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mercredi 3 octobre 2018

Policiers : Sandrine Colette/ Hervé Commère/ Ian Rankin/ Pierre Lemaître/



J'ai lu quelques policiers pendant l'été mais je n'ai pas eu le temps d'en parler. Je m'en acquitte ici en les regroupant. Avec le recul, même si je me souviens de chacun d'eux c'est souvent d'une manière détachée, un passage, une scène, une idée.. Je vais dire pour chacun d'eux ce qui surnage de toutes ces lectures

Sandrine Colette Six fourmis blanches

 

Cinq amis ont décidé de s'offrir un week-end de marche dans les montagnes d'Albanie. Menés par Vigan, un guide local impénétrable à l'étrange charisme, ils vont vite déchanter : au bout de quelque temps, l'échappée belle vire au cauchemar, puis au carnage. Egarés en pleine tempête, prisonniers d'une nature impitoyable, vont-ils échapper au mal qui rôde dans ces désolations glacées ? Récompensée par le Grand Prix de Littérature Policière en 2013 pour son premier roman, Sandrine Collette crée l'événement avec ce nouveau thriller implacable, salué par la critique et plébiscité par les lecteurs, qui confirme toute l'étendue de son talent

Ce qui m'a marquée dans le roman, c'est la description des coutumes archaïques dans cette montagne albanaise, à travers le personnage de Mathias, le sacrificateur de chèvres. Sandrine Colette a beaucoup de talent dans la description de cette société superstitieuse, encore hantée par la peur du diable, et qui appartient à un monde ancien, un pays au climat rude, accroché à son sol aride, dominé par les neiges éternelles, ou renaissent au printemps, parmi la roche, les narcisses sauvages; une société patriarcale dans laquelle le Vieux Carche, sorte de maffioso, propriétaire terrien, règne en tyran sur sa famille mais aussi sur toute la population qui est sous sa coupe. Le style de l'écrivaine est à la hauteur de cette description :
 
Le mal suinte de ce pays comme l'eau des murs de nos maisons tout le long de l'hiver. Enraciné en nous, telle une sangsue fossilisée sur une pierre. C'est ce que disait mon grand père, et, avant lui son père, et le père de son père : depuis toujours ces montagnes sont maudites...
Les vieux répètent à l'envi que les mauvais esprits ont choisi cet endroit pour venir mourir; qu'ils y agonisent des années durant, crachant des imprécations sur nos roches et nos forêts malingres. Nous sommes de trop dans ces vallées; nous en payons le prix fort.

Le groupe de randonneurs français qui part dans la montagne, leurs mésaventures, leur peur, quand ils se perdent dans la montagne malgré la compétence de leur guide Vigan, entretient un bon suspense tout au long de l'intrigue qui vire bien vite au cauchemar.


Hervé Commère Les ronds dans l'eau


 Un truand paranoïaque en cavale depuis quarante ans. Un serveur dépressif qui voit son ancien amour se trémousser dans un jeu de télé-réalité. Quel est le rapport entre ces deux hommes ?
A priori, il n'en existe aucun.
Aucun lien entre ces deux êtres que tout ou presque oppose et qui ne se connaissent pas.
Sauf peut-être une lueur dans le regard d'un vieil homme ou l'obsession d'une journaliste à réunir les pièces d'un vieux puzzle.
Sauf peut-être les ronds dans l'eau.
Car certains actes ont des répercussions inattendues, même longtemps après...

 Ce roman se lit avec plaisir et l'on a attend avec impatience la rencontre  (et comment pourrait-il en être autrement? ) du jeune homme amoureux  déçu et du Vieux truand. 
Ce qui m'a le plus marquée? Les rapports de la journaliste avec le malfrat "retraité et paisible", scènes dans lesquelles la jeune femme  fascinée par le crime, venue interroger le vieil homme paraît dominer la situation et la brusque inversion des rôles à la violence inouïe.

Ian Rankin : Une enquête de l'inspecteur Rébus

La police a pris en chasse deux adolescents qui prétendent avoir enlevé la fille du maire d'Édimbourg. Acculés, ils se jettent d'un pont sous les yeux de l'inspecteur John Rebus. Hanté par cette image, Rebus tente de retrouver la jeune fille disparue et d'en savoir plus sur les deux jeunes gens. C'est alors que survient un second suicide, spectaculaire et encore plus suspect... 

On retrouve ici l'inspecteur Rébus toujours porté sur la bouteille et dépressif, en chasse dans les rues hivernales, lugubres et glaciales, d'Edimbourg. La scène du suicide des jeunes gens sur le pont a beaucoup de force. 
 Comme d'habitude, à travers ce roman, l'écrivain écossais décrit la corruption et les dessous de la société économique et de l'Etat. Tout y est prétexte à magouille mais ceux qui y participent sont intouchables car leur arrestation priverait d'emploi une grande partie de la population ! Les logiques du capitalisme !  J'avoue que j'ai trouvé l'intrigue complexe et parfois difficile à suivre.

 Pierre Lemaître : Sacrifices


Témoin d’un hold-up dans le quartier des Champs-Élysées, Anne Forestier échappe par miracle à la sauvagerie du braqueur. Détruite, défigurée. Bouleversé, le commandant Verhœven, qui est son amant, s’engage corps et âme dans cette enquête dont il fait une affaire personnelle. D’autant que le braqueur, récidiviste déterminé et d’une rare férocité, s’acharne à retrouver Anne pour l’exécuter… Les deux hommes s’engagent alors dans un face à face mortel dont Anne est l’enjeu. Verhœven, touché au plus secret de sa vie privée, devient à son tour violent, implacable, jusqu’à sacrifier tous ses principes… Mais en réalité, dans cette affaire, qui est le chasseur ? Et qui est la proie ? Par l’auteur de Au revoir là-haut, prix Goncourt 2013.

Désolée mais je ne me souviens plus très bien de l'intrigue si ce n'est de ce passage saisissant où la jeune femme, Anne, est attaquée dans la bijouterie. Le style de Pierre Lemaître permet de "voir " la scène si bien que j'ai l'impression qu'elle est devant mes yeux comme dans un film.  Il faut reconnaître que Pierre Lemaître sait écrire ! quelle qualité du style ! j'ai lu le roman sans déplaisir mais je préfère le Pierre Lemaître de Au revoir là-haut.

lundi 1 octobre 2018

dimanche 30 septembre 2018

Voyage dans le Sud-Ouest de la France (2) : La collégiale de Montpezat-de-Quercy/ Cordes-sur-Ciel/ La cathédrale d'Albi

La collégiale de Montpezat du Quercy Le vie de Saint Martin

Suite de mon voyage éclair dans le sud-ouest de la France : Après l'abbaye de Moissac, la collégiale de  Montpezat -de-Quercy (Tarn et Garonne)

 Montpezat-de-Quercy

La collégiale de Montpezat du Quercy
La collégiale de Montpezat du Quercy
Montpezat de Quercy (ou mons Pedatus qui signifie mont fortifié) est une bastide ceinte de remparts, perchée sur sa colline, dominant toute la plaine.


Elle a gardé des vestiges de son passé médiéval, les maisons à colombages, et surtout la collégiale de Saint Martin construite vers 1337.

Montpezat -du- Quercy : place de la Résistance
Montpezat -du- Quercy : place de la Résistance
Quand nous sommes arrivés sur la petite place ci-dessous, devant la mairie qui date du XIX siècle, le nombre de voitures nous a étonnés mais le cliquetis des couverts et des verres et le brouhaha des conversations nous ont appris que nous tombions en pleines agapes municipales. Le repas terminé, après le départ de tous, le silence est revenue sur la ville curieusement calme et déserte.

Montpezat -du- Quercy : place de la Résistance
Montpezat -du- Quercy : place de la Résistance
La collégiale Saint Martin  a été construite vers 1337 par un architecte de la cour papale d'Avignon. Elle présente les caractéristiques du roman méridional, une seule nef, des chapelles latérales séparées par des contreforts intérieurs. Elle donne une impression de clarté et d'harmonie.

Montpezat -du- Quercy : Collégiale Saint Marin (intérieur)
Elle possède un riche trésor, de splendides tapisseries de Flandres, seize tableaux racontant la vie de Saint Martin dont les épisodes les plus marquants, le partage du manteau, la lutte contre Satan, l'exorcisme, les guérisons effectuées par le saint... Chaque tableau est commenté par un quatrain en ancien français.






 Cordes-sur- Ciel 

Cordes-sur-ciel (Tarn) est un petite ville médiévale accrochée au sommet du puech de Mordagne et dominant la vallée du Cérou. Ses maisons gothiques en grès rose à reflets gris, sa halle, sa double enceinte fortifiée et la vue splendide qu'elle nous offre du point le plus élevé, font cette cité un lieu de toute beauté.










Albi : La cathédrale Sainte-Cécile



Et puis revoir la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi (Tarn).
 La cathédrale d'Albi en impose par sa dimension hors du commun, son aspect de forteresse et son matériau de briques rouges. Sa construction commence en 1282 et dure un siècle.



Sur la place Sainte-Cécile se dressent la cathédrale et le palais de la Berbie, résidence épiscopale, où est installée le musée Lautrec.

 
Si la cathédrale apparaît comme une grande forteresse, le porche et et le baldaquin (1520-1535) de style gothique flamboyant contraste avec la sévérité de l'ensemble.




A l'intérieur, la vaste nef est coupée par un jubé (XVsiècle) qui la sépare du choeur en étalant toute l'exubérance de sa décoration et la richesse de la statuaire.






Dans l'intérieur du choeur, les stalles récemment restaurées sont surmontées de soixante et douze anges qui complètent la décoration du jubé.



Les vitraux, les voûtes peintes à fresques lapilazzuli et or qui conte la vie de Sainte Cécile, les entrelacs des nervures, la finesse de ses dentelles de pierre forment un ensemble particulièrement riche et colorée.




Du côté opposé du jubé, sur la paroi occidentale, au-dessous de l'orgue, une immense peinture murale représente le jugement dernier exécutée entre 1464 et 1484. La partie inférieure montre le supplice des damnés.