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mercredi 11 décembre 2019

Elias Lönnrot : Le Kalevala (1)

Vaïno Blomstedt :  Le Kalevala

 Le Kalevala est une épopée qui relate les faits et geste des Dieux et des Héros de la mythologie finlandaise. Ce long poème épique a été publié par Elias Lönnrot en 1835 puis dans une autre édition réaugmentée en 1849. Elias Lönnrot, médecin, écrivain, linguiste, folkloriste, a voulu donner au peuple finlandais, libéré de la domination suédoise, une oeuvre unificatrice, susceptible de réunir toutes les classes sociales autour de la notion de patrie, à la recherche d’une identité commune qui redonne à la langue et à la littérature finnoises ses lettres de noblesse..
Elias Lônnrot
Pour composer cette oeuvre, Elias Lönnrot (1802-1884 ), appelé aussi Le Homère finnois, a récolté pendant des années, les récits, contes populaires, et les chants traditionnels auprès des paysans et des bardes qui restaient très attachés aux croyances anciennes, caractère magique de la nature, chamanisme… bien que les suédois aient converti le peuple finlandais au catholicisme. C’est en Carélie qu’il collecte le plus de chants nouveaux.
Les chants recueillis ne remontant pas au-delà du XIII siècle, époque à laquelle la Finlande était déjà christianisée, certains dieux de la mythologie finlandaise ont parfois des ressemblances avec le dieu et les saints chrétiens.


Heikki W. Virolainen

Ainsi, lors de ma visite au musée Ateneum à Helsinki, la statue d'un artiste contemporain Heikki W. Virolainen représentait Marjata, une jeune fille fécondée par une baie miraculeuse qu'elle avait avalée. Toujours vierge, elle porte un enfant mais ses parents ne la croient pas et la chassent. Elle  ne trouve personne pour lui laisser l'usage d'une étuve pendant son accouchement. C'est dans le froid, sur le sol gelé, qu'elle met au monde un garçon miraculeux qui survit, réchauffé par le souffle d'un cheval, enfant qui révèlera une précocité et des dons étonnants.



  C'est la fin de l'épopée. Dans le dernier chant, le vieux barde Vaïnamoinen, le héros principal du Kalevala, est chassé par le Christ que Marjata (Marie) a mis au monde.

Akeselis Gallen Kallela : Väimöinen chassé par le christianisme
 
Il y a deux régions antagonistes dans le récit : le sud, le Kalevala, qui est le domaine du géant Kaleva où vivent les héros Vaïnämöinen, Ilmarinen, Lemminkäinen. Cela pourrait être La Carélie, et le Nord, sombre et froid, le Pojhola, (appelé aussi Osmola, Sariola, Pimentola..) pourrait être la Laponie. Mais il s'agit d'une interprétation de Lönnrot. Certains pensent  que le Pohjola est peut-être le monde d'en dessous, celui des défunts. Mais le monde des morts existent dans la mythologie finlandaise. C'est Tuonela. Le suffixe la indiquant l'appartenance, la maison, il s'agit donc du domaine de Tuoni, le dieu de ma mort.
Le cygne de Tuonela est une musique composée par Sibélius en hommage à ce passage du Kalevala qui voit le héros Lemminkaïnen chasser le cygne noir jusqu'à Tuonala et périr.

Carte réalisée pour un jeu Fantasy sur la mythologie nordique (ici)
 
 C’est à Pohjola que vit la sorcière Louhi, reine des neiges et de la glace, et ses splendides filles à marier qui attirent nos héros sur ces terres dangereuses, obscures et glaciales.

Serguei Minin ( 1901_1937) artiste russe Louhi : Reine de Pojhola (ici)
Le Kalevala n'est pas une oeuvre facile à lire, c'est du moins ce que j'ai éprouvé. Il faut dire qu’avec ses 22800 vers, souvent répétitifs, et ses 50 chants (runo), il requiert un peu de patience ! On peut être aussi surpris par sa composition erratique, on passe du récit d’un héros à un autre pour revenir au précédent ou à un nouveau. Il ne semble pas y avoir de plan très défini dans la construction mais plutôt des ajouts, pas de cohésion interne, parfois des incohérences dans le récit. Ceci, certainement pour mieux respecter la tradition orale de ces chants qui venaient de différentes régions de la Finlande et présentaient de nombreuses variantes.

Dans la traduction due à Jean-Louis Perret, j'aime beaucoup le mètre employé, l'octosyllabe, intime, qui sait faire voir le chagrin d'une jeune fille qui ne veut pas se marier, léger, aérien pour décrire la beauté et la poésie attachées à toutes choses et l’animisme de la nature.

Hélas ! mère qui m'a portée,
Je pleure sur beaucoup de choses,
Sur la beauté de mes cheveux,
Sur l'abondance de mes tresses,
Sur la finesse de mes boucles,
Car jeune je dois les cacher,
Les voiler quand je pousse encore.
 Je pleurerai toute ma vie
La tendresse du chaud soleil,
La douceur de la belle lune,
La magnificence de l'air,
Car jeune, je dois les quitter,
Les oublier, petite enfant,
devant le chantier de mon frère, 

à la fenêtre de mon père.


Pourtant, j’ai été surprise dans le Kalevala, par le procédé répétitif qui fait que les vers sont repris en boucle, autant de fois qu’il paraît nécessaire, les vers suivants répétant les précédents parfois avec des termes différents mais souvent de manière exactement semblable, créant une sorte d’incantation. A ce propos, Jean Louis Perret écrit dans la préface :

L’emploi de ce procédé poétique propre à tous les peuples primitifs est constant, mais pas toujours très strict dans Le Kalevala. Il a contribué à donner à la poésie populaire finnoise son caractère imprécis, vague, qui frappe si vivement le lecteur étranger. »

J’ai aimé la musique qui s’élève de cette oeuvre mais ce procédé a fini par me lasser car le récit avance avec beaucoup de lenteur. Ce qui fait que j’ai été partagée entre admiration, plaisir de lecture - le style est vraiment très beau, parfois naïf et touchant, poétique, lyrique - , et le besoin de m'arrêter de lire ! Parfois, oui, je l'avoue, j'ai sauté des passages mais, en fin de compte, j'ai terminé le lecture de l'ouvrage.
Je me demande comment les Finlandais lisent ce livre qui est une oeuvre majeure de leur littérature. Peut-être sont-ils moins surpris que moi par la composition du poème, par les noms ( que je peine à retenir!) de ces dieux ou héros qui changent souvent de forme, peut-être aussi que la mythologie de leur pays leur étant familière, ils ont eu moins de difficulté que moi pour entrer dans ce livre?
Pourtant je ne regrette pas de l’avoir lu pour plusieurs raisons. Si vous allez en Finlande comme je l’ai fait, que vous avez admiré ces splendides forêts de pins et de bouleaux à perte de vue et ces lacs, innombrables, qui reflètent la lumière du ciel, Le Kalevala vous éclaire sur les finlandais, leur rapport profond avec la nature et la forêt et les animaux sauvages. Il dit beaucoup aussi sur les vieilles coutumes, parfois encore bien vivante comme celle du sauna, de son importance vitale, par exemple : les femmes accouchaient dans l'étuve, l'action émolliente de la chaleur permettant une délivrance plus aisée. Nous apprenons aussi beaucoup sur le sort des femmes, la jeune fille a le droit de porter ses cheveux nattés, celle qui est mariée doit mettre un voile sur la tête et se consacrer entièrement à son mari. Elle peut être répudiée ou tuée si elle se comporte légèrement. On assiste aux travaux de la ferme, au travail du forgeron, avec parfois un peu de magie en prime. Les héros eux-mêmes labourent leur terre même s'ils se font un peu aider par Ukko, le dieu suprême ou si, comme Ilmarinen, il laboure un champ de vipères pour obtenir la main de la fille de Louhi.
Le kalevala vous dit aussi comment ce peuple qui a été pendant des siècles sous la domination de la Suède puis de la Russie, refusant même de parler sa propre langue, a pu se construire une identité autour de cette oeuvre fondatrice. Enfin, vous ne pouvez comprendre vraiment la culture finlandaise, musique, théâtre, sculpture, et la peinture en particulier, si vous ne connaissez pas Vaïnamöinen, Ilmarinen, Lemminkäinen et Kullervo ! L'un des principaux peintres qui a illustré le Kalevala est Akselis Gallen Kallela extrêmement impliqué dans le mouvement de renouveau nationaliste du XIX siècle mais il y en a bien d'autres et pas seulement finlandais.

Nicolaï Kochergin : Louhi et une de ses superbes filles

Akselis Gallen Kallela : Le départ vers Tuonela, le royaume des morts


Le cygne de Tuonela : Jean Sibélius (Karajan)

Etant donné la longueur du poème épique, je ne vais pas vous le résumer !  Je vais seulement vous parler des quatre héros principaux, et des dieux les plus importants dans un prochain billet.


dimanche 5 novembre 2017

Anna Milbourne et Louie Stowell : Les mythes grecs



Logo d'Apolline
Avec les vacances, voici le retour d'Apolline et de ses fiches de lecture. Apolline a 7 ans et demi et est en CE1. Elle sait maintenant bien lire. Mais renoncer aux moments de complicité de la lecture du soir, dans le lit douillet, avec sa maman ? Jamais ! Alors les livres qu'elle vous présente, parfois c'est maman qui les lit, parfois ils sont découverts à deux voix et puis elle les relit tout seule.






Titre du livre : Les mythes grecs

Editions Usborne

Auteurs (adaptation des contes) : Anna Milbourne et Louie Stowell

Illustrations : Simona Bursi Elena Temporin Petra Brown



Résumé de la quatrième de couverture :


Les mythes grecs est un ouvrage superbement illustré, à lire en famille. Partagez ensemble la vie des héros, des héroïnes , des divinités toutes puissantes et des monstres effrayants de cette époque. Un chapitre est par ailleurs consacré aux personnages de la mythologie grecque et au monde de l'antiquité.


 Résumé par Appoline :


Je vais vous raconter un mythe qui s'appelle :


 Echo et Narcisse.


Echo, c’est une fille qui bavarde beaucoup et Héra la déesse la punit, et elle ne pourra plus que répéter la parole des autres comme un écho. Elle rencontre Narcisse et elle en tombe amoureuse. Et Narcisse ne veut pas d'elle car il tombe amoureux de lui-même. De tristesse, Echo disparaît et il ne reste que son écho. Et Narcisse devient la fleur.

 J’ai trouvé l’histoire mélancolique avec beaucoup d'émotion.


Mon passage préféré est  : 


 


C'est quand Narcisse se regarde dans l'eau en pensant qu'il est le plus beau. Et il se fait un bisou.


J’ai aimé l’histoire : 

A la folie


J’ai aimé l’illustration :

  A la folie

Ce que j’ai aimé dans l’histoire / 

le sens de l’histoire



Echo

J'ai aimé ce conte parce que c'est poétique quand Echo disparaît et devient une voix... Ça me fait penser à Grizac en Lozère quand on crie dans la montagne, on entend l'écho de notre voix, on s'arrête de parler et on entend...  Près de l'eau il y a toujours un peu de narcisses.

Narcisse a la tête « comme une citrouille » car il se trouve trop beau. Je ne connaissais pas le mot narcissique et maintenant je le connais. Et j'aime pas les gens narcissiques qui ont la grosse tête.

 L'avis de la grand -mère : 

 Apolline a deux livres sur les mythes grecs parus aux Editions Usborne en direction des enfants.



L'un intitulé : mythes grecs pour les petits adaptation de Heather Amery, illustrations de Linda Edward est de petite taille : 18 sur 14 cm et il a 128 pages. Il s'adresse aux enfants à partir de 3 ans bien que je le trouve un peu difficile et pas assez illustré pour cet âge (mais les illustrations sont jolies). Il présente les mythes en deux ou trois pages et a le mérite d'inciter les jeunes lecteurs à aller de l'avant. C'est ce qui s'est passé avec Apolline, elle a aimé les récits et a voulu en savoir plus. D'où le livre suivant :


 
Les mythes grecs de Anna Milbourne et Louie Stowell est un très beau livre de grande taille  (21 sur 28)  et épais (300 pages) qui peut être une belle idée de cadeau pour Noël. Bien qu'il soit noté  pour les 3-5 ans, lui aussi, je peux vous assurer qu'il s'adresse aussi et peut être surtout à des petits lecteurs plus âgés. 






 Apolline l'a adoré, moi aussi, et il peut accompagner les enfants pendant de nombreuses années, et même en classe de sixième, lu d'abord par les parents, puis par ceux qui ont un bon niveau de lecture. 
Chaque mythe est agréablement illustré et raconté simplement et d'une manière vivante. A la fin du livre se trouvent un glossaire pour expliquer les mots difficiles, des cartes pour suivre les aventures et une présentation complète des différents dieux et déesses, des créatures mythiques, des esprits des bois et de la nature, des héros  de la guerre de Troie, des Argonautes...  et une équivalence des noms grecs et des noms romains.















Il y a encore d'autres livre sur les mythes grecs chez Usborne mais je ne les connais pas.


lundi 2 octobre 2017

Hans Christian Andersen : Les contes

Symbole de Copenhague : La petite sirène (source)

Pour cette Lecture commune du challenge Littérature nordique de Margotte, Hans Christian Andersen est à l’honneur avec ces contes qui, disait-il, ne s’adressent pas qu’aux enfants.
C’est dans la sélection réalisée par Garnier Flammarion que je vous présente ces textes choisis parmi les plus célèbres. Il y en a douze dans cette édition mais l’auteur en a écrit 136 en tout si bien que j’en connais fort peu finalement. Une vingtaine peut-être ? De même les romans d’Andersen sont peu lus en France bien que traduits dans notre langue et j’espère que le beau Challenge nordique de Margotte va nous permettre de combler ces lacunes.

Le petite Poucette

Quant à moi, j’avais déjà une prédilection pour les contes d’Andersen quand j’étais enfant, de La petite sirène, cette histoire d’amour triste et idéalisée, au Vilain petit canard, récit autobiographique de l’auteur, dont je trouvais la fin si consolante lorsqu’il devenait un beau cygne. Et puis, il y avait la quête onirique et poétique de la courageuse petite Gerda pour arracher Kay au baiser mortel de la Reine des neiges… Voilà pour les trois contes que je préférais. Mais j’aimais aussi beaucoup La petite fille aux allumettes dont j’ai appris, plus tard, qu’elle était un hommage d’Andersen à sa grand-mère, petite fille pauvre qui souffrait de la faim dans les rues de la grande ville, et La petite Poucette dont les épreuves finissent lorsqu’elle devient la reine des fleurs.
Enfin, je viens de lire pour la première fois pour ce challenge La Vierge des glaciers qui entre désormais dans mes coups de coeur. Ce sont les oeuvres dont je vais parler ici.

 Je laisserai de côté les autres textes car si La princesse au petit pois m’amusait, j’appréciais moins Le Briquet, La Malle volante, tirés des Mille et une nuits et les Habits de l’Empereur qui sont d’une autre veine..

La poésie du Grand Nord 

 

La reine des neiges illustration  Elena Ringo

C’est assez facile pour moi de répondre à la question :  pourquoi j’aimais tant ces contes quand j’étais enfant ? Oui, pourquoi ? J'éprouve toujours les mêmes impressions en les relisant adulte et je peux maintenant les analyser.

Dans tous mes contes préférés, je suis sensible à la poésie de l’écriture. La nature joue un si grand rôle qu’elle fait partie du récit, non seulement en lui servant de cadre mais aussi en le façonnant, en agissant sur le cours des évènements. Elle porte souvent le sens du texte.
C’est une poésie venue du Nord, faite de neige et de glace, de grands forêts et d’étendues d’eau gelée. La description du froid, de la glace et de la neige est à la fois réaliste mais aussi transfigurée, magnifiée, et se révèle symboliste comme celles des tableaux de Gustav Faejstad, peintre suédois.

Gustav Faejstad

Andersen choisit parfois de peindre le monde vue du haut, de très loin, et la vision prend une dimension cosmique : 

Ils passèrent par dessus les bois, les lacs, la mer et les continents. Il entendirent au-dessus d’eux hurler les loups, souffler les ouragans, rouler les avalanches. Au-dessus volaient les corneilles aux cris discordants. Mais plus loin brillait la lune dans sa splendide clarté. Kay admirait les beautés de la  longue nuit d’hiver. Le jour venu, il s’endormit aux pieds de la Reine des neiges.  La Reine des neiges

ou bien il décrit les choses comme vues au microscope et tout devient d’une irréelle et magique beauté.

Près de la forêt se trouvait un  grand champ de blé, mais on n’y voyait que le chaume hérissant la terre gelée. Ce fut pour la pauvre petite comme une nouvelle forêt à parcourir.  La petite Poucette

Les flocons tombaient de plus en plus drus; ils devenaient des poules blanches aux plumes hérissées.  La Reine des neiges

La neige resplendissait sous les regards; elle faisait étinceler des milliers de diamants aux reflets blancs et bleus. La Vierge des glaciers

Et oui, l’univers d’Andersen est d’une grande beauté et parle à l’imagination mais il se révèle impitoyable aux hommes. La Nature leur rappelle leur fragilité, leur petitesse et souvent leur outrecuidance quand ils osent la défier. C’est particulièrement vrai dans La Vierge des glaciers où tous les éléments de la nature, l’eau du lac, le vent de la montagne, le terrible Foehn, les avalanches, la glace, la neige sont autant de pièges tendus à l’homme.

Les Forces de la nature : des êtres immatériels

 

La petite sirène et la sorcière

Les Forces de la nature sont à l’oeuvre dans les contes d’Andersen sous forme d’entités féériques. Qu’elles représentent le Mal ou le Bien, elles sont le reflet de l’imagination du conteur nourri de contes mais aussi de sa foi dans l’au-delà et l’âme immortelle.

Les plus puissantes, les plus terrifiantes de ces incarnations de la Nature mais aussi les plus belles sont celles du froid  : la Reine des neiges et la Vierge des glaciers. Il est vain, semble-t-il de vouloir les défier, encore plus de croire leur échapper.

Dans l’intérieur du glacier, il y a des cavernes immenses, des crevasses qui pénètrent jusqu’au coeur des Alpes. C’est un merveilleux palais. Là, demeure la Vierge des glaciers, reine de ce sombre domaine. Elle se plaît à détruire, à écraser, à broyer.

Tout d’un coup le traîneau tourna de côté et s’arrêta. La personne qui le conduisait se leva : ces épaisses fourrures qui la couvraient étaient toutes de neige d’une blancheur éclatante. Cette personne était une très grande dame : c’était la Reine des Neiges.

Toutes deux sont très séduisantes et il est difficile de leur résister. Le petit Kay qui reçoit les baisers de la Reine n’est pas de taille à lutter :
Le baiser était plus froid que la glace et lui pénétra le coeur déjà à moitié glacé.

Quant à Rudy, le montagnard de La Vierge des glaciers, chasseur de chamois, capable d’escalader les pics les plus hauts, insensible au vertige et à la peur, il est capable de lui tenir tête à plusieurs reprises. Il est prêt à succomber  lorsqu’elle cherche à le séduire :

Elle était fraîche et blanche, comme la neige qui vient de tomber du ciel; elle était gracieuse comme un bouquet de roses des Alpes, svelte et légère comme un jeune chamois.

Mais il ne sera vaincu finalement que par un force supérieure, Dieu, qui se sert de la Vierge pour servir ses desseins.

Dans La petite sirène, les forces du Mal sont incarnées par la sirène sorcière qui la pousse au crime.

Mais il y a aussi des esprits légers, joyeux ou compatissants, qui aident et encouragent et permettent aux héros de surmonter leurs épreuves :

Les filles de l’air de la petite sirène, les filles du soleil qui veillent sur Rudy et Babette, le génie des fleurs qui accueille Poucette dans son royaume, les petit anges nés de la vapeur qui sort de la bouche de Gerda et se transforment en guerriers pour lutter contre la Reine des neiges.

Fantastique et réalisme

 

La petite Gerda, la petite brigande et le renne

Hans Christian Andersen est un écrivain romantique, il aime le conte fantastique, le merveilleux. Mais contrairement à la plupart des romantiques français, son style n’est ni grandiloquent, ni lyrique. Au contraire il aime les phases courtes et sobres. Sous la simplicité apparente, sous l’élégance de la phrase se cache pourtant un art savant. Ce qui fait le charme et l’originalité de son écriture, c’est le mélange entre le fantastique et le réalisme des décors.
On sait que Hans Christian Andersen qui était un grand voyageur s’est rendu célèbre pour ses récits de voyage. Or, il place l’histoire de La Vierge des glaciers dans les Alpes suisses. Les lieux sont décrits avec une grande précision. Nul doute que c’est un pays qu’il connaît bien puisque de 1850 à 1860 il se rend presque chaque année en Suisse ou en Allemagne. Et pourtant les sortilèges de la Vierge des glaciers parent ces montagnes d’une aura fantastique.


La Vierge des glaciers et ses sortilèges

Dans La Reine des neiges l’auteur nous amène jusqu’au coeur du Finnmark chez les finlandais et les lapons et si le renne est un personnage magique, il appartient malgré tout à la réalité économique du pays. De même le vilain petit canard se meut dans un paysage  nordique réel, (le Danemark peut-être ? ) et  la scène avec les enfants dans la cabane des paysans  quand il renverse le lait et se réfugie dans la baratte pourrait figurer dans une scène de la vie quotidienne. Ainsi coexistent le réel et l’imaginaire. Andersen va encore plus loin lorsqu’il utilise les objets, les plantes, les animaux familiers de la ferme ou du ciel, en les faisant parler et en les dotant de pouvoirs magiques. Le chat de Rudy lui enseigne à ne jamais avoir peur du vide; le hanneton, l’hirondelle, le crapaud, la taupe jouent un grand rôle dans la vie de Poucette, les fleurs racontent leur histoire à la petite Gerda…



Le sens des contes

 

L'amour sincère de Gerda et Kay illustration de Arthur Rackam
Quand j’étais enfant, ce que je voulais, bien sûr, c’est que les contes d’Andersen "finissent bien". C'était le cas avec Le vilain petit canard,  la Reine des neiges, la petite Poucette. Par contre, La Petite sirène, la petite fille aux allumettes "finissaient mal" et je ressentais violemment la tristesse et la mélancolie qui s’en dégageaient. J’aurais pensé la même chose de La Vierge des glaciers si je l’avais lu alors. Il y avait les contes joyeux et les contes tristes mais je les aimais tous.
A présent je me rends compte que  les réponses de Christian Andersen sont de deux sortes, l’une laïque, l’autre spirituelle mais toutes sont positives à ses yeux.

 Une réponse laïque :

Ainsi La Reine des neiges propose un dénouement heureux possible grâce à l’amour et au dévouement de la petite Gerda et à la solidarité des personnages qui lui viennent en aide. L’amour, la pureté, la sincérité des sentiments sont donc la réponse possible au Mal, encore que Gerda ait bien besoin de temps en temps d'un coup de pouce de Dieu.
Dans Le vilain petit canard, c’est l’endurance et le courage du petit canard qui rendent possible sa transformation en cygne. Ce conte initiatique sur la différence et le rejet dit aux enfants qu’il faut savoir affronter les chagrins et les difficultés de la vie et qu’ils en obtiendront un jour une récompense. Poucette, elle, est récompensée des soins qu’elle a prodiguées à l’hirondelle. Telle Perséphone enlevée à sa mère, sommée d’épouser la Taupe, créature souterraine de la nuit, elle se retrouve, après avoir séjourné aux Enfers, sur la terre, au printemps, au milieu des fleurs. 

Une réponse spirituelle

La petite sirène, La Vierge des glaciers et La petite fille aux allumettes se terminent par la mort du personnage. Et pourtant ces textes pour le religieux Andersen, fort dans sa foi en Dieu et dans sa croyance en une vie après la mort, se révèlent pleins d'espoir.
La petite sirène meurt après avoir renoncé, pour se sauver, à tuer son bien-aimé, le prince. C’est un acte d’amour. Sa récompense n’est pas sur terre mais dans les cieux. C’est pourquoi les filles de l’air viennent la chercher pour l’amener avec elles. Elle gagnera ainsi une âme immortelle, à la différence des sirènes qui n’en ont pas ! Il en est de même de la petite fille aux allumettes qui voit, avant de mourir, toutes sortes de visions merveilleuses dont celle de sa grand-mère qui vient la chercher. Promesse d’un autre monde où règne la paix et la douceur.
Mais la foi de l’auteur et l’espoir d’une autre vie sont encore plus explicitement formulés dans le conte de La Vierge :

N’est-ce pas un bonheur que de passer ainsi de l’amour sur terre aux pures joies du ciel, comme d’un seule bond ? Le baiser glacé de la mort avait anéanti une enveloppe périssable: un être immortel en sortit, prêt à la vie véritable qui l’attendait. La dissonance de la mort se résolvait en une harmonie céleste.
Appelez-vous cela une histoire triste ?

Pour tout vous dire, ma réponse est oui ! oui, c’est un histoire triste ! En bonne athée, j’ai peu changé depuis l’enfance ! Mais je suppose qu’un croyant doit avoir une autre opinion ! C’est le cas d’Andersen !

Voilà! Je finis sur ces mots !  Je ne voulais écrire que quelques lignes sur ces contes mais ils sont tellement envoûtants que je me suis laissée entraîner. Ma lecture d’adulte rejoint celle de mon enfance. On peut aimer les contes d’Andersen à n’importe quel âge, quelle que soit l’époque. Ils sont des  chefs d’oeuvre de la littérature universelle.






lundi 6 février 2017

Benjamin Lacombe/ Sébastien Perez : Généalogie d'une sorcière

Généalogie d'une sorcière de Benjamin Lacombe et Sébastien Pérez : la petite sorcière et Grimoire de sorcières
Généalogie d'une sorcière de Benjamin Lacombe et Sébastien Pérez

Généalogie d’une sorcière de Benjamin Lacombe et Sébastien Perez se présente sous la forme d'un élégant coffret qui enchâssent deux albums : La petite sorcière et Grimoires de sorcières. Evidemment, tous deux s’adressent aux enfants, les veinards !
Ce qui n’a pas empêché ma fille de me l’offrir, à moi, sa mère :  elle me connaît bien ! Quel bonheur de feuilleter ces livres pour en admirer les illustrations de Benjamin Lacombe si étranges, mystérieuses et originales, aux couleurs vives, et qui parlent tant à l’imagination. Un régal pour les yeux.



La petite sorcière

La petite sorcière Lisbeth  dans Généalogie dune sorcière et sa grand mère Olga  Benjamin Lacombe/ Sébastien Pérez
Lisbeth et sa grand mère Olga de Benjamin Lacombe

Le premier livre La petite sorcière conte une jolie histoire dans laquelle le lecteur entre vite en empathie avec Lisbeth et sa grand mère Olga chez qui la petite fille va passer Noël. Dans le grenier, Lisbeth découvre, avec son ami Edward, un vieux grimoire que la vieille dame en colère lui interdit de lire. Dès le jour même, Edward disparaît. Alors, la nuit, pendant que Olga dort, la petite fille subtilise le vieux livre et elle découvre… ?  Vous le saurez en le lisant ! Non, non, n’insistez pas ! Je ne vous en dirai pas plus.

Très joli texte plein de tendresse, à la mesure des sentiments qui lient Lisbeth et sa grand mère et qui raconte un joli histoire d’amour où l’on risque sa vie pour cueillir une fleur à une petite fille.. et où il est question aussi et beaucoup de.. sorcières ! Mais cela vous vous en doutez !

C'est dur d'apprendre qu'on est une sorcière

Grimoire de sorcières


Pour pénétrer dans le second album il va vous falloir un peu de courage ! Peureux s’abstenir! Le Grimoire des sorcières est un livre maudit  : s’il est tombé par erreur entre vos mains, refermez-le immédiatement et fuyez.

Il s’agit de la généalogie de la petite Lisbeth depuis la création du monde avec Lilith qui fut remplacée par Eve mais qui n’en reste pas moins la première ! Et là, c’est un tour du monde auquel l'on est convié, du passé  au présent,  et l’on va de surprise en surprise. Je vous mets sur la voie en vous disant : Méfiez-vous de Mona, entre autres... parce que ces créatures sont tout de même quelque peu diaboliques ! 

Méduse de Benjamin Lacombe

Si le texte est plein d’humour au début, il fait pénétrer l’enfant dans la mythologie égyptienne ou grecque ou dans les contes traditionnels, il lui fait découvrir des personnages historiques, sans compter, bien sûr, des êtres fictifs. Nous y retrouvons Lisbeth qui a grandi et apprenons ainsi la suite de son histoire.

Lisbeth et Edward

 Là encore les illustrations sont somptueuses et font de cet ouvrage un petit chef d’oeuvre, un coup de coeur, un livre précieux à mettre entre les mains des enfants.
Je ne l’ai pas encore fait lire à ma petite fille (six ans) parce qu’elle serait bien capable d’avoir peur  pour de vrai et de faire des cauchemars  ! Les parents ne me le pardonneraient pas ! Mais cela viendra. Les éditions Seuil les conseillent pour les 9-12 ans. A mon avis, le premier album, La petite sorcière doit pouvoir être lu avant.


Lilith

mercredi 25 janvier 2017

Venise, la cité des Doges/ La sorcière de Venise

Voyage à Venise en décembre 2010

Je pars à Venise pour le festival le 18 Février.  Un peu peur d’être déçue, peur que  les vénitiens costumés soient peu nombreux sur la place Saint Marc, que l’évènement ne soit plus qu’une attraction touristique dépourvue de son sens et de sa beauté. Mais….
Mais Venise, je me suis promis de la connaître en toutes saisons. Mon dernier voyage remonte au mois de Décembre 2010 et cette fois-ci j’y retourne avec ma petite fille. Je veux voir ses six ans émerveillés par cette ville magique.

Avant de partir, je lui ai offert ces deux livres pour enfants.

Venise, la cité des doges



Venise, la cité des doges de Viviane Bettaëb , illustrations de Bruno Fourrure. Il s’agit d’un album de 12 pages pour les enfants de 7 à 10 ans paru aux éditions Giboulées.

« Comme si vous y étiez, entrez dans Venise, la Cité des Doges, et découvrez cette ville nénuphar. Sur les bords du Grand Canal, un palais somptueux ouvre ses portes. Une foule masquée venue admirer les jongleurs et les acrobates fête le Carnaval sur le pont du Rialto. Mais la nuit tombe. Allons vite à l'opéra de la Fenice, le grand rideau rouge se lève déjà ! »

Léonie adore les découpages en pop-up qui lui permettent de se promener dans la ville, sur la place San Marco, sur le Grand Canal avec ses palais, la Ca d’Oro ou sur la scène de la Fenice.  Par contre le texte lui passe au-dessus de la tête, trop pédago.  Elle préfère de loin, les illustrations qui ont le mérite de présenter l’extérieur et l’intérieur d’un lieu (comme la cathédrale Saint Marc) et de la familiariser avec ce qu’elle va découvrir, lui donner l’envie de la découverte.
Il est vrai, aussi, qu’en ce moment sa grande question existentielle n'est pas la date de la construction de Venise ou son histoire mais : quelle famille de verres filés vais-je acheter ? des chats ou des crocodiles?

Ce que j’ai trouvé intéressant aussi c’est la carte avec  les quartiers de la ville et le petit additif qui, à la fin du livre, forme un mini-guide de Venise.

La sorcière de Venise


La sorcière de Venise de Anne-Sophie Sylvestre (illustrations de Flavia Sorrentino) paru aux éditions Eveil et découverte est un recueil de contes sur la Befana, la sorcière de Venise, qui le jour des rois distribue des bonbons aux enfants sages et du charbon à ceux qui ne le sont pas.
 Le livre est destiné aux enfants à partir de 6 ans.


Il y a dans la ville de Venise une sorcière grande et maigre, qui a le talent de se glisser dans les cheminées pour apporter des bonbons aux enfants le jour de la fête des Rois, elle s'appelle la Befana. Je suis la Befana. Et je trouve que la vie de sorcière à Venise est extraordinairement imprévisible. Et 2 contes de sorcières : Marie Charivari ; Claire Princesse Grenouille.
Connaissant l’amour de la petite fille pour les sorcières (un jour, elle en a rencontré une vraie dans les rues d’Avignon pendant le festival) il fallait qu’elle fasse connaissance avec la Befana. En fait, elle a été immédiatement rassurée parce qu’il paraît (je ne sais pas, je ne la connais pas personnellement) que la Befana est gentille et qu’elle remplace le charbon par du réglisse. 


J’ai aimé en particulier le récit sur la Befanita, une petite fille trouvée dans la prison des Plombs par la Befana qui l’a recueillie et adoptée. C’est dommage qu’il n’y ait pas une carte de Venise dans le livre car le conte nous fait découvrir la ville et l’on pourrait suivre le parcours de la sorcière sur les toits  quand elle passe par les cheminées pour distribuer les confiseries aux enfants.
Même si le conte est intéressant, le style n’est pas très direct pour une enfant de 6 ans et nous n’avons pas lu l’histoire jusqu’au bout. Le plaisir a été de mettre un marque-page comme le font les adultes. Nous continuerons la lecture bientôt.


lundi 27 juin 2016

Norvège : Le château de Soria Moria et autres contes et le peintre Theodor Kittelsen


Norvège musée des beaux-arts de Oslo : Theodor Kittelsen : Kvitebjørn Kong Valemon  : Le roi ours polaire
Theodor Kittelsen : Kvitebjørn Kong Valemon  : Le roi ours polaire

Contes Norvégiens : le château de Soria Moria 


Le château de Soria Moria, vous en entendrez parler obligatoirement pour peu que vous intéressiez à la littérature et à la peinture norvégiennes. C'est l'histoire d'un petit garçon nommé Halvor qui s'engage comme mousse sur un navire. Lors d'une escale sur une île mystérieuse il part à l'aventure et oublie de rentrer avant le départ du bateau. 
Il va rencontrer successivement trois princesses retenues prisonnières par des trolls dans trois châteaux différents dont le dernier, celui de Soria Moria, (J'adore ce nom), est le plus beau. Il devra libérer les jeunes filles l'une après l'autre en affrontant des trolls de plus en plus épouvantables. Le premier a trois têtes (oui, je sais, c'est déjà pas mal) le second en a six  (ça se corse!)... et le troisième neuf!  Mais comme c'est pour les beaux yeux de la plus belle des princesses dont il tombe amoureux, Halvor n'hésite pas face au danger. Ses épreuves ne sont pas finies pour autant mais je vous les laisse découvrir.
Le schéma est bien celui des contes traditionnels de tous les pays, un voyage initiatique qui permet à un enfant de grandir, de devenir adulte, en faisant face aux difficultés de la vie et en les assumant. Mais bien sûr, nous sommes en Norvège! Nous retrouvons donc le folklore particulier des pays du Froid. Les trolls, toujours monstrueux, sont les descendants des Géants de Glace, ce peuple ennemi des Dieux Ases dont Odin est le chef. 
Les croyances païennes se superposent à celles du Christianisme dans un pays ou la christianisation gagne peu à peu la population souvent soumise à des maîtres qui se convertissent.
Dans les garçons qui rencontrèrent des trolls dans la forêt de Hedal, les trolls sont à la recherche du sang des enfants chrétiens; et dans Le château de Soria Moria, le troll qui entre dans le château s'écrie comme l'ogre du petit Poucet qui hume chair fraîche : "Huttetu! ça sent le sang de chrétien!".

Parmi les sept autres contes du recueil trois sont consacrés au personnage de Askeladd qui est un Cendrillon masculin norvégien très connu des enfants.
  Askeladd, le plus jeune des fils, ne voulait pas partir et restait près de l'âtre à fouiller les cendres comme il l'avait toujours fait."  
Ses deux frères le jalousent. Inutile de vous dire que Askeladd se révélera travailleur, malin, débrouillard et viendra à bout de tous ses ennemis. 

 Theodor Kittelsen (1857-1914) Musée des Beaux-Arts Oslo

Theodor Kittelsen 1857-1914


Theodor Kittelsen est un des peintres norvégiens les plus connus et pour ses paysages et pour ses illustrations de contes populaires. C'est lui qui a fixé l'image que l'on se fait  des trolls car personne ne peut dessiner ces créatures mieux que lui!.

J'avais raconté le conte de Soria Moria à ma petite-fille Léonie (Nini) et sa maman le lui avait lu! Aussi lorsqu'elle est arrivée dans la salle 21 du musée des Beaux-Arts d'Oslo (une jolie salle bien conçue, baignant dans une semi-obscurité, préservant le mystère du conte) elle a poussé un cri de joie en voyant ...




Norvège Musée des beaux-Arts d'Oslo :  Theodor Kittelsen : Le château de Soria Moria
Theodor Kittelsen : La princesse du château de Soria Moria

Theodor Kittelsen : Halvor Le château de Soria Moria
...  les personnages du Conte du Château de Soria Moria illustré par Theodor Kittelsen!

Norvège Théodor Kittelsen : un personnage traditionnel du conte norvégien, la sorcière au long nez
Kittelsen : Sorcière
 La sorcière au long nez qui lui sert à tisonner le feu ou à touiller la soupe est un personnage traditionnel du conte norvégien.

Et puis bien d'autres contes dont je ne suis pas toujours parvenue à trouver la traduction en français.

Theodor Kittelsen : Esprit de l'eau
Theodor Kittelsen : Skogtroll (1906)
Avec Nini nous avons constaté que les Trolls avaient une fâcheuse manie de se fondre dans les paysages et, en particulier, de se cacher dans les arbres! Dans la forêt de Balestrand, Sognefjord,  nous en avons rencontré beaucoup mais nous n'avons pas été dupes!

Norvège Sognefjord :  Troll caché dans cet arbre de la forêt de Balestrand
Troll de la forêt de Balestrand

A bon entendeur, salut! si vous allez vous promener par là-bas!