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mercredi 7 décembre 2011

Les Romantiques anglais et russes : des pistes de lecture


Voici quelques pistes de lecture romantique anglais, russe. N'hésitez pas à compléter la liste, à laisser dans vos commentaires des titres, des noms d'écrivains à découvrir.


Littérature anglaise  

1) Préromantique


Robert Burns  : poète écossais (1759_1796)

William Blake (1757-1827) dessinateur, graveur, peintre, écrivain, poète

The Tyger ICI

Le roman gothique



Horace Walpole (1717_1797)
Le Château d' Otranto premier roman gothique

Ann Radcliffe :
Les Mystères de Udolfo (c'est de ce livre que se moque Jane Austen dans Northanger Abbey)

Mathew Gregory Lewis
 Le moine Chez Maggie ICI







2) Poètes romantiques première génération 


Samuel Taylor Coleridge (1772-1834)
The rythme of the ancien marin Le dit du Vieux marin



 William Wordworth (1770_1850)
Lyricals balads (1798)





 3) Romantiques seconde génération

George Gordon, Lord Byron (1788_1824)
Childe Harold
Dom Juan

Percy Bysshe Shelley (1792_1822) son oeuvre poétique
ses poèmes les plus connus The cloud, Ode to the west wind, to a skylark

John Keats (1795-1821)
Voir Bright Star et le film de Jane Campion ICI

Mary Shelley Frankeisten


Sir Walter Scott écrivain écossais

La mariée de Lammermoor
Ivanhoe Quentin Duward
Rob Roy  Voir Miriam ICI  et dans ma Librairie ICI

Waverley
The monastery





4) Le post romantisme dans le roman victorien

Charlotte Bronté :

Avec Jane Eyre qui la rend célèbre  Charlotte Bronté publie un  roman réaliste  mais très influencé par le gothique et la romance : le château,  la folle enfermée dans un grenier,  la passion amoureuse, donc encore influencé par le  romantisme

Emily Bronté
Les hauts de Hurlevent, conte réaliste qui échappe au réalisme par  la violence de la passion amoureuse, l'alliance de l'amour et de la mort,


Littérature russe 

 Alexandre Pouchkine, le "père" de la littérature russe

Alexandre Pouchkine
 
La fille du capitaine











contes fantastiques dont La dame de Pique











Eugène Onéguine










Rouslan et Ludmila









Vassili Joukovsky poésies et Les derniers instants de Pouchkine

Nicolas Gogol ; histoires fantastiques dont Le nez

Mikhail Lermontov : roman  : Un héros de notre temps poésie : le démon






mardi 6 décembre 2011

Invitation à la musique Romantique


George Sand et Frédéric Chopin


De temps en temps, je vous invite à aller voir des billets écrits dans le cadre du challenge romantique afin d'en découvrir les richesses et trésors et, bien sûr, ce sera chacune(e) son tour! Il ne s'agit pas d'un bilan mais d'une invitation  dans l'univers romantique de la blogosphère. Mardi dernier  vous étiez invités chez Eeguab   ICI.

Cette fois-ci, nous voyagerons en musique et en chansons dans plusieurs blogs!

La musique romantique

Gwenaelle dans son blog le Skriban nous convie à écouter ses musiciens romantiques préférés :  Place à la musique! avec Grieg, Schubert, Lalo...

Edvard  Grieg

Frantz Schubert

Edouard Lalo

Miriam a lu pour nous une biographie de Liszt : La vie de Liszt est un roman  Zsolt Harsanyi Actes Sud



Giuseppe Verdi

Chez Claudialucia, vous pouvez lire et écouter  La ballade du roi de Thulé  de Goethe mise en musique par Schubert et par Berlioz, traduite par Nerval : Goethe, Nerval, Berlioz, Schubert : Le roi de Thulé

 Hector Berlioz

Les Chansons

Chez Wens une parodie du Lac de lamartine : Julos Beaucarne : le lac


Chez Miriam : Le poème de Victor Hugo : Les Pauvres gens et la chanson Les neiges du Kilmandjaro  dans le film de Guediguian


Chez Eeguab : Hommage à Victor Hugo dans Guernesey de William Sheller



lundi 5 décembre 2011

Lecture commune, Polar scandinave : Leena Lehtolainen, Un coeur de cuivre

Leena Lehtolainen



Leena Lethloainen était présente au festival du polar scandinave de Villeneuve-lez-Avignon. C'est une écrivaine finlandaise qui a été lauréate de plusieurs prix dans son pays; Elle a créé un personnage de policier féminin, l'inspectrice Maria Kallio.
En commençant par Un Coeur de cuivre, j'ai pris la série en route puisqu'il s'agit du troisième roman dont Maria Kallio est l'héroïne. Bien sûr chaque épisode peut être lu séparément et est parfaitement compréhensible. Mais comme il est souvent fait allusion à des faits antérieurs, j'ai regretté de ne pas avoir commencé par le premier : Mon premier meurtre  puis le second : La poisse.

Titulaire d'une maîtrise de droit, Maria Kallio n'a plus de travail  après la mort de son patron dont le cabinet à fait faillite. Au chômage, elle se trouve bien heureuse d'accepter un remplacement de six mois dans sa ville natale, Arpikyla, comme chef de la police rurale. Elle s'était pourtant promis de ne jamais revenir dans cette ville laide et fermée comme toutes les cités qui ne vivent que d'une activité industrielle, ici  la mine de cuivre! Et comme, en plus, la mine a fermé, il ne reste plus qu'à  fuir si l'on ne l'a pas fait avant! Oui, mais six mois, ce n'est pas la mer à boire! Et puis le petit ami de Maria, Antti, est en stage à Chicago. Elle est toute seule. La voilà donc de retour à Arpikyla pour un travail de tout repos. Du moins le pense-t-elle!! Mais voilà, lors de la fête d'inauguration d'un centre touristique dans l'ancienne mine de cuivre, une femme se tue en tombant d'une tour. Suicide ou meurtre? La découverte d'un autre cadavre ne va plus laisser aucun doute.

L'enquête policière va être difficile pour Maria car elle va être amenée à interroger et aussi à soupçonner tout à tour sa meilleure amie, ses anciens camarades de classe et son amour de jeunesse, le beau Johnny, qui continue à la troubler. Les doutes de Maria sur ses sentiments, ses interrogations inquiètes sur son avenir professionnel mais aussi sur son mariage avec Antti vont  de pair avec ses investigations et sont les deux centres d'intérêt de l'intrigue. Le roman nous montre aussi ce qu'est la Finlande profonde, loin des dépliants touristiques, dans ces petites villes provinciales où règnent les passe-droits des élus, la corruption et le chômage avec comme arrière-plan la montée des idéaux d'extrême-droite et les affrontements meurtriers avec les immigrés.
Ce roman n'a pas été un coup de coeur pour moi mais il se lit agréablement et ne manque pas d'intérêt.

Lecture commune avec Lire au jardin Wens, Prune , Eeguab,

dimanche 4 décembre 2011

René-Guy Cadou : 30 Mai 1942

 Le vieil homme triste de Van Gogh
Le père de René Guy Cadou est mort en janvier 1940. Ce jour-là , le 30 Mai 1942, le poète pense à son père.
30 Mai 1942

Il n'y a plus que toi et moi dans la mansarde
Mon père
Les murs sont écroulés
La chair s'est écroulée
Des gravats de ciel bleu tombent de tous côtés
Je vois mieux ton visage
Tu pleures
Et cette nuit nous avons le même âge
Au bord des mains qu'elle a laissées

Dix heures
La pendule qui sonne
Et le sang qui recule
II n'y a plus personne
Maison fermée
Le vent qui pousse au loin une étoile avancée

Il n'y a plus personne
Et tu es là
Mon père
Et comme un liseron
Mon bras grimpe à ton bras
Tu effaces mes larmes
En te brûlant les doigts


Dimanche Poétique de Bookworm



Un livre, un Jeu : réponse à l'énigme n° 13 Madame de Lafayette : Mademoiselle de Montpensier



Les brillantes gagnantes  sont aujourd'hui :  Keisha, Aifelle, Maggie, Lireaujardin, Dasola, Miriam, Gwen, Jeneen,Pierrot Bâton, Sabbio... Bravo à toutes et merci pour votre participation.
 
Madame de lafayette:  Histoire de la princesse de Montpensier sous le règne de Charles X, roi de france
Bertrand Tavernier : La princesse de Montpensier voir chez WENS

Madame de La Fayette

De son nom complet Marie-Madeleine Pioche de la Vergne est plus connue sous le nom de madame de Lafayette qui est le nom de son mari, le comte François de la Fayette, noble désargenté à laquelle sa mère l'a mariée.
Demoiselle d'honneur de la reine Anne d'Autriche en 1650, elle prend  conscience des intrigues de la cour dont elle s'inspirera dans ses écrits. Elle se forme à la littérature dans les salons littéraires de madame de Rambouillet et de Mlle de Scudéry. Elle fréquente aussi le cercle janséniste de l'Hôtel de Nevers et se lie, vers 1660, au philosophe Arnaud et François de la Rochefoucault. Grâce à son amitié avec Henriette d'Angleterre qui épouse le frère du roi elle pénètre l'intimité de la cour.
En 1662, elle publie anonymement L'histoire de la Princesse de Montpensier, en 1670, Zaïde, et en 1678 le roman fondateur de la littérature française qui est considéré comme le premier roman moderne psychologique : La Princesse de Clèves (comme dit Keisha,  la copine de notre président!). Après la mort de son mari et de son ami La Rochefoucauld, elle écrit  Mémoires de la Cour de France pour les années 1688 et 1689 qui ne seront publiés qu'après sa mort  (résumé  de la biographie de Evènement)

Mademoiselle de Montpensier est un court roman (ou une nouvelle) qui raconte dans un style maîtrisé, simple et sobre, l'histoire de Marie de Mézières. D'une grande famille, celle-ci est promise dès l'enfance au duc du Maine, un  fils des Guise. Mais elle tombe amoureuse - et réciproquement- de Henri, le duc de Guise, qui sera dit plus tard Le Balafré, frère de du Maine. Son père décide, reniant sa promesse à la famille des Guise, de la marier au duc de Montpensier. Marie s'insurge mais elle doit céder à la pression familiale et épouser cet homme qu'elle ne connaît pas. Elle s'efforce alors d'être une bonne épouse, mène une vie studieuse en compagnie du vieil ami de son mari le comte de Chabannes qui lui sert de précepteur. Celui-ci, un huguenot qui a renié sa foi par amitié avec Montpensier et par rejet de la violence, tombe amoureux d'elle malgré la maîtrise qu'il croit exercer sur ses sentiments. Marie n'accorde aucun crédit à l'amour de ce subalterne. Mais lorsque Henri de Guise et elle-même se revoient, leur amour renaît. La rivalité de tous ces hommes amoureux d'elle, y compris du duc d'Anjou, frère du roi,  futur Henri III, excite la jalousie du mari et va mener au drame. Le récit se déroule sur un fond de guerre de religion et la mort, corollaire de l'amour, semble toujours peser sur les personnages à l'image de cette terrible guerre civile qui déchire le pays. D'ailleurs, le roman débute par cette si  belle phrase, d'une grande pureté stylistique, qui résume si bien l'intrigue et le sens du  roman :
Pendant que la guerre civile déchirait la France sous le règne de Charles IX, l'amour ne laissait pas de trouver sa place parmi tant de désordres, et d'en causer beaucoup dans son empire.
 Une des différences qui me frappent le plus entre le roman et le film mais qui est importante parce qu'elle traduit une réalité du XVI siècle, c'est la différence d'âge entre les héros du roman et ceux du film.  Dans le roman de madame Lafayette les personnages sont presque des enfants, reflets d'une époque où les filles nobles étaient mariées très jeunes pour  servir les intérêts familiaux et les jeunes gens de même, envoyés sur les champs de bataille avant même d'avoir vécu.  Dans la scène ou l'on voit Marie et Henri amoureux avant le mariage de Marie ils ont moins de quinze ans. Plus tard, au moment où se passe l'histoire, la princesse de Montpensier n'a pas plus de dix-sept. Le prince de Montpensier Henri du Guise, le duc d'Anjou sont des jeunes gens âgés de dix-huit ou dix-neuf ans. Vous imaginez donc quel âge a le "vieux" comte de Chabannes!
Même si Bertrand Tavernier a un profond respect et une grande admiration pour Madame de la Fayette et pour ce  roman, il est bien certain qu'il a dû mettre beaucoup de lui-même dans ce film. Comment, en effet, adapter un récit aussi court, dépouillé de tout détails, qui raconte les faits bruts, et en faire une oeuvre cinématographique développée, si ce n'est en interprétant, en allant au-delà de ce qui est écrit? Et c'est ce qu'a fait le réalisateur mais toujours dans le respect de l'oeuvre littéraire qui est analysée au mot près et aussi de l'Histoire, Bertrand Tavernier s'appuyant sur les connaissances d'un historien. Il a pourtant pris des libertés par rapport à l'oeuvre, guidé par son admiration pour le personnage de Marie, en allant plus loin que madame de Lafayette dans la revendication de la liberté de la femme et du féminisme. L'écrivaine écrivait, en effet, plutôt pour donner des leçons de prudence aux jeune filles,  mais comme dans toute oeuvre littéraire digne de ce nom, elle est dépassée par les possibilités de son personnage.

"Elle mourut peu de jours après, dans la fleur de son âge, une des plus belles princesses du monde et qui aurait été heureuse si la vertu et la prudence eussent conduit ses actions.

J'ai devant moi, la nouvelle de madame de Lafayette aux éditions Flammarion publié en même temps que le scénario du film. Faire cette lecture comparative est passionnant. Le livre est  précédé d'un avant-propos de Bertrand Tavernier qui explique les étapes de la construction du scénario. Je vous donne un exemple en le citant : 
je me suis arrêté sur une phrase de la nouvelle:
 Mlle de Mézières, tourmentée par ses parents, voyant qu'elle ne pouvait épouser M. de Guise et connaissant par sa vertu qu'il était dangereux d'avoir pour beau-frère un homme qu'elle souhaitait pour mari, se résolut à obéir à ses parents..."
Un mot en particulier m'a saisi : "tourmentée". Qu'entendait par là madame de Lafayette? Des historiens, notamment Didier Lefur, à qui j'ai posé la question, m'ont répondu que "tourmentée" signifiait "torturée" et qu'alors les lecteurs entendaient ce mot dans toute sa force et sa violence. Je me suis souvenu que ce terme est utilisé au Moyen-âge pour décrire les horreurs de l'Enfer. Marie avait donc pu être battue, frappée, menacée d'être enfermée dans une prison, ou plus sûrement dans un couvent. (..)Le mot "tourmentée" signifiait donc que Marie avait d'abord farouchement refusé ce projet de mariage.  Cette révélation m'a permis d'entrevoir la couleur, l'état d'esprit, la tessiture de Marie. J'allais bientôt saisir la tonalité, comme dans un morceau de musique. La jeune fille que décrit madame de Lafayette est prisonnière de sa caste, de traditions, de coutumes qui ne lui confèrent pas plus de droits, malgré son rang, que n'en a aujourd'hui une jeune fille née chez les mormons ou des protestants traditionnalistes américains, ou encore dans une famille religieuse fondamentaliste turque, yéménite ou hindoue.

Ce seul mot "tourmentée"  va donner lieu à un long développement, dans le film, qui ne couvrira pas moins de quatre scènes 24, 25, 26, 27. C'est un bel exemple de la démarche du cinéaste et de ses scénaristes-dialoguistes, Jean Cosmos et Olivier Rousseau, tout au cours de l'élaboration du scénario. Tavernier s'empare d'une phrase, d'une idée, d'une situation et se demande chaque fois comment il va le traduire en images en restant fidèle à l'époque historique et au caractère des héros.
Tavernier s'intéresse aussi beaucoup au comte de Chabannes qui avec Marie est le personnage principal et a inspiré à Madame de Lafayette un très beau portrait d'humaniste (qui refuse la guerre) et d'amoureux vieillissant prêt à mourir pour la femme qu'il aime.

Je râle parce que j'ai raté le visionnement du film et ne le connais que par le scénario. Voilà une lacune que je vais m'empresser de combler.


samedi 3 décembre 2011

RAPPEL : lecture commune d'un polar scandinave

Matisse : La lectrice soumise

Je vous rappelle notre rendez-vous scandinave pour le Lundi 5 Décembre.

Le but est de lire un roman policier scandinave au choix, celui que vous avez dans votre PAL,  par exemple, ou celui que vous rêvez de découvrir.
A Lundi peut-être pour ceux qui sont prêts!

Les inscrits  : Lire au jardin, Lystig, Wens , Claudialucia, Maggie, Eeguab, Océane.

Un livre, un film : Enigme N°13



Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même nous vous proposons, le samedi, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film.

Chez Wens ICI vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur.

Consignes :  Vous pouvez donner vos réponses par mail (que vous trouverez dans mon profil) : Qui êtes-vous? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs qui n'auront gagner que la gloire de participer (avouez que c'est beaucoup!) sera donnée le Dimanche.
 
Enigme n° 13
 
Cette nouvelle a été écrite au XVII siècle et raconte l'histoire d'une grande dame de la fin du XVI° siècle dont les amours sont contrariés. Le récit se déroule pendant la période des guerres de religion et de la Saint Barthélémy.

Pendant que la guerre civile déchirait la France sous le règne de Charles IX, l'amour ne laissait pas de trouver sa place parmi tant de désordres, et d'en causer beaucoup dans son empire. La fille unique du marquis de Mézières, héritière très considérable et par ses grands biens et par l'illustre maison d'Anjou dont elle était descendue, était comme accordée au duc de Maine, cadet du duc de Guise, que l'on appela depuis le Balafré. Ils étaient tous deux dans une extrême jeunesse et le duc de Guise, voyant souvent cette prétendue belle-sœur, en qui paraissaient déjà les commencements d'une grande beauté, en devint amoureux et en fut aimée.
 

vendredi 2 décembre 2011

Des mots une histoire : Pardon Baudelaire!

 Charles Baudelaire par Courbet

 Les mots imposés pour l’édition du jeu Des mots, une histoire dans le blog d'Olivia Désirs d'histoires sont  :
pilier – autocollant – mistral – défaillir – canot – photo – anthropomorphisme – gazelle – soupe-au-lait – sincère – assouvir – dormir – vent – souffler – bouilloire – désir – chaleur d’hiver – animalisme – douleur

La nature est un temple ou de vivants piliers
Laissent souvent passer de confuses paroles*

L'homme y passe, fantôme, errant et gémissant 
dans le vent froid soufflant la douleur des absents
Loin de là, sur la grève où la vague se cabre,
le mistral déchaînant sa fureur sur les flots
a brisé un canot, dispersé ses débris.
Mais lorsque la nature le berce dans ses bras
L'homme y peut assouvir son désir de dormir
Dans la chaleur d'hiver, la bouilloire gloussant,
Son chat au coin du feu, ronronnant doucement .
Sincère partisan d'un doux animalisme
il veut de la douleur prémunir la gazelle
sans antropomorphisme, avec amour, respect,
aimer les animaux, lui qui est soupe-au-lait
Se faire doux et humble ainsi qu'un nouveau-né
sourit sur la photo, béate insouciance.

* Pardon Baudelaire mais je n'ai pas réussi à placer autocollant!
Correspondances Les Fleurs du Mal


jeudi 1 décembre 2011

Reif Larsen: l'extravagant voyage du jeune et prodigieux TS Spivet



Tecumseh Sansonnet Spivet (ces deux prénoms sont tout une histoire!) vit dans un ranch à Divide, Montana, avec sa famille composée de membres un peu disparates, entre un père cow boy plutôt rustique et une mère, le Dr Clair, entomologiste passionnée. Celle-ci a compris les dons extraordinaires de son fils et les encourage en le confiant au docteur Yorn, un savant qui devient une sorte de père spirituel. Jeune cartographe surdoué de douze ans, passionné de sciences, TS Spivet apprend qu'il a gagné un prix prestigieux décerné par le musée Smithsonian à Washington pour la qualité exceptionnelle de ses illustrations scientifiques. Il décide alors sans avertir ses parents et son mentor de partir à Washington pour recevoir son prix mais là-bas personne ne sait qu'il est un enfant. C'est le début d'une longue traversée des Etats-Unis, caché dans un train de marchandise comme un véritable vagabond  de la Grande Dépression, un hobo.

Disons tout de suite que le personnage principal, TS, jeune garçon surdoué est très attachant. Le contraste entre sa maturité intellectuelle et son comportement parfois enfantin amusent mais est émouvant car il révèle sa fragilité et sa solitude. Son voyage sera une épreuve, il affrontera beaucoup de dangers, il lui faudra patience, intelligence et courage pour réussir.

Le roman est divisé en trois parties qui correspondent à trois moments de la vie de TS et aussi à trois étapes géographiques :  1°L'Ouest  2° la traversée 3 °L'Est.  Au cours de ces trois étapes, Reif Larsen présente à la fois les paysages de l'Amérique mais aussi son passé à travers la saga de sa famille car TS va découvrir, dans un carnet qu'il a volé à sa mère, l'histoire d'Emma, son arrière grand-mère.  Ce récit dans le récit mêle à la fois le passé et le présent et établit des parallèles entre deux destins, celle d'Emma et du Dr Clair, la mère de TS. Scientifiques de haut niveau, elles sont en tant que femmes vouées à l'échec, en butte à la suprématie masculine. Prises au piège de l'amour pour des hommes qui ne leur ressemblent en rien, elles sont retenues au foyer et élèvent leurs enfants. Un parallèle existe aussi entre Emma et son arrière petit-fils. Tous deux ont besoin d'un père spirituel, d'un mentor pour les guider dans le domaine des sciences. Le jeune garçon réussira-t-il là où Emma a échoué? On verra quand il arrivera au Smithsonian que la question se pose. L'enfant, comme la femme, a à affronter des difficultés et déjouer des chausses-trappes inhérents à son fragile statut social. TS rencontre, en effet, la jalousie des scientifiques adultes mais excite aussi leur concupiscence car l'image de l'enfant prodige peut être médiatisée et rapporter gros. Le jeune garçon est transformé en bête de cirque, exposé à la curiosité de tous, exploité. Heureusement pour lui, son père, le vrai, interviendra pour le sortir des griffes de cette "maffia". Vision assez pessimiste de Reif Larsen visant l'une des Instituions les plus prestigieuses du pays!

C'est en ce sens que l'on peut dire que ce voyage est initiatique pour TS. Il va découvrir la vérité des personnes qui l'entourent cachée derrière l'apparence. Pas seulement celle des scientifiques mais aussi celle de ses parents. Il y a un grand sens du tragique dans cette famille dont les membres sont incapables d'exprimer leurs sentiments que ce soit pour dire leur amour ou crier leur désespoir. Entre un père taciturne et un peu primaire, une mère, savante et secrète qui s'enferme dans de vaines recherches pour un insecte qui n'existe vraisemblablement pas, il se sent coupable de la mort tragique de son grand frère Layton dont personne ne parle dans une sorte de déni de la réalité. Sa longue traversée lèvera le voile et lui fera mieux comprendre sa mère et découvrir les sentiments de son père, ce qui tempère la tristesse de l'enfant. Mais l'humour le dispute au tragique avec tout autant de force  car les personnages de cette famille sont si inattendues, si étranges, si extravagants que l'on ne peut s'empêcher d'en rire.... Gracie, la grande soeur, la seule "normale" de la famille fait parfois ce qu'elle appelle un une retraite "anti-abrutis" quand elle ne peut plus les supporter. Elle s'enferme dans sa chambre dont elle ne sort plus même pour prendre ses repas.

Elle y restait des heures, jusqu'à trente-six le jour où je l'avais électrocutée (par accident) avec le polygraphe que j'avais fabriqué moi-même et que, par la suite, j'ai pris la sage décision de démonter. Ce jour-là, je n'avais pas réussi à lui faire abandonner son cocon de pop sucrée qu'en lui offrant presque cent cinquante mètres de chewing-gum en ruban (et toute mon allocation mensuelle de l'Institut de surveillance géoloque y était passée.

 Notons aussi et c'est un des faits remarquables du roman que les connaissances scientifiques de Reif Larsen, son sens du détail, de la précision, lui permet de nous faire découvrir un monde passionnant  dans lequel il nous introduit par l'intermédiaire  de son petit héros à la curiosité insatiable. De plus, l'écrivain mène  une réflexion sur la science avec une telle ferveur qu'il nous la fait aimer. Et quand il demande si celle-ci est bien utile, c'est l'éclat de rire de Mr Englethorpe, le mentor d'Emma, qui répond :
C'est le mot "utile" qui me chiffonne. Toute ma vie ce mot m'a tracassé. Voyager, par exemple, est-ce "utile". Je n'en suis pas certain, mais bon Dieu (..), bon Dieu que c'est passionnant"!

Les marges du livre sont agréablement illustrés et présentent les schémas mais aussi des réflexions scientifiques de TS, des anecdotes familiales... Ceci a été parfois un peu déstabilisant pour moi  (pourtant c'est un des charmes du livre!) car j'avais l'impression d'être détournée de ma lecture, arrêtée dans la progression du récit par tous ces détails foisonnants. Quand je m'y suis habituée, je me suis rendue compte que la plupart de ces notes servait  le récit. Je me suis demandée si les difficultés que j'avais éprouvées pour progresser dans ma lecture étaient liées à cette manière d'écrire un peu partout comme s'il s'agissait d'un carnet de notes prises sur le vif ou si certains passages étaient moins réussis d'où une attention moins soutenue? Par exemple, je n'ai pas aimé cette histoire de société secrète du Mégatherium auquel adhère TS. Je ne vois pas trop où menait cette histoire , ce que l'auteur voulait dire? Mais malgré cette restriction, ce roman est riche, passionnant par bien des aspects.

de Sylire et LIsa

Magritte, le double secret


 Magritte Le double secret est un album de l'atelier des enfants et musée national d'art moderne du Centre Georges Pompidou dans la collection l'Art en jeu. Ce livre se propose de faire comprendre aux jeunes lecteurs le tableau de Magritte intitulé Le Double secret (1927)et de les faire pénétrer dans l'oeuvre de l'artiste.
Une silhouette se détache  devant une fenêtre. Est-ce un homme? Est-ce une femme? Que pense-t-il? Parle-t-il? Imaginons que l'on regarde à l'intérieur par des petits trous pour connaître son secret. Mystère! c'est l'obscurité absolue! Alors découpons ce visage pour voir à l'intérieur, posons le morceau à côté de la tête et voilà ce que l'on découvre :

Le double secret

Des petits grelots, une série de petits grelots?  Mais qu'est-ce que cela signifie? Le livre amène à une interrogation ludique sur le sens de cette image. Qu'a voulu dire le peintre? On peut imaginer avec l'enfant que la dame (?) a de la musique de la tête, Pourquoi? Parce qu'elle est vide, qu'elle n'a pas de place pour la pensée et le sentiment ou parce qu'elle est gaie, toujours en train de voir la vie du bon côté?
On peut imaginer aussi que l'on  découvre  dans cette tête ouverte autre chose :  L'empire des Lumières (1954), La vie secrète (1928) La Mémoire (1948), Le Modèle rouge (1935) Le Libérateur (1947)

L'empire des lumières

L'album nous amène alors vers d'autres découvertes des oeuvres de Magritte et grâce au découpage du premier tableau nous pouvons emplir la tête du personnage de tout l'univers bizarre et mystérieux  de Magritte.  Il s'en passe des choses dans une tête!


La Mémoire et le Modèle rouge

L'album est donc une exploration agréable et enrichissante de l'univers surréaliste du peintre. Il interroge l'enfant sur le sens de ce qu'il voit autour de lui et peut être prétexte à attiser son imagination.  Pourquoi la maison est dans la nuit en plein jour? Pourquoi la mémoire a-t-elle une tache de sang sur le visage .... ?
Un bel album à partager avec son enfant.


Pour Magritte, peindre était une méthode pour mieux connaître l'existence : des grelots, une pomme verte, des chaussures, une maison, des arbres, les oiseaux, les nuages, le jour et la nuit; tout cela est familier et on ne regarde plus vraiment ce que l'on connaît très bien ou que l'on croit connaître. Si tout à coup les chaussures deviennent des pieds, la pomme devient si grosse qu'elle remplit la pièce, si la nuit tombe au milieu du jour, si une grosse boule flotte dans l'air de la chambre comme une énorme lune, si les grelots tintent dans une tête, alors, on s'arrête... On se dit : Quoi??... que se passe-t-il? Est-ce vraiment une pomme? et les chaussures, et la maison? Ai-je bien regardé? Ai-je réellement bien compris?
Catherine Prat-Okuyama et Kimihilo Okuyama




Les peintures sont comme des fenêtres ouvertes sur un monde qui est notre monde et pourtant, le temps n'y est pas le même que celui de nos montres, les lieux y semblent différents, et ainsi on se réveille, on a presque peur et le secret des choses peut nous apparaître. C. et K. OKuyama


Le mot : secret

mercredi 30 novembre 2011

Les Romantiques français : des pistes de lecture (2)


Lire la liste des suggestions de lecture romantique n°1 avant celle-ci.
Baudelaire a qualifié de le romantisme seconde génération de "surnaturalisme". Le romantisme français s'ouvre, en effet, au domaine du fantastique, du rêve de l'imaginaire.. Il est représenté par Charles Nodier, Gérard de Nerval (liste 1), Aloysius Bertrand, Maurice Guérin mais il a influencé aussi George Sand, Victor Hugo...


Charles Nodier                       Aloysius Bertrand  
       
   Lectures possibles

Charles Nodier : Trilby, le lutin d'Argail, La fée-aux-miettes

Aloysius Bertrand : Gaspard de la Nuit  poème en prose (une oeuvre que j'ai vraiment envie de découvrir)
Maurice Guérin : La bacchante; le Centaure

Deux écrivains à part

Stendhal et Balzac

Deux écrivains Stendhal et Balzac échappent à toute classification à priori. Ils peuvent être romantiques dans leurs thèmes par exemple mais réalistes dans la forme. On a pu parler du réalisme visionnaire de Balzac et du romantisme de Stendhal traitant la passion amoureuse dans La Chartreuse de Parme. Mais si l'on ne peut les faire entrer dans un moule, on peut par contre les lire et avec beaucoup de plaisir puisqu'ils entrent dans notre challenge romantique.

Stendhal : Le Rouge et le Noir, Armance, La charteuse de Parme.
Balzac : La peau de chagrin (roman fantastique), Seraphita, La recherche de l'absolu, Le lys dans la vallée (passion romantique), les Illusions perdues, Splendeurs et misères des courtisanes....


Qui est-elle?

Il s'agit d'une poète romantique mineure (1786-1859)
Elle a écrit :
J'irai, j'irai porter ma couronne effeuillée
Au jardin de mon père ou revit toute fleur