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lundi 19 mars 2018

Leo Perutz : Le Judas de Léonard



Voilà le deuxième livre que je lis de l'écrivain tchèque, Leo Perutz. Quel auteur passionnant !  Après Le cavalier suédois, je viens de découvrir Le Judas de Léonard.  C’est à travers ce roman historique que Leo Perutz nous propose une réflexion sur l’art et sur l’homme et ses faiblesses.

La Cène de Léonard de Vinci

Nous sommes à Milan en 1498. Léonard de Vinci peint La Cène au couvent des dominicains Santa Maria delle Grazie. Peint ? Voilà des mois que la fresque n’avance pas au grand dam du prieur du couvent qui se plaint au duc de Milan. C’est bien mal connaître le processus créatif de l’artiste. Léonard de Vinci travaille et couvre ses carnet de croquis mais il ne peut avancer car il lui manque le modèle qui incarnera Judas. Léonard de Vinci pense, en effet, que le peintre doit « tirer enseignement de la nature et de partir d’elle. ».  Mais pour le trouver, il faut d’abord comprendre qui était Judas ? A-t-il trahi Jésus par cupidité ? avarice ? envie ? Non ! Il a commis une faute que même Jésus ne peut pardonner.

« Il l’a trahi lorsqu’il a compris qu’il l’aimait répondit le garçon. Il a pressenti qu’il ne pouvait s’empêcher de trop l’aimer et son orgueil le lui a interdit.
- Oui, le péché de Judas fut cet orgueil qui le conduit à trahir l’amour qu’il éprouvait , dit messire léonard. »

Dès lors le roman nous amène à travers les rues de Milan à la suite de ce Judas qui reniera son amour par orgueil et à côté duquel, en comparaison, les mauvais garçons des tavernes, les ivrognes, les voleurs, et même les meurtriers, peuvent être pardonnés. Pour l’anecdote, on retrouve aussi dans les lieux mal famés de la ville, le personnage de François Villon dont les contemporains ont perdu la trace mais que Leo Perutz campe ici dans le personnage fictif du poète  Mancino.
C’est avec talent que Leo Perutz donne vie à la cour du duc, à ce peuple de Milan épris d’art, à ces personnages hauts en couleurs, à ces artistes passionnés mais qui vivent dans la misère, à ces rues animées, tumultueuses. On suit avec intérêt l’histoire de « Judas », Joachim Behaim, ce marchand allemand, qui va refuser l’amour vrai et profond qu’il éprouve pour la douce et sincère Nicolla dont il juge l’origine sociale trop inférieure à la sienne.
Vous l’avez compris j’ai beaucoup aimé cet excellent roman et sa belle réflexion sur l'art et l'amour.

Contemporain de Franz Kafka, Leo Perutz est un écrivain majeur du XXe siècle européen. Né à Prague en 1882, il s’installe à Vienne à dix-sept ans. À partir de 1915, il publie une douzaine de romans avec un succès grandissant. En 1933, La Neige de saint Pierre est immédiatement interdit par les nazis en Allemagne. En 1938, suite à l’annexion de l’Autriche, il s’exile à Tel-Aviv où il n’écrira plus jusqu’en 1953, date à laquelle il publie son dernier roman, la Nuit sous le pont de pierre. Leo Perutz meurt en 1957 en Autriche, près de Salzbourg.
Ce « Kafka aventureux », selon les mots de Borges qui l’admirait, reste aujourd’hui à redécouvrir et à célébrer, tant pour la Troisième Balle, son premier roman, que pour le Maître du Jugement dernier (1923) ou la Neige de saint Pierre (1933). source bio : ici

Un des personnages du roman de Leo Perutz est un élève de Léonard de Vinci. Il s'appelle Marco d'Oggiono :

Marco d'Oggiono : fille aux cerises
Marco d'Oggiono: Le Christ bénissant
Marco d'Oggiono :copie de la cène de Vinci



dimanche 18 mars 2018

Nicolas Leskov : Le vagabond ensorcelé


Sur un bateau qui fait route sur le lac Ladoga, au nord-est de Saint - Péterbourg, le narrateur rencontre un personnage hors du commun, Ivan Severianovitch Fliaguine, un géant habillé en moine, qui, à la demande des passagers va conter son histoire.

Lac Lagoda
Le récit est enlevé, tumultueux, et la vie de Ivan, surnommé Golovan à cause de sa grosse tête (en russe golova signifie tête), se révèle aventureuse et pleine de  vicissitudes. Rien ne lui est épargné !  Serf, au service d’un comte, il devient comme son père, cocher, mais il sera chassé du domaine pour avoir maltraité la chatte de la barina. En danger de mort, car sans passeport, il est considéré comme un serf échappé. Il se réfugiera alors dans l’armée et deviendra militaire comme « connaisseur », c’est à dire expert en chevaux. Plus tard on le retrouvera prisonnier des Tatars dans l’immensité des steppes, puis amoureux fou d’une Tsigane. Il commettra plusieurs crimes avant d’entrer au monastère et de recevoir un don de prophétie. Mais les malheurs ne s’arrêtent pas là, au sein même de la communauté religieuse, le diable vient le tourmenter et il a plus d'un tour dans son sac, le diable !

Leskov se révèle comme un grand conteur. Il nous promène dans les grands espaces de la Russie, dans les milieux sociaux qu’il connaît bien, de la noblesse aux hommes du peuple. Il dresse des portraits intéressants, pittoresques. Il brosse de la Russie ancestrale un tableau véridique mais aussi satirique, à la fois cruel et plein d’humour. La noblesse est pleine de morgue, toute puissante, et le peuple y est exploité, soumis, superstitieux, mais aussi ivrogne, débrouillard, voleur…
Le récit me rappelle parfois le roman picaresque et Golovan est une sorte de Lazarillo de Tormes mais à la manière russe et non espagnole ! Le réalisme côtoie le merveilleux chrétien avec les histoires de saints, le fantastique intervient entre miracles authentiques et  supercheries.
Pas de mysticisme ici, rien de dostoievskien ! Mais un mélange de bon sens populaire mêlé à des croyances volontiers superstitieuses, à mi-chemin entre obscurantisme, crédulité et naïveté. Golovan ne se sent pas appelé par Dieu, il n’a pas de vocation. Il accomplit sa destinée car c’est sa mère, avant de mourir, qui l’a voué au Ciel. C’est un « fils promis ».

-Quand êtes-vous entré au monastère ?
- Il n’y a pas longtemps; quelques années après la fin de ma vie tumultueuse.
-Et pour y entrer, vous avez senti une véritable vocation?
-Hum… je ne sais comment vous expliquer cela. Au fond, il faut croire que je l’ai sentie.
-Comment se fait-il alors que vous parliez ainsi, comme si vous n’en étiez pas sûr?
-Et comment pourrais-je en parler comme d’une chose certaine, alors que je suis incapable de saisir le sens de toute mon existence antérieure à ce jour?

Un petit régal typiquement russe sorti de la plume d’un écrivain considéré comme le plus russe des écrivains russes ! !

Nicolas Leskov par Valentin Serov

 Lu dans le cadre du mois de l'Europe de l'Est d'Eva, Patrice et Goran.


vendredi 16 mars 2018

Ota Pavel : comment j'ai rencontré les poissons



Comment j’ai rencontré les poissons est un livre écrit par l'écrivain tchèque Ota Pavel pour rendre hommage à son père Leo Popper, génial vendeur d’aspirateurs et grand amoureux des poissons. J’avais lu des critiques à propos de ce livre disant qu’il était « le plus anti dépressif du monde » et aussi que sa lecture produisait « des bulles de joie sous la peau ». Mais pour moi l’alchimie n’a pas eu lieu. Le récit ne m'a pas accrochée, tout au moins au début.
Le livre est constitué d’une série de chapitres indépendants que l’on peut considérer comme de courtes nouvelles.

Le personnage du père et les histoires de poissons 


Ota Pavel à la pêche

Il m’a été impossible de prime abord de m’intéresser au personnage du père que pourtant le fils présente avec indulgence et même admiration. Toutes ses frasques et  ses maladresses ne m'ont pas fait rire, ni son adresse commerciale pour gruger les clients. Mais voilà, c’est le genre de bonhomme qui m’irrite, rêveur certainement, mais surtout hâbleur, suffisant, irresponsable, égoïste. Non cela ne m’amuse pas quand il dépense tout son argent sans tenir compte de ses enfants pour de beaux costumes et une voiture américaine pour plaire à la femme de son patron; comme je ne ris pas quand il met la vie de son fils en danger dans une rivière en crue pour aller récupérer des anguilles.
 De plus, comme le père transmet à ses fils la passion des poissons, il n’y est question que de pêche. J’ai déjà lu des livres sur ce sujet et je sais bien qu’à travers la description de la pêche, c’est d'autre chose qu’il s'agit ! Je comprends cet amour qui unit le père à ses fils, cette impression de liberté qu'ils éprouvent, la beauté de la nature qu'ils partagent. Mais ces histoires sont tellement répétitives que j’ai commencé à m’ennuyer sérieusement même s’il y a des personnages intéressants comme le braconnier Prosek !

La mort des beaux chevreuils.



Mais, quand, soudain, je suis arrivée à la nouvelle La mort des beaux chevreuils, là, tout a changé !
Avec La mort des beaux chevreuils, arrive la guerre, les enfants souffrent du manque de nourriture et le père part chasser le chevreuil, braconnage puni de mort par les nazis. Le récit prend alors une grande intensité dramatique et le père qui risque sa vie pour ses enfants, acquiert une autre envergure. Le braconnage, chasse ou pêche, devient une question de survie et est aussi une réponse désespérée mais courageuse aux humiliations et aux sévices subis par les juifs. Le récit est haletant et se termine par l’envoi des frères aînés dans un camp concentration.
Toutes les nouvelles de la guerre sont passionnantes et l’on peut aussi rire du tour joué aux allemands par le père qui vide son étang - que les nazis lui ont confisqué -, à la barbe de ses ennemis avant d'être envoyé lui-même à Auschwitz dans la nouvelle Des carpes pour la Werhmarcht 
Ils peuvent même vous tuer est aussi un beau récit très prenant, entre angoisse et humour, où le petit Ota part braconner dans l’étang surveillé par un garde-pêche, bravant l’interdiction des allemands. Il en est de même lorsqu’il se fait voler la carpe qu’il a pêchée, au prix d’une grande patience, immergé dans l’eau glacée, dans la nouvelle La longue lieue.
Là, les histoires de poisson prennent un sens et sont passionnantes. Il y a une tension dramatique qui ne retombe pas. 
Après le retour des camps du père et des frères, j’ai aimé aussi certaines nouvelles parfois cruelles comme lorsque le père, devenu communiste,  prend conscience que les communistes sont eux aussi antisémites. Et le livre se conclut pas un très beau chapitre Les anguilles d’or magnifiquement écrit, plein de tristesse et de poésie ou Otta Pavel, enfermé dans un hôpital psychiatrique pense à son passé :

« Quand mon état s’est amélioré, j’ai pensé à ce qui avait été le plus beau dans ma vie; Je ne pensais pas à l’amour, ni à mes pérégrinations à travers le monde. Je ne pensais pas à mes survols nocturnes d’océans, ni à ma sélection en hockey sur glace dans l’équipe Sparta de Prague. Je repartais vers les ruisseaux, les rivières, les étangs et les barrages à poissons; je me rendais compte que c’était là ce que j’avais vécu de plus beau. »

Je sais désormais ce qui attire la plupart des gens, ce n’est pas seulement la quête du poisson, mais la solitude des temps révolus, le besoin d’entendre l’appel de l’oiseau et du gibier, d'entendre encore tomber les feuilles d’automne. Tandis que je mourais là-bas à petit feu, je voyais surtout cette rivière qui comptait plus que tout dans ma vie et que je chérissais. Je l’aimais tellement, qu’avant de me mettre à pêcher je ramassais son eau dans mes mains en coquille et je l’embrassais comme on embrasse une femme. Puis, je m’aspergeais le visage avec le reste de l’eau et je réglais ma canne.

Ce roman est devenu un grand classique en Tchéquie, a été traduit dans de nombreux pays et adapté au cinéma. Je me rends bien compte que je suis passée à côté d'une partie du livre et je le regrette car ses qualités littéraires sont grandes. Mais j'ai beaucoup aimé, par contre, la seconde partie qui m'a profondément touchée.


Ota Pavel (de son vrai nom Ota Popper) est tchèque, né en 1930 d’un père juif et d’une mère catholique. Très jeune, il a échappé au camp de concentration mais son père et ses deux frères plus âgés ont été envoyés à Auschwitz. Il a eu un destin tragique puisqu’il fut atteint de folie et est mort à l’âge de 43 ans.


Je lis un billet de Joséphine sur Babelio qui explique comment Ota Pavel a basculé dans la folie :

 "Ota Pavel se réfugie dans son enfance pour échapper à la grave dépression qui l'étreint, après avoir été insulté. Son frère Hugo a raconté ce qui s'était passé : « En 1964, Ota était reporter sportif. À Innsbruck, il y a eu un cafouillage et l'équipe tchèque de hockey sur glace a terminé avec la médaille de bronze. Ota a rejoint les joueurs dans les vestiaires et quand il a dit que la troisième place, ce n'était pas si mal, un des joueurs a hurlé “Toi, le Juif, va te faire gazer ! (...)” 

jeudi 15 mars 2018

Rainer Maria Rilke : Vergers, le printemps des poètes 2018



Le Printemps des poètes se déroule du 3 au 19 mars 2018 sur le thème l'Ardeur.


Paula Modersohn-Becker,
 
Pour fêter ce printemps des poètes et continuer le challenge consacré à la littérature de l'Europe de l'Est, j'ai choisi le poète tchèque de langue allemande Rainer Maria Rilke. 


Rilke ? Tchèque ou autrichien ?

Rainer Maria Rilke ou René Karl Wilhelm Johann Josef Maria Rilke, est né le 4 décembre 1875 à Prague. Le pays était alors sous domination de l’Autriche-Hongrie. Il a fait ses études jusqu'en 1895 à Prague où il commence des études d'art, puis il part étudier à Munich en 1896. Il est mort le 30 décembre 1926 à Montreux, en Suisse. 



Van Gogh

Le recueil Vergers a été écrit en français par Rainer Maria Rilke pendant son séjour dans le Valais en Suisse.
Le premier poème du recueil dit pourquoi le poète a choisi la langue française. La beauté de ce mot, verger, ainsi célébré, le lyrisme du texte exaltent le bonheur intense du poète.

Verger

Peut-être que si j’ai osé t’écrire,

langue prêtée, c’était pour employer

ce nom rustique dont l’unique empire

me tourmentait depuis toujours : Verger.
 
Pauvre poète qui doit élire

pour dire tout ce que ce nom comprend,

un à peu près trop vague qui chavire,
 
ou pire : la clôture qui défend.

Verger : ô privilège d’une lyre

de pouvoir te nommer simplement ;

nom sans pareil qui les abeilles attire,

nom qui respire et attend…

Nom clair qui cache le printemps antique,

tout aussi plein que transparent,

et qui dans ses syllabes symétriques

redouble tout et devient abondant.
Van Gogh :  vergers avec abricotiers en fleurs

Sur le soupir de l'amie 

Sur le soupir de l’amie

toute la nuit se soulève,

une caresse brève

parcourt le ciel ébloui.

C’est comme si dans l’univers

une force élémentaire

redevenait la mère

de tout amour qui se perd. 



Gerard Dottori : la naissance de la lumière

 Portrait intérieur
 
Ce ne sont pas des souvenirs
 
qui, en moi, t’entretiennent;

tu n’es pas non plus mienne

par la force d’un beau désir.

Ce qui te rend présente,

c’est le détour ardent

qu’une tendresse lente

décrit dans mon propre sang.

Je suis sans besoin

de te voir apparaître;

il m’a suffi de naître

pour te perdre un peu moins. 

Kupka, peintre tchèque :  Le rêve

L’âme-oiseau

Souvent au-devant de nous

l’âme-oiseau s’élance;

c’est un ciel plus doux

qui déjà la balance,

pendant que nous marchons

sous des nuées épaisses.

Tout en peinant, profitons

de son ardente adresse. 



Marc Chagall

Ce qu'il nous faut consentir
C’est qu’il nous faut consentir

à toutes les forces extrêmes;

l’audace est notre problème

malgré le grand repentir.

Et puis, il arrive souvent

que ce qu’on affronte, change:

le calme devient ouragan,

l’abîme le moule d’un ange.

Ne craignons pas le détour.
Il faut que les Orgues grondent,

pour que la musique abonde

de toutes les notes de l’amour.

Gerardo Dottori : explosion


Participation au mois de l'Europe de l'Est
d'Eva, Patrice et Goran



mercredi 14 mars 2018

Rose Lagercrantz : On se revoit quand ?



Après les vacances, voici le retour d'Apolline et de ses fiches de lecture.
Apolline va avoir 8 ans au mois de mars et elle est en CE1.
Elle vous présente aujourd'hui une fiche de lecture  : On se revoit quand? roman de 158 pages, écrit bien gros, qu'elle a apprécié.




Titre : On se revoit quand ?

Nom de l’auteure  : Rose Lagercrantz

Nom de l’illustratrice : Eva Eriksson

Nom du traducteur : Traduit du suédois : Nils C. Ahl

Editions : L’école des Loisirs
collection Mouche

Résumé d'Apolline :

Dunne est en CE1. Elle va avec sa classe au zoo de Skansen à Stockholm.  Mais elle se perd et rencontre Ella Frida sa meilleure amie depuis la maternelle, qui est aussi au zoo avec son école. Ella Frida et Dunne ont été séparées car Ella Frida a déménagé et est allée dans une autre école. Elles jouent et ne se préoccupent pas que tout le monde les cherche. Quand on les retrouve les maîtresses sont en colère mais surtout celle d’Ella Frida. Quand Dunne rentre chez elle, elle se rend compte qu’Ella Frida est triste alors elle aussi est malheureuse. Quand se reverront-elles ?

Ma phrase préférée :

"On se revoit quand ?" C’est le titre qui est ma phrase préférée parce que cela a rapport avec le livre et cela montre que les petites filles s’aiment.

Ce que je pense du livre ?

J’ai énormément aimé ce livre  parce que c’est une très belle histoire d’amitié. J’ai aimé le zoo parce que l’histoire se déroule là.
L’histoire m’a fait penser à Olga et moi, parce que nous sommes les meilleures amies.  Je l’ai connue en maternelle mais on n’est  plus dans la même école depuis le CP. Mais on se revoit à mon anniversaire de toute façon.  J’ai trouvé que l’écriture était facile et simple et j’ai bien aimé les illustrations parce qu’elles ont beaucoup de détails et les petites filles sont trop mignonnes.


L’avis de la grand mère : Décidément même lorsque je lis des romans avec ma petite fille, je me retrouve en Scandinavie et plus précisément en Suède. On se revoit quand ? fait partie d’un ensemble qui raconte l’histoire de Dunne et de son amie Ella Frida. C’est le dernier de la série qui commence avec l’entrée en CP dans Ma vie heureuse, livre que, bien sûr, nous allons lire bientôt !



Le  thème principal est l’amitié qui unit les petites filles mais il y a aussi celui de l’école, de la séparation, de la mort et du deuil (la maman de Dunne) et de la vie quotidienne avec ses petits bonheurs, ses contrariétés ou ses gros chagrins. Le papa de Dunne est sorti de l’hôpital où il est resté tout l’été à la suite d’un accident et, alors que sa petite fille est tout heureuse de l’avoir pour elle seule, il invite Eva, une infirmière dont il est tombé amoureux. Et ceci, juste au moment, où Dunne se fait tant de souci pour son amie Ella Frida qui a déménagé et semble très malheureuse dans sa nouvelle école ! Heureusement Dunne est une petite fille très aimée de son papa et tout va s’arranger pour elle et pour sa petite amie.
Le texte est direct, accessible à des enfants âgés entre 6 est 8 ans selon leur niveau de lecture. Il aborde les difficultés de la vie sans pathos, tout simplement, avec optimisme et il parle avant tout du bonheur. J’ai beaucoup aimé ce passage qui clôt le roman, où  Dunne, avant de s’endormir paisiblement, réconciliée avec son papa et Eva, et heureuse de revoir bientôt Ella Frida, parle de bonheur avec ses cochons d’Inde :

"Si seulement, on savait à quel point on est heureux quand on est heureux, dit Dunne.
Les cochons d’Inde se regardèrent sans comprendre. De quoi parlait-elle maintenant ?
Les cochons d’Inde savent toujours à quel point ils sont heureux quand ils sont heureux. On le voit à leurs yeux qui brillent."





Merci à la Librairie dialogues et aux éditions L'école des Loisirs



mardi 13 mars 2018

Nicolas Leskov : Lady Mabecth au village


De Nicolas Semionovitch Leskov, écrivain russe (1831-1895), j’ai lu un roman, Le Vagabond ensorcelé et une nouvelle Lady Macbeth au village.
C’est par cette dernière que je commencerai. Le titre parle de lui-même. Nous sommes bien dans une tragédie et Catherine Lvovna  Ismaïlov, le personnage de Leskov,  emprunte à l’héroïne shakespearienne, l’âpreté,  la violence d’une âme criminelle. Mais alors que Shakespeare plaçait la scène dans  la plus haute noblesse écossaise et que l’enjeu n’était autre que la couronne, Nicolas Leskov, lui, situe l’action au village, chez un commerçant aisé, vendeur de farine. Et au lieu d’être guidée comme lady Macbeth par l’orgueil et la soif du pouvoir, c’est par la passion amoureuse que Catherine Lvovna sera conduite. Et qui aimera-t-elle ? Non un être noble et désintéressé mais un petit dom Juan de campagne, Sergueï, « un beau gars », assez vulgaire, coureur de filles, et qui, de plus, se révèle lâche, cupide et infidèle.
On peut donc, à priori, voir dans le titre de cette nouvelle et dans cette comparaison décalée, une intention ironique de la part de l’auteur.  Ne va-t-il pas tourner en dérision cette tragédie en la transposant ainsi dans la campagne russe ?

Mais le lecteur est bien vite détrompé ! Mariée à un homme qu’elle n’aime pas,  sans enfants, en proie à l’ennui, Catherine va s’éprendre de Sergueï d’une passion ardente, obsessionnelle, folle, qui l’amènera au crime. Tous ceux qui font obstacle à son amour périront ! Elle a un caractère entier, sombre et vindicatif et le remords, la crainte de Dieu, rien ne la touche.  Elle n’a donc rien à envier à une Lady Macbeth, et, si leur naissance ne fait pas d’elles des égales, leurs actes  horribles, le sang dont elles sont couvertes,  les mettent au même niveau. Ainsi, nous dit Nicolas Leskov, quelle que soit la condition sociale, toutes les passions humaines sont semblables. Et même si l'ironie de Leskov affleure par moments, Amour et Thanatos restent étroitement liés.

Le style de Nicolas Leskov est à la hauteur de cette tragédie et donne des scènes angoissantes et terrifiantes comme celle où Catherine, avec l’aide de son amant, tue l’enfant héritier de son mari, et sent pour la première fois le sien bouger dans son ventre. Ce qui n’empêche pas Leskov d’exercer son ironie sur le personnage de Sergueï, veule et superstitieux, qui s’effondre dans l’escalier en proie à la terreur et que sa maîtresse admoneste ainsi : «  Lève-toi imbécile! ». Un mélange de style très efficace. De même celle, sinistre, grandiose, où elle tue sa rivale en se précipitant avec elle dans le fleuve mais qui finit par cette comparaison un peu triviale pour une scène de tragédie : "elle se jeta sur sa victime, tel un brochet sur une truite.".

Je ne connaissais pas Nicolas Leskov mais il a de grandes qualités d’écrivain. Je lis dans l’encyclopédie Universalis qu’il a longtemps été méconnu dans son pays pour des raisons politiques :

« Leskov n'a pas encore la place qu'il mérite dans la littérature universelle. Par suite d'un malentendu, il fut mis en quarantaine et persécuté par les intellectuels progressistes, et les critiques de son temps firent le silence sur lui. Malgré les efforts de Gorki, qui le considérait comme un de ses maîtres et qui montra son importance, cet interdit pesa longtemps, et l'on parla rarement de Leskov en Union soviétique. Pourtant, par sa connaissance exceptionnelle de la vie russe, par la variété de ses sujets, par la richesse de sa langue, c'est un des conteurs russes les plus féconds et les plus originaux. » Ici

Chostakovitch, compositeur russe, a repris la nouvelle de Leskov pour écrire un opéra : Lady Macbeth of Mtsensk. 





Nicolas Leskov
"Nicolas Sémionovitch Leskov est né à Gorokhovo, dans la province d'Orel, pays natal de Tourguéniev en 1831. Son père, fils et petit-fils de prêtre, avait acquis la noblesse personnelle dans le service civil, sa mère était de petite noblesse héréditaire, sa grand-mère d'une famille de marchands. Il porte ainsi en lui l'héritage de trois castes : clergé, noblesse, négoce et sa vie commence sous le signe de la diversité. Plus que par ses parents, il fut formé par sa grand-mère maternelle qui l'emmenait en pèlerinage dans les monastères de sa province, lui contant en route les légendes et l'histoire des pays traversés. Aux relais ou dans les couvents, il écoute d'autres récits faits par les voyageurs ou les novices. La tradition orale était toujours vivace en Russie, et l'enfant fut marqué de manière ineffaçable par cet atmosphère poétique et religieuse, par cette parole, porteuse à la fois de tradition et d'invention. Il est mêlé ainsi au peuple russe, peuple courageux, généreux, très doué, étouffé par un régime trop sévère, par le servage (c'était encore le règne de Nicolas Ier), et Leskov se prend d'un grand amour pour ces humbles aux multiples visages."  source Ici


lundi 12 mars 2018

Ivan Tourgueniev : Pères et fils


C'est avec Père et fils de l'écrivain russe Ivan Serguïevitch Tourgueniev,  paru en 1862, que j'ouvre Le mois de mars de la littérature de l'Est de l'Europe de :  Eva, Patrice et Goran


Une crise générationnelle : Pères et fils

Le tsar Alexandre II qui a succédé à Nicolas 1er, souverain réactionnaire et dictatorial, proclame l’abolition du servage en mars 1861. Mais avant cela, des propriétaires libéraux avaient eu à coeur de libérer leurs serfs, comme le fit l’écrivain lui-même.
 Dans ce contexte, Ivan Tourguénéiev décrit la crise générationnelle qui oppose les pères et les fils.
Les pères : Nous sommes en 1859. Nicolas Kirsanov, noble, propriétaire terrien, a toutes les peines du monde à maintenir sa propriété en ordre et à éviter la ruine après avoir aboli le servage. D’une grande bonté, il fait confiance à ses anciens serfs, devenus fermiers, qui le grugent et ne paient pas leur redevance. Poète et érudit, esthète, comme le fut Tourgueniev, il aime la beauté de la nature et les vers de Pouchkine. Il a toute la sympathie de l’auteur (et d’ailleurs du lecteur), il est ouvert aux idées nouvelles mais est complètement dépassé par la situation, contemplatif plutôt qu'actif. A côté de lui, Paul, son frère, ancien officier, conservateur, à cheval sur les principes, représente les idées anciennes mais il est tout aussi incapable d’agir que Nicolas. Ils sont l'incarnation d'un monde finissant !
L’autre père est Vassili Bazarov, ancien chirurgien militaire, roturier, petit propriétaire d’origine modeste. Il aime tant son fils Eugène qu’il ne veut pas le contrarier bien qu’il reste attaché aux idées anciennes et traditionnelles.

Arcade Nicolaievitch Kirsanov, le fils de Nicolas, fraîchement émoulu de l’université revient voir son père, accompagné d’un de ses amis un peu plus âgé, Eugène Vassiliev Bazarov, dont il épouse les idées par admiration, plus que par conviction. Voilà pour les fils.

Bazarov et les idées nouvelles

Nicolas et Paul Kirsanov, Bazarov (debout) et Arcade (de dos)

La situation va vite se dégrader entre les jeunes gens et les vieux propriétaires au cours de discussions politiques où le nihilisme de Bazarov, intelligent et brillant orateur, triomphe mais scandalise. Il prône non pas tant la révolution que la destruction de la société traditionnelle, le refus de la culture bourgeoise, poésie, art, l'indifférence envers la nature et sa beauté :
- La nature aussi c’est du vent, au sens où tu entends ce mot. La nature n’est pas un temple, mais un atelier fait pour que l’homme y travaille. »
 et glorifie le matérialisme scientifique. Il veut devenir médecin.
« Un honnête chimiste est vingt fois plus utile que n’importe quel poète, l’interrompit Bazarov .

Le personnage de Bazarov

 

Eugène Bazarov et Anna Odintsov
 
Bazarov n’est pas un personnage sympathique, contrairement à Arcade qui est gentil, naïf, enfantin et pour tout dire un peu falot. Arcade se laisse dominer par son ami, comme il le sera après par la femme qu’il aimera !
 Eugène Bazarov a des qualités certaines. C’est un homme qui refuse l’oisiveté. Studieux, il se consacre à ses études de médecine, il ne refuse jamais son aide à un malade et sait parler aux enfants. Mais si Bazarov est le brillant représentant de la jeune génération subversive, il sera pourtant vaincu par l’ordre social. En effet, il tombe amoureux d’une grande dame, Anna Odintsov, riche et noble, qui refuse son amour par orgueil, à cause de la modestie de son milieu social et du métier qu’il veut exercer. La révolution et l’égalité des classes sociales, n’est pas encore de mise !
En fait, Bazarov est un déclassé :  Il est fier de son grand-père qui était serf, il croit être resté proche des moujiks qui semblent le respecter mais ceux-ci se moquent de lui derrière son dos. De plus il est plein de contradictions. Il aime d’un amour passionné une femme qui appartient à une classe qu’il veut détruire ! Anti-romantique, il éprouve des sentiments amoureux tels qu’il se comporte en héros romantique.

  Les détracteurs du roman 

On comprend pourquoi Ivan Tourguéniev s’est fait des ennemis avec ce roman. Les libéraux lui reprochent, entre autres, d’avoir caricaturé les idées démocrates à travers les « fils », et en particulier à travers le personnage du nihiliste Bazarov, amer et désabusé. La haine de la société que professe celui-ci, son mépris des autres, son sentiment de supériorité intellectuelle, son inculture proclamée voire revendiquée, le rendent antipathique et empêchent que l’on adhère à ses théories.  Enfin, le dénouement du roman lui donne tort puisqu'il renie ses idées et n'a plus d'espoir de changer la société. C’est un personnage négatif et pourtant douloureux, tragique. Le lecteur oscille envers lui, surtout à la fin, entre le rejet et la compassion.
Mais Tourgueniev n'a pas plus de chance envers les conservateurs. S'ils  ont apprécié le portrait négatif du nihiliste Bazarov, ils sont mécontents, eux aussi, que l’écrivain ait peint les « pères » comme des vieillards dépassés, impuissants et inutiles.
Pourtant, Ivan Tourgueniev est un libéral, il a lui aussi libéré ses serfs mais être modéré n'est pas de tout repos !

Un personnage à part entière : La nature

Isaac Levitan paysage avec isba  
 
J’ai aimé aussi la présence de cette nature russe qui joue un grand rôle dans Pères et fils. Le réalisme et le lyrisme qui alternent dans le récit semblent épouser les pensées des humains et l’état d’âme de celui qui la regarde.
Ainsi le jeune Arcade, retournant au pays, est ému par la pauvreté des paysans en « guenilles et montés sur des rosses lamentables », les isbas « chétives et basses sous leurs toits de chaume sombre ». La nature qui sort de l’hiver semble répondre à la tristesse et la misère ambiante avec « les saules qui poussaient le long de la route(et qui) avaient l’air de mendiants en haillons, dépouillés qu’ils étaient de lambeaux d’écorce, leurs branches réduites à l’état de moignons »
Mais l’instant d’après, le lyrisme de la description donne l’impression que la joie de vivre et l’optimisme du jeune homme reprennent le dessus. La nature s’anime, tous les sens sont joyeusement sollicités, la vue, l’ouïe… tout est en harmonie avec l’âme du jeune homme.
« Tout, alentour, verdoyait d’un vert doré, tout palpitait et brillait, généreusement, suavement, au souffle ténu d’une brise tiède, tout : les arbres, les buissons, et les herbes; partout l’air ruisselait du chant sonore, interminable, des alouettes; les vanneaux tantôt criant et tournoyant au ras de l’herbe courte des prairies, tantôt, silencieux, couraient sur les mottes de terre… »

Une peinture de la Russie

 
Nikolaï Kouznetsov, Jour de fête, 1879  Moscou


Oui, décidément j’ai tout aimé dans ce roman. Non seulement les personnages principaux du roman sont des représentants des différentes classe sociales, politiques  et des courants d’idées qui agitent l’époque mais… ils sont véridiques, croqués sur le vif dans leurs gestes, leur mentalité, leurs croyances et leurs superstitions, leurs sentiments, leur manière de s’exprimer. Les pères sont  bienveillants et pleins d’amour mais ils éprouvent, sentiment qui semble éternel, une certaine douleur à ne plus se sentir en phase avec les nouvelles générations, à ne plus comprendre leur fils. 
Les personnages secondaires aussi sont attachants et bien observés comme la jeune paysanne, Fenetchka, maîtresse de Nicolas Kirsanov, qu’il finira par épouser, ou la mère de Bazarov dont Tourgueniev donne un portrait attendri mais plein d’humour.
Tous sont l’incarnation de la vieille Russie et de l’âme slave. Tous révèlent de la part de Tourgueniev une connaissance approfondie de la société russe.

 Intelligent, passionnant et riche, Pères et fils est un roman qui a beaucoup de charme. C’est avec plaisir que je renoue avec Tourgueniev dont j’ai envie maintenant de lire l’oeuvre complète !



Ivan Tourgueniev

Écrivain russe, Ivan Sergueïevitch Tourgueniev est né le 28 octobre 1818 à Orel (Russie). De trois ans l'aîné de Fedor Dostoïevski, de dix ans celui de Léon Tolstoï, Tourgueniev est le plus occidental des trois grands romanciers qui firent la gloire de la littérature russe dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Né en 1818, à Orel, une petite ville au sud de Moscou, Tourgueniev est issu d'une famille russe aisée. Elevé dans la demeure maternelle de Spasskoje, son éducation est stricte. Dès son jeune âge, il voit sa mère maltraiter les serfs, ce qui fera de lui, plus tard, un partisan de l’abolition du servage. À l'âge de quinze ans, il est envoyé en pension à Moscou, puis il poursuit ses études à Saint-Pétersbourg, où il rencontre Pouchkine qu’il admire. Il se met alors à écrire de la poésie.

De 1838 à 1841, il séjourne à Berlin. Il y fréquente les cercles culturels occidentaux. Son retour en Russie est marqué par sa rencontre avec la cantatrice Pauline Viardot, dont il tombe éperdument amoureux. La jeune femme est mariée, mais leur liaison est tolérée par son époux et leur entourage.
 En 1843, il écrit pour le théâtre. Il lui faut attendre une dizaine d'années pour que ses écrits soient publiés.
En 1847, Tourgueniev quitte la Russie pour Berlin, afin de se rapprocher de sa bien-aimée. Mais, dans les années 1850, elle s'éloigne de lui. Désabusé, il voyage, puis s'installe de nouveau en Russie. Il se consacre  à l'écriture de récits et de romans dont le thème récurrent est la vie russe. Des nouvelles écrites entre 1847 et 1852, réunies sous le titre  Mémoires d’un chasseur, paraissent en 1852 et assurent le succès de Tourguéniev.

Père et fils, considéré comme le plus accompli de ses romans, est publié, lui, en 1862. La violence des critiques qui accueillent son oeuvre éprouve Tourguenéiev qui en souffre beaucoup. Il s'expatrie définitivement, à Baden (Allemagne), puis à Bourgival (France). Il se lie d'amitié avec Gustave Flaubert, Emile Zola, les frères Goncourt. Elu vice-président au Congrès international de littérature en 1875, aux côtés de Victor Hugo, il conforte sa notoriété. Il reçoit d'ailleurs un accueil chaleureux lors d'un retour dans son pays d'origine.
 Il décède en 1883 à Bougival.  Voir source - biographie Ici et Ici


Ma première contribution, un peu en retard, à cause des vacances mais je vais vite me rattraper !



mercredi 7 mars 2018

Petite pause



Une pause cette semaine avec ma petite-fille. Mais la lecture continue ! A bientôt !

samedi 3 mars 2018

Bilan du mois de Février 2018

Renoir : Camille Monet lisant
Voici le bilan des livres du mois de Février ; beaucoup de bonnes lectures, très diverses; la littérature des pays nordiques domine.

Romans




Le prodige de Roy Jacobsen
Editions gallimard
304 pages






Le géant enfoui de Kazuo Ishiguro


Editions Des Deux Terres
410 pages





Les fantômes du Vieux pays de Nathan Hill
Editions Gallimard
720 pages








  Le banni de Selma Lagerloff :

Actes Sud
320 pages








Peer-La-Chance de Hans Christian Andersen
Editions Les belles Lettres







 Le rouge vif de la Rhubarbe de Audur Ava  Olafsdottir
Zulma
150 pages

 




 Romans policiers


 

Livre de poche
512 pages

 

Livre de poche 352 pages

 

 







 Livres pour enfants




 Un coup de coeur :
Cinq minutes et des sablés de Stéphane Servant et Iréna Bonacina









Le lièvre des neiges de F. Des Etienne






J'ai lu aussi mais je n'ai pas eu le temps de faire un billet : L'art de perdre d'Alice Zeniter. Editions Flammarion

Je suis en train de lire Derrière les ponts d'André Gardies Editions du Mont

j'ai lu en février et publié le 1er mars pour le blogoclub : Un avion sans elle de Michel Bussi  Edition Pockett


Visite du Palais des papes d'Avignon ici