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dimanche 31 mai 2015

Bernard Schlink : Le liseur


Dans Le liseur de Bernard Schlink, un jeune garçon de 15 ans, Michaël, a une liaison avec une femme de 20 ans plus âgée que lui, Hanna. Il entretient avec elle une relation passionnée et prend l’habitude de lui lire des livres car Hanna, comme lui, s’intéresse à la littérature. Pourtant, un jour, elle disparaît sans laisser d’adresse. Des années plus tard, il la retrouve sur le banc des accusées (elles sont cinq) d’un procès antinazi. Il apprend alors que Hanna a été gardienne d’un camp de concentration et s’est rendue coupable de crimes contre l’humanité. Le jeune homme assiste au procès, fasciné par ce qu’il apprend de cette femme qui a été son premier amour. Il comprend alors le secret que celle-ci essaie à tout prix de cacher aux yeux de tous mais que je ne vous révèlerai pas ici. Plus tard, quand elle sera en prison, il prendra l’habitude de lui envoyer des enregistrements de livres. Mais arrive le jour où elle retrouve sa liberté et ….

J’ai refermé ce roman avec un sentiment de tristesse à l'écoute de la musique triste et nostalgique qui émane de la vie gâchée de Michaël. Marqué par l’amour de cette femme plus âgée, il éprouve un double sentiment de culpabilité, d’abord envers elle parce qu’il pense l’avoir trahie, ensuite envers les victimes quand il apprend l’horreur de ses actes. Il ne pourra jamais aimer une autre femme qu’elle et ne pourra jamais construire un relation stable avec une autre. De plus cette histoire individuelle rejoint l’histoire collective, celle amère, poignante, désespérante d’une génération née après la guerre, qui endosse la faute des parents nazis ou complices silencieux du nazisme, partagés entre l’amour qu’ils leur portent et la répulsion qu’ils éprouvent envers leur attitude. Une génération pourtant innocente mais qui ne connaîtra pas l'insouciance de la jeunesse.

Le roman pose aussi le problème du Bien et du Mal et montre que le glissement de l’un à l’autre ne tient parfois qu’à  peu de choses. Hannah s’engage dans l’armée parce qu’elle veut cacher son secret. Cette raison paraît dérisoire en rapport avec les crimes dont elle va se rendre coupable. La vie de toutes ces femmes juives qu’elle a laissé mourir a donc dépendu de ce fait qui apparaît comme une ironie tragique et douloureuse. Elle n’était pas un monstre, mais elle le devient non par conviction mais par "anesthésie" devant l'horreur, par "habitude" de la mort et de la souffrance,  manque de courage pour opposer un refus, manque d'empathie.. Quelle qu'en soit la raison, on ne peut que se poser la question :  comment une femme à priori "normale" peut-elle en arriver là? Le livre pose donc la question implicite: et vous qu'auriez-vous fait? Et vous que feriez-vous si une telle idéologie  renaissait de ses cendres en France? Une question qui reste donc toujours actuelle et universelle!

Bernard Schlinck dissèque les sentiments complexes de ses personnages avec beaucoup de finesse et de précision et ceci d’autant plus que le récit est en partie autobiographique.. Il analyse les contradictions entre amour et haine mais aussi entre le désir de comprendre les bourreaux et l’impossibilité de leur pardonner. Il met en lumière ce sentiment de culpabilité ressenti par les enfants pour les crimes des parents, une culpabilité si lancinante que même lorsqu’elle paraît s’effacer, elle est toujours prête à renaître.
Le style reflète la démarche de Michaël qui écrit cette histoire pour s'en débarrasser, pour prendre des distances avec elle, peut-être même pour oublier; mais sous l'apparente froideur et maîtrise de soi, l'émotion perce, la nostalgie sourd et l'on ressent les sentiments du "garçon" -comme l'appelait Hanna- qui, devenu homme, restera toujours arrêté à ces moments de son adolescence qui l'ont marqué à jamais.

Un coup de coeur donc, pour ce livre, et j’ai beaucoup aimé le film dont Wens vous parlera  dans son blog..

Mais l’amour qu’on porte à ses parents est le seul amour dont on ne soit pas responsable.
Et peut-être est-on responsable même de l’amour qu’on porte à ses parents. A l’époque, j’ai envié les autres étudiants qui prenaient leurs distances face à leurs parents, et du coup face à toute la génération de criminels, des spectateurs passifs, des aveugles volontaires, de ceux qui avaient toléré et accepté ; ils surmontaient ainsi sinon leur honte, du moins la souffrance qu’elle leur causait.
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Il m’arrive de penser que le confrontation avec le passé nazi n’était pas la cause, mais seulement l’expression du conflit de générations qu’on sentait être le moteur du mouvement étudiant. Les aspirations des parents dont chaque génération doit se délivrer, se trouvaient tout simplement liquidées par le fait que ces parents, sous Le Troisième Reich ou au plus tard au lendemain de son effondrement, n’avaient pas été à la hauteur. Comment voulait-on qu’ils aient quelque chose à dire à leurs enfants, ces gens qui avaient commis les crimes nazis, ou les avait regardé commettre, ou avaient détourné les yeux?

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Je voulais à la fois comprendre et condamner le crime de H.... Mais il était trop horrible pour cela. Lorsque je tentais de le comprendre, j'avais le sentiment de ne plus le condamner comme il méritait effectivement de l'être. Lorsque je le condamnais comme il le méritait, il n'y avait plus de place pour la compréhension. Mais en même temps je voulais comprendre H..; ne pas la comprendre signifiait la trahir une fois de plus. Je ne m'en suis pas sorti. Je voulais assumer les deux, la compréhension et la condamnation. Mais les deux ensemble, cela n'allait pas.




Le livre : Le liseur de Bernhard Schlink
Le film : The reader de Stephen Daldry
Félicitations à Aifelle, Dasola, Eeguab et merci à tous ceux qui ont participé sans toutefois trouver les bons titres, l'auteur et le réalisateur.

vendredi 27 juin 2014

Jean-Christophe Bailly : La légende dispersée, anthologie du romantisme allemand

Philippe Otto Runge peintre, théoricien de la peinture romantique :  




La légende dispersée est une anthologie du romantisme allemand de Jean-Christophe Bailly dans une réédition 2014 aux éditions Bourgois. Si le romantisme français m'est familier, je connais mal la littérature allemande romantique qui a eu une telle influence sur les écrivains de notre pays au début du XIX siècle. D'où le choix  de ce livre pour la découvrir.

L'homme n'est pas seul à parler - l'univers aussi parle -tout parle - des langues infinies. Novalis

Mais d'abord pourquoi ce titre? Il évoque la façon dont le romantisme allemand est né, s'est propagé non en ligne droite, mais par ondes, par retour sur soi-même, interférences entre différents genres, sans système, unique et en même temps multiple. Le romantisme allemand, en effet, n'est pas à proprement dit un "mouvement" car il n'éprouve pas le besoin d'établir des règles et des lois contrairement au romantisme français, au contraire il refuse les limites. Il est en fait un moment fugace mais brillant où sous l'influence de la Révolution française, les écrivains portèrent l'idée de liberté au plus haut degré; il ne s'agit pas d'une révolution au sens social ou politique mais spirituelle aux formes multiples, une prolifération des sens entre les différents genres de la littérature mais aussi entre les sciences, l'art, la philosophie, une construction d'un mythe qui se propage, qui se démultiplie, se brise en éclats d'où le titre du livre que Jean-Christophe Bailly explique  ainsi : "La légende dispersée est le nom romantique que j'avais donné à ce mouvement d'émancipation, à cette dissémination à la fois éperdue et rassemblée du sens".

Cette anthologie qui ne se veut pas exhaustive introduit d'abord les précurseurs du romantisme  : Moritz, Jean-Paul, Fichte, Hölderlin. Puis sont présentés trois lieux distincts, Iéna, Heidelberg, Berlin, qui correspondent chacun à une époque du romantisme, trois périodes fluctuantes qui montrent le cheminement et l'évolution du romantisme, qui se succèdent rapidement et ne se donnent aucune structure  : "et très vite le vent les souffle comme si les individus eux aussi étaient des grains de pollen, des fragments d'une entité qui doit rester invisible pour que les ondes puissent continuer à se propager des uns aux autres…"

Iéna en 1798  est l'explosion initiale : Novalis, Wackenroder, Tieck, August Schlegel, Friedricf Schegel, Schelling, Schleiermacher,

Heidelberg quelques années plus tard, / Et Berlin   Bonaventura,  Günderode, C Bretano, B. Brentano, Arnim, Kleist, CD Friedrich, PO Runge, Hoffmann, Chamisso, la Motte-Fouqué, J.Kerner

Enfin viennent les derniers noms d'un romantisme tardif :  Eichendorff, Waiblinger, Grabbe, Lenau.

Outre les caractéristiques principales du romantisme allemand, la multiplicité de ses voix originales,  cette anthologie m'a permis de retrouver des noms qui m'étaient connus, Novalis, Hoffmann, Kleist, Friedrich, Runge,  Lenau… et de rencontrer des auteurs qui me donnent envie d'aller plus loin dans leur découverte : par exemple Karl Philipp Moris (Anton Reiser), Tieck (Frantz Sternblad ou Eckbert le blond) ou Chamisso (la merveilleuse histoire de Peter Schlemihl).


Philipp Moritz (Anton Reiser)

"Le caractère limité de l'individu lui était sensible.
Il ressentait cette vérité : de tous les millions d'êtres qui sont  et qui ont été on n'est jamais qu'un seul.
Son désir était souvent de s'imaginer en totalité dans l'être et dans l'esprit d'un autre -quand d'aventure dans la rue, il passait tout près d'un autre homme qui lui était complètement étranger- la pensée de l'étrangeté de cet homme, de la totale ignorance que l'un avait du destin de l'autre, devenait si vive que, dans la mesure où la bienséance le permettait, il s'en approchait de plus près qu'il pouvait pour accéder un instant à son atmosphère et voir s'il ne pourrait pas traverser la paroi qui séparait des siens les souvenirs et les pensées de l'étranger."


Casper Friedrich : deux hommes contemplant la lune

Mais moi je me tourne vers la Nuit sacré, l'ineffable, la mystérieuse nuit. Là-bas gît le monde, au creux d'un profond sépulcre enseveli -vide et solitaire est sa place. Aux cordes du coeur bruit la profonde mélancolie. Que je tombe en gouttes de rosée, que je m'unisse à la cendre! Lointains du souvenir, voeux de la jeunesse, rêves de l'enfance, de toute une longue vie l'inutile espérance et les brèves joies se lèvent dans leurs vêtements gris, pareils à la brume du soir quand le soleil s'est couché. Ailleurs, dans d'autres espaces, la lumière a déployé ses tentes d'allégresse. Pourrait-elle jamais ne retourner vers ses fils qui l'attendant avec la foi de l'innocence?
 Novalis Hymnes à la nuit 






Merci à Dialogues Croisés et aux éditions Bourgois


dimanche 18 mai 2014

Heinrich Von Kleist : La marquise d'O




La marquise d'O  de Kleist est une bien curieuse histoire tirée d'une anecdote de Montaigne qui racontait qu'une servante ayant été violée pendant son sommeil s'était retrouvée enceinte sans savoir de qui.
C'est ce qui arrive à Julietta, la marquise d'O., jeune veuve, mère de deux enfants, qui vit chez ses parents.. Fille  du colonel Lorenzo von G.,  gouverneur d'une petite place forte de Lombardie elle  est sur le point d'être violée par des soldats russes lors de l'attaque et de la prise de la ville. Nous sommes en 1799, toute l'Europe est en guerre contre les révolutionnaires français. Elle  est sauvée par le comte F., officier qui commande l'armée ennemie et qui l'arrache aux violences des soudards. Le jeune homme part ensuite à la guerre où l'on apprend sa mort. Mais il n'est que blessé et réapparaît quelques temps après pour demander la main de la marquise.  Celle-ci  demande à réfléchir mais bientôt il lui faut reconnaître qu'elle est enceinte.  Elle a beau proclamé son innocence, son père la chasse avec ses enfants. Elle écrit alors dans un journal qu'elle épousera celui qui se présentera comme le père de son enfant à naître.

                                                                  L'invraisemblance


Film d'Eric Rohmer : Julietta endormie

L'invraisemblance de l'histoire a fait couler beaucoup d'encre. Comment croire, en effet, que la jeune femme ait pu être violée dans son sommeil sans qu'elle ne se réveille! Les contemporains de Kleist n'ont pas cru à l'innocence de Julietta et plus tard la psychanalyse s'est beaucoup intéressé à ce récit. La marquise d'O est-elle aussi innocente qu'elle veut bien le dire? N'a-t-elle pas cédé au désir du fait même de sa chasteté obligée? Son inconscient n'a-t-il pas refoulé l'acte qui la rendait coupable aux yeux de son père et de la société?
 Kleist, par contre, s'est révolté contre le scepticisme de la bonne société allemande qui a très mal accueilli la nouvelle. Il raille dans cette épigramme ces gens bien pensants et leur morale étroite  :
Ce roman n'est pas pour toi, ma fille! Evanouie! Quelle farce éhontée! Elle a seulement fermé les yeux, je le sais.
Je lis, de plus, dans la préface du roman, l'explication d'Antonia Fonyi à ce sujet : La vérité chez Kleist c'est l'invraisemblance. Ce n'est pas un thèse aventureuse, romanesque ou romantique, mais une conviction intellectuellement fondée : la vérité est l'invraisemblance parce que la vraisemblance est une catégorie de la raison et que la raison n'est pas apte à accéder à la vérité.
Mais si le roman paru en 1808, ne peut explorer, et pour cause, les zones de l'inconscient, il pose, de toutes façons, la question de la sexualité féminine. La jeune femme déclare qu'elle ne veut plus se remarier; l'on ne sait pas trop quelles relations elle a eues avec son mari, mais on comprend  qu'elle veut se mette à l'abri d'une autre expérience en restant chez ses parents. Plus tard, Kleist, nous la montre aussi, lorsqu'elle est reconnue innocente, sur les genoux de son père qui l'embrasse passionnément sur la bouche "comme un amoureux", sous les regards attendris de la mère. Le moins que l'on puisse dire c'est que la situation est assez trouble. Les réactions violentes du père -il sort son arme pour tirer sur sa fille- quand il apprend que cette dernière est enceinte prend alors un autre éclairage : non celles d'un père blessé dans son honneur, révolté de la duplicité de sa fille, mais celui d'un amoureux jaloux.
Eric Rohmer, en adaptant ce roman, est manifestement gêné par cette invraisemblance et il imagine, ce qui n'est pas dans le roman, que la servante donne un narcotique à Julietta. Ceci expliquerait qu'elle ne se réveille pas, une réponse moderne, la marquise d'O victime de la drogue du viol ou équivalent!   Avec ce détail réaliste qui chasse toute ambiguïté, Rohmer passe à côté de ce qui fait la complexité de la nouvelle et gomme la part d'ombre du personnage. 

      Un personnage sans tache


 Marie-Magdeleine repentante : Greuze


Eric Rohmer : Julietta l'innocence accablée

Une part d'ombre que n'a pas voulu l'écrivain!  La vision de la femme sans tache et pure, c'est à dire sans sexualité, correspond à une vision romantique assez commune mais surtout chrétienne. Julietta est assimilé à la vierge Marie et si la conception de son enfant n'est pas immaculée, il n'y a aucune faute de sa part. C'est ce que signifie la métaphore du cygne couvert de boue que le comte F. voit dans son rêve, et dont il veut laver la souillure,  le péché originel. 
A la pureté de la femme s'oppose la bestialité de l'homme (le violeur); Sous l'apparence de la vertu, les pulsions bestiales sont toutes prêtes à ressurgir, le vernis de la bonne éducation toujours prêt à craquer. C'est ce que résume dans une formule frappante la marquise d'O : "qu'il ne lui fût point apparu comme un démon si, lors de sa première apparition devant elle, elle n'avait cru voir un ange." En épousant Julietta, le jeune homme répare sa faute et rétablit l'ordre social et l'unité familiale.


Erice Rohmer : Le comte repentant  et la marquise d'O


Le film d'Eric Rohmer

Le cauchemar de Füssli


Le film de Rohmer offre une magnifique recherche picturale rendu avec talent par le chef opérateur Nestor Almendros :  couleurs, lumières, éclairages, toutes les scènes évoquent des tableaux de peintres de la fin du XVIII siècle ou romantiques, Fussli, Friedrich, Greuze, David.. Esthétiquement réussi, le film est pourtant insupportable à visionner, ridicule à souhait! Ce n'est que mon avis, tous les critiques ont crié au chef d'oeuvre!
Certes, le roman de Kliest demande à ce que l'on se remette dans les mentalités du début du XIX siècle. Mais en cherchant à nous faire épouser la réalité historique de cette époque "sans aucune distanciation, à rajeunir l'oeuvre non pas en la rendant contemporaine mais en faisant de nous ses contemporains*" Eric Rohmer n'est parvenu qu'à la caricaturer. Il fait, en effet, jouer ses acteurs comme des personnages de tableau ou de théâtre. Il leur fait adopter les gestes étudiés, les poses outrées, excessives et maniérées que l'on voit dans les tableaux de Greuze, de Füssli ou dans la comédie larmoyante chère à Diderot. Mais dans la vie personne ne se comporte ainsi, au XIX siècle pas plus que maintenant, d'où cette impression que le réalisateur ironise, parodie l'oeuvre alors qu'au contraire il a voulu la servir!

Greuze







 
La réponse était : Heinrich Von Kleist : la marquise d'O
                           :  Eric Rohmer La marquise d'O

Bravo à Aifelle, Asphodèle, Dasola Pierrot Bâton, Syl....

 Samedi 24 Mai, l'énigme est chez Eeguab


dimanche 2 février 2014

Heinrich Von Kleist : Mikhael Kohlhaas



Le roman de Heinrich Von Kleist,  Mikhael Kohlhaas, récemment adapté à l'écran par Arnaud des Pallières, est paru en 1810. L'écrivain s'est inspiré d'une vieille chronique évoquant l'histoire du véritable Kohlhaas .

La véritable histoire Kohlhaas au XVI° siècle

Jean-Frédéric, électeur de Saxe

Un riche marchand de chevaux prénommé Hans Kohlhaas vit à Cölln, en Brandebourg. Il mène ses chevaux à Dresde, en Saxe, pour les vendre et il est arrêté à la frontière par le nouveau Junker qui lui demande un droit de péage, ce que n'avait jamais fait l'ancien seigneur qui vient de mourir. Kohlhaas paie les droits mais le seigneur l'accuse d'avoir volé deux chevaux. Kohlhaas les lui laisse en gage, le temps d'apporter la preuve de l'achat. A son retour, le marchand constate que son valet a été molesté et ses chevaux sont en mauvais état. Il décide d'attaquer le seigneur en justice. Mais malgré ses démarches aux tribunaux de Saxe, il n'obtient jamais gain de cause, le junker étant protégé par ses pairs. Alors Kolhaas décide de se faire justice et avec l'aide d'un armée de malheureux et de soudards, il mène la révolte, tuant, brûlant des cités, tant et si bien que l'électeur de Saxe est obligé de composer avec lui et de lui promettre justice. Mais il ne tient pas sa promesse et Kohlhaas reprend son combat. Finalement le maquignon est arrêté et justice lui sera faite :  les chevaux lui sont rendus en bonne santé mais il est exécuté en 1540 pour les crimes qu'il a commis..

L'adaptation de Heinrich Von Kleist au début du XIX siècle

Heinrich Von Kleist

Heinrich Keist reprend la même histoire en s'inspirant de la chronique. Mais s'il  respecte les faits scrupuleusement malgré quelques libertés (l'épouse de Kohlhaas perd la vie en lui servant d'intermédiaire) il va leur donner un autre sens.
Au XVI siècle, à la Renaissance, la lutte pour la justice de Hans Khohlhaas montre l'ascension de la bourgeoisie qui ose se dresser face aux princes tout puissants qui gouvernent l'Allemagne divisé en duchés. Ce sont les premiers prémisses de l'ébranlement de la féodalité. Mais le combat de Mihkael Kohlhaas, le personnage de Kleist, une oeuvre qui paraît au début du XIX siècle, est celui du siècle des Lumières. Le personnage est un homme du peuple qui ne doit sa fortune qu'à lui-même, qu'à ses mérites. C'est un homme intelligent, qui sait lire, un protestant qui puise son savoir et sa sagesse dans la bible, un homme pieux, intègre et travailleur.
Il se heurte aux privilèges d'une classe sociale, d'un homme, le Junker, qui n'a aucun mérite, aucune qualité morale, dépravé, cupide, lâche et qui exerce un pouvoir arbitraire. Il ne s'est donné que " la peine de naître et c'est tout " pour reprendre les mots de Voltaire!  Mikhael Kohlhaas, épris d'un fort sentiment de justice, se sent donc investi d'une mission par rapport aux hommes victimes eux aussi de l'arbitraire.

Mais un sentiment opposé et d'aussi haute valeur parlait en lui, prenant des racines de plus en plus profondes, dans la mesure, où, poursuivant son voyage, il entendait parler, partout, où il entrait, des injustices journellement commises à l'égard des voyageurs (…)Dans le cas où, comme il semblait bien, tout cet évènement eut été une pure machination, il n'était plus qu'un homme voué au devoir d'employer ses forces, et toutes ces forces, à la réparation d'une telle offense et, pour l'avenir, à la sécurité de ses concitoyens.

 De là, à en faire un révolutionnaire, il n'y a qu'un pas qu'il ne faut surtout pas franchir! Car Kleist ne va pas jusque là !

Le sentiment de la Justice chez Kleist

Josse Lieferinxe: L'archange saint Michel terrassant le dragon (~1500)

Heinrich Von Kleist ne supportait pas l'injustice à un tel point qu'il a démissionné de l'armée parce qu'il se sentait incapable d'appliquer à ses hommes des punitions légales mais qu'il ne jugeait pas conformes à sa morale. Lui-même a été souvent confronté à l'injustice, empêché de publier par la censure, rejeté par certains contemporains comme Goethe qui a en horreur son oeuvre. Autrement dit, par ce trait de caractère, il crée dans son personnage un double de lui-même mais jusqu'à un certain point.. Il ne sera jamais un révolté et il se suicidera à l'âge de 34 ans.
Kohlhaas, loin de l'idéal du révolutionnaire, va s'incarner comme un justicier de Dieu, l'archange Saint Michel. D'où le changement de prénom par rapport au personnage historique Hans Kohlhaas. Mikhael a la pureté de l'archange, son intégrité, sa force morale; mais il en a aussi le bras vengeur, tenant le glaive de la justice, tel "un ange exterminateur". Cela signifie-t-il que Kleist pense que  l'homme à le droit de se faire justice lui-même?


La condamnation de l'auto-défense

Martin Luther

En se faisant justice lui-même, Kohlhaas commet des crimes innombrables, il met à mort des innocents, ruinent des villes en les assiégeant et en les brûlant. Il se met au ban de la société. Le fait de se considérer comme l'archange Saint Michel est un signe de démence. Le révolté incarne la démesure comme le font souvent les héros romantiques mais alors que Hugo ne dénonce pas Hernani devenu un réprouvé, un brigand pour mener un juste combat, Kleist condamne son héros sans appel. La rencontre de Kohlhaas et de Luther le montrent bien. Si Luther accepte d'intervenir pour le maquignon parce qu'il a le droit pour lui aux yeux des hommes, il a tort devant Dieu;  il lui demande en vain de renoncer à sa vengeance pour sauver son âme.

Kohlhaas, son chapeau entre les mains, dit avec émotion :
- Ainsi très révérend seigneur, je ne puis être admis au bienfait de cette réconciliation que j'ai sollicitée de vous? (l'absolution)
Luther répondit sèchement :
-avec ton sauveur, non! Avec ton souverain, tout reste suspendu à une tentative dont je t'ai fait la promesse.

Kohlhaas ne pardonnera jamais puisqu'on le voit, au moment où il va monter sur l'échafaud, exercer une ultime vengeance envers l'électeur de Saxe. Mais malgré son apparente défaite, la justice est rétablie puisque ses chevaux lui sont rendus intacts et que ses fils sont armés chevaliers. Kholhaas aurait-il donc eu raison, même s'il le paie de sa vie, d'avoir mené ce combat?


La transposition de Mikhael Kohlhaas par Arnaud des Paillères

 
De magnifiques paysages

Arnaud des Pallières transpose l'action qui se déroule au XVI siècle en pleine guerre de religion dans les Cévennes, dans des paysages somptueux et magnifiquement filmés qui donnent force au récit,  magnifique épopée rythmée par le changement des saisons, le passage du temps.
L'électeur de Saxe devient la princesse Marguerite de Navarre qui promet à Kohlhaas réparation des torts subis et qui tient parole, tout en le condamnant à mort pour ses exactions. 
Le rôle de Luther est dévolu à un ministre protestant, traducteur de la bible, qui, comme dans le roman, ne parvient pas à obtenir le repentir du marchand.


Mikhael Kohlhaas et sa fille

Une autre liberté prise par rapport au livre, c'est le personnage de la fille de Kohlhaas qui a ici une présence étonnante. Les enfants dans le livre existent (il y en cinq) mais n'ont pas un rôle déterminant. Si le réalisateur donne une telle importance à la fillette, on est en droit de se demander pourquoi. Peut-être symbolise-t-elle la dureté de cette époque ravagée par la violence de la guerre. Peut-être aussi, et c'est ce que je pense, juge-t-elle son père et le condamne-t-elle? Elle cherche, en effet, à comprendre pourquoi il agit ainsi et ne reçoit pas de réponse. Aussi à la fin, quand elle vient lui dire adieu, elle part sans verser une larme et sans se retourner comme si elle éprouvait de la colère et de la rancune envers lui.

Mikhael Kohlhaas, dans le film, est un maquignon allemand, protestant, installé dans le pays. Allemand, peut-être pour expliquer l'accent du remarquable acteur danois Mads Mikkelsen qui  interprète le personnage et a dû apprendre le français pour les besoins du film.  Il incarne à merveille la pureté, l'intégrité du personnage. Un homme qui paraît sans faille. On peut se demander si Arnaud des Pallières condamne son personnage, comme le fait Kleist, ou si, au contraire, il le justifie en le magnifiant!



Les valeureux combattants de l'énigme qui ont  découvert la vérité : Aifelle, Dasola, Dominique, Miriam, Pierrot Bâton, Syl..

Le roman : Mikhael Kohlhaas de Heinrich von Kleist

Le film : Mikhael Kohlhaas de Arnaud des Pallières







dimanche 15 décembre 2013

Challenge romantique : Quatrième bilan

John Martin, peintre romantique anglais

Voici le quatrième bilan du challenge romantique.  Il a commencé  le 1er Novembre 2011 et est désormais illimité. Il concerne la littérature, le roman, la poésie, le théâtre, les essais, mémoires, biographies, lettres, pastiches et parodies... mais aussi la peinture, la musique, le cinéma, bref! tous les arts.
N'hésitez pas à me dire si j'ai oublié des participations et si vous le souhaitez, il est toujours temps de venir nous rejoindre! 

 Les écrivains romantiques

 

Parmi les français : L'écrivain le plus lu  est une écrivaine,  George Sand  que certaines lectrices ont découverte ou redécouverte. Le second qui la suit de près est notre poète national, Victor Hugo!


Buste de George Sand


Victor Hugo

Parmi les écrivains étrangers : Peu d'écrivains parmi les étrangers romantiques et très répartis :  Lord Byron en tête, suivi par Marie Shelley et Emily Brontë, Walter Scott, Goethe, Manzoni, Charlotte Brontë, Ann Radcliffe... 

Lord Byron

Walter Scott

 Merci à tous pour ces lectures partagées! Et si vous avez des titres qui vous intéressent, proposez-les nous en lecture commune! 

Les Généralités

 

La chevauchée de la postérité caricatures des écrivains romantiques

Les Romantiques français : des pistes de lecture (1)


Les Romantiques français : des pistes de lecture (2) 


 Théophile Gautier : Histoire du romantisme (1) La bataille d'Hernani


Théophile Gautier : Histoire du Romantisme (2) : Les Jeunes France ou le petit Cénacle


Le challenge Romantique de Claudialucia

Mercredi Romantique : Jane Austen est-elle une romancière romantique? 

Pierre Salomon et Jean Chalon, biographes de Sand

 

Les lieux romantiques

 

Le château de Sarzay dans le meunier d'Angibault de George Sand

Sur les traces de Chateaubriand : de Saint Malo à Combourg Les mémoires d'Outre-Tombe

 Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 1
Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 2 

samedi sandien : La maison de Georges Sand à Nohant d'Anne-Marie Bremm

Sur les traces de George Sand (1) : la Vallée noire et Nohant 
 Sur les traces de George Sand (2) : Le meunier d'Angibault, Angibault et Sarzay
Sur les traces de George Sand (4) : Le péché de Mr Antoine, Crozant, Gargilesse

Sur les traces de George Sand ( 5): Corambé, le parc de Nohant, Histoires de ma vie
Sur les traces de George Sand (7): La mare au diable 

Les Ombres du Valois : Hommage à Gérard de Nerval et au Valois 

William Sheller chante Guernesey.
 

Le château d'Ermenonville : Le parc de Jean-Jacques Rousseau 


La peinture romantique

 

Gravure de Maurice Sand

Exposition Orientalisme à la vieille charité

Caspar Friedrich, Falaises de craie sur l'île de Rugen

Les Romantiques et le soleil : Hugo, Turner, Friedrich, Schubert  Voyage avec Turner 

Alfred de Vigny : Le bain d'une dame romaine

Carl Blechen, peintre allemand

 David D'Angers : sculpteur

Maurice Sand dans légendes rustiques


La musique romantique 

 

Frédéric Chopin par Delacroix

  Place à la musique!

La vie de Liszt est un roman  Zsolt Harsanyi Actes sud

Goethe, Nerval, Berlioz, Schubert : Le roi de Thulé (traduction de Nerval)

William Sheller chante Guernesey.
 

Julos Beaucarne. Le lac : pastiche de Lamartine

 La truite de Schubert


  

 

Les films romantiques

 

Frankestein de James Whale d'après Marie Shelley


Emoi et Moi :  Marianne de ma jeunesse de Julien Duvivier

Mary Shelley / James Whale : le film Frankeinsten

Emily Bronté/  Wiliam Wyler : Le film Les Hauts de Hurlevent

Stendhal /Lucio Fulci : le film Les Cenci (dans Chroniques italiennes)



Jane Eyre : un livre/un film

Jules et Jim et Jean-Luc et Jean-Pierre et Jean-Claude

Les misérables film de Rober Hossein  (Victor Hugo)


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Asphodèle









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Aymeline

Charlotte Bronte : Jane Eyre





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Céline :


Alexandre Dumas : les Borgia

Alexandre Dumas : Le chevalier d'Harmenthal


 Balzac : Les Chouans,

 Mary Shelley :Frankenstein


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Claudialucia

 

 

Caspar Friedrich, Falaises de craie sur l'île de Rugen


Le challenge Romantique de Claudialucia


Le challenge Romantique: Liste des participants


 Mercredi romantique : Les reconnaissez-vous?


Les Romantiques français : des pistes de lecture (1)


Les Romantiques français : des pistes de lecture (2) 


 Théophile Gautier : Histoire du romantisme (1) La bataille d'Hernani


Théophile Gautier : Histoire du Romantisme (2) : Les Jeunes France ou le petit Cénacle


Mercredi Romantique : Jane Austen est-elle une romancière romantique?


Les Romantiques et le soleil : Hugo, Turner, Friedrich, Schubert

Emily Brontë : Les Hauts de Hurlevents


Emily Brontë : Les moors 


Anne Brontë : Agnès Grey


Brontë Charlotte : Jane Eyre


Bürger Gotfried : Lénore (traduction de Nerval)


Robert Burns, My heart’s in the Highlands…

 Camillo Castelo Branco : Amour de perdition


François-René de Chateaubriand : Mémoires d'Outre-tombe extrait 1


Francois-René de Chateaubriand : Mémoires d'Outre-Tombe : extrait 2


Sur les traces de Chateaubriand : de Saint Malo à Combourg Les mémoires d'Outre-Tombe

Alexandre Dumas : La reine Margot 


Victor Hugo : Souvenir de la nuit du 4


Victor Hugo : Exposition  Les arcs-en-ciel du noir(musée Victor Hugo)


Victor Hugo : Les misérables

Victor Hugo et les surréalistes : la cime des rêves (musée Victor Hugo)

Victor Hugo : L'homme qui rit

Victor Hugo : l'homme qui rit (citation) La vie n'est qu'un pied à terre...

Victor Hugo : L'homme qui rit (citation) C'est de l'enfer des pauvres...

Victor Hugo L'homme qui rit (citation) : le genre humain existe...

Victor Hugo : L'homme qui rit (citation) : une habitude idiote qu'ont les peuples...

Théophile Gautier : Regardez mais n'y touchez pas! (théâtre)


 Goethe, Nerval, Berlioz, Schubert : Le roi de Thulé (traduction de Nerval)


 Goethe : Le roi des Aulnes dans ballades et autres poèmes
 
Goethe Wolfgang :  Faust

Gérard de Nerval : Les filles du feu: Sylvie


Gérard de Nerval :  Chanson gothique


Gérard de Nerval : Fantaisie 


Gérard de Nerval et la Grèce : Delfica  


Le monde de George Sand


  George Sand : Consuelo 


George Sand : Indiana 


George Sand : Mauprat


George Sand : Marianne


George Sand : La petite Fadette


George Sand : Metelle et Mattea


George Sand : Pauline


George Sand : La marquise et Lavinia


George Sand : L'orgue des Titans 


George Sand  : Le meunier d'Angibault 


George Sand : Le péché de M. Antoine


George Sand : Cora


George Sand : Teverino


Sur les traces de George Sand (1) : la Vallée noire et Nohant


Sur les traces de George Sand (2) : Le meunier d'Angibault, Angibault et Sarzay


Sur les traces de George Sand (3) : La fée poussière


Sur les traces de George Sand (4) : Le péché de Mr Antoine, Crozant, Gargilesse


Sur les traces de George Sand ( 5): Corambé, le parc de Nohant, Histoires de ma vie


Sur les traces de George Sand (6): La fée aux gros yeux


Sur les traces de George Sand (7): La mare au diable 


George Sand : citation de La mare au diable : l'art est une recherche de la vérité... 

George Sand : Les Légendes rustiques 

De George Sand à Emily Brontë : de Mauprat à Les hauts de Hurlevent par Joseph Barry


Marie Shelley, Frankenstein


Stendhal : Chroniques italiennes : Les Cenci (1)


Stendhal : Chroniques italiennes :  Vittoria Accorombia et Vanina Vanini (2)

Renan :  Souvenirs d'enfance et de jeunesse

Alessandro Manzoni : Les Fiancés 

Ann Radcliffe : les mystères d'Udolphe  et le Northanger de Jane Austen 

Black Swann : film et ballet Le lac des cygnes de Tchaïkowsky 

Les romantiques et la lune : Lamartine, Musset, Novalis, Hugo, Friedrich, Aivazovsky,Schumann, Schubert, Chopin

Alexandre Pouchkine : la tempête de neige (comparée à la tempête de neige de Tolstoï) 

George Sand :  le châteaude Pictordu





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Invitation au Romantisme : aller voir les autres participants


Invitation au musée de la vie romantique : chez L'Ogresse de Paris et Eiluned


  Invitation au voyage avec Chateaubriand pour guide chez Miriam

Invitation au romantisme : Chateaubriand, ridicule? chez Mélisande

  Invitation au Romantisme un  film, un poème, un chanteur chez Eeguab


Invitation à la musique romantique : Chez Gwenaelle, Eeguab, Miriam, Wens, Claudialucia

Invitation au romantisme : Childe Harold en Italie Lord Byron chez Tilia

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Cleanthe

Walter Scott : Rob Roy

George Sand, Les Dames vertes:

George Sand, Consuelo

George Sand,  la comtesse de Rudolstadt

George Sand : Teverino

George Sand : Un hiver à Majorque

Ann Radcliffe, Les Mystères d'Udolphe

Goethe, Les Affinités électives:

Andersen, Contes:

Achim von Arnim, Isabelle d'Egypte

Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe:

Dumas, Amaury:

Dumas, Pauline:

Dumas, Olympe de Clèves:

Dumas, Joseph Balsamo

Dumas, Le collier de la reine

Dumas, Le chevalier de Maison-Rouge

Musset, Histoire d'un merle blanc

Musset, Lorenzaccio

Pouchkine : La dame de Pique



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Eeguab

 Emoi et Moi :  Marianne de ma jeunesse de Julien Duvivier
Un beau billet vibrant d'émotion sur un film adapté d'un auteur allemand : Peter Von Mendelssohn


Les Ombres du Valois : Hommage à Gérard de Nerval et au Valois 


William Sheller chante Guernesey.

Yeats The stolen child
  
Jules et Jim et Jean-Luc et Jean-Pierre et Jean-Claude

La Bohême de Henri Murger et les adaptations filmiques

Un compagnon de Dumas

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 Eimelle



Marie Dorval (1)

 Marie Dorval et Vigny (2)

Marie Dorval (3)

Marie Dorval (4)

Marie Dorval (5)

Marie Dorval et Frédérick Lemaître Trente ans ou la vie d'un joueur 1827 

Alexandre Dumas : Antony /Marie Dorval

De Rigoletto au Roi s'amuse de Victor Hugo 

Ruy Blas de Victor Hugo (1) Lecture spectacle

Ruy Blas de Victor Hugo La reine et les costumes (2)

Lucrèce Borgia Victor Hugo

George Sand : Indiana

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 Emmyne

Alfred de Vigny : Le bain d'une dame romaine

Carl Blechen, peintre allemand
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Gwenaelle

Place à la musique!
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 Les Livres de George

Samedi Sandien : Simon

Samedi Sandien : Indiana 

Samedi Sandien : les compagnons du Tour de France 

Samedi sandien Journal intime 1834 : Et moi où suis-je pauvre George!

Samedi sandien : Histoire de ma vie 

samedi sandien : Leone Léonie


Samedi sandien : impressions et souvenirs épisodes 1

 samedi sandien : La maison de Georges Sand à Nohant d'Anne-Marie Bremm

Rodolphe Marc Renier : Le dernier visiteur de George Sand

 Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 1

Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 2

Flavie de George Sand

Pierre Salomon et Jean Chalon , biographes de Sand

Théophile Gautier : Mademoiselle de Maupin

Théophile Gautier : Mademoiselle de Maup

Madame de Roland : Enfance

Le château d'Ermenonville : Le parc de Jean-Jacques Rousseau 

Anne Bronte : La recluse de Wildfell Hill

Stendhal : Armance

Alfred de Musset: on ne badine pas avec l'amour 

Victor Hugo : Claude Gueux
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 Lilousoleil



 George Sand : Marianne

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 L'or des chambres

Jane Austen : Orgueil et préjugés



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Maggie



Victor Hugo  : Les Misérables

Cazotte : Le diable amoureux 

Polidori : Le vampire

Voyage avec Turner
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Margotte : Le bruit des pages







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 Mazel











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 Mélisande

Chateaubriand, le comique de service





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Miriam

La vie de Liszt est un roman  Zsolt Harsanyi Actes sud


Le musée de la vie romantique Paris




Avec Chateaubriand pour guide :

Prendre Chateaubriand pour guide

randonnée sur la digue de la duchesse Anne


Combourg et Dol de Bretagne sur les pas de Chateaubriand


 Les remparts de Saint Malo : Chateaubriand


Chateaubriand : Itinéraire de Paris à Jérusalem 2

Chateaubriand : Itinéraire de Paris à Jérusalem 3



Paul Féval La fée des grèves 


Walter Scott : Rob Roy


Théophile Gautier : le roman de la Momie


Théophile Gautier : Exposition à Sceaux


Théophile Gautier  : Emaux et camée, Nostalgies d'Obélisque

Gérard de Nerval : El Desdichado

Gérard de Nerval : Voyage en Orient

Victor Hugo : l'enfant grec

Le Vampire d'après Lord Byron

André Maurois : Lord Byron  Dom Juan  

Byron : les romantiques et le voyage en Orient 

Byron en Grèce (extrait de Childe Harold)

George Sand  : Teverino

 Mazzini Alessandro : Les Fiancés 

Les neiges du Kilimadjaro : Guediguian

David D'Angers, sculpteur

Prosper Mérimée  et  Boubacar Boris Diop : Tamango

Goya exposition à la pinacothèque de Paris
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 Océane






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Ogresse de Paris

Musée de la vie romantique

Exposition Orientalisme à la vieille charité

Lettres à Fanny de Keats




Le château de Monte Christo et le roman de Dumas (1)

Le château de Monte Christo et le roman de Dumas (2)
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Pyrausta 

Gérard de Nerval : Elle a passé la jeune fille..




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 Roz Dans ma bibliothèque

 Alexandre Dumas : l'invitation à la Valse


       





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     Syl

George Sand : Pauline

George Sand : La ville noire


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Tilia 

Première contribution dans Echos de mon grenier : Requiem Pastoral
Sir Edwin Henry Landseer - 1837 Le vieux berger pleuré par son chien
Peinture romantique

Lord Byron : Childe Harold en Italie

La truite de Schubert

Duels russes : Pouchkine, Lermontov....
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Valérie K.






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Wens

Julos Beaucarne. Le lac : pastiche de Lamartine


Edith- Yann. Les hauts de Hurlevent. Emily Bronte.(BD)


Hugo Victor. Chanson des pirates.


Hugo Victor. Demain, dès l'aube.


Hugo Victor. Le mendiant.

Les misérables film de Rober Hossein  (Victor Hugo)


Lamartine. Homme politique


Lord Byron, citation

Mary Shelley / James Whale : le film Frankeinsten

Emily Bronté/  Wiliam Wyler : Le film Les Hauts de Hurlevent

Stendhal /Lucio Fulci : le film Les Cenci (dans Chroniques italiennes)