Avec cette nouvelle Venin je découvre Saneh Sangsuk, écrivain thailandais. Ce livre raconte l'étonnante l'histoire de" Patte folle" comme le nomment les habitants mal intentionnés de son village, petit garçon estropié, et de sa lutte avec une gigantesque cobra de quatre mètres de long. Maintenant le serpent enroulé autour de son corps à bout de bras, la main enserrant le cou du monstre, il parcourt le village à la recherche d'un secours.
Ce récit est court, très ramassé. Il est d'abord précédé d'une présentation de l'enfant et de sa famille dans le contexte d'un village. Le petit garçon n'a plus qu'un bras à la suite d'un accident et il a développé une grande force physique dans son bras unique. Il garde les vaches de ses parents et rêve à son avenir. il sera montreur de marionnettes et possède déjà un don particulier pour animer des figurines fabriquées avec de la paille de riz. La vie du village, ses dissensions, les croyances qui animent chacun et qui les déchirent forment une première partie rapide qui laisse place à l'apparition du serpent monstrueux.
Et c'est là le vrai sujet de la nouvelle. La lutte de l'enfant contre le serpent racontée sobrement est d'une grande intensité. On a l'impression d'être confronté à un combat mythique, celui de l'être humain face à une force supérieure presque divine. Le serpent n'est-il pas envoyée par la Mère des Eaux, un monstre surgit des entrailles de la terre ? C'est ainsi que l'on peut le voir même si Saneh Sangsuk a pris soin de dénoncer au préalable les fausses croyances des villageois dominés par un devin simulateur et fourbe.
L'art de l'écrivain pour maintenir un suspense haletant est très habile. Parfois, il nous entraîne à la limite de l'angoisse puis il nous laisse respirer lorsque l'enfant, qui a envie de relâcher l'étreinte de sa main (mais sait que cela lui sera fatal), arrive à s'évader par la pensée. L'angoisse revient pourtant, lancinante car penser à autre chose affaiblit le combattant et il a besoin d'être lucide pour continuer le combat. Nous sommes ainsi maintenus en haleine, avec l'espoir que les parents ou les villageois viendront apporter de l'aide au petit garçon. Nous sommes ainsi menés jusqu'à épuisement et puis soudain, tout se dénoue avec une rapidité surprenante. Trente et une pages sont nécessaires à décrire ce combat, dix lignes suffisent pour en donner le dénouement. On pense au procédé utilisé par Victor Hugo dans sa légende des siècles "Le lendemain Aymeri prit la ville". Mais contrairement au poème de Hugo, le récit de Saneh Sansuk n'est pas épique, tout au moins stylistiquement, il est au contraire, d'une retenue remarquable, phrases courtes et sobres, sans émotion ou pathos. Et c'est de ce style épuré que la nouvelle tire sa force.
Ce récit est court, très ramassé. Il est d'abord précédé d'une présentation de l'enfant et de sa famille dans le contexte d'un village. Le petit garçon n'a plus qu'un bras à la suite d'un accident et il a développé une grande force physique dans son bras unique. Il garde les vaches de ses parents et rêve à son avenir. il sera montreur de marionnettes et possède déjà un don particulier pour animer des figurines fabriquées avec de la paille de riz. La vie du village, ses dissensions, les croyances qui animent chacun et qui les déchirent forment une première partie rapide qui laisse place à l'apparition du serpent monstrueux.
Et c'est là le vrai sujet de la nouvelle. La lutte de l'enfant contre le serpent racontée sobrement est d'une grande intensité. On a l'impression d'être confronté à un combat mythique, celui de l'être humain face à une force supérieure presque divine. Le serpent n'est-il pas envoyée par la Mère des Eaux, un monstre surgit des entrailles de la terre ? C'est ainsi que l'on peut le voir même si Saneh Sangsuk a pris soin de dénoncer au préalable les fausses croyances des villageois dominés par un devin simulateur et fourbe.
L'art de l'écrivain pour maintenir un suspense haletant est très habile. Parfois, il nous entraîne à la limite de l'angoisse puis il nous laisse respirer lorsque l'enfant, qui a envie de relâcher l'étreinte de sa main (mais sait que cela lui sera fatal), arrive à s'évader par la pensée. L'angoisse revient pourtant, lancinante car penser à autre chose affaiblit le combattant et il a besoin d'être lucide pour continuer le combat. Nous sommes ainsi maintenus en haleine, avec l'espoir que les parents ou les villageois viendront apporter de l'aide au petit garçon. Nous sommes ainsi menés jusqu'à épuisement et puis soudain, tout se dénoue avec une rapidité surprenante. Trente et une pages sont nécessaires à décrire ce combat, dix lignes suffisent pour en donner le dénouement. On pense au procédé utilisé par Victor Hugo dans sa légende des siècles "Le lendemain Aymeri prit la ville". Mais contrairement au poème de Hugo, le récit de Saneh Sansuk n'est pas épique, tout au moins stylistiquement, il est au contraire, d'une retenue remarquable, phrases courtes et sobres, sans émotion ou pathos. Et c'est de ce style épuré que la nouvelle tire sa force.
Quand le cobra projeta son corps vers le haut à nouveau, le petit d'homme se dressa d'un bond lui aussi. Les yeux du petit d'homme se révulsèrent, sa bouche béa pleine du vacarme d'un silence assourdissant. Il était trop terrorisé pour prendre la fuite. Il était tout à son jeu. Les cris des autres petits d'hommes sonnaient comme dans un rêve. Fuis, mais Fuis donc, Patte Folle! Fuis! La furie du serpent ne fit qu'augmenter. Il se dressa plus haut encore. Sa tête se rétracta vers l'arrière comme un grand arc tendu à l'extrême. Sa gueule s'ouvrit grande, révélant des crocs recourbés et luisants. Le vent continuait à souffler en rafales. (...) Un milan planait haut dans le ciel, lançant son cri suraigu d'affamé tandis qu'il faisait demi-tour pour regagner son aire inaccessible.. Le cri du Milan n'avait pas pris fin que le serpent frappait de toutes ses forces.
Il est sur ma LAL depuis un bon moment, il faudrait que je passe à l'étape PAL ou bibliothèque.
RépondreSupprimerC'est le genre de livre qui me fait voyager!
RépondreSupprimerj'ai beaucoup aimé et j'ai d'ailleurs écrit un billet sur cette nouvelle.
RépondreSupprimer@ Aufelel : j'aime bien imaginer les étapes du livre qui le rapproche de la lecture!
RépondreSupprimer@ miriam : oui, il est très marqué par la culture et les mentalités du pays.
RépondreSupprimer@ wens : je me souviens avoir lu ton billet. c'est ce qui m'a donné envie de le lire..
RépondreSupprimerje suis très très tentée par cette lecture :)
RépondreSupprimer@ aymeline : un bon et court récit très vite lu.
RépondreSupprimerle billet de wens était déjà alléchant (et dangeureux si je me souviens bien...), le tien est tout simplement irrésistible ! je ne connais pas très bien la littérature thailandaise, ça promet un beau moment de lecture ! je note, bien ^sûr ! bonne journée
RépondreSupprimerjeneen : oui je me souviens que chez wens cela t'avait horrifiée! Asphodèle aussi!
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