C'est dans cette page que vous
trouverez les citations de Shakespeare regroupées par pièce. N'oubliez
pas de noter l'acte et la scène de l'extrait. Merci.
La richesse de la langue shakespearienne : Spot the quote (or crypto-quote)
Antoine et Cléopâtre
Non, rien n'est plus certain, Iras : d'insolents licteurs
Voudront nous attraper comme des catins, et de vils baladins
Feront de nous des chansons criardes : les délurés comédiens
Nous joueront au théâtre impromptu et représenteront
Nos orgies alexandrines ; Antoine
Sera produit ivre sur la scène, et je verrai
Quelque piaillante Cléopâtre, un garçon, singeant ma grandeur
Avec les gestes d'une prostituée. (V, 2)
(cité par L'Irrégulière)
Beaucoup de bruit pour rien
(Beatrice :) I wonder that you still be talking, Signor Benedick. Nobody marks you.
(Benedick:) What, my dear Lady Disdain ! Are you yet living ?
-
Is it possible disdain should die while she hath such meet food to
feed it as Signor Benedick ? Courtesy itself must convert to disdain if
you come in her presence.
-
Then is courtesy a turncoat. But it is certain I am loved of all
ladies, only you expected. And I would I could find in my heart that I
had not a hard heart, for truly I love none.
-
A dear happiness to women. They would else have been troubled with a
pernicious suitor. I thank God and my cold blood I am of your humour
for that. I had rather hear my dogbark at a crow than a man swear he
loves me.
- God keep your ladyship still in that mind.
(…)
- Foul words is but foul wind, and foul wind is but foul breath, and foul breath is noisome, therefore I will depart unkissed.
-
Thou hast frighted the word out of his right sense, so forcible is
thy wit. (…) And I pray thee now tell me, for which of my bad parts
didst thou first fall in love with me ?
-
For them all together, which maintain so politic a state of evil that
they will not admit any good part to intermingle with them. But for
which of my good parts did you first suffer love for me ?
- Suffer love – a good epithet. I do suffer love indeed, for I love thee against my will.
-
In spite of your heart, I think. Alas, poor heart. If you spite it
for my sake I will spite it for yours, for I will never love that
which my friend hates.
- Thou an I are too wise to woo peaceably.
Les mêmes en français
(Béatrice :) Je m’étonne que vous continuiez à parler, signor Bénédict, puisque personne ne vous prête attention.
(Bénédict :) Quoi ! chère demoiselle Dédain ! Encore de ce monde ?
-
Est-il possible que meurt le dédain tant qu’il peut se nourrir
d’aliments aussi appropriés que le signor Bénédict ? La courtoisie
elle-même doit se muer en dédain si vous paraissez devant elle.
-
En ce cas la courtoisie est une renégate. Il est pourtant avéré que
je suis aimé de toutes les femmes, hormis vous seule ; et je voudrais
en m’examinant le cœur découvrir que je n’ai pas le cœur dur, car en
vérité je n’en aime aucune.
-
Grand bonheur pour les femmes, car autrement elles eussent été
ennuyées par un néfaste prétendant. J’en rends grâces à Dieu et à la
froideur de mon sang : je suis comme vous sur ce point ; j’aime mieux
entendre mon chien aboyer contre une corneille qu’un homme jurer qu’il
m’aime.
- Puisse Dieu entretenir en vous, madame, ce sentiment !
(…)
- Sur quoi je vais t’embrasser.
-
Des paroles insultantes ne sont que vent empoisonné, et le vent
empoisonné n’est qu’une haleine empestée, et une haleine empestée est
odieuse, donc je partirai sans me laisser embrasser.
-
Tu as fait perdre leur sens aux mots en les effrayant, tant tu as
l’esprit vigoureux. (…) Alors, je te prie, dis-moi maintenant lequel de
mes défauts t’a le premier fait tomber amoureuse de moi ?
-
Tous à la fois, car ils entretiennent une si parfaite entente dans le
mal qu’ils ne permettent à rien de bon de se mêler à eux. Mais pour
laquelle de mes qualités avez-vous pour la première fois souffert
d’amour pour moi ?
- Souffert d’amour – belle expression. Je souffre d’amour en vérité, car je t’aime contre mon gré.
-
Contre votre cœur, je crois. Hélas ! pauvre cœur ! Si vous le
malmenez par affection pour moi, je le malmènerai par affection pour
vous, car jamais je n’aimerai ce que hait mon ami.
- Nous sommes, toi et moi, trop perspicaces pour nous courtiser paisiblement.
cité par Lewerentz le nez dans les livres
Hamlet
Pour évoquer l’impuissance des mots face au réel :
Des mots, des mots, des mots.
réponse à Polonius : (II, 2 )
réponse à Polonius : (II, 2 )
L’impuissance des mots face à la mort :
Tout le reste est silence
(V 2)
(V 2)
La différence entre les mots et l’intention, entre le langage et la vérité :
Les mots sans les pensées ne vont jamais au ciel.
(III 3)
Cette
phrase est prononcée chaque fois que l’on constate des iniquités, des
injustices dans son propre pays ou partout ailleurs : Il y a quelque
chose de pourri dans le royaume de Danemark.(I, 4)
«Nous savons ce que nous sommes, mais nous ne savons pas ce que nous pouvons être.» (IV; 5)
«Qu’ils sont pauvres, ceux qui n’ont pas de patience !»
«Il n’est pas de vertu que la calomnie ne sache atteindre.» (I;3)
Le monologue de Hamlet pose la question pourquoi vivre? A quoi bon vivre?
- Etre, ou ne pas être, c’est là la question. Y a-t-il plus de
noblesse d’âme à subir la fronde et les flèches de la fortune
outrageante, ou bien à s’armer contre une mer de douleurs et à l’arrêter
par une révolte ?. Mourir… dormir, rien de plus ;… et dire que par ce
sommeil nous mettons fin aux maux du coeur et aux mille tortures
naturelles qui sont le legs de la chair : c’est là un dénouement qu’on doit
souhaiter avec ferveur. Mourir… dormir, dormir ! peut-être rêver ! Oui, là
est l’embarras. Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la
mort, quand nous sommes débarrassés de l’étreinte de cette vie ? Voilà
qui doit nous arrêter. C’est cette réflexion-là qui nous vaut la calamité
d’une si longue existence. Qui, en effet, voudrait supporter les
flagellations, et les dédains du monde, l’injure de l’oppresseur,
l’humiliation de la pauvreté, les angoisses de l’amour méprisé, les
lenteurs de la loi, l’insolence du pouvoir, et les rebuffades que le mérite
résigné reçoit d’hommes indignes, s’il pouvait en être quitte avec un
simple poinçon ? Qui voudrait porter ces fardeaux, grogner et suer sous
une vie accablante, si la crainte de quelque chose après la mort, de cette
région inexplorée, d’où nul voyageur ne revient, ne troublait la volonté,
et ne nous faisait supporter les maux que nous avons par peur de nous
lancer dans ceux que nous ne connaissons pas ? Ainsi la conscience fait
de nous tous des lâches ; ainsi les couleurs natives de la résolution
blêmissent sous les pâles reflets de la pensée ; ainsi les entreprises les
plus énergiques et les plus importantes se détournent de leur cours, à
cette idée, et perdent le nom d’action…
noblesse d’âme à subir la fronde et les flèches de la fortune
outrageante, ou bien à s’armer contre une mer de douleurs et à l’arrêter
par une révolte ?. Mourir… dormir, rien de plus ;… et dire que par ce
sommeil nous mettons fin aux maux du coeur et aux mille tortures
naturelles qui sont le legs de la chair : c’est là un dénouement qu’on doit
souhaiter avec ferveur. Mourir… dormir, dormir ! peut-être rêver ! Oui, là
est l’embarras. Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la
mort, quand nous sommes débarrassés de l’étreinte de cette vie ? Voilà
qui doit nous arrêter. C’est cette réflexion-là qui nous vaut la calamité
d’une si longue existence. Qui, en effet, voudrait supporter les
flagellations, et les dédains du monde, l’injure de l’oppresseur,
l’humiliation de la pauvreté, les angoisses de l’amour méprisé, les
lenteurs de la loi, l’insolence du pouvoir, et les rebuffades que le mérite
résigné reçoit d’hommes indignes, s’il pouvait en être quitte avec un
simple poinçon ? Qui voudrait porter ces fardeaux, grogner et suer sous
une vie accablante, si la crainte de quelque chose après la mort, de cette
région inexplorée, d’où nul voyageur ne revient, ne troublait la volonté,
et ne nous faisait supporter les maux que nous avons par peur de nous
lancer dans ceux que nous ne connaissons pas ? Ainsi la conscience fait
de nous tous des lâches ; ainsi les couleurs natives de la résolution
blêmissent sous les pâles reflets de la pensée ; ainsi les entreprises les
plus énergiques et les plus importantes se détournent de leur cours, à
cette idée, et perdent le nom d’action…
III 2
cité par claudialucia
« Maintenant
grave dans ta mémoire ces quelques préceptes. Refuse l'expression à
tes pensées et l'exécution à toute idée irréfléchie. Sois familier,
mais nullement vulgaire. Quand tu as adopté et éprouvé un ami,
accroche-le à ton âme avec un crampon d'acier ; mais ne durcis pas ta
main au contact du premier camarade frais éclos que tu dénicheras.
Garde-toi d'entrer dans une querelle ; mais, une fois dedans,
comporte-toi de manière que l'adversaire se garde de toi. Prête
l'oreille à tous, mais tes paroles au petit nombre. Prends l'opinion de
chacun ; mais réserve ton jugement. Que ta mise soit aussi coûteuse
que ta bourse te le permet, sans être de fantaisie excentrique ; riche,
mais peu voyante ; car le vêtement révèle souvent l'homme ; et en
France, les gens de qualité et du premier rang ont, sous ce rapport, le
goût le plus exquis et le plus digne. Ne sois ni emprunteur, ni
prêteur ; car le prêt fait perdre souvent argent et ami, et l'emprunt
émousse l'économie. Avant tout, sois loyal envers toi-même ; et, aussi
infailliblement que la nuit suit le jour, tu ne pourras être déloyal
envers personne. »
« Doute que les étoiles soient de feu,
Doute que le Soleil se meurt,
Doute que la vérité mente elle-même
Mais ne doute pas que je t'aime. »
cité par Théoma
LA REINE. - Un malheur marche sur les talons d'un autre, tant ils se suivent de près : votre soeur est noyée, Laertes.
LAERTES. - Noyée ! Oh ! Où donc ?.
LA REINE. - Il y a en travers d'un ruisseau un saule qui mire ses
feuilles grises dans la glace du courant. C'est là qu'elle est venue,
portant de fantasques guirlandes de renoncules, d'orties, de marguerites
et de ces longues fleurs pourpres que les bergers licencieux nomment
d'un nom plus grossier, mais que nos froides vierges appellent doigts
d'hommes morts. Là, tandis qu'elle grimpait pour suspendre sa sauvage
couronne aux rameaux inclinés, une branche envieuse s'est cassée, et
tous ses trophées champêtres sont, comme elle, tombés dans le ruisseau
en pleurs.LAERTES. - Noyée ! Oh ! Où donc ?.
Ses vêtements se sont étalés et l'ont soutenue un moment, nouvelle sirène, pendant qu'elle chantait des bribes de vieilles chansons, comme insensible à sa propre détresse, ou comme une créature naturellement formée pour cet élément. Mais cela n'a pu durer longtemps : ses vêtements, alourdis par ce qu'ils avaient bu, ont entraîné la pauvre malheureuse de son chant mélodieux à une mort fangeuse.
HAMLET
Et pourtant, ce petit instrument qui est plein de musique, qui a une voix admirable, vous ne pouvez pas le faire parler. Sang-dieu ! croyez-vous qu'il soit plus aisé de jouer de moi que d'une flûte ?. Prenez-moi pour l'instrument que vous voudrez, vous pourrez bien me froisser, mais vous ne saurez jamais jouer de moi.
OPHÉLIA. - Seigneur, nous savons ce que nous sommes, mais nous ne savons pas ce que nous pouvons être.
Cité par Eimelle
Hamlet's first soliloquy
about my brain Hamlet monologue fin de l'acte 2 comment choisir sa traduction?
About, my brains. Hum,I have heard
That guilty creatures sitting at a play
Have by the very cunning of the scene,
Been struck so to the soul, that presently
They have proclaim'd their malefactions ;
For murder, though it have no tongue, will speak
With most miraculous organ. l'll have these players
Play something like the murther of my father
Before mine uncle. I'll observe his looks,
I'll tent him to the quick. Il a do blench,
I know my course. The spirit that I have seen
May be a devil, and the devil hath power
T'assume a pleasing shape ; yea, and perhaps,
Out of my weakness and my melancholy,
As he is very potent with such spirits,
Abuses me to damn me. I'll have grounds
More relative than this. The play's the thing
Wherein I'll catch the conscience of the king.
1) En campagne, ma cervelle
(trad F.V. Hugo : du XIXème siècle, Hugo a renoncé aux vers)
Hum ! J'ai ouï dire que des créatures coupables , assistant à une
pièce de théâtre, ont, par l'action seule de la scène, été si frappées
dans l'âme, que sur-le-champ elles ont révélées leur forfaits...
Cité par Carole
La tempête
Ma bibliothèque m’était un assez grand duché.
… my library was dukedom large enough.
I, 2, Prospero
Tout de même que ce fantasme sans assises,
Les tours ennuagées, les palais somptueux,
Les temples solennels et ce grand globe même
Avec tous ceux qui l’habitent, se dissoudront,
s’évanouiront tel ce spectacle incorporel
Sans laisser derrière eux ne fût-ce qu’un brouillard.
Nous sommes de la même étoffe que les songes
Et notre vie infrime est cernée de sommeil…
( IV 1)
And like the baseless fabric of this vision
The clapped-capped towers, the gorgeous palaces
The solemn temple, the great globe itself
Yea, all which it inherit, shall dissolve,
And, like this insubstantial pageant faded,
Leave not à rack behind : we are such stuff
as dreams are made on; and our little life
Is rounded with sleep…
(IV 1)
Les tours ennuagées, les palais somptueux,
Les temples solennels et ce grand globe même
Avec tous ceux qui l’habitent, se dissoudront,
s’évanouiront tel ce spectacle incorporel
Sans laisser derrière eux ne fût-ce qu’un brouillard.
Nous sommes de la même étoffe que les songes
Et notre vie infrime est cernée de sommeil…
( IV 1)
And like the baseless fabric of this vision
The clapped-capped towers, the gorgeous palaces
The solemn temple, the great globe itself
Yea, all which it inherit, shall dissolve,
And, like this insubstantial pageant faded,
Leave not à rack behind : we are such stuff
as dreams are made on; and our little life
Is rounded with sleep…
(IV 1)
Cité par claudialucia
So glad of this as they I cannot be,
Who are surprised withal; but my rejoicing
At nothing can be more. I’ll to my book,
For yet ere supper-time must I perform
Much business appertaining.
Who are surprised withal; but my rejoicing
At nothing can be more. I’ll to my book,
For yet ere supper-time must I perform
Much business appertaining.
Knowing I lov’d my books, he furnish’d me
From mine own library with volumes that
I prized above may dukedom.
Act3, Scene 1
Cité par Miriam
Le marchand de Venise
Sur le thème de l’Apparence trompeuse
Cette phrase, en réponse à Maroc, le roi qui a choisi le coffret d’or :
Tout ce qui brille n’est pas or : All that glisters is not gold (II;7)
Beau sépulcre a vers pour trésor : Gilded tombs do worms infold (II;7)
Aragon refuse le coffret d’or :
Oh! si les fonctions, les rangs, les charges
n'étaient obtenus par corruption et que l’honneur clair
Fut acquis au mérite du porteur,
Combien alors seraient couverts qui sont nu-tête!
Combien seraient commandés qui commandent! (II;9)
Bassanio (III;2)
Ainsi peuvent les apparences n’être rien -
Le monde est toujours égaré par l’ornement :
The worl is still deceived by ornement
Il n’est pas si total vice qu’il ne porte quelque empreinte de la vertu sur son extérieur.(III;2)
Sur le thème du monde comme un théâtre
Antonio
(I,1)Le Monde n’est pour moi, Gratiano, que le monde- un théâtre où
chacun a son rôle à tenir, le Mien en est un triste :
I hold the world but as the world, Gratiano - A stage, every man must play a part,
And mine a sad one.
Sur le thème du bonheur
Nerissa à Portia : (I;2 )
On souffre autant d’indigestion avec trop que de famine avec rien. I see, they are as sick that surfeit with too much as they starve with nothing
Ce n’est donc pas un bonheur moyen qu’une condition moyenne, car le superflu a vite les cheveux blanchis et la simple aisance vit plus longtemps.
Sur la difficulté de suivre un sage conseil
Portia I;2)
S’il
était aussi facile de faire que de savoir ce qu’il faut faire, les
chapelles seraient des églises et les chaumières des palais.
C’est un bon prêtre que celui qui observe ses sermons. It’s a good divine that follows his own instructions.
Sur l’amour
Bassanio à Portia
Belle dame, avec votre bon vouloir,
Je viens, cet ordre en main, offrir et recevoir.( III.2)
Sur la clémence
La vertu de la la clémence est de n’être forcée
Et le pouvoir terrestre est plus semblable à Dieu
Quand la clémence adoucit la justice.
Sur la force du Bien sur le Mal
Cette lumière qu’on voit brûle dans ma salle.
Que ce petit flambeau lance loin ses rayons
ainsi luit un bon acte en un monde méchant (V; 1)
Haw far that little candle throws his beams!
So shine o good deed in a naughty world. (V; 1)
Il est des gens qui n’embrassent que des ombres ; ceux-là n’ont que l’ombre du bonheur.
Le marchand de Venise
Acte II scène 9 (vers 66-67) Aragon choisit le coffret de plomb :
Some there be that shadow kiss
Such have but a shadow kiss
Macbeth
*
Act I sc 5 Lady McB : "Mais je me défie de ta nature : elle est trop
pleine du lait de la tendresse humaine pour que tu saisisses le plus
court chemin. Tu veux bien être grand, tu as de l'ambition, mais pourvu
qu'elle soit sans malaise"
"Yet do I fear your nature, It is too full o'th' milk of human
kindness, To catch the nearest way. Thou wouldst be great, Art not
without ambition, but without The illness should attend it".
* Act I sc 7 McB "J'ose tout ce qui sied à un homme, qui ose au-delà n'en n'est plus un".
" I dare do all that may become a man, Who dares more is none".
* Act III sc 2 McB "Connaître ce que j'ai fait ! Mieux vaudrait ne plus me connaître!"
"To know my deed, 'twere best not know myself"
* Act V sc 5 McB " Il fut un temps où mes sens se seraient glacés au moindre cri nocturne, où mes cheveux, à un récit lugubre, se seraient dressés et agités comme s'ils étaient vivants. Je me suis gorgé d'horreur. L'épouvante, familière à mes meurtrières pensées, ne peut plus me faire tressaillir."
"I have almost forgot the taste of fears : the time has been, my
senses would have sooled. To hear a night-shriek, and my fell of hair
Would at a dismal treatise rouse and stir As life were in't. I have
supped full with horrors, Direness familiar to my slaughterous thoughts
Cannot once start me".
Cité par Hathaway
Les puissances obscures nous disent le vrai,
Nous gagnent par futilités honnêtes, pour nous trahir
Dans les plus graves circonstances. (I, 3)
Cité par L'Irrégulière
"Venez,
venez, esprits qui assistez les pensées meurtrières ! Désexez-moi ici,
et du crâne au talon, remplissez moi de toute la plus atroce cruauté ;
épaississez mon sang ; fermez en moi tout accès, tout passage au
remords. Qu'aucun retour compatissant de la nature n'ébranle ma volonté
farouche et ne s'interpose entre elle et l'exécution ! Venez à mes
mamelles de femme, et changez mon lait en fiel, vous, ministres du
meurtre, quelque soit le lieu où, invisibles substances, vous aidiez à
la violation de la nature. Viens, nuit épaisse, et enveloppe-toi de la
plus sombre fumée de l'enfer : que mon couteau aigu ne voie pas la
blessure qu'il va faire ; et que le ciel ne puisse pas poindre à travers
le linceul des ténèbres et me crier : 'Arrête ! Arrête !'"
"Seyton : La reine est morte, monseigneur.
Macbeth : Elle aurait dû mourir plus tard. Le moment serait toujours venu de dire ce mot là !... Demain, puis demain, puis demain glisse à petits pas de jour en jours, jusqu'à la dernière syllabe du registre des temps ; et tous nos hiers n'ont fait qu'éclairer pour des fous le chemin de la mort poudreuse. Eteins-toi, éteins-toi, court flambeau ! La vie n'est qu'un fantôme errant, un pauvre comédien qui se pavane et s'agite durant son heure sur scène et qu'ensuite on n'entend plus ; c'est une histoire dite par un idiot, pleine de fracas et de furie et qui ne signifie rien..." Acte V scène V
Macbeth : Elle aurait dû mourir plus tard. Le moment serait toujours venu de dire ce mot là !... Demain, puis demain, puis demain glisse à petits pas de jour en jours, jusqu'à la dernière syllabe du registre des temps ; et tous nos hiers n'ont fait qu'éclairer pour des fous le chemin de la mort poudreuse. Eteins-toi, éteins-toi, court flambeau ! La vie n'est qu'un fantôme errant, un pauvre comédien qui se pavane et s'agite durant son heure sur scène et qu'ensuite on n'entend plus ; c'est une histoire dite par un idiot, pleine de fracas et de furie et qui ne signifie rien..." Acte V scène V
Cité par Céline du Blog Bleu
"la
vie n'est qu'un fantôme errant, un pauvre comédien qui se pavane et
s'agite durant son heure sur la scène et qu'ensuite on n'entend plus ;
c'est une histoire dite par un idiot, pleine de fracas et de furie et
qui ne signifie rien".
Cité par Maggie
Othello
Extrait acte ? scène?
« DESDÉMONA. - Moi je ne crois pas qu’il y ait des femmes pareilles.
EMILIA.
- Si fait, une douzaine ! et plus encore, et tout autant qu’en
pourrait tenir le monde servant d’enjeu. Mais je pense que c’est la
faute de leurs maris si les femmes succombent. S’il arrive à ceux-ci de
négliger leurs devoirs et de verser nos trésors dans quelque giron
étranger, ou d’éclater en maussades jalousies et de nous soumettre à la
contrainte, ou encore de nous frapper ou de réduire par dépit notre
budget accoutumé, eh bien ! nous ne sommes pas sans fiel ; et, quelque
vertu que nous ayons, nous avons de la rancune. Que les maris le
sachent! leurs femmes ont des sens comme eux ; elles voient, elles
sentent, elles ont un palais pour le doux comme pour l’aigre, ainsi que
les maris.
Qu’est-ce
donc qui les fait agir quand ils nous changent pour d’autres ? Est-ce
le plaisir ? Je le crois. Est-ce l’entraînement de la passion ? Je le
crois aussi. Est-ce l’erreur de la faiblesse ? Oui encore. Eh bien !
n’avons-nous pas des passions, des goûts de plaisir et des faiblesses,
tout comme les hommes ? Alors qu’ils nous traitent bien ! Autrement, qu’ils sachent que leurs torts envers nous autorisent nos torts envers eux ! »
" Le volé qui sourit dérobe quelque chose au voleur."
"C'est se voler soi-même que dépenser une douleur inutile."
Cité par ThéomaOthello : -"Ah ! mon oiseau, si tu es rebelle au fauconnier, quand tu serais attaché à toutes les fibres de mon cœur, je te chasserai dans un sifflement et je t’abandonnerai au vent pour chercher ta proie au hasard !… Peut-être, parce que je suis noir, et que je n’ai pas dans la conversation les formes souples des intrigants, ou bien parce que j’incline vers la vallée des années ; oui, peut-être, pour si peu de chose, elle est perdue ! Je suis outragé ! et la consolation qui me reste, c’est de la mépriser. ô malédiction du mariage, que nous puissions appeler nôtres ces délicates créatures et non pas leurs appétits ! J’aimerais mieux être un crapaud et vivre des vapeurs d’un cachot que de laisser un coin dans l’être que j’aime à l’usage d’autrui ! Voilà pourtant le fléau des grands ; ils sont moins privilégiés que les petits. C’est là une destinée inévitable comme la mort : le fléau cornu nous est réservé fatalement dès que nous prenons vie…"
-" Le ciel aurait Voulu m’éprouver par des revers, il aurait fait pleuvoir toutes sortes de maux et d’humiliations sur ma tête nue, il m’aurait plongé dans la misère jusqu’aux lèvres, il m’aurait voué à la captivité, moi et mes espoirs suprêmes ; eh bien ! j’aurais trouvé quelque part dans mon âme une goutte de résignation. Mais, hélas ! faire de moi le chiffre fixe que l’heure du mépris désigne de son aiguille lentement mobile ! Pourtant j’aurais pu supporter cela encore, bien, très bien ! Mais le lieu choisi dont j’avais fait le grenier de mon cœur, et d’où je dois tirer la vie, sous peine de la perdre ! mais la fontaine d’où ma source doit couler pour ne pas se tarir ! en être dépossédé, ou ne pouvoir la garder que comme une citerne où des crapauds hideux s’accouplent et pullulent !… Oh ! change de couleur à cette idée, Patience, jeune chérubin aux lèvres roses, et prends un visage sinistre comme l’enfer !"
Cité par Eiluned
Richard III
"Tu
étais heureuse épouse, tu es la plus désolée des veuves ; tu étais
joyeuse mère, tu en déplores aujourd'hui même le nom ; tu étais
suppliée, tu es suppliante ; tu étais reine, tu es une misérable
couronnée d'ennuis. Tu me méprisais, maintenant je te méprise ; tu
faisais peur à tous, maintenant tu as peur ; tu commandais à tous,
maintenant tu n'es obéie de personne! Ainsi la roue de la justice a
tourné et t'a laissée en proie au temps, n'ayant plus que le souvenir de
ce que tu étais pour te torturer encore étant ce que tu es!" (Acte IV,
scène 4) (cité par Céline du Blog Bleu)
"Si
ton coeur rancuneux ne peut pardonner, tiens, je te prête cette épée
effilée ; si tu veux la plonger dans cette poitrine loyale et en faire
partir l'âme qui t'adore, j'offre mon sein nu au coup mortel et je te
demande la mort humblement, à genoux. (il découvre sa poitrine, Anne
dirige l'épée contre lui puis la laisse tomber) Non ! Ne t'arrête
pas; car j'ai tué le roi Henry ... Mais c'est ta beauté qui m'a provoqué
! Allons, dépêche-toi : c'est moi qui ai poignardé le jeune Edouard !
... (Anne relève l'épée vers lui) Mais c'est ta face divine qui m'y a
poussé ! (Elle laisse tomber l'épée.) Relève cette épée ou relève-moi
!" (cité par Céline)
"Lady Anne : Qu'une nuit noire assombrisse ton jour, et la mort, ta vie !
Gloucester : Ne te maudis pas toi même, tu es l'un et l'autre." (Acte I, Scène 2)
"Un cheval, un cheval, mon royaume pour un cheval"
Cité par Céline
Roméo et Juliette
Car jamais aventure ne fut plus douloureuse que celle de Juliette et de Roméo.
Cité par L'Irrégulière
Juliette(III, 5)
... C’était le rossignol et non pas l’alouette
Qui a percé le fond craintif de ton oreille
Il chante sur ce grenadier
Crois moi, mon amour c’était le rossignol….
cité par Miriam
"MERCUTIO. - Oh ! je vois bien, la reine Mab vous a fait visite. Elle est la fée accoucheuse et elle arrive, pas plus grande qu'une agate à l'index d'un alderman, traînée par un attelage de petits atomes à travers les nez des hommes qui gisent endormis. Les rayons des roues de son char sont faits de longues pattes de faucheux ; la capote, d'ailes de sauterelles; les rênes, de la plus fine toile d'araignée ; lesharnais, d'humides rayons de lune. Son fouet, fait d'un os de griffon, a pour corde un fil de la Vierge. Son cocher est un petit cousin en livrée grise, moins gros de moitié qu'une petite bête ronde tirée avec une épingle du doigt paresseux d'une servante. Son chariot est une noisette, vide, taillée par le menuisier écureuil ou par le vieux ciron, carrossier immémorial des fées. C'est dans cet apparat qu'elle galope de nuit en nuit à travers les cerveaux des amants qui alors rêvent d'amour sur les genoux des courtisans qui rêvent aussitôt de courtoisies, sur les doigts des gens de loi qui aussitôt rêvent d'honoraires, sur les lèvres des dames qui rêvent de baisers aussitôt ! Ces lèvres, Mab les crible souvent d'ampoules, irritée de ce que leur haleine est gâtée par quelque pommade. Tantôt elle galope sur le nez d'un solliciteur, et vite il rêve qu'il flaire une place ; tantôt elle vient avec la queue d'un cochon de la dîme chatouiller la narine d'un curé endormi, et vite il rêve d'un autre bénéfice ; tantôt elle passe sur le cou d'un soldat, et alors il rêve de gorges ennemies coupées, de brèches, d'embuscades, de lames espagnoles, de rasades profondes de cinq brasses, et puis de tambours battant à son oreille ; sur quoi il tressaille, s'éveille, et, ainsi alarmé, jure une prière ou deux, et se rendort. C'est cette même Mab qui, la nuit, tresse la crinière des chevaux et dans les poils emmêlés durcit ces nœuds magiques qu'on ne peut débrouiller sans encourir malheur. C'est la stryge qui, quand les filles sont couchées sur le dos, les étreint et les habitue à porter leur charge pour en faire des femmes à solide carrure. C'est elle ..." " ROMÉO. - L'amour, qui le premier m'a suggéré d'y venir : il m'a prêté son esprit et je lui ai prêté mes yeux. Je ne suis pas un pilote ;mais, quand tu serais à la même distance que la vaste plage baignée par la mer la plus lointaine, je risquerais la traversée pour une denrée pareille." "JULIETTE. - Oh ! renonce, mon cœur ; pauvre failli, fais banqueroute à cette vie ! En prison, mes yeux ! Fermez-vous à la libre lumière ! Terre vile, retourne à la terre, cesse de te mouvoir, et, Roméo et toi, affaissez-vous dans le même tombeau."
cité par Eiluned
« Deux familles, égales en noblesse,
Dans la belle Vérone, où nous plaçons notre scène,
Sont entraînées par d'anciennes rancunes à des rixes nouvelles
Où le sang des citoyens souille les mains des citoyens.
Des entrailles prédestinées de ces deux ennemies
A pris naissance, sous des étoiles contraires, un couple d'amoureux
Dont la ruine néfaste et lamentable
Doit ensevelir dans leur tombe l'animosité de leurs parents.
Les terribles péripéties de leur fatal amour
Et les effets de la rage obstinée de ces familles,
Que peut seule apaiser la mort de leurs enfants,
Vont en deux heures être exposés sur notre scène.
Si vous daignez nous écouter patiemment,
Notre zèle s'efforcera de corriger notre insuffisance. »
« ROMÉO.
- Il se rit des plaies, celui qui n'a jamais reçu de blessures !
(Apercevant Juliette qui apparaît à une fenêtre.) Mais doucement !
Quelle lumière jaillit par cette fenêtre ? Voilà l'Orient, et Juliette
est le soleil ! Lève-toi, belle aurore, et tue la lune jalouse, qui
déjà languit et pâlit de douleur parce que toi, sa prêtresse, tu es
plus belle qu'elle-même ! Ne sois plus sa prêtresse, puisqu'elle est
jalouse de toi ; sa livrée de vestale est maladive et blême, et les
folles seules la portent : rejette-la !... Voilà ma dame ! Oh ! Voilà
mon amour ! Oh ! Si elle pouvait le savoir !... Que dit-elle ? Rien
... Elle se tait ... Mais non ; son regard parle, et je veux lui
répondre ... Ce n'est pas à moi qu'elle s'adresse. Deux des plus
belles étoiles du ciel, ayant affaire ailleurs, adjurent ses yeux de
vouloir bien resplendir dans leur sphère jusqu'à ce qu'elles
reviennent. Ah ! Si les étoiles se substituaient à ses yeux, en même
temps que ses yeux aux étoiles, le seul éclat de ses joues ferait
pâlir la clarté des astres, comme le grand jour, une lampe ; et ses
yeux, du haut du ciel, darderaient une telle lumière à travers les
régions aériennes, que les oiseaux chanteraient, croyant que la nuit
n'est plus. Voyez comme elle appuie sa joue sur sa main ! Oh ! Que ne
suis-je le gant de cette main ! Je toucherais sa joue ! »
Les sonnets
Sonnet XVIII William Shakespeare
Shall I compare thee to a summer’s day?
Thou art more lovely and more temperate.
Rough winds do shake the darling buds of May,
And summer’s lease hath all too short a date.
Sometime too hot the eye of heaven shines,
And often is his gold complexion dimm’d;
And every fair from fair some time declines,
By chance, or nature’s changing course, untrimm’d;
But thy eternal summer shall not fade
Nor lose possession of that fair thou owest;
Nor shall Death brag thou wand’rest in his shade,
When in eternal lines to time thou grows’t:
So long as men can breathe or eyes can see,
So long lives this, and this gives life to thee.
Thou art more lovely and more temperate.
Rough winds do shake the darling buds of May,
And summer’s lease hath all too short a date.
Sometime too hot the eye of heaven shines,
And often is his gold complexion dimm’d;
And every fair from fair some time declines,
By chance, or nature’s changing course, untrimm’d;
But thy eternal summer shall not fade
Nor lose possession of that fair thou owest;
Nor shall Death brag thou wand’rest in his shade,
When in eternal lines to time thou grows’t:
So long as men can breathe or eyes can see,
So long lives this, and this gives life to thee.
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Devrais-je te comparer à un jour d’été ?
Tu es plus tendre et bien plus tempéré.
Des vents violents secouent les chers boutons de mai,
Et le bail de l’été est trop proche du terme.
Parfois trop chaud l’oeil du ciel brille,
Souvent sa complexion dorée ternie,
Toute beauté un jour décline,
Par hasard, ou abîmée au cours changeant de la nature;
Mais ton éternel été ne se flétrira pas,
Ni perdra cette beauté que tu possèdes,
Et la Mort ne se vantera pas que tu erres parmi son ombre,
Quand en rimes éternelles à travers temps tu grandiras;
Tant que les hommes respireront et tant que les yeux verront,
Aussi longtemps que vivra ceci, cela te gardera en vie.
Tu es plus tendre et bien plus tempéré.
Des vents violents secouent les chers boutons de mai,
Et le bail de l’été est trop proche du terme.
Parfois trop chaud l’oeil du ciel brille,
Souvent sa complexion dorée ternie,
Toute beauté un jour décline,
Par hasard, ou abîmée au cours changeant de la nature;
Mais ton éternel été ne se flétrira pas,
Ni perdra cette beauté que tu possèdes,
Et la Mort ne se vantera pas que tu erres parmi son ombre,
Quand en rimes éternelles à travers temps tu grandiras;
Tant que les hommes respireront et tant que les yeux verront,
Aussi longtemps que vivra ceci, cela te gardera en vie.
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