Installée à Versailles, la troupe de Molière, l’Illustre Théâtre, s’est
remise au travail et répète une nouvelle comédie pour l’ouverture des
Plaisirs de l’île enchantée. C’est alors qu’elle apprend la mort d’un
acteur. Excommunié pour avoir pratiqué son métier, il vient d’être
conduit à la fosse commune… Terrassé et contre l’avis de ses compagnons,
Molière entreprend l’écriture d’une nouvelle pièce pour le roi,
réveillant la querelle entre l’Église et le Théâtre. Tartuffe voit le
jour, jetant un voile sur la vie de l’auteur. Les ombres rôdent.
Dans ce décor rouge sang qui voit la consécration de Molière, protégé du roi, va se dérouler un épisode tragique de la vie du dramaturge. Tout d'abord dans sa vie privée : sa rupture avec Madeleine Béjart, son mariage avec Armande, la naissance de son fils Louis qui devient le filleul du roi Louis XIV, vite suivi de la mort de l'enfant. Ensuite dans sa carrière théâtrale : le Tartuffe va lui valoir les foudres de l'église et la haine de la Reine mère. La cabale des dévots se déchaîne sur sa tête avec une violence inouïe. Molière voit se profiler les bûchers de l'inquisition. Le roi est contraint d'interdire la pièce mais il sauve son protégé. La pièce ne sera autorisée que plus tard, après une réécriture. Entre temps, il y aura Dom Juan qui n'arrange pas les affaires de Molière !
La pièce de Dominique Ziegler est assez surprenante parce que, écrite à notre époque, elle a un petit air désuet lié à l'emploi de l'alexandrin mais il faut reconnaître que le mètre passe bien et coule facilement. Il n'y a aucun essai de la rattacher à notre époque actuelle par une méditation sur le pouvoir et la liberté. C'est au spectateur de le faire s'il le souhaite. Non, l'auteur nous raconte une histoire qui a le mérite de faire comprendre la puissance de l'Eglise au XVII siècle, pouvoir qui pouvait contrebalancer celui de Louis XIV.
Le sujet est traité en comédie, ce qui n'empêche pas de souligner la violence des attaques contre Molière et les dangers qu'il encourrait, lui qui sera enterré de nuit et en cachette pour éviter les foudres de l'église.
Le spectacle est plaisant et a le mérite de faire connaître aux élèves, sous le couvert du rire, (là, c'est le professeur qui parle, même à la retraite! ) comme à ceux qui ne connaissent pas bien cette époque et la vie de Molière, les dangers d'une religion fanatique et les contre-pouvoirs qui limitaient la monarchie absolue.
Ombres sur Molière de Dominique Ziegler
Chêne noir 18h30
Durée : 1h35
du 7 au 30 juillet -
Interprète(s) : Jean-Alexandre Blanchet, Caroline Cons, Jean-Paul Favre, Yves Jenny, Olivier Lafrance, Yasmina Remil
Source de distraction, source d'éducation...
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