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mardi 25 mars 2014

Olivier Py, le FN, Vilar, Hugo, Brecht, Shakespeare et nous...



Avignon : pour le deuxième tour, une triangulaire avec le FN en tête!

FN : 29,63 PS :29, 54 UMP : 20,91

Olivier Py

Olivier Py le directeur du Fesitval d'Avignon déclare :

 (…) Je ne vois pas comment le Festival pourrait vivre à Avignon avec une mairie Front national, ça me semble inimaginable. »

Il pense donc qu'il partirait en cas de victoire du Front National et que l'Etat devrait délocaliser le festival. Alain Timar, directeur du théâtre des Halles, à Avignon, le rejoint en affirmant : Mes valises sont prêtes.

Deux prises de position sans ambiguïté, fermes et courageuses et qu'il faut saluer.

MAIS....

Gérard Gélas du Théâtre Le Chêne Noir et Danièle Vantagioli du Théâtre le Chien qui fume, deux salles permanentes d'Avignon disent, au contraire, qu'il faut organiser la résistance face à l'idéologie Front National : Il faut rester à Avignon et se battre pour eux (les jeunes)

Ces prises de position viennent de personnes qui s'opposent avec courage à la montée des idées de l'extrême-droite et sont pourtant entièrement opposées.

 Alors dans le cas où une ville tombe aux mains du FN, les acteurs culturels doivent-ils choisir de partir ou de rester? Le débat est ouvert.

Victor Hugo : Le théâtre est une tribune

Mais pour moi, il est résolu! Le capitaine doit-il quitter le navire quand il coule? Le théâtre n'a-t-il pas une mission éducative à accomplir?  Est-ce normal de faire un désert culturel d'une ville où les enfants des quartiers défavorisés accèdent déjà difficilement à la culture? Est-il licite de ne pas utiliser le théâtre comme un vecteur de réflexion et de débats : “Le théâtre est une tribune”, disait Victor Hugo et aussi : « Une pièce de théâtre, c’est quelqu’un. C’est une voix qui parle, c’est un esprit qui éclaire, c’est une conscience qui avertit ».


Jean Vilar au festival d'Avignon

En souhaitant partir et délocaliser le festival d'Avignon, Olivier Py ne va-t-il pas à l'encontre des idées de Jean Vilar à qui il rend pourtant hommage dans sa programmation? Celui-ci disait :

Je crois que tout grand créateur est un pouvoir de contestation. 

Expliquer, donner à voir et à comprendre, persuader, entraîner, séduire et, en définitive, donner la vie. N'est-ce pas là le destin même de notre métier ? 


Et je pense  aussi à Shakespeare 

Hamlet:  "Le théâtre a pour objet d'être le miroir de la nature, de montrer à la vertu ses propres traits, à l'infamie sa propre image…."








Et pour finir je laisse la parole à Bertold Brecht

Celui qui combat peut perdre mais celui qui ne combat pas a déjà perdu.

Berthold Brecht par Michael Mathias Prechtl

vendredi 21 mars 2014

Le festival d'Avignon 2014 avec le nouveau directeur Olivier PY : 68 ème édition





Le Festival In d'Avignon ouvrira ses portes le 4 Juillet en même temps que le Off et se terminera le 27 Juillet.

Les journaux revèlent aujourd'hui l'orientation que va prendre le festival In, cuvée 2014, sous l'impulsion de son nouveau Directeur Olivier PY.
Je ne vais pas vous présenter la totalité de ces articles et pour cela je vous renvoie aux liens suivants : 
 Libération

Mais je vais juste  souligner ce que j'aime à priori dans le festival qui s'annonce :

ET d'abord les symboles :



L'affiche du festival d'Alexandre Singh reprend les trois clefs de la ville d'Avignon qui figuraient sur l'affiche de Jean Vilar  et la reprise en ouverture, dans la Cour d'Honneur de la pièce : Le Prince de Hombourg de Heinrich von Kleist, écrite en 1808-1810, mise en scène par Giorgio Barberio Corsetti avec Xavier Gallais dans le rôle-titre et Eléonore Joncquez. Cette pièce montée par Jean Vilar en 1951 est devenue, avec Le Cid, emblématique du Festival avec Gérard Philippe dans le rôle du prince,  Jeanne Moreau (Nathalie), Jean Vilar (le Prince électeur).




En se plaçant sous le signe du fondateur du festival d'Avignon, Olivier Py qui est le seul directeur du festival à être lui-même un artiste depuis Jean Vilar, souligne ce qu'il veut que redevienne cette grande manifestation théâtrale : un festival populaire accessible aux jeunes.



 Un  festival plus ouvert aux jeunes avec des tarifs réduits et un lieu réservé au jeune public

Le but : Rajeunira le public car les moins de 26 ans ne représentent que 11pour cent des spectateurs.

Pour cela il lance un abonnement pour les moins de 26 ans : quatre spectacles pour 40 euros et il crée  un lieu spécial, la charmante chapelle des Pénitents blancs, qui  sera dédiée aux spectacles Jeune public avec trois créations : Falstafe, de Valère Novarina, mis en scène par Lazare Herson-Macarel, Même les chevaliers tombent dans l'oubli, de Gustave Akakpo, mis en scène par Matthieu Roy, et La Jeune fille, le diable et le moulin, de spectacle d'Oliver Py.

 Tarifs réduits aussi pour les grands spectateurs; voir détails ICI   dans Le Monde


Les créateurs français  seront remis à l'honneur et des artistes des cinq continents seront invités

Deux tiers  des artistes seront invités pour la première fois au festival. Onze artistes ont moins de 35 ans.
Autrement dit pas toujours les mêmes! C'est bien aussi de faire connaître d'autres metteurs en scène!
Il y aura 36 spectacles dont 21 seront des créations.


Le metteur en scène Thomas Jolly,

Ainsi le rouennais Thomas Jolly ( 32 ans) va présenter Henri VI de Shakespeare un spectacle qui va durer  18 heures. Cette intégrale - il s'agit à l'origine de trois pièces- sera donnée d'une traite, avec sept entractes.
Autrement dit pas pour moi! Même s'il paraît que ce genre de performance est "géniale" dixit ma fille cadette, il faut vraiment être jeune (ou un vieux en méga forme)  pour l'aborder! J'ai passé l'âge, hélas!

Un retour au théâtre de texte

Le théâtre de texte était le parent pauvre du festival actuellement (ce n'est pas tendance!) à tel point que Stephane Braunschweig avec Sept comédiens en quête d'auteur de Pirandello, en avait fait un sujet de dispute entre comédiens dans sa mise en scène  du festival  2012.

Olivier Py redonne au théâtre de texte ses lettres de noblesse en privilégiant le théâtre contemporain.

Ce qui ne signifie pas que le théâtre transversal, danse, musique, sera abandonné
Côté danse (mêlée de théâtre et de musique), Julie Nioche, Serge Kakudji, Fabrizio Cassol, Alain Platel, Thomas Lebrun, Arkadi Zaides, Robyn Orlin, et Lemi Ponifasio.


Une innovation qui en fera grincer des dents quelques uns



Les Têtes raides assureront la clôture du festival, un concert rock, une première dans l'histoire du festival : «Ce ne sont pas seulement des musiciens, mais des hommes qui interrogent la parole des poètes» précise Olivier Py.


Olivier  PY photo de presse


 Extrait du journal La Provence voir la suite ICI

Fil rouge grec et diversité

Dans la Cour d'honneur, "I am", du néo-zélandais Lemi Ponifasio part de la guerre de 14-18 vue du Pacifique, avec l'engagement des soldats néo-zélandais y compris aborigènes.
Premier artiste à diriger le festival depuis Jean Vilar (1947 à 1971), Olivier Py présente trois spectacles. Il crée à la FabricA,  nouvelle salle ouverte par ses prédécesseurs, "Orlando ou l'impatience", une comédie  où "un jeune homme qui me ressemble", dit-il, recherche son père. Pour les enfants, il monte pour la cinquième fois "La jeune fille, le diable et le moulin" d'après les contes des frères Grimm.
Il propose aussi "Vitrioli" de l'auteur grec Yannis Mavritsakis. Un fil rouge grec court dans la programmation, avec trois pièces qui explorent toutes la crise, dont l'une de Dimitris Dimitriadis, le "plus grand auteur grec vivant"  pour Olivier Py.
L'Europe est bien présente, avec Emma Dante, figure de proue du théâtre italien ("Les soeurs Macaluso"), la Roumaine Gianina Carbunariu, le Belge Fabrice Murgia, qui explore le rapport des adolescents aux écrans, le néerlandais Ivo Van Hove.
La pièce chilienne "La imaginacion del futuro" revisite le dernier discours d'Allende comme s'il était écrit aujourd'hui, sous la pression des "communicants".
Le chorégraphe israélien Arkadi Saides traduit dans le corps la réalité de l'occupation des territoires palestiniens avec "Archive" et l'Egyptien Hassan El Geretly ("Haeeshek") reprend la tradition du cabaret et des conteurs pour parler de l'Egypte d'aujourd'hui.

Vidéo Le prince de Hombourg avec Gérard Philippe






lundi 17 février 2014

Price Minister soutient les Toiles enchantées qui s'engage à offrir une séance de cinéma aux enfants malades ou handicapés

Fanfan la Tulipe de Christian Jaque

Price Minister soutient ICI les Toiles enchantées : Si vous publiez cette mini-interview sur votre blog, PriceMinister - Rakuten s’engage à faire un don de 15€ aux Toiles Enchantées qui offre gratuitement aux enfants et adolescents hospitalisés ou handicapés les films à l'affiche sur grand écran, comme au cinéma !
Pour cela il faut répondre aux questions ci dessous et envoyer un mail à Oliver Moss oliver.moss[at]priceminister.com pour valider la participation.


Quel est votre premier souvenir de cinéma ?



Mon premier dessin animé est Jeannot l'Intrépide :  je ne me souviens plus très bien de l'histoire mais je sais que Jeannot est rapetissé par un méchant ogre; il tombe dans une toile d'araignée et celle-ci, un énorme monstre, menace de le manger! ET VOILA comment on devient arachnophobe pour le reste de sa vie!



Quel est mon premier film? Je ne sais plus si c'est Fanfan la Tulipe de Christian Jaque ou Jeux interdits de René Clément. Inutile de dire que j'ai énormément aimé les deux films bien qu'ils soient d'un genre très différent!

Brigitte Fossey dans Jeux interdits


Quel est selon vous le meilleur film pour enfants de tous les temps ?

Le magicien d'Oz

Le magicien d'Oz de Victor Fleming (1939) avec Judy Garland

Synopsis et détails A partir de 3 ans
Dorothy, jeune orpheline, vit chez son oncle et sa tante. Tout irait pour le mieux si l'institutrice ne détestait pas son chien. C'est alors que Dorothy fait un rêve où elle se trouve transportée au royaume magique des Munchkins à la recherche de son chien. Les Munchkins sont des nains protégés par la bonne fée du Nord mais menacés par la méchante fée de l'Ouest. Pour retrouver son chien, Dorothy doit s'emparer des chaussures rouges de la mauvaise fée et aller voir le magicien d'Oz dans son palais d'Emeraude. (Allociné)

Une machine à voyager dans les films vient d’être inventée. Vous avez la possibilité de vivre les aventures d’un de vos héros cinématographiques d’enfance, dites-nous qui ?



Un de mes héros préférés quand j'avais six ans était Peter Pan. Si je replonge dans mon enfance ce qui me faisait rêver dans Peter Pan c'était d'abord qu'il pouvait voler, ensuite qu'il était indépendant tout en restant enfant, qu'il vivait dans un pays où les fées et les sirènes existaient vraiment et qu'il connaissait des aventures extraordinaires.
Plus tard, en lisant James Matthew Barrie j'ai découvert la signification du personnage de Peter Pan mais évidemment à à cet âge là, fort heureusement, je n'en avais cure!*

Dites-nous en une phrase pourquoi vous aimez les Toiles Enchantées !

"Le cinéma est plus vrai que le vie" disait Joseph Mankievitcz. C'est pourquoi j'aime que l'association Les toiles enchantées offre aux enfants malades ou handicapés l'occasion de voir des films qui leur permettent de s'évader, de rêver, de rire et de réfléchir aussi.

Vous aussi participez à la chaîne de solidarité en participants à #1Blog1Séance http://bit.ly/1d7Og1o ou en faisant directement un don si vous n’avez pas de blog.


*James Matthew Barrie


Pour ceux que cela intéresse  : A lire le très beau livre de James Matthew Barrie Le petit oiseau blanc ou Peter Pan dans les jardins de Kensington: billet  ICI

Auteur très fécond, Barrie écrivit plus de soixante-dix œuvres, des romans, des œuvres autobiographiques et, bien sûr, des pièces de théâtre. Portrait de Margaret Ogilvy par son fils, publié en 1896, occupe une place à part dans sa bibliographie : il s’agit d’un magnifique portrait de mère, mais également celui du personnage qui porta en germe tous les personnages féminins qui hantent l’œuvre de l’auteur écossais. La relation que Barrie entretint avec Margaret Ogilvy fut très particulière : si celle-ci eut dix enfants, elle accorda immédiatement une préférence marquée et évidente à un de ces fils, David, et à la mort accidentelle de celui-ci, elle fut accablée. Le jeune James décida alors de remplacer ce frère, au sens propre comme au sens figuré, auprès de sa mère, n’hésitant pas à endosser la personnalité de l’enfant mort en allant jusqu’à revêtir ses habits. Toute la vie de James fut, par la suite, dévorée par le frère décédé : on soupçonne que son apparence physique (il fut, pense-t-on, victime d’une forme de nanisme psychogène qui le condamna à garder l’apparence d’un petit garçon), son absence de sexualité à l’âge adulte, mais aussi le choix d’études que ses parents lui imposèrent (il dut étudier la théologie pour devenir pasteur conformément à ce que son frère David aurait fait) furent directement liés à cette schizophrénie choisie qui naquit dans cette relation mère-enfant et dont des échos sont présents dans toute l’œuvre barrienne. (cahiers victoriens et edouardiens)

mardi 11 février 2014

La Littérature pour la Jeunesse : Non, M. Copé, les livres pour enfants ne sont pas des manuels de morale

Le Petit Poucet

En tant qu'enseignante, mère et grand mère, mais aussi pour moi-même, enfant et adulte, je me suis toujours intéressée à la littérature pour la jeunesse; c'est une passion qui ne me quitte pas.
Or, à propos de l'intervention de Monsieur Copé sur Tous à poil un livre pour enfants que je ne connais pas et sur lequel, par conséquent, je ne porte aucun jugement, je viens de lire un article du Monde de Sylvie Vassallo (directrice du Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis) qui me paraît être une très belle  définition de cette littérature qui s'adresse aux enfants.

L'article s'intitule : Non M. Copé, les livres pour enfants ne sont pas des manuels de morale »



Je cite  :

"Le sang de Jean-François Copé n'aurait fait qu'un tour en découvrant l'album de Claire Franek  et Marc Daniau « Tous à Poil » où une série de personnages se déshabillent pour aller se baigner. Parmi eux figurent le chien, la maîtresse et le président directeur général, il y voit une incitation à braver les autorités. Rien de moins !
Que doit-il penser de "l'immoralité" du Petit Poucet qui raconte comment des parents pauvres cherchent tout bonnement à se débarrasser de leurs enfants ; de Boucle d'or et les trois ours où une petite fille s'octroie le droit de squatter une maison qui n'est pas la sienne ; de Barbe bleue, conte particulièrement cruel sur la domination masculine ?
Ou de récits plus actuels : Max et les Maximonstres, histoire d'un petit garçon qui tient tête à sa maman ; Comment on fait les bébés qui opte pour un humour débridé sur la grande question de la vie ( eh oui il se raconte dans les livres que les bébés ne naissent ni dans les roses, ni dans les choux) ?
N'en déplaise à Jean-François Copé, la littérature pour enfants n'est pas le lieu de l'apprentissage et de l'éducation, ni morale, ni sexuelle. La littérature raconte des histoires. La fiction permet aux enfants de se comprendre, d'apprendre l'autre, de se confronter aux peurs qui les taraudent, d'apporter des réponses aux multiples interrogations qui les traversent."



 Suite de l'article :

"UNE DISTANCE QUE LES ENFANTS COMPRENNENT PARFAITEMENT

Bref! la littérature les accompagne, les interpelle, les rassure, les ouvre à de grands sujets : la vie, les rapports à l'adulte, l'altérité, la mort, le monde… Il y a dans la littérature en général, donc dans la littérature de jeunesse, une distance que les enfants comprennent parfaitement. C'est pour « de faux », eux le savent bien. L'humour, la poésie, la loufoquerie sont souvent les vecteurs qui signalent cette distance.
Les propos de Jean François Copé pourraient donc prêter à sourire : ce livre ne figure pas dans liste préconisée par l'éducation nationale et l'album en question est bien inoffensif : « la maîtresse en maillot de bain » n'est-elle pas une ritournelle de cours de récréation ?"


D'AUTRES ARTICLES SUR CE SUJET


"Tous à poil a d’ailleurs gagné en 2011 le prix Libbylit du meilleur album pour enfants, décerné par la section belge de l'Union internationale pour les livres de jeunesse. Les illustrations du livre ont été l’objet d’une exposition à Aubervilliers en 2013."




"Les enfants sont environnés d'images de corps plus ou moins dévêtus, dans la publicité, sur les abribus, sur les couvertures de journaux people. Ces images sont souvent trafiquées, tronquées, modifiées par la chirurgie esthétique ou par Photoshop. Nous avons voulu leur proposer un regard plus juste sur le corps. Nous montrons des personnes issues de leur entourage ou de leur imaginaire. Et surtout nous le faisons avec humour. Nous dédramatisons!"

mardi 22 janvier 2013

Festival de documentaires, Point Doc : VOUKOUM de François Perlier





Festival de documentaires, Point Doc.
Point Doc est un festival de documentaires qui se déroule exclusivement sur internet. 20 films ont été sélectionnés et sont en visionnement libre du 13 janvier au 13 février.Vous pouvez laisser des commentaires, voter pour élire votre film préféré .
J'ai eu personnellement un coup de coeur pour un film réalisé par François Perlier en Guadeloupe: Voukoum. Ce documentaire  de 56 minutes a déjà été primé à de nombreuses reprises ( Prix SACEM - États Généraux du Doc. de Lussas 2012 , Prix ACSE - Traces de vie 2012 , Prix du meilleur documentaire - Territoires en Images 2012).

A propos du film . Présentation du réalisateur:
Évoquant à la fois le tumulte ou la révolte, Voukoum est le nom créole adopté par les membres d'un mouvement culturel implanté dans le quartier populaire du "Bas du bourg" à Basse Terre, en Guadeloupe. Voukoum est un mouvement massif et bruyant, un désordre provoqué sciemment, symbole d'éveil de la conscience politique et artistique des gens de la rue.
Le film est une plongée au sein de ce collectif qui prône la résistance civique par la culture, l'expression du corps et de l'âme à travers la musique, et la valorisation du patrimoine historique et local. Cet essai documentaire porte un regard singulier sur le rapport d'une population à la notion d'identité.
Pour voir le film (et découvrir le festival), cliquez sur le lien:
                  Voukoum_PointDoc_2013
PS: Un conseil vous pouvez brancher vos enceintes sur votre ordinateur pour  profiter pleinement de la qualité de la prise de son.

mardi 3 juillet 2012

L'exposition au Grand Palais : Beauté animale

Paris  :
 John James Audubon  Flamant rose (1838) dans The birds of America from original drawings


La Beauté animale  au Grand Palais  expose des oeuvres de la Renaissance à nos jours qui prouvent  l'intérêt des artistes pour le monde animalier et présente différents points de vue pour l'aborder.
 Peintures, sculptures, dessins, donnent un  bel aperçu de l'art animalier qu'il s'agisse des animaux familiers, du chien de Bassano  au chat de  Bonnard ou Giacometti, des mouton de Dürer ou Moore,  des animaux sauvages, tigre de Delportes, Lion de Géricault...

J'ai particulièrement aimé les lignes épurées de  L'ours blanc de François Pompon (1928_29)...

L'exposition donne à voir, à côté des animaux disparus comme le fameux Dodo (Jean Savery (1651), des animaux exotiques comme l'éléphant, le rhinocéros, la girafe  qui ont suscité une si grande curiosité que les puissants de ce monde les "collectionnent" dans des ménageries et que des montreurs les promènent de vile en ville pour un public curieux et avide de  nouveauté. C'est ainsi que les artistes peuvent peindre : l'éléphant (Rembrandt,) le rhinocéros (Longhi)....


L'exposition propose des oeuvres naturalistes qui témoignent des observations menées par les artistes et de leur désir de transmettre une description minutieuse; elles sont à la  fois d'une rigoureuse précision scientifique et d'une grande beauté, planches que l'on peut  découvrir dans les traités de sciences naturelles dès la Renaissance : le lièvre de  de Hans Hoffman (1591), Le dindon de Jacopo Ligozzi (1600),  le flamand rose d'Audubon (1838) ...
Tête de mouton de Paulus Potter (1654)


L'art rend aussi compte de la manière dont les animaux sont considérés à travers les âges tel le chat, créature du diable, animal utile, mangeur de souris ou animal favori ou  encore ceux qui continuent à nous effrayer comme la la chauve-souris.  A noter la confrontation de trois représentations de  ce mammifère si décrié,  aquarelle et encore noir sur papier de Dûrer (1522), huile sur toile de Van Gogh (1885) ou fer soudé de César (1951)


Chauve-souris de César (1954)

     Francisco Goya Combat des chats (1786_1787)   du chat maléfique....        


au Chat sur un fauteuil de Théophile Steinlen (1878)

 Cette exposition intéressante  m'a pourtant laissée sur ma faim à cause de la pauvreté de la représentation contemporaine surtout quand on en connaît la richesse! Je m'attendais à un feu d'artifice à la fin et cela a débouché sur deux oeuvres seulement, caniche de Jeff Koons (1991) et dessin  Spider de Louise Bourgeois (1994)!  

Un goût d'inachevé! Un peu déçue donc que l'expo se termine ainsi en queue de poisson  (sans jeu de mot!) alors qu'elle avait  si bien commencé!

Beauté animale : Grand Palais

 Du 21 mars au 16 juillet 2012 : Tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 20h (nocturne le mercredi jusqu’à 22h)
 Plein tarif : 12 euros
Tarif réduit : 8 euros
(13-25 ans, demandeur d'emploi, famille nombreuse) 

Gratuit pour les moins de 13 ans bénéficiaires du RSA et du minimum vieillesse.




mardi 26 juin 2012

Au fil des blogs, au fil des rencontres


La maison IV de chiffre, édifiée en 1493


Cette année serait-elle celle des rencontres avec nos amies blogueuses? Wens (En effeuillant le chrysanthème) et moi avons fait deux agréables rencontres.


Pendant notre séjour à Paris, début Juin, nous avons fait la connaissance de Miriam (carnets de voyages). Nous avons vu ensemble la belle exposition sur Cima da Conigliano, un peintre vénitien de la fin du XV siècle. Nous nous  sommes promenés dans les allées du jardin du Luxembourg  puis avons parlé voyages et littérature dans un café. Nul doute qu'elle viendra nous rendre visite à Avignon! N'est-ce pas Miriam?)

Lundi 25, c'est Aifelle ( Le goût des livres) qui était sur Avignon avec son amie Michèle. Elle est installée au pied du Luberon et visite la région assidûment! Je suis sûre que vous verrez des photographies du Palais des Papes que nous avons visité ensemble au moment où la cour d'Honneur se pare pour le Festival. Après la visite de la ville nous avons terminé la soirée chez nous où les discussions n'ont pas chômé. J'ai trouvé en Aifelle une alliée pour défendre le grand Gérard Philippe bassement attaqué par Wens. N'est-ce pas Aifelle?

Des rencontres très sympathiques....

lundi 4 juin 2012

Départ pour Paris



Bientôt je verrai cette exposition!


Et voilà, je pars à Paris!  Mon blog sera à l'arrêt pendant quelques jours. Pas d'énigme samedi 9 Juin.

A bientôt

mercredi 23 mai 2012

Déshonorée de Mukhtar Mai, une soeur de Syngue Sabour



J'ai vu un jour au journal télévisé le procès de ce jeune homme d'origine pakistanaise qui a odieusement brûlé une jeune fille dans une banlieue française. Motif? Elle avait rompu avec lui.
Et lorsque l'on interviewe le père sur ce qu'il pense de la conduite de son fils, il répond : "il a fait une bêtise!" Une bêtise! Quel euphémisme par rapport à un tel acte de barbarie ! Mais peut-être - ai-je pensé- cet homme ne possède-t-il pas assez la langue française pour en connaître les nuances?

Or voilà qu'à la bibliothèque, sans l'avoir cherché, je tombe sur le livre de Muktar Mai exposé sur un présentoir, bien en évidence comme pour répondre à mes questions. Le livre s'intitule : Déshonorée.

Il s'agit du témoignage d'une jeune femme pakistanaise, du clan des Gujjar, Muktar Mai, condamnée par le tribunal tribal de son village à un viol collectif devant tout son village. En effet, le jeune frère de Muktar Mai a osé parler à un fille du clan des Mastoï, fermiers guerriers belliqueux, de caste supérieure, qui imposent leur loi aux Gujjar. Et qu'importe que le garçon n'ait que 12 ans et la fille 20 ans! Violée, humiliée et désespérée, la jeune fille souhaite d'abord se suicider comme la plupart des femmes de ce pays soumises à de semblables brutalités, considérées comme déshonorées, et qui ne trouvent aucune autre issue. Mais elle finit par décider de se battre et porte plainte. Dès lors sa vie est menacée. La présence d'un journaliste qui publie un article dans un journal attire l'attention de tout le pays et bientôt du monde entier sur son cas. Un mouvement de solidarité se fait jour autour d'elle. Elle est mise sous la protection de la police, c'est pourquoi elle est toujours en vie aujourd'hui.

Pour une femme qui refuse la violence et survit, combien meurent, combien sont enterrées sous le sable, sans tombe, sans respect.

Si quatre des agresseurs de Muktar Mai ont été condamnés lors du premier procès sous la pression internationale, ils ont été ensuite innocentés quelques années après, en appel. Pendant le second procès, en effet, la coupable toute désignée a été, en effet, la jeune femme!

On m'a traduit des commentaires dans la presse nationale, voulant démontrer que la femme pakistanaise n'avait qu'un devoir, celui d'être au service de son mari, que la seule éducation pour une fille devait venir de sa mère, et que, en dehors des textes religieux, elle n'avait rien à apprendre. Que le silence de la soumission.
Il apparaît sournoisement dans ce tribunal que je suis coupable de ne pas respecter ce silence.


Mais Muktar Mai (Soeur aînée ainsi que la nomme ses élèves) n'a pas abandonné son combat. Elle fait appel une fois de plus*. A l'heure actuelle, elle vit dans son village et a ouvert une école pour apprendre aux filles à lire et écrire, car seule l'instruction leur permettra de s'en sortir, espère-t-elle.

Ma petite école semblait bien menue dans ce flot de malheurs. Minuscule pierre plantée quelque part dans le monde, pour tenter de changer l'esprit des hommes.Donner à une poignée de fillettes l'alphabet qui de génération en génération ferait lentement son travail. Enseigner à quelques gamins le respect dû à leur compagne, leur soeur, leur voisine.. C'était si peu encore.

Notons que le gouvernement pakistanais accepte de payer le salaire d'un instituteur pour les garçons mais pas pour les filles!! Muktar Mai a pu construire son école et assurer le salaire des enseignants pour les filles grâce à l'aide internationale et en particulier au Canada.

Lire son histoire, c'est donc découvrir le statut de la femme en général au Pakistan :

Qu'il s'agisse de divorce, d'infidélité supposée ou de règlements de compte entre hommes, la femme paie le prix fort. On la donne en compensation d'une offense, elle est violée par un ennemi de son mari, en guise de représailles. Il suffit parfois que deux hommes entament une dispute sur un problème quelconque, pour que l'un se venge sur la femme de l'autre. Dans les villages, il est courant que les hommes se rendent eux-mêmes justice, invoquant le dicton oeil pour oeil. Il est toujours question d'honneur, et tout leur est permis. Trancher le nez d'une épouse, brûler une soeur, violer la femme de son voisin.
Alors que la sexualité est un tabou, que l'honneur de l'homme dans notre société pakistanaise est justement la femme, il ne trouve de solution que dans le mariage forcé ou le viol. Ce comportement n'est pas celui que le Coran nous enseigne.

Ou encore

Zafran Bibi, une jeune femme de vingt six ans, a été violée par son beau-frère et s'est retrouvée enceinte. Elle n'a pas renié cet enfant et a été condamnée à mort par lapidation en 2002, car l'enfant représentait une preuve de zina, le péché d'adultère. Le violeur n'a pas été inquiété.(...)
Elle ne sera pas lapidée mais risque de passer plusieurs années en prison, alors que son violeur, lui, est protégé par la loi.


Une autre femme m'attend, le visage à demi couvert par un voile usé; sans âge, épuisée par les travaux domestiques. Elle a du mal à parler. Elle montre simplement son visage, discrètement, honteuse. Et je comprends; l'acide en a dévoré la moitié. Et elle ne peut même plus pleurer. Qui a fait ça? Son mari. Pourquoi? Il la battait, elle n'était pas assez rapide pour le servir à son aise.
La moitié des femmes dans notre pays subissent des violences. Soit on les marie de force, soit on les viole, soit les hommes s'en servent comme monnaie d'échange. Peu importe ce qu'elles pensent car, pour eux, il ne faut surtout pas qu'elles réfléchissent. Ils refusent qu'elles apprennent à lire et à écrire, qu'elles sachent comment va le monde autour d'elles. C'est pour cela que les femmes illettrées ne peuvent pas se défendre : elles ignorent tout de leurs droits, et on leur dicte leur propos pour tenter de briser leur révolte..

Ce témoignage  nous rappelle donc la fragilité de la condition féminine partout  dans le monde  et la nécessité de rester toujours vigilant face à tout ce qui va à l'encontre des droits des femmes y compris dans notre pays.



*voir  l'article suivant  du 8/03/2006 qui fait le bilan de la condition des femmes  : Atlas vista : Asie du Sud: malgré Mukhtar Mai, les crimes d'honneur restent quotidiens

Un article

voir article le Figaro  15/10/2007

voir The NYTimes Novembre 2008 blog Kristof


lundi 14 mai 2012

Peter Silverman : La Princesse perdue de Léonard de Vinci, Editions Télémaque



     La bella Principessa de Léonard de Vinci

Peter Silverman, collectionneur d'art, découvre dans une galerie New-Yorkaise un dessin sur vélin attribué à un peintre anonyme allemand du XIX siècle. Mais son instinct de collectionneur, le coup de foudre qu'il éprouve pour ce portrait de jeune fille en habit de la Renaissance, lui soufflent qu'il s'agit d'une oeuvre authentique de cette époque et, peut-être, d'un Vinci! Le regard expérimenté de spécialistes le confirment dans son intuition. Commencent alors les recherches pour trouver les preuves qu'il s'agit bien d'un Vinci! 

 
Amoureux de l'Art, de la Renaissance et de Léonard de Vinci, ce livre est pour vous! Il se lit comme un roman d'aventure, promenade dans l'Art, qui nous entraîne dans une enquête longue et difficile. La Bella Principessa est-elle une oeuvre de Léonard de Vinci? Quelle est l'identité de cette jeune fille au regard d'ambre clair, à la lourde tresse, au port altier, fantôme effacé par les siècles qui nous séparent? D'où vient-elle? C'est à ces questions que les spécialistes vont répondre. L'émotion ressentie au cours de ces recherches nous permet de comprendre le rôle de l'oeuvre d'art, douée de vie, qui jette un pont entre présent et passé.
Historique, l'enquête nous plonge dans des investigations savantes avec les plus grands spécialistes de Vinci et de la Renaissance italienne. Peu à peu, nous acquérons, sinon des certitudes, du moins de sérieuses présomptions sur l'attribution du tableau peint lorsque Vinci était le peintre officiel de la cour de Milan, à l'époque de Ludovic le More. La jeune princesse de la fin du XVème siècle échappe ainsi au néant, laissant deviner une tragique destinée...

La recherche se poursuit, faisant appel à des preuves scientifiques rigoureuses : datation au carbone 14 et technologie numérale multispectrale. Elle a recours aussi à des techniques d'investigation empruntées à la police scientifique. Mais ce qui prouvera l'authenticité véritable de l'oeuvre c'est la découverte de sa provenance.

Au-delà de ce récit, nous explorons les dessous du marché de l'art où l'intérêt financier prime souvent sur l'amour de l'oeuvre... surtout s'il s'agit d'un Vinci! De plus, cette attribution remet en cause la réputation, la crédibilité des experts. Voilà qui explique le scandale provoqué par la redécouverte de ce joyau qui aurait dû faire bondir de joie tous les amoureux de Vinci! Un livre vivant, érudit, passionnant!

Extrait : Je n'ai jamais acquis d'oeuvre d'art pour leur valeur financière. D'après moi, les gens qui achètent de l'art pour spéculer se trompent, l'intérêt du collectionneur c'est l'amour.. On n'a pas besoin de l'art, mais il faut l'aimer afin qu'il remplisse son rôle fondamental : être esthétique, donner un sentiment d'élévation spirituelle, inspirer et même être décoratif.
Moi-même, j'ai toujours l'impression d'être en lutte contre l'idéologie du marché, pour qui prix élevé signifie grande importance ou beauté. Dans le cas de la Bella Principessa, j'ai suivi ce processus cynique en direct. Quand le dessin était encore attribué à un artiste du XIX° siècle, on l'estimait "charmant". Quand il fut plus tard découvert que le dessin était d'un italien du XV° siècle on le trouva "assez beau". Maintenant qu'on lui a apposé l'attribution Léonard de Vinci le dessin est qualifié "d'exquis... d'extraordinaire... remarquable...", et bien d'autres superlatifs encore.

Les portraits féminins de Leonardo da Vinci

La Bella Principessa vient compléter les quatre portraits féminins connus de Léonard de Vinci :


La belle Ferronnière                                          La Joconde



         
 
Ginevra de Benci                                                               La dame à l'hermine

Un portrait réalisé par un gaucher

La Bella Principessa (détail)
Ce détail permet de noter que les hachures autour du visage sont réalisées par un gaucher. Or, nous ne connaissons que deux gauchers parmi les peintres de la Renaisssance, Vinci et Michel-Ange. Autour des cheveux, à droite, on note des lignes blanches appelées pentimenti, signes que des éléments ont été effacés et redessinés, procédé typique de Léonard de Vinci.


Domenico Ghirlandaio

Peter Silverman, une fois prouvé que le portrait était bien de la Renaissance, a d'abord pensé qu'il s'agissait d'une oeuvre de Domenico Ghirlandaio. Celui-ci est l'auteur des magnifiques fresques de l'église de Santa Maria Novella à Florence. Je les aime tellement que je ne résiste pas à vous faire admirer ce détail :

La Naissance de la Vierge (détail) Santa Maria Novella Florence

Ghirlandaio et Vinci, ayant été tous deux les élèves d' Andrea del Verrocchio, ont, en effet, un air de famille. Mais Ghirlandaio, contrairement à Vinci, est droitier. Le portrait ne peut donc être de lui.

 Ghirlandaio : Giovanna Tornabuoni

Merci aux Editions Télémaque

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La princesse perdue de Léonard de Vinci Peter Silverman Catherine Whitney 288 p. Editions Télémaqueprix du livre : 22€





jeudi 19 avril 2012

Que disent-ils de la politique? Le smic va augmenter de..





- Le smic va augmenter de dix euros au mois de Juillet
- C'est normal, l'argent appelle l'argent.

                                                                   d'après  Jean Yanne


Le Smic va augmenter de cent francs le premier juillet... - - C'est normal, l'argent appelle l'argent.
- Le Smic va augmenter de cent francs le premier juillet... - - C'est normal, l'argent appelle l'argent.
Je suis un être exquis (2001)
Citations de Jean Gouyé, dit Jean Yanne
Références de Jean Gouyé, dit Jean Yanne