L'ancienne pulperie et la chute d'eau de Ouatchouan
à Val-Jalbert
Si j'ai choisi de lire L'orpheline des neiges de Marie Bernadette Dupuy dont le titre me faisait un peu peur c'est que l'intrigue se déroulait à Val-Jalbert auprès du lac Saint Jean, souvenir d'une belle virée faite il y a quelques années dans la région du Saguenay au Québec.
Val-Jalbert, je l'ai visité au mois de Juin sous le soleil et dans un écrin de verdure. Si c'est un village-fantôme, il ne le paraissait pas avec toutes les animations touristiques qui tentaient de le faire revivre lors de scènes interprétées par des acteurs costumés. Je me souviens qu'en me promenant dans les allées de ce village disparu après 1927 avec la faillite de l'usine, en visitant les maisons des ouvriers encore meublées, je me suis posée des questions sur les habitants et je me suis dit que cela ferait un beau sujet de roman!
Si vous ne savez pas ce qu'est Val-Jalbert vous l'apprendrez en lisant ce roman très bien documenté et solide sur le plan historique. Le village a été créé en 1901 autour de la chute d'eau qui permettait d'exploiter une usine à papier prospère. Dans le roman, nous sommes en 1916. Le patron Monsieur Jalbert voulait un village modèle où ses employés bénéficieraient du confort moderne. C'est pourquoi dans les belles maison de bois des ouvriers, il y a non seulement l'électricité mais aussi le chauffage. Notons qu'en France, à la même époque, de nombreuses grands villes s'éclairaient encore au gaz. Je ne parle pas des campagnes puisque dans des régions comme la Lozère l'électricité n'est arrivée que dans les années 1960!
Marie-Bernadette Dupuy peuple le village de personnes ayant existé comme certains commerçants dont le nom est resté célèbre, comme le curé qui jouait un rôle déterminant dans cette communauté, choisissant lui-même les ouvriers "vertueux" méritant d'être embauchés. Mais elle imagine aussi des personnages fictifs.
Le couvent-école de Val Jabert
Ainsi la petite Marie-Hermine est abandonnée par ses parents devant la porte du couvent-école et recueillie par les religieuses du Bon-Conseil. Nous assistons aux premières années de sa vie au milieu des religieuses, maîtresses d'école, nous la voyons grandir, confiée à des ouvriers, les Marois, dont la mère de famille, Elizabeth Marois, la considère comme sa fille. Viendra un moment où, jeune fille dotée d'une voix exceptionnelle deviendra chanteuse, où elle retrouvera le mystère des ses origines et découvrira l'amour dans la personne d'un jeune métis. Nous voyons la fermeture de l'usine et les répercussions sur les ouvriers obligés de quitter le village jusqu'à ce celui-ci devienne désert.
On a comparé L'orpheline des neiges à Maria Chapdelaine. Mais en dehors du fait que le roman de Louis Hémon se situe dans la région du lac Saint-Jean-Saguenay, au bord de la rivière Peribonka ou Marie-Hermine sera amenée à vivre elle aussi, la ressemblance s'arrête là. Le roman de Marie-Bernardette Dupuy n'a pas le souffle poétique, la grandeur, ni l'âpreté et le pessimisme de Maria Chapdelaine. C'est un roman plus léger, qui se lit avec plaisir comme un livre d'aventures et qui a pour mérite une bonne reconstitution historique.
On a comparé L'orpheline des neiges à Maria Chapdelaine. Mais en dehors du fait que le roman de Louis Hémon se situe dans la région du lac Saint-Jean-Saguenay, au bord de la rivière Peribonka ou Marie-Hermine sera amenée à vivre elle aussi, la ressemblance s'arrête là. Le roman de Marie-Bernardette Dupuy n'a pas le souffle poétique, la grandeur, ni l'âpreté et le pessimisme de Maria Chapdelaine. C'est un roman plus léger, qui se lit avec plaisir comme un livre d'aventures et qui a pour mérite une bonne reconstitution historique.
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