Tecumseh Sansonnet Spivet (ces deux prénoms sont tout une histoire!) vit dans un ranch à Divide, Montana, avec sa famille composée de membres un peu disparates, entre un père cow boy plutôt rustique et une mère, le Dr Clair, entomologiste passionnée. Celle-ci a compris les dons extraordinaires de son fils et les encourage en le confiant au docteur Yorn, un savant qui devient une sorte de père spirituel. Jeune cartographe surdoué de douze ans, passionné de sciences, TS Spivet apprend qu'il a gagné un prix prestigieux décerné par le musée Smithsonian à Washington pour la qualité exceptionnelle de ses illustrations scientifiques. Il décide alors sans avertir ses parents et son mentor de partir à Washington pour recevoir son prix mais là-bas personne ne sait qu'il est un enfant. C'est le début d'une longue traversée des Etats-Unis, caché dans un train de marchandise comme un véritable vagabond de la Grande Dépression, un hobo.
Disons tout de suite que le personnage principal, TS, jeune garçon surdoué est très attachant. Le contraste entre sa maturité intellectuelle et son comportement parfois enfantin amusent mais est émouvant car il révèle sa fragilité et sa solitude. Son voyage sera une épreuve, il affrontera beaucoup de dangers, il lui faudra patience, intelligence et courage pour réussir.
Le roman est divisé en trois parties qui correspondent à trois moments de la vie de TS et aussi à trois étapes géographiques : 1°L'Ouest 2° la traversée 3 °L'Est. Au cours de ces trois étapes, Reif Larsen présente à la fois les paysages de l'Amérique mais aussi son passé à travers la saga de sa famille car TS va découvrir, dans un carnet qu'il a volé à sa mère, l'histoire d'Emma, son arrière grand-mère. Ce récit dans le récit mêle à la fois le passé et le présent et établit des parallèles entre deux destins, celle d'Emma et du Dr Clair, la mère de TS. Scientifiques de haut niveau, elles sont en tant que femmes vouées à l'échec, en butte à la suprématie masculine. Prises au piège de l'amour pour des hommes qui ne leur ressemblent en rien, elles sont retenues au foyer et élèvent leurs enfants. Un parallèle existe aussi entre Emma et son arrière petit-fils. Tous deux ont besoin d'un père spirituel, d'un mentor pour les guider dans le domaine des sciences. Le jeune garçon réussira-t-il là où Emma a échoué? On verra quand il arrivera au Smithsonian que la question se pose. L'enfant, comme la femme, a à affronter des difficultés et déjouer des chausses-trappes inhérents à son fragile statut social. TS rencontre, en effet, la jalousie des scientifiques adultes mais excite aussi leur concupiscence car l'image de l'enfant prodige peut être médiatisée et rapporter gros. Le jeune garçon est transformé en bête de cirque, exposé à la curiosité de tous, exploité. Heureusement pour lui, son père, le vrai, interviendra pour le sortir des griffes de cette "maffia". Vision assez pessimiste de Reif Larsen visant l'une des Instituions les plus prestigieuses du pays!
C'est en ce sens que l'on peut dire que ce voyage est initiatique pour TS. Il va découvrir la vérité des personnes qui l'entourent cachée derrière l'apparence. Pas seulement celle des scientifiques mais aussi celle de ses parents. Il y a un grand sens du tragique dans cette famille dont les membres sont incapables d'exprimer leurs sentiments que ce soit pour dire leur amour ou crier leur désespoir. Entre un père taciturne et un peu primaire, une mère, savante et secrète qui s'enferme dans de vaines recherches pour un insecte qui n'existe vraisemblablement pas, il se sent coupable de la mort tragique de son grand frère Layton dont personne ne parle dans une sorte de déni de la réalité. Sa longue traversée lèvera le voile et lui fera mieux comprendre sa mère et découvrir les sentiments de son père, ce qui tempère la tristesse de l'enfant. Mais l'humour le dispute au tragique avec tout autant de force car les personnages de cette famille sont si inattendues, si étranges, si extravagants que l'on ne peut s'empêcher d'en rire.... Gracie, la grande soeur, la seule "normale" de la famille fait parfois ce qu'elle appelle un une retraite "anti-abrutis" quand elle ne peut plus les supporter. Elle s'enferme dans sa chambre dont elle ne sort plus même pour prendre ses repas.
Notons aussi et c'est un des faits remarquables du roman que les connaissances scientifiques de Reif Larsen, son sens du détail, de la précision, lui permet de nous faire découvrir un monde passionnant dans lequel il nous introduit par l'intermédiaire de son petit héros à la curiosité insatiable. De plus, l'écrivain mène une réflexion sur la science avec une telle ferveur qu'il nous la fait aimer. Et quand il demande si celle-ci est bien utile, c'est l'éclat de rire de Mr Englethorpe, le mentor d'Emma, qui répond :
Les marges du livre sont agréablement illustrés et présentent les schémas mais aussi des réflexions scientifiques de TS, des anecdotes familiales... Ceci a été parfois un peu déstabilisant pour moi (pourtant c'est un des charmes du livre!) car j'avais l'impression d'être détournée de ma lecture, arrêtée dans la progression du récit par tous ces détails foisonnants. Quand je m'y suis habituée, je me suis rendue compte que la plupart de ces notes servait le récit. Je me suis demandée si les difficultés que j'avais éprouvées pour progresser dans ma lecture étaient liées à cette manière d'écrire un peu partout comme s'il s'agissait d'un carnet de notes prises sur le vif ou si certains passages étaient moins réussis d'où une attention moins soutenue? Par exemple, je n'ai pas aimé cette histoire de société secrète du Mégatherium auquel adhère TS. Je ne vois pas trop où menait cette histoire , ce que l'auteur voulait dire? Mais malgré cette restriction, ce roman est riche, passionnant par bien des aspects.
Disons tout de suite que le personnage principal, TS, jeune garçon surdoué est très attachant. Le contraste entre sa maturité intellectuelle et son comportement parfois enfantin amusent mais est émouvant car il révèle sa fragilité et sa solitude. Son voyage sera une épreuve, il affrontera beaucoup de dangers, il lui faudra patience, intelligence et courage pour réussir.
Le roman est divisé en trois parties qui correspondent à trois moments de la vie de TS et aussi à trois étapes géographiques : 1°L'Ouest 2° la traversée 3 °L'Est. Au cours de ces trois étapes, Reif Larsen présente à la fois les paysages de l'Amérique mais aussi son passé à travers la saga de sa famille car TS va découvrir, dans un carnet qu'il a volé à sa mère, l'histoire d'Emma, son arrière grand-mère. Ce récit dans le récit mêle à la fois le passé et le présent et établit des parallèles entre deux destins, celle d'Emma et du Dr Clair, la mère de TS. Scientifiques de haut niveau, elles sont en tant que femmes vouées à l'échec, en butte à la suprématie masculine. Prises au piège de l'amour pour des hommes qui ne leur ressemblent en rien, elles sont retenues au foyer et élèvent leurs enfants. Un parallèle existe aussi entre Emma et son arrière petit-fils. Tous deux ont besoin d'un père spirituel, d'un mentor pour les guider dans le domaine des sciences. Le jeune garçon réussira-t-il là où Emma a échoué? On verra quand il arrivera au Smithsonian que la question se pose. L'enfant, comme la femme, a à affronter des difficultés et déjouer des chausses-trappes inhérents à son fragile statut social. TS rencontre, en effet, la jalousie des scientifiques adultes mais excite aussi leur concupiscence car l'image de l'enfant prodige peut être médiatisée et rapporter gros. Le jeune garçon est transformé en bête de cirque, exposé à la curiosité de tous, exploité. Heureusement pour lui, son père, le vrai, interviendra pour le sortir des griffes de cette "maffia". Vision assez pessimiste de Reif Larsen visant l'une des Instituions les plus prestigieuses du pays!
C'est en ce sens que l'on peut dire que ce voyage est initiatique pour TS. Il va découvrir la vérité des personnes qui l'entourent cachée derrière l'apparence. Pas seulement celle des scientifiques mais aussi celle de ses parents. Il y a un grand sens du tragique dans cette famille dont les membres sont incapables d'exprimer leurs sentiments que ce soit pour dire leur amour ou crier leur désespoir. Entre un père taciturne et un peu primaire, une mère, savante et secrète qui s'enferme dans de vaines recherches pour un insecte qui n'existe vraisemblablement pas, il se sent coupable de la mort tragique de son grand frère Layton dont personne ne parle dans une sorte de déni de la réalité. Sa longue traversée lèvera le voile et lui fera mieux comprendre sa mère et découvrir les sentiments de son père, ce qui tempère la tristesse de l'enfant. Mais l'humour le dispute au tragique avec tout autant de force car les personnages de cette famille sont si inattendues, si étranges, si extravagants que l'on ne peut s'empêcher d'en rire.... Gracie, la grande soeur, la seule "normale" de la famille fait parfois ce qu'elle appelle un une retraite "anti-abrutis" quand elle ne peut plus les supporter. Elle s'enferme dans sa chambre dont elle ne sort plus même pour prendre ses repas.
Elle y restait des heures, jusqu'à trente-six le jour où je l'avais électrocutée (par accident) avec le polygraphe que j'avais fabriqué moi-même et que, par la suite, j'ai pris la sage décision de démonter. Ce jour-là, je n'avais pas réussi à lui faire abandonner son cocon de pop sucrée qu'en lui offrant presque cent cinquante mètres de chewing-gum en ruban (et toute mon allocation mensuelle de l'Institut de surveillance géoloque y était passée.
Notons aussi et c'est un des faits remarquables du roman que les connaissances scientifiques de Reif Larsen, son sens du détail, de la précision, lui permet de nous faire découvrir un monde passionnant dans lequel il nous introduit par l'intermédiaire de son petit héros à la curiosité insatiable. De plus, l'écrivain mène une réflexion sur la science avec une telle ferveur qu'il nous la fait aimer. Et quand il demande si celle-ci est bien utile, c'est l'éclat de rire de Mr Englethorpe, le mentor d'Emma, qui répond :
C'est le mot "utile" qui me chiffonne. Toute ma vie ce mot m'a tracassé. Voyager, par exemple, est-ce "utile". Je n'en suis pas certain, mais bon Dieu (..), bon Dieu que c'est passionnant"!
Les marges du livre sont agréablement illustrés et présentent les schémas mais aussi des réflexions scientifiques de TS, des anecdotes familiales... Ceci a été parfois un peu déstabilisant pour moi (pourtant c'est un des charmes du livre!) car j'avais l'impression d'être détournée de ma lecture, arrêtée dans la progression du récit par tous ces détails foisonnants. Quand je m'y suis habituée, je me suis rendue compte que la plupart de ces notes servait le récit. Je me suis demandée si les difficultés que j'avais éprouvées pour progresser dans ma lecture étaient liées à cette manière d'écrire un peu partout comme s'il s'agissait d'un carnet de notes prises sur le vif ou si certains passages étaient moins réussis d'où une attention moins soutenue? Par exemple, je n'ai pas aimé cette histoire de société secrète du Mégatherium auquel adhère TS. Je ne vois pas trop où menait cette histoire , ce que l'auteur voulait dire? Mais malgré cette restriction, ce roman est riche, passionnant par bien des aspects.
de Sylire et LIsa
Bien d'accord avec toi sur la lecture ajoutée des notes, c'est drôle un petit moment mais ensuite je me suis un peu lassée et j'ai trouvé que l'auteur faiblissait sur la fin du roman
RépondreSupprimerMais ..je me suis bien amusée à la lecture de ce livre, c'est vif, intelligent, enlevé et plein d'hupour
ce week end va être parisien et je l'emporte dans ma valise il va faire le tour de la famille
Je le regarde chaque fois que je passe à la librairie (c'est-à-dire souvent !), mais je vais attendre sagement de le prendre à la bibliothèque.
RépondreSupprimerUne chouette lecture, j'ai retrouvé mon âme d'enfant (érudit quand même, l'enfant)
RépondreSupprimerAh je l'avais repéré, pris, puis reposé à la librairie l'autre fois ! Après ton avis, je pense que je vais craquer ^^
RépondreSupprimer@ Dominique : exactement ce que j'ai éprouvé.
RépondreSupprimer@ Aifelle : Je peux te le prêter mais je l'ai dans la Nil édition au format normal.
RépondreSupprimer@ Keisha : un enfant érudit, oui! Bien que Reif Larson prétende que c'est son prof de science de cinquième qui lui a appris tout ce qu'il sait!
RépondreSupprimer@ Eiluned : plaisante lecture même s'il y a des ralentissements.
RépondreSupprimerFinalement, pas eu le temps de participer à ce Challenge, dommage, il n'empêche que cette lecture est tout de même tentante.
RépondreSupprimer@ lireau jardin : c'est difficile parfois de tenir les challenges, les LC etc... On se dit qu'on a le temps et puis cela vient à une allure!! En plus avec le travail supplémentaire que tu as eu à faire, je comprends bien que tu n'aies pas pu. Et pour notre LC du 5 Décembre (livre scandinave?? de toutes façons, ce n'est pas grave; on est là pour se faire plaisir!
RépondreSupprimerEt lire, est-ce utile? En tout cas, c'est passionnant! ;-) Et ce livre a un charme certain, comme son petit personnage!
RépondreSupprimerJ'ai , comme Gwenaëlle, retenu la citation avec le mot "utile". Il me chiffonne aussi car toute chose n'a pas besoin de l'être, il y a tellement d'autres belles raisons à nos actes.
RépondreSupprimerCette digression montre bien que j'ai fait l'impasse sur la lecture blogoclub.Je ne suis pas sûre d'être attirée par la personnalité de TS.
@ Gwen : et l'art est-ce utile? Il y a tant de choses "inutiles" et pourtant vitales!!
RépondreSupprimer@ Fransoaz : c'est ce que montre bien le roman. Moi je l'ai bien aimé ce TS avec ses inquiétudes d'enfant dans sa tête pensante d'adulte.
RépondreSupprimerJe n'avais pas encore repéré ce livre, le concept me palit d'après ce que tu en dis. Et puis, la "prof de sciences de 5ème" que je suis ne peut qu'être attirée !!! ;-) Je note, évidemment, ton billet est très complet, l'idée des notes me plait bien aussi...bonne nuit
RépondreSupprimerEn effet je suis la seule note discordante sur ce livre...Mais je persiste, j'ai trouvé cela très ennuyeux......du moins pour ce que j'en ai lu, car j'ai été très vite écœurée.
RépondreSupprimerJe préfère les thèmes graves en littérature; je ne suis pas une adepte des livres " marant"
Pour notre lecture commune du 2 décembre, j'ai fini le livre il y a un petit moment déjà, il faut que je rédige quelque chose dessus, ça devrait aller ! (ouf)
RépondreSupprimerJ'avoue que comme toi, je n'ai pas très bien compris où l'auteur voulait en venir avec la société secrète ! En tout cas, j'ai trouvé que c'était une belle découverte !
RépondreSupprimer@ jeneen : c'est vrai que cette curiosité scientifique peut te plaire. De plus il y une réflexion sur ce que peut apporter la science dans l'explication de ce qui nous entoure8
RépondreSupprimer@ Lireau jardin : C'est le 5 Décembre pour la lecture commune ou alors je suis en train de faire erreur? Je compte publier le 5!ET toi?
RépondreSupprimer@ sybille : oui, c'est un des aspects du roman qui m'a un peu déconcertée.
RépondreSupprimer@ mimi : Oui, tu as l'air d'avoir vraiment détesté! Tu as eu raison de t'arrêter. Le livre n'était manifestement pas pour toi , il ne correspondait pas du tout à tes goûts. je l'ai bien senti!Mais ce n'est pas grave! Il y a tant d'autres livres à découvrir et à aimer!
RépondreSupprimerAh, j'hésite toujours, très tentée par l'originalité du récit et de l'objet mais je crains un peu de perdre en route mon intérêt.
RépondreSupprimer@ emmyne : essaie toujours pour te faire une idée. Nous avons été nombreuses à bien l'apprécier.
RépondreSupprimerC'est un des choix du blogoclub qui a fait la quasi-unanimité. C'est un premier roman, je serai curieuse de voir ce que fera l'auteur la prochaine fois...
RépondreSupprimer@ sylire : Oui, c'est vrai, à part mimi , tout le monde a aimé avec quelques légères restrictions.
RépondreSupprimerEn fait le Megatherium Club a réellement existé, au XIXe siècle! Larsen n'a fait qu'imaginer qu'il existait encore...
RépondreSupprimerPas trop envie de lire le livre apres avoir vu le film dont le résumé m'avait tant plu et que je n'ai pas trop aimé, sauf pour les prises de vue.
RépondreSupprimerLe livre me plaît plus que le film.
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