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vendredi 17 juillet 2015

Vagabundo, de Lukasz Areski, à l’Espace Alya Spectacle pour enfants marionnette-objet


Vagabundo Lukasz Areski

Vagabundo,  de Lukasz Areski, à l’Espace Alya, est une petite pièce pour marionnettes à partir de six ans. Il fait partie de mes  trois coups de coeur parmi les pièces pour enfants que j’ai vues avec ma petite fille : Ninika dont j’ai déjà parlé ICI et Index  (danse hip hop).

Vagabundo est un hommage à Charlot et au film muet. On y voit un adorable petit bonhomme vêtu de haillons errer dans les rues à la recherche de nourriture. C’est l’hiver. Il est bientôt en rivalité avec un autre vagabond. Les deux miséreux parviendront-ils  à s’entendre et à partager?  Le second tableau se passe au printemps. Vagabundo rencontre la femme de sa vie. C’est l’amour fou. La pièce s’achève donc sur une note optimiste.
Le récit muet (ce sont des panneaux qui donnent les quelques indications nécessaires: J’ai faim, Moi aussi..) est raconté avec finesse, délicatesse et tendresse. L’humour tempère la tristesse du premier tableau. La précision des gestes prête vie aux marionnettes qui s’animent devant nous. Détail amusant, il s’agit de bilboquets qui ont un peu tendance à perdre la tête! Et de leur union va naître…  un bébé bilboquet! La bande-son crée une ambiance suggestive, le vent, la tempête hivernale, l'arrivée joyeuse du printemps et le chant des oiseaux, qui ajoute au plaisir de l’histoire. La neige tombe. Une grande poésie se dégage de l’ensemble.


Prix "coup de coeur" au Festival de Vevey, Suisse

Vagabundo 
Espace Alya 10H30 
durée 45'
marionnette-objet

Des cailloux plein les poches de Marie Jones/ Stephan Meldegg au Chêne Noir



Excellent spectacle que cette pièce de l'auteure irlandaise Marie Jones Des cailloux plein les poches donnée au théâtre du Chêne Noir. 
Il s’agit du tournage d’un film La vallée tranquille dans un petit village irlandais du Kerry. On voit bien sûr l’allusion à The Quiet man de John Ford dont nous apercevons sur scène, détail comique et réjouissant, le dernier survivant des figurants de ce film légendaire.
Charlie et Jake se font embaucher eux aussi comme figurants mais l’on sent bien vite qu’ils n’ont aucun avenir dans ce pays sans ressources où l’agriculture et l’élevage sont en crise. Le seul (et vain) espoir réside dans le départ vers les Etats-Unis d’où ils reviennent pour l’immense majorité, le plus souvent meurtris, déçus et aussi fauchés qu’auparavant!

Eric Métayer et Elric Thomas qui sont Charlie et Jake, interprètent tour à tour, avec talent et maîtrise, tous les personnages de l’histoire, le réalisateur, l’actrice italienne, le régisseur, les gens du pays. Ils peuvent tout jouer et il suffit parfois d’un bref moment, d’un passage derrière une porte, pour qu’ils se transforment en un clin d’oeil devant le spectateur médusé. La voix, le corps, tout est métamorphose. La mise en scène enlevée de Stephan Meldegg n’a aucun temps mort, certaines scènes sont hilarantes et le public s’amuse beaucoup. Mais sous le rire perce la critique, celle de l’industrie cinématographique et de ses représentants qui ont perdu toute humanité et ne parlent que chiffres et rentabilité. Celle d’un monde qui produit du rêve en forme de happy end ridicule mais qui n’a rien à voir avec la réalité. Et lors du suicide de l’un d’entre eux, un jeune homme qui a perdu l’espoir d’un avenir meilleur, l’on réalise combien la vie humaine compte peu pour eux. L’humiliation, l’amertume, le sentiment de l’échec s’emparent de Jake et Charlie. Pourtant.. c’est le cinéma qui va leur rouvrir la porte du rêve. Et s’ils faisaient un autre scénario, un film qui parleraient de gens comme eux…
Un très bon spectacle qui fait salle comble (cinq nominations au Molière). Mieux vaut réserver!

Théâtre Le chêne Noir 11H
Des cailloux pleins les poches de Marie Jones
du 4 au 26 Juillet
Relâche le 21 Juillet
Mise en scène Stephan Meldegg
Réservation : 04 90 86 74 87


jeudi 16 juillet 2015

Richard III de Shakespeare/Ostermeier

Lars Eidinger dans Richard III (source)

Je n’avais jamais vu Richard III sur scène et j’ai toujours eu des difficultés à lire la pièce. Aussi la mise en scène de Thomas Ostermeier est une belle surprise, une véritable réussite théâtrale. C’est avec aisance que l’on entre dans cette intrigue touffue, pleine de personnages, d’intrigues complexes, tant le metteur en scène a l’art d’éclairer notre lecture, de dévoiler l’essentiel, de nous mettre au coeur du drame, au coeur de l’humain. Ici pas provocations inutiles, tout sert l’action, tout révèle le sens.
Et d’abord le sens politique et philosophique, une magistrale réflexion sur le pouvoir, sur la domination d’un seul sur les autres (rappel de l’essai de La Boétie Discours de la servitude volontaire ou le Contr'un). Nous sommes aux racines mêmes du mal. Par la force du langage, le tyran manipule ceux qui l’entourent et parvient à ses fins soit par la fascination qu’il exerce ou en flattant la cupidité et l’orgueil de ses ministres qu’il tient en laisse, soit par la peur. Du fait que la langue soit allemande et les costumes du XX siècle, nous pensons à Hitler, bien sûr, mais aussi à Staline, Mussolini pendu à un crochet de boucher à la fin de la guerre comme Richard III dans la mise en scène de Ostermeier et bien d’autres au cours des millénaires de l’Histoire. Mais au-delà des exemples que nous connaissons c’est bien sûr l’universel que révèle Shakespeare magnifiquement servi par Ostermeier. Le comédien, Lars Eidinger, qui incarne le rôle fait voir toutes les facettes de ce personnage monstrueux et pourtant humain par sa souffrance et ses faiblesses. Il incarne avec brio Richard III jusque dans son corps déjeté, contrefait; il est tout à tour le misérable en proie au doute et  et le roi sanguinaire, affamé de pouvoir.

Thomas Ostermeier met aussi en relief le drame de la différence, de l’exclusion. Richard III devient un monstre au niveau psychologique parce qu’il l’est au niveau physique. Infirme, bossu, il est exclu des fêtes, de la joie, de l’amour. Le comédien transmet cette souffrance, ce sentiment d’abandon et de solitude. Et lorsque le metteur en scène le dénude, ce n’est pas gratuit, c’est pour mieux nous faire ressentir cette déréliction, la petitesse de celui qui va devenir si grand  en se hissant au-dessus des autres par l’usurpation et le meurtre. Lars Eidinger met en relief par son jeu subtil et plein de sensibilité cette souffrance mais aussi la révélation que Richard III va avoir de lui-même, ce  moment clef où il séduit lady Anne et où il comprend alors son pouvoir sur les autres et la puissance de la parole. Ainsi par l’intermédiaire du comédien et de la mise en scène nous est révélée la complexité  de ce Richard III de Shakespeare et l’on comprend alors pourquoi, depuis le XVI siècle, il a pu fasciner les spectateurs et devenir un personnage dont on n’a jamais fait le tour.

Tous les acteurs sont au diapason, aucune faiblesse dans la distribution. La scénographie fort belle avec ses lumières, ses projections vidéos, l'utilisation de marionnettes, présente un décor étagé ou l’espace est chargé de sens. Pendant la fête qui clôt « l’hiver de notre déplaisir », la fin de la guerre des Deux Roses, des York et des Lancaster, Richard est en bas sur la scène, tandis que les autres s’amusent, s’agitent,  montent et descendent joyeusement d’un niveau à l’autre, soulignant ainsi son isolement. Plus tard, les victimes de Richard III disparaissent par une porte, toujours la même, en hauteur (la Tour de Londres?) et  c’est du haut de la scène aussi que Marguerite la prophétesse lance sa malédiction sur Richard III et ses complices qui se trouvent au-dessous d’elle, en position de faiblesse.

Je n’ai pu juger de la traduction en allemand de Marius Von Mayenburg que Thomas Ostermeier a voulu en prose plutôt qu’en vers et dans une version légèrement écourtée mais j’ai aimé que Lars Eidinger reprenne certains passages en anglais.

Un grand bonheur théâtral!



mardi 7 juillet 2015

Le roi Lear Shakespeare/ Olivier Py Un coup de rage!

Dans la Cour d'Honneur du Palais des papes décor du Roi Lear de Shakespeare mise en scène d'Olivier Py
Le roi Lear mise en scène Olivier Cour d'Honneur Avignon 2015
Je ne voulais manquer pour rien au monde Le roi Lear dans la cour d’Honneur! Quelle déception! Trois heures d’ennui et de ras-le-bol au cours de laquelle Olivier Py assène son égo, ses fantasmes, ses délires, sans égard aucun pour le grand dramaturge qui a écrit la pièce! Voilà déjà deux fois que je vois le Roi Lear dans le In à Avignon 2013 ICI avec toujours le même résultat : des metteurs en scène qui ne parlent que d'eux-mêmes et qui oublient que c’est Shakespeare le Dieu, pas eux!

Au jeu des squelettes, dans la mise en scène de Olivier Py, Lear enfonce Hamlet! Qui dit mieux?  (Source Le  Monde)
Je veux bien, moi, que le silence de Cordélia représente « une faillite de la parole » qui engendre la « dévastation » « la catastrophe politique » « prophétisant ce qui s’est passé au XX siècle »(Olivier Py). De là à en faire une danseuse en tutu qui ne prononce pas un mot pendant tout le spectacle, elle qui porte le sens de la pièce!
Je veux bien que Régane (ou Goneril) défèque sur scène et jette le contenu du seau sur Gloucester, que l’une ou l’autre renifle leur petite culotte, que Edmond et Cornouailles, s’envoient en l’air derrière les palissades mais ce sont des petites provocations qui n’apportent rien à la mise en scène, ne donnent aucune profondeur, ne témoignent d’aucune lecture du texte. C’est juste une mise en scène gros sabots qui aurait fait scandale il y a trente ans mais qui ne fait même plus frémir le public avignonnais qui en a vu d’autres!
Je veux bien aussi que Lear et Edgar se vautrent dans la boue, nus comme des vers, et courent dans les gradins du théâtre, le sexe à l’air, mais ce qui me gêne c’est qu’ils sont ridicules! Certes, les pièces de Shakespeare pratiquent le mélange des genres si cher à Victor Hugo et certains personnages grotesques du dramaturge ne font pas dans la dentelle, les fous en particulier, mais cela signifie que le comique et le tragique coexistent, non que le comique tue le tragique! Et ridicules ils le sont, ces acteurs, au point de faire ricaner le public au moment où celui-ci devrait être saisi par l’émotion dans cette grandiose scène de la folie, au milieu des éléments déchaînés (la tempête est figurée par un tuyau d'arrosage qui déverse de l'eau sur les acteurs) qui portent à son comble le sentiment de déréliction du monarque déchu, du père outragé.  Mais d’émotion il n’y en a pas! Tout au long de la représentation, les acteurs vocifèrent, en particulier le roi Lear (Philippe Girard), monocorde et peu convaincant, exception faite, peut-être, du comte de Gloucester (Jean-Marie Winling) dont l’acteur souligne les faiblesses et l’humanité.

Quant aux symboles, ils sont d’une telle lourdeur qu’ils provoquent aussi l’hilarité du public comme cette « méditation scénographie sur le cercle, le trou, la béance, ce vide qui aspire les personnages et l’histoire »(Pierre-André Weitz, scénographe) qui désigne un trou pratiqué au milieu de la scène où chaque personnage va s’engloutir! On a rêvé plus subtil comme symbolisme!
Les réactions du public?  Certains sont partis en cours de spectacle mais c’est habituel, il y bien eu deux ou trois huées à la fin, un bravo tonitruant et un ensemble d'applaudissements modérés et polis. Les comédiens ont salué deux fois, c’est peu! Mais ni colère, ni vindicte, ni enthousiasme délirant. Certes, j’ai entendu certains se moquer des lourdeurs de la mise en scène, deux jeunes filles discuter des mérites respectifs de l’anatomie d’Edmond et d’Edgar (au moins, elles ne se seront pas ennuyées, elles!). Finalement, ce qui m’a surprise, c’est la tiédeur! 





dimanche 5 juillet 2015

Alexis Michalik : Le porteur d'histoire et Le cercle des illusionnistes au théâtre des Béliers deux coups de coeur!




Hier soir et ce matin je suis allée assister aux deux spectacles de Alexis Michalik dont on peut dire qu'il est un auteur à succès si l'on en juge par la foule qui se presse au Théâtre des Béliers où l'on s''installe même sur des chaises ajoutées au premier rang, sur les escaliers et où l'on refuse du monde! Il faut dire que Le porteur d'Histoire a obtenu deux Molières en 2014 : Meilleur auteur/Meilleure mise en scène)  et Le cercle des illusionnistes trois :  Meilleur auteur/Meilleure mise en scène/ Révélation féminine pour Jeanne Arènes, la petite brunette capable de se transformer, telle Protée, en petite vieille comme en ado rebelle!
Aussi, croyez-moi, si vous tenez à voir ces deux pièces, réservez à l'avance même si vous n'êtes pas encore arrivés à Avignon! Quand des spectacles commencent ainsi dès les deux premiers jours on peut raisonnablement penser que vous serez nombreux à ne pas pouvoir les voir d'ici une semaine!
Vous pouvez réserver en ligne sur le programme d'Avignon OFF ou au théâtre des Bêliers 04 90 82 21 07. Notez que je n'ai aucune action dans ce théâtre et qu'il s'agit simplement du conseil d'une spectatrice enthousiaste!

Alexis Machalik 


Du coup j'ai voulu en savoir plus sur cet auteur à l'écriture si brillante qui est aussi acteur et metteur en scène et voilà ce que j'ai lu sur lui ICI

S’il fait ses débuts de comédien sur les planches d’un théâtre, sous la direction d’Irina Brook, dans le rôle-titre de Juliette et Roméo, c’est à la télévision qu’Alexis Michalik prend ses quartiers.
On le retrouve ainsi dans divers téléfilms ou séries: Petits meurtres en famille, Terre de lumière, Kaboul Kitchen
Au cinéma, il tourne avec Billy Zane, Diane Kurys, Safy Nebou, Yann Samuel, Fernando Colomo, Danièle Thompson, Alexandre Arcady…
Il continue de se distinguer au théâtre, dans des comédies, comme Le Dindon, mise en scène de Thomas Le Douarec, ou des pièces plus sérieuses, comme Les Fleurs Gelées, d'après Ibsen et Strindberg.
Avec la compagnie Los Figaros, Alexis Michalik met en scène et signe des adaptations pour le moins déjantées, parmi lesquelles La mégère à peu près apprivoisée, ou R&J, librement inspirés des oeuvres de William Shakespeare.

Le porteur d’histoire est sa première pièce en tant qu’auteur, Le cercle des illusionnistes est sa seconde. En 2014, il est récompensé pour ces deux pièces de 2 Molières (auteur francophone et metteur en scène de théâtre privé), du prix Beaumarchais du Figaro et du prix Jeune Théâtre de l'Académie Française.

Les deux pièces sont éditées au éditions Les cygnes. J'ai devant moi le livre Le cercle des illusionnistes que je vais relire.

Le porteur d'histoires

Chasse au trésor littéraire impossible à résumer, succés-surprise des trois saisons passées, Le Porteur d’Histoire revient aux origines, là ou le spectacle est né : en Avignon.
Par une nuit pluvieuse, au fin fond des Ardennes, Martin Martin doit enterrer son père. Il est alors loin d’imaginer que la découverte d’un carnet manuscrit va l’entraîner dans une quête à travers l’Histoire et les continents...

Impossible à résumer, oui, car nous allons de rebondissements en rebondissements, de surprises en surprises dans une histoire complètement folle, complexe (vous ne comprenez pas tout? Peu importe! Vous aimeriez vous arrêter pour réfléchir un peu? Pas le temps!), une histoire à toute vitesse qui vous jette dans les aventures les plus improblables, vous transporte de la forêt des Ardennes en Algérie ou au Canada, du Moyen-âge au XX ème siècle, au XVIII ou à toutes les époques à la fois et ceci dans un tourbillon qui n'accorde aucune importance à la chronologie! 
L'histoire draîne une foule de personnages dont les moindres ne sont pas Alexandre Dumas, Eugène Delacroix, le pape Clément VI, le comte de Polignac, ministre de Charles X et tant d'autres.. et puis, bien sûr, Martin qui, après la lecture de ce manuscrit, va partir à la recherche de... Mais n'en disons pas plus! 
La pièce est un hommage aux livres, à l'amour de la littérature! Vous avez l'impression d'être emporté dans un roman d'Alexandre Dumas! Etes-vous dans la réalité ou dans la fiction? Les personnages eux-mêmes,  bousculés par leurs  folles aventures, s'interrogent!
La mise en scène est étourdissante, éblouissante, vous donne l'impression de courir, de faire des sauts de géants à travers les différentes périodes historiques. Il  vous arrive même d'assister en même temps à des scènes qui se déroulent à des milliers de kilomètres ou à des siècles de distance! Et les acteurs s'en donnent à coeur joie, endossant devant nous, avec les vêtements, la personnalité de tous les personnages qu'ils interprètent magistralement.
Un régal!

Le cercle des Illusionnistes



En 1984, alors que se déroule le championnat d’Europe des Nations, Décembre vole un sac dans le métro.
Dans le sac, il trouve la photo d’Avril jolie. Il la rappelle, ils se rencontrent dans un café.
Il va lui raconter l’histoire de Jean-Eugène Robert-Houdin, horloger, inventeur, magicien du XIXe siècle.

Cette histoire les mènera tous deux sous le coffre de la BNP du boulevard des Italiens, dans le théâtre disparu de Robert-Houdin, devant la roulotte d’un escamoteur, derrière les circuits du Turc mécanique, aux prémices du kinétographe, et à travers le cercle des illusionnistes.

Le cercle des Illusionnistes est un hommage à la magie, à l'imagination, au génie de la création; la pièce célèbre la naissance du cinéma et nous assistons à des projections de films des frères Lumière ou de Méliès. Le fil directeur qui mène de Houdin à Méliès est cette cave où Houdin avait installé son théâtre pour présenter ses tours d'illusionnistes. Il y a une filiation spirituelle entre les deux hommes et le récit de leur vie est le prétexte à des rencontres magiques soulignées par d'ingénieux effets visuels, des vidéos, des jeux de lumière et de véritables tours de magie exécutés par des comédiens. Tous excellents, ils interprètent avec bonheur et fantaisie de nombreux personnages souvent hors du commun comme l'Escamoteur dont on peut deviner qu'il est bien plus qu'il ne paraît puisqu'il est le créateur, l'inspirateur, le maître des arts et des mots.

Dans ces deux pièces, que j'ai vues à la suite, j'ai noté les constantes chez Alexis Michalik auteur : Le porteur d'histoire et les illusionnistes sont des passeurs de la création artistique et littéraire qui est peut-être plus vraie que la vie, qui lui donne son sens, sa richesse. L'imaginaire, la magie, le fantastique d'où naît la poésie, se retrouvent donc dans les deux pièces. 
Le rôle du hasard est de toute importance, faut-il l'appeler destin? La présence du temps qui s'écoule  est récurrente comme l'idée de la transmission entre créateurs, la nécessité de l'évolution de l'art apparaît à travers les conflits générationnels (voir l'ado rebelle!).. 
Il y a aussi des constantes chez Alexis Michalik metteur en scène : Les acteurs changent de peaux devant nous, endossent leurs vêtements à vue et deviennent autres, les personnages ne sont pas toujours interprétés par le même comédien; aucune linéarité dans le récit, les scènes se déroulant à des époques ou dans des lieux différents peuvent être jouées en même temps; une scène peut-être interrompue par une autre pour reprendre un peu plus tard! Le récit est donc complètement déstructuré! On a vraiment  l'impression d'assister à un art théâtral nouveau, un autre langage. Et c'est passionnant! 



samedi 4 juillet 2015

Ninika pièce chorégraphique de Pantxika Telleria, compagnie Elirale : un coup de coeur!


Avec Ninika, spectacle chorégraphique pour la famille et les enfants à partir de 3 ans, la beauté, la grâce et l'humour sont au rendez-vous au théâtre Golovine. Léonie (5ans) a été subjuguée, et moi, sa grand-mère aussi! C'est d'ailleurs le but avoué de la chorégraphe basque Pantxika Telleria  : écrire pour le jeune public tout en s'adressant au "spectateur plus âgé qui y trouve également sa lecture".

Ninika : Célia Thomas, Arantxa Lannes au théâtre Golovine Avignon OFF 2015
Ninika : Célia Thomas, Arantxa Lannes

 Ninika en basque veut dire bourgeon. Nous sommes à la fin de l'hiver, un arbre blanc couvert de neige contraste avec le rouge incandescent du sol qui annonce le retour de la belle saison. Bientôt  les bourgeons vont s'ouvrir et frémissent, les feuilles froissées délicatement se déplient et le printemps prend son envol. C'est ce que me suggère la vision des deux danseuses sur la scène, enfermées dans une structure blanche qui peu à peu frémit, laisse voir un bras harmonieux, un pied, un jambe... des corps emprisonnés qui se délivrent peu à peu de leurs "peaux" pour apparaître joyeux et légers. 
Je dis bourgeon car j'ai lu le sens du mot sur le programme mais Nini, elle, y a vu un cocon d'où s'envole un papillon. Cela pourrait un oeuf et l'éclosion d'un poussin.. mais peu importe la lecture, c'est toujours de naissance qu'il s'agit et même de re-naissance!

Ninika  spectacle chorégraphique basque avec Célia Thomas, Arantxa Lannes, Jose Cazaubon
Ninika : Célia Thomas, Arantxa Lannes, Jose Cazaubon

A la danse contemporaine se mêle la danse folklorique basque incarnée par un berger (?) et  sa houlette; celle-ci va même devenir tuyau d'arrosage quand les trois danseurs, en enfants terribles, se font des farces, se disputent la même chaise, façonnent une statue à leur manière! Car l'humour est toujours là, mêlé à la poésie : la nuit qui tombe, le feu qu'on allume parce qu'on a froid pour se chauffer les pieds ou ... les fesses (Nini a bien ri!). Une attention particulière est portée aux jeux de lumières, à la bande son qui fait entendre tous les bruits de la nuit et des animaux nocturnes...  Un langage chorégraphique original, épuré, d'une grande beauté. Un spectacle à voir absolument en famille!

Je vous renvoie à un article de journal Sud-Ouest pour une explication plus exacte de la pièce ICI

"Blanc aussi sera le décor avec, au centre, un arbre magique de 3 mètres de haut. Une seule couleur : le rouge vif du sol, référence à l'expression basque qui désigne un hiver rigoureux par « negu gorri gorria » (hiver rouge). Histoire de saisons, la suite de danses en enchaîne seulement deux, conformément à la tradition basque : l'hiver et l'été."
Théâtre Golovine
Ninika 
de Pantxika Telleria
compagnie Elirale
10H45
durée 45 minutes
Danse
du 4 au 26 Juillet

Cyrano caché dans son buisson de lavande sentait bon la lessive

Album : Cyrano illustré par Rébecca Dautremer

Ninika me donne envie d'aller voir un autre spectacle basque (à partir de cinq ans) par la Compagnie Hecho en casa au théâtre des Lucioles avec un titre extraordinaire :  Cyrano caché dans son buisson de lavande sentait bon la lessive d'après un album écrit par Taï-Marc Le Thanh illustré par Rébecca Dautremer dans une adaptation japonaise... inspiré de la pièce d'Edmond Rostand, bien sûr!

vendredi 3 juillet 2015

Le 3 Juillet : spectacles en avant -première à Avignon OFF

Avignon festival OFF 2015

La vieille du festival, les avignonnais ont l'opportunité d'aller assister à quelques spectacles en avant-première. J'ai choisi d'aller voir Une chambre à Soi de Virginia Woolf mais quand je suis arrivée au Théâtre Girasole, on me dit que la compagnie ne joue pas car elle ne se sent pas prête ; de même pour le spectacle du soir Ubu Roi. Quand vous avec traversé toute la ville sous la chaleur accablante et qu'on vous annonce que vous ne pourrez pas voir la pièce, laissez-moi vous dire que vous êtes forcément très déçue.  Moralité? Téléphonez avant de partir au théâtre pour ne pas avoir ce genre de déconvenue! Pour le théâtre Essaïon j'ai donc pris la précaution de me renseigner. Finalement, je n'ai pas trop eu le choix mais j'ai découvert trois spectacles (que je ne serais peut-être pas aller voir) Fille du paradis, Les divalala, Les fâcheux. j'ai assisté aussi à la représentation de Zigzag, à la Luna, lieu qui ouvre ses portes le 3 juillet un jour avant la date officielle du festival  qui est cette année le 4 Juillet.

Zigzag de Molière/Xavier Lemaire 


 Et si vous aviez, durant le même spectacle, la 1ère scène du Médecin malgré lui de Molière mis en scène de 3 façons différentes ?
ZIGZAG, vous propose cela !

L'année dernière Xavier Lemaire  a été coup du coeur du OFF pour Les Coquelicots des tranchées pour lequel il a obtenu aussi un Molière. Il revient à Avignon cette année avec une pièce plus légère interprétée par Isabelle Andréani, Franck Jouglas et lui-même.
Les trois mises en scène que Xavier Lemaire propose de la première scène du Médecin malgré lui où l'on voit Sganarelle battre sa femme Martine, sont intéressantes. La première classique en costumes d'époque, décor réaliste,  tire vers la farce. La seconde, je ne sais comment trop comment la classer : contemporaine, oui,  conceptuelle, peut-être? Sans décor et avec une économie de paroles et de moyens,  elle provoque le rire. La  troisième actualisée montre un couple de SDF, alcooliques tombés dans la déchéance. La violence y est telle qu'elle occulte le comique et cela fonctionne! Preuve que ce que Molière écrit est de tous les temps!
Comme d'habitude dans la Compagnie les Larrons les acteurs sont convaincants et bien dirigés.
J'ai moins aimé cependant le discours de Xavier Lemaire sur la mise en scène; beaucoup trop pédagogique à mon goût. j'ai eu l'impression de me retrouver en classe dans un cours de lettres!

Zigzag

LUNA (THÉÂTRE LA)

Xavier Lemaire
du 3 au 26 juillet


11h01
durée : 1h20

Tout public Théâtre / Théâtre musical / Café-théâtre à partir de 8 ans

Fille du paradis de Nelly Arcan / Ahmed Madan

Fille du paradis : interprète Véronique Sacri
Cynthia, une jeune étudiante en littérature décide un jour de composer le numéro de la plus grande agence d’escorte de Montréal. Adapté de Putain, roman autobiographique de Nelly Arcan, c’est une charge radicale et sans concession contre l’icône dévastatrice de la femme parfaite. Une parole bouleversante d’humanité, une rage de vivre qui déchire l’opacité des ténèbres telle une étoile filante.

A priori le sujet me faisait peur mais découvrir cette auteure québécoise Nelly Arcan était tentant. Elle y explique comment elle est arrivée à la prostitution après une enfance entre une mère toujours couchée qui refusait de vivre, un père religieux et austère, des études dans un institut catholique étouffant. Certains passages sont d'une violence terrible et résonne comme un cri de souffrance. Nelly Arcan s'est donnée la mort en 2009. Chaque mot est une dénonciation du poids de la religion et d'une société hypocrite. L'actrice Véronique Sacri est excellente. Un bémol pourtant! j'ai trouvé que l'adaptation à la scène était parfois trop répétitive et sans véritable progression dramatique.

Fille du paradis de Nelly Arcan
GIRASOLE (THÉÂTRE) 
du 4 au 6 juillet
14H10
relâche le 19 juillet

Les divalala ou chansons d'amour traficotées

Un récital décalé pour Divas allumées ! De Johnny à Piaf en passant par Stromae, Dalida ou encore Gainsbourg, Les Divalala retracent a cappella le parcours amoureux d'une femme des premiers frissons aux ravages de la passion.

Les divalala chantent la variété; elles ont de l'humour, sont cocasses et pleines d'invention. Ce n'est pas le genre de spectacle que je vais voir d'habitude - s'il n'avait été donné en avant-première- mais il fait passer un moment agréable et le public s'amuse beaucoup.

Les Divalala Chansons d'amour traficotées

ESSAÏON-AVIGNON

du 3 au 26 juillet


19h
durée : 1h10 

Spectacle musical
  

Les fâcheux de Molière/ Jérémie Milsztein 


« Le devoir de la comédie étant de corriger les hommes en les divertissant, j'ai cru que, dans l'emploi où je me trouve, je n'avais rien de mieux à faire que d'attaquer par des peintures ridicules, les vices de mon siècle.» Molière  
Pendant trois actes Eraste essaie d'avoir une rendez vous avec Ophise dont il est épris mais il doit subir tout un défilé de fâcheux qui l'accablent de leurs politesses et tiennent à lui raconter leurs hsitoires

Les fâcheux est une comédie-ballet de Molière (1661). Ce n'est pas une grande pièce mais certains passages annoncent Le Misanthrope Elle souffre parfois de quelques longueurs car les fâcheux, comme leur nom l'indique, sont parfois bien ... fâcheux, autrement dit ennuyeux!  La mise en scène est inventive et enlevée. Une des bonnes trouvailles du metteur en scène est d'avoir confié le rôle des fâcheux à un seul comédien qui s'en sort fort bien et sait nous amuser. Les acteurs sont tous bons et l'on passe un agréable moment. je suis heureuse d'avoir découvert cette pièce que je n'avais jamais vue.

Les Fâcheux

ESSAÏON-AVIGNON

Molière
du 4 au 26 juillet
20h30
durée : 1h  Classique

samedi 6 juin 2015

Le festival d'Avignon 2015 : IN mon programme

Olivier Py et le festival In d'Avignon 2015 ( source Le Monde)

J'ai choisi et déjà réservé les places des pièces que je vais voir dans le festival IN d'Avignon 2015 qui a lieu du 4 au 25 Juillet. Bien sûr, il y a les trois Shakespeare que je ne pouvais manquer!

Richard III monté par Thomas Ostermeier (source Le Figaro)


Le roi Lear Olivier Py : Dimanche 5 Juillet 22H Cour d'Honneur
Richard III Thomas Ostermeir : Mercredi 7 18H Opéra
Antoine et Cléopâtre  Tiago Rodriguez : Vendredi 17 18H  Théâtre Benoit XII

Vous remarquerez que les pièces du dramaturge anglais seront  données en français, en allemand et en portugais surtitrés français, selon la nationalité du metteur en scène!

Fatou Cissé : le bal du cercle représente le Sénégal (source)

Et puis... pour le reste, je me suis laissé guider par des avis éclairés, ceux de ma fille pour certains spectacles, et par mes envies de découverte entre théâtre, danse, musique :

Danse : Retour à Berratham  Dimanche 19 Juillet  Cours d'Honneur  d'après l'écrivain Laurent Mauvignier chorégraphe Angelin Preljocaj  
 Un jeune homme revient à Barratham. Il avait quitté cet endroit juste avant la guerre. Il avait laissé  son amour de jeunesse Katja derrière lui. "La pièce porte surtout sur l'après-guerre, comme la guerre vit encore en nous" explique Laurent Mauvignier

Théâtre et musique   : Fugue Samuel  Achache Mardi 21 Juillet 22H Cloître des Célestins
avec des comédiens, musiciens, chanteurs; à partir d'une forme musicale ancienne, la fugue, le spectacle dissèque les principes pour en révéler le squelette.

Cassandre d'après Christa Wolf, musique Michael Jarrel, mise en scène Hervé Loichemol; Mercredi 22 18H Opéra
"Avec ce récit, je descends vers la mort". Cassandre la Troyenne est lucide. Vaincue par son destin il ne lui reste plus qu'une heure à vivre"Interprété par Fanny Ardant.

Danse : Le bal du cercle Chorégraphie de Fatou Cisse Jeudi 23 Juillet : Cloître des Carmes
Ce cercle, un ring, un podium, une agora, est le lieu du Tanabeer, une pratique ancestrale réservée aux femmes  dans la société sénégalaise.

The last supper  Ahmed El Attar  Vendredi 24 18H l'autre Scène-Vedène
The last supper aime à jouer de ses fausses ressemblances avec le dernier repas du Christ. Le metteur en scène égyptien et ses onze comédiens travaillent le langage comme foyer et symptôme d'une vertigineuse crise de sens.

Cuendo Vuelva a casa voy A ser otro  Mariano Pensotti samedi 25 18H La Fabrica
En Argentine, quarante ans après avoir enfoui un sac dans un jardin, Alfredo le retrouve et voit réapparaître les objets du jeune révolutionnaire qu'il a été.

LE OFFF

Pour le Off j'ai déjà quelques idées et ensuite je me laisserai guider par le bouche à oreille, le coup de coeur du moment.
Ce qui est sûr, c'est que je veux voir au Chêne Noir :

Des cailloux plein les poches 11H   Jeudi 16 ou samedi 18 :   2 places


  Noces de sang de Lorca12H30 Lundi 20 ou Dimanche 19 : 2 places


Le Prince travesti de Marivaux 18H45 Jeudi 16 ou le jeudi 23 : 2 places


et des spectacles qui reviennent cette année après avoir obtenu un vif succès l'année dernière, découverts grâce à Eimelle  ICI

Le cercle des illusionnistes 10H30 Théâtre Les Béliers
Un obus dans le coeur : Mouawad Théâtre du Balcon

lundi 6 avril 2015

Festival d'Avignon : Avant-programme du IN et du OFF

Le 69e festival d'Avignon


 Festival IN

 Je suis l'autre

L'avant-programme du 69e festival d'Avignon -qui aura lieu du 4 Juillet au 25 - est paru.
Commençons par ce qui fâche d'abord : le festival est revu à la baisse! Il y avait eu d'abord l'Etat qui se désengageait  de -8%,  c'est maintenant la mairie qui annonce -5%, retire cinq lieux du festival et refuse de payer le déficit lié à la grève des intermittents et aux intempéries de 2014.  Une peu intelligente décision de notre mairie à l'heure où 170 structures et festival meurent en France, une triste réponse au bel éditorial de Olivier Py écrit dans l'émotion des terribles évènements du mois de Janvier :
Il aura fallu la tragédie du mois de janvier pour que la classe politique convienne que la culture et l’éducation sont l’espoir de la France. Qu’en reste-t-il? la culture sera-t-elle demain cette éducation citoyenne de l’adulte qui changerait réellement le lien social? L’éducation deviendra-t-elle enfin le réel souci de la nation, la volonté de créer des êtres pourvus de sens critique et capables de s’inventer un destin? et les citoyens, passée la prise de conscience, oseront-ils parier sur la culture plutôt que sur l’ignorance, sur le partage plutôt que sur le repli, sur l’avenir plutôt que sur l’immobilité?Ce réveil douloureux de la France ouvre-t-il le temps où la culture ne sera plus un ornement touristique ou un luxe superfétatoire mais un lien transcendant les classes, une richesse à faire fructifier et le destin même de la Politique?
 Le  thème central de la programmation tournera autour de cette déclaration Je suis l'autre, titre de l'édito d'Olivier Py.

Shakespeare en tête

Il y aura 56 propositions avec des artistes venus du monde entier et des grands metteurs en scène et chorégraphesValère Novarina, Angelin Prejlocaj, Olivier Py, Gaëlle Bourges, Thomas Ostermeier (Berlin) , Fatou Cissé (Dakar) Claudio Tolcachir (Buesnos-Aires) Ahmed El Attar (le Caire) .... ; deux artistes annoncées pour l'instant : Isabelle Huppert et Fanny Ardant.

et pour moi, bien évidemment trois Shakespeare:

Le roi Lear mis en scène par Olivier PY du 4 au 13 Juillet

Richard III mis en scène par l'allemand Thomas Ostermier du 6 au 18 juillet

Antoine et Cléopâtre du 12 au 18 Juillet mis en scène par le portugais Tiago Rodriguez


Mais il y a bien d'autres titres qui m'attirent, sans compter des spectacles pour enfants.
  Pour aller voir l'avant programme, cliquez ici  
ou téléchargez le ici

Festival Off


Le festival Off aura lieu du 4 au 26 Juillet

Des titres que j'ai déjà bien envie de voir  dans les quelques sélections que l'on nous propose : 

Un obus dans le coeur de Wajdi Mouawad mis en scène par Catherine Cohen

Andromaque de Racine  mis en scène Anthony Magnier, Compagnie Viva.

Mozart l'enchanteur mise en scène par Mesguish

Ubu Roi, mise en scène Jérémie Le Louët, Compagnie des Dramaticules.

UN OBUS DANS LE COEUR, mise en scène Catherine Cohen.

UN OBUS DANS LE COEUR, mise en scène Catherine Cohen.

UN OBUS DANS LE COEUR, mise en scène Catherine Cohen.