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vendredi 17 septembre 2021

Yan Pei-Ming : Tigres et vautours Avignon : Fondation Lambert/ Palais des Papes

Fondation Lambert  : Yan Pei-Ming : Tigres et vautours
 

Quel bonheur de pouvoir à nouveau renouer, après les années Covid, avec les grandes expositions du Palais de Papes et de la Fondation Lambert autour d'un artiste commun Yan Pei-Ming !  Après Marcello Barcello, Camille Claudel, Ernest Pignon-Ernest, je découvre pour la première fois les oeuvres de cet artiste français d’origine chinoise. Dans le cadre de la majestueuse chapelle du Palais des Papes et sur les murs blancs du bel Hôtel particulier du XVIII siècle, l'Hôtel Caumont, qui abrite la collection Lambert, ses oeuvres apparaissent  monumentales, puissantes, impressionnantes.  

 

Palais des Papes : photo du catalogue de l'exposition  : Yan Pei-Ming Tigres et vautours

Nulle reproduction ne peut rendre les émotions que communiquent ces immenses peintures toujours en relation avec l'Histoire, notre époque et notre société. Ainsi en est-il de ces tigres et vautours qui se disputent une carcasse sanguinolente et donnent son titre à l'exposition, métaphore évidente qui nous ramène à l'histoire de l'humanité, à l'éternelle lutte des puissants qui s'arrachent les dépouilles des plus faibles. La mort, la guerre et la violence du pouvoir, l’être humain, les puissants et les humbles , en particulier des migrants, (importance du portrait), l'exode, sont les thèmes récurrents de l'oeuvre de Yan Pei-Ming..

Yan Pei-Ming : La massive nuit

C'est que Yan Pei Ming n'est pas sans connaître ce qu'est l'exil. Né à Shangaï en 1960 dans une famille modeste, il trouve dans la peinture un mode d'expression qui supplée à ses difficultés de langage car il bégaie. Recalé à l'entrée de l'école d'Art et Design de Shangaï, il vient en France, en 1981, étudier à l’Ecole Nationale Supérieure de Dijon où il étudie cinq ans avant de s’inscrire à l'Institut des Hautes Etudes en Art plastique à Paris. Il est désormais installé à Dijon, travaille entre cette ville et Paris et est internationalement reconnu. 

Fondation Lambert : Yan Pei-Ming : autoportrait 
 

Fondation Lambert : Yan Pei-Ming : autoportrait 

Sa technique aussi est impressionnante : le noir y domine avec, parfois, l'utilisation de la  couleur rouge. Il peint en grands traits épais qui barrent la toile, avec une rapide dextérité. 

Vite ! sans repentis ! sans retouches !  

 

AUbe noire (1) (détail)

Aube noire (2) (détail)

Sauf pour le magnifique portrait de sa mère où il a tenu à rester longuement avec elle et où le trait se fait plus délicat, plus intime, plus apaisé.

Fondation Lambert  : Yan Pei Ming : Ma mère

La première impression que donnent certaines des toiles de l'artiste, c'est la noirceur sous laquelle se  dissimulent le danger, la violence et la mort tapis dans l'obscurité, la seconde est celle d'être pris dans un maelstrom, entraîné dans un mouvement impétueux, furieux, angoissant.On entend aussi le bruit, les cris assourdissants qui s'élèvent de ce tumulte. L'univers de Yan Pei-Ming n'est pas de tout repos !

Yan Pei-Ming (détail) Exode

Souvent nous plongeons dans les ténèbres de ces toiles sans rien pouvoir distinguer.

Fondation Lambert : Yan Pei -Ming : All crows under the sun are black !

Fondation Lambert Yan Pei-Ming Aube noire (1)
 

Fondation Lambert Yan Pei-Ming : Aube noire (2)

 Puis l'oeil s'habitue comme lorsque l'on passe de la lumière à l'obscurité. On distingue la scène plus nettement.  Si l'on approche de la toile pour la scruter attentivement, on aperçoit des détails. De la nuit de Aube noire (1) surgit un bateau trop lourdement chargé. Les migrants...

Yan Pei-Ming : Aube noire (1) détail

 puis dans le tableau suivant, Aube Noire (2) lorsque le matin amène une relative clarté, l'on distingue les corps des noyés qui flottent à la dérive.

Collection Lambert Yan Pei-ming : Aube noire (2)
 
Et sous les larges coups de brosses l'on distingue en transparence des formes évanescentes de barques, de voiliers... Autres bateaux perdus en mer coulant sous le poids des fugitifs ou fantômes des naufrages du passé ?

Aube Noire (2) détail

Le palais des Papes 

Exposition Yan Pei-Ming : palais des Papes d'Avignon
 

Pour finir j'aimerais vous montrer les oeuvres que Yan Pei-Ming a créées spécialement pour la grande chapelle du Palais des Papes et qui prennent dans ce cadre grandiose si chargé d'Histoire une résonance particulière.

Yan Pei-Ming : Autoportrait en trois personnes

Cet autoportrait en trois personnes, monumental, magnifiquement adapté au cadre, montre trois aspects du personnage. Au centre, Yan Pei-Ming, la tête baissée sur ses mains croisées, en position de méditation, est représenté en pape. Il s'agit d'une "blague" nous explique-t-on "autant qu'une réflexion sur les pouvoirs et leur caractère transitoire." Que Yan Pei-Ming convoque la figure du pape dans ce lieu ne paraît pas surprenant d'autant plus que l'on retrouve celui-ci tout au long de son oeuvre depuis son séjour comme membre de la Villa Médicis à Rome. A la manière du Titien ou de Vélasquez, le pape représente, en effet, une figure du pouvoir qui cohabite avec celles des exilés, des clandestins ou des prostituées, oeuvres que l'on retrouve à la fondation Lambert. 

Yan Pei-Ming : Le pape Paul III (  le Titien)

Yan Pei-Ming : Les clandestins

Yan Pei-Ming : Autoportrait en trois personnes (détail)

Yan Pei-Ming : Autoportrait en trois personnes: le double échiquier (détail)

Les pieds de Yan Pei-Ming reposent sur un double échiquier, international et oriental, rappelant la double origine de l'artiste.


Yan Pei-Ming : Autoportrait en trois personnes: le double échiquier (détail)

Yan Pei-Ming : le pape

Sur le mur d'en face, une splendide crucifixion semble répondre à cet autoportrait en trois personnes.

Enfin sur le mur sud, une série  de quatre panneaux : Exode, comme une gigantesque fresque, nous raconte une histoire qu'il faut lire de droite à gauche. D'une grotte dont l'ouverture est faiblement éclairée surgit une multitude de chauve-souris qui se répand dans l'espace, comme une nuée menaçante qui recouvre et obscurcit la terre. Puis de cette masse menaçante, se détache une bête aux dents acérés qui se rue sur nous, précisant le danger. C'est fou comme les oeuvres de Pei-Ming sont à la fois bruyantes et mouvementées, rapides et tumulteuses.

"La grotte est ici la métaphore de la pandémie du Covid 19. Yan Pei-Ming fait de la chauve-souris le sujet central de l'oeuvre, en qui nous voyons soit la cause de la pandémie, soit le vecteur involontaire d'un virus né d'un ordre du monde devenu insoutenable."

Yan Pei-Ming : Exode   


palais des Papes Yan Pei-Ming : exode 


Yan Pei-Ming : Exode (détail)
 
Yan Pei-Ming :Exode (détail)

Yan Pei-Ming :Exode (détail)
 

Yan Pei-Ming : Exode (détail)

  Pour moi, Aube Noire  à la collection Lambert et Exode au Palais des Papes font partie des oeuvres que je préfère et qui m'ont particulièrement touchée.. 

Mais je veux aussi vous montrer ce splendide paysage en noir et blanc que j'aime beaucoup découvert à la fondation Lambert, à mi-chemin entre peinture et photographie.

Yan Pei-Ming : International Landscape


Yan Pei-Ming : International Landscape (détail)

Yan Pei-Ming : International Landscape (détail)

Yan Pei-Ming : International Landscape (détail)

Catalogue de l'exposition Actes Sud

 

vendredi 16 avril 2021

Une petite pause... Avignon

 

Le pont d'Avignon et le palais des papes

 

Petite pause, petits-enfants ! 

A bientôt !

jeudi 18 mars 2021

Avignon : promenade sur l'île de la Barthelasse

 

 Quelques photos d'une promenade sur la Barthelasse, juste en face du rocher des Doms, en attendant un autre billet sur la littérature des Pays de l'Est dont la lecture a été interrompue quelques jours par mes occupations de grand-mère.

L'île de la Barthelasse s'étend en face du Pont d'Avignon et sépare les deux bras du Rhône. Elle a été formée au cours des siècles par des dépots d'alluvions.

L'île de la Barthelasse en formation au XVIII siècle

Les promeneurs peuvent prendre une navette près du pont d'Avignon et effectuer la traversée en bateau jusqu'à l'île. Cela ne dure que deux ou trois  minutes mais c'est un plaisir toujours renouvelé pour les enfants.

Le paysage semble toujours le même et pourtant il est toujours différent, selon les saisons et les jeux de lumière. 

Avignon : le pont Saint Bénézet et le rocher des Doms Mars 2021


Promenade de la Barthelasse



dimanche 12 avril 2020

Le pont d'Avignon est-il encore là ?


 Pont d'Avignon, soleil couchant. Photo d'un temps très ancien où l'on pouvait encore se promener en liberté ! Je ne l'ai pas vu, ce pont, depuis un mois. Vous croyez qu'il existe encore ?

Ce petit mot pour vous dire que je confine mon blog pour quelques jours ! Non, il n'a pas le coronavirus mais sa patronne à une petite baisse d'énergie!

Mais je serai présente pour les 22, 23, 30 Avril pour les Lectures Communes :

Le 22 Avril avec Maggie : Pierrette


23 Avril pour le challenge Jack London  : le peuple de l'abîme  


30 avril avec Ingammic  : Le lambeau de Philippe Lanson

Je suis là aussi pour ajouter vos liens vers vos lectures Jack London dans le bilan du challenge. Donc, continuez à me les envoyer.

Demande d'aide pour Blogger

D'autre part, j'ai besoin de votre aide car je n'arrive plus à répondre à vos commentaires dans mon blog. Mes réponses disparaissent quand je les envoie. Aucune explication de la part de blogspot ! Auriez-vous la réponse ? Merci
... et à bientôt !




lundi 16 septembre 2019

La maîtresse en maillot de bain de Fabienne Galula / JP Azéma Cie Prune Prod au festival d'Avignon 2019

La maitresse en maillot de bain

Bienvenue au paradis des gommettes, des doudous et des anti-dépresseurs !
Mandatée par le ministère de l’Education Nationale, une psychologue atterrit dans la salle des maîtres d’une école maternelle. Ce qu’elle va y trouver est très loin de ce qu’elle imaginait.
Léonie, ma petite fille, 9 ans et demi, adore le théâtre et a arpenté le festival d'Avignon avec moi ce mois de Juillet 2019. C'est une festivalière assidue depuis l'âge de 18 mois.

Voici sa critique :

Dans la pièce La maîtresse en maillot de bain de Fabienne Galula, mise en scène par JP Azéma, une directrice, deux professeurs et une psychologue discutent dans l’école maternelle.
La psychologue vient voir si tout se passe bien mais découvre que les personnages ont  tous des problèmes différents. L’un est sensible, toujours enrhumé et amoureux de la directrice. Le deuxième est divorcé et séparé de sa fille, la troisième est l’esclave de tout le monde, de sa mère, de son chien et de son amoureux.

Le décor est une salle des professeurs avec une table, des dessins d’enfants, du thé, du nutella pour faire le petit déjeuner. On ne voit pas les enfants mais on entend qu’ils parlent et chantent.
Les costumes reflètent les caractères des personnages.
Les comédiens sont excellents, le public rit en les voyant se disputer, grogner, pleurer et finalement se réconcilier.
Je me suis amusée au possible jusqu’à en pleurer de rire ! Je suis sortie du théâtre enthousiaste, charmée et mon papa aussi. Ce qui m’a plu, c’est que les personnages paraissent être de vrais instituteurs.
J’ai adoré cette pièce. Elle était géniale.

Mon avis  :

J'avais un peu peur que cette pièce présente un humour un peu lourd sur le dos des enseignants. Il n'en est rien ! Non seulement ce spectacle vous fait rire aux larmes (comme dit ma petite-fille) mais encore c'est avec finesse et une certaine profondeur. Car sous le rire, se cache la détresse quotidienne des personnages dont la personnalité se révèle peu à peu nous permettant de découvrir l'intime sous la carapace. Les comédiens qui les incarnent, excellents dans leur rôle, sont plus vrais que nature avec leur lot de problèmes, de soucis, de solitude, de manque d'amour. En un mot, ce sont des êtres humains comme les autres. C'est, bien sûr, ce que découvrent les enfants spectateurs ravis de se retrouver dans le décor d'une salle de professeurs où ils n'ont pas le droit d'entrer, en principe ! L'envers du décor en quelque sorte ! Et les adultes, enseignants ou non, s'y reconnaissent et se sentent concernés. Et oui, la vie n'est pas un long fleuve tranquille. Heureusement l'humour est là, provoquant le rire et comme il s'agit d'une comédie tout finira bien.  On sort de ce spectacle, heureux !

jeudi 28 mars 2019

Festival In d'Avignon : Premières impressions sur le thème de l'Odyssée


C'est Miryam Haddad, une peintre syrienne, qui a réalisé l'affiche de la 73ème édition du festival d'Avignon. Elle s'est inspirée de l'Odyssée d'Homère, le thème de cette année. L'artiste sera également exposée tout au long du festival, du 4 au 23 juillet 2019, à la collection Lambert d'Avignon. voir Ici : Le sommeil n'est pas un lieu sûr. Quelle belle affiche !



Le festival In d'Avignon 2019 aura lieu du 4 juillet au 23 juillet sur le thème annoncé par le directeur artistique Olivier Py le 27 mars : Odyssées contemporaines. Ce thème qui visitera tous les pays mais aussi toutes les époques, relie l'antiquité et le voyage d'Ulysse à notre époque contemporaine qui est celle de l'exil, des migrations, du déracinement.
 « L’odyssée, c’est le voyage en général, explique Olivier Py, le voyage d’un migrant, des exilés, dans la Méditerranée, qui ressemble de nos jours à une tragédie ; c’est aussi une aventure d’après-guerre […] C’est la rencontre de l’autre, de l’étranger. » voir article ici)
Des sous-thèmes apparaîtront comme ceux du colonialisme, de l'écologie, de l'Histoire, explique Olivier Py.
Un théâtre donc, qui joue son rôle, celui d'interroger sur notre monde actuel, celui de réveiller les consciences, voire de les déranger.  
Quarante trois spectacles au programme et je ne vais pas tous les présenter. Seulement ceux qui m'intéressent et que j'ai, à priori, envie de voir. Evidemment, d'ici le mois de Juillet, d'autres possibilités apparaîtront et il me faudra alors choisir !
Architecture

 
Je retiens comme d'habitude le premier spectacle de la Cour d'Honneur car j'aime trop ce lieu pour y manquer !
Architecture, spectacle présenté par le metteur en scène et chorégraphe Pascal Rambert. Il s'agit d'une famille au début du XX siècle jusqu'à l'Anschluss. Le thème me plaît qui inscrit la Petite histoire dans la Grande, d'autant plus que l'on compare la pièce aux Damnés d'après Visconti, pièce que j'avais eue le plaisir de voir sur cette même scène, il y a trois ans. La distribution qui réunit quelques grands noms du théâtre et du cinéma est attirante : Emmanuelle Béart, Jacques Weber, Stanislas Nodley, Denis Polyadès, Marina Hands... 
 
La nuit des Odyssées
Ensuite j'aimerais bien assister aux trois spectacles qui portent le titre de L'Odyssée, point de départ du thème du festival : Blandine Savetier présentera un "feuilleton théâtral" sur L’Odyssée d’Homère, au jardin Ceccano : « Chaque île où Ulysse s’échoue va lui permettre d’acquérir un savoir nouveau et le transformer, explique-t-elle. Le récit d’une continuité dans la métamorphose. Homère ne déroule pas une vision du monde, il met en regard diverses visions du monde. »
et La Nuit des odyssées de Sonia Wieder-Atherton à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon
et aussi L'odyssée de Alexandra Badea au théâtre Benoît XII. Je n'ai pas plus de renseignements sur ces trois pièces mais j'aurai le temps de me faire une idée plus tard.

Et encore, parmi les spectacles qui m'intéressent : L'Orestie avec les élèves du conservatoire national de Strasbourg mis en scène par Jean-Pierre Vincent, un Hommage à Patrice Chéreau avec des textes lus par Dominique Blanc.
 Et pourquoi pas Phèdre  par François Grémaud ?
 Et puisque la Chine est à l'honneur au festival, voici deux spectacles qui pourraient m'intéresser : ordinary people au théâtre benoît XII ou la maison du thé à Opéra Confluence.




Enfin un spectacle pour jeune public avec ma petite-fille. Il s’agit d’une pièce de Maeterlinck : La république des abeilles mis en scène par Julie Schaeffer à la chapelle des Pénitents blancs.




Allez lire aussi les billets d'Eimelle qui prépare son festival d'Avignon 2019 sur son blog Ici