Herman Melville est un des géants de la littérature classique américaine. Moby Dick paru en 1851, influencé par les auteurs romantiques anglais, peut être considéré comme une oeuvre romantique par son personnage démesuré, qui se veut l'égal de Dieu, et entraîne dans l'abîme tout ceux qui l'entourent. Le roman tient à la fois du roman d'aventures maritimes et du documentaire car il donne des renseignements détaillés sur la pêche à la baleine et la vie à bord des navires. Herman Melville qui fut lui aussi marin s’est inspiré de sa propre expérience mais aussi d’un fait divers, la disparition d’un baleinier heurté par un cachalot en 1820.
Le récit de Melville et ses interprétations
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Gregory Peck dans le rôle de Achab
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On ne présente plus Achab, le capitaine du Baleinier Le Pequod qui mène tout son équipage dans un voyage infernal, à la poursuite de Moby Dock, le mythique cachalot blanc qui l'a défiguré et lui a arraché la jambe.
Le récit est raconté par Ismaël, jeune marin embarqué à bord pour sa première chasse à la baleine et qui est le seul survivant.
Les interprétations de ce roman ont été nombreuses. Longtemps il a été considéré comme un roman d’aventures pour les enfants et lu sous forme abrégée à cause de ses longueurs et de la difficulté du texte. Mais Moby Dick est bien plus que cela : récit de la folie d’un homme acharné à la vengeance pour certains, il symbolise pour d’autres le combat entre le Bien et le Mal, Moby Dick peut représenter, en effet, les forces du mal. C'est un être diabolique qui échappe à la poursuite des hommes grâce à son intelligence et sa volonté de nuire. Mais on peut voir aussi dans ce roman la révolte de l’homme contre la volonté divine : le capitaine Achab est alors l’antithèse de Jonas qui, avalé par une baleine, finit par se soumettre à Dieu. Achab refuse la soumission, il incarne la liberté de l’homme face à la toute puissance divine. Mais il représente aussi l’orgueil de la créature, l’Hubris grec et, comme tous ceux qui défient Dieu, tel Prométhée, il en sera châtié. Huston qui a adapté le roman au cinéma développe l'idée que Moby Dick est un Dieu mauvais qui se moque de ses créatures et leur veut du mal. Il est alors légitime de se révolter contre Dieu dans une lutte qui de toutes les façons mène inexorablement à la mort. Au-delà du roman d’aventures, l’oeuvre de Melville se révèle être un roman métaphysique et constitue par la révolte de son héros et sa lutte perdue d'avance contre la divinité une oeuvre romantique.
« Tout
ce qui rend fou et qui tourmente, tout ce qui remue le fond trouble
des choses, toute vérité contenant une partie de malice, tout ce qui
ébranle les nerfs et embrouille le cerveau, tout ce qui est démoniaque
dans la vie et dans la pensée, tout mal était, pour ce fou d'Achab,
visiblement personnifié et devenait affrontable en Moby Dick. Il avait
amassé sur la bosse blanche de la baleine la somme de rage et de haine
ressentie par toute l'humanité depuis Adam et, comme si sa poitrine
avait été un mortier, il y faisait éclater l'obus de son cœur brûlant » - See more at: http://andret.free.fr/atm/melville_moby.htm#sthash.IlqTv8R8.dpuf
« Tout
ce qui rend fou et qui tourmente, tout ce qui remue le fond trouble
des choses, toute vérité contenant une partie de malice, tout ce qui
ébranle les nerfs et embrouille le cerveau, tout ce qui est démoniaque
dans la vie et dans la pensée, tout mal était, pour ce fou d'Achab,
visiblement personnifié et devenait affrontable en Moby Dick. Il avait
amassé sur la bosse blanche de la baleine la somme de rage et de haine
ressentie par toute l'humanité depuis Adam et, comme si sa poitrine
avait été un mortier, il y faisait éclater l'obus de son cœur brûlant » - See more at: http://andret.free.fr/atm/melville_moby.htm#sthash.IlqTv8R8.dpuf
« Tout ce qui rend fou et qui tourmente, tout ce qui remue le fond trouble des choses, toute vérité contenant une partie de malice, tout ce qui ébranle les nerfs et embrouille le cerveau, tout ce qui est démoniaque dans la vie et dans la pensée, tout mal était, pour ce fou d'Achab, visiblement personnifié et devenait affrontable en Moby Dick. Il avait amassé sur la bosse blanche de la baleine la somme de rage et de haine ressentie par toute l'humanité depuis Adam et, comme si sa poitrine avait été un mortier, il y faisait éclater l'obus de son cœur brûlant » source voir le romantisme de Moby Dick
« Tout
ce qui rend fou et qui tourmente, tout ce qui remue le fond trouble
des choses, toute vérité contenant une partie de malice, tout ce qui
ébranle les nerfs et embrouille le cerveau, tout ce qui est démoniaque
dans la vie et dans la pensée, tout mal était, pour ce fou d'Achab,
visiblement personnifié et devenait affrontable en Moby Dick. Il avait
amassé sur la bosse blanche de la baleine la somme de rage et de haine
ressentie par toute l'humanité depuis Adam et, comme si sa poitrine
avait été un mortier, il y faisait éclater l'obus de son cœur brûlant » - See more at: http://andret.free.fr/atm/melville_moby.htm#sthash.IlqTv8R8.dpuf
LA BD de Christophe Chabouté a obtenu deux prix, le prix Gens de la mer 2014 et le prix BD Marine et Océans. Et il les mérite amplement.
Les deux tomes de Chabouté sont une très belle adaptation du roman de Melville. La force et la beauté des images en noir et blanc traduisent la force des mots de Herman Malville, son style visionnaire et métaphorique.
Ainsi cette image qui fait appel aux sens, la vue mais aussi l'ouïe, dans laquelle Chabouté "fait entendre" le martèlement de la jambe de bois du capitaine Achab se promenant sur le pont du navire; de même qu'il "fait comprendre" ce qu'éprouve l'équipage en écoutant, dans la nuit, ce bruit lancinant qui préfigure leur course vers la mort.
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Le bruit du pilon du capitaine Achab sur le pont du navire |
Ce que j’adore dans Chabouté et c’est une constante chez lui (aussi bien dans un de mes albums préférés Seul que dans l’excellente adaptation de Jack London Faire un feu), c’est la richesse et la précision de l’image qui permet de se passer le plus souvent de texte et de tout voir : le travail des marins, le maniement des voiles, les détails de la chasse à la baleine- mais aussi de tout comprendre : les sentiments de chacun, l’exaltation forcenée de Achab, le magnétisme qu’il exerce sur ses hommes, les problèmes de conscience de Starbuck, le second, qui comprend que rien n’arrêtera Achab dans sa course folle vers la mort, la peur qui s’empare de tous face à la monstruosité de la baleine qui n’a d’égale que la démesure du capitaine devenu lui aussi un monstre!
Chabouté est un vrai artiste qui peut tout suggérer d'un trait de crayon!
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L'arrivée d'Ismaël dans l'auberge |
Le livre : Herman Melville Moby Dick
LA BD : Christophe Chabouté : Moby Dick tome 1 et Tome 2
Le film : John Huston : Moby Dick
Félicitations à tous ceux qui ont attrapé la baleine blanche : Aifelle, Asphodèle, Dasola, Eeguab, Keisha, Somaja, Valentyne