Les peintres vénitiens sont nombreux si bien que je ne citerai ici que ceux que je connais bien pour les avoir maintes fois rencontrés dans les musées, à Venise, en Italie ou ailleurs, ou dans les livres.
Je vous parlerai aussi des romans que j'ai lus ou que j'aimerais lire à propos de ces peintres.
Giovanni Bellini (1425-1516) et son frère Gentile Bellini (1429_1507)
La Vierge et l'enfant Jésus entourés de Saintes |
Les frères Bellini, fils du peintre Jacopo Bellini, fondent un atelier à Venise. Giovanni Bellini rompt avec le style gothique et est considéré comme le chef de file de l'école vénitienne. Il se tourne vers la peinture à l'huile et apporte de profonds bouleversements dans l'art européen. G. Bellini est à la fois imprégné par l'art byzantin et l'art flamand très présents à Venise et il subit l'influence de Mantegna qui était son beau-frère. J'aime ce moment de la peinture où les personnages, cessent d'être icônes pour devenir humains; j'aime cette invention du portrait réaliste qui représente vraiment la personne peinte mais en conservant encore quelque chose de hiératique hérité de l'art byzantin, beauté, noblesse et fierté. Bref! j'aime beaucoup ce peintre qui est un de mes favoris! Au cours de cette première Renaissance, au début du XV siècle, où seuls les nobles riches et puissants se faisaient portraiturer, Giovanni devient le peintre officiel de la Serenissime en 1483. Il est aussi le maître de nombreux peintres qui travaillent avec lui dans ses ateliers, en particulier le Giorgione et le Titien sur lesquels il exerce une grande influence.
Giovanni Bellini : la présentation de Jésus au temple |
Giovanni Bellini le doge Loredan (1425 ?-1516) |
Giovanni Bellini (1425 ?-1516) : femme à sa toilette (détail) |
Gentile Bellini : Portrait d'un jeune homme (1429_1507) |
Vittorio Carpaccio (1465_1526)
Légende de Saint Ursule : arrivée des pèlerins (détail) |
J'ai une longue histoire d'amour avec le Carpaccio après avoir découvert son Saint George terrassant le dragon quand j'étais ado dans la scuola San Giorgio degli Schavioni. j'aime qu'il raconte des histoires comme il le fait pour La légende de Sainte Ursule au musée de l'Académie, j'aime le mélange de réalisme et de naïveté de ses peintures, j'aime quand qu'il ancre ses tableaux dans Venise et sa vision de la cité et des vénitiens à cette époque, son sens de la précision et des détails qui fait de chacun de ses tableaux un témoignage historique.
Carpaccio (1460_1526) Le miracle de la relique de la Sainte Croix |
Carpaccio (1460_1526) Le miracle de la relique de la Sainte Croix (détail) |
Détail du pont en bois qui deviendra le Pont du Rialto quand il sera rebâti en dur. Il un pont levis en son centre pour permettre le passage des mâts des bateaux dans le Grand canal.
Vittorio Carpaccio : Les deux vénitiennes |
Giorgione (1477_1510)
Giorgione :Les trois âges de l'homme |
Giorgione représente, avec le Titien, un tournant : celui du XVI siècle, qui amène à une autre manière de peindre que Vasari a appelé la "maniera moderna" à la Michel Ange, Léonard de Vinci et Raphaël. Disciple de Bellini, Giorgione a été le maître du Titien avant de devenir son rival. Il peut peindre des portraits très réalistes comme Il Vecchia ou mystérieux, pleins de symboles comme La Tempête.
Giorgione (1477_1510) La tempête |
Giorgione (1477_1510) Il Vecchia portrait de la mère du peintre |
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ROMANS
Carpaccio
Un essai que j'aimerais lire : L'ennui de deux vénitiennes du Carpaccio de Eduoard Dor
Mais
qui sont donc ces deux Vénitiennes? Deux prostituées attendant le
client? Deux aristocrates prenant le frais sur leur terrasse? Cette
œuvre du plus " intellectuel " et du plus mystérieux des peintres de la
Renaissance, Vittore Carpaccio, a été considérée comme "le plus beau
tableau du monde " et a, entre autres, séduit Marcel Proust. Ce que l'on
sait c'est que ce tableau n'est, en fait, que l'une des parties d'une
composition beaucoup plus grande dont un autre morceau a été retrouvé...
en Californie et dont d'autres existent encore quelque part dans le
monde ! Ce que tente ce court essai c'est d'imaginer ce que pouvait être
cette composition dans son ensemble et qui sont ces deux femmes, en
essayant notamment de comprendre où va leur regard... sans doute
beaucoup plus loin qu'on ne l'a pensé et écrit jusque-là.
Giorgione
Roman lu et commenté ICI : La Tempête de Juan Manuel de Prada
Si j'ai choisi ce roman de Juan Manuel de Prada, c'est pour la référence à l'oeuvre du Gorgione qui allait m'amener inévitablement à Venise! Bingo! Je suis arrivée dans la Serinissime en plein mois de Janvier avec Alejandro Ballesteros, universitaire espagnol, qui a "dilapidé sa vie", dit-il, à l'exégèse de ce tableau. Une fois sa thèse finie, Ballesteros se rend à Venise pour voir l'oeuvre. Enfin! A peine parvenu dans sa chambre d'hôtel, il téléphone, impatient, au directeur du musée de l'Accademia, Gilberto Gabetti qui doit lui servir de cicerone et lui donner son avis de spécialiste sur sa thèse. Mais voilà que, de sa fenêtre, il assiste en direct à un meurtre.
Roman Lu et commenté ICI : Claude Chevreuil : Les Mémoires de Giorgione
Dans
les Mémoires de Giorgione, Claude Chevreuil raconte, à partir des
quelques données biographiques glanées dans la Vie des meilleurs
peintres, sculpteurs, architectes, de Vasari, la vie du grand peintre
vénitien, Giorgio de Castelfranco, plus connu sous le pseudonyme de
Giorgione : Le Grand George, l'unique, le seul.
On sait peu de choses
sur ce peintre qui reste, à la fois par sa vie et par ses oeuvres,
l'un des plus mystérieux de la Renaissance. D'origine modeste -ses
parents sont paysans- il est né près de Venise à Castelfranco,
vraisemblablement en 1477. Il est mort de la peste en 1510 au moment où
il atteignait la pleine maîtrise de son art à l'âge de 33 ans.
Encore un roman que j'aimerais lire : Les maîtres mosaïstes de George Sand
Que diriez-vous de faire un voyage à Venise ? Pas la Venise d'aujourd'hui, grouillante de touristes malappris et de deux roues pétaradants ! Non, la Venise triomphante du milieu du 16e siècle, celle des arts florissants et de la "dolce vita".
Imaginez-vous, en cette fin de chaude journée de printemps, flânant dans le quartier Saint-Marc, favori des Dieux… Vous traversez sa place immense et majestueuse ébloui(e) par l'architecture resplendissante… Puis vous vous dirigez tranquillement vers la basilique, et vous pénétrez alors, dans le Cœur de Venise…
Vous déambulez maintenant dans l'édifice, ému(e) par tant de magnificence… Mais soudain, des voix venues du ciel vous sortent de votre contemplation… Ça chante, ça crie, ça s'interpelle !
Très joli roman sur les artistes et les jalousies entre les arts et les artistes. Sand l'a écrit pour son fils Maurice, adolescent, on peut le lire dès 12/13 ans.Citation : « La plus ardente des jouissances humaines, c'est l'amour ; la plus sensible, c'est l'amitié ; la plus âpre, c'est en effet la gloire. Mais qui dit âpre dit poignant, terrible et dangereux. »
Considéré par André Maurois comme un des meilleurs romans de George Sand, Les Maîtres Mosaïstes, roman vénitien, tout de charme et de vivacité, est aussi un texte d'histoire de l'art qui met en scène la querelle et le procès opposant deux ateliers de mosaïstes à Venise, en 1563. Le récit et les théories esthétiques sont intimement liés, l'argument principa portant sur la liberté de création, et d'interprétation du mosaïste par rapport au peintre qui donne le carton de la composition. En filigrane, apparaissent également les préoccupations esthétiques de l'entourage de George Sand.
l'essai d'E Dor m'avait en effet beaucoup plu
RépondreSupprimerje note tes autres titres
J'ai très envie de le lire et ceci d'autant plus que tu me dis qu'il est bon.
RépondreSupprimerQuel beau billet! Quelle érudition merci pour les pistes de lecture je n ai plus peur de m'ennuyer à la retraite
RépondreSupprimerMerci pour ce très beau billet et pour les idées de lecture. J'aime beaucoup les romans qui parlent de peinture. Je note en particulier celui de George Sand.
RépondreSupprimertrès belle sélection! Merci!
RépondreSupprimerA la suite d'avoir cliqué hier sur toutes les pistes que tu nous offres et de site en site, on s'évade si facilement sur la toile, j'ai démarré la lecture des maîtres mosaïstes de George Sand.
RépondreSupprimerQuelle belle moisson ! Je suis subjuguée par la beauté de ce Bellini en ouverture. Merci, Claudialucia.
RépondreSupprimerQuelle belle tentation que tout cela....
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