoir offerts en pâture à la curiosité du spectateur.  Personne n'a reconnu que le film était un appel à la compréhension et un plaidoyer pour le respect des personnes ainsi meurtris dans leur corps. On n'a vu dans cette oeuvre qu'un film d'épouvante et c'est vrai que certaines scènes font réellement peur. Mais ce qui nous effraie le plus ce sont les sentiments qui naissent en nous à la vision de ces freaks.  S'il y a épouvante, elle vient essentiellement de nous, de ce rejet de l'autre, de cette peur de leur ressembler, de la répulsion que nous éprouvons envers eux et dont nous avons honte. Ce sont des sentiments peu glorieux qui font que l'on a rejeté ce film et que l'on a cherché avec succès, pendant de nombreuses années, à le mettre aux oubliettes.




lundi 24 octobre 2011

Parlons un peu challenges? (2)

Après Parlons un peu challenge? (1) ICI voici mes autres challenges en cours

La  Lecture

Mon Challenge préféré :   George Sand chez George et moi



J'aimais déjà George Sand avant de commencer ce challenge : ses romans, bien sûr, mais aussi la femme, avec ses idées socialistes, généreuses, malgré son rang social qui aurait pu faire d'elle une privilégiée, préoccupée seulement du bien être et du confort de sa classe sociale. Il me plaisait aussi qu'elle lutte par ses écrits et son attitude pour le statut des femmes. Avec ce challenge,  j'ai été carrément bluffée en découvrant les multiples facettes du talent de l'écrivaine qui aborde tous les thèmes, tous les genres aussi. Bravo à George, donc, qui a initié ce challenge et qui nous fait profiter aussi de ses grandes connaissances sur Sand avec ses billets du samedi sandien intéressants et détaillés.
 Pour ce challenge J'ai lu 12 romans ICI et.. ce n'est pas fini!


 Le Challenge Nature Writing chez Folfaerie 


Hélas! je suis venue un peu trop tard à ce challenge qui va bientôt finir.  Mais il aura eu l'immense mérite de me faire découvrir de très beaux livres et des auteurs que je ne connaissais pas. Bien sûr, je ne vais pas m'arrêter en si bon chemin!
J'ai lu cinq livres pour l'instant de Pete Fromm, Edward Abbey; Gerard Donavan, David Vann : ICI. je vais bientôt lire des nouvelles de Jack London, l'auteur vénéré de mon enfance.
 Merci à Folfaerie, blog Au coin du feu, pour cette belle découverte .


La littérature fait son cinéma chez Will dans Kabaret culturel


 Je viens à peine de découvrir le challenge de Will qui unit la passion de la lecture à celle du cinéma. C'est donc pour moi! Et j'ai choisi tout de suite la catégorie supérieure, grande actrice! Une belle idée!
Mes participations sont ICI


Le challenge Carol Oates chez George



Je l'ai choisi car j'aime cette écrivaine depuis le jour où je l'ai découverte avec  deux romans qui restent pour moi ces chefs d'oeuvre : Nous étions les Mulvaney et Chutes. Oates a été pressentie plusieurs fois pour le prix Nobel de littérature et le mériterait bien. Elle  a une puissance d'analyse des personnages et de la société extraordinaires et ses romans sont cruels parce que sans concession. Sa lecture me donne souvent l'impression de recevoir une volée de coups et c'est pourquoi j'ai besoin d'arrêter parfois de la lire. Mais c'est pour mieux repartir car c'est une vraie vision de la société que nous donne Oates  et elle nous parle de la nature humaine.. Encore une bonne idée de George. j'ai lu 10 romans ICI

Le challenge Nouvelles de Sabbio



L'art de la nouvelle est extrêmement difficile. Normalement, je ne suis pas très nouvelles, moi qui aime les romans et les gros pavés! Souvent les nouvelles me déçoivent car elles me laissent en attente, sur ma faim. J'aimerais en savoir plus sauf.. quand elles sont écrites par de grands écrivains comme Raymond Carver, par exemple. Alors c'est sublime. Le challenge est initié par Sabbio qui, je l'espère, va revenir bien vite sur son joli blog, A l'ombre de mon cannelier! Mes participations voir ICI

Un mots, des titres, chez Calypso



Calypso propose un mot : bleu, soleil... Et c'est à nous de choisir un titre qui contient ce mot pour une lecture commune très variée. J'aime  l'idée de Calypso, j'aime aussi que l'on aille de blog en blog ensuite lire ce que les autres lectrices ont découvert.
Les mots auxquels j'ai participé : Bleu; Soleil, Nuit.. le prochain est "secret" pour le 1er décembre ICI  



Il s'agit de lectures communes concoctées selon un menu qui vaut au moins****! Venez nous rejoindre chez Ogresse : plus on est de fous...

 Mercredi 12 octobre
Apéritif
  BRETON A. Nadja.

Jeudi 10 novembre
Entrée
  DOSTOÏEVSKI F. Le Double.  ET/ OU Crime et châtiment

Samedi 10 décembre
Premier plat
  ZWEIG S., Le Joueur d’échecs.
                                                                       Voir la suite ICI

Et j'adore ce logo!
Pour le 10 Novembre, j'ai choisi de lire Le double de Dostoievsky

 Challenge Marylin chez George



 C'est mon mini challenge, juste pour le plaisir de revoir des films que j'aime, de découvrir des écrits sur Marylin : ICI  ...


                                                                   1% chez Hérisson


Puisque je lis des livres pour la Rentrée littéraire,  je me suis inscrite ici mais c'est tout nouveau et pas encore au point pour moi. Pour les livres de la Rentrée 2011 voir ICI




J'aime beaucoup aussi le Blogoclub de Sylire et Lisa où nous pouvons choisir tous ensemble le livre commun à partir d'un thème proposé par les initiatrices. Des lectures enrichissantes et un beau travail d'organisation.  Pour le 1er Décembre, le thème était le voyage et le livre retenu, parmi de nombreux autres, est : L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S Spivet de Reif Larsen,

Les Ateliers d'écriture


Je participe à l'atelier d'écriture du Skriban chez  Gwenaelle.
Le vendredi, tous les quinze jours, Gwenaelle nous propose un thème. Nous écrivons un texte en respectant les consignes (hum! sauf les étourdis!) qui sont publiés le dimanche dans l'Atelier du Skriban :  Ecriture et échange! On s'amuse chez Gwen!




Et à l'atelier d'écriture  désirs d'histoire  de Olivia. Chaque mardi les participants proposent un mot  Olivia les récolte, en dresse une liste et il faut écrire un texte en y glissant les mots imposés. Il faut parfois se creuser la cervelle pour les utiliser mais ça marche!

Jeux et Enigmes littérature/ Cinéma




Wens et moi, nous proposons chaque samedi un jeu-énigme :  Un livre/ un film. Il s'agit de découvrir à partir de l'extrait d'une oeuvre littéraire quel est le titre et l'auteur et quelle est son adaptation au cinéma. Dans son blog En effeuillant le Chrysanthème Wens propose l'énigme sur le film, dans le mien, le livre. Le dimanche, nous présentons dans nos blogs respectifs un billet sur ces oeuvres.


 Eeeguab, blog Blogart (La comtesse), propose aussi, le dimanche, un jeu cinématographique que vous trouverez ICI


L'énigme du samedi de Chantal Serrières a repris dans son blog : Ecritures du monde



                                                             Et mes deux anciens challenges



Elizabeth Braddon de  Lou 4 livres lus  ICI


English classics de Karin  19 participations   ICI

samedi 15 octobre 2011

Pete Fromm : Avant la Nuit Editions Gallmeister


Et bien si l'on m'avait dit que je lirais un recueil de nouvelles sur la pêche, que j'apprendrais tout sur les diverses espèces de truites, sur les différents types d'appâts, que je passerais des après midi à pêcher sur un radeau  ou dans le courant de la rivière, que je saurais placer délicatement l'hameçon à l'endroit choisi, au millimètre près, avec ma canne à lancer, j'aurais été bien étonnée. Et encore plus, que cela me plaise! Oui mais, dans un livre, tout est possible! C'est la cas avec Avant la nuit de Pete Fromm.

Pourquoi cet intérêt? parce que les nouvelles de ce recueil parle de pêche  mais encore plus d'êtres humains que l'on devine avec leur personnalité, leurs attentes, leur fragilité, avec les drames qui interviennent dans leur vie mais aussi les rapports de confiance, la complicité que cet amour de la pêche mais aussi de la nature crée entre eux.
Parmi mes préférés, Père et fils, est la douloureuse histoire de ce père divorcé, séparé de son fils qui a dû suivre sa mère dans un autre état, et qui accomplit quelques milliers de kilomètres en voiture pour l'amener pêcher. On y lit une belle complicité entre le père et l'enfant mais aussi on devine en filigrane, une autre histoire, celle du père et de la mère, d'un amour qui n'a pas survécu, éteint par la vie quotidienne qui foule aux pieds les rêves, malmène le bonheur. Pourtant, par l'intermédiaire de ce fils qu'ils aiment tant, peut-être parviendront-ils à l'apaisement?..  Ou encore Avant la nuit, qui donne son titre au recueil, une partie de pêche entre Gordon et son beau-père, un récit tout en sous-entendu et silence. Peu à peu, cette journée au bord de l'eau, alors qu'il faut rentrer à la maison avant la nuit pour échapper aux dangers de la rivière, permet de cerner la personnalité de Gordon, de comprendre sa souffrance, lui qui, marqué par le divorce de ses parents, ne revient voir sa mère et son beau-père que de longues années après son départ. La nouvelle parle de la peur d'être père, de la difficulté de vivre, de la crainte de perdre ceux que l'on aime. Là aussi la rivière et les aventures vécues ensemble représentent une sorte de catharsis qui permet d'affronter la vie. Dans Le cours normal des choses  pour la première fois depuis la mort de sa femme, un père ramène ses deux fils à la pêche. Une  nouvelle terriblement poignante où chacun s'efforce de faire comme si tout était normal jusqu'au moment où le plus jeune des enfants, Corby, ne parvient plus à contrôler l'irruption du chagrin. Certains de ses récits sont moins tragiques, comme Stone, ce garçon qui ne veut pas apprendre à pêcher mais qui est le roi du ricochet, une leçon de respect mutuel entre un père et son fils... Ou encore  la nouvelle Le gamin quand deux vieux copains se retrouvent pour la pêche mais l'un a amené son gamin, prétexte à une prise de conscience pour l'autre des changements survenus ... Mais tous campent des personnages pleins de vie, très forts, dont les sentiments sont analysés avec finesse et pour qui l'on sent la tendresse de l'auteur. Le thème père et fils est une constante avec ce que cela représente d'amour, de compréhension mais aussi de doute et de crainte. Le fil conducteur, la pêche, crée une unité dans ces courts récits avec l'image de l'eau, métaphore du temps qui s'écoule amenant d'inéluctables changements. Le respect des créatures vivantes, la beauté de la nature, des joies qu'elle procure, des rapports de confiance qu'elle établit entre les gens font  de ce recueil une petite merveille. Un beau recueil plein de sensibilité et de nostalgie.


Ce livre a été lu dans le cadre du challenge ludique de Calypso :  Un Mot, Des titres. Calypso a proposé le mot nuit qui devait figurer dans le titre, d'où ce recueil de Pete Fromm.

Mais sans que je l'ai cherché au départ, il illustre aussi deux autres de mes challenges :


Nature Writing, le challenge de Folfaerie


Et le challenge des nouvelles de Sabbio


mardi 6 septembre 2011

Raymond Carver : Les trois roses jaunes


Le recueil Les Trois roses jaunes  réunit  plusieurs nouvelles de Raymond Carver extraites de dWhereI'm calling from et New and selected stories.  La dernière histoire qui raconte la mort de Tchékov donne son titre au recueil.
Après la lecture du premier récit intitulé : Cartons je me sens perplexe voire déçue. Bien sûr,  il y a quelque chose de poignant dans  l'histoire de cette femme qui ne peut se fixer nulle part et qui voit dans ses déménagements une manière de fuir le néant de son existence; terrible aussi la manière dont elle détruit la vie de son fils partagé envers elle entre amour et haine. Mais l'écriture me déroute, non pas parce qu'elle d'une grande sobriété mais parce qu'elle s'intéresse surtout à une foule de petits détails insignifiants qui paraissent sans relation avec ce qui se passe. Bon, je continue!
Débranchés : un homme et une femme sont réveillés dans la nuit par le téléphone, nuit d'insomnie où les époux, incapables de se rendormir, vont échanger des petits propos d'abord anodins (semble-t-il) mais qui finissent par exprimer toutes les craintes profondes que nous enfouissons au fond de nous, peur de la maladie, de la souffrance et de la mort... Une banale nuit d'insomnie, en somme!
Puis Intimité, d'une âpreté saisissante : un homme revient voir son ex-femme après quatre ans d'absence et elle reprend la liste de ses griefs comme s'il l'avait quittée la veille! L'accumulation, la violence de cette haine nous font frémir mais la femme s'interrompt brusquement à l'arrivée du second mari.
Menudo, le récit du mensonge, de l'infidélité conjugale et de la souffrance qui ne guérit jamais. L'éléphant : un homme, modeste ouvrier, exploité par sa famille, épouse, frère, enfants, ne reçoit jamais aucun amour ou respect en retour; le bout des doigts, une femme quitte son mari qui n'est préoccupé que par un détail, sans importance, il ne reconnaît pas l'écriture de sa femme sur la lettre qu'elle lui a écrite.
Et  enfin Les trois roses jaunes, la mort de Tchékov, tuberculeux, dans un hôtel, vue à travers l'embarras d'un jeune homme qui ne sait pas quoi faire du vase aux trois roses qu'il lui apportait et du bouchon de champagne qui a roulé à ses pieds. 
Un  recueil magnifique!
Et je crois que c'est cela la force de Carver, d'opposer ainsi les petites choses, la banalité quotidienne, à tout ce qu'il y a d'absolu dans l'existence humaine : la fin de l'amour enlisé dans la mesquinerie, la trahison, la séparation, les blessures qui ne se referment jamais, la souffrance, la maladie, la mort.
Si j'ai commencé par être surprise au début du recueil, je peux dire que j'ai refermé ce livre avec un sentiment de lourde tristesse et l'impression d'avoir rencontré un grand auteur capable de suggérer beaucoup, de nous remuer au plus profond de nous, avec l'air de ne pas y toucher.




 Challenge de Sabbio

mercredi 15 juin 2011

Hanif Kureishi : Le déclin de l'occident


Le Déclin de l'occident est un recueil de nouvelles de Hanif Kureishi. Fils d'une anglaise et d'un Pakistanais, Hanif Kureishi est l'auteur de pièces de théâtre et de scénarios dontMy beautiful Laundrette, de romans comme Contre son coeur qui a reçu le prix France Culture étranger en 2005. En 2010, le prix Harold Pinter lui a été décerné pour l'ensemble de son oeuvre.
Dans la nouvelle éponyme du recueil, ma préférée, l'écrivain porte un regard critique sur notre société sans être moralisateur. Il se contente de regarder vivre une famille d'un quartier élégant dont le père est un cadre moyen, assez aisé mais pas assez pour satisfaire les ambitions de sa femme et les désirs de ses fils qui ne contentent jamais de ce qu'ils ont. Le trait n'a pas besoin d'être caricatural pour peindre cette classe sociale où toutes les valeurs ont été remplacées par le Dieu argent. Le fils aîné absorbé par des jeux violents dans lesquels il massacre des individus à la peau sombre n'a aucun respect pour son père, le plus jeune réclame des jeux supplémentaires, l'épouse lui reproche sa pingrerie et n'a pas un instant à lui accorder.. même pour écouter ce qu'il veut lui dire. Il y a quelque chose d'infiniment triste dans ce récit cruel mais terriblement vrai. Notre société avec ses discours sécuritaires, ses licenciements qui broient la vie des gens, son matérialisme sordide, sa vanité sociale, son désir de paraître, tout est là!
Cette cruauté on la retrouve dans les autres nouvelles, l'Agression, par exemple, ou Une Histoire Horrible dans laquelle un homme raconte la destruction de son couple avec un froid détachement proche pourtant du désespoir. Si le fantastique se glisse dans Il y a longtemps hier, c'est pour peindre les rapports entre père et fils mais aussi les haines au sein du couple, les non-dit, les rivalités familiales, les échecs liés à la lâcheté, au manque de confiance.
Ce qui émerge de l'ensemble de ces nouvelles, c'est l'idée de la solitude de chacun. Les hommes se parlent sans jamais s'entendre ni prendre le temps de s'écouter. Ils vivent les uns à côté des autres par habitude ou par commodité. Ce pessimisme serait insupportable si l'on ne sentait derrière les propos de Hanif Kureishi un amour certain pour l'espèce humaine. Il ne place jamais le lecteur en position critique vis à vis de ses personnages, nous ne sommes jamais contre eux mais avec eux.

samedi 26 mars 2011

Fred Vargas et Edmond Baudoin, Le marchand d'éponges




Je ne m'attendais pas en ouvrant cette courte nouvelle de Frédéric Vargas, extraite du recueil Cinq francs pièces et  illustrée par Edmond Baudoin, à ressentir un tel plaisir de lecture. Le marchand d'éponges est une nouvelle graphique dont le charme est lié à la parfaite adéquation jamais redondante entre le récit et l'image, tous deux imprégnés de poésie, d'humanisme et d'humour.
On y retrouve toutes les qualités de Fred Vargas à la fois dans le récit et dans les dialogues.
Le commissaire Adamsberg enquête sur le meurtre en pleine nuit d'une jeune femme de la haute société. Il interroge un SDF qui a assisté au meurtre mais ce dernier ne veut rien dire. Il sait trop, lui qui est un laissé pour compte, lui qui vend des éponges dans les rues de Paris, au milieu de l'indifférence générale, que si la victime était d'un milieu modeste, il n'y aurait pas un tel déploiement de police pour rechercher les meurtriers.
Vargas excelle dans la confrontation de ces deux êtres que tout pourrait opposer et qui, pourtant, se ressemblent. Le commissaire Adamsberg, notre "pelleteur de nuages" et Pi,  vieillard crasseux, malmené par la vie, qui se révèle aussi poète à sa manière, sont faits pour se comprendre. C'est en lui accordant attention et respect que le commissaire Adamsberg parviendra à obtenir son témoignage. Comme d'habitude Fred Vargas s'intéresse aux humbles, aux marginaux à qui la vie n'a jamais fait de cadeau. On sent la tendresse dont elle les pare. Son SDF est vrai, vivant et finalement sympathique même s'il est peint sans idéalisme. Mais il est aussi hors norme avec son don exceptionnel pour les chiffres, tout comme l'est Adamsberg, remueur de chimères, qui va avoir un idée formidable pour faire vendre les éponges de Pi.
Quant aux dialogues insolites, inattendus, ils entraînent le lecteur dans un monde décalé et poétique où rire et émotion se rencontrent.

Les illustrations d'Edmond Baudoin en noir et blanc nous promènent dans les rues de Paris, sur les places, dans le métro. La ville devient un personnage à part entière. Les  images des déambulations d'Adamsberg, dans le silence de la nuit, le long de la Seine, sous les ponts, sont propres à la méditation et dégagent une mélancolie qui vont bien avec  personnage. La variation des points de vue, lorsque l'image nous permet de nous élever pour contempler la ville dans son ensemble ou la Seine vue d'une gargouille de Notre-Dame donne à l'homme sa juste place, une petite silhouette solitaire dans une ville immense, splendide pourtant dans son indifférence. J'ai beaucoup aimé aussi les affiches sur les murs du métro de Paris pendant le dialogue du commissaire et du SDF, un arrière fond plein de signification qu'il faut regarder avec minutie.
Parfois l'image est en décalage avec le dialogue, a tel point qu'une autre histoire racontée cette fois par Baudoin interfère avec le récit de Vargas. Ainsi quand Adamberg et Pi parlent dans un café, on voit au premier plan un couple d'amoureux(?) qui aperçoit quelque chose hors champ et a l'air effrayé. C'est comme si le dessinateur nous disait : attention, moi aussi je raconte ! Il n'y a pas que Adamsberg et Pi , les autres aussi existent et ont leur histoire personnelle.
Voir l'article de wens .




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initié par Sabbio

jeudi 24 mars 2011

Nouvelles grecques : Alexandros Papadiamantis (2)




 Alexandre Papadamiantis (1851-1911) né et mort dans l'île de Skiathos (Sporades du nord), traducteur de l'anglais et du français dans des revues littéraires, Papadiamantis est un grand romancier connu en Grèce mais aussi à l'étranger. C'est aussi un nouvelliste de premier plan. Ce recueil présente trois de ces nouvelles : La traversée du mort; A Notre-dame de Kreschia; La glaneuse. Elles sont rédigées, nous dit-on, dans un grec savant, la kathéverousa, plus proche de la langue d'Eglise que du grec ancien, ce qui leur donne beaucoup de  charme.  Les dialogues sont souvent écrits pourtant en langue démotique ( populaire). Il s'intéresse à la vie des milieux modestes dans son île et intervient souvent au cours du récit en tant que que observateur.


A Notre-dame de Kreshia est une des rares nouvelles du recueil qui ne soit pas tragique (comme celle de Jean Kondylakis : L'éloge funèbre). Papadiamantis y raconte un souvenir personnel, celui d'une excursion un peu mouvementée (il se perd dans la montagne, la nuit) pour aller chanter des psaumes dans l'église de Kréchia pendant la neuvaine de l'Assomption. Le tout finit par un éclat de rire. L'intérêt vient du récit de cette nuit si particulière raconté avec vivacité et humour,  et de la description de l'île, Skiathos, des superstitions, des coutumes et de la mentalité de ce peuple attaché à la religion orthodoxe.

La maison de Papadiamantis à Skiethos (source)

La glaneuse peut paraître optimiste si l'on juge par sa fin heureuse. Et pourtant! Elle parle de l'horrible misère du peuple, du froid glacial qui rend ce dénuement encore plus terrible, de la faim qui taraude le ventre, d'enfants qui n'ont que la glace formée sur le toit à sucer pour tout repas. Il y peint le portrait admirable d'une vieille femme, Achtitsa, la grand mère, qui élève toute seule ses deux petits-enfants après la mort en couches de sa fille, du combat quotidien pour glaner quelques miettes qui les empêchent de mourir de faim ou de froid. Le fait qui va permettre à Achtitsa de vêtir les enfants et de leur donner à manger peut-être vu comme une sorte de miracle en ce jour de Noël. Un peu de bonheur fortuit et passager qui n'atténue pas la dureté de l'existence et ne modifiera pas fondamentalement  le destin de la pauvre femme.
La traversée du mort fait partie des nouvelles fantastiques où sont relatés des faits extraordinaires qui demeurent inexpliqués. Il y est raconté comment un marin disparu en mer pendant une tempête, se noie loin de sa terre natale. Or quelques jours après, le corps du noyé est retrouvé sur le rivage de son île. Les autorités suspectent un crime et échafaudent toutes sortes d'hypothèse mais la famille du défunt et tous les habitants savent bien que le mort, Costas, n'avait jamais demandé qu'une chose dans sa vie à la Vierge-à-la-Balançoire : être enterré dans sa patrie, dans le cimetière du petit Ermitage qui domine la mer. Nul doute donc que le corps du noyé après être remonté à la surface, "a mis le cap" vers son pays et  après avoir parcouru des dizaines de milles a échoué sur ses rivages. Le récit oscille entre réalisme et fantastique. Réalisme de la description de la vie de marins, du sort de Costas et son frère Yannis accablés par les usuriers, ne possédant rien en propre et dont le destin "-comme tant d'autres malheureux- ç'avait été de courir la mer, d'être trinqueballés, d'endurer les pires épreuves par tous les temps, la mort entre les dents, "de repasser tous les jours à l'abattoir comme des bêtes de boucherie". La fatalité  pèse sur eux.
Le fantastique chrétien est d'autant plus saisissant qu'il est raconté non d'une manière épique mais modestement comme s'il s'agissait d'un fait somme toute banal :
sa traversée avait été d'environ quarante milles marins durant tous ces jours. Il n'allait pas vite, mais lentement dans sa navigation. Il ne se rendait pas à sa noce mais à son enterrement. (...) Il alla droit à la colline du cimetière marin, à l'ouest du bourg. Il aborda la petite grève; Là, il s'arrêta. A sa mort, il ne voulait donner aucun tracas.
Peut-être  faut-il voir dans cette mort si discrète et silencieuse, la métaphore de la vie du marin et de tous ces pauvres gens qui vivent en silence, sans éclats, dans l'indifférence générale et meurent de la même manière.


Challenge les nouvelles De Sabbio

mardi 22 mars 2011

Nouvelles Grecques: 29 récits d'auteurs grecs (1)


Pour préparer mon voyage à Athènes, fin mai, je me lance dans la lecture de la littérature grecque. J'ai commencé par ce recueil de nouvelles, réunies par Octave Merlier, publiées aux Editions Klincksieck en 1972. L'occasion pour moi de découvrir tous ces auteurs que je ne connais pas et dont je présenterai les nouvelles au cours de plusieurs billets.
Les écrivains qui sont réunis ici sont à cheval sur le XIXème et le XXème siècle. Ils ont fondé la littérature grecque moderne.
Dans son introduction Octave Merlier explique que, au moment où la Grèce se libère de la domination turque (1825-1830 ; traité de Londres en 1832), il n'existait aucune langue nationale. Le grec ancien n'est plus usité depuis des siècles, la langue grecque n'a pas d'unité.  Quelle sera la langue de la prose? C'est la question que se posent les écrivains désireux de donner à leur Nation enfin indépendante un essor intellectuel et artistique.
Les premières générations d'écrivains vont donc s'exprimer en usant des dialectes locaux de Constantinople, de Corfou, d'Athènes ou de différentes provinces. Deux écoles vont bientôt apparaître, l'Athénienne qui utilise la langue savante et l'Ionienne qui emploie le grec démotique (populaire) dont le grand poète grec Solomos est considéré comme le fondateur. Il faudra pourtant attendre 1930 pour qu'une chaire de grec moderne soit créée à l'université d'Athènes!
Les influences de la littérature grecque moderne sont très diverses. Elle est marquée par son prestigieux passé antique et par le christianisme qui vont se fondre dans une sorte de syncrétisme populaire qui mêle héros païens et  saints chrétiens, histoires bibliques et légendes. Les siècles d'occupation turque et vénitienne ont bien sûr laissé leur empreinte. Enfin, lorsque la Grèce devient indépendante, elle redevient européenne et subit l'influence des divers mouvements  littéraires du XIX ème, romantisme, symbolisme, naturalisme.. Mais la permanence de l'antique dans le monde hellénique demeure et le lien commun entre toutes ces nouvelles,  c'est, nous dit Octave Merlier, "l'amour passionné" que l'écrivain "a pour son pays, dans son passé comme dans son âme".
Toutes les nouvelles rassemblées dans ce livre m'ont semblé d'une grande qualité et d'une grande force. Elles laissent une impression durable; après la lecture, on a besoin d'une pause pour que les personnages côtoyés au cours de ces récits rapides, nous laissent poursuivre notre lecture, secoués comme nous le sommes par le destin tragique de l'un ou de l'autre. Même si ces nouvelles abordent des thèmes différents, elles parlent du peuple, un peuple de marins et de paysans soumis aux caprices d'une nature souvent hostile, à la misère, à l'exploitation sans pitié qui ne leur permet pas, accablés d'impôts, de se soustraire à la peur de mourir de faim. Elles décrivent la rudesse de moeurs de ces hommes prompts à sortir le couteau, à s'enivrer, à battre leur femme ou à mourir pour elle lorsqu'ils aiment. Elles montrent la misérable condition de la femme, les violences qu'elle subit quotidiennement, sa soumission, ses craintes, son amour maternel plus fort que tout. Ces nouvelles nous livrent aussi une peinture de la vie paysanne, des coutumes, des fêtes religieuses, des superstitions, du refus de la modernité...
Je ne peux passer en revue ces 23 auteurs  et j'ai beaucoup de mal à choisir entre toutes ces nouvelles  et ces écrivains. En voici pourtant  deux :


Jacques Polylas (1825-1896) né et mort à Corfou. Extrêmement cultivé, il parle l'italien, l'allemand, l'anglais, le grec ancien et va se révéler aussi un grand traducteur. Il est aussi un critique littéraire et un philosophe remarquable. C'est lui qui a sauvé les manuscrits du poète Solomos (1798-1857) restés à l'état de brouillon. Il est l'auteur de nouvelles éditées en 1917 à Athènes.
Sa nouvelle intitulée Une Coupable (en grec, une petite faute) se passe à Corfou pendant la semaine Sainte et s'inspire d'un fait divers réel. Une vieille femme, Maria, est la proie d'un terrible dilemme  : laisser mourir sa petite fille sans essayer de la secourir, faute de pouvoir payer le médecin, ou désobéir à son mari en lui enlevant le seul bien qui peut le sauver de la prison et de la ruine -les bijoux qui constituent sa dot. Elle choisit de sauver l'enfant. Cette nouvelle peint la condition de la femme mais aussi sa mentalité, paysanne soumise, battue par son mari, elle accomplit fidèlement son devoir. Aussi, quand elle pense qu'elle a failli à son époux, persuadée de sa culpabilité, elle ne peut le supporter. Jacques Polylas écrit ici une tragédie à la manière antique dans laquelle la perte de l'honneur conduit à la mort. Mais toute la nouvelle est aussi imprégnée d'un sentiment de résignation chrétienne qui fait qu'aucune révolte n'est possible. On y sent aussi l'amour de cette terre, Corfou, avec ses champs d'oliviers, ses ceps de vignes, ses rochers arides et surtout la mer qui "avait aussi ouvert son esprit, donné ses ailes à sa rêverie, quand, à toutes les époques de l'année, à toutes les heures de la journée, elle la contemplait d'en haut, en passant, tantôt noire et déchaînée,tantôt calme et laiteuse.". Un très belle écriture pour une histoire qui se révèle déchirante.


 Kostis Palamas (1859-1943) né à Patras, mort à Athènes : Poète, il publie de nombreux recueils dans lesquels il  passe de la langue savante au grec démotique  et  écrit aussi des nouvelles  :
Etre beau, être jeune, et mourir ou la mort d'un Pallicare
Cette nouvelle composée en 1891 est une des premières grandes oeuvres de prose écrites en langue démotique.


Qu'est-ce qu'un pallicare?  C'est un soldat de l'armée grecque combattant les turcs pendant la guerre d'indépendance.
Dans la nuit du Vendredi Saint, le jeune et beau Mitros est victime d'une chute qui lui abîme l'articulation du genou. Le médecin appelé lui place des attelles en recommandant de ne pas y toucher. Mais dans ce village grec traditionnel, l'on ne croit pas trop à la science et aux médecins. On préfère les guérisseurs, les rebouteux. Toute une succession de charlatans défilent auprès de Mitros avec pour seul résultat d'aggraver son mal. Lorsque le médecin est à nouveau appelé, la gangrène est là. Il faut couper la jambe. Mais si l'on   est "un vrai pallicare", on a  "le style, l'ardeur, l'amour-propre, la beauté, la fierté, l'amour de la vie, le mépris de la mort." Non! Jamais Mitros ne sera un mari boîteux pour sa belle fiancée, Frossyni. Il préfère la mort.
Il y a dans le drame qui se joue dans ce récit, une sauvage grandeur. Le refus du jeune homme d'être diminué, sa révolte contre la maladie ne manquent pas de beauté tragique même si elle paraît au lecteur inhumaine, inacceptable. On comprend la douleur de la mère qui sait qu'elle va perdre son fils et que rien ne pourra aller contre sa volonté. La fatalité pèse sur cette tragédie à laquelle s'ajoute les croyances dans les mauvais esprits, les sortilèges maléfiques, le Mal incarné par Morfo, jeune fille éconduite par Mitros, figure de la Harpie qui s'attache à sa proie.
Le prochain billet ; nouvelles grecques (2) présentera l'un des plus grands écrivains grecs modernes : Alexandros Papadiamamantis
Challenge initié par Sabbio, à l'ombre de mon canellier