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jeudi 16 mai 2013

Mauprat et Les Hauts de Hurle-Vent : De George Sand à Emily Brontë par Joseph Barry




 Dans sa biographie consacrée à George Sand, Joseph Berry montre ce que Les Hauts de Hurle-Vent doit au Mauprat de George Sand. J'ai trouvé cette comparaison qui ne m'avait pas frappée à priori,  très judicieuse.


Mauprat, "une fois publié annonçait de  frappante les Hauts de Hurle-Vent qu'il devançait de dix ans. Peut-être Emily Brontë le lut-elle comme l'avait fait très certainement, en tout cas, son aînée Charlotte, fidèle lectrice de La Revue de deux Mondes. Aucune femme aspirant à une carrière d'écrivain ne pouvait se permettre de manquer ce que publiait George Sand. Les deux romans présentent des points communs remarquables; et des différences qui le sont tout autant. Ils sont construits autour d'un même thème central, celui de la transformation d'un homme par une femme, nouvel avatar de celui légendaire de La Belle et la Bête. Comme le Heathcliff de Brontë, mais avant lui, le héros de Sand, Mauprat est dépeint par des métaphores animales : "loup blessé", "l'ours", "faucon sauvage", "lion somnolent transformé par la fée". Les termes sont plus doux que ceux qui carctérisent "l'homme féroce, impitoyable, vorace" décrit par Emily Brontë, ce chien déchaîné en quête de proie, cette "bête maudite". Les différences se situent sur le plan personnel et social. George Sand avait aimé, affectivement et sensuellement, un Aurélien de Sèze, un Alfred de Musset, et été aimée d'eux. Pas Emily Brontë. Dans le roman de Sand, la fée qui a "transformé" Mauprat est sa cousine Edmée; ils se marient et vivent ensemble un longue vie de bonheur. Les Hauts de Hurle-Vent est une tragédie, pour l'homme comme pour la femme.
                              
                                     Joseph Barry George Sand ou le scandale de la liberté" (Seuil)




jeudi 7 février 2013

Citation : Peste et choléra de Patrick Deville




Le livre Peste et Choléra de Patrick Delville relate l'histoire d'Alexandre Yersin, médecin, biologiste,  découvreur du bacille de la peste et inventeur du vaccin. Génie touche-tout, savant exceptionnel, il a fait partie de la première équipe de chercheurs groupés autour de Pasteur et a mené une vie extraordinaire et aventureuse. Je vous parlerai bientôt de ce livre mais aujourd'hui je veux vous faire part de cette observation de Pasteur qui n'est devenue une évidence que grâce à lui, ce grand savant découvreur des microbes. Elle est suivie d'une réflexion que j'aime beaucoup de Patrick Deville sur la vie et la mort.


 Alexandre Yersin

Souvent le soir au châlet, seul avec ses chats siamois, il (Yersin) relit Pasteur :"Si les êtres microscopiques disparaissaient de notre globe, la surface de la terre serait encombrée de matière organique morte et de cadavres en tout genre, animaux et végétaux. Ce sont eux principalement qui donnent à l'oxygène ses propriétés comburantes. Sans eux, la vie serait impossible car l'oeuvre de mort serait incomplète."
C'est la vie qui veut vivre, abandonner au plus vite ce corps qui vieillit pour bondir dans un corps nouveau, et, ces corps, la vie au passage les rétribue de leur involontaire contribution à sa perpétuation par la menue monnaie de l'orgasme. Rien ne naît de rien. Tout ce qui naît doit mourir. Entre deux, libre à chacun de mener la vie calme et droite d'un cavalier en selle. Ce vieux Stoïcisme que retrouve Spinoza et la force immanente de la vie qui seule demeure. Ce pur principe, cette nature naturante à quoi tout retourne. La vie est la farce à mener par tous.

jeudi 31 janvier 2013

George Sand : L' art est une recherche de la vérité idéale..

La mare au diable de Bernard Patrigeon (artiste berrichon)


 Voilà ce qu'écrit George Sand à propos de l'art et de la littérature dans la préface de La mare au diable

Nous croyons que la mission de l’art est une mission de sentiment et d’amour, que le roman d’aujourd’hui devrait remplacer la parabole et l’apologue des temps naïfs, et que l’artiste a une tâche plus large et plus poétique que celle de proposer quelques mesures de prudence et de conciliation pour atténuer l’effroi qu’inspirent ses peintures. Son but devrait être de faire aimer les objets de sa sollicitude, et, au besoin, je ne lui ferais pas un reproche de les embellir un peu. L’art n’est pas une étude de la réalité positive ; c’est une recherche de la vérité idéale...

jeudi 17 janvier 2013

Citation avec Montaigne : Le trajet d'une rivière



Je suis en train de lire Le trajet d'une rivière d'Anne Cuneo, roman historique qui nous amène dans le passé, d'abord en Angleterre à l'époque élizabethaine puis en voyage en Europe déchirée par les guerres de religion.  Or, qui ai-je rencontré dans ce XVI siècle où s'affronte les fanatismes et où  l'on tue au nom de Dieu?  Montaigne, bien sûr, et ce texte magnifique et si vrai qui explique le titre de ce roman dont je vous parlerai bientôt.



Ce que notre raison nous conseille de plus vraisemblable, c'est généralement à chacun  d'obéir au loi de son pays, comme est l'avis de Socrate inspiré, dit-il d'un conseil divin. Et par là que veut-elle dire, sinon que notre devoir n'a d'autre règle que fortuite? La vérité doit avoir un visage pareil et universel.. Il n'est rien de sujet à de plus continuelle agitation que les lois. Depuis que je suis né, j'ai vu trois et quatre fois rechanger celle des Anglais, nos voisins, non seulement en sujet politique, qui est celui que l'on veut dispenser de la constance, mais au plus important sujet qui puisse être, à savoir la religion. De quoi j'ai honte et dépit, d'autant plus que c'est une nation à laquelle ceux de mon quartier ont eu autrefois une si privée accointance qu'il reste encore en ma maison aucunes traces de notre ancien cousinage… Que dira donc en cette nécessité que la philosophie? Que nous suivons les lois de notre pays? C'est à dire cette mer flottante des opinions d'un peuple ou d'un Prince, qui me peindront la justice d'autant de couleurs et la réformeront d'autant de visages qu'il y aura en eux de changements de passion? Je ne peux pas avoir le jugement si flexible.
Quelle bonté est-ce, que je voyais hier en crédit et demain plus, et que le trajet d'une rivière fait un crime? Quelle vérité que ces montagnes bornent, qui est mensonge au monde qui se tient au-delà?

jeudi 1 novembre 2012

Citation : Shakespeare : De l'inconstance des peuples




A la lumière de ce qui se passe en France lors de nos différents changements présidentiels, je m'étais imaginée que l'inconstance du peuple et son mouvement continuel, étaient le propre des français et peut-être même de notre époque!
Or, voilà les paroles que Shakespeare  prête à César (Octave) dans Antoine et Cléopâtre.
Octave vient d'apprendre que Pompée est soutenu par le peuple dans le combat qu'il lui livre pour avoir le pouvoir :

Je ne devais pas m'attendre à moins. L'histoire dès son origine nous apprend que celui qui est au pouvoir a été bien-aimé jusqu'au moment où il l'a obtenu; et que l'homme tombé dans la disgrâce, qui n'avait jamais été aimé, qui n'avait jamais mérité l'amour de son peuple, lui devient cher dès qu'il tombe. Cette multitude ressemble au pavillon flottant sur les ondes, qui avance ou recule, suit servilement l'inconstance du flot, et s'use par son mouvement continuel.



jeudi 20 septembre 2012

Ernest Renan, philosophe breton : la vérité sera un jour la force




Le jeudi, c'est citation, est aujourd'hui illustré par un écrivain, philosophe, historien breton Joseph Ernest Renan qui est né à Tréguiers (Côtes d'Armor) en 1823 et est mort à Paris en 1892.  Passionné de sciences, il a adhéré aux thèses de Darwin sur l'évolution des espèces, s'est intéressé aux origines ethnico-géographiques de la religion :

"Une part essentielle de son œuvre est d'ailleurs consacrée aux religions avec par exemple son Histoire des origines du christianisme (7 volumes de 1863 à 1881) et sa Vie de Jésus (1863). Ce livre qui marque les milieux intellectuels de son vivant contient la thèse, alors controversée, selon laquelle la biographie de Jésus doit être comprise comme celle de n'importe quel autre homme, et la Bible comme devant être soumise à un examen critique comme n'importe quel autre document historique. Ceci déclenche des débats passionnés et la colère de l'Egise catholique.
Ernest Renan  dans Qu'est-ce qu'une nation  (1882)  formule l'idée qu'une nation repose sur un réel passé commun et sur une volonté d'association : ce qui constitue une nation, ce n'est pas parler la même langue, ni appartenir à un groupe ethnographique commun, c'est "avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore dans l'avenir. "(Wikipédia)
Son intérêt pour la Bretagne natale a été constant :  L'Âme bretonne (1854) et son texte autobiographique Souvenirs d'enfance et de jeunesse (1883).

Voici trois pensées auxquelles j'adhère entièrement :

La vérité sera un jour la force. « Savoir, c'est pouvoir. » est le plus beau mot qu'on ait dit.

Nous avons des idées arrêtées dès que nous cessons de réfléchir.

Rien de grand ne se fait sans chimères.

jeudi 28 juin 2012

Leonardo Padura : Les brumes du Passé (Citation)



Miro Argenter Jose : Cronicas de la guerra de Cuba (1911)

Un des livres qui compose la bibliothèque idéale des Montes de Oca dans le roman



Dans Les brumes du passé, Cristobal, le vieux bibliothécaire qui a fait découvrir à Mario Condé l'amour de la lecture  part à la retraite dans un pays, Cuba, qui est en crise. Inquiet pour le sort de la bibliothèque après son départ, il se confie à Mario : 

Chacun des livres qui sont là derrière (il indique le magasin du fond) a son âme, sa vie, il a une part de l'âme et de la vie des gamins, qui, comme toi, sont passés par cette bibliothèque et les ont lus au cours de ces trente années. J'ai classé chacun de ces livres, je les ai rangés à leur place, je les ai  nettoyés, recousus, collés, quand c'était nécessaire. Mon petit Conde, j'ai vu beaucoup de folies durant ma vie. Que va-t-il leur arriver?
 Chaque livre, n'importe lequel est irremplaçable, chacun a un mot, une phrase, une idée qui attend son lecteur.

jeudi 17 mai 2012

Jean-Marie Gustave Le Clezio : L'Homme n'écrit pas seulement avec des mots..

 prix Nobel de littérature 2008

Jean-Marie Gustave Le Clezio

L'homme n'écrit pas seulement avec des mots. Tous les langages ne seront pas de trop pour entendre ce qui se dit chaque jour.

je mets trop de moi-même dans chacune de mes pages pour ne pas vivre dans l'espoir qu'elles toucheront quelqu'un. 

il faut continuer à lire des romans; le roman est un très bon moyen d'interroger le monde actuel.

lundi 30 avril 2012

Christian Bobin : le temps passé à lire…La Folle Allure


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Helen Galloway Mc Nicoll : premier peintre impressionniste canadien
Musée des Beaux-Arts Montréal

Le temps passé à lire n'est pas vraiment du temps. Allant d'une page à l'autre, je passe des frontières, j'entre dans des maisons endormies, c'est la fugueuse en moi qui lit et aucun gendarme ne peut la retrouver avant qu'elle ait atteint la dernière phrase, levé la tête vers le ciel qui était bleu au début du premier chapitre et qui maintenant est noir. J'ai vingt-sept ans mais les lecteurs n'ont pas d'âge. Il n'y a qu'une enfance laissée à ses jeux dans la rue, bien après dix heures du soir.
La Folle Allure de Christian Bobin

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     Auguste Renoir : Claude Monet 1873
             musée des Beaux-Arts de Washington

jeudi 19 avril 2012

Que disent-ils de la politique? Le smic va augmenter de..





- Le smic va augmenter de dix euros au mois de Juillet
- C'est normal, l'argent appelle l'argent.

                                                                   d'après  Jean Yanne


Le Smic va augmenter de cent francs le premier juillet... - - C'est normal, l'argent appelle l'argent.
- Le Smic va augmenter de cent francs le premier juillet... - - C'est normal, l'argent appelle l'argent.
Je suis un être exquis (2001)
Citations de Jean Gouyé, dit Jean Yanne
Références de Jean Gouyé, dit Jean Yanne

jeudi 12 avril 2012

Que disent-ils de la politique? Du XVI au XVIII


 Deux citations qui me paraissent  établir des vérités très complémentaires mais que nous n'avons pas encore fait nôtres :

Montaigne : "Les lois se maintiennent en crédit non parce qu'elles sont justes, mais parce qu'elles sont lois."



Montesquieu : "Une chose n'est pas juste parce qu'elle est loi. Mais elle doit être loi parce qu'elle est juste."

jeudi 5 avril 2012

Que disent-ils de la politique? Winston Churchill : La principale qualité d'un politicien..




Pour Winston Churchill, la principale qualité d'un politicien :  C’est la capacité de prédire ce qui va arriver demain, le mois prochain, et l’année prochaine - et, après, d’expliquer pourquoi cela ne s’est pas passé.

jeudi 22 mars 2012

Que disent-ils de la Politique ? Dom Hélder Camara, Quand je donne à manger aux pauvres...

  dom Hélder Cãmara, 
évêque brésilien


Quand je donne à manger aux pauvres, on me dit saint; quand je demande pourquoi les pauvres ont faim, on me dit communiste.
                
                                                  dom Hélder Cãmara, 
évêque brésilien


En cherchant un citation pour illustrer la rubrique  : Que disent-ils...? j'ai rencontré un très beau personnage, évêque brésilien, un  vrai chrétien qui vivait réellement en accord avec sa foi et ses principes.

Défenseur des droits de l'homme au Brésil et une des figures de la théologie de la libération en Amérique latine, il s'engage aux côtés des plus pauvres.
Marginalisé dans l'épiscopat brésilien (CNB) et opposant à la dictature des généraux (1964-1985), il  dénonce la situation de pauvreté du tiers-monde, les ventes d'armes à son pays, la guerre du Vietnam et la violence de la dictature brésilienne. Proche des mouvements non-violents et se référant à Gandhi et Martin Luther King, il met en place une pastorale dirigée vers le service des pauvres, qui s'appuie sur le mouvement Action Justice et Paix  et sur un séminaire populaire dans lequel il souhaite que les futurs prêtres soient aussi bien formés à l'action sociale qu'à la théologie.
Jean Paul II lui rend hommage lors de son voyage au Brésil en 1979 mais lui nomme, en 1985, un successeur, José Cardoso Sobrinho, qui se charge de faire table rase de toute son action pastorale libérationniste. Par contre, Dom Helder, a toujours démontré sa fidélité au Saint Siège.

extraits : Source Wikipedia ; pour lire l'article complet

jeudi 15 mars 2012

Que disent-ils de la politique? Erwan Larher , Autogénèse

 Erwan Larher :  Autogénèse



- Les gens ont peur expliqua Jean-Baptiste
-De quoi?
-De leurs semblables. C'est venu progressivement à force de dresser les individus les uns contre les autres, dix postulants pour un emploi disponible, mille candidats pour vingt place au concours, cent athlètes pour une seule médaille d'or. Et puis les gros titres sur les voleurs, les violeurs, les terroristes, les délinquants. 


La peur est une très efficace manière de gouverner car elle autorise la surveillance et la répression, donc le contrôle.

Erwan Larher Autogénèse

jeudi 8 mars 2012

Que disent-ils de la Politique ? Albert Camus : Un ordre qui consacrerait les puissance d'argent...




Un ordre qui consacrerait les puissances d’argent, les combinaisons de couloir et les ambitions personnelles, cet ordre-là ne serait qu’un désordre puisqu’il consoliderait l’injustice. 

 Il n'y a ni justice ni liberté possibles lorsque l'argent est toujours roi.

mercredi 29 février 2012

Que disent-ils de la Politique ? Beaumarchais : Feindre d'ignorer ce qu'on sait...

 

 Je publierai ici, en cette période de préélectorale où l'on ne nous a jamais autant sollicités,  nous les représentants du peuple, les pensées de grands philosophes, écrivains, hommes politiques, français ou étrangers!


 Feindre d’ignorer ce qu’on sait, de savoir tout ce qu’on ignore, d’entendre ce qu’on ne comprend pas, de ne point ouïr ce qu’on entend ; surtout de pouvoir au-delà de ses forces ; avoir souvent pour grand secret de cacher qu’il n’y en a point ; s’enfermer pour tailler des plumes et paraître profond, quand on n’est, comme on dit, que vide et creux ; jouer bien ou mal un personnage ; répandre des espions et pensionner des traîtres ; amollir des cachets ; intercepter des lettres* ; et tâcher d’ennoblir la pauvreté des moyens par l’importance des objets : voilà toute la politique ou je meure !

       Le Mariage de Figaro

*Mettre sous écoute : On a fait des progrès depuis le XVIII °! Modernisons un peu le texte!

mercredi 22 février 2012

Que disent-ils de la politique? Montesquieu : il faut être avec eux..



 Je publierai ici,  en cette période de préélectorale où l'on ne nous a jamais autant sollicités,  nous les représentants du peuple, les pensées de grands philosophes, écrivains, hommes politiques, français ou étrangers!



              


Charles-Louis de Secondat, baron de Montesquieu, philosophe, auteur de l'Esprit des lois (1689-1755)

  
 Pour faire de grandes choses, il ne faut pas être un si grand génie; il ne faut pas être au-dessus des hommes, il faut être avec eux. 

jeudi 16 février 2012

Une citation de George Sand : Il est l'homme de tous les temps...


J'ai énormément aimé Le péché de M. Antoine de George Sand! Je  présenterai bientôt ce roman dans un billet. Mais j'ai choisi aujourd'hui cette citation qui met en cause ceux qui abusent de leur pouvoir (qu'il soit comme ici paternel, religieux ou d'état) pour amener ceux qui dépendent d'eux à renier leur opinion et à faire taire leur conscience.

Ne l'accusez pas de tant de perversité : il est l'homme de notre temps,* que dis-je? Il est l'homme de tous les temps. Le fanatisme ne raisonne pas et votre père est un fanatique; il brûle et torture l'hérésie, croyant faite honneur à la vérité. Le prêtre qui vient nous dire à notre dernière heure : "crois, ou tu seras damné", est-il beaucoup plus sage ou plus humain? L'homme puissant qui dit au pauvre fonctionnaire et à l'artiste malheureux : "sers-moi et je t'enrichis", ne croit-il pas lui faire une grâce et lui octroyer un bienfait?

* le père d'Emile,  le jeune héros socialiste de George Sand veut amener le jeune homme à renoncer à ses idées en l'achetant.



jeudi 17 novembre 2011

François-René de Chateaubriand : Mémoires d'Outre-tombe

Philipp Otto Runge (1806) peintre allemand romantique

J'ai parlé mardi des Mémoires d'Outre-Tombe de François-René de Chateaubriand  et de ce tome I que j'aime tant, consacré aux souvenirs de sa jeunesse à Saint Malo ou à Combourg.  Je ne résiste pas aujourd'hui à vous présenter un passage.  Chateaubriand raconte les sottises de petit galopin qu'il commettait avec son premier ami, Gesril. L'enfance a peu changé!

Nous étions un dimanche sur la grève, à l’éventail de la porte Saint-Thomas à l’heure de la marée. Au pied du château et le long du Sillon, de gros pieux enfoncés dans le sable protègent les murs contre la houle. Nous grimpions ordinairement au haut de ces pieux pour voir passer au-dessous de nous les premières ondulations du flux. Les places étaient prises comme de coutume : plusieurs petites filles se mêlaient aux petits garçons. J’étais le plus en pointe vers la mer, n’ayant devant moi qu’une jolie mignonne, Hervine Magon, qui riait de plaisir et pleurait de peur. Gesril se trouvait à l’autre bout, du côté de la terre. Le flot arrivait, il faisait du vent ; déjà les bonnes et les domestiques criaient : « Descendez, Mademoiselle ! descendez, Monsieur ! ». Gesril attend une grosse lame : lorsqu’elle s’engouffre entre les pilotis, il pousse l’enfant assis auprès de lui ; celui-là se renverse sur un autre : celui-ci sur un autre : toute la file s’abat comme des moines de cartes, mais chacun est retenu par son voisin ; il n’y eut que la petite fille de l’extrémité de la ligne sur laquelle je chavirai qui, n’étant appuyée par personne, tomba. Le jusant l’entraîne ; aussitôt mille cris, toutes les bonnes retroussant leurs robes et tripotant dans la mer, chacune saisissant son marmot et lui donnant une tape. Hervine fut repêchée ; mais elle déclara que François l’avait jetée bas. Les bonnes fondent sur moi ; je leur échappe ; je cours me barricader dans la cave de la maison : l’armée femelle me pourchasse. Ma mère et mon père étaient heureusement sortis. La Villeneuve défend vaillamment la porte et soufflette l’avant-garde ennemie. Le véritable auteur du mal, Gesril, me prête secours : il monte chez lui, et avec ses deux soeurs jette par les fenêtres des potées d’eau et des pommes cuites aux assaillantes. Elles levèrent le siège à l’entrée de la nuit ; mais cette nouvelle se répandit dans la ville, et le chevalier de Chateaubriand, âgé de neuf ans, passa pour un homme atroce, un reste de ces pirates dont saint Aaron avait purgé son rocher.

Miriam dans son blog Carnets de Voyage a illustré le même texte des Mémoires d'Outre-Tombe avec des photos prises lors de son séjour à Saint-Malo : Allez voir ICI




Avec Chiffonnette

jeudi 27 octobre 2011

Jean-Marie Gustave Le Clezio : L'Homme n'écrit pas seulement avec des mots..

prix Nobel de littérature 2008


Jean-Marie Gustave Le Clezio : La Ritournelle de la faim  édit. Gallimard
L'homme n'écrit pas seulement avec des mots. Tous les langages ne seront pas de trop pour entendre ce qui se dit chaque jour.
je mets trop de moi-même dans chacune de mes pages pour ne pas vivre dans l'espoir qu'elles toucheront quelqu'un. 
il faut continuer à lire des romans; le roman est un très bon moyen d'interroger le monde actuel.