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mardi 21 septembre 2021

Avignon : Journées du Patrimoine : La chapelle des Ortolans et Le pont Saint Bénézet

 

Avignon : La chapelle des Ortolans
 

Pour les journées du patrimoine à Avignon, nous sommes allés visiter la chapelle des Ortolans que nous n'avions jamais vue et pour cause ! Bien qu'elle appartienne à la ville depuis 1890 et qu'elle ait été occupée à diverses reprises, les différentes mairies qui se sont succédé n'ont jamais pensé qu'elle pourrait être restaurée en dehors d'une réparation provisoire après un incendie. Elle est très rarement ouverte au public. Elle reste donc inconnue de beaucoup d'Avignonnais ! Elle est extrêmement dégradée, des fissures sont apparentes sur les murs latéraux. Des fresques presque effacées sont encore visibles sous les panneaux bleus qui les cachent. Pourront-elles être sauvées ? Et que dire des fils électriques qui défigurent la façade ? Heureusement, il semble que sa restauration soit programmée pour 2021 si j'en crois la presse d'où cette ouverture exceptionnelle ! 

La chapelle des Ortolans : fresque et fissure

Voilà ce que j'ai pu glaner sur internet sur cette chapelle mariale qui fut édifiée en 1659 par la congrégation enseignante des Bénédictines qui avait fondé leur couvent rue des Ortolans en 1639 (du nom d'un ancien propriétaire, Ortolani, qui y avait son habitation dès 1260). La chapelle fut ensuite agrandie par un vestibule et une tribune pour le choeur des religieuses. En 1698, Pierre Mignard avec les menuisiers Pierre Brunet et Charles Boisselin créent un plafond en boiseries qui encadrent des toiles peintes d'après des cartons de Nicolas Mignard.
 
Chapelle des Ortolans: plafond boiserie
 

Chapelle des ortolans : peintures d'après Mignard

Le chevet plat, qui regarde le sud, est entièrement occupé par un retable en bois sculpté peint et doré par Boisselin en 1712. 

 

Au départ des Bénédictines, le couvent fut cédé à l'Oeuvre des Orphelines qui s'y installèrent en 1774.  En 1820, le noviciat des Frères des Écoles Chrétiennes prit sa place, suivi par une loge maçonnique qui aménage la chapelle pour les rites maçonniques : signes symboliques sur l'enduit bleu et sol en damier.

Chapelle des ortolans : fresques recouvertes

Chapelle des Ortolans : symboles maçonniques  

Chapelle des Ortolans : porte d'entrée (détail)

Chapelle des Ortolans : porte d'entrée (détail)

Le Pont Saint Bénézet



 

Ma petite fille n'était plus montée sur le Pont d'Avignon depuis des années, aussi, c'est le monument que nous choisissons d'aller voir avec elle ce dimanche le 19 Septembre. Il faut dire que nous ne sommes pas les seuls! Cette vision du Pont empli de touristes, lui qui a été si désert pendant le confinement, est bien agréable de même que voir le Rhône animé, plein d'embarcations sorties pour l'occasion. 

 

Vue du pont Saint Bénézet

Pont Saint Bénézet : le châtelet et la vierge du rocher des Doms

Vue du Pont Saint Bénézet

Le pont envahie pour la journée du patrimoine

Le châtelet

Le pont (détail)

Prendre la mesure de l'île de La Barthelasse qui sépare l'immense fleuve nous permet de mieux comprendre pourquoi il pouvait être effrayant, d'une largeur démesurée, impétueux voire violent, tel que le peint madame de Sévigné au XVII siècle. L'île de la Barthelasse, en effet, constituée d'alluvions, ne s'est formée que peu à peu au cours des siècles.

 

Le pont Saint Bénézet au XVII siècle
 
Le Pont Saint Bénézet

 Le pont Saint Bénézet, édifié en 1177, part de la rive gauche d’Avignon, au pied du rocher des Doms. Il se dressait alors en terre papale et aboutissait à la Tour Phillipe le Bel, domaine du roi de France. Il enjambait le Rhône sur 915 mètres avec un angle droit pour offrir le moins possible de prises aux courants malgré cela il fut partiellement emporté plusieurs fois pendant de grandes crues. Il ne reste plus que quatre arches aujourd’hui alors qu’il en possédait 22 à l’origine .

A voir la reconstitution numérique du Pont d'Avignon tel qu'il était au Moyen-âge sur ce site  : sciences et avenir; J'ai lu quelque part qu'il était non seulement étroit mais aussi qu'il avait été construit sans parapets ce qui le rendait vertigineux. Mais c'est peut-être une erreur car sur cette image, il est représenté avec parapets.

 

Reconstitution numérique du Pont d'Avignon vers la tour Philippe le Bel

 Quand on est sur le pont on prend la mesure de l'île de la Barthelasse constituée d'alluvions, qui s'est formée au cours des siècles et partage le Rhône en deux. On peut alors imaginer la largeur de ce fleuve au courant impétueux, capricieux et violent et pourquoi il était si effrayant comme en témoigne la lettre de madame de Sévigné en 1696.

Lettre de madame de Sévigné à sa fille Madame de Grignan (1696)

Madame de Sévigné

Ah ! ma bonne, quelle lettre ! quelle peinture de l'état où vous avez été ! et que je vous aurais mal tenu ma parole, si je vous avais promis de n'être point effrayée d'un si grand péril ! Je sais bien qu'il est passé. Mais il est impossible de se représenter votre vie si proche de sa fin, sans frémir d'horreur. Et M. de Grignan vous laisse conduire la barque ; et quand vous êtes téméraire, il trouve plaisant de l'être encore plus que vous ; au lieu de vous faire attendre que l'orage fût passé, il veut bien vous exposer, et vogue la galère ! Ah mon Dieu ! qu'il eût été bien mieux d'être timide, et de vous dire que si vous n'aviez point de peur, il en avait, lui, et ne souffrirait point que vous traversassiez le Rhône par un temps comme celui qu'il faisait ! Que j'ai de la peine à comprendre sa tendresse en cette occasion ! Ce Rhône qui fait peur à tout le monde ! Ce pont d'Avignon où l'on aurait tort de passer en prenant de loin toutes ses mesures ! Un tourbillon de vent vous jette violemment sous une arche ! Et quel miracle que vous n'ayez pas été brisée et noyée dans un moment ! Ma bonne, je ne soutiens pas cette pensée, j'en frissonne, et m'en suis réveillée avec des sursauts dont je ne suis pas la maîtresse. Trouvez-vous toujours que le Rhône ne soit que de l'eau ? De bonne foi, n'avez-vous point été effrayée d'une mort si proche et si inévitable ? Avez-vous trouvé ce péril d'un bon goût ? Une autre fois ne serez-vous point un peu moins hasardeuse ? Une aventure comme celle-là ne vous fera-t-elle point voir les dangers aussi terribles qu'ils sont ? Je vous prie de m'avouer ce qui vous en est resté ; je crois du moins que vous avez rendu grâce à Dieu de vous avoir sauvée. Pour moi, je suis persuadée que les messes que j'ai fait dire tous les jours pour vous ont fait ce miracle.

Vue du Pont  vers le sud : La Barthelasse à droite

mardi 8 juin 2021

Pause Lozère

 

Les Cévennes : Mai 2021
 

Chaque jour, je me dis que je vais écrire dans mon blog et chaque jour je diffère. Manque d'énergie, de courage, de motivation.  Bien sûr, je continue à lire mais écrire non ! Pour l'instant ! Alors autant décider de faire une petite pause pour récupérer l'envie d'écrire !

A bientôt !

vendredi 16 avril 2021

Une petite pause... Avignon

 

Le pont d'Avignon et le palais des papes

 

Petite pause, petits-enfants ! 

A bientôt !

jeudi 18 mars 2021

Avignon : promenade sur l'île de la Barthelasse

 

 Quelques photos d'une promenade sur la Barthelasse, juste en face du rocher des Doms, en attendant un autre billet sur la littérature des Pays de l'Est dont la lecture a été interrompue quelques jours par mes occupations de grand-mère.

L'île de la Barthelasse s'étend en face du Pont d'Avignon et sépare les deux bras du Rhône. Elle a été formée au cours des siècles par des dépots d'alluvions.

L'île de la Barthelasse en formation au XVIII siècle

Les promeneurs peuvent prendre une navette près du pont d'Avignon et effectuer la traversée en bateau jusqu'à l'île. Cela ne dure que deux ou trois  minutes mais c'est un plaisir toujours renouvelé pour les enfants.

Le paysage semble toujours le même et pourtant il est toujours différent, selon les saisons et les jeux de lumière. 

Avignon : le pont Saint Bénézet et le rocher des Doms Mars 2021


Promenade de la Barthelasse



vendredi 6 novembre 2020

Picardie/ Pas de Calais : Voyage avec Victor Hugo sur les falaises du Tréport à Ault

 

Dans le tome II de son Livre En voyage : France/Belgique, Victor Hugo  écrit une longue lettre à sa femme Adèle le 8 septembre 1837. Il est à Dieppe et il lui raconte la promenade à pied accomplie la veille à partir du port du Tréport à Cayeux en passant par Mers, Ault et Saint Valery.

Ma journée d’hier, chère amie, a été bien remplie. J’étais au Tréport, je voulais voir le point précis où finit la dune et où commence la falaise. Belle promenade, mais pour laquelle il n’y a que le chemin des chèvres et qu’il fallait faire à pied. J’ai pris un guide et je suis parti. Il était midi. 

Courageux, papa Hugo ! Si j'ai fait le même parcours, c'est d'une manière moins glorieuse, en voiture.

Le Tréport : la falaise
 

Le Tréport : le phare

Le Tréport à marée basse

Du Tréport on peut apercevoir, en face, la falaise de Mers-les-Bains.

Falaise de Mers-les-Bains vue du Tréport et au-delà la ville d'Ault

C'est du Tréport que Victor Hugo part avec son guide pour gagner la falaise de Mers -les-Bains.
Les deux villes sont séparées par une longue plage de sable.

À une heure j’étais au sommet de la falaise opposée au Tréport. J’avais franchi l’espèce de dos d’âne de galets qui barre la mer et défend la vallée au fond de laquelle se découpent les hauts pignons du château d’Eu ; j’avais sous mes pieds le hameau qui fait face au Tréport. 

La ville de Mers au pied de la falaise :  vue du Tréport

Et c'est du haut de la falaise de Mers qu'il admire l'église du Tréport

Eglise du Tréport

La belle église du Tréport se dressait vis-à-vis de moi sur sa colline avec toutes les maisons de son village répandues sous elle au hasard comme un tas de pierres écroulées. Au delà de l’église se développait l’énorme muraille des falaises rouillées, toute ruinée vers le sommet et laissant crouler par ses brèches de larges pans de verdure. La mer, indigo sous le ciel bleu, poussait dans le golfe ses immenses demi-cercles ourlés d’écume. Chaque lame se dépliait à son tour et s’étendait à plat sur la grève comme une étoffe sous la main d’un marchand. Deux ou trois chasse-marées sortaient gaîment du port. Pas un nuage au ciel. Un soleil éclatant.

Le Tréport : son église

Et puis ce texte qui prouve, si besoin est, que Victor Hugo ne manque pas d'humour !

Au-dessous de moi, au bas de la falaise, une volée de cormorans pêchait. Ce sont d’admirables pêcheurs que les cormorans. Ils planent quelques instants, puis ils fondent rapidement sur la vague, en touchent la cime, y entrent quelquefois un peu, et remontent. À chaque fois ils rapportent un petit poisson d’argent qui reluit au soleil. Je les voyais distinctement et de très près. Ils sont charmants quand ils ressortent de l’eau, avec cette étincelle au bec.
Ils avalent le poisson en remontant, et recommencent sans cesse. Il m’a paru qu’ils déjeunaient fort bien.
Moi j’avais mal déjeuné par parenthèse. Comme c’était un port de mer, j’avais mangé du beefsteack bien entendu, mais du beetsteack remarquablement dur. À la table d’hôte, où les plaisanteries sont rarement neuves, on le comparait à des semelles de bottes. J’en avais mangé deux tranches, et pour cela j’étais fort envié à la table d’hôte, l’un enviait mon appétit, l’autre mes dents. J’étais donc comme un homme qui a mangé à son déjeuner une paire de souliers. Moi, j’enviais les cormorans.

Bateau de pêche entouré d'une nuée d'oiseaux

 Suit cette étrange vision et splendide description à la Hugo (j'adore !) de l'arrivée à Ault par le haut de la falaise, un paysage tel que je n'ai pu le voir ! Et oui, quand on est en voiture !
 
Une heure après, toujours par le sentier tortueux de la falaise, j’approchais du Bourg-d’Ault, but principal de ma course. À un détour du sentier, je me suis trouvé tout à coup dans un champ de blé situé sur le haut de la falaise et qu’on achevait de moissonner. Comme les fleurs d’avril sont venues en juin cette année, les épis de juillet se coupent en septembre. Mais mon champ était délicieux, tout petit, tout étroit, tout escarpé, bordé de haies et portant à son sommet l’océan. Te figures-tu cela ? vingt perches de terre pour base, et l’océan posé dessus. Au rez-de-chaussée des faucheurs, des glaneuses, de bons paysans tranquilles occupés à engerber leur blé, au premier étage la mer, et tout en haut, sur le toit, une douzaine de bateaux pêcheurs à l’ancre et jetant leurs filets. Je n’ai jamais vu de jeu de la perspective qui fût plus étrange. Les gerbes faites étaient posées debout sur le sol, si bien que pour le regard leur tête blonde entrait dans le bleu de la mer. À la ligne extrême du champ une pauvre vache insouciante se dessinait paisiblement sur ce fond magnifique. Tout cela était serein et doux, cette églogue faisait bon ménage avec cette épopée. Rien de plus frappant, à mon sens, rien de plus philosophique que ces sillons sous ces vagues, que ces gerbes sous ces navires, que cette moisson sous cette pêche. Hasard singulier qui superposait les uns aux autres, pour faire rêver le passant, les laboureurs de la terre et les laboureurs de l’eau. 


Falaise de Bourg d'Ault

À deux heures et demie, j’entrais au Bourg-d’Ault. On passe quelques maisons, et tout à coup on se trouve dans la principale rue, dans la rue mère d’où s’engendre tout le village, lequel est situé sur la croupe de la falaise. Cette rue est d’un aspect bizarre. Elle est assez large, fort courte, bordée de deux rangées de masures, et l’océan la ferme brusquement comme une immense muraille bleue. Pas de rivage, pas de port, pas de mâts. Aucune transition. On passe d’une fenêtre à un flot.
Au bout de la rue en effet on trouve la falaise, fort abaissée, il est vrai. Une rampe vous mène en trois pas à la mer, car il n’y a là ni golfe, ni anse, pas même une grève d’échouage comme à Étretat. La falaise ondule à peine pour le Bourg-d’Ault.

Falaise d'Ault

La mer ronge perpétuellement le Bourg-d’Ault. Il y a cent cinquante ans, c’était un bien plus grand village qui avait sa partie basse abritée par une falaise au bord de la mer. Mais un jour la colonne de flots qui descend la Manche s’est appuyée si violemment sur cette falaise qu’elle l’a fait ployer. La falaise s’est rompue et le village a été englouti. Il n’était resté debout dans l’inondation qu’une ancienne halle et une vieille église dont on voyait encore le clocher battu des marées quelques années avant la Révolution, quand les vieilles femmes qui ont aujourd’hui quatre vingts ans étaient des marmots roses.
Maintenant on ne voit plus rien de ces ruines. L’océan a eu des vagues pour chaque pierre ; le flux et le reflux ont tout usé, et le clocher qui avait arrêté des nuages n’accroche même plus aujourd’hui la quille d’une barque.

Photo extraite du Journal du Dimanche Voir article ici

Nous étions garés sous la flèche rouge, (image de droite) et, en effet, l'on voyait bien comment la falaise grignotait la ville peu à peu. (image de gauche)

Depuis la catastrophe du bas village, tout le Bourg-d’Ault s’est réfugié sur la falaise. De loin tous ces pauvres toits pressés les uns sur les autres font l’effet d’un groupe d’oiseaux mal abrité qui se pelotonne contre le vent. Le Bourg-d’Ault se défend comme il peut, la mer est rude sur cette côte, l’hiver est orageux, la falaise s’en va souvent par morceaux. Une partie du village pend déjà aux fêlures du rocher.
Ne trouves-tu pas, chère amie, qu’il résulte une idée sinistre de ce village englouti et de ce village croulant ? Toutes sortes de traditions pleines d’un merveilleux effrayant ont germé là. Aussi les marins évitent cette côte. La lame y est mauvaise ; et souvent, dans les nuits violentes de l’équinoxe, les pauvres gens du Tréport qui vont à la pêche dans leur chasse-marée, en passant sous les sombres falaises du Bourg-d’Ault, croient entendre aboyer vaguement les guivres de pierre qui regardent éternellement la mer du haut des nuées, le cou tendu aux quatre angles du vieux clocher.

Ault : église Saint Pierre (photo wikipédia)
 

Cet endroit est beau. Je ne pouvais m’en arracher. C’est là qu’on voit poindre et monter cette haute falaise qui mure la Normandie, qui commence au Bourg-d’Ault, s’échancre à peine pour le Tréport, pour Dieppe, pour Saint-Valery-en-Caux, pour Fécamp, où elle atteint son faîte culminant, pour Étretat où elle se sculpte en ogives colossales, et va expirer au Havre, au point où s’évase cet immense clairon que fait la Seine en se dégorgeant dans la mer.
Où naît la falaise, la dune meurt. La dune meurt dignement dans une grande plaine de sable de huit lieues de tour qu’on appelle le désert et qui sépare le Bourg-d’Ault, où la falaise commence, de Cayeux, village presque enfoui dans les sables, où finit la dune.

Plage vue du haut de Ault en direction de Cayeux





mercredi 4 novembre 2020

Voyage en Picardie/ Pas de Calais : Amiens (2) Les hortillonnages

Amiens : les hortillonnages, promenade en barque Photo Aurélia Frey

Les hortillonnages d’Amiens où l’histoire d’une déception

Les hortillonnages d’Amiens sont des jardins gagnés sur les marais à l’est de la ville. Dès le moyen-âge, l’homme a aménagé cette terre au prix d’un travail constant et a approvisionné la cité jusqu’au siècle dernier. L’acheminement des produits de la terre se faisait en barque à fond plat et aux bords relevés nommées barque à cornet.

Barques à cornet photo Aurélia Frey

  Les hortillonnages s’étendaient sur 300 hectares entrecoupés de 65 km de canaux (rieux) et traversés par la Somme.

De nos jours, il ne reste plus que sept hortillons (maraîchers) qui vendent leurs légumes au marché sur l’eau à Saint Leu.  
Des visites en barque à travers les canaux font le bonheur des touristes (voir ici https://www.somme-tourisme.com/amiens-et-autres-histoires/les-hortillonnages-dedale-de-jardins-sur-leau)

Les hortillonnages d'Amiens

Mais pour mon Amiénois d’origine, (celles qui ont lu son blog En effeuillant le chrysanthème ont reconnu Wens, bien entendu !)  il n’était pas question de jouer au touriste.
« je vais te faire voir les hortillonnages comme je les ai vus dans mon enfance et nous irons au bord des étangs où j’allais pêcher. »
  A nous, la nature  sauvage, le miroitement et le friselis de l’eau sur les étangs livrés à la faune aquatique contrastant avec les jardins bien ordonnés des hortillons regorgeant de fruits et de légumes pimpants, les barques qui passent dans un silencieux clapotis sur les rieux ombragés…

Oui, mais quand l’Amiénois est arrivé dans un lieu connu de lui seul, il n’y avait plus que des barrières, des propriétés privées qui interdisaient l’accès aux étangs privatisés eux aussi ! Force fut d’aller se promener sur le chemin de halage  (goudronné ! entendez-vous bien, l’horreur !)...

Chemin de halage
 

... sur le bord de Somme où la seule barque qui passe est munie d’un moteur de hors bord... Scandale ! Mon Amiénois se souvient que, dans son enfance, les maraîchers manoeuvraient les lourdes barques chargées d'énormes légumes à la force des bras, en poussant sur une perche.

la Somme

... où les étangs ne peuvent que s’apercevoir à travers un trou de verdure.


Plus de promenades sur ces terres boboïsées, rachetées aux maraîchers. Et sur les bords de ces étangs, plus les terrains de pêche de l’enfant de jadis! 

A la place des jardins maraîchers

Et oui,  Sous le pont de Camon, coule la Somme. Vienne la nuit, sonne l’heure, les jours s’en vont, je demeure.... 
Heureusement la cathédrale, elle, est immuable !
(Voir Amiens 1)
 

La Somme vue du chemin de halage
 

Quant à moi, faute de comparaison, j’ai apprécié cette jolie découverte des hortillonnages ou du moins de ce qu'il en reste, la beauté de l'eau et des reflets sur les étangs aperçus de la berge, les jolis ponts incurvés sur les rieux, la courbe de la Somme lente et paisible.

Etang vu du chemin de halage

Rieux et étang vus du chemin de halage

Mais la promenade en barque, je ne l’ai vue qu’à travers les photos de ma fille, Aurélia.  Las! C'est une visite que j'aurais faite volontiers.

Promenade guidée en barque à moteur électrique photo Aurélia Frey
 
Les hortillonnages : Promenade guidée en barque photo Aurélia Frey

Les hortillonnages : Promenade guidée en barque photo Aurélia Frey

Les hortillonnages : Promenade guidée en barque photo Aurélia Frey