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mardi 25 juillet 2017

Les bonnes de Genêt mise en scène de Katie Mitchell Festival In d'Avignon


De Meiden d'après les Bonnes de Jean Genêt, mise en scène de Katie Mitchell

J'ai lu et présenté Les Bonnes dans mon blog ICI 
Deux bonnes, Claire et Solange, profitent de l'absence de Madame pour investir sa chambre : Claire enfile une robe de sa maîtresse et devient Madame et Solange joue le rôle de sa soeur cadette Claire. Leur conversation nous apprend par bribes et par recoupements que Claire a accusé Monsieur de malversations par une lettre anonyme. Il est maintenant en prison. Et Solange a cherché à tuer Madame sans avoir le courage d'aller jusqu'au bout. Mais elles reçoivent un coup de téléphone de Monsieur qui est libéré et comprennent qu'il a découvert la vérité et va la révéler à Madame. Elles décident de tuer leur maîtresse en empoisonnant son tilleul. Celle-ci qui a appris la bonne nouvelle part rejoindre son amant en refusant de boire la tisane. Solange et Claire reprennent leur jeu de rôles. Claire redevenue Madame boit le tilleul présenté par Solange-Claire et meurt. Toutes deux ont perdu le sens de la réalité et leur véritable identité. 

La pièce surtitrée est présentée en néerlandais et polonais car Katie Mitchell, metteure en scène anglaise qui vit au Pays-Bas, a voulu transposer l'action de la pièce de Genêt à Amsterdam, dans un milieu bourgeois qui emploie (et exploite) des bonnes immigrées polonaises. Ceci afin de mieux coller à l'actualité. 
Autre transposition qui personnellement me convainc moins, Katie Mitchell fait de Madame un transsexuel. Féministe, elle ne veut pas montrer l'exploitation des femmes par une femme mais par un homme. A la limite ceci me paraît parfois gênant car les séances d'habillage de "Madame"  avec le harnachement spécial pour la transformation d'un homme en femme paraît anecdotique et détourne l'attention du sens de la pièce.

Sur la scène, une chambre à coucher cossu et un dressing bien fourni. Le décor rompt le huis clos par l'aménagement d'un couloir, espace qui permet une échappée vers la cuisine : deux domaines séparés et opposés. La metteure en scène, en effet, met l'accent sur le conflit social, l'exploitation des bonnes, la maltraitance.
 Genêt faisait agir Madame comme une privilégiée un peu sotte, égocentrique voire égoïste, incapable de comprendre les sentiments des  personnes à son service et de ce fait les humiliant sans même s'en rendre compte. Katie Mitchell, elle, met en scène une "Madame", homme brutal, violent, qui humilie physiquement les bonnes, en les frappant et les terrorisant. La Madame de Genêt est "bonne" envers ses "bonnes"; l'auteur joue d'ailleurs sur ces mots. Du coup, l'humiliation est plus subtile et plus perverse finalement que celle imaginée par K. Mitchell. 

La mise en scène propose donc un point de vue auquel je n'ai pas complètement adhéré mais qui se défend même si le spectacle est un peu froid. Mais il faut dire que les monstrueuses bonnes de Genêt ne peuvent pas attirer l'empathie et pour cause !  Ajoutons que les trois comédiens sont excellents. 


lundi 24 juillet 2017

La fille de Mars d'après le Penthésilée de Von Kleist Festival In d'Avignon

Achille et Penthésilée : la fille de Mars mise en scène de Jean-François Matignon
La fille de Mars d'après Penthésilée de Von Kleist

"Sur le plateau, Penthésilée l'Amazone apparaît. Elle raconte l'histoire. Celle qui a eu lieu, il y a longtemps, celle du siège de Troie. Elle y a combattu Achille qui a perdu la vie par amour pour elle, alors que la guerre ne devait engendrer que des captifs et des naissances. Penthésilée et Achille sont morts maintenant. C'est dans ce lieu, près des corps des amants, que celle qui revient d'après la catastrophe, raconte. Elle parle de l'histoire de son peuple depuis ses origines, de la loi des Amazones, des ultimes paroles d'Otréré, sa mère, de sa rencontre avec Achille, rencontre solaire sur le champ de bataille, et du bouleversement radical qui la saisit et l'entraîne loin de son devoir. Penthésilée se remémore « l'onde de choc », les corps engagés dans une guerre amoureuse, la terre brûlée, vibrante, zone de stridences et de crissements. Jusqu'au bout, par la force de la parole, elle rejouera la mise en scène de cet amour à mort, sous le regard de sa confidente et amie de toujours, Prothoé. La langue de Heinrich von Kleist, dans la traduction de Julien Gracq, fait revivre le chant désespéré de cette femme qui se déchire entre la culture qui l'a façonnée et la brûlure incandescente du premier homme".


Je ne connaissais qu'une pièce Le prince de Hombourg de Heinrich Von Kleist, écrivain romantique allemand, c'est pourquoi j'ai tenu à voir La fille de Mars que j'ai découverte pour la première fois dans la mise en scène de Jean-François Matignon.

 Sur le plateau des jeux de lumière, des clairs-obscurs, permettent au spectre de Penthésilée morte depuis longtemps de revenir des Enfers pour nous conter l'histoire : son amour fou pour Achille et sa condition de reine des Amazones. Elle se débat dans un conflit entre l'obéissance aux lois de son peuple dont elle est la représentante et la passion qu'elle éprouve pour le valeureux héros grec, Achille. Les filles de Mars sont vouées au dieu de la guerre, Mars, et ne doivent pas choisir leurs amants; elles doivent vaincre les hommes qu'elles attaquent, et se servir de leurs prisonniers comme reproducteurs, c'est tout. Sur les pans des murs écroulés d'un antique cité, défilent des images des fondatrices du peuple des Amazones. Mais le reste du plateau paraît bien encombré avec son arbre mort, ses fleurs, ses animaux empaillés.

Le metteur en scène a dédoublé le personnage de Penthésilée, celle qui est dans l'action n'est donc pas la même que celle qui raconte. Pourquoi pas? Une mise à distance entre le passé et le l'actualité du récit, une façon pour la Penthésilée disparue de faire revivre le présent. Mais il se trouve que la comédienne qui interprète la Penthésilée vivante est peu convaincante et j'ai trouvé, de plus, que l'acteur qui joue Achille, n'était pas à la hauteur et ne paraissait pas dans le coup.  Difficile alors d'apprécier la représentation.

La langue de cette pièce est recherchée mais paraît dépassée. Romantisme désuet ou ampoulé, peut-être ? La comédienne qui joue la Penthésilée morte a une très belle voix mais le texte sonne d'une manière grandiloquente ; on peut dire la même chose de celle qui raconte la fin terrible d'Achille, long récit qui narre la mise à mort du Héros comme dans une pièce classique. La pièce est longue, parfois redondante comme lorsqu'elle revient à deux reprises sur l'histoire des Amazones. Et surtout,  je ne me suis jamais sentie concernée par cette fille de Mars dont la passion dévorante et destructrice qui se poursuit en longs actes soporifiques ne m'a jamais touchée. Le débat qui l'agite est pourtant très courant dans la tragédie mais là je n'ai senti aucune empathie envers ses sentiments.  Le personnage est trop loin de nous, trop barbare, et m'a même été assez vite insupportable ! Je suis restée jusqu'au bout, ne voyant pas un moyen de m'échapper sans faire trop de bruit mais je me suis ennuyée !


 

vendredi 21 juillet 2017

Intra Muros de Alexis Michalik festival OFF d'Avignon


Résumé de la pièce de Alexis Michalik  : Intra-muros.
"Tandis que l'orage menace, Richard, un metteur en scène sur le retour, vient dispenser son premier cours de théâtre en centrale. Il espère une forte affluence, qui entraînerait d'autres cours - et d'autres cachets - mais seuls deux détenus se présentent : Kevin, un jeune chien fou, et Ange, la cinquantaine mutique, qui n'est là que pour accompagner son ami. Richard, secondé par une de ses anciennes actrices - accessoirement son ex-femme - et par une assistante sociale inexpérimentée, choisit de donner quand même son cours…"


Intra-muros, oui, quatre murs, quelques chaises, un éclairage assez triste, le décor dénudé d'une prison et un huis-clos d'où nous allons pouvoir nous évader par la force de l'imagination. Car c'est cela le théâtre et c'est ce que Richard apprend à ses "élèves" détenus, l'imagination ouvre les portes de toutes les prisons et le théâtre permet  de vivre une vie rêvée à côté de celle qui est réelle... A moins que la vie rêvée ne soit la vraie ? Car le spectateur va à tâtons dans cette découverte d'une histoire qui en entraîne une autre, puis une autre, comme des poupées gigognes.

D'Alexis Michalik, j'avais vu deux pièces en 2015 :  Le cercle des Illusionnistes et le porteur d'histoire et je retrouve ici dans Intra-muros le style de l'auteur qui mêle réel et imagination, qui fait endosser tour à tour par chaque comédien l'un ou l'autre des personnages. Peu à peu se construit une histoire, par bribes, par petits morceaux qui s'assemblent comme un puzzle en révélant parfois des instants surprenants.
 J'ai cependant un peu moins aimé que les deux spectacles susdits, le sujet est moins fantastique, et certains moments de la pièce sont un peu démonstratifs ou attendus : ainsi le récit de l'adolescence du jeune des cités ou le choix d'un nationaliste corse comme détenu. 
Cependant les comédiens qui les interprètent sont tous convaincants et la pièce nous balade entre rire et émotion. Un bon spectacle !

Intra Muros
Théâtre Des Béliers
À 10h30 / 22h35
Durée : 1h40
du 7 au 30 juillet - relâches les 14, 21, 28 juillet
Séances supplémentaires à 22h35 les 13, 20 & 27 juillet
 Interprète(s) : Jeanne Arènes, Paul Jeanson, Bernard Blancan, Alice De Lencquesaing, Fayçal Safi, Raphaël Charpentier 
Metteur en scène : Alexis Michalik
Acmé production 

jeudi 20 juillet 2017

Festival OFF d'Avignon : Lysistrata d'Aristophane



Depuis que j’ai lu Lysistrata au cours d’une lecture commune, j’avais envie de voir cette pièce qui est un beau plaidoyer contre la guerre et pour une vraie démocratie et aussi un texte féministe avant la lettre. Voilà ce que j’en écrivais à l’époque :

La comédie d'Aristophane, Lysistrata, est jouée en 411 av. JC, dix-huit mois après la défaite des Grecs en Sicile. Athènes se relève mal de cette déroute, affaiblie par les pertes en hommes. D'autre part la guerre du Péloponnèse qui oppose Athènes à Sparte avec de brèves trêves dure depuis 431. (Elle ne finira qu'en 404 avec la victoire de Sparte)
Aristophane écrit cette pièce pour dénoncer les horreurs de cette guerre fratricide et dire le bienfaits de la paix. Il imagine que ce sont les femmes qui vont intervenir pour contraindre leurs époux à conclure la paix puisque ceux-ci sont incapables d'être raisonnables.
Lysistrata*, une jeune athénienne prend la tête de ce mouvement en donnant rendez-vous à ses amies au pied de l'Acropole. Elle a un plan qu'elle va soumettre à l'assemblée :  pour convaincre les hommes de mettre fin à la guerre, les femmes doivent faire la grève du sexe en se refusant à leur mari tant  que ceux-ci n'auront pas signé la paix. Elles se barricadent ensuite sur l'Acropole où est déposé le trésor d'état et refusent que celui-ci soit utilisé pour la guerre. Elles prennent ainsi le pouvoir et décident de gérer le budget de la ville comme elles le font pour celui de la maison. Evidemment, les épouses de toutes les régions de la Grèce feront de même.
Voir la suite  ICI

La jeune compagnie qui interprète la pièce dégage une belle énergie, courses effrénées, fureur, cris et tremblements, participation (involontaire) des spectateurs. On peut dire que l’ensemble est enlevé et que les comédiens n’épargnent pas leur souffle ! Le spectacle est tiré vers la farce et provoque le rire des spectateurs.
 Il manque, cependant la dimension politique de la pièce - en particulier la réflexion sur la démocratie, sur la corruption des hommes politiques, sur l’égalité de tous les citoyens étrangers ou non, sur la nécessité de travailler pour le bien commun…  Ce qui fait d’Aristophane un auteur universel. A travers les siècles, il nous donne une belle définition de la démocratie que nous n’avons pas encore atteinte aujourd’hui !  Et comme ce sont les femmes qui développent cette conception, on peut voir combien il est en avance sur son temps !
Cet aspect de la pièce m’a paru juste amorcé et le texte semble ne pas être intégral et avoir subi des coupures. Les acteurs sont sympathiques et l’on passe un agréable moment en leur compagnie.


Lysistrata théâtre Atelier 44
à 16h50 : du 7 au 30 juillet

Compagnie La STRADA 

Metteur en Scène : Olivier Courbier

 Interprète(s) : Félicien Courbier, Léonard Courbier, Sidonie Gaumy, Lucile Marmignon, Aylal Saint-Cloment, Noémie Zard 

 

 

mercredi 19 juillet 2017

Festival Off d'Avignon : Logiquimperturbabledufou mise en scène de Zabou Breitman


Logiquimperturbabledufou de Zabou Breitman

"Le terme de « logique imperturbable du fou », provient d’une phrase dans le roman de Lydie Salvayre, que j’ai adapté au théâtre La Compagnie des Spectres. « Logiquimperturbabledufou », la phrase se lit d’un jet, comme si une personne l’avait écrite d’une écriture automatique, de manière intuitive. De cette façon, le titre est comme un cadavre exquis, une technique que j’utilise dans la mise en scène, où l’on passe d’une séquence à l’autre, sans transition classique. Ici, on se situe chez les fous, et le fou a raison : c’est ça la « logique imperturbable ». Cela dit, comme l’écrit Tchekhov, ne sommes-nous pas tous plus ou moins atteints de ces névroses bien ancrées, dans cette « logique imperturbable » dont on parle… "  Texte de Zabou Breitman 




Dans la pièce Logiquimperturbabledufou mise en scène par Zabou Breitman, celle-ci s’appuie sur des textes de Tchekhov, Lewis Caroll, Shakespeare, de l’humoriste Zouc et d’elle-même.

Si elle nous entraîne dans l’exploration de la folie, maladie mentale, c’est aussi le monde de l’absurde et du surréalisme que nous sommes amenés à côtoyer, ceci en prenant le partie de nous faire rire. Et c’est vrai que l’on rit dans ce spectacle monté par Zabou Breitman. L’on va de surprises en surprises tant la mise en scène est aussi folle que le sont les personnages qui évoluent sur scène.

Au début, l’on se dit que les malades ne sont pas fous car leurs propos paraissent construits et raisonnables. C’est cela la logique imperturbable du fou. Il voit le monde différemment et pense que c’est la bonne façon de le voir. 
Le spectateur s’aperçoit bientôt que les médecins et les infirmiers font la même chose avec leur protocole de soins qui semble les rassurer et mettre de l’ordre là où il n’y en pas, avec leurs règles rigides, leurs certitudes de détenir la vérité. Peut-être est-ce pour mieux lutter contre le vertige qui les prend quand on côtoie ainsi la folie de si près. Car dit Tchékov et Zabou Breitman avec lui  : « Du moment qu’il existe des prisons et des asiles, il faut bien qu’il y ait quelqu’un dedans. Si ce n’est vous, c’est moi ; si ce n’est pas moi c’est quelqu’un d'autre".

Le spectateur est entraîné dans des raisonnements absurdes, des situations cocasses, dans un univers à l’envers. Sur cette scène vide traversée parfois par des fauteuils roulants, des chariots de médicaments, des lits médicaux, évoluent des infirmiers en blouse blanche bizarrement coiffés : entonnoir, couvre-chef du Chapelier fou, couronne de la Reine de Coeur. Les lapins semblent proliférer, sautant dans tous les coins, se figeant dans les jeux de lumière, sous l’éclair qui les surprend dans la nuit noire.  Drôle d’hôpital ! Nous sommes dans le monde d’Alice au pays des Merveilles, un univers absurde ou rien n’obéit à la logique et la raison. Quant aux fous, ils se révèlent peu à peu véritablement malades. C’est ce que nous découvrons à travers les répétitions de leurs plaintes et de leurs maux. Et si l’on rit d’eux, il n’en reste pas moins que leur souffrance est réelle et que l'on ne peut l'oublier.

Les quatre jeunes comédiens sont excellents . Ils jouent à merveille l’absurde, la dérision et la déraison. Ils sont danseurs, équilibristes, acrobates. Leurs évolutions capricieuses, hasardeuses, hilarantes parfois, qui semblent n’obéir à aucune loi, sont, bien au contraire, réglées par une chorégraphie précise, une mise en scène rigoureuse et maîtrisée.

Un  spectacle à ne pas rater !


Logiquimperturbabledufou
Théâtre des Halles 19H30 durée 1H20
Mise en scène Zabou Breitman
Assistante à la mise en scène Pénélope Biessy

Avec Antonin Chalon, Camille Constantin, Rémy Laquittant, Marie Petiot
librement inspiré d’oeuvres d'Anton Tchekhov, Lewis Carroll, William Shakespeare, quelques mots de Zouc et de textes de Zabou Breitman

chorégraphie Gladys Gambie
http://www.anthea-antibes.fr/fr/spectacles/saison-2017-2018/tout-le-theatre/logiquimperturbabledufou

lundi 17 juillet 2017

Claude Gutman : Doudou premier


Ma petite-fille est en CP. Elle vient d'avoir 7 ans et va participer à mon blog pour vous faire partager ses lectures.  Elle a choisi pour pseudonyme son deuxième prénom : Apolline
Ma librairie sera désormais le blog de la petite-fille et de sa grand-mère, le lieu de rencontre d'Apolline  et Claudialucia.

Titre du livre :

Doudou premier

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Auteur du livre :
Claude Gutman

Illustrateur :

Christophe Blain
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Edition : Nathan poche
Roman cadet dès 6 ans
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Résumé d’Appoline

Dans la classe de Martin il y a un petit lapin tout noir et on l’appelle Doudou. La maîtresse prête le lapin à Martin pour les vacances. Mais Martin perd le lapin. Ses parents achètent un autre lapin mais il est blanc. C’est catastrophique ! Que  va-t-il  se passer?
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La phrase que j’ai préférée :

« Plus de Doudou. Peut-Être qu’il ne voulait pas  retourner à l’école? »
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J’ai trouvé l’histoire :

Passionnante Intéressante Ennuyeuse

Amusante 
Inventive Triste émouvante

Réelle Imaginaire Historique
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J’ai aimé l’histoire :

Un peu    Moyennement   beaucoup   Un coup de coeur

J’ai aimé l’illustration :

Un peu    Moyennement   beaucoup   Un coup de coeur
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Ce que j'ai pensé du livre

J’ai beaucoup aimé l’histoire du petit lapin noir parce qu’elle est amusante. C’est une histoire qui me plaît sans être un coup de coeur.

Fiche de lecture d'Apolline n°9

L’avis de la grand mère :

Un charmant petit livre qui a plu à Appoline mais il n’est pas un coup de coeur par rapport à  certaines de ses lectures précédentes et il a peu inspiré Apolline quand il a fallu en parler ! Je l'ai senti moins concernée par les problèmes du petit garçon.  Peut-être est-il plus en direction des maternelles?
Elle pourtant mignonne cette histoire de lapin perdu, échangé puis retrouvé au grand soulagement de l’enfant.

dimanche 16 juillet 2017

Victor Hugo : L'intervention



L’intervention est une petite comédie en un acte assez curieuse par rapport à l’écriture de Victor Hugo. Ici pas de romantisme mais un réalisme qui montre que l’auteur connaît bien la classe ouvrière.

La pièce a été écrite en 1866 à Guernesey et fait partie de Théâtre en liberté. Elle  n’a été montée pour la première fois qu’en 1964 par la groupe théâtral du Lycée Louis Le Grand. Patrick Chéreau en était le metteur en scène et Jean-Pierre Vincent, le baron de Gerpivrac. Jean-Pierre Vincent dont j’ai vu un Dom Juan inoubliable à la maison de la culture de Reims !

Un couple d’ouvrier Marcinelle et Edmond Gombert vivent pauvrement dans une chambre mansardée. Lui est peintre sur éventails et elle dentellière, ce qui nous vaudra tout un cours précis et renseigné, bien dans la manière de Hugo, sur sur la confection de la dentelle! Tous deux sont unis par un chagrin profond, la mort de leur enfant en bas âge. Mais tous deux en ont assez de la pauvreté et de toutes les privations que cela entraîne. Pour Edmond, la tentation arrive sous la forme de Mademoiselle Eurydice, chanteuse entretenue par un baron, ancienne dentellière elle aussi. Pour Marcinelle, c’est le Baron de Gerpivrac, un noble riche et désœuvré, vain et snob, égoïste incapable de compassion,  tout ce que déteste Victor Hugo. Si Edmond est attiré par la mise coquette et le brio de la jolie Eurydice, Marcinelle, elle, éprouve la tentation de l’argent avec le baron. Pouvoir enfin avoir de belles robes, être brillante, admirée, ne plus avoir à compter chaque sou, à vivre dans la misère !
Vont-ils céder à la tentation, vont-ils se séparer malgré leur amour ?

Ce qui est à noter, c’est combien le langage des personnages sonne juste. Ce sont vraiment des ouvriers qui parlent et la pauvreté est un lourd fardeau à porter. Elle entraîne des disputes, des jalousies. Elle sape les sentiments les plus profonds. La mésentente s’installe dans le couple. Ainsi cette scène ou Marcinelle reproche à son mari de ne pas vouloir lui acheter un nouveau bonnet et le traite d’avare.

Pourtant, Edmond n’a pas honte de sa condition d’ouvrier, il en est même fier :
« Oui, je suis du peuple et je m’en vante. Je pense comme le peuple et je parle comme le peuple. J’ai les bons bras du courage et j’ai le bon coeur de l’honnêteté. »
Mais ce qui le révolte, ce qui le ronge, c’est l’injustice sociale  :

« Je travaille, je ne m’épargne pas, et je ne peux pas parvenir à joindre les deux bouts. L’autre jour, j’ai vu passer un général tout chamarré, le poste a pris les armes, pourquoi lui rend-on des honneurs à celui-là? «

« Voilà ma femme, je l’aime. Et bien, je suis forcé de lui refuser un méchant chiffon de bonnet. »

Cette injustice lui fait nourrir des idées révolutionnaires :

Benjamin Constant avait raison de dire aux Bourgeois : ça finira mal. Ah! les riches ne veulent pas laisser les pauvres en paix ? Est-ce que nous sommes encore dans la féodalité par hasard ? Le droit du seigneur ? Ah! vous venez chez nous, messieurs. Eh bien, on fera les barricades !

Marcinelle aime son mari et elle est jalouse car il lui semble qu’il regarde les jeunes femmes bien habillées mais il lui rend la pareille et lui reproche d'être attirée par les beaux messieurs. Il semble qu’elle souffre plus que lui de sa condition sociale et des privations. Elle n’apprécie pas qu’il parle comme le peuple. Marcinelle ressemble à Mademoiselle Eurydice mais avant la chute. Elle est encore innocente. Le restera-t-elle longtemps avec de telles idées ?

Quant à Eurydice, même si c’est une femme légère, elle se révèle intelligente et pleine d’esprit. Elle a un sens critique aiguisé et beaucoup de lucidité sur les rapports sociaux. Elle  sait à quoi s’en tenir au sujet de son protecteur

Victor Hugo, par contre, ne cache pas son antipathie pour le baron à qui il fait dire : .

«  Chaque époque a son talent. Notre talent n’est pas à la bienfaisance. Il y a des temps pour la sensiblerie. Nous sommes plus sérieux. Nous voulons savoir ce qu’une chose rapporte »

et aussi

«  j’en ai assez d’Eurydice. Nous avons trop fait son éducation. Elle commence à avoir de l’esprit; Au fond c’est une rouge, cette fille-là. Elle a des mots de démagogue. Oh! si j’étais le gouvernement, comme je vous supprimerais la liberté de la presse ! »

Ainsi la pièce semble à priori légère mais l’on s’aperçoit bien vite que Victor Hugo y fait passer toutes ses idées sur l’injustice sociale, sa compréhension du peuple, son estime envers les ouvriers travailleurs et honnêtes. En choisissant de faire triompher l'amour conjugal, l'auteur montre la puissance des opprimés sur ceux qui les méprisent et veulent les pervertir.

Lecture commune avec  Nathalie ICI
Caroline Laure

samedi 15 juillet 2017

Die Kabale der Scheinheiligen/ Das Leben des Herrn de Molière d'après le roman de Monsieur Molière de Mikhaïl Boulgakov Festival In d'Avignon

Dans le parc des Expositions le roman de Monsieur Molière (source)

Die Kabale der Scheinheiligen/ Das Leben des Herrn de Molière  : La cabale des dévots/ La vie de Monsieur Molière mise en scène de Franz Castorf
        d'après le roman de Boulgakov : le roman de monsieur Molière

D’abord première grogne par rapport à ce spectacle : je pensais voir une adaptation d’un livre de Boulgakov sur la vie Molière. Certes, je savais bien qu’à travers eux, Franz Castorf, le metteur en scène allemand qui vient d’être viré du théâtre de Berlin, allait parler de lui-même sur le  thème universel de l’artiste par rapport au pouvoir.  Mais non… Boulgakov et Molière ne sont qu’un prétexte pour explorer ce thème qui est traité d’une manière plutôt chaotique, brouillonnne, un petit extrait par ci par là de Racine et de Molière et surtout une pénible et longue reconstitution du tournage d’un film de Fassbinder où il est question du pouvoir de l’argent. De temps en temps, un portrait de Staline pour illustrer Boulgakov, une grande pièce d’or qui tourne intitulé Versace pour symboliser le pouvoir, celui du Roi Soleil et celui de l’argent. Des moments très bavards qui m’ont passablement irritée et un symbolisme bien lourd.
Et puis comme je cherche un sens dans tout cela, je me suis demandée pourquoi le metteur en scène faisait jouer la Phèdre de Racine par Madeleine Béjart  (Jeanne Balibar) d’une  manière aussi ridicule et insupportable. Je me suis dit que c’était peut-être pour montrer l’échec de Molière dans la tragédie? Mais alors pourquoi le comédien qui dit la fameuse tirade de l’Avare l’interprète-t-il lui aussi d’une manière fausse et lamentable ? L’explication ne tient plus puisque Molière a réussi dans le comique. Donc, il faut bien se dire que le metteur en scène cherche à provoquer son public, à n’être pas là où on l’attend.  Cela me paraît tellement gratuit ! Par exemple au moment où J. Balibar encourage l'un des comédiens à insulter le public ! On dirait du théâtre post-soixante huitard !

Mais ce n’est pas le plus grave. Dans cet immense parc de l’Exposition où se déroule ce spectacle le metteur en scène croit résoudre le problème de l’espace par la vidéo. Les comédiens sont au fond de de ce plateau démesuré, on peut à peine les distinguer, ou cachés dans les décors monumentaux et tout ce que l’on en voit, ce sont leurs visages sur un écran.  Je ne suis pas contre l’utilisation de la vidéo dans les spectacles quand cela est justifié  et quand cela apporte quelque chose à la mise en scène comme dans Les Damnés ou Le Maître et la Marguerite. Ce n’est pas le cas ici ! A la limite je préfèrerais aller voir un bon film sur le même thème!
Mais le pire c’est que je me suis mortellement ennuyée, je n’ai été réveillée que par la scène dans laquelle Madeleine Béjart apprenant que Molière veut épouser sa fille a une crise de désespoir terrible, une femme de quarante ans qui a tout donné à son amant et se voit délaissée pour  une jeune fille ! Là, c’est poignant!
Il paraît aussi qu’il y a une bonne scène extraite de Le Bourgeois gentilhomme,  dit par le roi Louis XIV, un moment comique réussi comme me l’ont expliqué ceux qui sont restés jusqu’au bout. Moi, j’étais déjà partie ! Heureusement je ne suis pas critique de théâtre et rien ne m’oblige à souffrir. La culture, en particulier le théâtre doit rester un plaisir !

vendredi 14 juillet 2017

Festival OFF d'Avignon : Une balade sans chaussettes



Dans ce spectacle de cirque qui mêle acrobatie, tours d'adresse, jeux comiques, jonglage, deux personnages, un garçon, une fille  évoluent avec grâce et agilité, parfois en complicité à la poursuite d'un avion léger dont ils suivent les acrobaties aériennes, parfois en rivalité, la fille jouant à la bagarre, l'épée en main, face au  garçon plus timoré. Ils pirouettent, exécutent des roulades, des sauts en avant ou en arrière, toute une chorégraphie qui se déroule en musique pour le plaisir des spectateurs.

La scénographie s'appuie sur une grande caisse de bois qui sert tour à tour de support pour les équilibres, de maison qui abrite toutes sortes de petits personnages, de prison qui retiendra prisonnier le garçon, de piste d'atterrissage aussi pour le petit avion qui nous avait fait décoller au début du spectacle...

Les deux comédiens jouent avec des robots, des objets qu'ils manipulent et animent, des légos qu'ils transforment à leur gré, château, ou mur d'une prison. Les jeux de scène, les maladresses voulues des personnages, leur art de faire bouger les poupées de chiffon ou ces incroyables marionnettes que sont leurs doigts de pied sont très amusantes. Le rire communicatif de Liam en a témoigné tout au long du spectacle..
Les jeux de lumière accompagnent très agréablement les évolutions des deux comédiens et ménagent de jolis moments poétiques. Ainsi dans cette scène ou la jeune fille jongle, les ombres des balles qui semblent se mélanger  sur le mur aux balles réelles créent un effet magique.
J'ai trouvé un instant que le rythme ralentissait mais c'est pour mieux repartir. Mes petits-enfants ont apprécié tous les deux le spectacle aussi bien à l'âge de 4 ans que de 7 ans.

Un beau spectacle de qualité pour jeune public.

Une balade sans chaussettes Collège la Salle 10H30 ou 16H30
durée :  à partir de 4 ans
relâche :  10 17 24 juillet
du 7 au 28 juillet - relâche les 10, 17, 24 juillet
à 10h30

du 7 au 28 juillet - relâche les 10, 17, 24 juillet
à 16h30
C’est à travers plusieurs disciplines de cirque (acrobaties, manipulation d’objets, jonglage), que ce spectacle souhaite évoquer la question du genre (et des stéréotypes qui peuvent parfois l'accompagner).
Complice, la ligne sonore et musicale accompagne le parcours ludique et poétique des 2 personnages.



jeudi 13 juillet 2017

Franz Olivier Giesbert : Belle d'amour



 Belle d’amour, un beau titre à la Albert Cohen ! Un roman historique sur le Moyen-âge ? Je suis toujours preneuse ! Las ! Quelle déception à la lecture de ce livre !

Un parallèle entre le Moyen-âge et le XXI siècle 

Rogier Van der Weyden : dame
Rogier Van der Weyden

 Franz Giesbert a étudié son sujet et connaît bien l’époque des croisades. Il nous introduit chez le Roi Louis IX (Saint Louis) dont il souligne la complexité et les contradictions mais on s’apercevra bien vite que son roman historique a pour but d’établir une comparaison entre le temps des croisades et le XXIème siècle. Une comparaison qui semble à priori être en faveur du christianisme et très anti-islam.

«L’Islam fait peur, pas le christianisme. C’est pourquoi ils ne sont pas à égalité » .

Cette comparaison nous amène à la conclusion que le Coran est un livre qui prêche la guerre et l’extermination des chrétiens et qu’il y a toujours eu incompatibilité au cours des millénaires entre les musulmans et nous ! (P 247). Mais qui parle ? Le narrateur, le sultan sanguinaire Baybars, le patriarche maronite d’Antioche, Tiphanie ou son mari Armen… ou l’auteur lui-même?

De là à justifier l’occupation de la Palestine par Israël de nos jours, il n’y a qu’un pas… vite franchi !

"Mais il (le peuple juif) était trop gentil, pas assez agressif. C’est pourquoi les Arabes, les Turcs, les Perses, les Grecs, les Romains, ont occupé, massacré la Palestine qui, n’en déplaise aux perroquets incultes, restera toujours juive jusqu’à la dernière motte. Les arabes ont beau se présenter comme des victimes, ils furent des envahisseurs comme les autres ".

Mais au moment où la religion musulmane paraît être condamnée sans appel, Franz Giesbert, en convoquant la Sainte Inquisition catholique, renvoie les deux religions dos à dos. Enfin, le narrateur qui fait régulièrement des réapparitions au milieu du récit de Tiphanie, a un ami arabe qui lutte contre les terroristes et une fiancée, Leila, tolérante au niveau de la religion. Preuve que l’entente est possible ? L’ensemble est assez ambigu et les pistes sont brouillées. Seuls les juifs (et les cathares) semblent bien s’en tirer?

La structure romanesque

D'après Van der Weyden : Sabine Pigalle (source)
Au niveau de la structure romanesque, le roman commence par un prologue qui introduit le narrateur. Il s’agit d’un professeur de l’université d’Aix-en Provence, spécialiste du Moyen-âge et de l’Islam, qui a eu des ennuis à cause d’un récent ouvrage sur l’esclavage en terre d’Islam. On comprend tout de suite que cet essai était polémique puisqu’il établissait que les chiffres des esclaves dépassent ceux de la traite des noirs en Occident. Conclusion : les Arabes ont donc toujours été un peuple violent et dominateur.
Par la suite, hanté par son personnage féminin qui lui « dicte » son histoire, le narrateur fera de nombreuses réapparitions destinées à maintenir la comparaison entre le passé et le présent.
Or, les intrusions du narrateur ne sont pas toujours les bienvenues car elles interrompent le récit et l’alourdissent même si elles permettent le passage d’un siècle à un autre. Cette interaction trop fréquente entre le personnage fictif et son narrateur m’a gênée.

Le style

 Quant au style ! Disons qu’il ne ne suffit pas de truffer le texte de mots du moyen- français, pour faire parler une femme de cette époque. Il s’agit tout juste d’une coloration temporelle. Manifestement, l’auteur n’est pas un spécialiste de la langue médiévale, alors pourquoi ne pas assumer le français contemporain ! Le style de Robert Merle qui était, lui aussi, professeur d’université, - Bizarre les coups de griffe de l’auteur à l’encontre des universitaires dans le prologue - était beaucoup plus réussi.

Le personnage principal

Enluminure du Moyen-âge
Enfin, j’ai trouvé le personnage de Tiphanie peu convaincant, trop superficiel. Impossible de croire qu’une femme qui se fait violer par quatre hommes chaque jour pendant des mois et à qui ses tourmenteurs tatouent des diables sur le corps pour mieux la dominer et la faire accuser de sorcellerie, puisse avoir une résilience (pour employer un mot à la mode actuellement) aussi rapide et facile ! Je sais que le moyen-âge est une époque dure et qu’il fallait s’endurcir pour survivre mais l’exagération est telle qu’elle enlève toute crédibilité au personnage. En gros, être violée, ce n’est pas bien grave quand on aime la vie ! Cela n’empêche pas Tiphanie d’aimer la « chosette » et de tomber amoureuse à chaque coin de rue ! N’y d’être re-re-violée encore et encore !  Le tout est raconté avec une telle distanciation que je n’ai pu y adhérer. Non. Belle d’amour n’est pas Belle du seigneur malgré la ressemblance du titre !

Saint Louis
En conclusion, ce roman nous apprend beaucoup de choses sur Saint Louis, sa foi, ses erreurs politiques et militaires, sur les croisades et les sanglantes batailles qui ont décimé les armées des croisés.  Giesbert a lu Joinville et il aime Rabelais dont il emprunte bien souvent le vocabulaire mais il n’en a pas la truculence, ni l’humour. 

mercredi 12 juillet 2017

Festival OFF d'Avignon : Oups et son Doudou méchant spectacle de marionnettes pour jeune public


Le spectacle Oups et son Doudou méchant fait pénétrer dans l'univers de Claude Ponti avec des marionnettes très réussies qui rappellent bien les originaux : Oups, lui-même, notre  mignon petit héros, son doudou tour à tour méchant puis gentil (il faut beaucoup de doudous-marionnettes pour interpréter ce personnage parfois un peu inquiétant !). Les Blayettes, les Boucheànourrir et l'affreux Crabamort, monstre-crabe qui piège les enfants, sont amusants ou effrayants à souhait ! 
Bien sûr, l'intégralité du livre ne peut être représentée et personnellement j'ai moins aimé les chansonnettes qui sont introduites et qui n'appartiennent pas au monde Pontitien ( j'ose dire ainsi?). Mais les décors sont jolis, vivement colorés, ainsi les petites maisonnettes en branches d'arbres. Et il y a une réelle inventivité dans la transformation de l'espace théâtral.  Les montagnes s'animent et se battent, le crabe explose et finit dans une marmite. Tout est joyeux et bien enlevé. Un agréable spectacle.


Les enfants, Léonie (7 ans) et Liam (4 ans) ont adoré tous les deux malgré leur âge différent.  Liam, en particulier, a été très sensible au comique et au décalage par rapport au réel et les chansons lui ont beaucoup plu.  On avait relu le texte juste avant d'aller au théâtre et le récit l'a ravi aussi bien à la lecture que sur scène. Un bon moment passé avec eux.


Oups et son doudou méchant  de Claude Ponti  collège la Salle 10H15
 durée : 45' de 4 ans à 8 ans
   Relâche les lundis 10 17 24 juillet 
Cie les Francs Glaçons
Oups, héros aux airs de petit Poucet, trouve un jour un doudou vide et abandonné. Il décide de le remplumer et d’en faire son doudou. Au début très câlin, ce doudou s’avère être méchant. Il pousse Oups à faire plein de bêtises en l’absence de ses parents. Tellement de bêtises qu’ils sont chassés du village. Oups finira même par détruire le monde qui s’éparpille en une pluie de morceaux de bouts de monde. Dans sa chute, Oups atterrit chez Crabamor Crabbador, l’autre méchant de l’histoire.Mais rassurons nous, dans ce spectacle, comme dans tous les livres de Cl. Ponti, à la fin il y a toujours « un tout est bien qui finit bien ». Avec persévérance et gentillesse, Crabamort sera vaincu. Oups soignera son doudou de sa méchanceté, et ils rentreront ensemble au village.

mardi 11 juillet 2017

Festival OFF d'Avignon : Les yeux de Taqqi, spectacle jeune public à l'espace Alya



Les yeux de Taqqi est le premier spectacle pour enfants que nous sommes allés voir, mes petits-enfants et moi.

Taqqi, petit Inuit aveugle, "veut voir, veut savoir, veut pouvoir.” Il aimerait affronter l’ours polaire pour le tuer et devenir ainsi un homme. Mais sa cécité ne lui permettra pas, pense-t-il, de réussir cet exploit. Sa soeur le console alors que la vieille femme qui les a recueillis, lui et sa soeur, à la mort de ses parents, le rabroue et ne l’aime pas. Un jour, elle le met à la porte et le petit inuit part dans le vaste monde de glace et de neige.

Même si j’ai quelques petites critiques à propos de ce spectacle, je veux souligner d’abord sa qualité. Il s’adresse aux enfants avec intelligence. Les marionnettes du petit Inuit, de sa soeur et de sa grand mère, comme de la mère morte, sont d’une grande beauté, et celles des animaux aussi. Quant à la scénographie, elle est très épurée :  un îlot de glace, la lune dans un ciel noir et de magnifiques jeux de lumière qui isolent les personnages, les magnifient et donnent vie à l’ensemble. L’igloo qui s’illumine permettant au spectateur de voir les ombres des personnages à l’intérieur est aussi une belle trouvaille et une attention particulière est apportée à la bande son. La musique, l’ambiance sonore, cris des oiseaux de mer, bruit des vagues, ajoute un certain mystère à cet univers de glace.

Mes restrictions viennent de la longueur de la pièce. La vengeance envers la vieille grand-mère même si la scène est belle visuellement et permet de raconter la légende du narval unicorne introduit autre chose et nous éloigne du personnage. Mon ressenti est qu’une fois que Taqqi, jusque-là aveugle, ouvre les yeux pour la première fois après ces épreuves, tout est dit.  Donc la suite m'a paru longue et inutile.
D’autre part la scène où l’on voit Taqqi chevaucher l’ours au lieu de le tuer est intéressante car l’on l’impression que l’enfant passe victorieusement son épreuve de passage, la plus difficile peut-être ? Mais comme elle se termine par la mort du chien, on ne sait pas trop quel sens elle peut avoir. Cette scène n’aurait-elle pas dû être en fin d’initiation, le couronnement de la quête qui va permettre à l’enfant de devenir adulte? Apparemment, elle est, au contraire, celle qui introduit un manque qui demande réparation.

Ceci dit, la qualité du spectacle, les réflexions qu’il induit auprès des jeunes spectateurs, la beauté de la scénographie qui procure un vif plaisir pour les yeux compensent largement ces quelques remarques critiques.

La réaction des enfants :

Léonie (7ans) et Liam (4 ans) ont eu le même sentiment au sujet de la longueur. Quelques instants avant la fin, Liam alors qu'il avait été très attentif  a demandé « c’est bientôt fini? » et Léonie a éprouvé aussi de la lassitude.
Liam a manifestement apprécié la pièce, il a pris l’histoire au premier degré sans difficulté.
Léonie était plus mitigée et s’est plaint de ne pas avoir tout compris. Elle aurait voulu avoir une réponse : pourquoi l’enfant retrouve-t-il la vue? Est-ce que c’est parce qu’il a été fidèle aux animaux qu’il aime comme le chien ou le poisson qui l’a sauvé? Bonne question ! Cette quête initiatique dans lequel Taqqi triomphe d’épreuves faites de drames et de renoncements mais aussi d'amour permet au petit garçon de quitter l’enfance et ainsi de « voir » le monde tel qu’il est.

Les Yeux de Taqqi
Espace Alya 9H50
 du 7 au 30 juillet - Relâches : 12, 19, 26 juillet
Marionnette-objet
À partir de 5 ans
Interprètes / Intervenants
    •    Interprète(s) : Anaël Guez, Nadja Maire, Sarah Vermande
    •    Metteur en scène : Cédric Revollon
    •    Régisseuse : Angélique Bourcet
    •    Constructrice marionnettes : Francesca Testi
    •    Administrateur : Jason Ducas