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samedi 16 juillet 2016

Festival OFF d'Avignon 2016 : La valse du hasard de Victor Haïm au théâtre l'Arrache-coeur


La valse du hasard de Victor Haïm au théâtre de l’Arrache-coeur est un texte étrange, original où humour et drame se côtoient.
Imaginez-vous à la place de cette femme qui vient de mourir dans un accident de voiture (plutôt de sa faute, d’ailleurs, elle allait à 200 km heure et elle avait bu!) et qui, propulsée au ciel, rencontre un ange! Il la soumet à une sorte d’examen de passage dont l’issue n’est autre que le paradis ou la damnation éternelle! Vous imaginez le stress? Surtout quand l’ange paraît des plus capricieux, pour ne pas dire pervers, et vous retire des points sans que vous parveniez à comprendre les règles du jeu si cela en est un!
L’antichambre de l’éternité est encombrée de valises qui représentent l’âme des morts et l’ange est en contact direct avec dieu par une machine qui a les fonctions du fax mais… divin!
Cette rencontre est l’occasion d’un duo éblouissant entre deux comédiens de talent. Patrick Courtois, machiavélique à souhait, nous entraîne dans ce jeu du chat et de la souris au cours duquel il semble se délecter, - le spectateur aussi- , ramenant d’un coup de griffe sa victime, au moment où elle s’y attend le moins et croit pouvoir s’échapper ! Victime, oui, mais pas sans ressource ! La comédienne Marie Delaroche est de taille à disputer, face à cet ange cruel, une joute oratoire savoureuse pour le spectateur qui compte les coups.
Mais au cours de cette lutte la femme est obligée d’abandonner peu à peu les règles sociales en vigueur sur la terre :  ici le jeu de la séduction n’est pas de mise, le mensonge non plus, ni la flatterie, ni le calcul. Ici les lieux communs, les phrases toutes faites, les préjugés n’ont plus cours. Aucun échappatoire. Au fur et à mesure qu’elle nous conte son histoire, elle se dépouille de tout ce qui la retient à sa vie terrestre, et se révèle telle qu’elle est jusqu’à l’aveu final, douloureux mais salvateur.  Au total, c’est l’histoire d’une vie que nous venons de voir défiler devant nous, celle d’une femme fragile, avec ses défauts et ses faiblesses, souvent une proie dans le monde des hommes et qui a beaucoup souffert!
Un excellent spectacle!
 Fam Prod
Interprète(s) : Marie Delaroche, Patrick Courtois 
Mise en scène : Carl Hallak, Patrick Courtois 
Lumières : Philippe Quillet 
Costumes : Rick Dijkman 
Décors : Bernard Bourdeu 
Musique : Sylvain Gazaignes 
Régie : Rodrigue Louisar



Festival OFF d'Avignon 2016 : Quand je serai grande... Tu seras une femme, ma fille au théâtre l'Arrache-coeur




Être une femme. Avec les rêves que l’on avait petite fille. Avec les rêves que l’on a pour nos filles.
La comédienne seule en scène incarne 4 générations de femmes, avec leurs doutes, leurs espoirs, leurs contradictions.

Quel beau spectacle que ce Quand je serai grande, discrètement et sympathiquement féministe, plein d’humour et de nostalgie et si bien interprété par la comédienne Catherine Hauseux !
Celle-ci fait revivre pour nous quatre générations de femmes et elle est tour à tour Isabelle, Françoise, Maeva, Henriette, incarnant avec une vérité étonnante tous les âges de la femme de milieux sociaux et d'époques différentes, du XX siècle à nos jours. Une mention spéciale pour sa prestation de jeune fille beur, résolue à faire son chemin dans la vie grâce aux études et à échapper à la tyrannie du grand frère, ou encore pour la charmante et émouvante vieille dame qui, même en fin de vie, a le regard tournée vers l’avenir, c'est à dire vers sa petite fille, celle qui ne s’en laissera pas compter et qui représente l’espoir de liberté pour la femme.
La structure de la pièce écrite par Catherine Hauseux d’après des témoignages de femmes de 18 à 90 ans, mise en scène par Stéphane Daurat, n’est pas chronologique. C’est c’est peu à peu, au cours de ces monologues, avec des retours en arrière et des avancées dans le temps, que l’on assiste à la lente évolution de la condition féminine, que l’on passe des rêves avortés des unes à la libération des autres, de la grossesse obligée à la maîtrise des moyens de contraception, évolution qui correspond aussi à celle des hommes, du père lointain au papa concerné! J’ai aimé aussi la scénographie, ce linge blanc étendu sur des cordes, symbole de La corvée féminine par excellence, sur lesquels sont projetées des images du temps passé.
Ne ratez pas ce spectacle intelligent, alliance réussie entre un beau texte chargé d’émotion et d’humour et une interprète pleine de sensibilité.

Et bien sûr, pour le sous-titre Tu seras une femme, ma fille, vous avez reconnu le poème de Kipling mis au féminin.

vendredi 15 juillet 2016

Festival OFF d'Avignon 2016 : La reine de beauté de Leelane au théâtre des Corps Saints



L'action de La reine de beauté de Leelane de Martin McDonagh se situe dans un village pauvre du  Connemara, de nos jours ! La région offre peu de perspectives d’avenir, le chômage est important et les jeunes partent travailler en Angleterre où ils sont méprisés et exploités. C’est à travers quatre personnages que McDonagh fait revivre cette région d’Irlande qu’il connaît bien et ce milieu rural populaire dont il utilise la langue assez pittoresque bien servie par la traduction. Celle-ci rend, en effet, le côté primaire des personnages qui ont peu de vocabulaire et appartiennent à une classe sociale défavorisée. Pourtant, malgré la maladresse et la simplicité du ton, j'ai été émue par la lettre de Pato à Maureen et par la manière touchante dont il exprime son amour.

Maureen est une femme de quarante ans qui doit s’occuper de sa mère Mag, une femme méchante, exigeante, égoïste, qui fait tout pour la maintenir à son service en l’empêchant de vivre sa vie.  Maureen est amoureuse de Pato, son ami d’enfance, qui la proclame Reine de beauté de Leelane. Il lui écrit pour lui demander de la suivre dans son exil aux USA et confie sa lettre à son petit frère Ray. Mag va tout mettre en oeuvre pour faire échouer ce projet.

Les thèmes de la pièce sont riches et révèlent l'Irlande profonde, celle qui n'a pas encore totalement évolué.  La pauvreté, le chômage et l’exil en sont les thèmes majeurs ainsi que le poids de la religion qui prive Maureen d’une sexualité normale et la maintient auprès de sa mère malgré la haine réciproque qu’elles éprouvent l’une envers l’autre; portée à son paroxysme, cette haine peut déboucher à tout moment sur la folie et Sophie Parel qui interprète Maureen a un jeu exacerbé qui exprime la tension extrême de ce personnage et la fait paraître prête à basculer dans la violence.
La reine de beauté de Leelane est une pièce pessimiste qui touche et remue et il faut tout l’humour de McDonagh son auteur et la mise en scène enlevée, rapide, incisive voire coup de poing de Sophie Parel pour faire passer la pilule! Car on rit beaucoup au cours de cette pièce, un humour noir, corrosif qui ne laisse pas indifférent! Et puis il y a, outre Sophie Parel, les trois autres comédiens, Catherine Salviat qui est Mag, Gregori Baquet, Pato, et Arnaud Dupont, Ray, qui  interprètent magistralement tous ces personnages et provoquent le rire, font naître l’émotion. Un très bon spectacle!

Festival OFF d'Avignon 2016 : Tous contre tous d'Arthur Adamov et Les bêtes de Charif Ghattas au théâtre des Halles


Tous contre tous

Tous contre tous est une pièce interprétée en coréen (surtitrée en français) par les jeunes comédiens de l’Université nationale des Arts de Corée et mise en scène par Alain Timar. La pièce écrite en 1952 a pour thème les réfugiés. C’est un sujet que Arthur Adamov connaît bien : russo-arménien il a dû lui-même quitter la Russie avec ses parents, en 1914, quand il était enfant, pour l’Allemagne et la Suisse. Dans Tous contre tous, à la fin de la seconde guerre mondiale, Adamov fait allusion à la déportation des juifs et des minorités mais aussi aux déplacements de population liés aux nouvelles frontières de 1945. Mais, bien sûr, ce thème repris de nos jours est plus que jamais au centre de l’actualité contemporaine. 
Le sujet m’intéresse mais je n’ai pas été entièrement accrochée. Tout d’abord  la mise en scène me rappelle trop celle que Alain Timar avait concoctée pour Ubu Roi et que d’ailleurs j’avais énormément aimée! Les comédiens sont tous en scène et changent des costumes pour incarner l’un ou l’autre des personnages. Leur manière d’évoluer très symétrique, un peu mécanique, pour souligner l’oppression, la dictature, le racisme, est justifiée, certes, mais met en valeur ce qui ne m’a pas plu dans la pièce, son aspect démonstratif. En effet, sa structure repose sur une symétrie : lorsque  la population du Sud émigre vers le Nord, il est pris en haine par ceux qui les accusent de leur prendre leur travail, mais lorsque le Nord fuit vers le Sud, la même situation se reproduit! Histoire de montrer comme le disait Cavanna qu’on « est toujours le Rital de quelqu’un » ! Mais on avait compris, merci! Comme souvent dans les pièces « engagées » d’une certaine époque, le dramaturge enfonce le clou pour se faire comprendre, d’où une insistance et un aspect répétitif assez ennuyeux et ceci d’autant plus que les personnages ne sont pas vraiment des êtres humains mais servent à la démonstration.

 Les bêtes


L’autre pièce mise en scène par Alain Timar est de Charif Ghattas. C’est une satire de la bourgeoisie qui se veut féroce : un couple Line et Paul collectionnent à eux deux tous les défauts de cette classe sociale aisée mais vide, intéressée seulement par l’argent et sans conscience, sans état d’âme quant à la manière de le gagner ! Superficiels en amitié, snobs quand il s’agit de relations humaines ou d’oeuvres d’art mais finalement peu cultivés, ils ne sont qu’apparence, une façade sans rien derrière! Mais tout va changer quand ils font entrer chez eux un SDF.
Et c’est là que la pièce m’a déçue. J’espérais que l’histoire allait introduire un homme du peuple,  un vrai, un personnage de chair non une idée, quelqu’un qui menacerait -même momentanément- l’équilibre du couple en lui opposant une réalité sociale. Il n’en est rien ; le SDF est du même milieu, il n’introduit pas une dimension humaine dans l’action. En fait, il est aussi pourri qu’eux et couchera avec tout le monde donnant ainsi à la pièce un petit air de vaudeville, de théâtre de boulevard. Dommage! Tous ces personnages sont peu intéressants. La pièce est brillante, peut-être? Méchante, sûrement! Mais superficielle! Un exercice de style qui fait rire mais ne me touche pas! Par contre les comédiens qui interprètent les trois personnages sont excellents et nul doute qu’ils n’obtiennent beaucoup de succès.

lundi 11 juillet 2016

Festival Off d'Avignon 2016 : Une heure avec Montaigne au théâtre Carnot par Delphine Thellier



L’ami de toujours, l’amoureux de la gaité, de la volupté, le philosophe du peuple se confie en direct... 
Où il est question de renard sur la glace, de fourmis, de cannibales, de chute de cheval, de branloire pérenne, de fève dans le gâteau, de tintamarre philosophique, de soleil flamboyant...

Je suis allée ce matin voir Une heure avec Montaigne au théâtre Carnot. Vous comprenez combien ce spectacle m’attire puisque mon blog Ma librairie est dédié à ce philosophe.


Delphine Thellier a choisi de donner une version en langue moderne, tout en conservant certains termes du XVIème siècle  si évocateurs et truculents. Quel bonheur un texte pareil quand vous le connaissez parfois par coeur et que vous attendez avec délectation les mots qui vont venir, retenant votre envie de les dire à la place de la comédienne ! Elle est seule, assise sur une chaise, dans ce que j'ai imaginé être "la librairie" du château de Montaigne, avec ses poutres gravées de maximes grecques ou latines, et l'on entend les chants d'oiseaux dans le jardin alentour. Le spectacle s'apparente à une causerie ou plutôt à un soliloque au cours duquel Montaigne, comme il aime le faire, laisse divaguer sa pensée, nous entretient de sujets divers et d'abord nous invite à jouir de la vie.

Notre grand et glorieux chef d'oeuvre, c'est de vivre à propos. Toutes les autres choses, régner, thésauriser, bâtir n'en sont, tout au plus, que de petits appendices et des accessoires.

Une heure passée avec l’ami Montaigne est toujours enrichissante et comme Delphine Thellier met en valeur avec simplicité les moindres nuances du texte, en distille l’humour, nous laisse en savourer le sens, il ne nous plus qu’à nous laisser séduire par cette pensée si riche, si actuelle et si pleine d’une sagesse que nous ferions bien de faire nôtre, quand il s’agit de tolérance, de modération, et d’amour de la vie.

Delphine Thellier est aussi le Candide de Voltaire dans le spectacle suivant à 11H30 au Théâtre Carnot. je vous laisse admirer la beauté et la sobriété des affiches de ces deux spectacles. Il y a tant d’affiches laides et criardes dans le festival qu'il est agréable d'apprécier celles qui ne le sont pas.



samedi 9 juillet 2016

festival OFF d'Avignon 2016 J'ai hâte d'aimer au théâtre du Balcon/ Casablanca 41 au théâtre du Centre


J’ai hâte d’aimer.

J’avais vraiment beaucoup aimé l’année dernière le spectacle de la Compagnie interface : L’oubli des anges, entre danse, théâtre et musique. ( voir billet ici) je suis donc allée voir aujourd’hui J’ai hâte d’aimer.

« J’ai hâte d'aimer est le fruit de la rencontre extraordinaire entre la Cie INTERFACE et Francis Lalanne.
Un spectacle aux multiples langages, hymne à la naissance, hymne à ces instants où l'univers se présente à soi dans toute sa splendeur et sa force.
Après avoir vécu J'ai hâte d'aimer, on se souvient que tout part du rêve et que quand le rêve disparaît, la vie s'éteint. »
J’avoue que j’ai été un peu déçue par la prestation de la compagnie Interface cette année. j’ai trouvé le spectacle un peu brouillon, pas toujours clair au niveau du sens et surtout il manque cette esthétique épurée, cette précision de la gestuelle, ce dépouillement qui, dans le spectacle L’oubli des anges, ouvrait sur l’émotion. J’ai hâte d’aimer présente, cependant, de beaux moments, la danseuse Géraldine Lonfat est très harmonieuse et l’ensemble des chanteurs et des danseurs est de qualité. Mais l’univers que j’avais tant aimé dans la compagnie a disparu.


Compagnie Interface
auteurs : Géraldine Lonfat / André Pignat / Francis Lalanne 
  • Interprète(s) : Francis Lalanne, Géraldine Lonfat, Thomas Laubacher, Paul Patin, Virginie Quigneaux, Daphné Rhea Pélissier, David Faggionato
  • Chorégraphe : Géraldine Lonfat
  • Metteur en scène et compositeur : André Pignat
  • Auteur : Francis Lalanne
  • Régisseur : Jérôme Hugon

Casablanca 41


Casablanca 41 semblait me promettre une atmosphère semblable à celle du film de Michael Curtis même si je savais que la pièce de théâtre était autre chose… Il s’agit, en effet, de l’histoire de réfugiés qui attendent leur départ vers l’Amérique sur un paquebot dans le port de Casablanca. Certains n’ont pas de papiers, d’autres ont de fausses identités et sont dans l’angoisse d’être découverts et arrêtés par la Gestapo ou la police de Vichy avant même d’avoir pu partir !
En fait, je n’ai pas aimé le texte de la pièce. L’auteur, Michal Laznovsky, d'origine tchèque, règle surtout ses comptes avec les communistes de son pays et Casablanca, le climat délétère qui y règne à l’époque semblent moins l’intéresser. L’histoire est un peu confuse et les personnages aussi : qui est le mari de Martha ? Est-ce celui qui est parti ? Et si oui, alors, qui est le mort caché sous son lit, qu’elle dit être son mari ? Qui est réellement celui qui se dit être un « cueilleur » d’informations ? Un espion ? Et Olinka ? Qui est cette femme? Une Mata Hari comme elle le suggère en plaisantant et comme semble l'indiquer les messages codés qu'elle capte ? Et pourquoi cette piste est-elle abandonnée ?
 De plus, la mise en scène manque un peu d’inventivité.  Ainsi on aurait pu attendre de l’humour (noir) lorsqu’ils se débarrassent du cadavre ou lorsque le non-juif dit qu’il est juif pour échapper aux communistes, à une époque où, pourtant, rien n’est plus dangereux que de se reconnaître juif! Là où tout est sur le même plan, un changement de ton aurait été le bienvenu.
J’ai donc trouvé la pièce décevante par rapport à mon attente.

 

Compagnie Golem théâtre
Casablanca 41 auteur : Michal Laznovsky 
  • Interprète(s) : Bruno La Brasca, Jacques Pabst, Muriel Sapinho, Frederika Smetana
  • Mise en scène : Michal Laznovsky
  • Scénographie : Daniel Martin
  • Univers sonore : Gilbert Gandil
  • Lumières : Guillaume Jargot
  • Costumes : Hélène Battais
  • Chargée de diffusion : Linda Journet


vendredi 8 juillet 2016

Festival IN d'Avignon 2016 : Les damnés Ivo Van Hove à la cour d'Honneur

photo de Arnold Jerockiu dans le Huffington Post Voir  critique ICI

Je voulais voir Les damnés en souvenir du film de Visconti et puis pour découvrir le metteur en scène Ivo Van Hove, directeur artistique d’une grande compagnie théâtrale d’Amsterdam. Enfin, c’était la Comédie française qui « s’y collait », si j’ose dire, et comme j’étais restée sur le souvenir d’une prestation médiocre de leur part dans un Goldoni, il y a quelques années, lors d’un séjour à Paris, je voulais voir ce qu’il adviendrait des comédiens du Français entre les mains de Ivo Van Hove.
Et bien je le dis tout de suite, c’est une réussite! Les comédiens sont tous excellents et la mise en scène est belle, inventive, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle secoue le public.

Ivo Van Hove, pour monter cette pièce crépusculaire sur une famille d’industriels allemands, les Essenbeck, qui devient peu à peu le soutien du nazisme, utilise la vidéo dans le théâtre non comme simple support et illustration mais comme partie intégrante de l’action. Une sorte de prolongement de la scène jamais gratuite, toujours signifiante. La caméra est multiple, filmant les réactions des comédiens en gros plan alors que c’est un autre personnage qui occupe la scène si bien que le spectateur a le don d’ubiquité et peut suivre plusieurs scènes à la fois. La caméra s’installe dans les cercueils, témoignant de l’agonie des morts sacrifiés à l’intérêt de la famille et du parti nazi par leurs proches, tandis que, sur scène, les assassins continuent à vivre leur vie dans une lutte âpre pour le pouvoir et l’argent; elle nous fait aussi pénétrer à l’intérieur du palais agrandissant encore l’espace scénique déjà immense de la cour d’Honneur. Un espace immense, oui, mais intimiste aussi (et ceci est un tour de force!) qui nous permet de suivre en direct tous les sentiments qui s’inscrivent sur le visage des personnages, colère, mépris, haine, désespoir… Mariage heureux où le film est vraiment au service du théâtre! La multiplication des prises de vue, la caméra filme de dos, de face, latéralement mais aussi du dessus, à l’intérieur comme à l’extérieur, donne plus d’ampleur et de force à l’action. Parfois, un film tourné avant la représentation se mêle aux images prises en temps réel; ainsi pendant « La nuit des longs couteaux », deux personnages (dont Konstantin, un des fils de Joachim) sont seuls sur la scène tandis qu’un film, derrière eux, les montre entourés de leurs camarades de beuverie. L’absence des compagnons sur scène alors que nous les voyons sur l’écran  en train d'être exécutés est hallucinante et préfigure leur mort. Ce sont déjà des fantômes.
La violence est toujours présente au cours de la pièce, elle couve d’abord sous-jacente lors de la fête d’anniversaire du patriarche, le vieux baron Joachim, puis elle se révèle insidieuse pour éclater aussi bien au niveau familial que national : la pièce commence avec l’incendie du Reichstag, se poursuit avec la Nuit des longs couteaux et atteint son apogée avec le début de la guerre quand le public est fusillé par Martin Essenbeck. Pendant ce temps les membres gênants de la famille sont supprimés et l Martin, assassin pédophile, incestueux, tue des enfants et achève sa mère, tandis que le parti nazi referme son emprise sur les membres restants de la famille. 

Photo Télérama voir critique  ICI

Le décor nu avec le beau mur de scène du palais forme le cadre austère et recherché de cette histoire dans l’Histoire. Les éclairages et les couleurs chaudes, l’orange du tapis de scène, le rouge du sang qui jaillit lors de l’assassinat des SA, le noir et blanc à l’intérieur des cercueils, sont esthétiques mais pas seulement; ils soulignent violemment ce drame politique et familial.
Et parfois la caméra s’intéresse à nous et nous filme et nous devenons personnages nous-mêmes, comme témoins, peut-être? Mais aussi, je pense, pour nous rappeler la responsabilité de chacun face à la montée des nationalismes, pour nous dire que si nous avons le choix, au début, nous ne l’avons plus quand il est trop tard, quand la démocratie est morte!

La cour d'Honneur jeudi 7 juillet avant le spectacle

jeudi 7 juillet 2016

festival OFF d'avignon 2016 : Medina Merika de Abdelwaheb Sefsaf au théâtre Gilgamesh



Quand je vous dis que, au festival off d’Avignon, l’on ne va jamais tout à fait voir ce que l’on avait prévu! Hier, une invitation, dans la rue, pour Medina Merika et ce matin -pourquoi pas?- nous voilà au théâtre Gilgamesh pour voir cette pièce librement adaptée d’un roman de Orhan Pamuk, écrivain turc, Mon nom est rouge. Nous ne l’avons pas regretté!
Dans le roman policier de Pamuk, il est question du meurtre d’un homme dont le cadavre a été jeté dans un puits. L’action se passe au XVI siècle chez le Maître, un miniaturiste qui a accepté de traiter les miniatures à la manière de la Renaissance italienne allant ainsi contre la tradition, réveillant les fanatismes. Conflit entre l’Occident et l’Orient, entre la tradition et le modernisme, entre deux croyances et deux cultures opposées.
Le titre de la pièce Medina Merika de Abdelwaheb Sefsaf : Médina - le quartier ancien de ville- et Merika -l'Amérique- illustre cette opposition.

Abdelwaheb Sefsaf, français d’origine algérienne, nourri des deux cultures dans la banlieue de Saint Etienne, a adopté ce roman en conservant le thème central initial si actuel, en le transposant notre époque. Est né ainsi un spectacle intelligent, enlevé, original, interprété sur les chapeaux de roue par des comédiens et des musiciens inspirés où toutes les musiques orientales ou occidentales, modernes ou traditionnelles, les chants, les langues se confondent. Les danses aussi et notons au passage la grâce de la comédienne, la beauté de ses mains, dansant en ombre chinoise sur l’écran où sont projetées des vidéos qui servent de support au récit.

Celui-ci se déroule à plusieurs voix :

Ali, le Mort, père comblé et mari heureux de la tendre Lili, qui nous parle du fond de son puits et que l’adaptation contemporaine a transformé en cinéaste renommé, amoureux du cinéma américain, épris des idées nouvelles, dangereux aux yeux des traditionnalistes.

Le Borgne, l’assassin, qui a deux mobiles à son meurtre, l’amour de la belle Lili qui lui a préféré Ali et sa haine de ce qui n’est pas conforme à la religion traditionaliste.

Lili, la femme aimante, à la recherche de son mari disparu, fragile et forte à la fois et qui pose le problème de la femme orientale à la recherche de la liberté, de l’égalité et de sa consoeur occidentale qui n’est pas toujours plus heureuse dans un monde d’hommes dont elle ne fixe pas les règles et sur lequel elle doit s’aligner. Un Occident qui a bien des choses à se reprocher aussi, donnant sa bénédiction à l’assassinat par le peuple (les victimes s’érigeant en bourreaux) des dictateurs dont il veut se débarrasser.
Et puis il y le chien aussi, le chien qui parle et, si vous vous en étonnez, il vous répondra que vous gobez tout cru l’histoire du mort qui parle alors pourquoi pas du chien? Et oui, car il y a beaucoup d’humour dans cette pièce, un humour noir, bien sûr, (vous y apprendrez la différence entre un rat oriental et un rat occidental, entre le poids de la tête d'un innocent et celle d'un coupable!) avec un beau texte qui passe sans arrêt du rire aux pleurs, le comique et la tragédie se mêlant étroitement.

 Notons que les comédiens sont tous excellents et la mise en scène inventive remet en cause les rapports faussés entre l'Orient et l'Occident, entraînant un questionnement des deux côtés. Le spectacle qui baigne dans les deux cultures semble être une réponse car il ouvre la voie vers une possible entente qui réconcilie les différences et en révèle la richesse.



mercredi 6 juillet 2016

Festival OFF d'Avignon 2016 : Fabrice Luchini et moi de Olivier Sauton au théâtre du Rempart



Je sors du théâtre du Rempart et je suis encore tout imprégnée par la pièce d’Olivier Sauton, Fabrice Luchini et Moi

Olivier Sauton est un grand admirateur de ce comédien. Il y a dix-huit ans, alors qu’il n’est qu’un jeune homme inculte, il rencontre Fabrice Luchini dans Paris, à trois heures du matin, et lui demande de lui réciter une fable de La Fontaine. A partir de cette anecdote vraie et inoubliable, il écrit une histoire  « réelle mais qui n’a jamais existé » dans lequel Fabrice Luchini devient son professeur et lui insuffle son amour du mot juste et du Bien Dire mais aussi son culte des grands auteurs classiques.
Une déclaration d’amour à la littérature et au théâtre pendant lequel le spectateur est partagé entre le rire et l’émotion.
Car l’on rit beaucoup dans cette pièce tant le mimétisme d’Olivier Sauton qui devient Luchini est étonnant voire hallucinant : transformation du visage, les yeux s’arrondissent, la bouche s’affaisse, découvre les dents et laisse tomber les mots en les détachant avec délectation, les tics apparaissent, sidérants de vérité, la voix aussi est celle de l’acteur.
 Mais la ressemblance n’est pas seulement visuelle et extérieure, ce qui intéresse Olivier Sauton c’est de nous faire partager les idées de Luchini ( et les siennes!) sur la littérature, la grande, celle qui peut transformer une vie, lui donner un sens. Le rire alterne avec l’émotion. Le sens du texte s’approfondit avec cette interprétation à la fois iconoclaste et magistrale de La cigale et la fourmi dans lequel Luchini-Sauton prennent le parti du travail sérieux et intense comme seul moyen d’accéder au génie; car celui-ci nous disent-ils est le fait d’un peu de talent et de beaucoup de travail. Vive la fourmi, donc!  Quant au Enivrez-vous de Baudelaire, il est un appel vibrant, une invitation à la vie et ce poème prend toute sa saveur avec cette « leçon » dispensée devant nous tandis que les extraits du Misanthrope sont d’une belle sobriété, vraie et touchante. Ainsi naissent de grands moments d’émotion comme seule la littérature peut nous procurer. De même lorsque Luchini engage son élève à écouter le silence d’un théâtre, le recueillement qui y règne, le théâtre comme une cathédrale sans prêtres et touristes, le théâtre comme lieu de communion et de partage.
Vous aimez la littérature et le théâtre, vous aimez Fabrice Luchini, vous aimez rire? Ne ratez pas cette pièce. C’est un régal!


 Fabrice Luchini et moi 
 Olivier Sauton auteur et interprète
 théâtre du Rempart 10H10
durée 1H15


Et pour le plaisir...
Enivrez-vous Baudelaire
 
Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.
Spleen de Paris (In Les petits poèmes en prose)

mardi 5 juillet 2016

Festival OFF d'Avignon 2016 : Ma folle otarie de Pierre Notte au théâtre des Halles

Brice  Hillairet

Nous avons pu assister aujourd’hui à l’avant-première de Ma folle otarie de Pierre Notte. Si je tenais absolument à voir ce spectacle, c’est que j’avais été séduite par La Pédagogie de l’échec du même auteur, pièce mise en scène par Alain Timar, donnée au festival d’Avignon l’année dernière, satire cruelle en même temps qu’hilarante du monde de l’entreprise, de ses hiérarchies, de ses férocités.

Ma folle Otarie est une pièce d’un tout autre genre, plus noire car l’humour n’y joue pas le rôle de soupape de sécurité ! Nous sommes plongés dans un univers où il nous faut découvrir la réalité sous l’image, la cruauté de la vie sous la fantaisie et l’imaginaire le plus débridé! Une invitation à l’imagination.
Le personnage -brillamment  interprété- par Brice Hillairet est un homme timoré, qui n’a jamais pu vivre sa vie, qui n’a jamais osé élever le ton, jamais osé s’affirmer, voire se révolter. Son seul amour épistolaire, Esmaralda, est morte dans un accident d’avion, avant de l’avoir connu, en venant le rejoindre de son pays lointain.
Or voilà que le postérieur du jeune homme se met à enfler jusqu’à atteindre un diamètre impressionnant.  Cette affreuse disgrâce qui le rend frère de l’otarie est comme la métaphore d’une vie ratée, la matérialisation de tout ce qui va mal dans l’individu, de tout ce qui conduit à la la marginalisation, à la différence. Voilà notre héros viré de son travail, au chômage, provoquant l’hilarité des employés de Pôle Emploi et les moqueries des enfants et des adultes. Cruauté devant la différence, exclusion de tous ceux qui sortent des normes. Il devient un "freak" présenté comme un monstre de foire pour satisfaire la curiosité malsaine du public.
Le texte est parfois d’une grande fulgurance poétique et fait naître de belles images. Après son suicide quand l’homme au « gros cul » flotte dans l’eau, nous voyons les vagues qui le secouent, les herbes marines qui se révèlent être les longs cheveux de sa bien-aimée Esméralda, un univers marin ou brille le diamant noir qu’il lui a offert. Et puis il y a la demoiselle-otarie aux yeux ronds qu’il va secourir, éprouvant pour la première fois le bonheur d’être utile à quelqu’un, le premier pas vers la délivrance.
Quant à la mise en scène, très serrée, précise, elle exige du comédien quelques prouesses. Celle de jouer dans un petit carré de lumière, tour à tour ascenseur, rame de métro où il est bloqué mais aussi représentation de son univers mental, enfermement dans ses angoisses et dans son monumental physique.
Un très bon spectacle donc à voir et à savourer!

samedi 2 juillet 2016

Festival d'Avignon 2016 : La ville se prépare. Comment choisir ses pièces du festival OFF?

Avignon festival 2016 : La caserne des Pompiers


 Une cité en ébullition!

 La ville d'Avignon, à l'approche du festival de théâtre 2016, devient fébrile. Les portes des théâtres restés fermés toute l'année s'ouvrent, chacun s'affaire, on décharge le matériel des camions, sono, éclairages, fauteuils, affiches...  Dans mon quartier, la Caserne des Pompiers a déjà revêtu  sa livrée : cette année des affiches jaune citron qui révèlent les spectacles sélectionnés par la Champagne-Ardennes.

programme festival Avignon à la Caserne des Pompiers
 Mais à l'intérieur rien n'est prêt encore avant le jour J.

intérieur caserne des Pompiers

Le théâtre Essaïon
 Le théâtre Essaïon n'est encore qu'un garage à l'intérieur d'un vestige du couvent des Carmes.


Le théâtre des Carmes est fermé aujourd'hui mais sur le pied de guerre : les affiches sont prêtes à être accrochées!
Les compagnies ne sont pas encore autorisées à afficher partout dans la rue, sur les bornes, les lampadaires, les façades; mais elles font déjà, pour certaines, la tournée des magasins pour avoir leurs affiches dans les vitrines; les théâtres, eux, bénéficient d'un mur d'accrochage.

Derrière la vitrine
Mur d'affichage du Théâtre Le Castelet


Le grand petit théâtre dans la rue Carreterie

Affichage : Au travail!



Comment choisir ses pièces dans le festival OFF?

Il y a de nombreux critères. 

Par exemple, j'ai choisi des  pièces qui ont eu du succès l'année dernière et que je n'avais eu le temps d'aller voir. Et je suis attentive aux pièces qui ont de très bonnes critiques.
Ainsi ces trois pièces commentées par Eimelle l'année dernière et qui ont été des coups de coeur. Voir ses billets sur ces spectacles.

Ensemble FABIO MARRA #off15
*Ensemble de Fabio Marra 
au Théâtre Luna 19H45
 au théâtre des Lucioles  17H05
Prêt-à-partir Fabio Gorgolini et Fabio Marra #off15

 
THE GREAT DISASTER  Patrick Kermann #off15au théâtre des Barriques16H55
 





*Fabrice Luchini et moi de Olivier Sauton au  Théâtre des Remparts ou au Théâtre Actuel
Une pièce qui a joué à guichet fermé en 2015. impossible d'avoir des places.
Olivier Sauton, jeune homme rêvant de devenir comédien vedette, inculte mais non sans esprit, rencontre par hasard Fabrice Luchini, son idole. Il lui demande alors d'être son professeur. Celui-ci accepte, et à travers trois leçons de théâtre va surtout lui délivrer trois leçons de vie, et faire découvrir au jeune homme qu'au delà de la gloire et des femmes, il y a l'Art.-





 *Les Règles du Savoir-Vivre dans la Société Moderne de JL Lagarce 16H Théâtre du Roi René
SUCCÈS OFF JOUÉ À GUICHET FERMÉ EN 2015
COUP DE COEUR OFF 2014
Petite leçon de civilité savoureuse, intelligente et décalée à destination des mortels.
Il y a des pilules qui ne passent qu'avec leur dose de miel : trois déesses loufoques revisitent le désuet manuel de savoir-vivre de la Baronne Staffe. Entre pédagogie véhémente et chansons décalées, des joies de la naissance aux formalités des obsèques, ces Parques vous entraînent dans un monde fait de protocoles aussi précis qu'absurdes !


*D'autres vies que la mienne d'Emmanuel Carrère Théâtre du Centre 12H
« Je te trouve drôle... T'es la seule personne que je connaisse capable de penser que l'amitié de deux juges boiteux et cancéreux qui épluchent des dossiers de surendettement dans un tribunal, c'est un sujet en or. Et en plus ils couchent pas ensemble et à la fin elle meurt. J'ai bien résumé ? »
  UN TRÈS BEAU SPECTACLE, UN GRAND TEXTE » Le Masque et la Plume
« UN MOMENT THÉÂTRAL SAISISSANT » Gilles Costaz
« BRILLANT, UNE RÉUSSITE » France Bleu
« UNE PIÈCE FORTE, UNE MAGNIFIQUE GALERIE DE PERSONNAGES » Froggy's Delight
« INTELLIGENT ET TOUCHANT» Figaroscope




  
*D'un retournement à l'autre Chapelle Notre-Dame de la Conversion 10H45 du 8 au 16 juillet
 "La terrible et savoureuse comédie de la crise financière, un spectacle d'agit-prop ou d'intervention, intelligent, humoristique et efficace." TELERAMA
"Un bijou ! Vous allez adorer ce spectacle impitoyable." PARIS MATCH
"Quand la crise inspire le théâtre." L'EXPRESS
"Un spectacle d'une drôlerie formidable !" LE MASQUE ET LA PLUME

Sept comédiens, une chanteuse lyrique et une pianiste portent à la scène la virtuosité et l'humour de l'économiste-philosophe Frédéric Lordon !
Quatre actes pour saisir les ressorts de la magnifique histoire d'amour entre le monde de la finance et la sphère politique.


Je peux aussi choisir des pièces en fonction de l'auteur 

Auteur(s) classique(s)
Victor Hugo : je vous donnerai bientôt une liste des spectacles de Victor Hugo. J'aimerais bien relancer le challenge Hugo pour le mois de Septembre et cela nous donnera des idées de lecture.
Mangeront-ils ? Hugo théâtre Barriques 18H45 .

Il y a trop longtemps que je n'ai pas vu des classiques donc j'ai noté une pièce de Racine Phèdre à la chapelle de l'Oratoire 20H30 (mais je n'irai la voir que si je suis sûre que l'interprétation est bonne), un Corneille Le Cid au Théâtre Actuel à 15H25 (si c'est bon?) ou L'illusion comique à la caserne des Pompiers à 18H (?) Un Molière-Offenbach L'école des femmes à la chapelle Notre-Dame de la Conversion 14H30 et aussi un spectacle sur Montaigne Une heure avec Montaigne (théâtre Carnot) et tant d'autres!

Auteur(s) contemporain(s)


 *Pierre Notte : j'ai vu l'année dernière une pièce de Pierre Notte que j'avais beaucoup appréciée : Pédagogie de l'échec ICI . J'ai donc envie d'assister à une autre pièce dont il est l'auteur

Ma folle otarie théâtre des Halles 14H

 Epopée-monologue, voilà le portrait d'un homme ordinaire, transparent, qui voulait passer inaperçu, mais dont les fesses vont soudain tripler de volume. Et davantage.
Devenu une sorte de monstre, il trouvera refuge auprès d’une otarie.



... ou en fonction de la compagnie :


*J'ai hâte d'aimer Théâtre du Balcon 10H30
Par les créateurs de TERUEL, Prix du Public du Off 2014. Cie interface
J'ai hâte d'aimer est le fruit de la rencontre extraordinaire entre la Cie INTERFACE et Francis Lalanne.
Un spectacle aux multiples langages, hymne à la naissance, hymne à ces instants où l'univers se présente à soi dans toute sa splendeur et sa force.
Après avoir vécu J'ai hâte d'aimer, on se souvient que tout part du rêve et que quand le rêve disparaît, la vie s'éteint.
Après L'OUBLI DES ANGES et KAOS, la Cie INTERFACE revient avec une nouvelle création plus intense que jamais, unissant danse, musique, théâtre et chant.


Compagnie Influenscène de JL Paliès/auteur d'Outreligne
Passer par Buenos Aires chez le «Pape du Tango» (Carlos Gardel ) pour percer les secrets du «Pape de la chasteté» (St-Augustin)?.. Un voyage curieux, humoristique et tolérant où s'affrontent tentations fanatiques et vitalité humaniste !
"Les histoires se répondent avec vivacité et fluidité... les airs splendides de Didon et Enée de Purcell, magnifiquement chantés... Un théâtre sensible et spirituel" (A. Santi)
"Le tango passe par là avec le plaisir et les atouts d’un théâtre au riche langage fou de jeux, de chants, d’idées et d’images" (G. Costaz)




ou en fonction du metteur en scène..

  
*Les Bêtes Charif Ghattas  au théâtre des Halles 16H30
metteur en scène Alain Timar du Théâtre des Halles
L’histoire nous entraîne chez Line et Paul, un couple très aisé. Ils organisent souvent des dîners entre amis. Leur rituel favori : les critiquer férocement. Un jour, ils invitent chez eux Boris, un SDF. Un grain de sable qui va enrayer leur quotidien. Un huit clos qui met en scène trois barbares.





Je peux aussi être intéressée par le thème, le pays, le genre du spectacle

*La Reine de Beauté de Leenane Théâtre des Corps Saints 21H15
UNE GRANDE COMÉDIE NOIRE BRITISH ! Féroce, comique et haletante, dans la lignée d'Albee et Pinter.

Martin McDonagh: 1er succès mondial avec ce texte qui lui vaut de nombreux prix. Joué dans une 40aine de pays. Connu comme cinéaste avec son film «Bons Baisers de Bruges» qui met en vedette Colin Farrell et Ralph Fiennes.

Catherine Salviat, sociétaire honoraire de la Comédie-Française. Grégori Baquet, Molière de la Révélation Masculine 2014.


Le thème : Comme Quand je serai grande que je dois découvrir avec Eimelle :


*Quand je serai grande...tu seras une femme, ma fille Théâtre l'arrache coeur
Être une femme. Avec les rêves que l’on avait petite fille. Avec les rêves que l’on a pour nos filles.
La comédienne seule en scène incarne 4 générations de femmes, avec leurs doutes, leurs espoirs, leurs contradictions.

"COUP DE CŒUR: un spectacle émouvant et criant de vérité"AVINEWS "Une belle leçon de vie et un bel hommage aux femmes" PARISTRIBU "Un texte pur et moderne sur la condition féminine, plein de choses essentielles à entendre"


le pays :

La Corée qui est un des pays très représentés cette année.

Kokdu au  théâtre du Balcon 15H40
Auteur Jungnam LEE
La pièce est raffinée, solennelle et mystique. Un conte sur la famille, la jalousie, l’amour, la mort… Thèmes universels et banals prennent forme dans l’univers traditionnel coréen, issu du théâtre populaire unissant danse, chants, musiques, objets symboliques. C’est un voyage dans un monde imagé et teinté par la croyance traditionnelle coréenne où les esprits partagent l'histoire mondaine et malheureuse d’une famille. "Entre rituel traditionnel et comedia dell’arte, l’art dramatique coréen surprend et enchante" Vaucluse matin




L'Italie surtout pour Venise, l'histoire a l'air amusante et j'espère pouvoir amener ma petite fille.



Venise n'est pas en Italie  de Ivan Calberac  Théâtre des Béliers 14H
 Adapté de son propre roman, l’auteur de « L’étudiante et Monsieur Henri » vous convie à un formidable voyage, entre humour et émotion, où rien ne se passera comme prévu, mais où Venise, elle, sera au rendez-vous.
Emile a quinze ans. Il vit à Montargis, entre un père doux-dingue et une mère qui lui teint les cheveux en blond depuis toujours, parce que, paraît-il, il est plus beau comme ça. Quand la fille qui lui plaît plus que tout l’invite à Venise pour les vacances, il est fou de joie. Seul problème, ses parents décident de l’accompagner en caravane...



 Le pays et l'auteur 
Contes du jour et de la nuit de Guy de Maupassant- Corée Théâtre des halles 21H45
Spectacle en coréen, surtitré en français
Trois courtes nouvelles de Guy de Maupassant racontées par deux acteurs coréens Yangson Project s’empare de 3 histoires courtes de Guy de Maupassant : Le lit 29, Idylle et Une partie de campagne.
Heureuse rencontre d’une compagnie coréenne et de ces nouvelles, forme narrative qui était pour Maupassant la plus parfaite. Yangson Project saisit l’ironie de la vie et le côté sordide de la nature humaine. C’est satirique et plein d’esprit mais aussi affreusement effroyable.



Le genre du spectacle
La poésie 

La Petite Seconde d'Eternité Jacques Prévert Espace Alya 20H
C'est une histoire qui se dessine à travers les poèmes de Jacques Prévert. C'est l'histoire de Marie, une femme qui, devant nous, découvre ce qui la construit, ce qui la déchire et ce qui la sauve. C'est l'histoire d'une vie de femme, comme tant d'autres, rêvée et bousculée. Par un choix minutieux de poèmes issus des recueils Paroles, Histoires et Spectacle, le personnage de Marie revit et partage ses souvenirs grâce aux seuls mots de Prévert. Seule en scène, elle fouille et manipule le disque dur d’une caméra dont les images sont projetées à même le mur."Une autre manière d'aborder la poésie" La Tribune de Lyon
1er Prix Poésie Festifées Abidjan 2015



*El Niño Lorca Théâtre des 3 soleils 22H20
 Ce spectacle musical, empreint de fantaisie et d’émotions, est un véritable conte poétique qui évoque la vie, la plume et la mort du poète espagnol Federico Garcia Lorca. L’action se passe chez la Lune qui accueille l’âme du petit Lorca représentée par une marionnette de papier. Sur scène se mêlent récits, chants, danses et animations vidéo.
"El Nino Lorca, riche et envoûtant", Vaucluse Matin ; "La poésie de Lorca sublimée par la voix de Christina Rosmini", La Provence ; "En 22 tableaux, agencés avec la finesse des marqueteries de l'Alhambra, la vie de FGL nous est contée", Zibeline ; "Une scène pleine par la voix parlée, chantée, dansée, superbement éclairée par la présence très sûre de la guitare de Bruno Caviglia", Le Scriptorium.



Rilke-Je n'ai pas de toit qui m'abrite, et il pleut dans mes yeux... Théâtre Artéphile17H30 durée 1h
Un jeune homme, seul, errant dans la ville, parle...
Heurté par l’agitation du monde, il vibre et dérive dans les méandres de sa solitude qu’il découvre poétique…

Sur scène, s’entremêlent poèmes, extraits des "Cahiers de Malte Laurids Brigge", vidéos et musique : un spectacle sensitif où la raison laisse place au lâcher prise et à l’errance dans l’oeuvre de Rainer Maria Rilke…

"Un magnifique solo." TÉLÉRAMA
"Très beau à voir comme à entendre." MARIANNE
"Florian Goetz et Jérémie Sonntag font surgir la modernité d’une écriture qui n’en finit pas d’interroger notre humanité." L’HUMANITÉ


 Marionnette-objet
 Volatil(es) Caserne des Pompiers 10H30
 Volatile: du latin volatilis (qui vole)
-qualifie une matière, solide ou liquide, qui s'échappe/s'évapore facilement
-désigne un oiseau.
Dans un corps devenu trop lourd à porter, une femme tente de quitter son enveloppe humaine et de devenir oiseau. L’absence de l’homme qu’on lui a enlevé enracine son chagrin. La métamorphose tant désirée se produit, lors d’improbables retrouvailles entre deux corps dans un monde en suspens : celui du souvenir. Une transe. Une envie volatile… Spectacle visuel librement inspiré de « L’ombre des Choses A Venir » de Kossi Efoui.

 Et tant d'autres encore si vous saviez!  je sais bien que je ne pourrai tout voir!  il va falloir que je trie, que j'élague!
Et puis il y a le bouche à oreilles qui fonctionne à merveille et qui donne envie d'aller voir... tout autre chose que ce que l'on avait prévu!

Et le festival IN ?

Et n'oublions pas aussi que j'ai sept spectacles dans le In déjà réservés!

Les damnés de Luchino Visconti Cour d'Honneur le 07 juillet

Tristesses  de Anne-Cécile Vandalen Gymnase du lycée Aubanel Le 8 Juillet

Que Hare yo con esta espada de Angelica Liddel  Cloître des Carmes Le 12 Juillet

Tigern la tigresse  de Sofia Jupiter Théâtre Benoît XII Le 17 Juillet

Le radeau de la méduse de Thomas Jolly Gymnase du Lycée Saint Jospeh Le 19 juillet

Les âmes mortes de Gogol La Fabrica  Le 21 juillet

Babel de Sidi Larbi Cherkaoui Cour d'Honneur le 23 juillet
 
La grande aventure du théâtre va commencer!

vendredi 25 mars 2016

Festival d'Avignon : l'avant-programme


On peut déjà lire l'avant-programme du festival d'Avignon dans Le Monde.
Le festival s'ouvrira dans la cour d'honneur par les Damnés interprété par la Comédie française, d'après le film de Visconti, avec le metteur en scène flamand Ivo Van Hove. 2666, le roman monstre de Roberto Bolaño, adapté en un marathon de douze heures par Julien Gosselin .

"C’est sous un sceau bien particulier qu’Olivier Py, le directeur du Festival d'Avignon a choisi de placer la 70e édition, qui aura lieu du 6 au 24 juillet, et dont il a annoncé le programme jeudi 24 mars dans la Cité des papes, avant de le faire à Paris à l’Institut du monde arabe, vendredi 25. "
En savoir plus sur  Le Monde

Déjà des titres qui me tentent :
 Qué haré yo con esta espada?, la nouvelle création d’Angélica Liddell ; Karamazov, d’après Dostoïevski, monté par Jean Bellorini dans la carrière de Boulbon, rouverte pour l’occasion ; Place des héros, de Thomas Bernhard, mis en scène en lituanien par le Polonais Krystian Lupa ; enfin, Sidi Larbi Cherkaoui dans la Cour d’honneur, avec Babel 7.16.
 
Un festival très féminin et très jeune nous dit-on.