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jeudi 4 juin 2015

Stig Dagerman : Automne allemand


Stig Dagerman, écrivain et journaliste suédois  est envoyé en 1946 en Allemagne pour faire un reportage sur le peuple allemand vaincu. Cette série d’articles a été réunie dans ce livre intitulé Automne allemand. Je venais de le lire  quand le hasard a voulu que je continue avec le roman de Bernhard Schlinck, Le liseur. Ce qui m’a permis d’effectuer un survol de l’Allemagne de 1946, directement après la défaite, quand l’Allemagne est encore occupée par les armées étrangères jusqu’aux années 1960.
Si Le liseur de Schlinck parle de la jeunesse née après la guerre sur laquelle repose tout le poids de la culpabilité des parents nazis, les témoignages de Stig Dagerman portent sur la génération qui a vécu la guerre et a été complice du nazisme

Le journaliste est là pour sonder les idées politiques du peuple allemand après la défaite, pour savoir s’il se sent coupable de s’être placé derrière Hitler, s’il en éprouve des regrets. Stig Dagerman explore le thème de la culpabilité et de la honte mais en soulignant combien cette question est faussée en cet automne 1946, (c’est le titre du premier article) date à laquelle la population allemande exsangue vit dans les caves inondées des maisons en ruines, uniquement préoccupée par la survie, la recherche de nourriture et peu encline à se poser des questions de morale. Cette lutte de tous les instants contre le froid, la faim, l’humiliation de l’occupation étrangère souvent très dure, laisse peu de place pour les sentiments et le retour sur soi-même.. La misère n’a jamais été un facteur de régénérescence. Si les souffrances des allemands touchent Stig Dagerman, elles ne constituent pas une excuse, encore moins une réhabilitation. Elles ne dédouanent pas les allemands des atrocités qu’ils ont commises ou laissés commettre. Mais souligne le journaliste, les Alliés, en imposant cette punition aux allemands n’en sortent pas grandi eux-mêmes.
« De plus la faim et le froid ne figurent pas dans la gamme des peines prévues par la justice, pour la même raison qui veut que la torture et les mauvais traitements n’y figurent pas. »
De plus, il pose le problème de l’obéissance à l’autorité et de la contrainte exercée par l’état envers ceux qui ne s’y plierait pas.
Le journaliste parle lui aussi de la jeunesse allemande qui dès le plus jeune âge a été embrigadée, modelée, pliée à l’idéologie nazie. Elle se retrouve maintenant sur la sellette devant des tribunaux de dénazification.
Or comme le proclame un jeune homme  :
"-Mais Hitler était reconnu par le monde entier. Des hommes d’Etat sont venus ici signer des traités. Le pape a été le premier à le reconnaître. J’ai moi-même vu un photo sur laquelle le pape lui serre la main."

"L'Allemagne tout entière pleure ou rit devant le spectacle de la dénazification, (...) ces tribunaux dont les procureurs présentent leurs excuses à l'accusé avant que la sentence ne soit rendue, ces énormes moulins à papier qui offrent fréquemment, dans cette Allemagne qui manque de papier, le spectacle d'un accusé qui présente une vingtaine de certificats attestant une conduite irréprochable et qui consacrent un temps considérable à des milliers de cas absurdes et sans importance tandis que les cas véritablement graves semblent disparaître par quelque trappe secrète."
 
En abordant toutes ces questions avec honnêteté et exigence à travers le vécu des allemands aux lendemains de la guerre, Stig Dagerman renvoie à la propre responsabilité de la Suède alliée à l’Allemagne nazie mais aussi à celle de tous. Il révèle combien ces questions sont complexes et ne peuvent recevoir une réponse simple.

Un livre intéressant écrit par un jeune écrivain - il avait  23 ans- à la sensibilité exacerbée qui ira jusqu'au bout de l'angoisse et se suicidera en 1954.


jeudi 13 mai 2010

Une amitié en terre vauclusienne : Camus écrit sur René Char


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Dans ses carnets, tome II  (janvier 1942- mars 1951) paru aux éditions Gallimard, Albert Camus écrit sur René Char. Le philosophe et le poète se sont connus à la Libération, tous deux réunis par leur amour de la terre du Vaucluse. Une longue correspondance et de fréquentes rencontres ont nourri leur amitié.

L'Isle-sur-Sorgue. Grande chambre ouverte sur l'automne. Automnale elle-même avec ses meubles aux arborescences contournées et les feuilles de platane qui glissent dans la chambre, poussées par le vent sous les fenêtres aux rideaux couverts de fougères brodées.
 Lorsque RC quitte le maquis en mai 1944 pour rejoindre l'Afrique du Nord, un avion quitte les Basses-Alpes,  survole la Durance dans la nuit. Et il aperçoit alors tout le long des montagnes les feux allumés par ses hommes pour le saluer une dernière fois.
A Calvi, il se couche (irruption des rêves). Le matin il se réveille et voit une terrasse jonchée de grands mégots de cigarettes américaines. Au bout de quatre ans de luttes et de dents serrées, les larmes jaillissent, et il pleure, une heure durant, devant les mégots.

RC dans le train d'occupation, le jour se lève. Les Allemands. Une femme laisse tomber une pièce d'or. C. la couvre du pied et la lui rend. La femme : merci. Elle offre une cigarette. Il accepte. Elle en offre aux Allemands. RC : "toute réflexion  faite, madame, je vous rends votre cigarette." Un  Allemand le regarde. Tunnel. Une main serre la sienne. "Je suis polonais.". Au sortir du tunnel, C. regarde l'Allemand. Il a les yeux pleins de larmes. A la gare, l'Allemand, en sortant, se tourne vers lui et cligne de l'oeil. C. répond et sourit. "Salauds", leur dit un français qui a surpris la scène. (..)

Un ami de C.  : nous mourons à  quarante ans d'une balle que nous nous sommes tirée dans le coeur à vingt.
Char calme bloc ici-bas chu d'un désastre obscur. 


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jeudi 2 juillet 2015

Lily Brett : Lola Bensky



Le roman de Lily Brett, paru aux éditions de la grande Ourse et qui a obtenu le prix Médicis en 2014, est en grande partie autobiographique. C’est à travers un personnage fictionnel, Lola Bensky, journaliste assez atypique, que l'auteure nous raconte sa vie. Lola, tout en interviewant les stars du rock à Londres et à New York pour son magazine australien, Rock-Out -nous sommes en 1967- fait part (aux rockers comme à nous, lecteurs) de ses réflexions sur son régime alimentaire, son drame étant d’être trop grosse, et de souvenirs de la Shoah vécus par ses parents! Fille de parents polonais rescapés d’Auschwitch, elle est née dans un camp pour personnes déplacées en Allemagne et a grandi à Melbourne. Mais si ses parents l’aiment, elle a vite réalisé qu’ils n’étaient pas véritablement présents car ils ne sont jamais sortis des camps de concentration, sa mère surtout qui ne peut s’empêcher de revivre sans cesse le passé .

Lily Brett et John Weider, guitariste du groupe Eric Burdon (source)

Si j’ai choisi de lire ce livre, ce n’est pas pour faire un pèlerinage sur les traces de Mick Jagger, Jimi Hendrix, Manfred Mann, Paul Jones, Cher, Jim Morrison et bien d’autres puisque je n’ai jamais aimé le rock (oui, je sais, je suis un anachronisme vivant dans la génération 68)! Mais contre tout attente, pendant la lecture, je me suis intéressée à ces stars que Lili Brett alias Lola Bensky fait revivre d’une manière surprenante dans des interviews pas très orthodoxes et tellement drôles parfois. Elle interroge Jimy Hendrix sur ses bigoudis, aide Barry Gibb a acheté 4 costumes semblables, se lamente sur son poids avec Mama Cass, interroge Cat Stevens sur ses tics de genoux, et se fait voler ses faux cils par Cher! Le ton est nouveau, plein d’humour, inattendue même. Il est aussi plein d’émotion quand elle évoque la courte vie de certains de ces rockers qui se droguaient et priaient pour ne pas mourir vieux.

The Black coat : portrait de Lily Brett par son mari David Rankin
Lily Brett peinte par son mari le peintre australien David Rankin (source)

Si j’ai choisi de lire ce livre, c’est pour rester dans la continuité de mes lectures. Avec Le liseur de Bernhard Schlinck et Automne allemand  de Stag Daggerman je venais de découvrir le sentiment de culpabilité et le mal être des enfants de parents nazis après la guerre. Il m’a paru intéressant de savoir comment les enfants des victimes rescapées avaient vécu eux aussi.
J’avoue que là encore le ton du roman surprend. Les atrocités des camps d’extermination, telle que sa mère a pu la vivre, Lola Binsky les distille entre deux interviews, petites anecdotes que l’on reçoit comme une gifle, au cours d’un bavardage à bâtons rompus ou de la découverte d’un nouveau régime amaigrissant. Cette apparente désinvolture donne encore plus de force à l’horreur. Peu à peu l’on s’aperçoit que toute la vie de Lola est hantée par ces souvenirs qui reviennent obsessionnellement. Elle n’a pas connu les camps mais comme sa mère, elle n’en est jamais sortie.

A quatre ans seulement, Lola savait déjà que les sélections envoyaient les juifs à la chambre à gaz. Elle ignorait ce qu’était le gaz, mais elle comprenait que ce n’était pas bon. Quand elle était rentrée à l’école et qu’elle avait découvert qu’on procédait chaque matin à l’appel, sa première réaction avait été de s’enfuir pour se cacher.
  Les enfants des rescapés des camps de la mort sont tous, nous dit Lily Brett, d’une manière ou d’une autre, perdus dans un brouillard, en proie à des crises de panique, assaillis de maux physiques et de maladies psychosomatiques.

L’absence pouvait occuper la place avec une surprenant intensité. Lola se demandait souvent comment quelque chose qui n’était pas là pouvait se faire aussi présent. L’absence des êtres, notamment. Des oncles, des tantes, des cousins et cousines avec lesquels elle aurait théoriquement dû grandir. Des grands-parents dont elle avait la nostalgie même si elle ne les avait jamais connus. Des questions qui restaient en suspens ou qui n’étaient jamais formulées. Et l’absence de sa mère.
A travers l’autodérision et l’humour, le ton se fait plus grave pendant que l’écrivaine analyse les traumatismes du passé qui l’ont marquée d’une trace indélébile.

Lola ne savait pas qu’elle était liée aux morts par une double couture. Cousue à eux par un fil invisible. Et commençant à éprouver leur poids.
Un roman curieux et décalé, passant du rire à la gravité, parlant du pire avec légèreté, pour mieux nous communiquer la souffrance et la détresse qui ont nourri ces jeunes générations et leurs malheureux parents. Un livre à découvrir!

mercredi 28 février 2018

Asa Larsson : Tant que dure la colère


Au nord de la Suède, à la fonte des glaces, le cadavre d'une jeune fille remonte à la surface du lac Vittangijàrvi. Est-ce son fantôme qui trouble les nuits de la procureure Rebecka Martinsson ? Alors que l'enquête réveille d'anciennes rumeurs sur la mystérieuse disparition en 1943 d'un avion allemand dans la région de Kiruna, un tueur rôde, prêt à tout pour que la vérité reste enterrée sous un demi-siècle de neige...
Après  Le Sang versé  et  La Piste noire, Åsa Larsson nous entraîne une fois encore dans une intrigue aussi complexe qu'envoûtante, où elle dissèque les recoins les plus obscurs de l'âme humaine.

Avec ce quatrième roman sur Rebecka Martisson, Asa Larsson écrit un roman que j’ai trouvé plus réussi, plus direct, que La Piste noire. Il faut dire que Tant que dure la colère a quelque 150 pages de moins et qu’il est débarrassé des longueurs que je reprochais au précédent.
Certes, il y a encore quelques critiques négatives et comme le roman m’a plu, je préfère commencer par celles-là et finir sur une note positive. Rebecka Martisson n’évolue pas beaucoup au niveau de ses sentiments; maintenant qu’elle a Mans pour amant, elle écourte la conversation chaque fois qu’il lui téléphone et s’étonne s’il n’appelle plus. D’autre part, et c’est un tic de l’écrivaine, chacun de ses romans doit absolument se terminer par un épisode tragique, particulièrement horrible, et c’est encore sur la pauvre Rebecka que cela tombe dans ce livre aussi ! Dans les cinq livres que j’ai lus sur elle, elle échappe quatre fois à la mort !  J’aimerais bien que Asa Larsson varie un peu plus la structure de ses romans en particulier du dénouement !

 L’histoire de Tant que dure la colère est très intéressante. Le récit est basé sur l’Histoire de la Suède et la collaboration des habitants avec l’Allemagne nazie. Dans l’année 1943 a eu lieu un évènement que le roman va nous révéler peu à peu.
Asa Larsson décrit des personnages du peuple très vivants, croqués d’après nature semble-t-il, comme la vieille Anni, grand-mère de la jeune victime Wilma, ou la grand-mère de Rebecka, ou encore les membres de l’horrible famille Krekula. Asa Larsson est très à l’aise pour décrire les gens, leur physique, leur mentalité, leurs habitudes. Ses portraits sont vrais et sonnent juste !
L’écrivaine utilise le surnaturel dans ce roman puisque c’est Wilma ou plutôt son fantôme, qui va suivre l’enquête et parfois l’orienter.  Cette idée est une réussite car elle introduit l’étrangeté dans le récit avec les corbeaux et les chats qui « voient » le fantôme, là où la plupart des humains ne distinguent rien. De plus, cela nous permet de connaître Wilma et son amoureux Simon, de revenir sur leur passé et donc de nous attacher à eux. C’est rare, en effet, de partager le point de vue de la victime et de s’identifier à elle !
Mais on voit aussi le point de vue de l’assassin et l’on se retourne sur son enfance sacrifiée et la souffrance qui a fait de lui un monstre. Il y a des passage très forts qui concernent ce personnage : ainsi, celui où il est face à un ours, confronté à la mort, et où il se sent enfin libéré.

« Puis l’ours se retourne, retombe à quatre pattes et s’en va lourdement.
Le coeur de ...? bat. C’est le battement de la vie. C’est le bout des doigts du chaman sur la peau du tambour. C’est la pluie sur le toit de tôle de son chalet de Saarisuanto, un soir d’automne quand on est au lit et que le feu crépite dans la cheminée.
Son sang coule dans ses artères. C’est l’eau de fonte qui se détache de la glace au printemps, qui coule sous la neige, qui grimpe au coeur des arbres, qui se précipite des falaises.
Son esprit entre et sort de ses poumons. C’est le vent qui porte le corbeau dans ses jeux, qui fouette la neige en vifs tourbillons dans la montagne, qui ride doucement le lac le soir puis s’apaise et le laisse retrouver son calme miroir. »
Oui, Asa Larsson écrit bien ! Je vous laisse juge ! 




mardi 18 octobre 2022

Bucarest : Le musée Zambaccian et le musée d'art national de Roumanie (4)


Corneliu Baba : portrait de Krikor Zambaccian

Le musée Zambaccian à Bucarest a été un coup de coeur, peut-être parce qu'il existe une parfaite harmonie entre le lieu, une belle maison de maître, et les oeuvres de peintres roumains et français qui y sont exposées.

Cette maison et sa collection ont été léguées à l'état roumain par son propriétaire, un négociant d'origine arménienne, collectionneur, Krikor Zambaccian. Il est situé dans un quartier de riches villas, souvent occupées par des ambassades et j'ai eu du mal à le trouver ! Bien sûr, il s'agit d'un petit musée qui n'égale pas en richesse le musée national d'art roumain de Bucarest ni le musée Collectiilor, tous deux dans l'avenue Victorei. Mais il faut absolument le visiter si l'on veut savourer ces  oeuvres dans le calme et la beauté du lieu qui leur sert d'écrin.


Musée Zambaccian
 

Musée Zambaccian (détail)

La collection présente des peintures et des sculptures du  milieu du XIX siècle jusqu'au milieu du XX siècle.  On y trouve les peintres roumains les plus célèbres, Nicolae Grigorescu, Ion Andrescu, Theodor Pallady, Stefan Luchian, Tonitza et bien d'autres et quelques peintres français, Monet, Renoir, Pissarro, Sisley..

Le musée national d'art de Roumanie, situé  près de l'immense place de la Révolution, est installé dans l'ancien palais royal et présente une immense collection divisée entre la collection d'art roumain, d'art européen et la section médiévale.

 

Bucarest  : Musée d'art national de Roumanie


Bucarest  : Musée d'art national de Roumanie (intérieur)
 

Je réunis dans ce billet les oeuvres des grands peintres roumains communs au musée Zambaccian et au musée national d'art de Roumanie.

 

Oscar Han : musée  Zambaccian

 

Oscar Han : le baiser (1891-1976) 

Les statues de Oscar Han se dressent devant la façade du musée Zambaccian. Le sculpteur, de mère roumaine et de père allemand, est né en 1891 et est mort en 1976 à Bucarest.



Musée Zambaccian :  Oscar Han Elégie (1928)


Musée Zambaccian : Oscar Han: jeune fille cousant

 

Sculptures

Rodin : le baiser musée national d'art de Roumanie Bucarest


Brancusi : le musée national d'art a peu d'oeuvres du sculpteur roumain.


Theodor Pallady (1871-1956)


Musée Zambaccian bureau

La visite du musée Zambaccian commence par le bureau où sont exposées de nombreuses oeuvres du peintre Theodor Pallady (1871-1956). Après avoir vécu à Dresde, il a travaillé à Paris avec Matisse, Rouaut et Marquet. Au début du XIX siècle, il retourne à Bucarest mais reste en contact étroit avec la vie intellectuelle parisienne. Son oeuvre est marquée, entre autres, par l'influence de Matisse.


Musée Zambaccian : Oscar Pallady


Musée Zambaccian TheodorPallady


Musée Zambaccian Theodor Pallady


Musée Zambaccian (intérieur)

 

Nicolae Grigorescu ( 1848-1956)

Nicolae Grigorescu  Musée Zambaccian  autoportrait


Musée Zambaccian : Nicola Grigorescu : portrait

Nicolae Grigorescu ( 1848-1956)  est considéré comme le plus grand peintre roumain. Il est l'auteur de d'une oeuvre considérable qui n'a cessé d'évoluer avec les années selon ses expériences et qui compte quelque 4000 oeuvres ! Il est né dans le village de Vacaresti puis, à la mort de son père, il déménage à Bucarest où il aide sa famille en peignant des icônes. Il reçoit d'abord des commandes pour des scènes religieuses dans les églises des monastère de Bacaoi, Amfira, Agapia. Il suit les cours du maître roumain  Anton Chladek.

Ses premières oeuvres non religieuses présentent une palette sombre, aux couleurs ocres, ancrées dans la terre.

Musée Zambaccian :Nicola Grigorescu : Ferme, Roses, Promenade dans la forêt de Fontainebleau, paysage(1881)

 

En 1861, il  obtient une bourse pour aller étudier à l'école des Beaux-arts de Paris.  Là, tout en suivant des cours, il copie les grands maîtres au Louvre. Puis, il rejoint l'école de Barbizon de 1861 à 1868 où tous les artistes européens se retrouvent. Un autre grand peintre roumain Ion Andreescu y séjourne aussi.  Il s'initie à la peinture en pleine nature dans les forêts de Fontainebleau avec  Camille Corot, Jean-François Millet dont il subit l'influence. Il sera le premier artiste roumain à introduire le plein air dans la peinture. Son style évolue, devient plus léger et rappelle parfois Corot. Sa palette devient plus claire et rend compte des effets de lumière. Les thèmes préférés de Nicolae Grigorescu sont les portraits, les fleurs, les paysages, les scènes de bataille.


Musée national d'art Bucarest : Nicola Grigorescu femme dans un jardin

 

 Dès 1870, il fait des séjours en Bretagne et en Normandie. Il devient l'ami de George de Bellio, le mécène des impressionnistes, découvre l'oeuvre de Monet, de Sisley qui  l'inspire. Il peint par touches légères aériennes, jouant avec les lumières. Il est le premier à avoir introduit l'impressionnisme en Roumanie.


Musée Zambaccian : Nicola Grigorescu : paysage d'automne


Il voyage en Italie, en Grèce, en Moldavie  et réalise de nombreux portraits de paysannes, de bergers, de scènes champêtres qui sont d'ailleurs, à mes yeux, beaucoup plus traditionnels et éloignés de l'impressionnisme.


Nicolae Grigorescu :  portraits  musée Zamabaccian et musée d'art national de Roumanie Bucarest

Lors de la guerre d’indépendance (1877-1878) qui oppose les Russes aux Turcs, la Roumanie étant du côté de la Russie et obtenant ainsi son indépendance de l'empire ottoman,  Grigorescu est envoyé sur le front. C’est là qu’il puise sont inspiration pour ses nombreux portraits de soldats roumains et turcs et pour des scènes de bataille.


  Nicola Grigorescu Musée national d'art Bucarest : Turcs : étude pour la bataille de Smardan


De 1879 à 1890, il travaille surtout à Paris et va peindre à Vitré en Bretagne. En 1899, il est élu membre d’honneur de l‘Académie Roumaine.

Nicolae Grigorescu  est considéré comme le peintre de l'impressionnisme roumain, le fondateur de la peinture moderne en Roumanie.


  Nicola Grigorescu Musée national d'art Bucarest :  Guimauve et bouquet de fleurs


Nicola Grigorescu : Jeune vigneronne française et femme dans un jardin Musée national d'art Bucarest

 

Musée national d'art Bucarest : Nicola Grigorescu Une fleur parmi les fleurs Melle Millet



Ion Andreescu (1850-1882)


Musée national d'art Bucarest : Nicola Grigorescu  peint Ion Andreescu à Fontainebleau (1900)


Ion Andreescu, né à Bucarest le 15 février 1850 meurt dans la même ville en 1882. Il fait  ses études à l'École des Beaux-arts de Bucarest avec un autre peintre roumain, Aman.  Andreescu, tout comme Nicolae Grigorescu, se rend  à Paris, où il travaille à l'Académie Julian, puis à Barbizon. Sous l'influence de Nicolae Grigorescu et de son séjour en France, son art évolue. La peinture en plein air l'amène vers une méditation sur la nature mais il meurt jeune de la tuberculose. Son tableau L'Hiver à Barbizon est considéré comme l'un de ses chefs d'oeuvre.


Ion Andreescu : Hiver à Barbizon musée Zamabaccian



Ion Andreescu  : musée Zambaccian


Ion Andreescu  : musée Zambaccian


Ion Andreescu  : musée Zambaccian




Musée national d'art de Roumanie Bucarest :Ion Andreescu



Musée national d'art de Roumanie Bucarest :Ion Andreescu (détails)


Stefan lucian (1868-1916)


Stefan Luchian : autoportrait et portait de Luchian peint par Camil Ressu musée Zamabaccian



Les premières oeuvres de Stefan Luchian que j'ai pu admirer au musée national d'art de Roumanie sont de magnifiques bouquets et quand j'ai visité le musée Zambaccian, de même,  si bien que j'ai appelé cet artiste : le peintre des fleurs  : un jaillissement de couleurs, de formes, une réelle beauté dans l'art de la composition. Bien entendu, il explore d'autres thèmes, et en particulier celui du portrait.
Stefan Luchian a suivi l'école des Beaux-Arts  à Bucarest et a été encouragé par Grigorescu dont le travail a eu une influence sur lui.



Stefan Luchian : musée Zambaccian et musée national d'art de la Roumanie

Stefan Luchian : musée Zambaccian

Stefan Luchian : portraits musée Zambaccian et Musée naitonal de Roumanie


Luchian Zambaccian


Nicolae Tonitza (1886-1940)

Tonitza Nicolae : Katioucha la Lipovène : musée Zambaccian
 
 
Nicolae Tonitza est un peintre, graphiste, journaliste et critique d'art roumain. Il a fait ses études d'art en Allemagne. Il a passé deux ans à Paris et a découvert l'impressionnisme sans continuer dans cette voie comme ses illustres prédécesseurs Grigorescu et Andreescu. Si sa palette a évolué et s'est éclaircie, c'est sous l'influence de Stefan Luchian. Ses goûts le portent plutôt vers et l'art décoratif de la Belle époque et Daumier (la caricature).

Tonitza : l'écrivain Gala Galaction musée Zambaccian

  Il évolue vers un style personnel, original, qui trahit sa préférence pour l'art graphique. Ses portraits d'enfants aux coloris frais, sont joyeux et évoquent l'innocence de l'enfance. Ils semblent sortir des feuillets d'un livre de contes, avec leurs yeux ronds comme des billes et leurs joues pleines.
 
 
Nicolae Tonitza :  Portrait d'enfant/ enfant au voile blanc/ La fille du garde-forestier/ Etude pour les orphelins

 
Tonitza : musée Zambaccian

 
Il a collaboré à des revues socialistes et c'est peut-être à cela que l'on doit ses tableaux montrant la misère du peuple.
 
Tonitza Nicolae : la queue pour le pain musée national de Bucarest



Tonitza Nicolae : Femmes pauvres musée Zambaccian


Les peintres français à Zambaccian

 
Musée Zambaccian  Pissarro Cézanne Matisse Renoir (détails)

 
 
 
Le musée Zambaccian et le musée national d'art de Bucarest possèdent quelques oeuvres de peintres français que j'ai découvert avec plaisir.

 

Les peintres français au musée national d'art de Roumanie

Musée national d'art de Roumanie : Un Claude Monet très particulier

 

Musée national d'art de Roumanie  : Signac

 

Musée national d'art de Roumanie Pissarro

 

Bucarest : musée Collectiilor ou musées des Collections (5)