Pages

Affichage des articles dont le libellé est biographie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est biographie. Afficher tous les articles

jeudi 20 octobre 2016

Henri Troyat : Biographie de Juliette Drouet (1806-1883)

Juliette Drouet lithographie de 1833

La biographie de Juliette Drouet de Henri Troyat est intéressante à bien des égards non seulement parce qu’elle nous conte les amours de Juliette et de Victor Hugo, liaison qui a duré cinquante ans, en nous faisant entrer dans l’intimité de Victor Hugo mais aussi parce que ce récit est ancré dans l’histoire du XIX et dans l'oeuvre et la vie du grand poète.
Juliette Drouet ou Julienne-Joséphine Gauvain de son vrai nom, comédienne, est, en effet, très impliquée dans l’oeuvre de Victor Hugo. Si elle joue le rôle de la princesse Négroni dans Lucrèce Borgia et échoue dans celui de Jane dans Marie Tudor, il y a d’autres pièces de Hugo comme celle de Marion Delorme dont elle apprend le rôle principal dans le vain espoir de se le voir confier. Quant aux recueils de poèmes d’Hugo, Les contemplations, les Orientales, la légende des siècles,  et ses romans, Les misérables, Les travailleurs de la mer, L’homme qui rit et tant d’autres, elle passe la plus grande partie de sa vie à les copier pour lui et elle les connaît parfois par coeur. Impliquée aussi par les travaux d’écriture qu’elle exécute à la demande de son amant pour apporter des témoignages de sa vie au couvent ou des émeutes dans les rues pendant la révolution qui nourrissent ses romans. D'autre part, il n’est pas rare que Hugo fasse allusion à elle d’une manière détournée dans ses romans ou qu’il lui dédie des poésies.

Victor Hugo, Jeanne et George

De plus, elle fait partie de sa vie à tous les instants. C’est elle qui le sauve en organisant son exil vers Jersey quand il est en passe d’être arrêté après le coup d’état de Napoléon le Petit. A travers Juliette, nous suivons Hugo dans tous les grands moments de sa vie privée ou publique, son implication dans la République en tant que député, sa lutte pour obtenir l’amnistie des communards, son exil orgueilleux, la mort de Léopoldine, la maladie mentale d’Adèle, l'amour pour ses petits-enfants. Nous le voyons aussi dans ses contradictions, ses bassesses, briguant avec acharnement, malgré l’avis de Juliette, un siège à l’Académie française, et plus tard à la pairie, avide d’honneurs et de reconnaissance, persuadé de son génie, image d’Epinal de lui-même que lui renvoie sa maîtresse avec ardeur et sincérité.

Grand écrivain, oui, mais comme grand amour de toute une vie, on rêverait mieux; car le grand homme -même s’il a l’air d’être un amant hors pair, enfin, quand il daigne s’occuper d’elle- , n’est pas un cadeau ! Elle passe son temps à l’attendre, enfermée, avec interdiction de sortir même pour prendre l’air, pendant qu’il court les honneurs ou d’autres maîtresses car il est affamé de chair fraîche ou pendant qu’il s’occupe de sa famille - ou, bien sûr, pendant qu’il écrit car c’est un travailleur acharné et l’écriture lui tient lieu de vie- . Quand il l’autorise enfin à sortir seule, elle s’interroge et s’angoisse :
Il est impossible d’être plus triste quand je marche seule dans les rues . Depuis douze ans, cela ne m’était jamais arrivé. Aussi je me demande ce que cela veut dire. Est-ce de la confiance? Est-ce de l’indifférence?(…)  dans tous les cas mon coeur n’est pas satisfait. (1845)

Pour Hugo, Juliette ayant eu des amants avant lui devait se réhabiliter en tant que femme et retrouver sa pureté. Mais elle n’avait pas le droit, non plus, en tant que maîtresse donc femme déchue de se montrer en public avec lui, de l’accompagner dans une visite officielle. Il fallait ménager la susceptibilité de l’épouse légitime Adèle.  Quelques échappées de temps en temps, des voyages et pour le reste l’attente. Elle le suit partout, déménageant dans des maisons pas trop éloignées de la sienne à Paris, en Belgique, à Jersey, à Guernesey. Elle vit dans son ombre toute sa vie, supportant très mal d’être trompée, torturée par la solitude, par l’abstinence car il ne vient plus la voir,
« Mais baise-moi donc, mais baise-moi donc ! J’ai faim et soif de tes caresses. J’ai le coeur brûlant et les lèvres ardentes. » (1836)

par la jalousie, la colère, le fustigeant dans des lettres vindicatives :
« J’ai eu la stupidité de me laisser mener comme un chien de basse-cour : de la soupe, une niche, une chaîne, voilà mon lot. Il y a cependant des chiens que l’on mène avec soi; mais moi, je n’ai pas ce bonheur; ma chaîne est trop fortement rivée pour que vous ayez l’intention de la détacher. »
mais toujours amoureuse, admirative, toujours repentante et finalement soumise.
Mon Victor, mon Victor, je t’aime, tu verras comme je serai raisonnable et comme je me prêterai à toutes les exigences de ton travail et à tous les ménagements que nécessite ta position d’homme politique. je suis toute prête, mon Victor, dispose de moi comme tu l’entendras : heureuse ou malheureuse, je te bénirai. » (1851)

Il faut dire qu’il l’entretenait et qu’elle était donc entièrement à sa merci même si elle a toujours voulu remonter sur scène pour gagner sa vie. Ce n’était pas une femme vénale. Mais en vain !  Hugo ne la jugeait pas assez bonne interprète pour jouer dans l’une de ses pièces et il ne lui a pas apporté son aide pour qu’elle continue son métier car il la voulait sous sa coupe, pendant qu’il courait après des jeunettes ! Mais cela aurait pu être pire ! Il aurait pu lorsqu’elle vieillit, qu’elle perd sa beauté, qu’il n’a plus aucune relation sexuelle avec elle, la jeter à la rue sans plus se soucier de son entretien. Ce qu’il n’a jamais fait! Car il s’agit malgré tout d’une vraie histoire d’amour et Juliette a été, malgré le monstrueux égoïsme de l’écrivain, son véritable amour, elle a exercé sur lui une grande influence et il ne l’a jamais reniée.

Juliette Drouet un peu avant sa mort en 1883


Ce livre nous renseigne donc aussi sur la condition de la femme et sur la scandaleuse différence de statut entre l’homme du XIX siècle qui a tous les droits et la femme qui, c’est tout simple, n’en a aucun! Il aura fallu pour changer les mentalités plus d’un siècle et demi et maintenant que, au XXI siècle, nous arrivons sinon à l’égalité du moins à une libération, voilà que cela recommence et que certains remettraient volontiers en cause le statut actuel de la femme ! Mais ceci est une autre histoire, me direz-vous? Peut-être ! Mais c’est pour expliquer quand nous lisons l’histoire de Juliette Drouet de son amant combien tout être est profondément imprégné par la mentalité de son temps. Et même un « grand homme » n’y échappe pas ! Victor Hugo dominant et égoïste, Juliette admirative et soumise, c’est un schéma qu’ils n’auront pas été les seuls à entretenir.



jeudi 3 mars 2016

Marc Pautrel : Une jeunesse de Blaise Pascal



Comme le titre l’indique dans Une jeunesse de Blaise Pascal, Marc Pautrel prend le parti de choisir la période de la vie de Blaise comprise entre l’âge de douze et trente-et-un ans, années consacrées aux mathématiques, riches de traités et de découvertes scientifiques, années pendant lesquelles Dieu tient peu de place dans l’existence du jeune homme. Vous ne rencontrerez donc pas ici le philosophe, le métaphysicien, le janséniste tourmenté par la foi, le Pascal au verbe inspiré, visionnaire, le Pascal des Pensées.

Pascal a perdu sa mère a trois ans et son père Etienne Pascal, savant mathématicien, décide de l’éduquer lui-même. Le jeune Pascal doté d’une intelligence vive et précoce fait preuve d’un don exceptionnel en mathématiques si bien que le père décide de ne pas les lui enseigner avant qu’il ait appris le latin et le grec, c’est à dire jusqu’à seize ans. Marc Pautrel décrit comment ce manque développe chez Pascal une soif de connaître qui l’amène à découvrir par lui-même ce qu’on lui cache et à retrouver tout seul la 32ème proposition des Eléments d’Euclide. Etienne Pascal, bouleversé par l’intelligence de son fils, lève l’interdiction et l’emmène avec lui à des réunions de mathématiciens- il a treize ans- où il rencontrera les plus grands esprits de l’époque : Gassendi, Fermat, Roberval, Mersenne. Le jeune prodige est capable d’argumenter avec les savants et même de les dépasser.

La pascaline



Le triangle de Pascal

Suit une période d'études et de découvertes intenses. Il va créer la machine à calculer (la Pascaline), poursuivre les expériences de Toricelli et prouver l’existence de la pression atmosphérique, inventer la théorie des probabilités... Ce sont des années bouillonnantes d’idées et exaltantes malgré la faible santé de Blaise, des années où il peut se croire l’égal de Dieu.

.. Il découvre toujours les secrets, les ressorts cachés du monde, et Dieu est dans le Monde, ou s’il n’y est pas, alors c’est qu’il n’est pas, et Pascal le saura, c’est sa raison d’être, éclairer la surface des choses à nouveau chaque jour, exactement comme le soleil : il ne modifie rien, il donne seulement à voir, mais d’une lumière insoutenable.

Mais en 1654, il échappe à la mort. Après un accident de carrosse, il reste dans le coma pendant deux semaines. A son réveil il a une révélation qui va lui faire rencontrer Dieu. Un total bouleversement dans son existence.

Marc Pautrel dit avoir été très fidèle en ce qui concerne les faits mais avoir dû imaginer le reste, ce qui lui a laissé une grande liberté de création. C’est pourquoi il nous parle d’une jeunesse de Pascal; elle aurait pu être différente, une parmi d’autres. Le texte est intéressant car il explore un tournant décisif de la vie de Pascal, du mathématicien au visionnaire, du matérialisme à la foi, comme s’il avait été impossible au jeune homme de concilier la rationalité et Dieu. Peut-être parce que les mathématiques le faisaient douter du mystère du monde et puis l’Eglise, toute puissante, ne déclarait-elle pas hérétique celui qui prétendait expliquer la Création.

Que dire du livre? Il est très rapide, très court. J'aurais aimé plus d'explications, en particulier sur les découvertes scientifiques de Pascal, plus de développement, mais ce n'était pas le propos de l'auteur.  Il m’a manqué un peu de corps, de chair…  Mais vous me connaissez, je suis boulimique quand il s’agit de lecture!
Cela n'enlève pas les qualités de cette biographie. Elle est bien écrite, le style est peaufiné et même ciselé. Un texte concis, sans fioritures, classique dans le sens du XVII ème siècle, plus proche du Pascal mathématicien que du Pascal visionnaire.

«Il regarde la grande roue tourner et donner un sens à l’eau, il a la bizarre sensation qu’il est lui-même devenu à la fois la roue et l’eau, comme le fruit d’une inéluctable union, il est en même temps l’artisan et l’outil. Parce que ses questions sont immenses et que toujours il voudra découvrir le lieu où vont se cacher les morts, ses découvertes elles aussi sont devenues immenses.» 






                                    Merci à Dialogues croisés et aux éditions Gallimard

lundi 25 janvier 2016

Marceline Loridan-Ivens et Judith Perrignon : Et tu n’es pas revenu




Et tu n’es pas revenu est le livre que Marceline Loridan-Ivens écrit pour son père avec le concours de Judith Perrignon.

Marceline et son père, Salomon, ont été arrêtés par les allemands en 1944 puis transportés vers L’Est : Birkenau pour elle, Auschwitz pour lui. Les deux camps sont voisins l’un de l’autre. Un jour, elle l’aperçoit dans un groupe qui se rend au travail. Elle court vers lui, l’embrasse. Un SS la roue de coups, elle s’évanouit mais a le temps de lui donner son numéro de baraquement. Il peut ainsi lui glisser dans la main, cadeau inestimable, cadeau de vie, un oignon et une tomate et, plus tard,  lui envoyer une lettre qu’il signe de son nom juif : Shloïme, ultime résistance d’un homme qui va mourir de privations et de sévices vécus dans cet enfer.
Avec Tu n’es n’es pas revenu, plus de soixante dix ans après, Marceline répond à son père et lui adresse une lettre témoignage : le quotidien d'un  camp de concentration, le travail dans les tranchées, la faim, le froid, le manque d’hygiène, les maladies, les coups, le pouvoir absolu des médecins comme Mengele sur la vie et la mort, les humiliations et surtout la violence partout, la fumée des crématoires qui ne s’arrêtent jamais.. Mais aussi une lettre hommage à travers ce dialogue, au-delà des années et  de la mort, avec cet homme qui aimait tant sa « chère petite fille «  et qui lui demandait de vivre.
Ensuite la libération, le retour, l’incompréhension des autres, la difficulté de réadaptation, la honte d’avoir survécu et surtout une expérience terrifiante que tous les rescapés des camps ont expérimentée : l’on ne sort jamais tout à fait d'un camp de concentration. On en garde la marque dans son esprit et dans son corps. Mais pour continuer à vivre il faut croire en l’avenir, penser à un monde meilleur. Marceline devient une femme engagée, communiste; elle est scénariste, réalisatrice avec son mari Joris Ivens mais le désenchantement viendra.

A la fin du livre elle porte un regard pessimiste sur le monde actuel :
Tu avais choisi la France, écrit-elle à son père, elle n’est pas le creuset que tu espérais. Tout se tend encore une fois, on nous appelle les juifs de France, il y a aussi les musulmans de France, nous voilà mis face à face, moi qui m’étais voulue de tous bords, en tout cas du côté de la liberté.
Ce qui l’amène à se demander quand elle analyse l’état du monde à notre époque s’il valait le coup de revenir des camps.
Mais j’espère que si la question m’était posée mon tour juste avant que je m’en aille, je saurai dire oui, ça valait le coup.

Certains propos sur notre société m'ont pourtant gênée : 
C’est une mosaïque hideuse de communautés et de religions poussées à l’extrême. Et plus il s’échauffe, plus l’obscurantisme avance, plus il est question de nous, les juifs.
Je pense que, à l'heure actuelle, les replis communautaires et les extrémismes religieux sont le propre de toutes les religions qu'elles soient chrétienne, juive, musulmane... Nous en portons tous la responsabilité. Il n'y a pas d'un côté les responsables qui sont les autres, et de l'autre les victimes qui sont les juifs. Nous sommes tous victimes de la barbarie. Des personnes de toutes les religions et des athées meurent dans les attentats.

Ceci dit,  j'ai trouvé le  livre poignant.  Il laisse une tristesse au fond du coeur longtemps après l’avoir lu. L’on se dit en voyant la haine et l’intolérance qui se déchaînent autour de nous que l’homme ne sait pas tirer une leçon de l’Histoire, qu’il recommence toujours les mêmes erreurs.  

J’ai vécu puisque tu voulais que je vive. Mais vécu comme je l’ai appris là-bas, en prenant les jours les uns après les autres. Il y en eut de beaux tout de même. T’écrire m’a fait du bien. En te parlant, je ne me console pas. Je détends juste ce qui m’enserre le cœur. Je voudrais fuir l’histoire du monde, du siècle, revenir à la mienne, celle de Shloïme et sa chère petite fille. »



Et celui de  Clara

vendredi 22 janvier 2016

Christine Drouard : Solange Sand ou la folie d'aimer



Solange ou la folie d'aimer de Christiane Drouard me tentait car je voulais comprendre quelles avaient été les relations entre George et sa fille Solange, pourquoi cette mésentente entre la mère et la fille?

Bien sûr, un récit qui prend Solange pour sujet, parle obligatoirement de George et même s'il ne nous apprend rien sur l'écrivaine quand on la connaît déjà bien, il est intéressant parce qu'il présente le point de vue de la fille et donne un autre éclairage de la mère!

Solange Dudevant-Sand  porrtrait peint par son mari , le sculpteur Jean-Baptiste Clésinger
Solange Dudevant-Sand  par son mari Jean-Baptiste Clésinger

Et d'abord Solange est-elle bien la fille de son père, le baron Dudevant,  ou du premier amant de sa mère, Ajasson de Grandsagne?  C'est une question que Solange a dû se poser un jour au l'autre. Car ce n'est pas de tout repos d'être la fille (et le fils, d'ailleurs, Maurice n'en sort pas indemne non plus) d'une telle femme!

Pourtant, toute jeune, Solange idolâtre sa mère qu'elle appelle "Mon George" mais celle-ci l'envoie en pension alors qu'elle garde son fils Maurice -qu'elle préfère- près d'elle. Solange souffrira énormément d'être ainsi séparée d'une mère qui s'ennuie et a besoin de distractions, de voyages, d'hommes, quand elle ne travaille pas comme une forcenée pour nourrir sa famille par ses écrits! Quant aux amants qui se succèdent au foyer maternel, il faut d'abord s'habituer à leur présence puis quand on commence à bien les apprécier, ils disparaissent. C'est bien ainsi que Solange le ressent. En particulier, pour Chopin à qui elle s'attache vraiment et réciproquement. Solange restera fidèle à ce dernier qu'elle considère comme un père, prenant même le parti de celui-ci contre sa mère.
Enfin, Solange refuse le mari que lui avait choisi sa mère pour épouser le sculpteur Jean-Baptiste Clésinger, ce qu'après tout, une femme aussi indépendante que George Sand aurait dû amplement comprendre. Mais voilà, Clésinger a certainement été aussi l'amant de la mère dans sa jeunesse... Et puis George Sand ne paraît pas douée pour accorder à sa fille la liberté qu'elle réclame pour elle. Le mariage ne tiendra pas. Séparée de son mari, Solange aura une vie de femme libre, amants, bals, théâtre, ce qui scandalise sa mère qui la traitera de "Don juan femelle". George la soupçonne même de se faire entretenir car elle mène une vie trop aisée, trop brillante. Où prend-elle l'argent? Pour l'écrivaine qui toujours travaillé pour gagner son indépendance sans rien devoir à personne, ce doit être ce qu'il y a de pire... Solange aurait eu aussi des secrets inavouable à sa mère, une fille illégitime qu'elle a toujours cachée. On voit donc que tout oppose ces deux femmes qui pourtant se sont aimées, combattues, haïes, séparées et retrouvées et encore perdues.
Que dire de ce récit racontée à la première personne par Solange et qui s'étaie sur des fragments de lettres, des témoignages?
  Bien sûr, il est agréable de rencontrer au cours de ces pages des personnages célèbres, Jules Sandeau, Liszt, Marie d'Algoult que Solange admire beaucoup, Flaubert, Delacroix, Chopin et de lire des extraits des lettres de Solange ou de sa mère, de revivre certains épisodes de la vie des deux femmes...   Mais le récit me paraît un peu léger d'un point de vue historique, et un peu trop presse du coeur car il effleure superficiellement la psychologie de ces personnage et le contexte de l'époque.  On ne sait jamais vraiment s'il repose sur des vérités établies ou sur des suppositions, sur les on-dits de l'époque. L'auteure aurait dû  trancher plus nettement entre biographie et roman. Son récit se situe un peu entre les deux si bien que les personnages, à la fin, nous paraissent toujours une énigme. Cette lecture m'a donc laissée un peu sur ma faim.



lundi 13 avril 2015

Sarah Bakewell : Comment vivre? Une vie de Montaigne en une question et vingt tentatives de réponses.

Michel de Montaigne Bordeaux

Comment vivre? C'est la question que se pose quotidiennement Michel de Montaigne dans Les Essais. C'est aussi le titre du livre que lui consacre Sarah Bakewell aux éditions Albin Michel, avec ce long sous-titre Une vie de Montaigne en une question et vingt tentatives de réponses.
 
Les essais, un miroir de l'humaine condition



Sarah Bakewell part d'une constatation : l'on n'a jamais autant parlé de soi-même à l'heure actuelle que dans les blogs, les réseaux sociaux. Or lorsqu'on parle de soi, l'on tend un miroir aux autres où tout le monde peut se reconnaître. Cette notion qui nous paraît évidente, il a pourtant fallu l'inventer. C'est Montaigne qui s'y est collé !

«Chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition»

Plutôt flatteur pour nous autres, blogueurs! j'ai d'abord cru que nous allions être vilipendés à cause de notre narcissisme et bien non! Nous voilà nous et nos blogs en bonne compagnie, avec Les Essais!

La question fondamentale de Montaigne tout au long de sa vie et qui lui permet d'affronter sa peur de la mort est donc comment vivre?
Comment se remettre de la mort d'un enfant ou d'un être cher, comment se faire à ses échecs, comment tirer le meilleur parti de chaque instant de sorte que sa vie ne s'épuise pas sans qu'on l'ait goûtée? Non pas des questions abstraites mais celles que nous sommes tous amenés à nous poser un jour, différemment formulées peut-être selon les époques où nous vivons, et pourtant toujours les mêmes, au fond !

Un exemple?
Comment éviter de se laisser entraîner dans une dispute absurde avec son épouse...
A mettre aussi au masculin! Cela vous parle, non ?

Car si des siècles nous séparent, Montaigne est toujours aussi proche de nos préoccupations. Ce n'est pas tant le philosophe qui nous parle que l'homme.
Sarah Bakewell rappelle donc le conseil de Flaubert à une amie qui lui demandait comment lire Montaigne : Mais ne le lisez pas comme les enfants lisent, pour vous amuser, ni comme les ambitieux lisent, pour vous instruire. NON. Lisez pour vivre.

Comment vivre?

Dans le château de Montaigne son bureau situé dans la tour où il se retirait.
Le bureau de Montaigne dans sa "librairie"

Le livre répond a toutes les questions que l'on se pose sur l'homme, Montaigne, sur son amitié avec la Boétie, sur sa vision des femmes, sur l'amour et la sensualité, sur sa conception du pouvoir, sur la justice, l'éducation, sur ses convictions religieuses et son sentiment par rapport aux guerres de religion qui sévissent autour de lui, sur les écoles philosophiques qui l'attirent...
Il est divisé en vingt chapitres qui correspondent aux vingt réponses à la question comment vivre? Quelques titres choisis parmi eux peuvent donner un aperçu :
Ne pas s'inquiéter de la mort/survivre à l'amour et à la perte/ Tout remettre en question/ Se ménager une arrière-boutique/ être convivial, vivre avec les autres/S'arracher au sommeil de l'habitude/ garder son humanité/ Réfléchir à tout et ne rien regretter/ Lâcher prise/ Laisser la vie répondre d'elle-même.. Tout un programme! Et pas si facile que ce que l'on veut bien le croire! Montaigne en était conscient :
Il n'est rien de si beau et de si légitime que de faire bien l'homme et dûment, ni science si ardue que de bien et naturellement savoir vivre cette vie. .....

Une initiation réussie

Le mérite du livre de Sarah Bakewell est d'être une introduction à la fois érudite et claire aux Essais pour nous en faire découvrir l'évidence même si la barrière de la langue du XVI est parfois intimidante. Les extraits commentés par Bakewell adoptent l'orthographe moderne mais conservent le vocabulaire si pittoresque et savoureux de l'écrivain, tout en nous expliquant les mots qui ont changé. Les lecteurs sont donc à l'aise pour lire cette belle initiation qui leur permet d'entrer plus facilement dans le livre de Montaigne, « et d'en faire après le miel qui est tout leur; ce n'est plus thym, ni marjolaine». Bref! Pour se faire une idée personnelle! A la fin de l'ouvrage, après avoir suivi Montaigne dans sa vie quotidienne comme dans ses grands déchirements, après avoir partagé sa pensée, vous aurez l'impression d'avoir gagné un ami!



mardi 4 juin 2013

Semaine italienne : Léonard de Vinci de Serge Bramly




La biographie de Léonard de Vinci de Serge Bramly est paru aux éditions JC Lattès en 1989 et a été rééditée en 2004. Elle est considérée jusqu'à ce jour comme l'une des meilleures parues sur cet immense artiste et il faut bien dire qu'elle est passionnante et riche. Elle permet de cerner au plus près le génie de de cet  homme de la Renaissance, autodidacte épris de savoir, peintre, sculpteur, architecte, musicien, sage et philosophe mais aussi inventeur, anatomiste, mathématicien, astronome… bref ! un homme universel. Elle a aussi le mérite de nous faire vivre dans l'Italie de la Renaissance, à Florence, Milan, Rome, de nous faire pénètrer dans les botteghe d'artistes, les ateliers  de Florence ou à la cour des puissants Sforza. Nous y rencontrons les hommes célèbres que Léonard de Vinci a côtoyés, avec qui il s'est lié d'amitié ou au contraire qu'il a considéré comme ses rivaux. Elle nous propose aussi des analyses très intéressantes des oeuvres du peintre.

Florence au XVème siècle, ville où Vinci étudia

Pourtant, l'auteur dès les premières lignes souligne la difficulté d'écrire une biographie sur cet homme complexe, cerné de zones d'ombre. Léonard de Vinci, en effet, est auréolé d'une gloire qui, tout en le plaçant en pleine lumière, fausse notre vision. Et ce ne sont pas les nombreux carnets dans lesquels il consignait ses pensées, ses recherches, ses doutes mais aussi ses dépenses quotidiennes, des fragments de lettres, des brouillons, des croquis, des listes de mots qui lèvent obligatoirement le mystère. Certes, ils fournissent une quantité de renseignements précieux mais jamais complets ou explicites et qu'il faut souvent interpréter. Aussi Serge Bramly précise qu'il cherchera à prendre du recul par rapport aux anecdotes, aux récits, aux hagiographies qui parlent de Vinci et le parent d'une aura mythique. Une des sources, parmi tant d'autres, sur lequel Bramly s'appuiera est La vie des meilleurs peintres et sculpteurs et architectes de Giorgio Vasari, peintre, architecte du XVIème siècle à Florence qui avait huit ans à la mort de Léonard. Si Vasari n'a pu connaître lui-même l'artiste, il a travaillé dans des ateliers où son souvenir était encore très vivace et il écrit :  Quoi qu'il fasse, chacun de ses gestes est si divin que tout le monde en est éclipsé, et on saisit clairement qu'il s'agit là d'une faveur divine et non d'un  effort humain."  Enfin, Cellini  dit de lui qu'il est  "un ange incarné". Pourtant si Vinci connaît la notoriété, il doit faire face aussi à de nombreux échecs, d'oeuvres inabouties, comme si ce visionnaire ne pouvait réaliser jusqu'au bout ce qu'il crée en esprit.

Le baptême du Christ par Verrochio, achevé par Léonard de Vinci

Né à Vinci le15 Avril 1452, fils illégitime de Ser Piero de Vinci, notaire et de Catarina, jeune paysanne, Léonard fait ses études à Florence dans l'atelier du peintre et sculpteur Verrochio.  Accusé de sodomie et traîné en justice, il part à Milan à la cour de Ludovic le More où il a l'ambition de se faire connaître en tant qu'ingénieur militaire, sculpteur et peintre. Il crée la plus grande statue de cheval, en argile, jamais réalisée mais n'arrivera pas à la fondre. Il mettra son génie au service des fêtes somptueuses données par le More, et  imaginera pour lui des engins militaires. Lorsque Milan capitule devant les français, Vinci qui jouissait d'une certaine aisance et de la notoriété à la cours des Sforza part à Rome, Venise puis en France, attiré par le roi François 1er à Amboise. C'est là qu'il mourra le 2 mai 1519.

Léonard de  Vinci : son apparence physique

 Autoportrait de Léonard de Vinci Bibliothèque  de Turin


 Le Maître apparaît doté non seulement de dons exceptionnels mais aussi d'une  grande beauté physique. On a de nombreuses descriptions de lui de la part de ses contemporains qui le décrivent comme très soigné de sa personne, avec sa barbe peignée et frisée, son court manteau de couleur rose. Mais le seul autoportrait avéré, celui de la bibliothèque de Turin, exécutée à Milan en 1512  avant son départ à Rome,  une sanguine très fouillée, très aboutie, le représente âgé, les traits usés, un homme en proie au doute, à l'amertume. Ce qui surprend dans cet autoportrait c'est que les yeux du peintre ne regardent pas en face car Léonard de Vinci utilise un jeu de miroirs qui lui permet de se peindre sans se regarder en face.
L'autoportrait de Turin- seul portrait quasi incontestable de Léonard- parle de noblesse, d'une grandeur poignante, sans doute, mais ne laisse guère deviner derrière les rides désabusées qu'il avoue, l'Appolon que le vieillard de soixante ans put être autrefois. (….) C'est un autoportrait pour soi, enregistré par un crayon minutieux mais urgent, sans possibilité mais(ni désir) de repentir, presque un instantané.

Léonard de Vinci : Le peintre

 La Joconde


Léonard, curieusement, dès que les questions théologiques perdent leur importance, qu'on n'attend plus du peintre qu'il délivre un message, séduit d'abord par son hermétisme, son étrangeté que d'autres qualifiaient d'extravagance. "Devant la Joconde, écrit Julien Green dans son journal, j'entendis dire que cette peinture créait l'illusion de la vie. Elle crée bien plus, elle crée l'illusion du rêve.

La Vierge aux Rochers


La Vierge aux Rochers nous transporte de la même façon à l'intérieur d'un espace-temps irréel; cela défie l'analyse. On ne sait trop où prendre des termes pour exprimer l'impression ressentie. Le mystère, s'il peut se discuter, ne s'accorde pas avec le bon sens ni la raison; il nous ravit -parce que l'artiste lui a donné la force de l'évidence.


La dame à l'hermine 

La dame à L'Hermine est le portrait de Cecilia Gallerini, la jeune maîtresse du duc de Milan, Ludovic le More :
La jeune femme tient dans ses bras une hermine ou une martre, animal qu'on élevait depuis l'antiquité au lieu des chats, semble-t-il, pour chasser les souris; or l'hermine compte parmi les innombrables emblèmes du duc et le nom de l'animal est en grec Galé, d'où un jeu de mots probable sur le nom de Gallerani.

Léonard de Vinci : Le savant

 Avion


La science après s'être longtemps ébahie, hésite pourtant sur la valeur exacte qu'on doit accorder à ces découvertes - ou embryons de découverte.
Ainsi, explique Serge Bramly, Léonard de Vinci dit que là où ne brille aucune flamme, nul animal ne peut vire, mais c'est une constatation courante et pas un savoir. Léonard ne sait pas ce qu'est l'oxygène. D'autres "inventions" de Léonard de Vinci étaient déjà des préoccupations d'autres chercheurs de son temps.

 Char de guerre



 L'histoire des sciences, à travers laquelle nous appréhendons ses découvertes, fausse souvent, dans un sens comme dans un autre notre appréciation de la science de Léonard. Il faut être très prudent : je n'entrerai pas dans le débat ; personnellement, je suis tout autant émerveillé par les innombrables résultats auxquels Léonard aboutit (quelque limite qu'on leur donne) que par son extraordinaire besoin de comprendre, par la volonté obstinée qui le pousse sans répit dans tant de recherches, lui faisant poser des questions que nul n'a posées avant lui, par le fait enfin que cet autodidacte, disposant de moyens dérisoires, explorant l'univers à ses heures perdues, comme pour passer le temps, réussit au bout du compte, principalement grâce à des analogies, des correspondances, à élaborer une théorie générale du monde solide, puissante, cohérente.





vendredi 29 mars 2013

Patrick Deville : Peste et choléra

Prix Fémina 2012

Le livre de Patrick Deville, Peste et choléra, retrace la vie d'un personnage étonnant, un génie dont les découvertes révolutionnent l'humanité et qui, pourtant, reste peu connu du grand public : Alexandre Yersin, savant d'origine suisse, naturalisé français. (1863-1943). On lui doit la découverte  de la toxine de la diphtérie et du bacille de la peste (Yersina Pestis) et l'invention du sérum de la peste. Médecin bactériologique, il a travaillé à l'institut Pasteur où il est considéré par Pasteur lui-même comme l'un des plus brillants chercheurs. 

Oui, mais voilà ! Yerson à la bougeotte : ce n'est pas vivre que de ne pas bouger déclare-t-il. Il part en Indochine française et devient médecin des Messageries françaises. Il mène des explorations à travers le pays et ses écrits d'ethnologue contribuent à faire connaître des peuples alors peu connus. Il s'installe en Indochine, à Nha Trang, un lieu qu'il considère comme le paradis et qui lui doit beaucoup. En effet, il étudie l'agriculture, l'arboriculture et la met en pratique en introduisant dans cette région des arbres et de nouvelles plantes comestibles ou d'ornement. Il cultive l'hévéa et fournit le Latex aux usines Michelin tout en continuant  à mener ses expériences et ses recherches.  Il crée un laboratoire pour fabriquer du sérum, tout en se passionnant tour à tour pour l'ornithologie ou l'astronomie. Il parvient même à gagner de l'argent et à asseoir une confortable fortune.Tout ce qu'il touche est marqué du sceau du génie. Un homme hors du commun!

Yersin allie les miracles de la modernité à son goût de la mécanique, du cambouis et de la clef à molette   comme de la seringue et du microscope, de la blouse blanche et de la salopette bleue.
Il est est le premier automobiliste et se fait mécanicien pour l'améliorer.

 Son biographe le compare à "un encyclopédiste des Lumières" :

Yersin est un touche-à-tout, un spécialiste de l'agronomie tropicale, un bactériologiste, un ethnologue et un photographe. Il a publié au plus haut niveau en microbiologie et en botanique.

Un seul point faible, semble-t-il, il est imperméable à l'art et à la littérature. Pourtant, après sa mort on a découvert ses traductions de textes grecs ou latins, Platon, Phèdre,Virgile, Salluste, Cicéron…

Rimbaut vient du latin et Yersin y finit sa vie.
Octogénaire, il reprend l'étude du grec et du latin,
écrit Patrick Deville, occulte la page gauche. Traduire c'est comme une Vie. L'invention contrainte, le coup d'archet, les envolées légères de la chanterelle et le rythme lourd des graves. (… ) Sans doute Yersin y lut-il les valeurs antiques qui furent les siennes, la simplicité et la droiture, le calme et la mesure. Il a enfin le goût de la littérature et toujours celui de la solitude.

 Patrick Deville mène une biographie passionnée sur cet être d'exception. On comprend que le lecteur subisse la même fascination et le suive si volontiers sur les traces de cet homme qui serait un excellent personnage de roman, s'il n'avait vraiment existé!

Citation de Peste et Choléra de Patrick Deville dans mon blog ICI


Livre voyageur. Inscrivez-vous dans les commentaires au bas de ce billet.

mercredi 27 mars 2013

George Sand : citation de Joseph Barry dans George Sand ou le scandale de la liberté




 Joseph Barry dans sa biographie George Sand ou le scandale de la liberté raconte comment le fils de George, Maurice, lança un ultimatum à sa mère qui vivait à Nohant avec Manceau, un homme beaucoup plus jeune qu'elle : Manceau et lui ne pouvaient plus vivre à Nohant, lui dit-il.  Elle devait choisir entre son amant et son fils. Maurice récidivait. Il avait agi de même avec Chopin qui vécut neuf ans avec Sand à Nohant avant la séparation exigée par son fils.

George Sand laissa Nohant à son fils mais partit s'installer avec Manceau dans une maison qu'il avait achetée à Palaiseau. Avant de prendre cette décision, elle fut très agitée. Quitter son Nohant bien aimée lui coûtait.

Sur une impulsion, elle partit brusquement à Gargilesse passer quelques jours dans la solitude la plus absolue. Elle en revint rassérénée, de nouveau elle-même.
Son agenda se fit l'écho  heureux de cette amélioration. La page du "25 Avril", indiquait comme thème de la journée : "Abstinence". Elle souligna ce mot provocateur d'un trait épais.

"Abstinence! abstinence de quoi, imbéciles? Abstenez-vous, toute la vie, de ce qui est mal. Est-ce que Dieu a fait ce qui est bon pour qu'on s'en prive? abstenez-vous de sentir ce beau soleil et de regarder fleurir les lilas...."

George Sand, quant à elle, ne s'abstiendrait pas, et pas davantage à soixante ans qu'à vingt ans.

George Sand Agenda 1864 cité par Joseph Barry dans la biographie : George Sand ou le scandale de la liberté

J'aime l'épicurisme, le  bel appétit de vivre de George Sand qui refuse toute l'hypocrisie de son temps concernant les femmes. Elle choisit la liberté qui leur était refusée, assumant ce choix aussi bien dans sa sexualité que dans son mode de vie et de pensée, ouvrant la voie à toutes.




jeudi 7 février 2013

Citation : Peste et choléra de Patrick Deville




Le livre Peste et Choléra de Patrick Delville relate l'histoire d'Alexandre Yersin, médecin, biologiste,  découvreur du bacille de la peste et inventeur du vaccin. Génie touche-tout, savant exceptionnel, il a fait partie de la première équipe de chercheurs groupés autour de Pasteur et a mené une vie extraordinaire et aventureuse. Je vous parlerai bientôt de ce livre mais aujourd'hui je veux vous faire part de cette observation de Pasteur qui n'est devenue une évidence que grâce à lui, ce grand savant découvreur des microbes. Elle est suivie d'une réflexion que j'aime beaucoup de Patrick Deville sur la vie et la mort.


 Alexandre Yersin

Souvent le soir au châlet, seul avec ses chats siamois, il (Yersin) relit Pasteur :"Si les êtres microscopiques disparaissaient de notre globe, la surface de la terre serait encombrée de matière organique morte et de cadavres en tout genre, animaux et végétaux. Ce sont eux principalement qui donnent à l'oxygène ses propriétés comburantes. Sans eux, la vie serait impossible car l'oeuvre de mort serait incomplète."
C'est la vie qui veut vivre, abandonner au plus vite ce corps qui vieillit pour bondir dans un corps nouveau, et, ces corps, la vie au passage les rétribue de leur involontaire contribution à sa perpétuation par la menue monnaie de l'orgasme. Rien ne naît de rien. Tout ce qui naît doit mourir. Entre deux, libre à chacun de mener la vie calme et droite d'un cavalier en selle. Ce vieux Stoïcisme que retrouve Spinoza et la force immanente de la vie qui seule demeure. Ce pur principe, cette nature naturante à quoi tout retourne. La vie est la farce à mener par tous.

jeudi 17 janvier 2013

Citation avec Montaigne : Le trajet d'une rivière



Je suis en train de lire Le trajet d'une rivière d'Anne Cuneo, roman historique qui nous amène dans le passé, d'abord en Angleterre à l'époque élizabethaine puis en voyage en Europe déchirée par les guerres de religion.  Or, qui ai-je rencontré dans ce XVI siècle où s'affronte les fanatismes et où  l'on tue au nom de Dieu?  Montaigne, bien sûr, et ce texte magnifique et si vrai qui explique le titre de ce roman dont je vous parlerai bientôt.



Ce que notre raison nous conseille de plus vraisemblable, c'est généralement à chacun  d'obéir au loi de son pays, comme est l'avis de Socrate inspiré, dit-il d'un conseil divin. Et par là que veut-elle dire, sinon que notre devoir n'a d'autre règle que fortuite? La vérité doit avoir un visage pareil et universel.. Il n'est rien de sujet à de plus continuelle agitation que les lois. Depuis que je suis né, j'ai vu trois et quatre fois rechanger celle des Anglais, nos voisins, non seulement en sujet politique, qui est celui que l'on veut dispenser de la constance, mais au plus important sujet qui puisse être, à savoir la religion. De quoi j'ai honte et dépit, d'autant plus que c'est une nation à laquelle ceux de mon quartier ont eu autrefois une si privée accointance qu'il reste encore en ma maison aucunes traces de notre ancien cousinage… Que dira donc en cette nécessité que la philosophie? Que nous suivons les lois de notre pays? C'est à dire cette mer flottante des opinions d'un peuple ou d'un Prince, qui me peindront la justice d'autant de couleurs et la réformeront d'autant de visages qu'il y aura en eux de changements de passion? Je ne peux pas avoir le jugement si flexible.
Quelle bonté est-ce, que je voyais hier en crédit et demain plus, et que le trajet d'une rivière fait un crime? Quelle vérité que ces montagnes bornent, qui est mensonge au monde qui se tient au-delà?

lundi 19 novembre 2012

Bill Bryson: Shakespeare, antibiographie




Non ce n'est pas une biographie de Shakespeare que publie Bill Bryson mais une antibiographie et  d'emblée à l'énoncé de ce sous-titre plein d'humour, j'adore! Je me suis donc plongée avec délices dans cette étude sur mon dramaturge préféré et je n'ai pas été déçue! On connaît si peu de choses de la vie de Shakespeare et on perd même ses traces pendant un laps de temps si long que le mystère qui l'entoure semble avoir échauffé les esprits. Aussi tous ceux qui se sont frottés à Shakespeare y sont allés de leur petite théorie parfois tout à fait vraisemblable, parfois absolument farfelue! Mais dans les deux cas absolument invérifiable et fruit de l'imagination de penseurs dont certains pourtant sérieux, universitaires chevronnés et spécialistes éminents, se sont mis carrément à délirer. Le but de Bill Bryson est donc, tout en menant une enquête fouillée et documentée, en consultant de très près les archives et les  documents authentiques de l'époque, d'analyser toutes les théories échafaudées sur le Barde (ainsi nomme-t-il le plus grand dramaturge de tous les temps!) pour vérifier si elles sont fondées. A la fin de ce petit livre nous savons avec certitude quels faits de la vie et de la carrière de Shakespeare sont connus, avérés -et ils ne sont pas nombreux-  et ce qui a été inventé et ne peut être vérifié.  Chemin faisant nous nous débarrassons de certaines idées toutes faites sur notre dramaturge et nous apprenons beaucoup sur la société élisabéthaine et plus particulièrement sur le théâtre de cette époque.

Mais d'abord pourquoi ne connaît-on pas mieux la vie de Shakespeare et comment ses oeuvres nous sont-elles parvenues? Au XVIème siècle, dans l'Angleterre élisabéthaine, nous explique Bryson, le dramaturge n'a pas le statut qu'il aura par la suite. Il n'est pas l'objet d'un culte même s'il est beaucoup joué et si ses pièces plaisent au public. Shakespeare jouit  d'une certaine notoriété mais ses oeuvres ne lui appartiennent pas, elles sont la propriété de la troupe qui les exploite comme elle le désire. Le texte n'est pas sacré, il peut ne pas être publié car la fabrication d'un Folio est extrêmement onéreuse donc rare, ce qui explique que la majorité des pièces de l'époque se sont perdues et il en va de même de leurs auteurs dont nous ne connaissons rien.
On estime à environ trois mille le nombre de pièces qui furent montées à Londres entre la naissance de Shakespeare et 1642, date à laquelle les puritains firent fermer les théâtres .. Or, de quatre-vingt pour cent de ces oeuvres, nous ne connaissons que le titre.

Si le théâtre de Shakespeare n'a pas sombré dans l'oubli, c'est que ses collègues  Henry Condell et John Heminges réunirent ses pièces, après sa mort, dans un volume, "le fameux Folio de 1623, devenu depuis objet d'une vénération justifiée". S'ils n'avaient pas eu cette initiative, nous ne connaîtrions qu'une infime partie de l'oeuvre du Barde et il ne pourrait occuper la place prépondérante qui est la sienne non seulement à son époque mais dans l'histoire du théâtre en général et dans l'histoire la langue anglaise. Car Shakespeare a utilisé 2035 mots jamais répertoriés avant lui, il est "l'inventeur" de 314 mots nouveaux, et il un tel don de la formule qu'il est à l'origine d'expressions couramment utilisées dans la langue courante.

Les théories développées autour de Shakespeare sont parfois ingénieuses, d'autre fois étonnantes et même complètement folles :

Il existe chez beaucoup de gens un désir très ardent, et semble-t-il insatiable, de croire que les pièces de William Shakespeare ont été écrites par quelqu'un d'autre que William Shakespeare.

A tel point nous explique Bryson que même le directeur artistique actuel du Globe, théâtre créé pour rendre hommage au Barde, est lui aussi un "antistradfordien" !

Voilà pourquoi il est indispensable de souligner que les opinions antishakespeariennes reposent - presque toujours finalement- sur une manipulation intellectuelle ou sur des déclarations aussi catégoriques qu'erronées.

Ainsi par exemple, un collaborateur du New York Times à déclaré que le Barde "n'avait jamais possédé un seul livre", le but étant chaque fois de prouver que Shakespeare étant inculte, n'a pas pu écrire ses pièces!

Cette affirmation ne peut certes pas être réfutée, puisque nous n'avons aucune idée de ce qu'il possédait en dehors de l'immobilier. Mais cet auteur aurait pu tout aussi bien dire que Shakespeare n'avait jamais possédé de chaussures ou de pantalon. Si l'on se fonde uniquement sur les preuves matérielles dont nous disposons, on peut effectivement dire qu'il a passé sa vie à moitié nu!

 Démonstration par l'absurde! Les thèses les plus répandues étant celles de Sir Bacon ou de Marlowe, pour ne citer qu'eux, comme auteurs des pièces de Shakespeare. Bryson les analyse et les réfute avec beaucoup d'humour mais aussi beaucoup de bon sens! Un vrai régal! Ce qui me rappelle les interrogations hilarantes de Woody Allen* à ce propos : Mais si Marlowe a écrit l'oeuvre de Shakespeare, qui a écrit l'oeuvre de Marlowe?

Enfin, laissons à Bill Bryson le mot de la fin :

Quand on y réfléchit, il est stupéfiant qu'un homme ait été capable de produire à lui tout seul  une oeuvre aussi somptueuse et sage, aussi variée et palpitante, une oeuvre dont le charme agit encore et toujours. Mais c'est précisément la marque du génie. Un seul homme est en position de nous faire ce présent incomparable, un seul en possédait le talent. William Shakespeare était indiscutablement cet homme, et qu'importe, au fond qui il était?


*Woody Allen : Shakespeare et moi
" Demandez à l'homme de la rue qui a écrit les pièces intitulées Hamlet, Roméo et Juliette, le Roi Lear ou Othello, et dans la plupart des cas, vous obtiendrez cette réponse assurée: "Le Barde immortel de Stradford-sur-Avon."
Demandez-lui alors quel est l'auteur des sonnets shakespeariens, et voyez si vous ne récoltez pas la même réponse illogique.
Posez maintenant ces questions à l'un ou l'autre de ces détectives littéraires qui surgissent ça et là depuis des années, et ne soyez pas surpris d'obtenir en réponse des noms aussi divers que sir Francis Bacon, Ben Jonhson, la reine Elisabeth, voire même l'anonyme de service qui se prenait pour Shakespeare et l'était peut être.
L'on peut trouver la plus récente de ces théories dans un livre que je viens de lire, et qui tente d'apporter la preuve irréfutable que le véritable auteur des oeuvres de Shakespeare était Christopher Marlowe.**
Ce livre est extrêmement convaincant, et quand j'en eus achevé la lecture, je ne savais plus très bien si Shakespeare était Marlowe ou si Marlowe était Shakespeare ou l'inverse.  Tout ce que je sais, c'est que je n'aurais pas prêté d'argent ni à l'un ni à l'autre- et pourtant j'aime leurs oeuvres!
"

** qui au demeurant est mort bien avant que la majorité des oeuvres de Shakespeare soient écrites!

Merci à Maggie pour le prêt de ce livre ! Voir son billet ICI



Challenge illimité de Maggie et de Claudialucia

Rejoignez-nous!



samedi 8 septembre 2012

Challenge romantique : Deuxième bilan



Et voilà le deuxième bilan du challenge romantique qui  doit durer deux ans.  Je rappelle que celui-ci a commencé le 1er Novembre 2011 et finira  le 1er Novembre 2013.  Il concerne la littérature, romans, poésie, théâtre, essais, mémoires, biographies, lettres, pastiches et parodies... mais aussi la peinture, la musique, le cinéma, bref! tous les arts.

Quelques chiffres : Il y a donc dix mois que le challenge romantique est ouvert.  Sur 24 participants, 17 ont participé. Merci à tous pour ces lectures partagées!


Les Généralités

 

 La bataille d'Hernani

Les Romantiques français : des pistes de lecture (1)

Les Romantiques français : des pistes de lecture (2)

Le challenge Romantique de Claudialucia

Théophile Gautier : Histoire du romantisme (1) La bataille d'Hernani

Théophile Gautier : Histoire du Romantisme (2) : Les Jeunes France ou le petit Cénacle

Mercredi Romantique : Jane Austen est-elle une romancière romantique?

 

Les lieux romantiques

 

 La maison de George Sand

Musée de la vie romantique à Paris

Le musée de la vie romantique Paris

 La maison de Victor Hugo à Paris : Exposition  Les arcs-en-ciel du noir

 Le château de Monte Christo et le roman de Dumas (1)

Le château de Monte Christo et le roman de Dumas (2)

Prendre Chateaubriand pour guide

Combourg et Dol de Bretagne sur les pas de Chateaubriand

Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 1

Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 2
 

 La maison de Georges Sand à Nohant d'Anne-Marie Bremm

Les Ombres du Valois : Hommage à Gérard de Nerval et au Valois

William Sheller chante Guernesey.

Le château d'Ermenonville : Le parc de Jean-Jacques Rousseau

 

La peinture romantique

 

William Turner : Venise 

 

Requiem Pastoral Sir Edwin Henry Landseer - 1837 Le vieux berger pleuré par son chie

 Exposition Orientalisme à la vieille Charité

Caspar Friedrich, Falaises de craie sur l'île de Rugen

Les Romantiques et le soleil : Hugo, Turner, Friedrich, Schubert

 Voyage avec Turner

 Alfred de Vigny/ Ingres : Le bain d'une dame romaine

 

La musique romantique

 

Frantz Schubert

 

Place à la musique!

La vie de Liszt est un roman  Zsolt Harsanyi Actes sud

Goethe, Nerval, Berlioz, Schubert : Le roi de Thulé (traduction de Nerval)

William Sheller chante Guernesey.

Beaucarne. Le lac : pastiche de Lamartine
 

 La truite de Schubert

 

Les films romantiques

 

 Les Hauts de Hurlevent

Emoi et Moi :  Marianne de ma jeunesse de Julien Duvivier

Mary Shelley/ James William : le film Frankeinsten

Emily Bronté/ William Wyler : Le film Les Hauts de Hurlevent

Stendhal/ Lucio Fulcio : le film   : Les Cenci d'après les chroniques italiennes
 


LES PARTICIPANTS
................................................................................................



Asphodèle


 ...............................................................................................





Aymeline

Charlotte Bronte : Jane Eyre




................................................................................................




Céline :

Madame Cottin : Claire d'Albe

Alexandre Dumas : les Borgia


..................................................................................................




Claudialucia

Caspar Friedrich, Falaises de craie sur l'île de Rugen

Le challenge Romantique de Claudialucia

Le challenge Romantique: Liste des participants

 Mercredi romantique : Les reconnaissez-vous?

Les Romantiques français : des pistes de lecture (1)

Les Romantiques français : des pistes de lecture (2)

 Théophile Gautier : Histoire du romantisme (1) La bataille d'Hernani

Théophile Gautier : Histoire du Romantisme (2) : Les Jeunes France ou le petit Cénacle

Mercredi Romantique : Jane Austen est-elle une romancière romantique?

Les Romantiques et le soleil : Hugo, Turner, Friedrich, Schubert

Emily Brontë : Les Hauts de Hurlevents

Emily Brontë : Les moors

Anne Brontë : Agnès Grey

Bürger Gotfried : Lénore (traduction de Nerval)

Robert Burns, My heart’s in the Highlands…
 

 Camillo Castelo Branco : Amour de perdition
 

François-René de Chateaubriand : Mémoires d'Outre-tombe extrait 1
Francois-René de Chateaubriand : Mémoires d'Outre-Tombe : extrait 2


Samuel Taylor Coleridge : la complainte du Vieux Marin

Victor Hugo : Souvenir de la nuit du 4
Victor Hugo : Exposition  Les arcs-en-ciel du noir
 

Goethe, Nerval, Berlioz, Schubert : Le roi de Thulé (traduction de Nerval)
 Goethe : Le roi des Aulnes dans ballades et autres poèmes
Goethe Wolfgang :  Faust
 

Gérard de Nerval : Les filles du feu: Sylvie
Gérard de Nerval :  Chanson gothique
Gérard de Nerval : Fantaisie
Gérard de Nerval et la Grèce : Delfica
 

  George Sand : Consuelo
George Sand : Indiana
George Sand : Mauprat
George Sand : L'orgue des Titans
George Sand  : Le meunier d'Angibault
George Sand : Le péché de M. Antoine
 

Marie Shelley, Frankenstein

Stendhal : Chroniques italiennes : Les Cenci (1)
Stendhal : Chroniques italiennes :  Vittoria Accorombia et Vanina Vanini (2)

Invitation au Romantisme : aller voir les autres participants
Invitation au musée de la vie romantique : chez L'Ogresse de Paris et Eiluned
  Invitation au voyage avec Chateaubriand pour guide chez Miriam
Invitation au romantisme : Chateaubriand, ridicule? chez Mélisande
  Invitation au Romantisme un  film, un poème, un chanteur chez Eeguab
Invitation à la musique romantique : Chez Gwenaelle, Eeguab, Miriam, Wens, Claudialucia
Invitation au romantisme : Childe Harold en Italie Lord Byron chez Tilia
Invitation au romantisme : George Sand
.....................................................................................................




Cleanthe

Walter Scott : Rob Roy

George Sand, Les Dames vertes:

George Sand, Consuelo

George Sand,  la comtesse de Rudolstadt

Ann Radcliffe, Les Mystères d'Udolphe

Goethe, Les Affinités électives:

Andersen, Contes:

Achim von Arnim, Isabelle d'Egypte

Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe:

Dumas, Amaury:

Dumas, Pauline:

Dumas, Olympe de Clèves:

Dumas, Joseph Balsamo

Dumas, Le collier de la reine

Dumas, Le chevalier de Maison-Rouge

Musset, Histoire d'un merle blanc

Musset, Lorenzaccio

Pouchkine : La dame de Pique

...............................................................................................



Eeguab

 Emoi et Moi :  Marianne de ma jeunesse de Julien Duvivier


Les Ombres du Valois : Hommage à Gérard de Nerval et au Valois


William Sheller chante Guernesey.

Yeats The stolen child
 
Jules et Jim et Jean-Luc et Jean-Pierre et Jean-Claude

La Bohême de Henri Murger et les adaptations filmiques

Un compagnon de Dumas

..................................................................................................



 Emmyne

Alfred de Vigny : Le bain d'une dame romaine


.............................................................................................


Gwenaelle

Place à la musique!


..............................................................................................





Jeneen

...........................................................................................




 Les Livres de George

Samedi Sandien : Simon

Samedi Sandien : Indiana

Samedi Sandien : les compagnons du Tour de France

Samedi sandien Journal intime 1834 : Et moi où suis-je pauvre George!

Samedi sandien : Histoire de ma vie

samedi sandien : Leone Léonie


Samedi sandien : impressions et souvenirs épisodes 1

 samedi sandien : La maison de Georges Sand à Nohant d'Anne-Marie Bremm

Rodolphe Marc Renier : Le dernier visiteur de George Sand

 Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 1

Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 2



Théophile Gautier : Mademoiselle de Maupin

Théophile Gautier : Mademoiselle de Maupin


Madame de Roland : Enfance

Le château d'Ermenonville : Le parc de Jean-Jacques Rousseau

Sheridan Le Fanu : Carmilla (à compléter)

................................................................................................




 L'or des chambres

Jane Austen : Orgueil et préjugés

.........................................................................................................



Maggie

Victor Hugo  : Les Misérables

Cazotte : Le diable amoureux

Polidori : Le vampire

Voyage avec Turner

.....................................................................................................




Margotte : Le bruit des pages
 

Balzac : La peau de chagrin

..................................................................................................... 




Mazel

..........................................................................................................


 Mélisande

Chateaubriand, le comique de service

...................................................................................



Miriam

La vie de Liszt est un roman  Zsolt Harsanyi Actes sud


Le musée de la vie romantique Paris


Avec Chateaubriand pour guide :

randonnée sur la digue de la duchesse Anne


Combourg et Dol de Bretagne sur les pas de Chateaubriand


 Les remparts de Saint Malo : Chateaubriand


Prendre Chateaubriand pour guide


Paul Féval La fée des grèves


Walter Scott :Rob Roy

Les neiges du Kilimadjaro : Guediguian

Théophile Gautier : le roman de la Momie

Théophile Gautier : Exposition à Sceaux

Théophile Gautier  : Emaux et camée, Nostalgies d'Obélisque

Gérard de Nerval : El Desdichado

Victor Hugo : l'enfant grec

Le Vampire d'après Lord Byron


.....................................................................................


Océane

............................................................................................



Ogresse de Paris

Musée de la vie romantique

Exposition Orientalisme à la vieille charité

Lettres à fanny de Keats

Le château de Monte Christo et le roman de Dumas (1)

Le château de Monte Christo et le roman de Dumas (2)


 ...........................................................................................



Roz Dans ma bibliothèque

 Alexandre Dumas : l'invitation à la Valse


        ...........................................................................................



 Syl

George Sand : Pauline

................................................................................



Tilia 

Requiem Pastoral
Sir Edwin Henry Landseer - 1837 Le vieux berger pleuré par son chien

Lord Byron : Childe Harold en Italie


La truite de Schubert
................................................................................ 




Valérie K.

............................................................................




wens

Julos Beaucarne. Le lac : pastiche de Lamartine


Edith- Yann. Les hauts de Hurlevent. Emily Bronte.(BD)


Hugo Victor. Chanson des pirates.


Hugo Victor. Demain, dès l'aube.


Hugo Victor. Le mendiant.


Lamartine. Homme politique


Lord Byron, citation

Mary Shelley / James Whale : le film Frankeinsten

Emily Bronté/  Wiliam Wyler : Le film Les Hauts de Hurlevent

Stendhal /Lucio Fulci : le film Les Cenci (dans Chroniques italiennes)

........................................................................


Vous pouvez continuer à vous inscrire  et à déposer les liens vers vos billets en cliquant sur la vignette Challenge romantique Participants que vous trouvez en haut de la page à gauche.

Rappel : Le romantisme est ce mouvement littéraire, artistique, politique et social, qui s'est propagé en Europe de la fin du XVIII au milieu du XIX ème siècle.  Lire la suite ici ...