Cherry Bossoms est un film allemand de Doris Dörrie...
Il raconte l'histoire d'un homme qui après la mort de sa femme prend conscience qu'il n'a pas su la connaître vraiment et qu'il l'a étouffée par son égoïsme, par son impossibilité de donner vie aux rêves, à l'imagination. Or le rêve de la vieille dame, c'est le Japon avec ses cerisiers en fleurs, le Mont Fuji et la danse Buto. Une image cliché du Japon, certes, mais qu'elle n'a pas pu confronter à la réalité. Le vieil homme part donc au Japon pour réaliser le rêve de sa femme et la retrouver par delà la mort. Il est aidé dans sa quête par une jeune japonaise, danseuse de buto, avec qui il part à la recherche des ombres. Une initiation qui donne lieu à de belles scènes imprégnées d'une poésie certaine.
Voilà le résumé un peu simpliste du film qui part aussi dans d'autres directions et traite non seulement de la vieillesse, de la mort, de l'incompréhension des êtres proches, de l'indifférence dans les rapports humains, de la solitude, des rapports enfants-parents, frères-soeurs, mais aussi de l'opposition entre le Japon moderne et le japon traditionnel ...
Trop de choses à dire, ce qui alourdit le film, crée des longueurs, le dépouille d'une ligne mélodique pourtant belle au départ.
La mise en scène est trop appuyée et pleine de répétitions : on voit plusieurs fois la photo de Karl sur la table de chevet qui prouve que sa mère le préférait aux autres, on entend plusieurs fois les conversations entre les enfants pour nous expliquer leurs griefs et leur indifférence. C'est comme si le réalisateur ne faisait pas confiance aux spectateurs et de peur qu'ils ne comprennent pas, en remettait une couche!
Et cela aboutit aussi, cette envie de tout dire, à des scènes qui ne tiennent pas psychologiquement. Pour nous montrer le Japon moderne et déshumanisé, le vieil homme assiste à des spectacles de streap tease, se retrouve avec deux prostituées etc.. Scènes gratuites! On prend bien soin de nous montrer que cela ne l'intéresse pas mais sa présence même dans de tels lieux n'est pas conforme à ce que nous savons de lui. Le pire, quand le dénouement est consommé, c'est que le metteur en scène se croit encore obligé de nous montrer les coutumes funéraires du Japon, de revenir sur une conversation des enfants, et surtout de donner de l'argent en héritage à la danseuse de buto, ce qui détruit toute spiritualité et toute poésie. Des erreurs pareilles sont difficiles à accepter, d'autant plus que j'étais prête à aimer ce film.
Ah! que j'aurais aimé voir ce sujet traité par Kim Ki Duk, un de mes metteurs en scène préférés, avec son économie de mots et la beauté de l'image qui parle et envahit tous nos sentiments.
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