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dimanche 14 mai 2023

Voyage à Copenhague

La petite sirène

Et oui, je suis là à Copenhague pour une semaine !  
 
Et comme je viens de lire Le roi et l'horloger d'Arnaldur Indridason j'espère bien voir la fameuse horloge d' Isaac Habrecht  -qui se trouve au château de Rosenborg- avant  de commenter le livre ici

 


La littérature danoise

Quelques écrivains danois ICI commentés dans mon blog

Hans Christian Andersen : Peer-La-Chance
 
Hans Christian Andersen : Les contes
 
Thorkild Hansen : La mort en Arabie
 
Anne-Cathrine Riebnitzsky : Les guerres de Lisa

Maren Uthaug : La petite fille et le monde secret
 
et un auteur suédois :
 
Per Olov Enquist  : le médecin personnel du roi qui raconte l'histoire de Christian VII, roi du Danemark et de son médecin Struensee,  que l'on retrouve dans le roman de Indridason cité ci-dessus. Voir aussi le film Le médecin du roi  de Nikolaj Arcel
 

La peinture danoise

 

Vilhem Hammershoi
 

Les musées sont nombreux à Copenhague et j'ai voulu savoir quels peintres danois j'allais rencontrer. 

Je n'en connais qu'un pour l'instant que j'aime beaucoup :  Vilhem Hammershoi (1964-1905). 

J'adore ces intérieurs en demi-teintes, aux lignes épurées, sans ornements, ces camaieux de noirs, de gris et de bruns, qui présentent une  femme ( il s'agit de la femme du peintre), le plus souvent de dos, debout devant une fenêtre lisant une lettre ou assise, absorbé dans ses pensées, se dérobant aux yeux qui les contemplent. Parfois une fenêtre laisse passer un rayon de soleil et une porte ouverte nous laisse entrevoir l'extérieur. Je  trouve ces peintures mystérieuses, énigmatiques : Que fait cette femme ? a quoi pense- t-elle?  La saisissons- nous dans un moment de repos ou de tristesse ?


Vilhem Hammershoi


Ses amis, Peter Islted et Carl Vilhem Holsøe ont des univers proches de Hammershoi.

 Les peintres de Skagen


Peder Severin Kroyer

Il y aussi les tableaux magnifiques des peintres de Skagen dans le Jutland du Nord, une ville et une plage qui ont attiré par leurs lumières et par la fameuse "heure bleue" des peintres comme Peder Severin Krøyer et Michael Ancher , des écrivains,  et des visiteurs du monde entier

Peder Severin Krøyer

 

Michael Ancher

 

Michael Ancher
 

Enfin j'ai lu un article sur  l'âge d'or de la peinture danoise  ICI que je vous résume ci-dessous

L’Âge d’or de la peinture danoise (1801-1864)

 

Christoffer Eckersberg

Christoffer Eckersberg 

Considéré comme  précurseur et de père de l’âge d’or danois Christoffer Eckersberg (1783-1853) se forme à l’Académie royale des beaux-Arts de Copenhague avant de faire un long voyage qui le mène à Paris, où il  a pour maître Jacques-Louis David durant un an, puis à Rome, comme c’est la coutume chez les artistes du XIXème siècle. Il y côtoie des artistes danois, et surtout s’emploie à perfectionner son approche du paysage. Puis Eckersberg s’éloignera  de la peinture idéalisée danoise  peindra les paysages en pleine nature. Ses compositions sont habitées d’une grande rigueur, qui leur donne tout leur équilibre.  

Christoffer Eckersberg

Christen Købke

Christen Købke : Le château de Frederikborg


Christen Købke (1810-1848) a été l’un des élèves de Christoffer Eckersberg, et a suivi son exemple en multipliant les travaux sur le motif. Il a eu une vie très courte qui a interrompu  une eouvre qui témoigne d'une grand talent. Il voyage, en Allemagne et en Italie, avant de revenir au Danemark. Là, il pratique un art d’une très grande délicatesse, en s’attachant notamment à peindre les paysages qui l’entourent, des portraits de personnes familières, des sujets ordinaires, intimes.

Martinus Rørbye

Martinus Rørbye Vue depuis la chambre de l’artiste


Martinus Rørbye 1803-1848  suit les cours de Christoffer Eckersberg à l’Académie royale des beaux-Arts de Copenhague, où il entre à dix-sept ans et se trouve également récompensé. Sa célèbre Vue depuis la chambre de l’artiste (1825) dit beaucoup de son talent et de son goût : comme bien des peintres danois de cette époque, il est attentif aux environnements intimes, mais son regard porte vers l’extérieur, vers les bateaux prêts à partir. Martinus Rørbye voyagera en effet beaucoup. En Italie, en Grèce, en Turquie, en Norvège… Partout, il travaille à saisir la lumière et peint des scènes de genre charmantes.

Constantin Hansen

Constantin Hansen

 Constantin Hansen (1804-1880) :  Né à Rome d’un père portraitiste, il vit ensuite à Vienne puis à Copenhague. Étudiant de l’Académie royale, il profite d’une bourse pour voyager en Europe et s’attarder en Italie durant huit ans. Il excelle dans l’art de la fresque et du portrait, singulier ou de groupe.

Et voilà tout ce que j'ai à voir à Copenhague ... et plus encore, si j'en juge par la richesse de la ville. Et je vais aller aussi au château d'Hamlet à Elseneur. A bientôt !

jeudi 11 mai 2023

Shelley Parker-Chan : Celle qui devint le soleil


Shelley Parker-Chan, australienne d’origine asiatique, nous offre avec Celle qui devint le soleil un roman fantasy à base historique. Le récit se déroule dans la Chine du XIV siècle alors occupée par les  Mongols. La dynastie mongole Yuan ( 1271-1368)  a divisé le pays en domaines féodaux et a fondé un système social hiérarchique divisée en quatre castes. Les Mongols en occupent la première place, la seconde est réservée aux non-Chinois, nomades des steppes, la troisième aux Chinois du Nord, la dernière aux Chinois du Sud. Ceux-ci, au bas de l’échelle n’ont aucun droit et vivent misérablement. Ce sont, en général des paysans qui n’ont aucun espoir d’avancement.

C’est dans cette dernière caste que naît l’héroïne de ce récit. En 1345, les maladies, la famine ont décimé la famille Zhu. Il ne reste plus que son  père, son  frère  Chongba à qui un devin a prédit à un grand destin aussi improbable que cela puisse paraître. Elle-même, est  promise à « rien », au néant. C’est normal, c’est une fille ! Aussi lorsque les deux hommes sont tués par des bandits, la fillette décide-t-elle de devenir Chongba, elle prend les vêtements de son frère, et sous cette identité, elle parvient à se faire admettre dans un monastère où elle poursuit brillamment des études de lettré avant de devenir moine. Plus tard, elle se fait moine mendiant et rejoint les Rebelles contre la dynastie Yuan, appelés les Turbans rouges.

Les rebelles, les Turbans rouges,  s'opposent au pouvoir mongol

C’est là que commence la lutte de Zhu Chongba pour accéder à la Grandeur promise à son frère. Dotée d’une volonté de fer, dominée par un désir ardent de réussite, intelligente et rusée, et surtout persuadée que son destin, du moins celui de son frère, est tout tracé et ne peut être dévié, elle va peu à peu s’élever au plus haut. Face à elle, les princes, les commandants et généraux de l’armée mongole, sont des personnages à part entière que nous découvrons et suivons tout au long de ce récit riche en aventures, en péripéties épiques, en héros fabuleux, en combats, mais aussi en réflexion sur le destin, sur le pouvoir et sa corruption, le Bien et le Mal, et bien sûr, les femmes : la terrible condition féminine en Chine et l’évolution de Chongba Zhu qui prend conscience que c’est en tant que femme qu’elle doit réaliser son destin. Elle nous apprend que l’on ne mérite pas son destin mais qu’on le crée !

Le roman hésite entre le réalisme, on apprend beaucoup sur la Chine de cette époque, et la Fantasy  avec les apparitions de fantômes, le mandat du ciel (qui justifie le pouvoir divin de l’empereur de Chine) devenant un pouvoir fantastique.  Il s’agit d’un conte, - une pauvre paysanne devient une reine - et pourtant l’histoire est vraie !  Enfin presque vraie ! L’auteure nous en avertit dès la préface : les évènement sont historiques, plusieurs personnages sont tirés de la réalité mais « le roman en réinterprète librement presque tous les aspects… ».  Et Shelley Parker-Chan en a le droit puisque nous le savons, nous sommes dans un roman d’Héroïc fantasy !

Le premier empereur Ming

Cependant, la réinterprétation est de taille car Zhu Chongba a existé du moins sous le nom de Zhu Yuanzhang …  mais c’est un homme !  Issu d’une famille  pauvre, il est devenu moine puis a rejoint l’armée des Rebelles, les Turbans rouges, qui ont chassé les Mongols de Chine en 1368. Il monte sur le trône, prend le nom de Hongwu, devenant le premier empereur de la dynastie Ming (1368_1398). Il se marie avec Ma qui est aussi un beau personnage féminin dans le roman et qui devient impératrice.

L'impératrice Ma

Un roman fantasy, donc, que l'on vit à la fois comme un conte, une épopée héroïque, un  récit "librement" historique et dont la lecture est agréable et captivante.



 

mardi 9 mai 2023

Nicolas Vanier : La Grande Course, dans l'enfer de la Yukon Quest

 


De temps en temps, j’aime lire les écrits de Nicolas Vanier et me replonger dans la neige, le froid polaire, les lacs gelés, les montagnes aux déclivités effrayantes et les exploits héroïques et surhumains ! C’est ce que j’appelle mon syndrome Jack London et James Curwood. Je suis tombée dans la potion magique de leurs livres presque à ma naissance et  j’y retourne sans cesse par un biais ou par un autre.

Dans ce récit intitulé la Grande course, Nicolas Vanier raconte sa participation à l’une des plus difficiles et des plus exigeantes courses de traîneaux du monde : dans l’enfer de la Yukon Quest !

26 participants qui sont les plus grands mushers (conducteurs de traîneaux) du monde, beaucoup d’accidents, beaucoup d’abandons, de nombreux chiens mis en repos dans les droppers (lieu où sont laissés les bêtes trop fatigués pour continuer sur décision des vétérinaires) .

Inutile de dire que j’ai aimé ! J’ai suivi avec intérêt toutes les étapes et les détails techniques de la course qui réclame des capacités physiques et intellectuelles des animaux comme de leur musher, endurance, rapidité, volonté, capacité d’analyse : Les chiens de tête sont capables de prendre la bonne décision en une fraction de seconde, de négocier un tournant dangereux, de choisir la bonne piste, d’éviter les nombreux pièges tendues par la neige ou le gel… Les obstacles à franchir malgré la fatigue obsédante, le manque de sommeil accumulé, le froid,  (des températures à -50°!) sont les étapes de cette course qui accumule les difficultés.

Ce que j’aime dans ce récit, c’est d’abord le rapport de Nicolas Vanier avec ses chiens, cet amour réciproque, cette compréhension mutuelle qui font qu’il est véritablement en communion avec eux. J’ai aimé que l’animal passe toujours avant le maître qui prend d’abord soin d’eux avant de s’occuper de lui-même  à chaque étape. J’ai aimé connaître le nom de chacun, les distinguer d’après leur caractère, leurs qualités et leurs faiblesses. Quand Nicolas Vanier s’interroge sur ce qui le pousse à s’infliger tant d’épreuves, à aller toujours aux limites de ses forces, et quand il se demande la même chose pour ses chiens, la réponse est la même pour l’homme comme pour les bêtes.

Jamais je n’ai senti une telle communion avec mes chiens, ressenti une telle harmonie. Leurs souffles font écho au mien. Leur fatigue est la mienne. Je suis une sorte d’archer qui fait vibrer les cordes d’un bel instrument, en osmose avec son orchestre, et dont aucune fausse note ne vient troubler la mélodieuse partition qu’ensemble nous écrivons sur le pupitre de cette course.

Et puis, bien sûr, il y a les paysages, la traversée du Kondklide avec les traces des chercheurs d’or et l’hommage de Nicolas Vanier à Jack London ( et oui, je sais, je ne  ne suis pas la seule ! ), les aurores boréales qui illuminent les nuits d’une beauté irréelle, les silhouette des loups qui mêlent leur voix à la lumière des cieux, une beauté à couper le souffle qui est une récompense aux souffrances endurées pendant la course.

Au cours de ses réflexions pendant cette longue course, Nicolas Vanier fait sienne cette phrase : « il vaut mieux accomplir sa vie que la rêver » , j’ai envie de lui répondre que oui, bien sûr, il a théoriquement raison mais… quand je me plonge dans ces récits d’aventures et de glace, moi qui aime tant la neige, les pays nordiques et qui suis si frileuse, si peu sportive, je me dis que c’est bien la vie, aussi, parce qu’on peut la rêver ! 

 

PS : les documents en annexe sont appéciables :  d'abord une carte qui permet se suivre l'itinéraire de Whitehorse à Fairbanks, puis le lexique du vocabulaire de la course, les dessins de l'attelage, les résultats de la course (à ne pas lire avant la fin du livre pour bénéficier du suspense !)  et des photos.

mercredi 3 mai 2023

Leon Morell : Le ciel de la chapelle Sixtine


Le ciel de la chapelle Sixtine de Leon Morelle raconte les quatre années consacrées à la peinture du  plafond de la chapelle Sixtine, travail imposé à Michel Ange par le pape Jules II et que l’artiste vécut comme un cauchemar.  Il faut dire que Michel Ange ne se considérait pas comme peintre mais comme sculpteur et n’était heureux que devant un bloc de marbre. En 1508, lorsqu’il commence ce travail titanesque, Michel Ange n’a pas d’expérience au niveau de la fresque. De plus, le plafond de la Sixtine avec ses bosses, ses replats, est une surface particulièrement difficile à maîtriser. Mais le pape s’entête, conseillé par son favori, l’architecte et peintre Bramante, jaloux de Michel Ange qu’il espère voir échouer. Michel Ange n’a pas vraiment le choix, les geôles du Château Saint Ange ou obéir.

 

La chapelle Sixtine, plafond inauguré en 1512 devant le pape Jules II

Leon Morelle imagine un personnage fictif, Aurélio, jeune homme d’une grande beauté, qui  entre dans l’atelier de Michel Ange comme apprenti et surtout comme modèle, inspirant les personnages d’Adam ou de jeunes éphèbes qui peuplent le plafond de la Sixtine. C’est à travers ce personnage, tout à fait crédible, que l’on va suivre les étapes de la fresque, les découragements, les tâtonnements, les échecs, mais aussi les progrès fulgurants de l’artiste pour maîtriser la technique de la fresque, sa maîtrise du dessin et de la couleur, son imagination foisonnante, et ses traits de génie qui susciteront l’émerveillement dans tous les pays de la Renaissance. Nous apparaît aussi, à travers les yeux du jeune homme, la personnalité de Michel Ange, un homme tourmenté, qui rejette le péché de la chair et son homosexualité latente, un chrétien qui est imprégné d’histoire biblique, un artiste qui ne vit que pour son art, la sculpture. Un homme capable de se priver de sommeil, de nourriture, qui vit son art comme une ascèse et qui refuse à ses compagnons d’atelier - qu’il a pourtant fait venir de Florence -  d’intervenir dans son travail de création même si ce sont des artistes renommés. Autour d'eux gravitent tout une foule de personnages célèbres dont le moindre n'est pas celui de Rafaël en train de peindre les stanze du palais du Vatican, ou encore Erasme que Michel Ange admire.

 J’ai moins aimé, par contre, le personnage fictif de la courtisane Aphrodite qui vit dans le palais pontifical et est la maîtresse de Jules II. La manière dont elle intervient dans la vie de Michel Ange ne m’a pas paru convaincante. Pour montrer la prostitution et la dépravation de l’Eglise, le personnage de Magherita, jeune et belle jeune femme que Aurélio rencontre sur la route de Flaminia, en direction Rome, suffit amplement.

 Peu à peu, les différentes scènes de la Bible se créent devant nous et font de ce roman historique très bien documenté un livre très intéressant.


De Zacharie et Jonas : évolution de la technique et des coloris

 

Le prophète Zacharie

Michel Ange a commencé les fresques du plafond  par la partie située au-dessus de la porte d'entrée de la chapelle avec Le prophète Zacharie. Il a terminé par la partie située au-dessus de l'autel, près du mur du Jugement dernier qu'il peindra plus tard, avec le prophète Jonas qui témoigne de l'évolution de la technique du dessin, de la composition et des couleurs, au cours de ces années.

Le prophète Jonas

Des premières scènes aux dernières

 

L'ivresse de Noë

La première scène est L'ivresse de Noë trop classique, sans inventivité, aux coloris froids; la deuxième est le Déluge pour laquelle le peintre se reprochait d'avoir placé trop de personnages.

 

Le Déluge

Dans les dernières scènes, la création d'Adam, la création du soleil et des plantes,  la séparation de la lumière et des ténèbres, Michel Ange est arrivé à l'apogée de son art et maîtrise la fresque plus qu'aucun  artiste ne l'a jamais fait !


Michel Ange  : Dieu créa le soleil et les plantes


(Détail)  Michel Ange  : Dieu créa le soleil


Voir aussi dans mon blog : Rome la chapelle Sixtine redécouverte par Robin Richmond  

lundi 1 mai 2023

Visiter Paris avec des enfants

La Tour Eiffel photo d'Apolline
  

Initiation parisienne pour les petits-enfants à l'occasion de leur anniversaire respectif :  10 ans et 13 ans, avec, d'abord, CELLE qui a eu, sans surprise, le plus de succès : la tour Eiffel  ! Vue du trentième étage de notre hôtel, elle offrait un spectacle toujours renouvelé :  ils  s'endormaient en la regardant et se réveillaient à l'aube pour l'admirer.


La tour Eiffel vue du 30ième étage de l'hôtel


La Tour Eiffel, le soir



Vue de l'hôtel la tour Eiffel clignote et scintille/ La tour Eiffel à l'aube (photo d'Apolline)


Le musée d'Orsay

 


La visite du musée d'Orsay a été moins réussie en raison  de la foule compacte qui se pressait autour des tableaux. Mais on a pu voir les Caillebotte que je ne voulais pas rater avec les deux nouvelles acquisitions de ce peintre qui a des cadrages hors du commun. 


Caillebotte : les Tournesols


Caillebotte : La promenade en barque

Et bien sûr les autres peintures de Caillebotte avec son saisissant Raboteurs de plancher.

 

Caillebotte : Les raboteurs de plancher et Les toits de Paris en hiver

Si les oeuvres de Monet, Manet, Van Gogh, Degas, Renoir étaient tellement assiégées qu'il était difficile de les admirer, par contre il n'en était pas de même des tableaux d'Emile Bernard  et de Maurice Denis que nous avons pu découvrir ou redécouvrir. 

Mais ce n'est pas une bonne idée de visiter le musée d'Orsay pendant les vacances scolaires ! Je pensais que cette cohue n'était réservée qu'aux grandes expositions mais pas aux collections permanentes ! Les enfants n'ont pas vu grand chose si ce n'est entre quelques "éclaircies" !


Emile Bernard : Madeleine au bois d'Amour et femmes à l'ombrelle

 Promenade dans Paris

 


Plus appréciée, la visite répartie sur trois jours de Paris à pied ou en métro : L'Etoile,  les jardins des Tuileries, le Louvre, le palais royal, les colonnes de Buren,  les fontaines à boules de Pol Bury, la comédie française, l'hôtel de ville...


Louvre et jardin des Tuileries



Palais royal  les colonnes de Buren, jardin du palais royal
   

 

Fontaine  à boules de Pol Bury,
 

Visite de Paris en bateau :


Paris en bateau


Versailles : le château et les jardins


Versailles


Enfin Versailles ! Là, encore une foule compacte dans les appartements du roi au château de Versailles où, comme ont dit mes petits-enfants, ils n'ont vu que les lustres, fort beaux d'ailleurs ! 

 

Pour vous donner une idée de la visite des appartements royaux !  Mon petit-fils, sur la droite, face à un mur de visiteurs
 

Heureusement les jardins sont tellement immenses que l'on peut s'y promener à loisir  sans être gêné par la foule....

 

Versailles : les jardins (phot de A.)

 

Versailles

 

Versailles
 

Et l'après-midi le Grand Trianon et le Petit Trianon ainsi que le Hameau de la reine sont des visites agréables, moins fréquentées, qui ont plu a tout le monde, surtout quand on termine par une bonne glace et des crèpes au chocolat !

 

Le petit Trianon

Le Hameau de la Reine : le temple d'Eros
 

Le Hameau de la Reine

 

Le Grand Trianon

 

J'ai regretté de ne pas avoir commencé le matin par la visite des jardins et de Trianon afin de terminer  par le château où j'ai eu l'impression qu'il y avait moins de monde à partir du milieu de l'après midi. A essayer, donc, quand on visite avec des enfants.


lundi 17 avril 2023

En visite à Paris !

Le nouveau Caillebotte au musée d'Orsay
 


A Paris avec les petits-enfants ! A bientôt ! 




mercredi 5 avril 2023

Sirpa Kähkönen : Ville au coeur de pierre

 


 

En 1918 a lieu en Finlande -qui est en train de conquérir son indépendance - une guerre civile qui oppose les blancs, conservateurs nationalistes, bourgeoisie et classe moyenne, et les Rouges composée d’ouvriers et de paysans. Les Rouges perdent et sont enfermés dans ces camps de prisonniers où règnent famine, maladies, sévices et humiliations. 39 000 personnes périssent pendant cette guerre. 

Voir  : Kjelle Westö : Un mirage finlandais
 

Saint Pétersbourg : palais de l'Ermitage

 

C’est lorsque son mari Ilia sort de ce camp en 1922 que Klara décide de partir avec lui en Russie, à Saint Pétersbourg, pour trouver la liberté. C’est ainsi que commence le roman de Sirpa Kähkönen : Ville au coeur de pierre. Le titre joue sur les mots, cette ville tour à tour Petrograd, Saint Pétersbourg, est la ville arrachée aux marais par le tsar Pierre le Grand, la ville de Pierre, avant de devenir Léningrad à la mort de Lénine en 1924. Et par la suite, la ville au coeur de pierre ou Klara va perdre ses illusions.

Klara, est la narratrice de la première partie Petrograd I et deuxième partie du roman Leningrad II. Quand elle arrive à Petrograd, la misère, le désordre règnent. La Révolution a emporté avec elle toutes les structures, le bouleversement est total et laisse tout à faire, tout à entreprendre, tout à construire pour espérer des jours meilleurs et il faut du coeur à l’ouvrage !  Klara n’en manque pas. Tout en s’intégrant dans un petit groupe d’exilés finlandais, en s’entourant d’amis, elle s’occupe des enfants de rue, orphelins, misérables, affamés et malades, vivant de vols, de prostitution, couchant dans des caves insalubres. Klara a  foi en la Révolution, elle croit au progrès et ne se ménage pas.

"Dans ma confusion, je chantais tantôt en finnois tantôt en russe - les mots semblaient m’échapper -, j’étais émue et je pensais quelque chose comme : ces enfants verront le jour où l’esclavage, la faim, l’oppression auront disparu, où la fraternité entre les hommes sera réelle et banale et non plus le rêve d’une poignée de gens."

Mais elle est déjà consciente des failles du système. Pour nourrir la ville, l’armée réquisitionne le bétail, les récoltes des paysans qui, bientôt, réduits à la misère, sont obligés de laisser partir leurs enfants à la ville, ceux-ci venant grossir le flot incessant d’enfants des rues. C’est la révolution elle-même qui nourrit ses propres faiblesses. C’est ce qu’explique son beau-frère Lavr qui s’est d’abord engagé dans l’armée rouge pour défendre la révolution :

« Tu sais contre qui nous dirigeons nos armes en premier ?
Contre les ouvriers et les paysans. Ceux pour qui tu as fait la lutte des classes en Finlande. Nos propres ouvriers, nos propres paysans. L’ouvrier gréviste qui se crève à un boulot de misère, le paysan à qui on saisit sa récolte jusqu’au dernier grain. »

Les Bourgeois et, parfois, les profiteurs, il y a en a encore dans cette société comme partout ailleurs. Ainsi ceux, hommes d’affaires qui ont servi le tsar, continuent à faire fortune et à jouir de privilèges, belles maisons, riches vêtements, voyages, spectacles et fêtes. On les laisse faire ! Du moins tant qu’on a besoin d’eux ! Parmi eux Henrik et l’amie de Klara, Ielena, jeune et jolie finlandaise ambitieuse qui épouse Henrik.
Mais c’est à la mort de Lénine que peu à peu les choses se gâtent, le conformisme et l’autoritarisme se renforcent, la surveillance des moindres faits et gestes, la suspicion aussi. Les finlandais sont accusés d’espionnage. Chacun se méfie du voisin et n’ose exprimer à voix haute sa pensée. Torture, disparitions, exécutions sommaires. Klara, elle-même est suspecte : n’a-t-elle pas fait chanter à ses enfants un poème de Maikowsky  sur la Russie « pays d’abricots et de puces »?

Les autres parties du roman de III à la partie V qui va jusqu’après la deuxième guerre mondiale devant Leningrad assiégée par les Allemands, donnent d’autres points de vue et éclairent les autres personnages, Dounia et Guénia, les enfants adoptifs de Klara, Ilia son mari, Henrik et Ilena, Tom, Choura, Galkin. Tous ces personnages tournent autour de Klara et leurs faiblesses, leurs compromissions, parfois, mettent en valeur la beauté et la pureté du personnage. On voit comment elle a idéalisé ses amis sans voir leurs défauts, leur égoïsme, elle a donné tout son amour, toute sa force aux enfants, à ses amis et à la croyance en une vie meilleure. 

Le récit se fait celui du désenchantement, de la fin du rêve :

Je voulais savoir comment on peut vivre sans joie et sans espoir demande Ielana.
« La prison te l’apprend, dit Galkin. La prison, c’est le meilleur creuset pour faire des hommes nouveaux. Il n’y a rien de tel. »


Encore un beau livre sur un sujet historique intéressant dans une langue pleine de nostalgie et avec un personnage féminin très fort.

lundi 3 avril 2023

Jean Racine : Bérénice mise en scène par Robin Renucci


Bérénice est une pièce de Racine que je n'avais jamais vue sur scène avant cette représentation au Chêne noir d'Avignon, dans la mise en scène de Robin Renucci, metteur en scène et directeur de La Criée de Marseille. Vue, non, ni même étudiée mais lue, oui, comme toutes les pièces de Racine. Donc, je n'avais pu qu'imaginer les personnages et avoir un idée personnelle de l'intrigue. C'est loin d'être ma pièce préférée, je la trouve un peu longue, je lui préfère Phèdre. Mais j'ai aimé la lecture proposée par Robin Renucci.

Bérénice, pièce classique en cinq actes, est présentée pour la première fois en 1760 à l'Hôtel de Bourgogne. C'est peut-être la pièce de Racine où il y a le moins d'action et où il ne se passe rien ou presque. Louis XIV a apprécié Bérénice car elle montre une lutte entre le sentiment amoureux et la Raison d'Etat, celle-ci, bien sûr, triomphant !  La pièce semble être à la gloire de la monarchie mais elle est avant tout une analyse du sentiment amoureux. 

 

L'intrigue

 

Jean Racine : Bérénice mise en scène Robin Renucci photo Olivier Pasquier

Bérénice, princesse de Judée, est amenée à la cour de Rome par Titus qui a assiégé Jérusalem et conquis la ville. Le jeune homme aime Bérénice et veut l'épouser mais la mort de l'empereur Vespasien, son père, change tout car Titus est appelé à le remplacer. Or, la loi romaine s'oppose au mariage de l'empereur avec une étrangère. Titus doit lutter entre son devoir et son amour. S'il épouse Bérénice, il sera infidèle aux lois de Rome et comment pourrait-il ensuite en être le garant ?   

Antiochus, lui aussi palestinien, allié à Titus, a suivi Bérénice à la cour de Rome parce qu'il aime la princesse. Désespéré par le futur mariage de celle-ci avec Titus, il décide de lui avouer son amour mais la réponse négative de la jeune femme le décide à partir. Cependant, la nouvelle de la rupture de Titus et de Bérénice change tout.   

La pièce, même si chacun des trois amoureux veut mourir et menace de mettre fin à ses jours, est sans éclat tragique. Chacun se résignera à son sort. Bérénice retournera à Jérusalem, l'amour d'Antiochus ne sera pas récompensé. Titus souffrira mais règnera.

Tout l'intérêt de Bérénice réside donc dans l'étude des sentiments amoureux des personnages, de la souffrance, à la colère, à la résignation. Et ce qui fait la force de cette pièce et fait aussi que l'on ne l'oublie pas, c'est la langue racinienne, la musique, la mélancolie des mots, quelque chose qui ressemble au souffle du vent, très fluide, très léger, qui communique nostalgie et douce tristesse.

Les vers les plus célèbres de Bérénice dans la scène 5 de l'acte IV, illustrent cette musicalité et donnent le ton de la pièce.

 Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous,
Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ?
Que le jour recommence et que le jour finisse
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice,
Sans que de tout le jour je puisse voir Titus ?

 

 La mise en  scène de Robin Renucci

 

Jean Racine
 

Et dans la mise en scène de Robert Renucci, c'est d'abord cette maîtrise de l'alexandrin qui touche le spectateur. Pas de déclamation ici, la langue coule avec simplicité, l'alexandrin se fait langue naturelle, simple, quotidienne, et permet de goûter la musique du vers.

Les acteurs ne quittent pas le plateau et s'assoient autour de la scène où se déroulent les entrevues de chacun des personnages, une scène réduite qui représente une pièce du palais de Titus ou comme l'indique Racine : un cabinet qui est entre l’appartement de Titus et celui de Bérénice. Et cette disposition convient parfaitement à la pièce de Racine qui obéit à la règle des trois unités, d'action de temps et de lieu : "Qu'en un lieu, en un jour, un seul fait accompli tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli."(Boileau). J'ai vu des spectacles cet été au festival d'Avignon qui reprenaient ce dispositif mais  gratuitement alors qu'ici je l'ai apprécié.

L'interprétation des personnages 


Julia Bartet (rôle de 1893-1919)
 

Robin Renucci a voulu, dit-il,   "faire ressentir non seulement l'amour impossible de Titus et Bérénice mais aussi le désir fou, irrationnel, que ce premier amour provoque chez Antiochus. Un trio d'amoureux malheureux." C'est pourquoi Antiochus prend de l'ampleur dans la mise en scène de Renucci, passant de personnage secondaire à principal, occupant autant de place que Titus à côté de Bérénice. Et cela, c'est nouveau !

 Alors que ma propre lecture m'avait fait m'imaginer un Titus triomphant, non sans douleur, certes,  mais avec un certain panache dans son renoncement, Robert Renucci souligne ses faiblesses - il pleure,  son confident Paulin doit l'exhorter à être ferme- et sa lâcheté apparaît quand il charge, par exemple, Antiochus de dire à Bérénice sa décision de la quitter, n'osant le faire lui-même. Je ne suis pas sûre que Louis XIV aurait aimé cette interprétation !

Au nom d’une amitié si constante et si belle,
Employer le pouvoir que vous avez sur elle :
Voyez-la de ma part.

D’un amant interdit soulagez le tourment :
Épargnez à mon cœur cet éclaircissement.
Allez, expliquez-lui mon trouble et mon silence.
(Acte II scène 2)

Un autre personnage auquel je n'avais pas prêté attention est celui du confident Arsace que le metteur en scène tire vers le comique. Et oui, il nous surprend cet Arsace avec les conseils terre à terre qu'il donne à Antiochus, lui recommandant la patience pour reprendre Bérénice maintenant qu'elle est abandonnée par Titus. Ce bon sens populaire, on a l'impression d'entendre un valet de comédie plutôt qu'un confident de tragédie classique, contraste tellement avec l'exaltation amoureuse d'Antiochus, dans le plus pur style tragique, que l'on ne peut qu'en sourire  !

Et qui peut mieux que vous consoler sa disgrâce ?
Sa fortune, Seigneur, va prendre une autre face :
Titus la quitte. (Acte III scène 2)

Enfin, si les deux amoureux paraissent faibles, il faut bien reconnaître que le beau rôle est donné à Bérénice. Après les premiers moments où elle éprouve incompréhension, colère et désespoir, c'est elle qui se ressaisit la première et par souci de dignité quitte la scène noblement.

Adieu. Servons tous trois d’exemple à l’univers
De l’amour la plus tendre et la plus malheureuse
Dont il puisse garder l’histoire douloureuse.
Tout est prêt. On m’attend. Ne suivez point mes pas.


Bien sûr, l'interprétation de certains des personnages surprend le spectateur mais pourtant il y a ici un respect et un amour du texte qui n'excluent pas un lecture personnelle, originale et intéressante de la pièce. Tout ce que j'aime dans la mise en scène théâtrale.


Bérénice de Jean Racine au Chêne noir Mars 2023

Avec Tariq Bettahar, Thomas Fitterer, Solenn Goix, Julien Leonelli, Sylvain Méallet, Amélie Oranger et Henri Payet 

Mise en scène Robin Renucci

Scénographie et lumières Samuel Poncet

Costumes Jean-Bernard Scotto

Collaborateur pour la dramaturgie Nicolas Kerszenbaum

Assistante à la mise en scène Karine Assathiany


jeudi 30 mars 2023

Alena Mornstajnova : Hana

 

  La première partie du roman Hana de Alena Mornstajnova, écrivaine tchèque, a pour titre :  Moi Mira et se situe entre 1954 et 1963.  Mira raconte son histoire en commençant par cette date 1954, jour d’anniversaire de sa mère, Rosa, où ses parents, son frère et sa soeur, sont victimes d’une épidémie de thyphus qui les tuera, épidémie liée à l'eau souillée d'un puits.  Elle est épargnée par la maladie et la petite rebelle fait connaissance de la solitude et de la douleur de l'absence mais aussi de la culpabilité, sachant qu'elle ne doit la vie qu'à sa désobéissance et à la punition qui s'ensuivit.. 

Il n’y avait plus personne pour m’interdire de monter au grenier, de descendre à la cave ou d’aller du côté de la rivière. Personne pour m’aimer.

Elle est d’abord recueillie par Ivana Horackova qu’elle ne connaît pas mais qui se prétend amie de sa mère. Pourquoi cette étrangère s'occupe-t-elle de la fillette ? Cette dernière doit compter sur les réticences de Jaroslav Horacek, le mari d’Ivana, qui n’est pas ravi de l’accueillir chez lui et sur l’animosité des enfants, Ida et son frère Gustav. Mais un jour, sa tante Hana vient la chercher. Or, cette femme est étrange, bizarre, sans que la fillette comprenne pourquoi. 

Moi j’avais peur de tante Hana. Elle restait assise sur une chaise comme un grand papillon de nuit tout noir, le regard fixe.

Le récit se termine à l'époque du mariage de Mira, sa grossesse et son installation dans l’ancienne maison de ses parents. Il a pour toile de fond la vie dans la démocratie populaire tchèque, les défilés obligatoires pour célébrer l’anniversaire de l’URSS ou du 1er Mai,  et la nécessité de se taire quand on est en désaccord, ce que son mari va apprendre à ses dépens : 

Il n’avais pas compris qu’il pouvait penser certaines choses, mais en aucun cas de les dire à haute voix ou les écrire.

La deuxième partie se situe entre 1933 et 1945 et s’intitule : Ceux qui m’ont précédée  

Mira y découvre  à travers ceux qui l'ont précédée, tout ce qui échappait à sa compréhension lorsqu’elle était enfant. La mort des membres de sa famille juive dans un camp de concentration, le retour d’Hana, seule survivante, les liens qui existaient entre Hana et les Horacek. Elle apprend comment sa mère, Rosa, a échappé à la déportation. C’est ainsi que ce second récit vient éclaircir les zones d’ombre qui existaient dans le premier récit.

La troisième partie donne la parole à la tante : Moi Hana de 1942 à 1963 et présente des évènements que nous connaissons mais sous un point de vue différent, celui d’Hana et le récit prend alors toute sa forme, toute son ampleur tragique. Hana n’est pas seulement marquée par la déportation, elle est en proie à la culpabilité, se jugeant coupable à deux reprises de la mort de sa famille. Pourtant, et bien qu’elle ait des difficultés à l’exprimer, c’est l’amour qu’elle ressent pour Mira et, plus tard, pour le fils de celle-ci, qui va la tirer du côté de la vie.

Des souvenirs viennent toujours me rendre visite. Il y a en a encore beaucoup de pénibles, mais il y en a de plus en plus qui me donnent envie de vivre.

Hana est un beau roman, aux personnages attachants et dont on suit la vie avec intérêt.  L'antisémitisme, la déportation et l'holocauste sont évidemment au centre du récit mais, au-delà, le roman raconte l'histoire d'une famille sur plusieurs générations :  les arrière-grands parents de Mira, des juifs très pratiquants ; ses grands-parents : Elsa Helerova et Ervin Heler, ce dernier s'éloignant de la religion, et leurs filles, Hana et  Rosa ; ses parents Rosa et Karel Karasek. A travers eux, ce sont trente ans de l'Histoire du pays, traversé par une guerre mondiale, qui nous sont présentés. Enfin, Hana est une histoire d'amour et d'amitié trahies mais cette trahison a des conséquences terribles.  L'un des thèmes principaux du livre est d'ailleurs la culpabilité, sentiment partagé à des degrés divers et pour des raisons différentes par Hana, Ivana et Mira. La construction à plusieurs voix et en trois parties qui se chevauchent et s’éclairent alternativement donne densité et force à ce récit tragique raconté dans une langue sobre et limpide. 

Hana prix du livre tchèque en 2018

LC  avec Eva, Fabienne