La compagnie La crème donne dans la chapelle de Notre-Dame à Avignon un spectacle de Tchekov : Plaisanteries composé de trois petites pièces du dramaturge russe : les méfaits du tabac, Tragédien malgré lui et l'Ours. Ces oeuvres n'appartiennent pas au grand répertoire de Tchekhov. Ce sont des comédies courtes et légères du moins en apparence.
Dans Les méfaits du tabac, un professeur vient, sur l'ordre de sa femme, faire une conférence sur les méfaits du tabac pour une association charitable. De digression digression, l'homme se laisse aller à des confidences et l'on s'aperçoit bientôt qu'il est bafoué par son épouse, traité comme un domestique, soumis et sans défense. Face à sa vie gâchée, il a des rêves d'évasion qui ne se réaliseront jamais! Pas si légère, finalement cette courte pièce!
Hélas! je n'ai pas été convaincue par l'interprétation qui ne fait pas passer le tragique de l'échec du personnage.
Avec Tragédien malgré lui nous retrouvons sensiblement le même thème. Un homme expose à son ami la manière dont sa femme et toute sa famille l'exploitent, le ridiculisent. Le monologue -car l'ami reste quasi muet- ne s'achève qu'à la chute finale qui provoque le rire malgré sa cruauté. Là encore pas assez de nuances dans cette mise en scène et cette interprétation qui manquent de subtilité. Elle ne rend pas vraiment compte du comique et ne souligne par le tragique sous-jacent.
Enfin l'Ours qui est la plus développée de ces petites scènes raconte l'histoire d'un propriétaire terrien, sorte d'ours mal léché, misogyne et coléreux, qui vient rendre visite à une veuve éplorée pour lui réclamer l'argent dû par son mari défunt. Et ce qui doit arriver arrive, ces deux êtres de caractère après s'être copieusement insultés, tombent dans les bras l'un de l'autre!
J'ai aimé cet Ours servi par deux bons comédiens qui savent rendre le caractère inflammable des protagonistes et maintenir un crescendo trépidant dans les scènes de dispute. Le comique vient des contradictions des personnages, de leurs revirements, des brusques emportements qui vont jusqu'à la démesure voire l'absurde, ce que les deux comédiens ont su rendre avec une belle énergie et vitalité. Il est dommage, cependant, que l'exiguïté de la scène ne leur permette pas de s'exprimer sans contrainte. C'est le meilleur moment du spectacle!
Trois textes courts de Tchekhov sont regroupés pour constituer une bonne heure de spectacle. Dans un espace digne d'un aquarium de salon, où la mise en scène est réduite à sa plus simple expression et l'éclairage inexistant, tout repose sur la qualité de l'interprétation. Dans "les méfaits du tabac" un vieux conférencier s'adresse à nous pour faire le bilan tragique de sa pitoyable existence. L'acteur s'efforce de dire le mieux possible un texte, avec des attitudes étudiées, des respirations… travail sur le corps et sur la voix, certes, mais sans aucune émotion, on ne partage jamais la souffrance du conférencier palpable dans le texte. On souhaite ardemment que la conférence cesse, on voudrait allumer une clope même si on n'est pas fumeur. Aucune empathie. Ennui. Le "Tragédien malgré lui" hurle son désespoir d'être une marionnette manipulée par son épouse dans des aigus toniques. Vos oreilles réclament une boule quies. Vous comprenez l'épouse. Aucune émotion. Ennui. Heureusement "l'Ours" apparaît en face d'une veuve tout de noir vêtue, recluse dans son domaine, vous en arrivez à oublier l'inconfort de la salle, vos jambes repliées sur votre menton, les reins brisés et vous commencez à sourire, à rire même. Magie des acteurs. Un très inégal spectacle.
Plaisanteries De Tchekhov Dans Les méfaits du tabac, un professeur vient, sur l'ordre de sa femme, faire une conférence sur les méfaits du tabac pour une association charitable. De digression digression, l'homme se laisse aller à des confidences et l'on s'aperçoit bientôt qu'il est bafoué par son épouse, traité comme un domestique, soumis et sans défense. Face à sa vie gâchée, il a des rêves d'évasion qui ne se réaliseront jamais! Pas si légère, finalement cette courte pièce!
Hélas! je n'ai pas été convaincue par l'interprétation qui ne fait pas passer le tragique de l'échec du personnage.
Avec Tragédien malgré lui nous retrouvons sensiblement le même thème. Un homme expose à son ami la manière dont sa femme et toute sa famille l'exploitent, le ridiculisent. Le monologue -car l'ami reste quasi muet- ne s'achève qu'à la chute finale qui provoque le rire malgré sa cruauté. Là encore pas assez de nuances dans cette mise en scène et cette interprétation qui manquent de subtilité. Elle ne rend pas vraiment compte du comique et ne souligne par le tragique sous-jacent.
Enfin l'Ours qui est la plus développée de ces petites scènes raconte l'histoire d'un propriétaire terrien, sorte d'ours mal léché, misogyne et coléreux, qui vient rendre visite à une veuve éplorée pour lui réclamer l'argent dû par son mari défunt. Et ce qui doit arriver arrive, ces deux êtres de caractère après s'être copieusement insultés, tombent dans les bras l'un de l'autre!
J'ai aimé cet Ours servi par deux bons comédiens qui savent rendre le caractère inflammable des protagonistes et maintenir un crescendo trépidant dans les scènes de dispute. Le comique vient des contradictions des personnages, de leurs revirements, des brusques emportements qui vont jusqu'à la démesure voire l'absurde, ce que les deux comédiens ont su rendre avec une belle énergie et vitalité. Il est dommage, cependant, que l'exiguïté de la scène ne leur permette pas de s'exprimer sans contrainte. C'est le meilleur moment du spectacle!
Avis de Wens
Théâtre Notre-Dame
du 8 au 31 Juillet à 19H15
Durée 1h15
(voir article dans Le Monde diplomatique janvier : 2010 http://www.monde-diplomatique.fr/2010/01/POPELARD/18702)
Quelques extraits :
« Les indicateurs de santé de la population s’apparentent à ceux d’un pays en développement. Le taux de mortalité infantile s’élève à dix-huit pour mille, trois fois plus que dans le reste des Etats-Unis, autant qu’au Sri Lanka. »
« les classes moyennes et supérieures blanches partent s’installer dans les suburbs. Mais les raisons de ce déménagement sont aussi à chercher du côté de la peur et du racisme. Si les premiers départs ont lieu dès les années 1950, avec l’amorce de la désindustrialisation, la majorité de la population blanche prend prétexte de la révolte des Noirs de 1967 — quarante-trois morts ; l’armée envoya des chars — pour partir. Les représentations apocalyptiques valant à Detroit le surnom de Murder City (« cité du crime ») ou de Devil City (« cité du diable ») ont joué le rôle de prophéties autoréalisatrices.