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jeudi 20 octobre 2011

Christian Bobin : le vent, ce matin…



"Le vent ce matin pique sa crise, arrache des feuilles aux arbres, comme on sort brutalement des condamnés de leur cellule pour les pousser vers une mort fauve, et la grâce de ce petit matin d'exécution, c'est que les feuilles, avant de rejoindre leur ombre sur terre, chahutent jusqu'à l'ultime seconde."
   Autoportrait au radiateur


avec Chiffonnette

jeudi 6 octobre 2011

Charles-Monroe Schluz et Montaigne : la vie c'est comme...




Snoopy : un de mes philosophes préférés...


La vie, c’est comme un cône glacé ; il faut savourer chaque bouchée.

 Pas si éloigné de Montaigne après tout :

Les autres sentent la douceur d'un contentement et de la prospérité, je la sens ainsi qu'eux, mais ce n'est pas qu'en passant et en glissant : si la faut-il étudier, savourer, ruminer., pour en rendre grâces... Ils jouissent les autres plaisirs comme ils font celui du sommeil sans les connaître. A celle fin que le dormir même ne m'échappât ainsi stupidement, j'ai autrefois trouvé bon qu'on me le troublât pour que je l'entrevisse. 
Livre III chapitre XIII

Avec Chiffonnette

jeudi 29 septembre 2011

Dany Laferrière : Dans l’énigme du retour, la force de la lecture

La lectrice soumise de Magritte

Dans l'énigme du retour de Dany Laferrière, auteur haïtien, je lis ces mots qui peignent mieux que tout la fascination de la lecture.
La nuque d'un lecteur debout au fond.
Son profil gauche.
Sa mâchoire serrée. Concentration massive.
Il s'apprête à changer de siècle.
Là, sous mes yeux.
Sans bruit.

J'ai toujours pensé
que c'était le livre qui franchissait
les siècles pour parvenir jusquà nous.
Jusqu'à ce que je comprenne
en voyant cet homme
que c'est le lecteur qui fait le déplacement.


 Chez Chiffonnette

jeudi 22 septembre 2011

Bryan Magee : L'histoire illustrée de la philosophie


Raphaël : L'Ecole d' Athènes

 

 J'ai acheté L'histoire illustrée de la philosophie à ma fille quand elle était encore au lycée. Et il faut reconnaître que ce livre magnifiquement illustrée est une agréable entrée en matière pour s'initier à la philosophie de Socrate au XXème siècle.  Il ne s'agit  pas d'une étude approfondie mais d'un regard général, volontairement simple et facile, pour faire connaissance avec les grands courants de la pensée occidentale.

En  le feuilletant je lis ces phrases qui seront  mes citations d'aujourd'hui :

 

 

On choisit une philosophie en fonction de ce qu'on est.

Johann Gottlieb Fichté

 

Si tu veux suivre mon avis, tu feras bien peu de cas de Socrate et beaucoup de la vérité.

Socrate

 Les hommes ont une seule manière d'être bons, mais beaucoup d'être mauvais. 

                                                                            Aristote

 

 Seigneur, rends-moi chaste, mais pas tout de suite.

                                                                           Saint Augustin

 

 

 

 

 

Jean Leon Huens Hommage à newton
  
J'ai vu si loin parce que je me suis placé sur les épaules de géants.

                                                                           Newton

 

 Le but de l'organisation en société, c'est la liberté.

 Spinoza

 

L'habitude est le grand guide la vie humaine.

Hume

 

La superstition met le feu au monde, la philosophie l'éteint. 

Voltaire

 

L'homme est né libre et partout il est dans les fers.

Rousseau

 

Les philosophes n'ont fait qu'interpréter diversement le monde; il s'agit maintenant de le transformer.

Karl Marx

Présentation de l'éditeur

Dans notre monde moderne à la recherche de ses valeurs, qui n’est pas confronté aux grandes questions de l’existence ? Dieu, l’âme, la mort, le sens de la vie, la place de l’homme dans l’univers... S’adressant aussi bien aux non-initiés qu’aux étudiants désireux de clarifier leur connaissance des grands courants philosophiques, cet ouvrage richement illustré est une brillante anthologie de la pensée occidentale. De Platon à Nietzsche, on y trouve les réponses aux grandes questions, les mots-clés et les axes de réflexion des différentes écoles.

Biographie de l'auteur

Bryan Magee a étudié à l'université d'Oxford. Diplômé en philosophie, histoire, sciences politiques et économie, il a enseigné à l'université de Yale avant de devenir homme de télévision, critique et écrivain. Nommé au Balliol College d'Oxford, il continue ses activités dans les médias et tient une rubrique régulière dans le Times. Il a également été directeur de recherche au King's College de l'université de Londres, où il enseigne actuellement.


jeudi 8 septembre 2011

Montaigne : Quoi n'avez-vous pas vécu?




La vie :

Je veux arrêter la promptitude de sa fuite par la promptitude de ma saisie et par la vigueur de l'usage compenser la hâtivité de l'écoulement. A mesure que la possession de vivre est plus courte, il me faut la rendre plus profonde et plus pleine.

"Je n'ai rien fait aujourd'hui." Quoi? n'avez-vous point vécu? C'est non seulement la fondamentale mais la plus illustre de nos occupations.


Initié par Chiffonnette

jeudi 1 septembre 2011

Laurent Gaudé : le soleil des Scorta, citation

 Les Oliviers de Henri Manguin

Dans Le soleil des Scorta, Elia, âgé, s'interroge sur le sens de la vie. Il a une conversation avec le vieux curé don Salvatore qui lui aussi ne sent pas près à quitter la vie.

... puis le visage de don Savaltore s'éclaira et il ajouta : "Les olives sont éternelles. Une olive ne dure pas. Elle mûrit et se gâte. Mais les olives se succèdent les unes aux autres, de façon infinie et répétitive. Elle sont toutes différentes, mais leur longue chaîne n'a pas de fin. Elles ont la même forme, la même couleur, elles ont été mûries par le même soleil et ont le même goût. Alors, oui, les olives sont éternelles. Comme les hommes. Même succession de vie et de mort. La longue chaîne des hommes ne se brise pas. ce sera bientôt mon tour de disparaître. La vie s'achève. Mais tout continue pour d'autres que nous."


Avec Chiffonnette

jeudi 18 août 2011

Alberto Manguel : Dans la forêt du miroir

Alice et le lapin blanc John Tiennel


Imaginer, ce n'est pas mentir. Imaginer, c'est quand on raconte une histoire vraie mais on sait qu'elle est fausse me dit mon petit-neveu qui a cinq ans. Un mot d'enfant?


Oui! Mais voilà ce que je lis Dans la forêt du miroir*: Essais sur les mots et sur le monde d'Alberto Manguel et ce sera la citation de ce jeudi :

Les enfants savent ce que la plupart des adultes ont oublié, que la réalité, c'est tout ce qui nous paraît réel. Que bien qu'on ne puisse nier le monde extérieur (ainsi que l'a démontré le Dr Johnson en frappant du pied une pierre), on peut par un éclairage et un arrangement nouveaux lui donner la signification que nous voulons.
*lecture en cours
la citation du jeudi initiée par Chiffonnette.

jeudi 11 août 2011

René Char : La lucidité...

Urizen de William Blake



La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil
Feuilles d'Hypnos
René Char Fureur et Mystè
re
 
 
la citation du jeudi initiée par Chiffonnette.

jeudi 4 août 2011

Christian Bobin : Le surgissement de l’écriture

 


Photo Edouard Boubat


Tout peut provoquer le surgissement de l'écriture - une perte, une joie, les ombres chinoises de la mémoire, une baleine blanche, la guerre de Troie, une odeur de lilas, mais le sujet réel des livres, leur sujet unique, c'est le lecteur à l'instant où il lit et le bouleversement qui lui vient de cette lecture, comme des retrouvailles de soi avec soi.


 Avec Chiffonnette

jeudi 28 juillet 2011

Gao Xingjian, discours pour le prix Nobel de littérature le 7 décembre 2000

 Ciel et terre, oeuvre de Gao Xingjian


 La citation de ce jeudi est extraite du discours du Prix Nobel de littérature attribué à l'écrivain et peintre chinois Gao Xingjian en 2000.

 La vérité est certainement la qualité la plus fondamentale de la littérature, et la moins réfutable.

Pour l'écrivain, affronter le réel ou non  n'est pas uniquement question de procédé de création, c'est lié intimement à son attitude d'écriture. Savoir si ce qui est écrit est réel ou non signifie aussi : écrit-on de manière sincère? Ici, le réel n'est pas seulement jugement de valeur littéraire, il revêt un sens éthique.

La fiction entre les mains d'un écrivain rigoureux dans son attitude d'écriture, doit elle aussi avoir comme préalable d'exprimer la réalité de la vie humaine, là réside la force vitale des oeuvres impérissables qui ont traversé les siècles. C'est parce qu'il en est ainsi que la tragédie grecque et Shakespeare ne pourront jamais passer de mode.




Initié par Chiffonnette

jeudi 21 juillet 2011

Ben Jonson : Volpone adapté par Jules Romain et StefanZweig (citation)


Je cite ici le texte de Marc Favier, metteur en scène  qui a monté la pièce de Ben Jonson, Volpone, adapté par Stefan Zweig et Jules Romains.

Écrite à la fin des années 20 par deux pacifistes et humanistes qui fuiront le nazisme, "Volpone " est une parabole pessimiste sur le thème " les loups se dévorent entre eux " ; seul survit celui qui aime la vie et ses plaisirs.
J'aime Mosca qui, à la question de son maître :
- Pourquoi ne salues-tu pas mon or ?
Répond : - Parce qu'il est en prison dans votre bahut.
Marc FAVIER

 De Chiffonnette

jeudi 14 juillet 2011

Ferdinando Pessoa et son hétéronyme Alberto Caeiro : Etre poète.... (citation)

Portrait de Ferdinando Pessoa par Luis Baldosa

Je pense aller voir bientôt  au festival off d'Avignon le spectacle intitulé Mystère Pessoa, mort d'un hétéronyme du collectif Hic et Nunc.
 Les hétéronymes  sont les multiples personnalités sous lesquelles le poète a écrit.  L'hétéronyme se distingue du simple pseudonyme par le fait que l'écrivain a inventé pour chacun une biographie, un caractère, une oeuvre distinctes de la sienne propre.

Sous l'hétéronyme d'Alberto Caeiro, Ferdinando Pessoa a écrit un recueil de poésies Le gardeur de troupeaux dont voici une citation :


Être poète n'est pas une ambition que j'aie,
c'est ma manière à moi d'être seul
.  



jeudi 30 juin 2011

Le festival d'Avignon 2011 : Jean Vilar

 Maison Jean Vilar  (festival 2010)

 Le festival d'Avignon 2011 va bientôt ouvrir ses portes.  Le In commence le 6 Juillet.  Le 8, c'est le festival OFF qui donne son coup d'envoi. Partout on sent une animation fébrile dans la ville. Les théâtres qui sont restés fermés toute l'année font leur ménage, des camions  déversent leur chargement, des techniciens s'affairent, à l'intérieur on aperçoit du matériel déballé, des projecteurs,  des sièges.. . en désordre. Les autres, ceux qui sont ouverts toute l'année, le Chêne Noir,  Le Balcon,  Les  Carmes,  Les Halles ... ont déjà fourbi leurs armes, autrement dit leurs affiches, leurs programmes. 

Il est donc normal aujourd'hui que la citation du jeudi soit consacrée  à Jean Vilar, (1912-1971) homme de théâtre, comédien,  directeur du TNP,  créateur du festival d'Avignon en 1947.




Le théâtre est une nourriture aussi indispensable à la vie que le pain et le vin... Le théâtre est donc, au premier chef, un service public. Tout comme le gaz, l'eau, l'électricité.

L'art du théâtre ne prend toute sa signification que lorsqu'il parvient à assembler et à unir.



samedi 18 juin 2011

L'été grec de Jacques Lacarrière (citation)

Le masque d'Agamemnon

Retour de Grèce! Dans le musée national archéologique d'Athènes, j'ai découvert les trésors de la civilisation mycénienne. Les masques d'or, en particulier, qui recouvraient le visage des défunts sont absolument stupéfiants.  Constitués par une feuille d'or qui prend l'empreinte du visage et en épouse les creux et les reliefs, ils donnent l'impression d'une réelle présence. Derrière le masque, on devine l'homme. Ils exercent sur ceux qui les regardent une fascination qui ne tient pas de la morbidité mais d'un autre sentiment. Voilà ce qu'en dit  Jacques Lacarrière dans L'été grec.

A l'encontre des masques égyptiens d'or massif (qui ne sont jamais des portraits mais une représentation idéalisée du mort devenu Osiris), à l'inverse des portraits du Fayoum (si fidèles que l'on peut reconstituer à leur seule vue l'âge, l'appartenance sociale, les fonctions du défunt), ces masques mycéniens sont à la fois d'étincelants portraits et des allégories de la mort souveraine. Souveraineté rendue encore plus apparente encore par cet ultime effort pour préserver le visage des hommes des altérations du néant mais aussi souveraineté de la vie sur la mort car nul doute que ces rois, ces despotes brutaux gavés de guerre, de chasse et de razzia n'aient cru continuer de régner sur leur peuple depuis leur tombe. Ils continuent manifestement de régner, de chasser, d'ordonner quelque part, entre le monde des ombres et celui des vivants et cette pérennité fantomatique, cette survie posthume marquent encore la Grèce classique (l'oeuvre d'Eschyle notamment) plus de dix siècles après la fin du règne de Mycènes.
 (...)  Si l'on veut tuer un roi mycénien, il faut le tuer deux fois, comme vivant et comme mort,  en ligotant son ombre par des rites appropriés. Ainsi dans son Agamemnon, Eschyle fait-il de Clytemnestre, meurtrière de son mari, un être écartelé entre la joie de la vengeance et la terreur de savoir qu'à Mycènes les morts ne meurent jamais entièrement. Dans son effort, dans son espoir dément d'abolir le règne posthume de son époux, elle mutile son cadavre en lui tranchant le sexe. Mais même ainsi, elle ne pourra vraiment le tuer : l'ombre continuera de vivre dans la tombe mais de vivre impuissante, sans action sensible sur les vivants.

 Les enfants des tombes royales de Mycènes

Ces masques proviennent de tombes royales. Dans l'une d'elles, à côté des adultes, deux jeunes morts. Leurs  jambes et leurs bras ont été recouverts de feuilles d'or, ce qui nous donne un aperçu de leur taille respective. Deux petits enfants revenus de la mort, présences éphémères et fragiles, dont l'or dessine une silhouette imprécise mais émouvante.


 Merci à Chiffonnette

Jorge Semprun, L'écriture ou la vie ( citation )


 L'écriture ou la vie


Je ne possède rien d'autre que ma mort, mon expérience de la mort, pour dire ma vie, l'exprimer, la porter en avant. Il faut que je fabrique de la vie avec toute cette mort. Et la meilleure façon d'y parvenir, c'est l'écriture. Or, celle-ci me ramène à la mort, m'y enferme, m'y asphyxie. Voilà où j'en suis : je ne puis vivre qu'en assumant cette mort par l'écriture, mais l'écriture m'interdit littéralement de vivre.
 

La vie était encore vivable. Il suffisait d'oublier, de le décider avec détermination, brutalement. Le choix était simple : l'écriture ou la vie. Aurais-je le courage- la cruauté envers moi-même- de payer ce prix?




La Mort qu'il faut

Une année à Buchenwald m'avait appris concrètement ce que Kant enseigne, que le Mal n'est pas l'inhumain, mais, bien au contraire, une expression radicale de l'humaine liberté.





vendredi 17 juin 2011

Sylvie Germain : Le Monde sans vous Liouba (citation)


Liouba, bébé mammouth de 40000 ans


Dans Le Monde sans vous, Variations sibériennes, Sylvie Germain voyage dans le Transsibérien. Voilà ce qu'elle écrit sur Liouba, un bébé mammouth découvert en Sibérie.
Ne rêve-t-elle pas la science de rendre vie à des espèces animales disparues dont les restes ont été retrouvés  alors que pendant ce ce temps d'autres espèces encore vivantes sont condamnées à s'effacer de la terre, du fait du saccage de leurs territoires ancestraux sans que cette extinction n'émeuve grand monde?
Il y a quelques années, un éleveur de rennes nénètse de la péninsule de Yamal, au nord de la Sibérie, a découvert le corps congelé d'un bébé mammouth. Son excellent état de conservation, qui a permis d'analyser la majeure partie de son code génétique, donne bon espoir à des chercheurs de faire naître un nouveau rejeton mammouth par introduction de séquences de son ADN dans le génome d'un éléphant actuel. Le bébé Liouba deviendrait ainsi, après une sieste de 40 millénaires, la grand mère de petits bâtards laineux dont on pourrait exploiter fructueusement le poil, les défenses d'ivoire, la force énorme, et certainement bien d'autres richesses encore, dont la vente de quelques spécimens à des parcs zoologiques.
C'est joli "Liouba", ça signifie "Amour".


56270471_p1287677965.1303333736.gif Initié par Chiffonnette


jeudi 16 juin 2011

Paroles de la Grèce antique par Jacques Lacarrière


Paroles de la Grèce antique est parue dans cette jolie collection "Carnets de sagesse"  des éditions Albin Michel qui présentent des "paroles"  venues de civilisations diverses contenant toute la sagesse du Monde : Paroles indiennes, Paroles celtes, Paroles aztèques, Paroles de l'Islam, paroles d'Afrique... pour ne citer que les titres que je connais! Ces petits livres au format long et étroit, à la couverture cartonnée toujours illustrée par des dessins représentifs de la civilisation concernée offrent un écrin à la fois pratique à consulter et  plaisant à feuilleter qui accompagne agréablement la lecture. Bref! Vous l'avez compris, j'adore cette collection.
Dans Paroles de la Grèce Antique Jacques Lacarrière réunit  des textes d'écrivains, de poètes et de philosophes grecs qui incarnent la sagesse grecque. Le livre est illustré par des photographies prises par Lacarrière lui-même au cours de ses nombreux voyages en Grèce.
"C'est que la sagesse, la sophia (comme la nommaient les grecs (et comme ils la nomment aujourd'hui encore) était partie intégrante de la philosophie, elle-même indissociable de la vie sociale et collective".
Mais ces Paroles ne sont pas "issues d'une vérité unique et révélée -comme ce sera le cas dans la Grèce devenue chrétienne- mais venues de questions, de quêtes, d'une interrogation constante et multiple du monde. Bref des incertitudes autant que des certitudes."
Esope
Un jour les chênes se plaignirent à Zeus :
-" A quoi bon lui dirent-ils, être venus sur cette terre pour  finit sous la hache du bûcheron?
- N'est-ce pas vous, répondit Zeus, les responsables de vos maux puisque vous fournissez vous-mêmes les manches pour les haches?"

Il en est de même pour les hommes : certains reprochent absurdement aux dieux des maux qu'ils ne doivent qu'à eux-mêmes.

(Esope VI ème siècle av. Jc)

La Bruyère : Naître, vivre et mourir


Klimt : Les trois âges de la femme


Il n'y a pour l'homme que trois évènements : naître, vivre et mourir. Il ne se sent pas naître, il souffre à mourir et il oublie de vivre. 

                                                                                            La Bruyère 


56270471_p1287677965.1303333736.gif Initié par Chiffonnette


mercredi 15 juin 2011

Faut-il manger des animaux de Jonathan Safran Foer : L’ élevage industriel par



Je parlerai bientôt du livre de Jonathan Safran Foer : Faut-il manger les animaux? qui est une  somme exhaustive, lucide  et terrifiante des méfaits de l'élevage industriel sur les animaux, mais aussi  sur les humains et sur notre planète. Je n'avais jamais réalisé avant la lecture de ce livre  l'ampleur de la catastrophe écologique que ces grandes sociétés agro-alimentaires  toutes puissantes représentent pour l'Humanité.
Pour l'instant je cite des extraits du livre de Foer qui ne vous laissent entrevoir qu'une infime partie des problèmes que soulève ce genre d'élevage; Ici, la barbarie de l'abattage. Mais les souffrances de l'élevage proprement dit sont inimaginables, la pollution de l'environnement gravissime et les répercussions de cette viande gorgée d'antibiotiques et de bactéries sur notre santé épouvantables. C'est ce que nous explique Jonathan Foer.
Les enquêtes clandestines menées par des associations à but non lucratif sont l'un des moyens les plus efficaces permettant au public d'entrevoir les défauts de la gestion quotidienne des élevages et des abattoirs industriels.
les bovins :
Parlons clairement : les animaux sont saignés, écorchés et démembrés alors qu'ils sont encore conscients. Cela arrive tout le temps et l'industrie et les autrorités le savent. Plusieurs abattoirs accusés de saigner, démembrer ou écorcher des animaux vivants ont défendu leurs actes en répliquant que ces pratiques étaient courantes et ont demandé, peut-être non sans raison, pourquoi eux étaient particulièrement pris pour cible. (p281)
Les poulets
Tyson Foods* est un des principaux fournisseurs de KFC**. Une enquête réalisée sur un grand site de Tyson a révélé que certains ouvriers avaient coutume d'arracher la tête des oiseaux parfaitement conscients (avec l'autorisation explicite de leur contremaître), qu'ils urinaient dans la zone de suspension (y compris sur le tapis roulant qui convoie la volaille), et qu'ils utilisaient sans jamais la réparer un équipement d'abattage automatisé défectueux qui entamait le corps des poulets plutôt que leur cou..   (p229)
Il faut dire que ces hommes ne sont pas complètement responsables de ces actes, l'exploitation des employés dans un abattoir et leurs conditions de travail sont inhumaines et peuvent amener à cette forme de sadisme. Quant à ceux qui veulent conserver une humanité, la vitesse des cadences et du rendement ne leur permettent pas de traiter les animaux correctement.
Si le travail se déroule à la vitesse appropriée - 105 poulets mis en caisse en 3 minutes et demi par chaque employé- (...) les oiseaux seront manipulés sans ménagement et, m'a-t-on également indiqué, les employés sentiront souvent les os des pattes se briser sous leurs doigts.
Si aucun texte législatif ne protège les volailles, il existe en revanche des lois sur la façon de traiter les employés, or ce genre de travail  a tendance à produire des douleurs ... Aussi veillez à n'embaucher que des gens qui ne sont pas en position de se plaindre, des gens comme "Maria" qui travaille dans l'un des plus gros centres californiens de transformation des poulets ... Elle endure en permanence de telles souffrances qu'elle passe ses soirées les bras immergés dans une cuvette d'eau glacée.. (p171)
Entre la  vitesse de la chaîne qui a augmenté de près de  800%  en un siècle et un personnel mal formé qui travaille dans des conditions cauchamardesques, les erreurs sont inévitables. Les ouvriers des abattoirs connaissent les plus forts  taux de blessures  de tous les secteurs professionnels  -27% par an- et touchent de bas salaires pour tuer jusqu'à 2050 animaux par vacation. (p282)

A la fin de la chaîne :
Les poulets sont plongés dans une énorme cuve réfrigérée remplie d'eau, dans laquelle sont refroidis des milliers d'oiseaux en même temps. Tom Devine, du Government Accountablility Project, a déclaré que "L'eau des cuves a pu être qualifiée à juste titre de "soupe fécale" en raison des déchets et des bactéries qu'elle contient. (p 174)
On pourrait enfermer les poulets dans des sacs hermétiques pendant le stade de refroidissement pour éliminer la contamination mais :
 cela éliminerait aussi une occasion pour l'industrie de transformer l'eau souillée en dizaines de millions de dollars de poids supplémentaire dans les produits de volaille.




Citation Sur une idée de Chiffonnette